Demi journée banalisée pour consultation

Alors, quel bilan tirez vous de cette demi journée de consultation sur le socle ?
Personnellement, pas grand chose. A 11h, on nous a invité en remplir le questionnaire en ligne. Manque de bol, le serveur du dit questionnaire était H-S
Ça nous promet encore une belle usine à gaz, dont l'objectif est de décloisonner nos enseignements...

Je crois que cela a déjà été évoqué quelque part sur le forum... Mais, je ne le retrouve plus.

Qui pourrait me donner le lien officiel qui confirme que, si on ne travaillait pas lors de la demi journée de consultation, la présence n'était pas obligatoire ?

Même ressenti pour moi : on veut nous préparer à la suppression des notes et au travail pluri-disciplinaire... Bref, le ministère ne comprend toujours pas qu'il faut revenir aux fondamentaux (et ce dès l'école primaire) et arrêter de multiplier les matières, projets, activités, évaluations...

Avec la présence des collègues PE, nous avons eu la joie d'accueillir un IEN qui était présent pour "participer" aux débats. Ensuite, nos colègues PE ont eu à disposition la salle multimédia pour aller remplir avec leur IEN le questionnaire.

Bof. Chez nous, les collègues étaient remontés contre l'ensemble du système, que les chefs défendaient. J'ai fait valoir mon point de vue ; les collègues étaient euphoriques, les chefs avaient les lèvres pincées. Je suis stagiaire, il faut vraiment que j'apprenne à fermer ma g*eule.

Ah, et nous avons conclu sur cette note : "Je vous remercie pour votre implication et votre participation. Sachez que, même si vos remarques n'ont pas vocation à être transmises au rectorat ou au Ministère, je suis ravi de voir que vous vous êtes saisis de la question..."

Dalathée2 a écrit:Bof. Chez nous, les collègues étaient remontés contre l'ensemble du système, que les chefs défendaient. J'ai fait valoir mon point de vue ; les collègues étaient euphoriques, les chefs avaient les lèvres pincées. Je suis stagiaire, il faut vraiment que j'apprenne à fermer ma g*eule.

Ah, et nous avons conclu sur cette note : "Je vous remercie pour votre implication et votre participation. Sachez que, même si vos remarques n'ont pas vocation à être transmises au rectorat ou au Ministère, je suis ravi de voir que vous vous êtes saisis de la question..."

Mais quel était le motif de cette causerie alors?
Le titre de l'intermède précisait "consultation".
Quand je  "consulte" mes mels, cela veut le plus souvent dire que je les lis et que j'en prend compte.

A partir du moment où, avant même de commencer, on nous a dit qu'il n'y avait aucune remontée exigée, j'ai compris que ça ne servait vraiment à rien...

Quelle mascarade... On nous prend vraiment pour des quiches.

J'en reviens. Et je n'en reviens pas, je suis outré, anéanti par la réaction de mes collègues. De tristes moutons.

Les différents groupes ont proposé :

* Des réunions, des réunions, des réunions :
- Plus de réunions, pour pouvoir parler "projets" - au passage, on pourrait encore prévoir des réunions pour l'histoire des arts (trois déjà, pourtant)
- Plus de réunions avec les parents, qui doivent devenir nos "partenaires" - il serait bon, notamment, de systématiser la remise des bulletins
- Des réunions avec les enseignants du primaire

* La fin de la liberté pédagogique :
- Travailler dans toutes les matières à partir de projets. En français, par exemple, écrire un roman.
- Faire en sorte que ces projets soient tout-à-fait transdisciplinaires, en travaillant tous ensemble --> point réunions
- Mélanger les classes à certaines heures
- Prendre en compte la façon dont on travaille dans les écoles environnantes pour créer une continuité école-collège (et dans les écoles d'à côté, on fait beaucoup de projets, ça tombe bien)

* De l'informatique :
- de l'ordinateur
- de la tablette

* La fin de l'"évaluation-sanction" (vlà la considération qu'ont mes collègues d'eux-mêmes). Pour cela aucune proposition n'a été faite, on a simplement bien exprimé sa hâte de connaître les nouveaux modes d'évaluation.

Dans mon groupe de travail, j'ai eu l'occasion :
- De me prendre la tête avec la moitié du groupe au sujet de l'ennui. C'est vraiment terrible, des enfants qui s'ennuient en cours, oh la la. Au bout d'un moment, j'ai exprimé mon point de vue à ce sujet, je les ai choqués. Non, je ne veux pas les séduire par de beaux projets, oui, je trouve que c'est bien, qu'ils se trouvent confrontés de temps en temps à quelque chose qui n'est pas forcément distrayant.
- De me prendre la tête avec la même moitié du groupe au sujet de la responsabilité du professeur dans le mauvais comportement de ses élèves. Un prof d'un autre établissement qui était là clamait volontiers qu'il s'excusait devant ses élèves quand, fatigué, il n'avait pas su les gérer. J'entends cela pour la deuxième fois en moins d'une semaine, j'ai dit que cela me choquait, j'ai eu droit à "tu dois évoluer !" "ce ne sont que des enfants !" "tu dois te remettre en question !", et on s'est retrouvé à me parler dans les deux oreilles à la fois, de vrais fous, il m'a fallu gu**ler pour qu'ils réalisent qu'ils outrepassaient un peu les bornes, là.

Bref, je suis dégoûté. On ne s'en sortira jamais.

Ce qui est bien, c'est qu'avec tout ça, bientôt on pourra proposer des projets "découvrir la littérature du XIXe siècle" ou "comprendre les mécanismes de la phrase" et on passera pour d'incroyables révolutionnaires.

Chez nous, c'est maintenant...

V.Marchais a écrit:Chez nous, c'est maintenant...

On voit que tu es à fond, Véro !

En fait, je suis chez moi. À fond sur des choses intéressantes, et non mensongères.

Sylvain...

V.Marchais a écrit:En fait, je suis chez moi. À fond sur des choses intéressantes, et non mensongères.

Tu as bien raison.
Nous, c'est vendredi après-midi. Je serai... dans le train !

"J'ai un projet ! Voyage dans le temps : apprendre à écrire comme au XXe siècle, en respectant l'orthographe et tout... Nos élèves pourraient comprendre ce que c'était, le temps où les enfants devaient apprendre à écrire... On utiliserait un manuel de grammaire, comme dans le temps jadis... Ce serait ben chouette de faire ça avec le prof d'histoire... On pourrait même leur donner des notes, et le prof de maths pourrait leur expliquer comment ça fonctionnait, et quel aurait été leur niveau, dans le temps..."

Sphinx a écrit:Ce qui est bien, c'est qu'avec tout ça, bientôt on pourra proposer des projets "découvrir la littérature du XIXe siècle" ou "comprendre les mécanismes de la phrase" et on passera pour d'incroyables révolutionnaires.

 
Rions-en plutôt que d'en pleurer !

Clodoald a écrit:

Dalathée2 a écrit:Ah, et nous avons conclu sur cette note : "Je vous remercie pour votre implication et votre participation. Sachez que, même si vos remarques n'ont pas vocation à être transmises au rectorat ou au Ministère, je suis ravi de voir que vous vous êtes saisis de la question..."

Mais quel était le motif de cette causerie alors? Le titre de l'intermède précisait "consultation".

C'est toute la beauté de la démarche : demander aux enseignants leur avis... pour ne pas le garder.

C'était ce matin pour moi. J'ai corrigé deux paquets de copies.

à Luigi : C'est tout de même d'un irrespect ahurissant...

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:J'en reviens. Et je n'en reviens pas, je suis outré, anéanti par la réaction de mes collèges. De tristes moutons.

Les différents groupes ont proposé :

* Des réunions, des réunions, des réunions :
- Plus de réunions, pour pouvoir parler "projets" - au passage, on pourrait encore prévoir des réunions pour l'histoire des arts (trois déjà, pourtant)
- Plus de réunions avec les parents, qui doivent devenir nos "partenaires" - il serait bon, notamment, de systématiser la remise des bulletins
- Des réunions avec les enseignants du primaire

* La fin de la liberté pédagogique :
- Travailler dans toutes les matières à partir de projets. En français, par exemple, écrire un roman.
- Faire en sorte que ces projets soient tout-à-fait transdisciplinaires, en travaillant tous ensemble --> point réunions
- Mélanger les classes à certaines heures
- Prendre en compte la façon dont on travaille dans les écoles environnantes pour créer une continuité école-collège (et dans les écoles d'à côté, on fait beaucoup de projets, ça tombe bien)

* De l'informatique :
- de l'ordinateur
- de la tablette

* La fin de l'"évaluation-sanction" (vlà la considération qu'ont mes collègues d'eux-mêmes). Pour cela aucune proposition n'a été faite, on a simplement bien exprimé sa hâte de connaître les nouveaux modes d'évaluation.

Dans mon groupe de travail, j'ai eu l'occasion :
- De me prendre la tête avec la moitié du groupe au sujet de l'ennui. C'est vraiment terrible, des enfants qui s'ennuient en cours, oh la la. Au bout d'un moment, j'ai exprimé mon point de vue à ce sujet, je les ai choqués. Non, je ne veux pas les séduire par de beaux projets, oui, je trouve que c'est bien, qu'ils se trouvent confrontés de temps en temps à quelque chose qui n'est pas forcément distrayant.
- De me prendre la tête avec la même moitié du groupe au sujet de la responsabilité du professeur dans le mauvais comportement de ses élèves. Un prof d'un autre établissement qui était là clamait volontiers qu'il s'excusait devant ses élèves quand, fatigué, il n'avait pas su les gérer. J'entends cela pour la deuxième fois en moins d'une semaine, j'ai dit que cela me choquait, j'ai eu droit à "tu dois évoluer !" "ce ne sont que des enfants !" "tu dois te remettre en question !", et on s'est retrouvé à me parler dans les deux oreilles à la fois, de vrais fous, il m'a fallu gu**ler pour qu'ils réalisent qu'ils outrepassaient un peu les bornes, là.

Bref, je suis dégoûté. On ne s'en sortira jamais.

Le discours de vos collègues , c'est exactement le discours que l'on m'a tenu lorsque je suis arrivée dans le primaire il y a 20 ans.
Avec les résultats, que l'on connaît... Ce n'est que le début pour vous.

zoupinette a écrit:

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:J'en reviens. Et je n'en reviens pas, je suis outré, anéanti par la réaction de mes collèges. De tristes moutons.

Les différents groupes ont proposé :

* Des réunions, des réunions, des réunions :
- Plus de réunions, pour pouvoir parler "projets" - au passage, on pourrait encore prévoir des réunions pour l'histoire des arts (trois déjà, pourtant)
- Plus de réunions avec les parents, qui doivent devenir nos "partenaires" - il serait bon, notamment, de systématiser la remise des bulletins
- Des réunions avec les enseignants du primaire

* La fin de la liberté pédagogique :
- Travailler dans toutes les matières à partir de projets. En français, par exemple, écrire un roman.
- Faire en sorte que ces projets soient tout-à-fait transdisciplinaires, en travaillant tous ensemble --> point réunions
- Mélanger les classes à certaines heures
- Prendre en compte la façon dont on travaille dans les écoles environnantes pour créer une continuité école-collège (et dans les écoles d'à côté, on fait beaucoup de projets, ça tombe bien)

* De l'informatique :
- de l'ordinateur
- de la tablette

* La fin de l'"évaluation-sanction" (vlà la considération qu'ont mes collègues d'eux-mêmes). Pour cela aucune proposition n'a été faite, on a simplement bien exprimé sa hâte de connaître les nouveaux modes d'évaluation.

Dans mon groupe de travail, j'ai eu l'occasion :
- De me prendre la tête avec la moitié du groupe au sujet de l'ennui. C'est vraiment terrible, des enfants qui s'ennuient en cours, oh la la. Au bout d'un moment, j'ai exprimé mon point de vue à ce sujet, je les ai choqués. Non, je ne veux pas les séduire par de beaux projets, oui, je trouve que c'est bien, qu'ils se trouvent confrontés de temps en temps à quelque chose qui n'est pas forcément distrayant.
- De me prendre la tête avec la même moitié du groupe au sujet de la responsabilité du professeur dans le mauvais comportement de ses élèves. Un prof d'un autre établissement qui était là clamait volontiers qu'il s'excusait devant ses élèves quand, fatigué, il n'avait pas su les gérer. J'entends cela pour la deuxième fois en moins d'une semaine, j'ai dit que cela me choquait, j'ai eu droit à "tu dois évoluer !" "ce ne sont que des enfants !" "tu dois te remettre en question !", et on s'est retrouvé à me parler dans les deux oreilles à la fois, de vrais fous, il m'a fallu gu**ler pour qu'ils réalisent qu'ils outrepassaient un peu les bornes, là.

Bref, je suis dégoûté. On ne s'en sortira jamais.

Le discours de vos collègues , c'est exactement le discours que l'on m'a tenu lorsque je suis arrivée dans le primaire il y a 20 ans.
Avec les résultats, que l'on connaît... Ce n'est que le début pour vous.

C'est très exactement ce que je m'apprêtais à écrire...
PISA n'a qu'à bien se tenir!

Je sais bien... Mais cela m’écœure profondément de voir que les collègues se jettent là-dedans la tête la première.

On nous donne les fers, à nous  de  choisir comment nous les mettre nous-mêmes et les porter ... c'était ce matin, chez nous.
On a eu droit au discours habituel , la stigmatisation,  blabla , etc.
La meilleure phrase de ce fatras: "l'évaluation est le bras armé de du tri", (on admirera la justesse de l'image) juste devant "il faut produire de la plus-value".

Comment ne pas mépriser nos ministres, nos technocrates , notre hiérarchie administrative  quand on entend ça?

Il en est ressorti des yaka faukon (du soutien, des réunions...) mais pour le soutien , on s'st aperçu qu'il n'y avait que très peu d'argent pour l'aide éducative (une trentaine d'HSE au taux certifié pour l'année ) , donc aucun volontaire   :lol:

Certains sont tombés à pieds joints dans le piège, mais j'ai quand  même eu la satisfaction de voir que beaucoup de collègues ont eu le courage de ne pas venir parce qu'ils ne travaillaient pas, d'autres se regardaient effarés pendant le discours de propagande.

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Je sais bien... Mais cela m’écœure profondément de voir que les collègues se jettent là-dedans la tête la première.

Bravo en tout cas pour ton courage...
" Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi) ... l'esprit de soumission est une constante de l'âme humaine...
Je ne sais pas si c'est pareil chez toi, mais ce sont souvent les profs les plus médiocres qui se jettent à fond dans ce genre de discours. Les autres font cours et n'ont pas besoin de gadgets démagogiques pour flatter leurs élèves et acheter la paix (en ne leur demandant pas trop d'efforts !)

V.Marchais a écrit:à Luigi : C'est tout de même d'un irrespect ahurissant...

et pour les enseignants (mais ça on a l'habitude), et pour les personnels de direction (qui ont dû organiser cette plaisanterie), et pour les élèves (à qui on enlève des heures de cours, comme ça) et pour les parents (qui doivent se débrouiller).