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Marmont
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Pedro Cordoba : les sénateurs bluffés par les ESPE (ironique !) - Page 4 Empty Re: Pedro Cordoba : les sénateurs bluffés par les ESPE (ironique !)

par Marmont Jeu 17 Juil 2014 - 14:30
Par formateurs "Espé pur jus" je parle de ceux qui, dans les Espé, dispensent des cours non disciplinaires et très... "conformes" au discours de l'Espé
A quels enseignements précis faites-vous allusion ?

Il est vrai que ces formateurs sont, pour beaucoup, issus du secondaire, mais cela ne se retrouve malheureusement pas dans leurs cours...
Un MCF ou un PU en linguistique peut aussi avoir été professeur dans le secondaire, cela ne veut pas dire grand chose. Les formateurs déchargés - à temps partagé ou seulement de quelques heures - que vous verrez en M2 sont aussi professeurs dans le secondaire.
Après, c'est vrai, il y a eu une époque - sans doute celle à laquelle Pedro fait sans cesse allusion ! - dans laquelle ceux qui avaient des difficultés sur le terrain se sont retrouvés nommés en IUFM. Même si cela constitue une minorité, c'est toujours elle qu'on conserve en mémoire...
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par retraitée Jeu 17 Juil 2014 - 14:35
Pedro Cordoba a écrit:Réponse rapide au commentaire de retraitée (je reviendrai sur d'autres point plus tard, si j'ai le temps : j'espère car la discussion devient assez intéressante, même avec Marmont, c'est tout dire Very Happy  )

Je suis arrivé à la fin de cette période et c'était effectivement parfait. Les agrégés stagiaires n'avaient que 3 heures de cours en responsabilité, les certifiés stagiaires rien du tout. Et pendant tout le reste du temps - la totalité du temps pour les CAPES - on allait de classe en classe avec des profs expérimentés. On voyait ce qu'ils faisaient, si ça marchait ou pas, on essayait de comprendre pourquoi, on leur posait des questions, ils donnaient leurs explications. Certains avaient leurs manies mais comme on avait plusieurs, chacun était libre de comparer et de choisir ce qui lui convenait le mieux. Et surtout, il n'y avait AUCUN cours de didactique ni de pédagogie, on n'avait JAMAIS affaire à ces sinistres personnages qui prétendent vous enseigner à enseigner alors qu'ils n'enseignent pas eux-mêmes. Ils existaient déjà car depuis la fin des années 60, ils avançaient patiemment leurs pions - ce qui leur a finalement permis de prendre le pouvoir avec les IUFM puis maintenant les ESPE. Ils existaient, mais dans l'ombre, là où se trament les mauvais coups, et on n'avait pas affaire à eux. Ils essayaient d'animer des conférences et des petits machins dans les CPR mais après y avoir assisté une fois et constaté combien tout cela était grotesque, nul et sans le moindre intérêt pratique, eh bien on n'y allait plus, tout simplement. Et il n'y avait pas de représailles. Et s'il y avait eu des représailles, ils l'auraient senti passer car le souvenir de 68 était encore proche et on savait comment s'y prendre avec les emmerdeurs. Tous ceux qui ont connu cette époque savent ce qu'est vraiment la formation professionnelle, c'est celle que retraitée et moi avons décrite en quelques mots. Et tout le reste, tout ce qui s'est fait sous ce nom dans les IUFM et maintenant dans les ESPE, tout, absolument tout ce qui relève de la didactique et de la pédagogie théorique, est bon à mettre au cabinet.

Je confirme. Pour la titularisation des certifiés, en Lettres modernes, deux épreuves : une en premier cycle, une en second cycle. obligatoirement une explication de texte et un corrigé de devoir (rédaction ou dissertation/ commentaire); Rien ne nous était demandé sur la "connaissance du système éducatif", j'ai appris cela sur le tas. Bien des années plus tard, un CDE a em mer dé un stagiaire de philo en l'interrogeant sur l'orientation en LP ! Par bonheur, IG et le tuteur sont intervenus pour dire à quel point c'était absurde !

De fait, quelques conférences au CPR houleuses avec des conférenciers partisans du pseudo Freinet ou des "débats"au lycée !
Saltaojos
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par Saltaojos Jeu 17 Juil 2014 - 15:23
@ Marmont : je fais allusion aux enseignements connaissance du système éducatif, communication professionnelle, sociologie de l'éducation (où nous n'avons malheureusement pas fait de socio), LVE ; les cours de numérique ont été sérieux et riches, idem pour les cours de psychologie.
Mais je suis d'accord avec vous pour la qualité des formateurs de terrain, on a vu pendant nos stages que leurs enseignements étaient réellement pratiques.
Et je n'ai aucune mémoire de ce que fut l'IUFM, n'y ayant jamais étudié ! Excusez-moi mais je ne vous parle que de l'ESPE en 2014, la seule que je connaisse un peu. Wink
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par Marmont Jeu 17 Juil 2014 - 16:39
@ Marmont : je fais allusion aux enseignements connaissance du système éducatif, communication professionnelle, sociologie de l'éducation (où nous n'avons malheureusement pas fait de socio), LVE ; les cours de numérique ont été sérieux et riches, idem pour les cours de psychologie.
Merci pour ces précisions.  Wink 
Pour la "connaissance du système éducatif", on ne peut lui plaquer l'étiquette d'"ESPE", voire découlant d'un "discours" produit par l'ESPE (il n'y en a pas encore...), c'est tout simplement ce que demande le ministère aux concours de l'enseignement.
Les deux qui suivent, je préfère ne pas me prononcer, c'est cela, en partie, qui a participé à donner à feu les IUFM une telle mauvaise presse. Mais bon, cela ne représente qu'une quarantaine d'heures dans l'année, non ? (je parle juste de la com et de la "socio").

Et je n'ai aucune mémoire de ce que fut l'IUFM, n'y ayant jamais étudié ! Excusez-moi mais je ne vous parle que de l'ESPE en 2014, la seule que je connaisse un peu.
Ah, mais je n'attendais pas que vous en eussiez... Je vous expliquais simplement d'où pouvais venir cette "population" d'enseignant, rien de plus.

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Pedro Cordoba
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par Pedro Cordoba Jeu 17 Juil 2014 - 18:04
@ marmont

Vos propos ont un peu évolué depuis le début mais vous ne comprenez toujours pas mon point de vue. Je ne me prononce pas sur les ESPE à partir de je ne sais quels « postulats » ou « souvenirs » (des IUFM, des ENI ou des CPR). Mais le fait d’avoir en effet tout connu depuis 40 ans me permet de replacer la situation actuelle dans la longue durée (en fait pas si longue que ça). Vous avez apparemment fait des études d’histoire. Ce n’est donc pas à vous que j’apprendrai qu’on ne comprend bien le présent sans le plonger dans tous les passés qui l’ont précédé.

Contrairement à ce que vous imaginez, je n’ai jamais utilisé les chiffres des concours 2013 (et les 17% de masters MEF) pour « critiquer les ESPE » alors que les ESPE viennent juste d’être créés et qu’ils ne sont, à vous en croire, responsables de rien. L’article dans sa totalité était écrit pour montrer que tout ce que j’avais décrit par avance en juin 2013 était confirmé par le rapport de la mission sénatoriale sur les ESPE. Et ce que j’avais écrit en 2013 n’était que la suite de ce que j’avais écrit en 2008 qui, à son tour, ne faisait que reprendre tout ce que j’avais pu écrire depuis 1998, date de la première tentative de la CDIUFM pour réformer les CAPES (dite plan-Oriano) suivie deux ans plus tard par la première tentative de la CDIUFM pour faire reconnaître des masters professionnels d’enseignement. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’intéresser à l’histoire des IUFM. Je venais de prendre un poste en France après plusieurs années d’étranger suivies d’un détachement au CNRS et je voulais savoir qui étaient ces gens, d’où ils sortaient et ce qu’ils voulaient. Je passe sur les détails mais j’ai été le premier à comprendre que le système de sélection que les IUFM avaient mis en place pour faire front à l’afflux soudain de candidats s’était retourné contre eux. Cela fit l’objet d’une petite note ironique qui fut publiée sur le site de la Société mathématique de France au grand dam de celui qui était pour lors le président de la CDIUFM et qui venait d’être nommé au cabinet de Jack Lang. Et cela me valut ma première convocation au ministère.

Depuis ce moment j’ai eu entre les mains un instrument tout simple mais très efficace : je dispose des paramètres et des variables permettant de construire de petits modèles relevant grosso modo de la théorie des jeux et qui permettent de prévoir les effets inévitables de telle ou telle mesure concernant les concours et tout ce qui les entoure (aujourd’hui les masters d’enseignement). C’est pour cela que j’ai immédiatement pu voir que la réforme-Darcos allait créer un problème insoluble à propos de ceux que j’avais appelé les « reçus-collés ». Ce n’est qu’un exemple. Il y a aussi évidemment le rapport entre les masters-recherche et les masters d’enseignement, le fait de savoir s’il s’agit d’une spécialité, d’un parcours ou d’une mention, la place du concours et bien d’autres choses encore. A chaque fois qu’un cadre institutionnel est prévu, fût-ce au titre de simple hypothèse, on se demande quels peuvent être les choix rationnels des étudiants et les conséquences prévisibles de l’agrégation de ces choix (c’est en cela que les modèles relèvent de la théorie des jeux, ou de la microsociologie comme on voudra). Le chiffre de 17 % ne fait donc que confirmer mon analyse précédente, qui elle-même s’appuyait sur une longue réflexion antérieure et de multiples simulations à chaque nouvelle tentative de réforme – et Dieu sait s’il y en a eues. Je l’ai donc donné parce qu’il avait estomaqué les sénateurs et qu’il est en effet très frappant, c’était bien pour la rhétorique d’un blog mais je n’en avais nul besoin pour mon argumentation qui se tient parfaitement sans cet élément chiffré. Le fait d’obliger tous les lauréats à faire un M2 MEEF ne changera strictement rien au destin des ESPE. Ils pourront afficher un 100 % au lieu d’un 17 % mais c’est juste un problème d’image ou de com. Dans la réalité, ils seront minés de l’intérieur par une série de problèmes insolubles qui les mèneront à leur ruine. A moins, je l’ai déjà dit, qu’on ne supprime les concours, ou qu’on les place à Bac + 6, ou que les titulaires d’un master-recherche renoncent à les passer. Si aucune de ces trois conditions n’est vérifiée à brève échéance – disons une dizaine d’années – les ESPE sont inéluctablement condamnés à mort. J’espère être encore vivant pour aller cracher sur leur tombe.

Vous prétendez constituer aux ESPE un corps virginal. Tout ce qui était mauvais appartient au temps révolu des IUFM, c’est le ministère qui a imposé la mastérisation, c’est encore le ministère qui a imposé les maquettes du CAPES, les nouvelles épreuves, etc., etc. Eh bien non. C’est la CDIUFM qui, depuis 1991, a voulu à la fois la professionnalisation des concours et la création des masters d’enseignement, c’est la CDIUFM qui en 2009-2010 a lutté pour que ces masters d’enseignement soient des mentions et en dépouiller les UFR – ce qui est aujourd’hui chose faite –, c’est la CDIUFM et pas les rectorats qui a glissé la « culture commune » dans la formation des maîtres, c’est la CDIUFM enfin qui a manœuvré depuis 2010-2011 pour imposer au futur gouvernement la création des ESPE, à travers entre autres Daniel Filâtre, un scientiste de l’éducation, apparatchik du SGEN, ancien président de l’université de Toulouse et membre du cabinet de Fioraso après avoir été chargé de mission par Darcos et Chatel : ces gens-là mangent à tous les râteliers puisque les hommes politiques ne sont que jouets entre leurs mains et que les institutions sont là pour servir leurs ambitions. Vous allez peut-être crier à la « théorie du complot ». Pas du tout. Il s’agit simplement d’une analyse politique des rapports de force et de leur évolution au cours des 15 dernières années, beaucoup plus si l’on remonte, comme il faudrait le faire, au temps des IREM, du CREDIF et de la psycho-pédagogie dans les ENI.
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par Marmont Jeu 17 Juil 2014 - 19:06
Vous avez changé votre discours (moi pas... Wink ) sur la forme - aussi est-on plus enclin à vous répondre... Smile -, mais le fond (malgré aussi quelques corrections) demeure à mon sens trop radical et pessimiste.
Je ne prétends pas qu'il ne faut pas éclairer le présent par le passé, bien au contraire. Lisez ce que j'ai écrit sur les Ecoles Normales. Simplement, vous contentez de le transposer sans analyser dans le détail les évolutions récentes, qui ne se dirigent pas vers ce que vous croyez. N'oubliez pas les remarques plus hautes sur les postes en ESPE...

Par ailleurs, vous donnez des attributions et des pouvoirs de pression à une défunte CDIUFM - qui n'a cessé de se battre depuis 2009 pour que les IUFM ne soient pas "dilués" (ils avaient très bien compris qu'ils perdaient ainsi leur autonomie !) dans les Universités et surtout pour que les ESPE ne soient pas fabriquées de la sorte - qu'elle n'a jamais eu.

Je passe sur la mastérisation qui n'est que la conséquence du processus, européen, de Bologne. Lorsque Darcos décide de "mastériser" la formation initiale des "métiers de l'enseignement" - car la formation continue disparait corps et bien, puisque le rectorat n'a pas les moyens de l'organiser - c'est pour économiser avant tout : faire débuter des fonctionnaires-stagiaires à plein temps. Dans un second temps, c'est idéologique pour faire "mourir" les IUFM et le "vivier" que vous ne cessez de critiquer, du moins financièrement et donc administrativement parlant. C'est ce qui a été fait, pensez à qui "peuple" et décide de "peupler" les ESPE aujourd'hui.
Je n'ai pas entendu un seul moment la CDIUFM cautionner tout cela.

Enfin, dernier point lorsque, non sans importance, la commission de pilotage a commencé à travailler à la fin de l'été 2012 autour de Peillon et de Filâtre (ces deux lascars n'avaient d'ailleurs pas la moindre idée de ce qui se faisait dans un IUFM et quel étaient les statuts de ceux qui y travaillaient... :shock: :shock: :shock: ), sur les 53 membres, seuls une dizaine venaient des IUFM. Je ne parle pas ensuite des groupes de pilotage lors de la création pratique des ESPE dans les différentes Académies l'année suivante : pas même 1/6ème de ses membres ne venaient des IUFM locaux, rectorat et Université se sont ainsi partagés le gâteau, "tuant" au passage le spectre que vous ne cessez d'agiter.
Si au sujet des évolutions passés vous avez globalement raison, vous vous trompez lourdement sur la marche en cours depuis 2009.
Si vous ne me croyez pas, tant pis, il est vrai que c'est encore un peu tôt pour vous faire abandonner pareilles certitudes, nous en reparlerons dans quelques années... Very Happy 

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par Pedro Cordoba Ven 18 Juil 2014 - 9:33
@ marmont
Des personnes qui ne parlent pas de la même chose ne peuvent pas s’entendre. Vous vous obstinez à prendre les choses par un seul bout de la lorgnette, celui qui ne m’intéresse pas. Et depuis le début vous refusez de dire un seul mot sur les seules questions qui m’importent.

1. Votre bout de lorgnette concerne exclusivement les luttes de pouvoir au moment de la transition entre IUFM et ESPE. C’est ça que vous appelez les « évolutions récentes » (qui m’auraient échappé). Les sénateurs consacrent, eux aussi, la moitié de leur rapport à cet aspect des choses que j’avais rapidement évacué dans mon article en soulignant :

– que c’est une triste banalité surtout en période de restrictions budgétaires. Chacun essaie de tirer la couverture à soi, qu’y a-t-il là qui puisse intéresser qui que ce soit, hormis ceux qu’on appelle justement les « intéressés ». Que les IUFM aient à cette occasion vu quelques uns de leurs non-titulaires renvoyés à leur corps d’origine, qu’y a-t-il là de bien extraordinaire ? Le nombre des candidats aux concours a été divisé par 2 ou 3, pourquoi aurait-on dû garder tout le monde ? C’est beaucoup plus de gens qu’il aurait fallu virer.

– Toutes ces petites ambitions, ces crocs-en-jambe, ces coups-fourrés et ces mesquineries relèvent de ce qu’il y a de plus indigne dans la nature humaine, de ce qui vous donne « honte d’être un homme ». Si c’est ça qui vous intéresse, grand bien vous fasse.

2. Vous tirez argument de ces chamailleries pour prétendre qu’il y a discontinuité entre les IUFM et les ESPE. C’est faux : les ESPE réalisent l’ensemble des objectifs qui étaient ceux de la CDIUFM y compris la mastérisation (avec un MEEF devenu une mention, ce qui écarte les UFR, et un concours en M1, ce qui laisse la haute main sur les stagiaires). Y compris aussi la « culture commune » à laquelle les UFM avaient fini par renoncer.

- Vous prétendez que la mastérisation est une conséquence du processus de Bologne, ce qui est doublement faux (c’est un peu long à expliquer mais je le ferai si vous le souhaitez).

- Vous prétendez aussi que la « culture commune » tombe dans l’escarcelle des rectorats. Et alors ? Qu’est-ce que ça peut bien me foutre ? Comme disait de façon fort expressive, un ancien président de la République : cela m’en touche une sans faire bouger l’autre. Toujours les rivalités de pouvoir et la répartition des postes, il n’y a que ça qui vous obsède. Mais la seule chose qui compte ce sont les implications sur la politique scolaire. Et la « culture commune » fait partie du programme destructeur des pédagos, le SNI en l’occurrence, depuis la création des CES en 1963. Que cela soit aujourd’hui repris par le pouvoir politique avec la « politique des cycles » et la « continuité CM2-sixième », cela ne montre qu’une chose : le lobby pédago ne se limite pas aux formateurs IUFM-ESPE, il exerce ses ravages partout, depuis la rue de Grenelle jusqu’au dernier « projet d’établissement » de la plus petite école de quartier.

Bref, tout ce que vous dites est faux ou sans intérêt.

3. Vous n’avez jamais répondu en revanche sur les points qui, depuis la création des IUFM en 1989, me semblent essentiels et que, pour aller vite, je réduis ici à deux :

- Les IUFM étaient-ils viables ? Je dis non. Les ESPE sont-ils viables ? Je dis : encore moins. C’est ce que j’appelais la « logique de l’éboulis sans fin ». J’aimerais connaître votre avis sur cette question précise, compte tenu de ce qu’on peut prévoir des choix rationnels des étudiants et en l’absence d’une suppression des concours.

- Quel avenir pour les reçus-collés ? Je me fiche éperdument de savoir ce que devient un formateur IUFM, non-titulaire de son poste, qui n’a pas trouvé à se recaser en ESPE. Je m’en fous. Je me soucie en revanche de ces dizaines de milliers d’étudiants qui vont se trouver pris dans l’étau de la réussite au master et de l’échec au concours. Et vous, il vous intéresse leur avenir ? Que pouvez-vous en dire ? Que leur proposerez-vous ?


Dernière édition par henriette le Ven 18 Juil 2014 - 12:07, édité 1 fois (Raison : Modération)
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par ycombe Ven 18 Juil 2014 - 9:46
En somme, on peut imaginer que les dirigeants des ESPE attendent avec impatience la mise en place d'une vraie sélection à l'entrée de l'université, pour récupérer les étudiants refusés ailleurs dans des licences «éducation». Ça avec la probable suppression des concours, c'est leur seule chance de survie.

La seule question est: comment convaincre des gens qui ne seront pas des fonctionnaires titulaires d'enseigner dans des zones comme Créteil?

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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".

Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
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par Pedro Cordoba Ven 18 Juil 2014 - 10:04
@ ycombe
Rien n'empêche qu'ils soient nommés par un chef d'établissement. Mais dans une logique libérale, seuls seront pris à Créteil ceux qui n'auront pas été pris ailleurs. D'autre part ce recrutement direct sur diplôme et sans concours n'empêche pas qu'on devienne fonctionnaire titulaire : si l'on donne toute satisfaction à son patron, il peut vous titulariser au bout de 3 ou 4 ans de "mise à l'épreuve". Si je ne m'abuse, c'est le système aujourd'hui en vigueur en Grande-Bretagne.
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par linkus Ven 18 Juil 2014 - 10:05
Être payer pendant 3 4 ans au lance-pierre c'est merveilleux.

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J'entends souvent dire qu'avec l'agrégation, c'est travailler moins pour gagner plus. En réalité, avec le CAPES c'est travailler plus pour gagner moins. professeur
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par Philomèle Ven 18 Juil 2014 - 12:44
Pedro Cordoba a écrit:

3. Vous n’avez jamais répondu en revanche sur les points qui, depuis la création des IUFM en 1989, me semblent essentiels et que, pour aller vite, je réduis ici à deux :

- Les IUFM étaient-ils viables ? Je dis non. Les ESPE sont-ils viables ? Je dis : encore moins. C’est ce que j’appelais la « logique de l’éboulis sans fin ». J’aimerais connaître votre avis sur cette question précise, compte tenu de ce qu’on peut prévoir des choix rationnels des étudiants et en l’absence d’une suppression des concours.

Je ne suis pas Marmont mais je peux tout de même donner un avis "de l'intérieur" (depuis une UFR).

De ce qu'on peut prévoir des choix rationnels des étudiants, c'est qu'ils vont s'inscrire en M1 MEEF, puis en M2. Dans mon département, nous leur présentons la préparation au Capes ("masterisée", donc) et nous les incitons à s'y inscrire. Les étudiants ne voient pas d'anomalie à ce que l'on conseille de suivre la préparation offerte au concours, afin qu'ils se présentent au concours. En M1, les préparateurs disciplinaires sont les mêmes enseignants qu'en Licence, ils ont confiance (on espère !). Par ailleurs, nos étudiants ont besoin de s'entraîner à faire des dissertations et autres exercices du concours. Ce sont loin d'être des "bêtes à concours" à l'issue de la Licence, cela me paraît être le choix le moins risqué pour eux, puisqu'ils n'auraient pas ces entraînements en master recherche.

Pedro Cordoba a écrit:
- Quel avenir pour les reçus-collés ? Je me fiche éperdument de savoir ce que devient un formateur IUFM, non-titulaire de son poste, qui n’a pas trouvé à se recaser en ESPE. Je m’en fous. Je me soucie en revanche de ces dizaines de milliers d’étudiants qui vont se trouver pris dans l’étau de la réussite au master et de l’échec au concours. Et vous, il vous intéresse leur avenir ? Que pouvez-vous en dire ? Que leur proposerez-vous ?

Les consignes ministérielles sont claires (note reçue de la DGESIP en mars dernier). Proposer un cursus de M2 aménagé : stage de durée réduite, UE partagées en M1 et M2. Les étudiants ont la possibilité de se présenter une seconde fois au concours pendant le M2. Il ne me semble pas absurde de considérer qu'au bout de deux échecs, l'étudiant n'a sans doute pas le niveau et doit se réorienter (ou s'en tenir à son diplôme de master pour faire des vacations).

Par ailleurs, votre remarque est sans compter qu'il existe un jury de M1, qui ne donnera pas automatiquement le diplôme. Cette année, je peux vous assurer que dans ma préparation nous n'avons pas validé le M1 d'étudiants faibles. Il y a même eu une remarquable corrélation entre étudiants ajournés au M1 et étudiants ajournés au concours.
Saltaojos
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par Saltaojos Ven 18 Juil 2014 - 13:34
Tout ce qu'a dit Philomèle se déroule de la même manière dans mon département, en tous points.
Nous avons eu le cas d'une étudiante ayant "réussi" son M1 mais ayant échoué aux écrits du Capes : le jury de M1, avec son accord, lui a permis de refaire une année de M1 (en baissant la note d'une UE pour qu'elle n'ait pas officiellement validé le M1) pour bénéficier à nouveau de la préparation aux écrits et aux oraux, mais le M2 aménagé lui a aussi été proposé.
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par Heste Ven 18 Juil 2014 - 18:26
Pedro Cordoba a écrit:
- Quel avenir pour les reçus-collés ? Je me fiche éperdument de savoir ce que devient un formateur IUFM, non-titulaire de son poste, qui n’a pas trouvé à se recaser en ESPE. Je m’en fous. Je me soucie en revanche de ces dizaines de milliers d’étudiants qui vont se trouver pris dans l’étau de la réussite au master et de l’échec au concours. Et vous, il vous intéresse leur avenir ? Que pouvez-vous en dire ? Que leur proposerez-vous ?

Ils feront malheureusement comme tous ces étudiants qui ont obtenu un master peu ou pas reconnus par les professionnels et qui galèrent une fois leur master en poche pour trouver du travail  humhum 
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Pedro Cordoba
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Pedro Cordoba : les sénateurs bluffés par les ESPE (ironique !) - Page 4 Empty De la rationalité des choix

par Pedro Cordoba Sam 19 Juil 2014 - 8:54
Dans l’UFR de Philomèle (Lettres modernes) les enseignants conseillent aux licenciés qui souhaitent présenter le CAPES de s’inscrire en M1 MEEF au lieu de s’inscrire en master-recherche. Faisant confiance à leurs profs, ces étudiants opèrent ce choix. Est-ce une décision rationnelle ?

Distinguons d’abord les conséquences pour l’UFR et celles qui affectent les étudiants. Sur le premier point tout dépend de l’UFR. Je ne sais pas ce qu’il en est dans ce cas concret. Mais deux cas de figure se présentent. S’il s’agit d’une grosse fac, le master-recherche peut se maintenir. Sinon, il coule et la fac se transforme en « community college » à l’américaine. Toute recherche y devient impossible et les profs se sont tiré une balle dans le pied. Ils n’ont plus ni master-recherche ni doctorat. Mais ils ne sont pas les seuls concernés. Très vite, les étudiants n’auront plus la possibilité de choisir le MR ni, par suite, de présenter l’agrégation. Ils seront face à un choix forcé : le master MEEF. La machine infernale est lancée : tout se dégrade à vive allure et les meilleurs étudiants s’en vont chercher ailleurs ce que leur fac d’origine ne leur offre plus. Michaux (qui apparaît dans le profil de Philomèle) le dit de façon plus poétique : comme les Emanglons de la presqu’île d’Arvor, tout le monde est pris d’une sorte de « décristallisation collective », profs et étudiants vivent dans l’inquiétude que leur « maison ne leur tombe dessus » car « dès que la brèche est faite, une maison entière est consommée en quelques jours ».

Abordons les choses d’un autre point de vue. Il est évident que toutes choses égales par ailleurs, il vaut mieux pour réussir un concours avoir une préparation que pas de préparation du tout. Mais se contenter de cette vérité de la Palice ne mène pas très loin. Car la rationalité qui est à l’œuvre dans ce genre de vérités est toujours une rationalité restreinte et myope. Comme beaucoup de gens, Philomèle et Saltaojos, ne voient que ce qu’ils ont sous les yeux : les étudiants de licence. C’est à eux qu’ils s’adressent. Mais le monde réel continue plus loin que le visible immédiat, il est seulement accessible aux yeux de la raison. Je veux dire par là que les néo-licenciés ne sont pas les seuls à présenter – ni surtout à réussir – le concours et que, par suite, « toutes choses ne sont pas égales ». En 2010 on pouvait encore passer les concours avec une simple licence. Mais 80% des lauréats avaient au moins une maîtrise (pour les plus âgés), ou un M1 sinon un master complet ou même un doctorat. Et en 2010, il n’y avait que des masters-recherche ! Toujours en 2010, la part des lauréats issus des IUFM était de 32,1%. C’est pas grand-chose quand on dispose du monopole de la formation. Et beaucoup s’inscrivaient en IUFM tout en étant déjà titulaires d’un master (recherche). Philomèle fait comme si l’alternative qui se présente aux étudiants de licence souhaitant passer le CAPES était la suivante : ou bien un M1 MEEF (avec préparation) ou bien un master-recherche (sans préparation). Elle en conclut que le premier s’impose. Mais c’est parce qu’elle a exclu à priori un tiers-choix, qui est de loin le plus rationnel : d’abord un master-recherche, puis un M1 MEEF. Je suis convaincu que c’est la voie que suivront les futurs lauréats, si du moins les bons étudiants souhaitent encore passer les concours. Mais entre temps la maison des Emanglons risque fort de s’être écroulée. Et les licenciés des UFR de la Grande Carabagne trouveront dès lors close la porte des concours d’enseignement.

Il est prévu dans les décrets constitutifs des ESPE que les titulaires d’un master complet puissent s’inscrire en M1 pour y suivre la préparation au concours tout en étant dispensés des formations propres au master MEEF. Je ne comprends donc pas trop pourquoi on incite les reçus-collés de M1 MEEF à s’inscrire en M2 pour y suivre un enseignement de M1. C’est l’une des nombreuses aberrations qui présagent de sérieux dysfonctionnements dans les ESPE. Mais si les M1 MEEF accueillent en grand nombre les titulaires d’un master-recherche, que vont devenir les néo-licenciés à qui Philomèle et Saltaojos conseillent de s’inscrire en MEEF ? Ils iront grossir la masse croissante des reçus-collés. C’est cela que comprendront très vite les nouvelles cohortes d’étudiants. Et seuls s’en tireront ceux qui n’auront pas suivi les bons conseils de leurs profs… La question se dédouble : si les Espé accueillent en M1 de plus en plus de titulaires d’un master-recherche, dispensés des formations propres au MEEF, que devient le MEEF ? Comme en Grande Carabagne, la brèche est faite et la maison s’écroule en quelques jours…
C’est pourquoi je pense que les Espé ne sont pas viables et qu’encore une fois, on a bricolé quelque chose qui ne tient pas la route. Cela marche pour l’instant parce que cela vient à peine de commencer et que tous les effets pervers du dispositif ne se sont pas encore développés. Mais qu’en sera-t-il dans dix ans ?

En 2013, le taux de réussite au CAPES de Lettres modernes a atteint le chiffre astronomique de 65,9%. Dans ces conditions, les néo-licenciés qui ne sont pas absolument nuls ont de très fortes chances de réussir le concours. Tant que le nombre de candidats sera aussi faible, il y aura correspondance entre échec au concours et échec au M1 et les conseils de Philomèle se justifient. Avec ce genre de taux de réussite, si on n’a pas le CAPES au bout de deux tentatives, c’est qu’on ferait mieux en effet de se réorienter dans un Mac Do et qu’on ne méritait même pas d’avoir sa licence. Mais si les choses redeviennent un peu normales et s’il y a trois fois moins de lauréats, le phénomène des reçus-collés va s’amplifier jusqu’à faire salement tanguer ces Espé, lancés à la mer de façon si imprudente. C’est pourquoi on ne peut se contenter de raisonner à partir des données immédiates. Si l’on veut définir des choix rationnels, il faut donner au dispositif considéré une « routine » de quelques années, comme disent les informaticiens. Et les Espé se trouvent alors pris dans un de ces « double binds » qui débouchent sur le suicide, l’alcoolisme ou la folie selon les psychiatres de Palo Alto. Car si les Espé réussissent, ils enrayent la chute du nombre de candidats. Mais alors la majorité des lauréats sont issus des masters-recherche et les néolicenciés MEEF sont ratatinés par leurs concurrents. Et si Philomèle et ses collègues ne changent pas très vite leur fusil d’épaule, les étudiants de licence qui suivraient leurs conseils seraient envoyés dans le mur. Autre conséquence : comme les titulaires d’un master-recherche sont dispensés des enseignements propres au MEEF, les MEEF se vident et les Espé échouent. La réussite implique l’échec : double bind.
Iphigénie
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par Iphigénie Sam 19 Juil 2014 - 9:09
-hors sujet-
Si ce qui se conçoit bien s'énonce clairement etc..., une pensée en passant à la lecture de tout ça: quelle usine à gaz a-t-on créée! Je ne suis pas capable de trancher entre P.Cordoba et Philomèle, mais j'ai l'impression qu'un système aussi compliqué a quelque chose de malsain...un peu, (mutatis mutandis) comme le système de l'EAF (= beaucoup d'efforts, juste pour masquer la faillite).
Spoiler:
Philomèle
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par Philomèle Sam 19 Juil 2014 - 10:53
Iphigénie a écrit:-hors sujet-
Si ce qui se conçoit bien s'énonce clairement etc..., une pensée en passant à la lecture de tout ça: quelle usine à gaz a-t-on créée! Je ne suis pas capable de trancher entre P.Cordoba et Philomèle, mais j'ai l'impression qu'un système aussi compliqué a quelque chose de malsain...un peu, (mutatis mutandis) comme le système de l'EAF (= beaucoup d'efforts, juste pour masquer la faillite).
Spoiler:

Merci, Iphigénie pour cette mise en perspective.
Je pense plutôt que les étudiants de master MEEF du moment entendent des discours assez divergents voire contradictoires. Celui des universitaires chercheurs (disciplinaires), plutôt conservateur ("Va falloir être cultivé ! et maîtriser l'analyse logique ! et pas faire de fautes d'orthographe !"), celui du rectorat (effectivement, de l'ordre de la mise au pas - mais les étudiants ne sont pas dupes), celui d'enseignants du secondaire en poste (dans le cadre du tronc commun, du tutorat en M1 et en M2). Dans ce dernier cas, les étudiants sont plutôt demandeurs, et cela est rassurant.

Sinon, je pense qu'il ne faut pas se laisser intimider par les longs textes de P. Cordoba.
Son imagination semble fertile pour trouver des voies d'évitement du master MEEF et prophétiser la chute des ESPE.
Dans la situation que je connais les choses sont plus simples. Les étudiants boursiers (nombreux) ne veulent pas financer des études à rallonge : ils sortent de la licence, obtiennent le Capes l'année suivante et sont contents d'être rétribués dès l'année de M2.

Je ramènerais volontiers le problème du découplage master recherche / préparation au concours ou préparation au Capes / agrégation, à une question plus large : la dissolution de l'idée de culture dans un mélange d'anti-intellectualisme généralisé, de marchandisation de la culture, de confusion entre culture au sens anthropologique et culture scolaire. Le discours tenu par Lebéotien dans son fil est assez représentatif de la perte de sens chez les étudiants à l'égard de la transmission d'une culture mi-scolaire mi-savante.

Les sciences de l'éducation accompagnent fort bien cette "crise de la culture". Les épreuves du concours du Capes aussi (du moins en Lettres, avec la 2e épreuve orale). Je pense en revanche que la structure des ESPE est neutre par elle-même. Si (rêvons un peu) on évinçait les sciences de l'éducation estampillées Meirieu, que l'on abandonnait le constructivisme pour revenir à une formation de la pensée par empathie, l'ESPE pourrait tout à fait absorber le changement.
Philomèle
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par Philomèle Sam 19 Juil 2014 - 11:08
Pedro Cordoba a écrit:Philomèle fait comme si l’alternative qui se présente aux étudiants de licence souhaitant passer le CAPES était la suivante : ou bien un M1 MEEF (avec préparation) ou bien un master-recherche (sans préparation). Elle en conclut que le premier s’impose. Mais c’est parce qu’elle a exclu à priori un tiers-choix, qui est de loin le plus rationnel : d’abord un master-recherche, puis un M1 MEEF. Je suis convaincu que c’est la voie que suivront les futurs lauréats, si du moins les bons étudiants souhaitent encore passer les concours.

À mon avis, votre objection est d'importance. Ce ne sont pas en majorité les bons étudiants qui s'inscrivent en master MEEF. De fait, je pense que la moitié d'entre eux n'ont pas l'autonomie intellectuelle nécessaire pour un master recherche. La faute à la formation dispensée en Licence ? Peut-être. En voyant parfois dans quelle disposition intellectuelle ils arrivent en L1, je me dis parfois que la métamorphose au cours de la Licence est déjà spectaculaire.

Ne pas oublier non plus que certains étudiants ne peuvent pas financer d'année d'études supplémentaire. D'où le passage automatique de la Licence au master MEEF.

Pedro Cordoba a écrit:Je ne comprends donc pas trop pourquoi on incite les reçus-collés de M1 MEEF à s’inscrire en M2 pour y suivre un enseignement de M1. C’est l’une des nombreuses aberrations qui présagent de sérieux dysfonctionnements dans les ESPE. Mais si les M1 MEEF accueillent en grand nombre les titulaires d’un master-recherche, que vont devenir les néo-licenciés à qui Philomèle et Saltaojos conseillent de s’inscrire en MEEF ? Ils iront grossir la masse croissante des reçus-collés.

Votre raisonnement présuppose que l'obtention du M1 MEEF est automatique et que le master est un diplôme en carton. Il me semble important de faire comprendre aux étudiants que ce n'est pas le cas. S'ils n'ont pas eu des résultats probants au cours de l'année, pas de diplôme. En général, cela coïncide avec les résultats du concours : pas de résultats probants, pas de concours. Donc pas de "reçus collés", pour reprendre votre expression.

Pedro Cordoba a écrit:Tant que le nombre de candidats sera aussi faible, il y aura correspondance entre échec au concours et échec au M1 et les conseils de Philomèle se justifient. Avec ce genre de taux de réussite, si on n’a pas le CAPES au bout de deux tentatives, c’est qu’on ferait mieux en effet de se réorienter dans un Mac Do et qu’on ne méritait même pas d’avoir sa licence. Mais si les choses redeviennent un peu normales et s’il y a trois fois moins de lauréats, le phénomène des reçus-collés va s’amplifier jusqu’à faire salement tanguer ces Espé, lancés à la mer de façon si imprudente.

Vous savez très bien que tout est en place pour un autre scénario. Non pas l'effondrement des ESPE (qui offrent d'ailleurs des nuances régionales considérables) mais la suppression du concours national. Fin du recrutement national et recrutement direct par les rectorats.
À mon avis, c'est à cela qu'il faut se tenir prêt à réagir (s'il y a encore de la force quelque part pour ce genre de lutte).
Saltaojos
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par Saltaojos Sam 19 Juil 2014 - 12:02
Merci Philomèle pour vos réponses, tout est dit.

M. Cordoba, quels étudiants auraient envie de faire deux masters, donc 9 ans d'études minimum (plus, si échec au concours), pour devenir profs certifiés ? Les plus aisés d'entre eux peut-être, mais pas la majorité.
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par Gryphe Sam 19 Juil 2014 - 13:19
Pedro Cordoba a écrit:d’abord un master-recherche, puis un M1 MEEF

On en reviendrait donc à la situation précédente pour environ 80% des certifiés.
Dans cette configuration, passe-t-on le concours en fin de M1 ?

Question évoquée récemment : quid des agrégés dans ce dispositif ?
La situation précédente était : M1 suivi d'une année de préparation au concours.
A présent, cela rajoute-t-il réellement une année d'études, la rendant inaccessible pour beaucoup ?  humhum 

Quelle est la situation actuelle la plus "courante", et pour le CAPES, et pour l'agreg ?
L3 + M1 + ???
Au final, quand passe-t-on les concours ? Quand commence-t-on à enseigner ? Quand commence-t-on à être rémunéré pour cela ?
J'ai beau travailler à haute dose dans l'EN, les nouveaux parcours me paraissent très opaques.

Il ne fallait pas rajouter un an d'études, pour les concours d'enseignement, mais renforcer, comme partout ailleurs, la maîtrise des fondamentaux... Enfin bon, c'est un avis purement personnel.
Et qu'on ne dise pas que l'augmentation d'un an d'études permet une meilleure rémunération, ça, c'est purement artificiel, c'est un choix politique lié à la Fonction publique, - choix qui peut, si on le décide, être déconnecté du nombre d'années d'études.
Elyas
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par Elyas Sam 19 Juil 2014 - 13:36
Le conseil d'un M2 recherche avant le M1 enseignement m'alarme sur un point : A quel âge les nouveaux enseignants arrivent-ils devant les classes ?

Actuellement, ils ont souvent 24-25 ans. J'en avais deux de moins quand j'ai débuté.
Avec un M2 avant le concours, on va arriver à des gens qui vont arriver devant les classes à partir 24 ans minimum si les gens obtiennent leur bac à 18 ans et ont le CAPES du premier coup ou l'agrégation du premier coup.
Beaucoup de jeunes gens n'auront pas les moyens de faire cela. Personnellement, je n'aurais pas pu financièrement.
On arrive à plusieurs conséquences :
- la multiplication des précaire dans l'EN.
- la perte d'un vivier de bonne qualité qui ne peut pas, pour raisons financières, se permettre de passer tant de temps sans gagner d'argent (pour un métier qui en offre peu en plus par rapport aux exigences).
- des jeunes professeurs qui seront déjà "finis" dans leur tête et vont s'en manger plein la figure dans les classes (je vois de plus en plus de stagiaires complètement incapables d'affronter des classes normales).
Philomèle
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par Philomèle Sam 19 Juil 2014 - 13:51
Gryphe a écrit:
Pedro Cordoba a écrit:d’abord un master-recherche, puis un M1 MEEF

On en reviendrait donc à la situation précédente pour environ 80% des certifiés.
Dans cette configuration, passe-t-on le concours en fin de M1 ?

Question évoquée récemment : quid des agrégés dans ce dispositif ?
La situation précédente était : M1 suivi d'une année de préparation au concours.
A présent, cela rajoute-t-il réellement une année d'études, la rendant inaccessible pour beaucoup ?  humhum 

Si entre la licence et le master MEEF on fait un M1 recherche, oui, cela ajoute un an.

Sinon, avec le master rénové et le concours rénové, on a gagné un an : l'entrée dans le métier (stage menant à la titularisation) se fait dès le M2 et non après le M2 comme c'était le cas depuis la masterisation (2009).

Gryphe a écrit:
Quelle est la situation actuelle la plus "courante", et pour le CAPES, et pour l'agreg ?
L3 + M1 + ???
Au final, quand passe-t-on les concours ? Quand commence-t-on à enseigner ? Quand commence-t-on à être rémunéré pour cela ?
J'ai beau travailler à haute dose dans l'EN, les nouveaux parcours me paraissent très opaques.

Cas le plus standard depuis la session 2014 ordinaire :
- l'étudiant obtient sa L3 en juin
- en septembre, il s'inscrit en M1. Au cours du M1, il passe le concours du Capes (écrits en avril, oraux en juin, en gros) et l'obtient en juin. Il obtient en parallèle son M1.
Au cours du M1, il fait un stage en observation (il me semble que le stage doit faire au total 4 semaines en jours cumulés). Il a un tuteur, il est en établissement, et doit faire l'expérience aussi bien du collège que du lycée. Stage non rémunéré, entrant dans la validation du M1. En général, arrangement si l'étudiant est EAP ou étudiant salarié contractuel (le contrat sert à valider le stage).
- en septembre suivant, lauréat du Capes et titulaire du M1, il s'inscrit en M2. Il est fonctionnaire stagiaire en responsabilité, à mi-temps soit 9 h /semaine devant élèves (échelon 1, payé temps plein). Il suit en parallèle un complément de formation à l'ESPE (didactique et disciplinaire, LVE, numérique)
- à la fin de l'année, validation du M2 et titularisation à la rentrée suivante.

Gryphe a écrit: Il ne fallait pas rajouter un an d'études, pour les concours d'enseignement, mais renforcer, comme partout ailleurs, la maîtrise des fondamentaux... Enfin bon, c'est un avis purement personnel.
Et qu'on ne dise pas que l'augmentation d'un an d'études permet une meilleure rémunération, ça, c'est purement artificiel, c'est un choix politique lié à la Fonction publique, - choix qui peut, si on le décide, être déconnecté du nombre d'années d'études.

Au total, par rapport à l'ancien système que j'ai connu "de mon temps" et, je pense "du tien", avant 2009, c'est-à-dire avant la mastérisation du concours (Licence, suivie d'un an de préparation au concours du Capes non diplômante, puis un an de stage non diplômant avec formation à l'IUFM ), on retrouve le même calendrier.

Il est juste en revanche que le fait d'exiger un M2 validé pour passer l'agrégation a ajouté un an d'études antérieures à la préparation du concours de l'agrégation (bon, phrase peu élégante, à peine compréhensible, fatigue, je requiers l'indulgence).

Et il est juste que l'année de M1 MEEF est très chargée au plan disciplinaire, ce qui ne facilite pas le mûrissement de la pensée et l'assimilation des connaissances. Gavage concours dans toute sa splendeur. Espérons que tout cela se décante dans la tête des étudiants dans les années qui suivent.

Le dispositif "rénové" ne me paraît pas compliqué mais l'empilement des réformes à un rythme accéléré fait perdre le fil, j'en conviens sans peine !
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par Pedro Cordoba Sam 19 Juil 2014 - 13:55
La moyenne d'âge des admis était de 26,6 ans avant la mastérisation (en 2010). Elle est passés à 28 ans après la mastérisation (concours 2011, 30 ans pour les concours du privé). En 2011, 49,3 % des lauréats étaient déjà titulaires d'un master recherche, 14 % des lauréats avaient un diplôme à Bac+5, type école d'ingénieur et 2,2 % étaient titulaires d'un doctorat. Au total, 66,6 % avaient un diplôme supérieur à celui qui était exigé. Seuls 25 % étaient "dans le clous" (= inscrits en M2). On diminue d'un an les prérequis : concours en M1 MEEF. Est-ce que cela va faire disparaître les autres candidats?
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par Gryphe Sam 19 Juil 2014 - 13:56
Edit : je n'ai pas encore lu les deux dernières réponses. Merci pour toutes vos explications !

Elyas a écrit:Actuellement, ils ont souvent 24-25 ans. J'en avais deux de moins quand j'ai débuté.
 Pedro Cordoba : les sénateurs bluffés par les ESPE (ironique !) - Page 4 2252222100 

Cela ne fait-il pas que traduire un allongement généralisé du temps de formation, qui ne va pas de pair avec une réelle élévation du niveau de qualification ?  humhum 

Ceci mis en parallèle avec d'autres interrogations sur d'autres fils : personnellement, je ne suis pas pour un allongement de la scolarité obligatoire à 18 ans (même si quasi tout le monde est scolarisé jusqu'à cet âge), mais pour un renforcement de la maîtrise des fondamentaux à l'école primaire qui permettra à tout le monde de renforcer sa qualification générale sans que ce soit dilué dans 20 ans d'études interminables.

Là encore, à titre personnel, je n'aurais pas fait davantage d'études, et pourtant, paradoxalement, j'ai commencé à enseigner trop jeune. Il m'a peut-être manqué une espèce de sas qu'aurait pu constituer un an de "service civique" associatif ? (Je réfléchis à voix haute...)
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par Elyas Sam 19 Juil 2014 - 14:18
Pedro Cordoba a écrit:La moyenne d'âge des admis était de 26,6 ans avant la mastérisation (en 2010). Elle est passés à 28 ans après la mastérisation (concours 2011, 30 ans pour les concours du privé). En 2011, 49,3 % des lauréats étaient déjà titulaires d'un master recherche, 14 % des lauréats avaient un diplôme à Bac+5, type école d'ingénieur et 2,2 % étaient titulaires d'un doctorat. Au total, 66,6 % avaient un diplôme supérieur à celui qui était exigé. Seuls 25 % étaient "dans le clous" (= inscrits en M2). On diminue d'un an les prérequis : concours en M1 MEEF. Est-ce que cela va faire disparaître les autres candidats?

J'ai eu le concours à 23 ans. Je ne suis pas une exception. J'ai eu le concours en 2001 après une longue maladie. Je serais étudiant actuellement, je n'aurais pas pu réaliser mon rêve de devenir enseignant. J'aurais dû trouver un job pour vivre correctement.
J'ai commencé à enseigner à 22 ans (contractuel en primaire).
Les stagiaires actuels commencent à un âge où j'avais déjà 6 ans d'expérience.
Cela change tout. J'ai 36 ans et j'ai 15 ans d'expérience.

On perd en qualité de parcours professionnel avec la mastérisation.

Là où je ne comprends pas, c'est que je n'ai qu'une licence et je suis obligé d'expliquer à mes stagiaires de nombreux éléments scientifiques (principalement sur l'Antiquité et le Moyen Âge). Que s'est-il passé à l'université pour que la formation DEUG-Licence que j'ai reçue n'existe plus ?
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par Pedro Cordoba Sam 19 Juil 2014 - 14:22
Les pauvres sont les principales victimes de la pseudo-démocratisation de l'école, qui a entraîné une inflation des diplômes et, par suite, leur dévaluation. Le prérequis du CAPES était la licence en 1950 quand à peine 12% d'une classe d'âge avait le bac. Ce prérequis est passé au M1 avec Chatel et a été ramené à la licence avec les ESPE. On retrouve donc le niveau 1950.

A qui va-t-on faire croire qu'une licence d'aujourd'hui vaut une licence de 1950 alors qu'il existait encore, avant 68, le barrage supplémentaire de la propé? Résultat : la valeur d'échange d'une licence d'aujourd'hui est très inférieure à celle d'un ancien certificat d'études, dont on n'avait même pas besoin pour travailler à la campagne ou dans les usines. A moins d'avoir un vrai master (recherche ou professionnel, mais pas un master d'enseignement qui ne permet pas d’enseigner), à moins donc d'avoir un vrai master, on n'a plus rien du tout.

En plus, les ESPE obligent les étudiants boursiers de licence à s’inscrire en M1 MEEF car la bourse de 3 ans pour la préparation des concours a été supprimée. La conséquence est évidente : les pauvres n'ont plus les moyens de faire un master-recherche, le seul diplôme à valoir encore quelque chose, et celui qui permet de passer les concours avec des chances réelles de réussir. Et si les titulaires d'un master-recherche renoncent à passer le CAPES, alors le CAPES devient un concours pour les nuls et pour les pauvres. Les pauvres sont du même côté que les nuls, les études longues c'est pas pour eux. Bref, on revient à peu de choses près à la situation des années 1920, à ceci près que la durée des études a été énormément prolongée pour le même résultat et que tout cela coûte une fortune au budget de l''état. Pour rien.

Marie Laetitia
Marie Laetitia
Bon génie

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par Marie Laetitia Sam 19 Juil 2014 - 14:24
Elyas a écrit:
J'ai commencé à enseigner à 22 ans (contractuel en primaire).
Les stagiaires actuels commencent à un âge où j'avais déjà 6 ans d'expérience.
Cela change tout. J'ai 36 ans et j'ai 15 ans d'expérience.

On perd en qualité de parcours professionnel avec la mastérisation.
Il n'y a pas un problème : 6 ans, tu es sûr?  heu 

Elyas a écrit:
Là où je ne comprends pas, c'est que je n'ai qu'une licence et je suis obligé d'expliquer à mes stagiaires de nombreux éléments scientifiques (principalement sur l'Antiquité et le Moyen Âge). Que s'est-il passé à l'université pour que la formation DEUG-Licence que j'ai reçue n'existe plus ?

Davantage d'UE non-historiques, il me semble. Tu ajoutes à ça la compensation entre UE et entre semestres (un 4 en contempo peut-être compensé par un 16 en médiévale).

_________________
 Pedro Cordoba : les sénateurs bluffés par les ESPE (ironique !) - Page 4 Dlb10
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)


Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...


Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
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