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wizzz
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J'éprouve un malaise...[CPE qui souhaite devenir perdir / relations avec enseignants] Empty J'éprouve un malaise...[CPE qui souhaite devenir perdir / relations avec enseignants]

par wizzz Mer 12 Juin 2013 - 16:36
Bonjour à tous.

En préambule je tiens à expliquer la démarche de ce post, qui ne se veut ni provocant, ni outrancier, ni iconoclaste. J'ai besoin d'une dialogue, d'une explication afin de comprendre certains éléments.

Je suis CPE depuis plus d'une dizaine d'année, j'ai navigué dans tous les types d'établissements, et je me suis particulièrement épanoui au sein d'un lycée professionnel que j'ai quitté depuis. Aujourd'hui je me pose la question de devenir Personnel de Direction. Mais cette optique m'interpelle, car je me demande si j'aurais la capacité à me positionner utilement dans ma relation avec les enseignants.

J'avais pour habitude de parcourir ce forum, car, je pense, il reflète bien ce que vivent les professeurs dans leur quotidien. Ma vision en tant que CPE est forcément étroite et biaisée, car à la fois la fonction et le contexte de l'établissement finit par nous donner des oeillères, et nous persuade que notre réalité quotidienne est la réalité de tous. Donc j'aime bien aller voir ce qui se passe ailleurs, et ce qui vivent les autres.

Maintenant, à vous lire, j'éprouve un malaise, car j'ai le sentiment que les enseignants d'aujourd'hui ont de plus en plus de mal à être en phase avec la population scolaire qu'on accueille. J'insiste, c'est mon ressenti, et non ma vérité.

Pensez vous qu'effectivement, les enseignants ont de plus en plus de mal de se remettre en cause en cas de problème ( discipline, pédagogie... ) et ont tendance à rejeter la faute sur l'enfant, la Vie Scolaire, les parents, la hiérarchie?

Pensez vous que quelques uns ont de plus en plus de mal à faire la part des choses, et se crispent au moment d'entendre qu'ils ont pu aborder le souci par le mauvais angle?

Je pose ces questions parce que je me vois mal me confronter avec une salle des profs réticente à innover, évoluer, réfléchir sur les pratiques professionnelles. Et qu'en discutant avec d'autres personnes, profs, CPE comme chefs, cet état de fait semble de plus en plus répandu. Ce n'est pas que j'ai peur des tensions, parce que c'est un peu le quotidien du métier, la gestion de conflit... Mais entamer un bras de fer avec un ado pour essayer de lui faire comprendre qu'il se trompe n'a rien à voir avec le fait de "lutter" contre un collègue, quand à la base on souhaite travailler avec lui. Je pose des guillemets car le terme me parait fort et peu constructif, mais c'est bien là ma crainte.

Si je deviens PerDir, je n'ai pas envie de devenir ce petit tyran qui est souvent dépeint par les collègues pour qui la relation avec la hiérarchie (se) passe mal. Or, par mon caractère et mon fonctionnement, je suis déjà perçu comme un CPE très autoritaire et peu malléable, du genre pénible. J'ai donc des craintes.

Je vous pose donc la question de savoir si, à votre avis, ce sentiment que j'ai sur la crispation et la difficulté de faire bouger les lignes dans une salle des profs relève de la légende ou si cela se fonde sur une réalité.

Je voudrais savoir aussi si cette incompréhension que je perçois entre les décisions disciplinaires prononcées par les chefs et les attentes des profs est un serpent de mer ou bien, là encore, une réalité. Dans mon expérience personnelle, j'ai eu le sentiment que les enseignants ne percevaient pas toujours les enjeux qui entouraient la vie de l'élève sorti de la simple logique de punir l'incident de classe. Et c'est bien parce que cette expérience me paraît peu suffisante que je vous demande votre avis.

Vos réponses seront un élément de ma décision, mais si vous pensez que je déconne complètement et que je raconte des âneries il faut me le dire. Tout ce que je vous demande c'est d'argumenter vos points de vues, parce que nos professions sont déjà suffisamment bouffées par les clichés et les poncifs.


Dernière édition par Ergo le Mer 12 Juin 2013 - 17:55, édité 1 fois (Raison : Précision du titre)
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par yogi Mer 12 Juin 2013 - 16:44
Je pense qu'au contraire on voit tous les problèmes des enfants,des familles et qu'on se sent impuissants.On est aussi face à une institution qui se désengage de plus en plus. Aussi pour se protéger psychologiquement, il est sain de se dire que ce n'est pas non plus notre responsabilité de "sauver le monde". Je pense que plusieurs fils sur ce forum avec des témoignages variés te donneront plus de précisions à tes questions. Oui tout le monde peut /doit se remettre en question au sein de l'EN mais ,il y a en un peu marre de nous faire croire que tous les malheurs dont souffre le système sont la faute des profs.

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par wizzz Mer 12 Juin 2013 - 16:50
yogi a écrit:Il y a en un peu marre de nous faire croire que tous les malheurs dont souffre le système sont la faute des profs.

Je note.
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par yogi Mer 12 Juin 2013 - 16:56
Tu ne communiques pas avec tes collègues ? Je prends toujours la peine de passer du temps à la vie sco ,à discuter avec CPE et surveillants.Je m'intéresse à eux et on travaille vraiement en équipe...

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par orelyde Mer 12 Juin 2013 - 17:02
yogi a écrit:Je pense qu'au contraire on voit tous les problèmes des enfants,des familles et qu'on se sent impuissants.On est aussi face à une institution qui se désengage de plus en plus. Aussi pour se protéger psychologiquement, il est sain de se dire que ce n'est pas non plus notre responsabilité de "sauver le monde". Je pense que plusieurs fils sur ce forum avec des témoignages variés te donneront plus de précisions à tes questions. Oui tout le monde peut /doit se remettre en question au sein de l'EN mais ,il y a en un peu marre de nous faire croire que tous les malheurs dont souffre le système sont la faute des profs.
 
+1 je partage totalement ton avis Yogi ! (comme sur de nombreux post d'ailleurs...!)
dandelion
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par dandelion Mer 12 Juin 2013 - 17:11
Je dirais plutôt que les enseignants d'aujourd'hui se remettent beaucoup plus en cause que ceux de mon enfance. Comme le dit Yogi, nous connaissons souvent très bien les enfants et leurs problèmes (autant que faire se peut quand on a plus de 150 élèves à charge). Beaucoup de choses sont mises en place pour aider les enfants 'différents' ou à problèmes (en tout cas beaucoup plus qu'autrefois, et je trouve les enseignants plus à l'écoute, en tant que prof mais aussi en tant que parent d'élève). Le problème, c'est que ça ne suffit pas, et que ce n'est pas parce que l'on sait qu'un élève a de grosses difficultés familiales qu'on doit tout lui passer. D'autre part, les CPE n'ont pas autorité sur les enseignants, et certains l'oublient, ce qui peut entraîner des conflits. Autant je suis très adaptable sur le plan pédagogique, autant sur les contenus et les règles à observer en classe, je suis intransigeante. Si on veut acheter la paix scolaire en sacrifiant les contenus et les règles de vie en société minimales, il est inévitable que des tensions surgissent. Mais encore une fois, ni le CDE ni le CPE n'ont à intervenir sur les contenus pédagogiques si je ne m'abuse, pourrais-tu préciser les conflits auxquels tu penses?
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par Lilypims Mer 12 Juin 2013 - 17:30
wizzz a écrit:

Pensez vous qu'effectivement, les enseignants ont de plus en plus de mal de se remettre en cause en cas de problème ( discipline, pédagogie... ) et ont tendance à rejeter la faute sur l'enfant, la Vie Scolaire, les parents, la hiérarchie?

Pensez vous que quelques uns ont de plus en plus de mal à faire la part des choses, et se crispent au moment d'entendre qu'ils ont pu aborder le souci par le mauvais angle?





Peut-être parce que, dans certains endroits (je parle de ce que je connais), la remise en question du professeur est systématique. Au bout d'un moment, on se crispe, oui. Il n'y a pas que les élèves qui ont besoin d'être soutenus.


Dernière édition par Lilypims le Mer 12 Juin 2013 - 17:41, édité 1 fois
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par ayo Mer 12 Juin 2013 - 17:34
Je crois que je vois ce que tu veux dire. Je n'enseigne que depuis trois ans après avoir passé 5 à 6 ans en entreprise. J'ai aussi été frappée en arrivant en salle des profs par ce que d'aucuns nomment "rigidité, incapacité à innover". Et puis j'ai compris bien des réactions de nombreux collègues et appris aussi à nuancer cette première impression.
Je m'explique: il y a d'abord une explication liée au métier lui-même. En entreprise, ma chef nous disait de faire de telle ou telle façon, on râlait tout notre soûl mais on le faisait (volonté que l'entretien annuel se passe bien, carotte du salaire et si possible confiance dans les décisions d'un supérieur hiérarchique qui est là, on l'espère, car il a de la bouteille). Mais un prof est seul dans sa classe. Tout seul. C'est de lui que dépendent beaucoup de choses (que ça se passe bien ou mal). Plus j'enseigne, plus je trouve que ce métier ressemble plus à celui de quelqu'un qui travaille en libéral qu'à celui d'un salarié d'une grosse boîte. C'est un métier solitaire, on gère notre barque comme on l'entend. Et qu'une personne qui n'enseigne pas (ou plus) tel un CPE ou un CDE vienne nous donner des consignes, presque "naturellement" on a envie de lui dire: "mais de quoi je me mêle?".
Autre explication (parmi beaucoup d'autres j'en suis sûre): le temps passé dans le métier joue certainement son rôle aussi. Certains de mes collègues enseignent depuis plus de 30 ans la même matière, dans le même établissement (et ont même des enfants d'élèves, c'est dire!). Alors on prend des habitudes, on adopte des recettes (celles qui marchent si possible) et forts de ces années d'expérience, on estime souvent à juste titre qu'on sait à peu près ce qu'on fait. Bref, ça c'était pour la critique fréquente de "rigidité".

Or et c'est ma deuxième idée, il y a bien sûr des profs complètement "rigides", rétifs à tout changement de pratique et pour lesquels toute innovation est forcément mauvaise. Mais de là à généraliser ce constat sur une salle des profs entière, je pense que c'est une erreur. La plupart des collègues que j'ai côtoyés ces trois dernières années étaient de bonne volonté. S'il leur est arrivé de râler pour la forme, ils finissaient toujours par essayer, écouter, s'y mettre. (Et moi la première, hein, toujours à pester! Jamais fait ça avant, c'est le métier qui rentre!)

En fait la seule chose que je voulais te dire, c'est qu'il me semble que si on respecte les profs pour ce qu'ils font, si on a conscience de la réalité de leur métier et qu'on leur parle de choses qui font un peu sens (parce que les projets innovants, hein, il y a quand même beaucoup de bullshit!), ça devrait bien se passer.

Une anecdote pour finir: mon chef d'établissement part à la retraite dans quelques semaines. Je ne pensais pas qu'on pouvait autant pester contre un seul homme. Il a été désigné responsable de tous les maux qui s'abattent sur l'établissement. On lui faisait 10000 reproches à la minute. Et bien on est en train de lui organiser un départ digne d'une star de football. Et ce matin, LA phrase est sortie en salle des profs: "on le regrettera". Bref, c'est un peu comme les élèves, on râle, on freine, on rechigne mais si en face, il y a un peu de bon sens et de capacité d'écoute, et bien on avance, non?
MarieL
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par MarieL Mer 12 Juin 2013 - 17:40
wizzz a écrit:Bonjour à tous.



Pensez vous qu'effectivement, les enseignants ont de plus en plus de mal de se remettre en cause en cas de problème ( discipline, pédagogie... ) et ont tendance à rejeter la faute sur l'enfant, la Vie Scolaire, les parents, la hiérarchie?

Pensez vous que quelques uns ont de plus en plus de mal à faire la part des choses, et se crispent au moment d'entendre qu'ils ont pu aborder le souci par le mauvais angle?

Je pose ces questions parce que je me vois mal me confronter avec une salle des profs réticente à innover, évoluer, réfléchir sur les pratiques professionnelles. Et qu'en discutant avec d'autres personnes, profs, CPE comme chefs, cet état de fait semble de plus en plus répandu. Ce n'est pas que j'ai peur des tensions, parce que c'est un peu le quotidien du métier, la gestion de conflit... Mais entamer un bras de fer avec un ado pour essayer de lui faire comprendre qu'il se trompe n'a rien à voir avec le fait de "lutter" contre un collègue, quand à la base on souhaite travailler avec lui. Je pose des guillemets car le terme me parait fort et peu constructif, mais c'est bien là ma crainte.

Si je deviens PerDir, je n'ai pas envie de devenir ce petit tyran qui est souvent dépeint par les collègues pour qui la relation avec la hiérarchie (se) passe mal. Or, par mon caractère et mon fonctionnement, je suis déjà perçu comme un CPE très autoritaire et peu malléable, du genre pénible. J'ai donc des craintes.








Ce sont ces extraits là qui m'inquiètent (tout virtuellement).
1 - J'ai plutôt l'impression que les remises en cause sont permanentes et n'aident pas du tout à travailler sereinement
2 - "se cripent" si on leur laisse entendre qu'ils n'ont pas abordé le problème sous le bon angle ? A moins d'une diplomatie remarquable, oui, je ferais beaucoup plus que me "crisper". Une erreur est toujours possible, mais ce n'est ni le CPE ni l'adjoint qui est dans la classe avec les élèves.
3 - "une salle des profs réticente à innover, évoluer, réfléchir sur les pratiques professionnelles" Evil or Very Mad Rien que de voir accolés ces mots... Le nombre de réunions, d'injonctions, de sous-entendus qui se multiplient depuis des années n'aident pas, mais alors pas du tout, à les accueillir l'esprit ouvert. 
4 - Un CPE "très autoritaire et peu malléable" avec les élèves, c'est parfait, si c'est avec les surveillants, ou les enseignants, il est probable que cela ne s'arrangera pas en tant que personnel de direction. Alors qu'à mon humble avis, un CDE est cent fois plus efficace lorsqu'il est ouvert et conciliant.

Mais bon, fin d'année, réunions en pagaille, fatigue, un peu d'énervement, la réponse est sans doute plus rude qu'elle ne l'aurait été à un autre moment.

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par Lilypims Mer 12 Juin 2013 - 17:47
Axel a écrit:1 - J'ai plutôt l'impression que les remises en cause sont permanentes et n'aident pas du tout à travailler sereinement
2 - "se cripent" si on leur laisse entendre qu'ils n'ont pas abordé le problème sous le bon angle ? A moins d'une diplomatie remarquable, oui, je ferais beaucoup plus que me "crisper". Une erreur est toujours possible, mais ce n'est ni le CPE ni l'adjoint qui est dans la classe avec les élèves.
3 - "une salle des profs réticente à innover, évoluer, réfléchir sur les pratiques professionnellesEvil or Very Mad Rien que de voir accolés ces mots... Le nombre de réunions, d'injonctions, de sous-entendus qui se multiplient depuis des années n'aident pas, mais alors pas du tout, à les accueillir l'esprit ouvert. 
4 - Un CPE "très autoritaire et peu malléable" avec les élèves, c'est parfait, si c'est avec les surveillants, ou les enseignants, il est probable que cela ne s'arrangera pas en tant que personnel de direction. Alors qu'à mon humble avis, un CDE est cent fois plus efficace lorsqu'il est ouvert et conciliant. 

Mais bon, fin d'année, réunions en pagaille, fatigue, un peu d'énervement, la réponse est sans doute plus rude qu'elle ne l'aurait été à un autre moment.


Ce n'est pas parce qu'on est réticent à utiliser les TICE à tout va (ou autre) qu'on ne réfléchit pas sur ses pratiques, qu'on n'évolue pas, etc.
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par yogi Mer 12 Juin 2013 - 17:50
Je rejoins Lily sur le besoin de se sentir soutenu. Qui nous écoute?Qui nous conseille avec bienveillance? Qui nous épaule? Qui nous dit merci?

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par Ergo Mer 12 Juin 2013 - 17:53
Entièrement d'accord, si cela ne paraît pas contradictoire avec dandelion et Axel.
Il y a beaucoup de limites à ce que l'on peut faire dans une salle de classe - on ne peut pas se démultiplier ni individualiser le parcours de chaque élève dans chaque classe. Or, c'est ce qu'on nous demande de faire, en nous expliquant parfois ensuite que si Elhadj (prénom au hasard, je n'ai aucun problème avec les Elhadj de mes cours Razz)  a pété un câble, c'est parce que le cours ne lui était pas adapté. Et c'est assez agaçant d'entendre ça en première explication parce qu'on ne peut pas grand chose au fait que le cours n'est pas adapté à Elhadj (sachant que très probablement, aucun cours n'est adapté à Elhadj parce qu'il a des années de lacunes dans les pattes et qu'on ne peut pas reprendre toute sa scolarité).

Après, ma copine CPE est autoritaire et peu malléable mais ça n'empêche absolument pas de travailler ensemble et de chercher ensemble des solutions pour les élèves qu'on suit - parce qu'elle ne me dira jamais comment mener un cours.

Madame chef adjointe adorée de l'an dernier était comme ça également: elle ne m'a jamais dit comment gérer les élèves d'un point de vue pédagogique. La réponse était toujours au niveau de la discipline. (Parce qu'à l'inverse, je ne dirais jamais à ma copine CPE comment faire ses signalements absentéisme ou aux chefs comment gérer l'administratif.)

Le jour où, très tôt, j'ai compris qu'elle me soutiendrait (et elle l'a fait, le chef également), m'aiderait à trouver des solutions de discipline, m'écouterait le cas échéant et qu'elle respectait mon travail et mon jugement, elle pouvait me demander à peu près n'importe quoi. (Et ce serait toujours le cas.) Razz


Dernière édition par Ergo le Mer 12 Juin 2013 - 18:11, édité 1 fois

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par Reine Margot Mer 12 Juin 2013 - 17:54
je crois que c'est surtout que le métier d'enseignant a profondément changé, et que l'aspect éducatif prend de plus en plus de place, au détriment de la transmission des savoirs. En clair, la relation d'autorité ne va plus de soi et rend plus difficile de faire cours, c'est un problème de société qui touche aussi les parents mais qui est encore plus visible à l'école. Les profs se vivent encore comme des intellectuels transmetteurs de savoirs, alors que leur métier va devenir progressivement un métier entre animation et substitut parental.

de quoi effectivement être dégouté...et quand en plus on vous explique que c'est à vous de vous remettre en cause et de vous adapter à Kévin qui fait l'imbécile ou Untel qui ne supporte pas l'autorité, eh bien vous faites comme moi, vous quittez ce job. Razz

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par Singing in The Rain Mer 12 Juin 2013 - 17:57
Je pense que pour être un bon personnel de direction, il faut surtout être solidaire des profs dans les mesures disciplinaires à prendre face aux élèves qui posent problème. Si les profs se sentent soutenus au moins par une approbation face à leurs punitions, s'ils sentent que le chef punit, est clair et ferme dans ses sanctions, on accepte mieux ses remarques ensuite. Cette année, je fais nombreux rapports et je n'ai pas vraiment de retour alors que les élèves dépassent de plus en plus les limites. Donc maintenant, je n'hésite pas à exclure les élèves insupportables et à les donner à gérer au chef pour qu'il réalise enfin les problèmes sérieux de comportements.
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par Dinaaa Mer 12 Juin 2013 - 18:05
En fait, le CDE qui aura compris qu'en écoutant, soutenant et remerciant (parfois, hein) ses profs, il pourra leur demander à peu près n'importe quoi, cet homme-là aura tout compris.

A force d'entendre partout et dans la bouche de tout le monde que les profs sont faignants, rigides, voire sadiques, on finit par se crisper un peu, c'est sûr.
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par Reine Margot Mer 12 Juin 2013 - 18:13
Oui, les meilleurs CDE sont ceux qui soutiennent leurs profs face aux élèves et aux parents, ceux qui ne le font pas ont vite un établissement qui part en vrille, la cohésion entre l'équipe administrative et pédagogique est essentielle, au moins face aux élèves et aux parents.

Surtout ne pas oublier que ceux qui sont en 1ere ligne face aux élèves ce sont les profs (et eux ont des cours à faire, c'est moins "sympa" pour les élèves que la relation au CPE ou aux AED en perme ou à la vie sco) donc il faut les soutenir.

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par yogi Mer 12 Juin 2013 - 18:14
Dinaaa a écrit:En fait, le CDE qui aura compris qu'en écoutant, soutenant et remerciant (parfois, hein) ses profs, il pourra leur demander à peu près n'importe quoi, cet homme-là aura tout compris.



Suis d'accord.Une autorité bienveillante.Ceci dit,je trouve ça parfois utile et nécessaire de taper du point sur la table,lorsqu'il y a une bonne raison.

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par Lilypims Mer 12 Juin 2013 - 18:14
Si vous pensez, dès le début, que le problème vient des enseignants, des autres donc (ce que vous leur reprochez, en somme), différez votre reconversion.


Dernière édition par Lilypims le Mer 12 Juin 2013 - 18:15, édité 1 fois
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par philann Mer 12 Juin 2013 - 18:15
Axel résume très très bien mon sentiment!!

Wizz, c'est déjà une bonne chose que tu t'interroge et pose clairement la question, mais ton message semble à première lecture déjà tellement crouler sous les a priori....

Je pense qu'il vaut mieux penser le Perdir comme un facilitateur, un accompagnateur, que comme quelqu'un "qui va faire évoluer la maison", "faire bouger les gens" etc...

Je suis dans le secondaire que depuis 2 ans mais trois choses m'y frappe particulièrement: 1) L'infantilisation des profs: il y a des procédures et des règles pour tout, des injonctions pédagogiques en pagailles. 2) La place prise par le non disciplinaire: soutien, activités extra-scolaires, projets bidules... qui finissent quasiment en injonctions à (voir la case "investissement dans l'établissement" dont la seule existence est un scandale). 3) Tout le monde (parents, Perdir, inspection, Pédagols), tout le monde sait ou à un avis sur ce que doit être ou doit faire un prof...et c'est plus que fatiguant.

En te promenant sur le forum, tu as sans doute repéré que de nombreux collègues profs louent les interventions et remarques de Gryphe (entre autres , elle n'est pas la seule PErDir du forum). Lire ses remarques et ses commentaires pourra peut-être te donner une idée du CDE idéal pour beaucoup de profs..

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Iphigénie
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par Iphigénie Mer 12 Juin 2013 - 18:16
D'accord avec les interventions précédentes:topela:
Bref, une vraie innovation serait la révolution copernicienne des CDE: non pas l'enseignant à l'écoute du CDE, mais l'inverse.
Un climat de confiance mutuelle et non de suspicion permanente.
Une école recentrée sur l'enseignement et non les petites croix sur des dossiers qui montent et redescendent:
oui, chef, bien chef, j'ai tout bon, chef.
Les pratiques professionnelles des gens depuis trente ans dans le métier et qui n'innovent plus? : eh bien se demander si ce n'est pas justement parce qu'ils ont acquis une expérience, vous savez, ce truc obsolète qui fait que quand on a compris comment ça fonctionne, on n'a plus besoin de jouer à "essai-erreur"?
Je rêve, oui, je sais.
gauvain31
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Empereur

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par gauvain31 Mer 12 Juin 2013 - 18:17
@Wizz : Les professeurs globalement se remettent en question : ce sont les élèves qui obligent les professeurs à s'interroger sur leur pratique : nous sommes sur le terrain, et nous savons très bien ce que nous voyons. Et surtout nous reconnaissons lorsque une pédagogie marche, et lorsqu'elle ne marche pas. L'EN nationale a été marquée lors de ces 30 dernières années par une série de réformes et de programmes dont on voit l’ampleur de la catastrophe aujourd’hui : interroge les collègue sur la maîtrise de la langue : tous te diront qu'ils la maitrisent moins bien qu'il y a 10 ou 15 ans c'est à dire à une période où la population qui va dans le secondaire est la même qu'aujourd'hui.... c'est qu'il y a un problème ....
Donc les arguments de personnes qui sont déconnectées du terrain et qui disent et qu'on entend du genre "la population a changé , les élèves ont changé . Fondamentalement non ils n'ont pas changé en terme d'origine socio-culturelle , mais en terme de rapport face à l'école et face au savoir : ils aiment comprendre les choses, ils aiment savoir , mais ils n'aiment pas apprendre et la nuance est importante.
Nous sommes désormais dans une société où l'apprentissage global de l'élève se fait de façon horizontale( par les copains) et non verticale (par les parents ou autre institution) , ce qui oblige depuis longue date à nous remmetre en cause et surtout à remettre en cause ce qu'on nous a appris à l'IUFM, qui a fait beaucoup de mal et qui portent une part de responsabilité dans ce qui arrive aujourd'hui (et je dit bien une part)

A titre personnel, je méprise toutes ces personnes haut placées quelque qu'elles soient qui imposent ou ont imposé de façon dogmatique leur pensée pédagogique : mais de toute façon , on est entrain d'assister à l'écroulement du système : les tests internationaux (PISA , PIRLS 2011) ne font que confirmer ce que nous ressentions nous professeurs. Pour moi ces personnes n'ont plus aucune crédibilité et je n'ai plus qu'un mot d'ordre "JE FAIS CE QUE JE VEUX SI J'ESTIME QUE EN MON ÂME ET CONSCIENCE LA PÉDAGOGIE QUE J'UTILISE PERMET DE MIEUX FAIRE PASSER LE SAVOIR AU PLUS GRAND NOMBRE. Quitte à déborder sur le programme pour expliquer des notions qui sans ça ne seraient pas comprise . (et d'ailleurs mon IPR ne m'a rien dit dessus)

La réforme du lycée n'a aucune légitimité puisqu'elle a été conçue pour faire des économies en jouant sur le nombre de demi-groupe; le plus grave c'est qu'on a baissé les horaires disciplinaires .. ils faut donc aller plus vite , ce qui largue les élèves les plus fragiles... D'ailleurs mon IPR ne m'a rien dit sur ma progression sur mes cours bien fournis en Seconde (car je prends mon temps) et si elle est pas contente cela aurait été pareil.. et je lui aurait dit bien en face....
La pédagogie n'est pas une fin c'est un moyen... un moyen pour mieux transmettre le savoir au plus grand nombre et en sachant pertinemment qu'on a jamais 100% de réussite , car d'autres facteurs extra-scolaires peuvent perturber le processus d'apprentissage : Les professeurs dans leur grand ensemble ont le souci d'adapter du mieux qu'ils peuvent leur pédagogie... ce qu'on refuse d'entendre "c'est de de dire que désormais la mission première d'un enseignant n'est plus de transmettre le savoir" comme a dit une IPR devant des professeurs stagiaires... et après ils s'étonnent que les jeunes étudiants ne veulent pas faire profs.
Beaucoup en ont marre d'entendre des gens dire comment doivent faire les professeurs alors que eux-mêmes n'ont jamais mis les pieds dans une classe ou alors fort longtemps : comment croire des personnes qui ont promu des pédagogies qui au final se sont révélée désastreuses???: la parole "du dessus" s'est totalement décrédibilisée ... le problème c'est que maintenant le grand public s'en aperçoit....
Qu'est-ce qu'on nous demande en fait (et qui est sous-entendu)? C'est de nous transformer en animateurs ... d'apprendre aux élèves l'art de vivre et non le monde (pour paraphraser Arendt): on sait ce que ça a donné aux Etats Unis... et on ne veut pas que ça se passe ici . Lisez "La crise de la culture " de Hannah Arendt, il y a un chapitre intéressant qui s'appelle "la crise de l'éducation", écris dans les années 50-60 et comparer à maintenant , vous comprendrez pas mal de choses

Voilà j'avais envie de te dire Wizz ce que j'ai sur le cœur depuis un moment (même si j'ai fait des digressions j'en ai conscience) à toutes les personnes qui n'enseignent pas, j'espère que tu nous comprendras mieux à travers ce forum
Barnafée la Patouille
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par Barnafée la Patouille Mer 12 Juin 2013 - 18:23
Dinaaa a écrit:En fait, le CDE qui aura compris qu'en écoutant, soutenant et remerciant (parfois, hein) ses profs, il pourra leur demander à peu près n'importe quoi, cet homme-là aura tout compris.
J'avais un CDE comme ça, mais qui est parti cette année. Ce n'est désormais plus du tout la même chose...No
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wizzz
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par wizzz Mer 12 Juin 2013 - 18:34
yogi a écrit:Tu ne communiques pas avec tes collègues ? Je prends toujours la peine de passer du temps à la vie sco ,à discuter avec CPE et surveillants.Je m'intéresse à eux et on travaille vraiement en équipe...

Oh que si, mais je pense que mon établissement est plus un microcosme peu représentatif de la majorité de ce que vivent les enseignants et les CPE.
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wizzz
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par wizzz Mer 12 Juin 2013 - 18:34
Lilypims a écrit:

Peut-être parce que, dans certains endroits (je parle de ce que je connais), la remise en question du professeur est systématique. Au bout d'un moment, on se crispe, oui. Il n'y a pas que les élèves qui ont besoin d'être soutenus.

Ca aussi, c'est noté.
Lefteris
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par Lefteris Mer 12 Juin 2013 - 18:35
Reine Margot a écrit:je crois que c'est surtout que le métier d'enseignant a profondément changé, et que l'aspect éducatif prend de plus en plus de place, au détriment de la transmission des savoirs. En clair, la relation d'autorité ne va plus de soi et rend plus difficile de faire cours, c'est un problème de société qui touche aussi les parents mais qui est encore plus visible à l'école. Les profs se vivent encore comme des intellectuels transmetteurs de savoirs, alors que leur métier va devenir progressivement un métier entre animation et substitut parental.

de quoi effectivement être dégouté...et quand en plus on vous explique que c'est à vous de vous remettre en cause et de vous adapter à Kévin qui fait l'imbécile ou Untel qui ne supporte pas l'autorité, eh bien vous faites comme moi, vous quittez ce job. Razz


On ne peut pas partir indéfiniment, alors on peut encore résister, activement et passivement. Si les élèves sont mal élevés, ce n'est pas la faute des enseignants, et le discours suiviste et capitulard, qui consiste à se coucher devant leurs caprices doit être contré en permanence, y compris devant les parents d'élèves.
J'emploie le terme "mal élevé" , je n'hésite pas , ça les remue. Et je fais bien comprendre que les fruits pourris  gâtent tout le cageot.
Il est hors de question de plier. Nous sommes déjà obligés de mettre nos gosses dans le privé à cause d'eux -du moins dans le coin où j'habite -  alors là où nous travaillons, pas question de flancher.
L'EN ne peut s'en sortir  qu'avec des  mesures fermes destinées à rétablir la liberté collective qu'implique l'esprit républicain, contribuer à faire la société au lieu de la suivre avec fatalisme  dans ce qu'elle a de pire , la soumission aux caprices, au "moi je" .

Sinon , c'est la mort assurée :  non seulement on fuit les concours, mais même ceux qui  avaient prévu de les passer s'en vont, j'ai déjà vu trop de stagiaires se tirer, ou envisager d'ores et déjà d'autres concours.
Soit les étudiants seront compétents dans leur matière, et ils feront autre chose s'il y a des débouchés. Soit ils éviteront -comme ils commencent à le faire- les études cul-de-sac (lettres etc.) et on ne trouvera personne, même peu compétent. 

Le débat sur les méthodes, les "pratiques" est  digne de celui sur le sexe des anges quand la guerre est aux portes. Il sert surtout à évacuer la prise de décisions fermes, à faire des victimes les coupables,  comme paratonnerre, et aussi à engraisser un clergé pédagogiste qui sévit depuis trop longtemps.


Dernière édition par Lefteris le Mer 12 Juin 2013 - 18:37, édité 1 fois

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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