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David30
Niveau 9

Enseigner en ZEP, la réforme - Page 4 Empty Re: Enseigner en ZEP, la réforme

par David30 Ven 17 Jan - 6:46
Une réforme, une de plus, et les psychologues dans les établissements c'est pour quand ? L'an 3000
Malaga
Malaga
Modérateur

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par Malaga Ven 17 Jan - 9:04
Jacq a écrit:

Au LP nous avons des élèves en difficulté, grande même, pas toujours très scolaires, et nous avons des dédoublements (même si en nombre insuffisant). Mais nos élèves avant d'être chez nous, ils étaient au collège. Qu'est-ce qui est actuellement dédoublé au collège pour permettre à ces élèves faibles ou très faibles (et aux autres) de passer quatre années en apprenant quelque chose  ? Là je m'adresse à mes collègues de collège, qu'est-ce que vous avez comme dédoublements au collège ? Et en plus, en LP, même si nos classes sont hétérogènes, elles le sont moins qu'au collège. Alors comment peut fonctionner actuellement le collège s'il n'y a pas ou peu de dédoublement ?  Ce ne sont pas des heures d'accompagnement perso qui vont modifier réellement les choses.  Si en plus du "fait" collège nous ajoutons la ZEP, on ne s'en sort pas.

Dans mon collège (ZEP), les classes sont dédoublées en SVT et en technologie une heure par semaine pour chacune des matières. Et c'est tout.

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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
Edgar
Edgar
Neoprof expérimenté

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par Edgar Ven 17 Jan - 9:15
Tout ceci est quand même une loterie. Un CPE un peu faiblard et c'est tout qui explose. Un CDE démago et c'est la guerre de tranchées pour survivre et sauver sa peau face parfois à des semi-délinquants impunis ou des malades. Des collègues pas assez costauds ou soudés et c'est l'enfer. On a beau mettre tel ou tel nouveau gadget légal dans le système ZeP mais ce sont en fait des étiquettes là où, comme partout ailleurs, ce sont les hommes qui composent une équipe qui en font sa valeur et sa force, pas le slogan derrière lequel on assied n'importe qui. Contrairement à ce que l'on assène souvent à tort, certaines personnes sont indispensables, on s'en rend souvent quand elles s'en vont ou qu'elles sont remplacées par d'autres.

C'est d'ailleurs tout le raisonnement de la fonction publique qui est biaisé dès le départ afin d'assurer sa continuité: tous les agents ne se valent pas  mais on refuse de bonifier ceux qui rendent un meilleur service que d'autres par principe, mais c'est certainement contre-productif.


Dernière édition par Edgar le Ven 17 Jan - 9:21, édité 2 fois
jeanne
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par jeanne Ven 17 Jan - 9:16
Je suis en ZEP (rurale, certes...) en français, des classes de 4ème et 3ème à 29 et des horaires plancher.
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the educator
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par the educator Ven 17 Jan - 9:45
Et encore, nous on a parfois une infirmière et une AS, et une direction (la possibilité de sanction, d'exclure dans les règles de l'art (ou de l'artisanat)). Dans le primaire et en maternelle, ils se démerdent avec ce genre de situation avec leur bite et leur couteau, plus ou moins. Là aussi, il y a besoin de mettre des billes.
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the educator
Fidèle du forum

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par the educator Ven 17 Jan - 9:52
Des collègues pas assez costauds ou soudés et c'est l'enfer. On a beau mettre tel ou tel nouveau gadget légal dans le système ZeP mais ce sont en fait des étiquettes là où, comme partout ailleurs, ce sont les hommes qui composent une équipe qui en font sa valeur et sa force, pas le slogan derrière lequel on assied n'importe qui.
Je ne peux qu'approuver. ça s'appelle gérer des ressources humaines, ça n'existe pas chez nous. C'est injuste, inique (sa mère), tellement loin des principes de notre beau service public...
Et ça s'applique aussi aux élèves: moi dans mon rrs à moi, en collège, je sais qu'en quatrième je pourrais faire 2 classes de 40 et 5 classes de 12, au lieu de 7 classes de 20 et avoir de très bons résultats sur les deux maxi-classes. Mais qui est prêt à transgresser ce tabou (au delà des problèmes techniques de salles, de corrections de copie, etc..)?
Dhaiphi
Dhaiphi
Grand sage

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par Dhaiphi Ven 17 Jan - 10:32
the educator a écrit: inique (sa mère)
Humour ZEP, bien vu.  Wink Very Happy 

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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.  
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J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
Jacq
Jacq
Guide spirituel

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par Jacq Ven 17 Jan - 10:37
jeanne a écrit:Je suis en ZEP (rurale, certes...) en français, des classes de 4ème et 3ème à 29 et des horaires plancher.

En réponse aussi à Malaga.

C'est un peu ce que je crains, des horaires dédoublés dans les matières où la sécurité, l'activité et les salles nécessitent des dédoublements (sciences donc).
Or lorsque nous voyons les gamins ensuite débarquer au lycée on constate que c'est surtout le français (lecture des consignes, compréhension des textes, expression écrite...) qui nuit aux élèves, et ce dans toutes les matières. Et je ne vois pas comment faire progresser des élèves faibles sans dédoublement, y compris et presque surtout en français. Mes gamins en LP se plantent en français, se plantent en histoire-géo, en éco droit... à cause des mêmes lacunes en français. Et ils ont passé quelques années au collège où ils ont vaguement progressé, voire régressé pour certains. Je ne jette pas la pierre aux collègues de collège, pas du tout, mais j'imagine les conditions de travail et l'impossibilité de faire réussir ces gamins sans dédoublement. Pour moi ce n'est pas de l'enseignement, c'est de l'abattage (ce que je pratique lorsque je n'ai pas de déboublement).
Et l'accompagnement perso ou supposé individuel cela ne remplace pas le travail efficace en classe. Cela peut aider, mais pas remplacer.
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Cath
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par Cath Ven 17 Jan - 10:40
Oui, les collègues de maths-sc ont la chance d'avoir des dédoublements imposés par leur référentiel...
En lettres-h, on nous a supprimé les nôtres...
Jacq
Jacq
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par Jacq Ven 17 Jan - 10:50
Cath a écrit:Oui, les collègues de maths-sc ont la chance d'avoir des dédoublements imposés par leur référentiel...
En lettres-h, on nous a supprimé les nôtres...

Idem pour les matières pro. Il n'y a plus aucune règle pour aucune matière en LP, pas seulement en lettres-histoire.
Seule la taille des salles des matières pro impose encore quelques règles par la force des choses, mais c'est tout (je parle du tertiaire). Il n'y a plus rien pour eux non plus, et lorsque mes collègues de matière pro ont découvert (et oui, il suffisait pourtant de se renseigner avant) cela après avoir accepté le bac pro 3, tu imagines leur tête !
Trinity
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par Trinity Ven 17 Jan - 12:31
Oui, enfin les dédoublements en sciences n'existent plus partout.

Je suis en ECLAIR, et il n'y en a plus qu'en SVT et techno en 6e uniquement. Ça n'a d'ailleurs pas du tout étonné mon inspecteur que je lui présente un TP de chimie de 3e à 25 élèves (sachant que j'ai 24 places aux paillasses + 3 petites tables individuelles rajoutées pour augmenter la "capacité d'accueil de la salle").

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Nestya
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Esprit sacré

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par Nestya Ven 17 Jan - 14:29
J'ai réfléchi depuis hier à ce qui pourrait me pousser à retourner en ZEP et à quitter mon collège de bisounours. Il faudrait que les conditions suivantes soient réunies:
-salaire plus élevé et 200€ c'est grandement insuffisant puisqu'avec la prime PP et une HSA, c'est à peu près ce que je touchais en ZEP. Une prime de 500€/mois minimum serait souhaitable.
-12h de cours
-des classes de 15 élèves grand maximum
-et surtout, la condition sine qua non, la possibilité de retrouver mes bisounours, autrement dit que mon poste actuel ne soit pas donné à un autre titulaire.

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"Un lecteur vit un millier de vies avant de mourir. Celui qui ne lit pas n'en vit qu'une."
George R.R.Martin
Edgar
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Neoprof expérimenté

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par Edgar Ven 17 Jan - 15:01
Nestya a écrit:J'ai réfléchi depuis hier à ce qui pourrait me pousser à retourner en ZEP et à quitter mon collège de bisounours. Il faudrait que les conditions suivantes soient réunies:
-salaire plus élevé et 200€ c'est grandement insuffisant puisqu'avec la prime PP et une HSA, c'est à peu près ce que je touchais en ZEP. Une prime de 500€/mois minimum serait souhaitable.
-12h de cours
-des classes de 15 élèves grand maximum

- et surtout, la condition sine qua non, la possibilité de retrouver mes bisounours, autrement dit que mon poste actuel ne soit pas donné à un autre titulaire

Idem me concernant, je serais prêt  reconsidérer ma situation professionnelle dans ce cas, sauf pour la dernière condition que vous citez, qui est irréaliste et inapplicable. On ne peut pas non plus demander le beurre et l'argent du beurre. Si l'on quitte le poste, on quitte le poste et on le laisse disponible pour un autre professeur, mais chacun serait alors libre de choisir le type de carrière qu'il veut mener et éventuellement moduler son type d'activité à certains moments de sa carrière sans prendre de risques inconsidérés et y laisser sa peau. Aujourd'hui, qui, pour des raisons autres que purement idéologiques ou sacrificielles, ferait la démarche de lâcher un poste correct pour repartir en ZEP en milieu ou en fin de carrière ? Franchement, qui le ferait, à part les quelques illuminés qui détestent les bons élèves parce qu'ils leur donnent l'impression d'être inutiles ou pas assez qualifiés, comme j'en vois parfois et ce que je trouve affligeant pour un professeur...
Nestya
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Esprit sacré

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par Nestya Ven 17 Jan - 15:09
Je me doute que c'est irréalisable  Razz . Voilà pourquoi il y a peu de "chances" que j'y retourne.

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Cath
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par Cath Ven 17 Jan - 20:58
Jacq a écrit:
Cath a écrit:Oui, les collègues de maths-sc ont la chance d'avoir des dédoublements imposés par leur référentiel...
En lettres-h, on nous a supprimé les nôtres...

Idem pour les matières pro. Il n'y a plus aucune règle pour aucune matière en LP, pas seulement en lettres-histoire.
Seule la taille des salles des matières pro impose encore quelques règles par la force des choses, mais c'est tout (je parle du tertiaire). Il n'y a plus rien pour eux non plus, et lorsque mes collègues de matière pro ont découvert (et oui, il suffisait pourtant de se renseigner avant) cela après avoir accepté le bac pro 3, tu imagines leur tête !

Non, en secteur indus,il y a encore des dédoublements imposés pour l'atelier, même chose pour les sciences (c'est dans leur référentiel).
Les parents pauvres sont les lettres, les langues, le secteur tertiaire, l'EPS, les arts appliqués...
Celadon
Celadon
Demi-dieu

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par Celadon Sam 18 Jan - 16:33
Le rendez-vous raté de Peillon, des ZEP et des méthodes efficaces :
http://www.marianne.net/Vincent-Peillon-se-trompe-t-il-de-methode_a235138.html
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retraitée
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par retraitée Sam 18 Jan - 17:36
Tu m'as devancée!
Marie Laetitia
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Bon génie

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par Marie Laetitia Sam 18 Jan - 19:41
Nestya a écrit:J'ai réfléchi depuis hier à ce qui pourrait me pousser à retourner en ZEP et à quitter mon collège de bisounours. Il faudrait que les conditions suivantes soient réunies:
-salaire plus élevé et 200€ c'est grandement insuffisant puisqu'avec la prime PP et une HSA, c'est à peu près ce que je touchais en ZEP. Une prime de 500€/mois minimum serait souhaitable.
-12h de cours
-des classes de 15 élèves grand maximum

-et surtout, la condition sine qua non, la possibilité de retrouver mes bisounours, autrement dit que mon poste actuel ne soit pas donné à un autre titulaire.

Je veux bien gagner plus sous condition, mais cette condition serait celle-ci: avoir davantage d'heures d'accompagnement éducatif, autant que nécessaire en fait, sur un créneau de deux heures le soir. Décrochage et absence de travail personnel vont ensemble, et qui dit décrochage dit violence et problèmes éducatifs exacerbés.
Mais pour attirer les enseigants en ZEP il ne faut pas des mesures seulement pour les professeurs. Il faut des conditions de travail améliorées. Il faut des APS (agent prévention violence) aussi bien payés et vraiment qualifiés. Il faut des enseignants tuteurs (un par classe) à plein temps ou dont se serait la seule classe devant laquelle chacun de ces tuteurs feraient cours. Il faut davantage de surveillants, qualifiés et correctement payés.

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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)


Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...


Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
Leclochard
Leclochard
Empereur

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par Leclochard Sam 18 Jan - 21:20
Nestya a écrit:
Leclochard a écrit:
Nestya a écrit:
Comme je le dis plus haut, j'aurais apprécié quand j'y étais mais ça n'aurait été pas été suffisant pour m'y faire rester.
Et c'est quoi pour toi un prof "expérimenté"? A partir de combien d'années peut-on dire qu'on est expérimenté?
Je suis arrivée en ZEP après 2 années TZR. Après 3 ans en ZEP, j'en avais plus que ras-le-bol ce qui fait donc qu'après 5 ans dans le métier, je n'en pouvais plus. Peut-on dire qu'alors j'étais une prof expérimentée? Je n'en suis pas sûre.

Je n'ai pas envie de débattre du sexe des anges, mais dans mon esprit, c'est plutôt le double, sans vouloir te vexer.  Razz 
C'est bien ce que je dis! Il n'y a donc pas que les gens expérimentés qui privilégient les conditions de travail. Je n'étais pas une prof expérimentée et pourtant, l'amélioration de mes conditions de travail me semblaient essentielles pour pouvoir tenir dans ce métier. Il fallait que je parte, il fallait que j'aie ma mut, et il m'a fallu attendre 5 ans pour l'avoir! Ce fut long, très long!
Aujourd'hui, je me vois continuer ce métier jusqu'à ma retraite. Ce n'était pas le cas quand j'étais en ZEP.
Tu sais, si on se fait injurier régulièrement, qu'on se fait bordéliser 15 sur 18 heures, qu'on ne peut punir sans craindre des représailles, je crois que personne ne tient même en doublant le traitement car c'est simplement une question de survie psychologique. La prime, ça ne vaut le coup que si on est encore capable d'enseigner et de trouver des satisfactions dans son job, malgré les difficultés.

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JEMS
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Grand Maître

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par JEMS Lun 20 Jan - 7:12
Un article du jour :


Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, vient de rendre publiques ses premières conclusions sur l’évolution des métiers d’enseignants. Les discussions se poursuivent jusqu’en février. Les syndicats nivernais sont méfiants et livrent leurs positions.

Qu’est-ce qu’un enseignant aujourd’hui ? Le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, a décidé d’apporter sa réponse à cette épineuse question. Ou, tout au moins, de la mettre en débat avec les fédérations syndicales invitées à la table des négociations, rue de Grenelle, depuis novembre.

La suite ici: http://www.lejdc.fr/nievre/actualite/2014/01/20/les-syndicats-mefiants-face-a-la-reforme-du-statut-professionel-de-lenseignant_1840778.html
Malaga
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Modérateur

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par Malaga Lun 20 Jan - 9:17
Nestya a écrit:J'ai réfléchi depuis hier à ce qui pourrait me pousser à retourner en ZEP et à quitter mon collège de bisounours. Il faudrait que les conditions suivantes soient réunies:
-salaire plus élevé et 200€ c'est grandement insuffisant puisqu'avec la prime PP et une HSA, c'est à peu près ce que je touchais en ZEP. Une prime de 500€/mois minimum serait souhaitable.
-12h de cours
-des classes de 15 élèves grand maximum
-et surtout, la condition sine qua non, la possibilité de retrouver mes bisounours, autrement dit que mon poste actuel ne soit pas donné à un autre titulaire.

Pour moi, les conditions pour que j'aille enseigner dans une ZEP dure (je suis déjà en ZEP mais mon établissement tourne plutôt bien) seraient :
- moins d'heures de cours ;
- des classes de 15 élèves ;
- une équipe de direction qui tourne, qui soutient les enseignants et les surveillants, qui n'hésite pas à sanctionner les élèves qui perturbent et empêchent les autres de bosser;

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User19866
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par User19866 Lun 20 Jan - 11:01
http://www.marianne.net/Vincent-Peillon-se-trompe-t-il-de-methode_a235138.html


 cheers 
Nestya
Nestya
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par Nestya Lun 20 Jan - 14:13
Leclochard a écrit:
Nestya a écrit:
Leclochard a écrit:

Je n'ai pas envie de débattre du sexe des anges, mais dans mon esprit, c'est plutôt le double, sans vouloir te vexer.  Razz 
C'est bien ce que je dis! Il n'y a donc pas que les gens expérimentés qui privilégient les conditions de travail. Je n'étais pas une prof expérimentée et pourtant, l'amélioration de mes conditions de travail me semblaient essentielles pour pouvoir tenir dans ce métier. Il fallait que je parte, il fallait que j'aie ma mut, et il m'a fallu attendre 5 ans pour l'avoir! Ce fut long, très long!
Aujourd'hui, je me vois continuer ce métier jusqu'à ma retraite. Ce n'était pas le cas quand j'étais en ZEP.
Tu sais, si on se fait injurier régulièrement, qu'on se fait  bordéliser 15 sur 18 heures, qu'on ne peut punir sans craindre des représailles, je crois que personne ne tient même en doublant le traitement car c'est simplement une question de survie psychologique. La prime, ça ne vaut le coup que si on est encore capable d'enseigner et de trouver des satisfactions dans son job, malgré les difficultés.
Même pas! En 5 ans, je me suis fait injurier 2 fois. Je n'ai jamais craint de réprésailles ni d'agressions physiques même s'il y a 2-3 élèves dont je me méfiais. Je tenais plutôt bien mes classes. Bref, j'avais plutôt bonne réputation auprès de ma direction.
D'un point de vue extérieur, mes années ZEP n'avaient rien du cauchemar qu'on peut s'imaginer. Parmi les raisons qui font que j'ai voulu partir, la violence n'est pas la principale loin de là. Ce serait plutôt:
-une énergie démentielle dépensée pour un résultat quasi-nul
-une misère difficilement imaginable et une résignation terrifiante des familles
-aucune reconnaissance des familles
-un mépris voire une haine de ces familles envers l'école
-des tas et des tas de réunions (pas toujours payées) avec tous les acteurs sociaux possibles
-la multiplication de dispositifs horriblement chronophages pour remédier aux difficultés des élèves.
-l'impression de ne servir à rien (que faire quand les 3/4 des élèves arrivent en 6ème sans savoir lire ni écrire?)

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marjo
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par marjo Lun 20 Jan - 15:50
Nestya a écrit:
Même pas! En 5 ans, je me suis fait injurier 2 fois. Je n'ai jamais craint de réprésailles ni d'agressions physiques même s'il y a 2-3 élèves dont je me méfiais. Je tenais plutôt bien mes classes. Bref, j'avais plutôt bonne réputation auprès de ma direction.
D'un point de vue extérieur, mes années ZEP n'avaient rien du cauchemar qu'on peut s'imaginer. Parmi les raisons qui font que j'ai voulu partir, la violence n'est pas la principale loin de là. Ce serait plutôt:
-une énergie démentielle dépensée pour un résultat quasi-nul
-une misère difficilement imaginable et une résignation terrifiante des familles
-aucune reconnaissance des familles
-un mépris voire une haine de ces familles envers l'école
-des tas et des tas de réunions (pas toujours payées) avec tous les acteurs sociaux possibles
-la multiplication de dispositifs horriblement chronophages pour remédier aux difficultés des élèves.
-l'impression de ne servir à rien (que faire quand les 3/4 des élèves arrivent en 6ème sans savoir lire ni écrire?)

C'est fou comme je me retrouve dans ces propos...
Leclochard
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Empereur

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par Leclochard Lun 20 Jan - 20:12
Nestya a écrit:
Leclochard a écrit:
Nestya a écrit:
C'est bien ce que je dis! Il n'y a donc pas que les gens expérimentés qui privilégient les conditions de travail. Je n'étais pas une prof expérimentée et pourtant, l'amélioration de mes conditions de travail me semblaient essentielles pour pouvoir tenir dans ce métier. Il fallait que je parte, il fallait que j'aie ma mut, et il m'a fallu attendre 5 ans pour l'avoir! Ce fut long, très long!
Aujourd'hui, je me vois continuer ce métier jusqu'à ma retraite. Ce n'était pas le cas quand j'étais en ZEP.
Tu sais, si on se fait injurier régulièrement, qu'on se fait  bordéliser 15 sur 18 heures, qu'on ne peut punir sans craindre des représailles, je crois que personne ne tient même en doublant le traitement car c'est simplement une question de survie psychologique. La prime, ça ne vaut le coup que si on est encore capable d'enseigner et de trouver des satisfactions dans son job, malgré les difficultés.
Même pas! En 5 ans, je me suis fait injurier 2 fois. Je n'ai jamais craint de réprésailles ni d'agressions physiques même s'il y a 2-3 élèves dont je me méfiais. Je tenais plutôt bien mes classes. Bref, j'avais plutôt bonne réputation auprès de ma direction.
D'un point de vue extérieur, mes années ZEP n'avaient rien du cauchemar qu'on peut s'imaginer. Parmi les raisons qui font que j'ai voulu partir, la violence n'est pas la principale loin de là. Ce serait plutôt:
-une énergie démentielle dépensée pour un résultat quasi-nul
-une misère difficilement imaginable et une résignation terrifiante des familles
-aucune reconnaissance des familles
-un mépris voire une haine de ces familles envers l'école
-des tas et des tas de réunions (pas toujours payées) avec tous les acteurs sociaux possibles
-la multiplication de dispositifs horriblement chronophages pour remédier aux difficultés des élèves.
-l'impression de ne servir à rien (que faire quand les 3/4 des élèves arrivent en 6ème sans savoir lire ni écrire?)
L'énergie démentielle dépensée pour rien... C'est bien ce dont je parle mais en donnant une cause (bordélisation). l'impression de ne servir à rien correspondent à mon idée "ne pas trouver satisfaction". L'hostilité ou la résignation des familles participent à ce sentiment de découragement. Tout ça, ce n'est pas l'argent qui peut le compenser complètement.

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Nestya
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par Nestya Lun 20 Jan - 20:17
Leclochard a écrit:
Nestya a écrit:
Leclochard a écrit:
Tu sais, si on se fait injurier régulièrement, qu'on se fait  bordéliser 15 sur 18 heures, qu'on ne peut punir sans craindre des représailles, je crois que personne ne tient même en doublant le traitement car c'est simplement une question de survie psychologique. La prime, ça ne vaut le coup que si on est encore capable d'enseigner et de trouver des satisfactions dans son job, malgré les difficultés.
Même pas! En 5 ans, je me suis fait injurier 2 fois. Je n'ai jamais craint de réprésailles ni d'agressions physiques même s'il y a 2-3 élèves dont je me méfiais. Je tenais plutôt bien mes classes. Bref, j'avais plutôt bonne réputation auprès de ma direction.
D'un point de vue extérieur, mes années ZEP n'avaient rien du cauchemar qu'on peut s'imaginer. Parmi les raisons qui font que j'ai voulu partir, la violence n'est pas la principale loin de là. Ce serait plutôt:
-une énergie démentielle dépensée pour un résultat quasi-nul
-une misère difficilement imaginable et une résignation terrifiante des familles
-aucune reconnaissance des familles
-un mépris voire une haine de ces familles envers l'école
-des tas et des tas de réunions (pas toujours payées) avec tous les acteurs sociaux possibles
-la multiplication de dispositifs horriblement chronophages pour remédier aux difficultés des élèves.
-l'impression de ne servir à rien (que faire quand les 3/4 des élèves arrivent en 6ème sans savoir lire ni écrire?)
L'énergie démentielle dépensée pour rien... C'est bien ce dont je parle mais en donnant une cause (bordélisation). l'impression de ne servir à rien correspondent à mon idée "ne pas trouver satisfaction". L'hostilité ou la résignation des familles participent à ce sentiment de découragement. Tout ça, ce n'est pas l'argent qui peut le compenser complètement.
C'est bien vrai!

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