Groupement de textes sur le héros de roman négatif

Bonjour,
je viens à nouveau faire appel à vos lumières...

Je veux constituer un corpus de textes , pour mes élèves de 1ere S , sur le héros de roman négatif.

Des idées?

merci

Qu'entends-tu par "négatif" ? Anti-héros, être "machiavélique"... ?

Oui , le héros de roman corrompu , violent , immoral , destructeur.

J'ai du mal à saisir -désolée mes neurones tournent au ralenti-, en vous lisant j'ai l'impression que vous faites comme les journalistes qui cherchent des témoins qui collent à leur récit. En littérature il y a des personnages secondaires extrêmement négatifs - genre les Thénardiers- des anti-héros - Bardamu, Meursault- des héros ambigus - Le Comte de Monte-Christo qui poursuit sa vengeance - mais les héros - au sens de protagonistes- de roman se caractérisent le plus souvent par leurs nuances. Alors une ordure intégrale comme héros de roman ? Ma lecture du Meurtre de Roger Acroyd est trop lointaine pour savoir si Acroyd correspond. Ou alors il faut chercher dans les Rougon Macart, type Saccard dans la Curée.

Excusez-moi si mes propos ne sont pas clairs : je voulais dire "protagoniste" , pas forcément personnage principal.
Un personnage romanesque antipathique , odieux (contraire du héros positif!)

Si ma mémoire est bonne, La Cousine Bette est une garce finie!

Le duc de Vallombreuse dans Le capitaine Fracasse. En plus il est censé être beau comme un dieu.

Tu as G.Duroy dans Bel-Ami.

... et Julien Sorel et Fabrice del Dongo ! (pas taper, pas taper...)

J'aurais aussi proposé G. Duroy de Bel Ami, Jean-Baptiste Grenouille dans le Parfum, et je ne sais pas dans quelle mesure on ne pourrait pas choisir Merteuil et Valmont dans les Liaisons dangereuses.
En cours, je parle de héros qu'on adore détester.

Charles Grandet qui laisse tomber la pauvre Eugénie.
Thénardier ! Et Javert, ahhh ! Javert.

Isidoria a écrit:J'aurais aussi proposé G. Duroy de Bel Ami, Jean-Baptiste Grenouille dans le Parfum, et je ne sais pas dans quelle mesure on ne pourrait pas choisir Merteuil et Valmont dans les Liaisons dangereuses.
En cours, je parle de héros qu'on adore détester.

Comme quoi la mémoire est sélective: Merteuil et Valmont sont parfaitement amoraux, Grenouille est criminel, mais ils sont écrits de telle sorte que, sans les excuser, on comprend parfaitement leur logique...

Il y en a quelques uns chez Balzac : La Cousine Bette, la "vieille fille" de Le Curé de Tours, il y a encore Heathcliff de Les Hauts de Hurlevent, à la rigueur Raskolnikov de Crime et Châtiment (mais je l'aime bien, lui, et puis il se rachète), le pompon de la saloperie avec le Petchorine de Un héros de notre temps, L'Immoraliste de Gide (pourquoi pas ? ). Mine de rien, le De Grieux de l'Abbé Prévost, avec le temps, etc...

Certes. Mais comment faire accéder à ces personnages sans faire lire les romans ? Je reste très dubitatif face à ces groupements de texte thématiques, et en particulier pour le roman. Ils donnent généralement lieu à des enfilades de contresens et de généralisations abusives.

NLM76 a écrit:Certes. Mais comment faire accéder à ces personnages sans faire lire les romans ? Je reste très dubitatif face à ces groupements de textes thématiques, et en particulier pour le roman. Ils donnent généralement lieu à des enfilades de contresens et de généralisations abusives.

En fait c'est surtout cela que je ne vois pas. Que veut-on dire avec ces héros négatifs?
Il me semble que tout l'intérêt du roman est dans cet entre-deux: le méchant tout méchant ou le gentil tout gentil n'a pas trop d'intérêt non? Par contre les âmes grises, ou fortes oui....Il n'y a pas de monstre: Langlois dans Le Roi sans divertissement
Et quelles bornes du négatif? Emma est négative, Don Quichotte aussi, Julien Sorel (Dalia ).... A la limite je verrais plus facilement des héros dans l'entre deux. Ou alors il faudrait aller vers Les Bienveillantes pour être sûr.

Un enfant de Dieu, de Conrad McCarthy.

Dans l'Argent (Zola), il y a le couple de pourris Busch/la Méchain qui cherchent à se faire payer les vieilles créances par tous les moyens. La crasse physique est aussi morale.
Je peux retrouver des passages.
Javert, je ne le vois pas comme un personnage totalement négatif. Il incarne la droiture outrée.

Je pense à Antoine Macquart dans La Fortune des Rougon, alcoolique, violent, qui exploite femme et enfants pour mieux aller au bistrot !

Leclochard a écrit:Dans l'Argent (Zola), il y a le couple de pourris Busch/la Méchain qui cherchent à se faire payer les vieilles créances par tous les moyens. La crasse physique est aussi morale.
Je peux retrouver des passages.
Javert, je ne le vois pas comme un personnage totalement négatif. Il incarne la droiture outrée.

Busch est un répugnant maitre-chanteur, mais il se dévoue jusqu'à la corde pour son frère tuberculeux dont la mort le ravage.


Si on veut un personnage noir de chez noir, sans un coin de bleu, il faut aller chercher dans les Mystères de Paris le notaire Jacques Ferrand sur qui s'abat (quand même !) la main justicière de Rodolphe.

Illiane a écrit:Qu'entends-tu par "négatif" ? Anti-héros, être "machiavélique"... ?

Pour moi un anti héros c’est autre chose, plutôt Bardamu...

Violet a écrit:

Illiane a écrit:Qu'entends-tu par "négatif" ? Anti-héros, être "machiavélique"... ?

Pour moi un anti héros c’est autre chose, plutôt Bardamu...

J'ai l'impression d'avoir été mal comprise : je n'ai pas écrit que "anti-héros" = "être machiavélique", je demandais si "négatif" = "anti-héros" ou "être machiavélique" ou autre...

Pardon, j’ai mal compris à force de lire sur des descriptifs du bac que Duroy est un antihéros...

J'avais fait un groupement de textes sur le personnage "méchant" si cela peut compléter ton approche: https://corpusjdb.wordpress.com/2016/11/30/le-personnage-de-mechant-dans-le-roman/

L'an passé il y avait Jugan de Jérôme Leroy, n'importe quel passage fera l'affaire étant donné la noirceur du héros.

Delia a écrit:

Leclochard a écrit:Dans l'Argent (Zola), il y a le couple de pourris Busch/la Méchain qui cherchent à se faire payer les vieilles créances par tous les moyens. La crasse physique est aussi morale.
Je peux retrouver des passages.
Javert, je ne le vois pas comme un personnage totalement négatif. Il incarne la droiture outrée.

Busch est un répugnant maitre-chanteur, mais il se dévoue jusqu'à la corde pour son frère tuberculeux dont la mort le ravage.


Si on veut un personnage noir de chez noir, sans un coin de bleu, il faut aller chercher dans les Mystères de Paris le notaire Jacques Ferrand sur qui s'abat (quand même !) la main justicière de Rodolphe.

Oui. Il a un attachement extraordinaire pour son frère dont les idées humanistes sont complètement opposées aux siennes. C'est ce qu'on disait plus haut: les personnages n'ont pas que des défauts. Un tortionnaire nazi peut être un père adorable et un mari dévoué.

Violet a écrit:

Illiane a écrit:Qu'entends-tu par "négatif" ? Anti-héros, être "machiavélique"... ?

Pour moi un anti héros c’est autre chose, plutôt Bardamu...

Oui. C'est un personnage complexe, celui qui se complaît dans ses faiblesses et révèle par ses attitudes la plus grande noirceur des autres (qui profitent de lui).