J'hallucine (boulot)

Bilan de la semaine :
- un gamin de 6eme s'est pointé avec un chalumeau et un déodorant pour faire un lance flamme maison qu'il a testé devant le collège
- un autre, toujours en 6eme, est venu avec un couteau un jour et le lendemain avec un tournevis (on a lancé des paris, le marteau arrive en tête pour lundi)
- une de mes 6eme a passé l'heure à parler toute seule et à badigeonner de sa salive le cahier de son voisin :shock:
- un dernier a passé une heure et demie montre en main à se taper le genou du poing, les yeux dans le vide :shock:

(non je ne suis pas en ZEP, non ce n'est pas un ITEP non plus...)

C'est quand les vacances déjà?

Un lycéen s'est pointé avec une arme à feu au bahut. Il a fini par se griller lui-même à force de la faire admirer à certains camarades.

Le père, plutôt que d'avoir faire face au conseil de discipline, a fait démissionner son fils. Lequel ne peut cependant, aux dernières nouvelles, échapper aux tracasseries policières.

Je travaille dans le 11ème arrondissement de Paris.



J'hallucine.

Démissionner ?

titeprof a écrit:Bilan de la semaine :
- un gamin de 6eme s'est pointé avec un chalumeau et un déodorant pour faire un lance flamme maison qu'il a testé devant le collège
- un autre, toujours en 6eme, est venu avec un couteau un jour et le lendemain avec un tournevis (on a lancé des paris, le marteau arrive en tête pour lundi)
- une de mes 6eme a passé l'heure à parler toute seule et à badigeonner de sa salive le cahier de son voisin :shock:
- un dernier a passé une heure et demie montre en main à se taper le genou du poing, les yeux dans le vide :shock:

(non je ne suis pas en ZEP, non ce n'est pas un ITEP non plus...)

C'est quand les vacances déjà?

:shock:

Aujourd'hui, j'ai halluciné quand une collègue de lettres, pas très loin de la retraite, qui prend les deux mêmes niveaux depuis... ouhlaaaa !, pourtant pas idiote, m'a envoyé un texto pour me dire que les EPI, je cite : "cela attise ma curiosité intellectuelle et mon goût pour les changements".

I love the smell of napalm in the morning....

ysabel a écrit:

roxanne a écrit:Ben, vi mais encore faut-iil trouver un médecin qui vous reçoive ! J'ai  appelé deux heures ce matin sans succès. Ctte après-midi j'ai fait appeler une collègue , pas de possibilités. J'ai finalement un rdv demain matin, donc demain je n'y vais pas.

Quand c'est comme cela, je ne vais quand même pas bosser et je prends rdv pour le lendemain...
Et si tu avais eu 40°C de fièvre ?

Il y a deux ans, j'ai fait 40,8 de fièvre... rdv le soir, après le boulot...
Le doc : "bon, ça va aller , demain, pour aller travailler, hein..." et on paie une consultation...

Le lendemain matin, j'étais montée à 41,2...
Je n'ai pas su aller travailler... j'ai repris rdv... le doc ne m'a pas trouvée en forme... et j'ai eu deux jours d'arrêt... et on paie une nouvelle consultation...
Je me demande, avec le recul, s'il ne l'a pas fait exprès...
Ah... depuis, j'ai changé de doc...

Les 3/4 d'une classe sont arrivés 10 mn en retard, car ils étaient mécontents d'avoir cours avec moi à ce moment-là (c'est une heure qui avait été rajoutée). Ils faisaient grève, quoi. Je me suis contentée de les cocher absents et une fois arrivés, je les ai tous renvoyés à la vie sco. Je pense que je n'ai pas été sévère, et aurais peut-être dû foutre 2h de colle à tous les retardataires. Pas grave, ce sera pour la prochaine grève.

Alea_m a écrit:Aujourd'hui, j'ai halluciné quand une collègue de lettres, pas très loin de la retraite, qui prend les deux mêmes niveaux depuis... ouhlaaaa !, pourtant pas idiote, m'a envoyé un texto pour me dire que les EPI, je cite : "cela attise ma curiosité intellectuelle et mon goût pour les changements".

I love the smell of napalm in the morning....

Si elle est à quelques années de la retraite ça ne mange pas de pain, elle n'aura pas à subir des décennies de magazines sur la machine à vapeur, de tracts en espagnol pour les paysans kenyans et d'exposés en anglais sur le plan d'un quartier de Seattle dans le cadre de l'EPI "C'est quoi, un urbaniste?"

Merci pour la rigolade, Caspar Goodwood !!!

Quand je lis " tract en espagnol pour des paysans kenyans" par exemple, je repense à Clisthène. C'est là que des collègues ont travaillé en interdisciplinarité sur ce thème absurde. C'est là que ma cde a entendu parler des semaines interdisciplinaires. C'est maintenant que je suis bien contente car la semaine prochaine on aurait dû se taper une semaine interdisciplinaire àlakon. Heureusement qu'on a râlé.
Nous sommes tous fatigués, lundi formation réforme et mardi soir réunion parents profs et il aurait fallu qu'en plus on soit toute la semaine en semaine interdisciplinaire avec tout le boulot de préparation qu'on aurait eu sur le dos en plus de la charge de travail ( bulletins, conseils, réunions, etc...) de la période Toussaint Noël

- un gamin de 6eme s'est pointé avec un chalumeau et un déodorant pour faire un lance flamme maison qu'il a testé devant le collège

Tu as de la chance. A mes débuts dans le métier, c'est un grand dadais de première qui a fait le même test, mais en classe et à 10 cm de la chevelure de sa voisine.
Bon, c'était pas un chalumeau, mais son briquet.
C'est là que j'ai découvert une nouvelle arme d'auto défense.

Soyez rassurés, il y a aussi des hallucinations dans les autres administrations.
Je viens de recevoir une lettre de ma directrice me demandant de ne plus contrôler les documents des entreprises et de valider les demandes sans les lire.
Ma chef a confirmé en disant à ma collègue "Vous tamponnez, vous n'avez pas besoin de lire ce que vous signez".

Certes ça ne bat le collège de tiptop mais bon, ça fait se poser des questions

Et en cas de plainte en justice, Romain, qui est le responsable ? Le chef qui a ordonné ou celui qui aura tamponné ?

Mais qu'est-ce qui se passe dans la fontion publique en ce moment ? J'entends ça partout : des chefs qui disent aux agents de ne surtout plus faire leur métier...
Comme il n'y a pas 100 % de chefs idiots, c'est forcément orchestré...

J'ai ma lettre signée de la directrice qui ordonne de tamponner à tout va. En cas de problème, ça sera ouverture directe du parapluie administratif et tant pis pour elle.
Les syndicats et les représentants du personnel ont eu la lettre aussi, ça va remonter au niveau national et qui sait peut-être sortir de l'administration...

Conseil de classe de TL, classe extra, quelques élèves en difficulté. Nous avons une élève non voyante, ce que nous avons découvert à la rentrée, en classe. Rien ne nous a été expliqué sur comment l'évaluer ni rien. Du coup je profite du conseil pour demander des précisions sur la manière dont l'élève va passer les épreuves et être corrigée. Elle est très bien mais niveau présentation et orthographe/expression c'est parfois étonnant, ce que j'impute au fait que le logiciel ne doit pas lui énumérer lettre par lettre ce qu'elle a écrit.
Le collègue de philo, PP de la classe, coupe l'adjoint qui allait me répondre pour me demander si je souhaitais supprimer les félicitations... Je ne vois pas le rapport et précise ma question. Le PP toujours répond "mais qui aujourd'hui évalue l'expression et l'orthographe, surtout au bac?"
Et bien moi, le prof de littérature, je le fais, entre autres.
Par ailleurs, le même collègue me tanne depuis quelques temps pour que nous animions ensemble une formation sur l'importance de l'orthographe, "d'écrire droit" blabla statut de la faute et de l'erreur.
Je me tâte la semaine prochaine à lui expliquer ma façon de penser, il peut se gratter pour que j'anime ce stage avec lui (je suis formatrice).

On poursuit le conseil. Arrive le cas d'un élève, francophone depuis deux ans, hispanophone de naissance, qui a fait sa scolarité en système anglophone jusqu'en seconde. Le PP le présente comme "le clown" de la classe et le dévalorise complètement. L'élève en question ne présente aucun problème de discipline, a près de 14 de moyenne avec je l'accorde un petit 9,8 de moyenne en philo. Moyenne la plus basse... Je suis atterrée de sa manière de juger les élèves. Pour moi c'est lui le clown dans l'histoire

Isidoria a écrit:Conseil de classe de TL, classe extra, quelques élèves en difficulté. Nous avons une élève non voyante, ce que nous avons découvert à la rentrée, en classe. Rien ne nous a été expliqué sur comment l'évaluer ni rien. Du coup je profite du conseil pour demander des précisions sur la manière dont l'élève va passer les épreuves et être corrigée. Elle est très bien mais niveau présentation et orthographe/expression c'est parfois étonnant, ce que j'impute au fait que le logiciel ne doit pas lui énumérer lettre par lettre ce qu'elle a écrit.
Le collègue de philo, PP de la classe, coupe l'adjoint qui allait me répondre pour me demander si je souhaitais supprimer les félicitations... Je ne vois pas le rapport et précise ma question. Le PP toujours répond "mais qui aujourd'hui évalue l'expression et l'orthographe, surtout au bac?"
Et bien moi, le prof de littérature, je le fais, entre autres.
Par ailleurs, le même collègue me tanne depuis quelques temps pour que nous animions ensemble une formation sur l'importance de l'orthographe, "d'écrire droit" blabla statut de la faute et de l'erreur.
Je me tâte la semaine prochaine à lui expliquer ma façon de penser, il peut se gratter pour que j'anime ce stage avec lui (je suis formatrice).

On poursuit le conseil. Arrive le cas d'un élève, francophone depuis deux ans, hispanophone de naissance, qui a fait sa scolarité en système anglophone jusqu'en seconde. Le PP le présente comme "le clown" de la classe et le dévalorise complètement. L'élève en question ne présente aucun problème de discipline, a près de 14 de moyenne avec je l'accorde un petit 9,8 de moyenne en philo. Moyenne la plus basse... Je suis atterrée de sa manière de juger les élèves. Pour moi c'est lui le clown dans l'histoire

Ah oui quand même!!! :shock:

Une petite 6e me demande si je pense qu'elle peut lire Notre Dame de Paris, parce que la documentaliste lui a dit que ce serait trop difficile pour elle...

Provence a écrit:Une petite 6e me demande si je pense qu'elle peut lire Notre Dame de Paris, parce que la documentaliste lui a dit que ce serait trop difficile pour elle...

On va l'envoyer à Titeprof, ça la changera de ses zaffreux !

Caspar Goodwood a écrit:

Isidoria a écrit:Conseil de classe de TL, classe extra, quelques élèves en difficulté. Nous avons une élève non voyante, ce que nous avons découvert à la rentrée, en classe. Rien ne nous a été expliqué sur comment l'évaluer ni rien. Du coup je profite du conseil pour demander des précisions sur la manière dont l'élève va passer les épreuves et être corrigée. Elle est très bien mais niveau présentation et orthographe/expression c'est parfois étonnant, ce que j'impute au fait que le logiciel ne doit pas lui énumérer lettre par lettre ce qu'elle a écrit.
Le collègue de philo, PP de la classe, coupe l'adjoint qui allait me répondre pour me demander si je souhaitais supprimer les félicitations... Je ne vois pas le rapport et précise ma question. Le PP toujours répond "mais qui aujourd'hui évalue l'expression et l'orthographe, surtout au bac?"
Et bien moi, le prof de littérature, je le fais, entre autres.
Par ailleurs, le même collègue me tanne depuis quelques temps pour que nous animions ensemble une formation sur l'importance de l'orthographe, "d'écrire droit" blabla statut de la faute et de l'erreur.
Je me tâte la semaine prochaine à lui expliquer ma façon de penser, il peut se gratter pour que j'anime ce stage avec lui (je suis formatrice).

On poursuit le conseil. Arrive le cas d'un élève, francophone depuis deux ans, hispanophone de naissance, qui a fait sa scolarité en système anglophone jusqu'en seconde. Le PP le présente comme "le clown" de la classe et le dévalorise complètement. L'élève en question ne présente aucun problème de discipline, a près de 14 de moyenne avec je l'accorde un petit 9,8 de moyenne en philo. Moyenne la plus basse... Je suis atterrée de sa manière de juger les élèves. Pour moi c'est lui le clown dans l'histoire

Ah oui quand même!!! :shock:

Euh... Tout le monde, non ?
Non ?

maîtresse a écrit:

Provence a écrit:Une petite 6e me demande si je pense qu'elle peut lire Notre Dame de Paris, parce que la documentaliste lui a dit que ce serait trop difficile pour elle...

On va l'envoyer à Titeprof, ça la changera de ses zaffreux !

En fait, ce qui m'attriste, c'est qu'on essaie de décourager un enfant qui a envie de lire. Ce n'est pas la première fois que j'observe cela.

C'est vrai. Tu penses qu'elle est capable de lire Notre-Dame de Paris ?
Au pire, elle essaye et si elle n'y arrive pas, elle n'est pas obligée de terminer !

maîtresse a écrit:C'est vrai. Tu penses qu'elle est capable de lire Notre-Dame de Paris ?
Au pire, elle essaye et si elle n'y arrive pas, elle n'est pas obligée de terminer !

C'est une version abrégée. je ne sais pas si elle en est capable ou non. Mais on est davantage capable lorsqu'on ne se pose pas la question de ses possibilités. Tout ce qu'elle risque, c'est de laisser tomber. Mais pour cela, il faut d'abord qu’elle essaie.

Oui, c'est ce que disait Churchill :
"Tout le monde savait que c'était impossible à faire. Puis un jour quelqu'un est arrivé qui ne le savait pas, et il l'a fait."

maîtresse a écrit:

Caspar Goodwood a écrit:

Isidoria a écrit:Conseil de classe de TL, classe extra, quelques élèves en difficulté. Nous avons une élève non voyante, ce que nous avons découvert à la rentrée, en classe. Rien ne nous a été expliqué sur comment l'évaluer ni rien. Du coup je profite du conseil pour demander des précisions sur la manière dont l'élève va passer les épreuves et être corrigée. Elle est très bien mais niveau présentation et orthographe/expression c'est parfois étonnant, ce que j'impute au fait que le logiciel ne doit pas lui énumérer lettre par lettre ce qu'elle a écrit.
Le collègue de philo, PP de la classe, coupe l'adjoint qui allait me répondre pour me demander si je souhaitais supprimer les félicitations... Je ne vois pas le rapport et précise ma question. Le PP toujours répond "mais qui aujourd'hui évalue l'expression et l'orthographe, surtout au bac?"
Et bien moi, le prof de littérature, je le fais, entre autres.
Par ailleurs, le même collègue me tanne depuis quelques temps pour que nous animions ensemble une formation sur l'importance de l'orthographe, "d'écrire droit" blabla statut de la faute et de l'erreur.
Je me tâte la semaine prochaine à lui expliquer ma façon de penser, il peut se gratter pour que j'anime ce stage avec lui (je suis formatrice).

On poursuit le conseil. Arrive le cas d'un élève, francophone depuis deux ans, hispanophone de naissance, qui a fait sa scolarité en système anglophone jusqu'en seconde. Le PP le présente comme "le clown" de la classe et le dévalorise complètement. L'élève en question ne présente aucun problème de discipline, a près de 14 de moyenne avec je l'accorde un petit 9,8 de moyenne en philo. Moyenne la plus basse... Je suis atterrée de sa manière de juger les élèves. Pour moi c'est lui le clown dans l'histoire

Ah oui quand même!!! :shock:

Euh... Tout le monde, non ?
Non ?

Malheureusement non... Mais une telle sortie lors d'un conseil de classe de TL m'a sciée.
Cela fait des années que je tente d'expliquer que pour moi les compétences de maîtrise de la langue devraient presque être évaluées partout sauf en français. Et cela explique d'ailleurs les nouveaux piliers du socle beaucoup moins découpables en matières.
Mais pour en revenir à ta question, j'ai des collègues d'HG, de sciences, de mathématiques qui n'évaluent pas la langue et valorisent "la bonne réponse" quel que soit ce qui est autour.