Elève qui continue de me tutoyer malgré des sanctions

Par rapport à ce que fait remarquer Frisouille pour le tutoiement et l'irrespect, ici en Polynésie c'est pareil ... tout le monde tutoie tout le monde, pas de "vous" dans la langue maternelle, pire : culturellement le vouvoiement marque une distance péjorative donc la question d'origine de l'élève pouvait avoir du sens.Ce qui est génant dans ce cas c'est le tutoiement ciblé qu'en dit l'élève lui-même ??

Malaca a écrit:Ce qui est génant dans ce cas c'est le tutoiement ciblé

… qui enlève donc tout sens à la question de l'origine de l'élève, dont je ne vois toujours pas pourquoi on parle encore. La norme est le vouvoiement ; il est capable d'appliquer la norme avec tout le monde sauf avec notre collègue et notre collègue lui a demandé à de nombreuses reprises d'arrêter.

Celeborn a écrit:

Malaca a écrit:Ce qui est génant dans ce cas c'est le tutoiement ciblé

… qui enlève donc tout sens à la question de l'origine de l'élève, dont je ne vois toujours pas pourquoi on parle encore. La norme est le vouvoiement ; il est capable d'appliquer la norme avec tout le monde sauf avec notre collègue et notre collègue lui a demandé à de nombreuses reprises d'arrêter.

Bien sûr que nous avons tous connu en 6e des élèves qui disent : "Maîtresse (ou Maître), tu...". Tous comprennent très vite qu'il ne le faut pas.
Dans le cas de l'élève de Tess, il faudrait savoir si elle a le soutien de la direction et du ou de la cpe. Si oui, virer l'élève en perm au 1e tutoiement, lui demander une petite rédac dans laquelle il explique et s'excuse. Et ne plus l'admettre en cours tant qu'il persiste dans cette attitude irrespectueuse que Tess ressent comme une agression.
Il sera perdant, puisqu'il lui faudra rattraper les cours et faire des contrôles quand on n'a pas assisté au cours...

Violet a écrit:Es-tu sûre que son tutoiement n'est pas lié à ses origines ?

l'an dernier j'ai eu un élève fraichement arrivé de Mayotte. Tutoyer était naturel pour lui car lié à sa culture.

C'est pour cela que j'avais posé la question au départ.
J'ai été confrontée plusieurs fois au problème...
Mais là, visiblement, c'est différent.

D'un autre côté, si l'élève continue justement avec la collègue qui réagit et qui punit... est-ce que ça ne vaudrait pas le coup de ne plus réagir ? L'ignorer ou le reprendre si possible avec humour mais sans entrer dans le conflit ?

Madame_Prof a écrit:Mouais, cette année j'ai vu un père dire à un principal que si besoin il fallait juste le lui dire, il taperait sa fille pour la corriger, ou au pire si son bras lui faisait mal (il avait un handicap) son grand frère s'en chargerait. Il puait l'alcool.

Si sa fille arrive en BTS et trouve un boulot, ce sera pas grâce à lui.

Aucun rapport entre les deux situations, je trouve. Je ne pense pas que mon élève ait été "corrigée", sa mère n'était pas ivre, elle venait de découvrir que sa gamine (qui se foutait comme de l'an 40 des mots dans le carnet, puisque sa mère ne lisait pas le français) n'avait pas le comportement qu'elle attendait/espérait. Elle lui a fait comprendre qu'elle ne le tolérerait pas (et je crois que la petite savait parfaitement que ses profs ne lèveraient pas la main sur elle) et qu'elle saurait désormais ce qui se passerait au collège. La gamine a cessé de faire l'andouille, et elle s'en est sortie. Je m'en réjouis, et c'est tout.

Thalia de G a écrit:Bien sûr que nous avons tous connu en 6e des élèves qui disent : "Maîtresse (ou Maître), tu...". Tous comprennent très vite qu'il ne le faut pas.

Certes, il n'empêche que je me demande quel genre d'instit pédago-démago ils avaient au CM2 pour supporter cela. :colere:

As-tu déjà essayé sur le mode de l'humour? Ou alors essaie de le vouvoyer, juste pour voir sa réaction. Mais la nourrice de mes enfants est marocaine, et je la vouvoie et elle me tutoie, même si je suis "officiellement" son employeu(se), c'est peut-être culturel... Cela dit, s'il ne le fait pas ailleurs, c'est vrai que c'est anormal. Essaie l'humour, ou vouvoie-le et demande-lui pourquoi ça l'interpelle (si toutefois c'est le cas), en espérant que tu puisses embrayer sur le fait que chacun doit être à sa place... Je na sais pas quelle matière tu enseignes, mais tu peux peut-être à partir de ce problème préparer un exercice qui aura en plus des vertus pédagogiques?

Je l'ignore Dhaiphi, mais c'est une réalité, tout comme le droit de se lever sans demander la permission, de prendre la parole sans lever le doigt. Pas tous, même pas un quart. D'où une phase dressage en début d'année.

Mais ne faisons pas dévier le topic

Je viens de penser à un truc, chaque fois qu'il te tutoie, demande à un autre de dire ce qui ne va pas dans sa phrase, et du cou ils finiront peut-être par le lui faire remarquer sans même que tu aies quoi que ce soit à dire. Ca viendra des copains, pas de toi, pour lui ce sera moins drôle si c'est de la provoc car tu n'auras plus à réagir... Bon, c'est juste une idée...

cinders a écrit: mais tu peux peut-être à partir de ce problème préparer un exercice qui aura en plus des vertus pédagogiques?

Mais qu'est-ce que c'est que toutes ces circonvolutions ?!
Comme l'a dit Celeborn on ne devrait même plus en parler. Il applique la règle, point final. :marteau:

Si le simple "rappel à la règle ", les punitions, les démarches "classiques" ne suffit pas, tout le monde va perdre du temps et toi tu vas perdre de l'énergie... D'où l'idée d'essayer de rendre ça utile pour tout le monde... Si tu es prof d'espagnol ou d'italien, profites-en pour faire un rappel sur usted ou Lei, si tu es prof d'Anglais, ils pourront constater qu'il n'y a pas de différence au niveau des pronoms mais que la façon de parler est différente malgré tout entre copains et entre inconnus, si tu enseignes le Français ça peut être l'occasion de revoir les conjugaisons et les accords (il se fera mal voir de ceux qui détestent ça...). Mais surtout il faut dédramatiser, s'il est dans la provoc il jubile quand il voit que ça te met hors de toi: il a atteint son but. Renvoie tout ça sur lui, et ça se fera tout seul. Si les autres peuvent en bénéficier, tant mieux!

Ben, non, je le répète: IL N'Y A QU'AVEC MOI QU'IL FAIT CA, il est imbuvable et insolent, je n'ai aucune envie de faire de l'humour ou de discuter sur les raisons de son attitude infecte avec ce genre de merdeux.
Je vais juste convoquer les parents et demander une sanction plus lourde, en croisant les doigts pour que mon administration me soutienne. Et en attendant, je vire au 1er tutoiement.

Dans ce cas-là fonce, je n'ai pas tout lu par manque de temps, a priori est-ce que l'administration va te suivre?

Question très con mais j'ai eu le pb une fois: combien d'élèves femmes dans l'équipe pédagogique?

Que des femmes, sauf les profs de maths et d'EPS... Pourquoi?

Cinders, je pense oui que l'administration devrait suivre, mais si j'insiste. Sinon, ils ne feront rien.

Tiens-nous au courant, Tess et n'hésite pas à faire un rapport d'incident pour insolence et lui donner des heures de colle.

J'imagine que l'élève est "connu" de l'administration de toute façon, après il y a peut-être d'autres collègues qui ont des problèmes avec lui (encore faut-il qu'ils veuillent bien l'admettre!!), ce serait l'occasion de les réunir, face aux parents ça ferait plus de poids, avec le PP ce serait bien aussi, mais il faut une cohésion de la part de l'équipe éducative. Ca permettrait de lister les points qui posent pb, et de d'expliquer ou de rappeler aux parents que ds telle matière, leur enfant fait telle chose, il faut que ça cesse, dans telle autre, il fait autre chose, il faut que ca cesse, etc. En espérant que les collègues suivent...

Tess. a écrit:Que des femmes, sauf les profs de maths et d'EPS... Pourquoi?

(...).

L'éternel problème de l'omniprésence des femmes dans l'enseignement... j'imagine.
Ben oui, nous, les femmes, nous dévalorisons tout les métiers auxquels nous accédons... et puis nous n'avons aucune autorité... et combien avons nous d'élèves dont la seule culture consiste à mettre les filles / femmes devant une casserole, une serpillère, des bébés à éduquer?

J'ai découvert ce machisme en entrant dans le métier, pas par les collègues hommes ou femmes mais par des parents qui autorisaient leurs fils à parler mal aux institutrices et qui célébraient le talent et le courage des instituteurs. Sans l'accepter ni le tolérer, j'ai fait mon job de mon mieux.
Aujourd'hui, j'ai des envies de bastons!! Marre d'entendre dire que mon génotype conditionne mon salaire et le respect qui m'est dû dans la société!

Dhaiphi a écrit:

Violet a écrit:Es-tu sûre que son tutoiement n'est pas lié à ses origines ?

Elles ont bon dos ses origines.
Tu décris un élève désagréable qui provoque en sachant très bien ce qu'il fait.

Complètement d'accord!

Tess. a écrit:Que des femmes, sauf les profs de maths et d'EPS... Pourquoi?

Cinders, je pense oui que l'administration devrait suivre, mais si j'insiste. Sinon, ils ne feront rien.

Parce que le problème que j'ai connu à l'époque venait d'un élève qui ne tolérait pas les profs féminines, supporter cette autorité-là. Il a fallu l'amadouer tout simplement mais ça a pris du temps (et on a fini par le virer).

Mais face au tien, je ne sais pas ce que je ferais. J'en ai un comme en 6ème mais je ne pense pas qu'il soit dans la provoc' et je n'ai plus le temps de réagir aujourd'hui que ses camarades le reprennent pour moi.

Là je suis d'accord avec toi Gelsomina: si problème culturel il y a, il est plus lié à l'image de la femme qu'à autre chose.

Nell: je n'ai pas envie de l'amadouer, je lui ai suffisamment dit qu'on ne tutoyait pas ses professeurs.

Mais je pense que tu as raison sur le fait qu'il ne se permettrait sans doute pas ça avec un homme.

Nell a écrit:

Parce que le problème que j'ai connu à l'époque venait d'un élève qui ne tolérait pas les profs féminines, supporter cette autorité-là. Il a fallu l'amadouer tout simplement mais ça a pris du temps (et on a fini par le virer). (...)

De l'intérêt d'amadouer les élèves...
Depuis quand accepte-t-on que les élèves ne tolèrent pas les enseignantes?? J'HALLUCINE!! :shock:

Quand je pense à tout ce qu'on nous demande de tolérer... enfants mal ou non éduqués et incapables de devenir élèves, parents impolis ou agressifs ou incompétents ou les trois à la fois, hiérarchie ministérielle à mille lieues du terrain...

On ne nous demande pas de tolérer, mais pour ma part, j'ai aussi eu affaire à des garçons qui supportaient mal le fait que moi, une femme, jeune qui plus est, je leur donne des ordres, et ce, quelle que soit la culture (le machisme est international...). Je pense que ce que Nell voulait dire, c'est que cela peut être une part du problème.