Re: In memoriam (EDIT du 10/10: texte cité par N.Polony dans le Figaro)

Je n'ai ceci dit pas envie que mes collégiens débarquent ici en cherchant mon nom, du coup je l'ai mis en "caché", mais je ne sais pas si ça marche, et si ça évite à Google de le référencer... vous en savez plus sur la question?
EDIT: ok, je viens de tester en me déconnectant... on voit mon nom.
Je le donnerai donc en MP à ceux qui veulent... ;-)

Merci Audrey, ton texte est vraiment beau. Il exprime bien la déprime qui nous gagne tous en ce moment, pour peu qu'on soit conscient de ce qui est en train de se passer.
Je le diffuse.

Asha Kraken a écrit:
Dilemme d'une perversité sans nom, on n'impose pas au PS, non, on est des gentils de gauche, on donne le choix aux torturés du membre qui va être amputé prioritairement, c'est à vomir.
Pour le sentiment d'effacement, je pense qu'il va être à l'origine de bien des burn-out, je me souviens avoir lu il y a fort longtemps un bouquin de socio écrit par une américaine dont le nom m'échappe désormais et qui avançait la thèse que les gens les plus malheureux au travail n'étaient pas les moins bien rémunérés ou ceux dont le travail était le plus mal considéré mais ceux qui perdaient de vue le sens de ce qu'ils accomplissaient quotidiennement, voilà , on y est, merci les socialos... Tout mon entourage a pour mission de me laminer à coups de batte si j'émets l'idée grotesque de remettre un bulletin dans l'urne en faveur de ces :censure: .

Oui, et les pertes de mémoires, toussa, ça va certainement avec le sentiment d'effacement.

Mais effectivement, si je ne peux plus enseigner le latin et le grec, je risque de ne pas faire de vieux os dans l'éducation nationale... sous peine de dépérir.

Je te comprends, Audrey. Je n'arrive pas à me faire à l'idée que je pourrais, si je n'ai pas de poste temporaire à l'université l'an prochain (j'ai un contrat doctoral pour l'instant), me retrouver au collège, et dans un collège où je risque de ne même pas pouvoir transmettre aux élèves au moins quelque chose s'approchant de ce dont j'ai profité lorsque j'étais moi-même collégien latiniste, puis helléniste (certes, j'avais la chance d'être dans le privé) !

J'ai fait toute ma scolarité dans le privé, et j'ai choisi d'enseigner dans le public. Ca en dit long sur ma conception de l'enseignement, loin de l'élitisme dont on nous accuse.

Asha Kraken a écrit:

laMiss a écrit:Ton sentiment d'effacement me parle aussi, Audrey. C'est très troublant. Il y a beaucoup beaucoup de passages qui me parlent, en fait...
On va être nombreux à ressentir ce genre de choses, si cette réforme passe vraiment.
Par ailleurs, tu décris très bien le début de mise en place de la réforme et le dilemme impossible dans lequel on est placé.

Dilemme d'une perversité sans nom, on n'impose pas au PS, non, on est des gentils de gauche, on donne le choix aux torturés du membre qui va être amputé prioritairement, c'est à vomir.
Pour le sentiment d'effacement, je pense qu'il va être à l'origine de bien des burn-out, je me souviens avoir lu il y a fort longtemps un bouquin de socio écrit par une américaine dont le nom m'échappe désormais et qui avançait la thèse que les gens les plus malheureux au travail n'étaient pas les moins bien rémunérés ou ceux dont le travail était le plus mal considéré mais ceux qui perdaient de vue le sens de ce qu'ils accomplissaient quotidiennement, voilà , on y est, merci les socialos... Tout mon entourage a pour mission de me laminer à coups de batte si j'émets l'idée grotesque de remettre un bulletin dans l'urne en faveur de ces :censure: .

Je vous demande de m'abattre si un telle idée venait m'effleurer...

Mais je pense que ce ne sera pas nécessaire...

Tangleding a écrit:

Asha Kraken a écrit:

laMiss a écrit:Ton sentiment d'effacement me parle aussi, Audrey. C'est très troublant. Il y a beaucoup beaucoup de passages qui me parlent, en fait...
On va être nombreux à ressentir ce genre de choses, si cette réforme passe vraiment.
Par ailleurs, tu décris très bien le début de mise en place de la réforme et le dilemme impossible dans lequel on est placé.

Dilemme d'une perversité sans nom, on n'impose pas au PS, non, on est des gentils de gauche, on donne le choix aux torturés du membre qui va être amputé prioritairement, c'est à vomir.
Pour le sentiment d'effacement, je pense qu'il va être à l'origine de bien des burn-out, je me souviens avoir lu il y a fort longtemps un bouquin de socio écrit par une américaine dont le nom m'échappe désormais et qui avançait la thèse que les gens les plus malheureux au travail n'étaient pas les moins bien rémunérés ou ceux dont le travail était le plus mal considéré mais ceux qui perdaient de vue le sens de ce qu'ils accomplissaient quotidiennement, voilà , on y est, merci les socialos... Tout mon entourage a pour mission de me laminer à coups de batte si j'émets l'idée grotesque de remettre un bulletin dans l'urne en faveur de ces :censure: .

Je vous demande de m'abattre si un telle idée venait m'effleurer...

Mais je pense que ce ne sera pas nécessaire...

Moi, j'ai indiqué qu'il fallait m'envoyer d'urgence faire une IRM : je serais à coup sûr en train de faire un AVC si cela m'arrivait.

Audrey a écrit:Merci à cette collègue, Asarté...

De rien.... meme si aujourd'hui je broie aussi du noir. Je me fatigue. Je ne veux pas rejoindre les rangs des moutons et certains de mon bahut lâchent.

Pareil ici; après la plénière d'hier, les collègues commencent à réaliser - et encore vaguement! Le pire, c'est d'être traité de "jaune" ou de "vendu" parce que l'on s'est tout simplement tenu au courant et que l'on sait très bien la masse d'immondices que l'on demande d'avaler fissa-fissa!

Audrey, tu as été retweetée par Natacha Polony !

hypermnestre a écrit:Audrey, tu as été retweetée par Natacha Polony !

Natacha avec nous !
Qui lui tweete le happening ?

hypermnestre a écrit:Audrey, tu as été retweetée par Natacha Polony !

Oui oui, ce matin...
Enfin bon, la face du monde n'en a pas été changée... Wink

Marlou.Bassboost a écrit:

Audrey a écrit:Merci à cette collègue, Asarté...

De rien.... meme si aujourd'hui je broie aussi du noir. Je me fatigue. Je ne veux pas rejoindre les rangs des moutons et certains de mon bahut lâchent.

Fais leur lire le texte de Morvan... Si après lecture, ils ne se précipitent pas dans la rue samedi... abandonne... c'est que ce ne sont même pas des moutons. Ils sont morts. Twisted Evil

J'ai peur. Demain, conseil péda... je crois que les epi sont à l'ordre du jour : sont-ils sur volontariat ? va-t-on me pourrir la vie si je refuse ?

Audrey a écrit:

hypermnestre a écrit:Audrey, tu as été retweetée par Natacha Polony !

Oui oui, ce matin...
Enfin bon, la face du monde n'en a pas été changée...

Hum... il est peut-être juste trop tôt pour le dire... Razz

Je ne vois guère ce que ça pourrait changer, en fait.

hypermnestre a écrit:

Audrey a écrit:

hypermnestre a écrit:Audrey, tu as été retweetée par Natacha Polony !

Oui oui, ce matin...
Enfin bon, la face du monde n'en a pas été changée...

Hum... il est peut-être juste trop tôt pour le dire...

Oui, il faut du nez pour dire cela !
pingouin

Audrey a écrit:Je ne vois guère ce que ça pourrait changer, en fait.

Que des personnalités des médias aient repéré et relaient cet article ne peut être qu'une bonne chose. On ne peut en déduire de façon certaine les conséquences, mais c'est toujours bon à prendre !

Je suis depuis longtemps circonspecte sur l'impact de twitter hors twitter en matière d'information sérieuse.

Je n'ai pas lu les dix pages, je passe juste te faire un câlin, Audrey. :etoilecoeur:

Merci, co-fan de Pratchett...;-)

Audrey a écrit:Je suis depuis longtemps circonspecte sur l'impact de twitter hors twitter en matière d'information sérieuse.

Assez d'accord.

Vu ton expérience, Luigi, je te fais confiance...
Et c'est bien dommage d'avoir raison sur ce point-là.

Je suis très touchée par ton très beau texte, Audrey, que j'ai partagé moi aussi et qui a fait réagir des gens extérieurs à l'EN.

Merci Amaliah...
Si seulement ça pouvait faire réagir des gens concrètement et envoyer cette réforme à la poubelle.

Je l'ai envoyée à des collègues, qui ont été touchées tout autant que moi... Merci pour ce beau texte, Audrey