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Danska
Prophète

"Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 Empty Re: "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne

par Danska Mer 22 Juil 2020 - 22:51
Lord Steven a écrit:
Danska a écrit:Quel rapport entre les enfants et la profession ? "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 3795679266

Pseudo Intello avait rajouté en 4, avoir un conjoint qui gagne bien sa vie - je pense que les enfants doivent représenter beaucoup et en temps et en argent non?

Oui, enfin "le niveau de vie est moins élevé avec des enfants que sans", ça s'applique à toutes les professions, quel que soit le niveau de revenu de la profession en question. Et je ne vois pas trop le rapport avec le fait que les enfants prennent du temps ?
pseudo-intello
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"Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 Empty Re: "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne

par pseudo-intello Mer 22 Juil 2020 - 23:08
Lord Steven a écrit:
Danska a écrit:Quel rapport entre les enfants et la profession ? "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 3795679266

Pseudo Intello avait rajouté en 4, avoir un conjoint qui gagne bien sa vie - je pense que les enfants doivent représenter beaucoup et en temps et en argent non?

En réalité, si je 'navais pas d'enfants, je ne serais pas obligée de partir en vacances en haute saisn, donc ce serait une raison supplémentaire de changer de métier.

Là, les mômes sont scolarisés, donc partir au ski le 15 janvier ou à la mer le 15 juin, c'est grillé de toutes manières.

Être en vacances en même temps qu'eux est un des rares avantages qu'il reste au métier selon moi.
Je précise que mes enfants sont très autonomes et que je peux de ce fait trouver du temps à moi quand ils sont à la maison (et dormir le matin).

Prezbo a écrit:
pseudo-intello a écrit:
Elaïna a écrit: Quand on me demande mon avis, je dis que oui, aujourd'hui, ça vaut le coup, mais 1 si on est agrégé, 2 si on est d'une efficacité certaine pour préparer ses cours et synthétiser des connaissances, 3 si on a une capacité à se mettre à distance émotionnelle. Sinon, la mort dans l'âme quand même parce que j'aime mon métier, je réponds que je déconseille.
Idem.

Et j'ajoute (pour les gens déjà en couple) : 4- si on a un conjoint qui gagne bien sa vie aussi.



Ce n'est sans doute pas l'intention, mais je trouve le remarque un peu méprisante pour ceux qui considèrent que prof est vraiment leur source de revenus, et pas seulement une activité de complément pour occuper madame (parce qu'à plus de 90% -j'ai connu quelques exceptions-, le "conjoint qui gagne bien sa vie" est monsieur, et il juge légitime de se débarrasser complètement de la gestion des gamins et du quotidien sur madame). Soit prof permet en soi de vivre décemment (honnêtement, cela reste grosso-modo le cas, même si c'est de plus en plus tendu pour un débutant en RP ou dans une zone chère, même si on peut se dire que l'on souffre de la comparaison avec d'autres professions de niveau d'étude égal, même si on peut trouver l'investissement nerveux mal récompensé), soit non et dans ce cas...On ne peut pas conseiller le métier.
Je consirdère que prof est vraiment ma source de revenu et je en m'auto-méprise pas.
Simplement, quand je me suis engagé dans cette voie, le pouvoir d'achat était supérieur. Déjà en baisse, mais supérieur quand même. Et je n'avais pas vu venir les 10 ans (ou 20 ou 30, vu comme c'est parti) de gel de point d'indice. Là; mon traitement hibernatus est le premier motif d'encouragement aux jeunes de mon entourage de faire autre chose.

Je ne suis pas très dépensière, et j'ai constaté qu'avec notre traitement, partir en vacances est difficile, un souci dentaire et on fait vache maigre, et je dois considérer chaque dépense pour que le budget ne se barre pas en vrille.

Comme je préfère passer du temps avec mes enfants (ou plus généralement "du temps chez moi", vu que mon temps avec eux à la maison ne leur est pas exclusivement consacré), si au lieu d'être prof, mon mari était un vrai cadre, je pérenniserais mon temps partiel (si on me l'accorde), et ça m'irait très bien parce que ça me plaît à moi et que le concept de passer plus de temps à la maison, de ne pas trop courir après al montre, ça me parle. "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 1482308650
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par pseudo-intello Jeu 23 Juil 2020 - 1:44
Je n'ai peut-être pas été claire, mais :
- j'ai choisi ce métier pour en vivre décemment et en faire une vraie source de revenu
- je constate aujourd'hui que le revenu s'est assez ratatiné, donc aujourd’hui, pour les ados qui poseraient la question saugrenue, je le conseille en second salaire, ou dans un couple où le conjoint a des horaires peu propices à la vie de famille et au cherchage d'enfants à l'école. Par exemple, maman est médecin urgentiste et a des gardes de jour ou de nuit et probablement à Noël. Si papa est prof, les enfants ne seront pas chez nounou à des horaire trop déments.

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Ascagne
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par Ascagne Jeu 23 Juil 2020 - 1:59
La collègue touche plusieurs points dans son article.
Pour ma part, j'ai été en poste pendant deux ans au lycée. La première année a été épouvantable, et a rimé avec une dépression sévère, la deuxième a été très rude au début, moins ensuite, même si une classe particulière était gênante. Je suis arrivé dans le secondaire sans être préparé, avec un stage passé par équivalence à la fac (bon pour l'avancement, dangereux pour le reste), et dans des conditions mal vécues. Comme on le dit familièrement, j'ai bien morflé. J'ai eu certaines classes difficiles et une classe "impossible", si on me permet l'expression.
J'ai très souvent vécu l'impression de la perte complète de sens. Mes meilleurs souvenirs, pour ainsi dire, dans ma pratique sont liés aux situations où mon autorité coulait de source : les oraux de bac (blancs ou officiels) par exemple. J'avais l'impression d'être un examinateur à leur occasion, d'être un enseignant, de faire ce pourquoi j'étais payé et formé. Ce n'était pas le cas face à telle classe qui avait décidé que la contestation de mon autorité était un axiome, par exemple, et où la parole des élèves comptait plus que la mienne. Cela ne pouvait pas être le cas face à une autre classe qui concentrait des difficultés, avec des élèves très difficiles, aux personnalités particulières et opposées, cumulant les problèmes...
Le système fonctionne comme il peut avec ce qu'il a, c'est-à-dire, dans le lycée où j'étais, pas assez de moyens, ce qui se répercute forcément sur l'ensemble des acteurs : qu'un poste de CPE manque, qu'il y ait un surveillant de moins par rapport au besoin, ça se répercute vite dans la vie de tout l'établissement, y compris en classe. Et les différentes sections du personnel finissent par se chamailler entre elles ou par en vouloir à une direction qui subit elle aussi ces mêmes manques ; la machine s'enraye, c'est logique.

J'ai songé à démissionner, durant l'épreuve, mais aussi après, mais en fin de compte, ayant bénéficié de postes temporaires à la fac, j'ai de nouveau retardé la prise de décision. J'ai conscience de n'avoir vu qu'une facette de ce qu'il est possible de vivre dans ce métier, mais je ne suis pas certain de vouloir les vivre toutes. Je n'ai jamais voulu, par exemple, enseigner au niveau du collège (et je doute qu'on me jugerait vraiment adapté à cela), mais si je n'avais pas été reconduit dans une fac, je serais en train de travailler mes cours pour ces niveaux. En somme, je m'imagine mieux dans d'autres métiers, plus adaptés à mon tempérament, mais j'étais trop passionné par les lettres et la recherche pour ne pas suivre le cursus master recherche-agrégation-doctorat...
J'aurais démissionné rapidement et sans état d'âme si j'avais commencé plus jeune, ou comme certifié, face à la même situation.
Leclochard
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par Leclochard Jeu 23 Juil 2020 - 8:00
Elaïna a écrit:Oui Isis je suis bien d'accord avec toi. Ce que je veux dire c'est que finalement il y a une injonction à "se tenir au courant", parce que "les manuels ne suffisent pas", plus ces nouveaux programmes avec un concept foireux nouveau et infaisable chaque année, qu'on dirait destinés essentiellement à faire passer des vacances pourries aux profs.

Soyons clairs. Je ne dis pas qu'il ne faut pas se former. Je ne dis pas qu'il ne faut pas actualiser nos cours. Simplement, quand je lis, sous la plume d'un IPR ou de je ne sais quelle huile, qu'il faut "entièrement revoir notre façon d'enseigner la Première Guerre mondiale" (ou je ne sais quel thème) à cause des nouvelles thèses de machin ou de bidule sur la question, je dis stop. Il n'y a pas 56 manières d'enseigner la Première Guerre mondiale, elle va toujours bien commencer en 1914 et finir en 1918. La bataille de Verdun ne va pas changer de date, les tranchées ne vont pas changer de nature. Ni les camps de concentration/extermination, quel que soit le terme donné. Alors oui, en fonction des modes (et du niveau d'une classe), on peut tenter d'insérer des débats historiographiques, mais ça va rester à l'extrême marge. Bien sûr qu'il y a des recherches intéressantes qu'il est souhaitable d'intégrer à nos cours, par exemple les travaux d'Audoin Rouzeau sur la brutalisation (et ça encore, c'est pas neuf non plus quand même !).
Ce qui me rend maboule, c'est cette injonction à monter des cours de niveau type fac alors qu'on est censés s'occuper d'ados (dont les intérêts ne recoupent pas forcément ceux des profs). Les nouveaux programmes, en particulier la spé HGGSP et la géo en terminale, sont particulièrement pourris sur ce point (on a l'impression que les programmes ont été bâtis en fonction des egos des uns et des autres, avec un peu de "tiens moi j'ai pris le tunnel sous la Manche le WE dernier, je me suis dit que ça serait cool qu'on le traite en classe").

Alors moi, je sauve en premier ma santé mentale : non, je ne passerai pas 10h à monter une heure de cours sur l'empire ottoman pour des spé première, parce que je n'ai pas le temps, parce que de toute façon ça ne sert à rien de se lancer dans des détails byzantins (si j'ose dire), et parce que de toute façon ce n'est pas cela que les élèves retiendront in fine. Je ne passerai pas trois semaines à lire des trucs sur la Shoah parce que potentiellement il faut dire comme ci ou comme ça. Et je bosserai 60h par semaine quand on me filera le salaire de mon mari.

En attendant, quand j'ai un jeune collègue petit stagiaire qui déboule, je commence par lui filer mes cours en lui disant de respirer par le ventre et que tout va bien se passer.

J'approuve ton message.
Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'on se forme, s'instruit, qu'on approfondit, développe nos connaissances d'abord... pour nous, pour se sentir plus sûr et ne pas dire de bêtises. Tu me diras que les élèves oublient 99% des informations transmises en classe. N'empêche que c'est plus confortable de maîtriser son sujet, ne serait-ce que pour être plus à l'aise. Parle-t-on de la même manière des romans de chevalerie lorsqu'on ne connaît que les extraits du manuel ou quand on en a lu en entier plusieurs ? Ne finit-on pas par enseigner  des clichés qui deviennent des erreurs sur l'oeuvre de La Fontaine lorsqu'on ne sait d'elle que la poignée de fables les plus connues ? A quel moment commence l'imposture ? On ne peut pas tout savoir mais ne pas avoir lu certains livres, avoir certaines lacunes vous discrédite en tant que professeur de littérature. J'imagine que c'est pareil dans d'autres matières.
J'ai le souvenir d'avoir été contraint une année de proposer une initiation au latin alors que mon savoir était très limité. Franchement, c'était des cours assez pourris pour lesquels j'avais pourtant consacré du temps: c'est le paradoxe, plus on en sait, plus un cours se prépare vite car on a une vision plus large du sujet et qu'on sait où on va. On peut répondre immédiatement aux questions des curieux qui ne manquent pas d'arriver. Rester au niveau du manuel, c'est quand même pas top. Les élèves l'ont bien senti.

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par Ajonc35 Jeu 23 Juil 2020 - 9:16
Leclochard a écrit:
Elaïna a écrit:Oui Isis je suis bien d'accord avec toi. Ce que je veux dire c'est que finalement il y a une injonction à "se tenir au courant", parce que "les manuels ne suffisent pas", plus ces nouveaux programmes avec un concept foireux nouveau et infaisable chaque année, qu'on dirait destinés essentiellement à faire passer des vacances pourries aux profs.

Soyons clairs. Je ne dis pas qu'il ne faut pas se former. Je ne dis pas qu'il ne faut pas actualiser nos cours. Simplement, quand je lis, sous la plume d'un IPR ou de je ne sais quelle huile, qu'il faut "entièrement revoir notre façon d'enseigner la Première Guerre mondiale" (ou je ne sais quel thème) à cause des nouvelles thèses de machin ou de bidule sur la question, je dis stop. Il n'y a pas 56 manières d'enseigner la Première Guerre mondiale, elle va toujours bien commencer en 1914 et finir en 1918. La bataille de Verdun ne va pas changer de date, les tranchées ne vont pas changer de nature. Ni les camps de concentration/extermination, quel que soit le terme donné. Alors oui, en fonction des modes (et du niveau d'une classe), on peut tenter d'insérer des débats historiographiques, mais ça va rester à l'extrême marge. Bien sûr qu'il y a des recherches intéressantes qu'il est souhaitable d'intégrer à nos cours, par exemple les travaux d'Audoin Rouzeau sur la brutalisation (et ça encore, c'est pas neuf non plus quand même !).
Ce qui me rend maboule, c'est cette injonction à monter des cours de niveau type fac alors qu'on est censés s'occuper d'ados (dont les intérêts ne recoupent pas forcément ceux des profs). Les nouveaux programmes, en particulier la spé HGGSP et la géo en terminale, sont particulièrement pourris sur ce point (on a l'impression que les programmes ont été bâtis en fonction des egos des uns et des autres, avec un peu de "tiens moi j'ai pris le tunnel sous la Manche le WE dernier, je me suis dit que ça serait cool qu'on le traite en classe").

Alors moi, je sauve en premier ma santé mentale : non, je ne passerai pas 10h à monter une heure de cours sur l'empire ottoman pour des spé première, parce que je n'ai pas le temps, parce que de toute façon ça ne sert à rien de se lancer dans des détails byzantins (si j'ose dire), et parce que de toute façon ce n'est pas cela que les élèves retiendront in fine. Je ne passerai pas trois semaines à lire des trucs sur la Shoah parce que potentiellement il faut dire comme ci ou comme ça. Et je bosserai 60h par semaine quand on me filera le salaire de mon mari.

En attendant, quand j'ai un jeune collègue petit stagiaire qui déboule, je commence par lui filer mes cours en lui disant de respirer par le ventre et que tout va bien se passer.

J'approuve ton message.
Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'on se forme, s'instruit, qu'on approfondit, développe nos connaissances d'abord... pour nous, pour se sentir plus sûr et ne pas dire de bêtises. Tu me diras que les élèves oublient 99% des informations transmises en classe. N'empêche que c'est plus confortable de maîtriser son sujet, ne serait-ce que pour être plus à l'aise. Parle-t-on de la même manière des romans de chevalerie lorsqu'on ne connaît que les extraits du manuel ou quand on en a lu en entier plusieurs ? Ne finit-on pas par enseigner  des clichés qui deviennent des erreurs sur l'oeuvre de La Fontaine lorsqu'on ne sait d'elle que la poignée de fables les plus connues ? A quel moment commence l'imposture ? On ne peut pas tout savoir mais ne pas avoir lu certains livres, avoir certaines lacunes vous discrédite en tant que professeur de littérature. J'imagine que c'est pareil dans d'autres matières.
J'ai le souvenir d'avoir été contraint une année de proposer une initiation au latin alors que mon savoir était très limité. Franchement, c'était des cours assez pourris pour lesquels j'avais pourtant consacré du temps: c'est le paradoxe, plus on en sait, plus un cours se prépare vite car on a une vision plus large du sujet et qu'on sait où on va. On peut répondre immédiatement aux questions des curieux qui ne manquent pas d'arriver. Rester au niveau du manuel, c'est quand même pas top. Les élèves l'ont bien senti.
Je suis d'accord avec toi. Au tout début de ma carrière, j'avais un abonnement pour accéder à la bibliothèque de la fac et je m'y rendais régulièrement tout en me tenant au courant des publications qui pouvaient m'intéresser.  Depuis 20 ans, un peu moins peut-être,  je n'y vais plus. J'ai 4 niveaux avec tous des exigences différentes, je rajoute les compétences, le temps passé à vérifier les Pai , les pap et autres, la lecture des mails ou leur tri car je suis inondée de mails dont une bonne moitié est sans intérêt ( les "répondre à tous!"), le logiciel pour le cahier de textes et messagerie aux élèves, aux familles. A cela s'ajoute les cours plan À, plan B car je ne suis pas sûre d'avoir un pc, un vidéo en état de fonctionnement,... De plus dans certaines classes, les élèves ne travaillent pas du moins pas assez et donc je suis obligée de faire des petits contrôles très réguliers mais chronophages.
Et enfin le niveau des élèves baissent sans cesse. Le programme d'hg n'a que peu changé pour moi sauf des inversions entre 1ere et term bac pro, mais un chapitre à été enlevé. Malgré cela j'ai beaucoup de mal à finir le programme. Il y a dix ans en une heure je donnais deux études de document, aujourd'hui un seul et ils ont du mal à terminer dans l'heure (sauf que le jour de l'examen, ils ont deux documents et un paragraphe à rédiger et ils le font en une heure.... ne me demandez pas les résultats). De lacune en lacune, malgre notre bonne volonté, il devient presqu'impossible de réparer et donc je fais surtout ce que je peux.


Dernière édition par Ajonc35 le Jeu 23 Juil 2020 - 10:25, édité 1 fois
Voltaire
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"Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 Empty Re: "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne

par Voltaire Jeu 23 Juil 2020 - 10:02
Le métier est de moins en moins "bien payé", et moi qui suis dans une ville où il y a du fric (vivre au soleil se paye dans le privé, mais pas à l'EN où les traitements sont identiques partout, quel que soit le coût de la vie), les élèves me le font bien sentir par du mépris "de classe" sans jeu de mots, parfois partagé par leurs parents. Si j'ai les moyens de me loger, je n'ai pas ceux de me vêtir de marques, de rouler en Lamborghini, de regarder l'heure sur une Rolex, où de jouer à des jeux idiots sur un aïe-phone dernier cri - et de toute façon ça ne m'intéresse pas. Le savoir ne suscite plus le respect, parfois même un léger mépris. Le "syndrome Topaze" ?
bobdom
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Niveau 8

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par bobdom Jeu 23 Juil 2020 - 10:15
Je suis d'accord avec Elaïna. Autant le temps de correction des copies me paraît difficilement compressible, autant celui de préparation des cours peut l'être : en assurant aux élèves des fondations solides sur lesquelles bâtir, plus tard, une réflexion plus nuancée et approfondie, on fait déjà beaucoup. Il ne s'agit pas de renoncer à l'exigence, mais de prendre de la distance vis-à-vis des injonctions contradictoires que l'on peut recevoir dans ce que notre métier est devenu.

Et les cours dont je suis le plus satisfait ne sont généralement pas ceux qui m'ont demandé un temps monstre de préparation sur des points de détail. C'est parfois même inversement proportionnel... Car d'autres facteurs jouent également dans la transmission : arriver en forme en ayant bien dormi la veille, maîtriser dans les grandes lignes son sujet (la préparation s'est faite en amont, certes, et a sédimenté), mener la danse pendant le cours pour tenir les ouailles en haleine... (dans l'hypothèse d'un public pas trop hostile, bien sûr.) Enfin, je crois qu'il ne faut pas craindre d'être pris en défaut. Je n'hésite pas à dire aux élèves que je ne sais pas quelque chose lorsque tel est le cas. Et j'ajoute souvent que plus on apprend des choses, plus on découvre l'étendue de notre ignorance. Je cherche l'information pour la semaine prochaine, voire sur le moment si c'est possible.


Dernière édition par bobdom le Jeu 23 Juil 2020 - 10:29, édité 1 fois
bobdom
bobdom
Niveau 8

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par bobdom Jeu 23 Juil 2020 - 10:26
Ascagne a écrit:Je suis arrivé dans le secondaire sans être préparé, avec un stage passé par équivalence à la fac (bon pour l'avancement, dangereux pour le reste), et dans des conditions mal vécues. Comme on le dit familièrement, j'ai bien morflé. J'ai eu certaines classes difficiles et une classe "impossible", si on me permet l'expression.

J'ai aussi vécu un atterrissage brutal en fin de contrat doctoral. Mais la différence est que je me suis trouvé dans un établissement bien géré, qui ne manquait pas trop de moyens. Et j'ai donc pu faire mon travail à peu près correctement, et apprendre la gestion de classe grâce à des conseils vraiment avisés et bienveillants (!) de collègues et CPE. Bien sûr, une bonne partie de l'apprentissage s'est faite sur le tas malgré tout. Enfin, ton expérience rejoint celle de beaucoup de mes anciens camarades d'université qui ont suivi ce parcours. Moi j'avais au moins une "bonne" classe pour contrebalancer, mais quand on se retrouve avec un service impossible, c'est vite compliqué. Heureusement que tu as pu retourner à l'université, compte tenu du contexte.


Dernière édition par bobdom le Jeu 23 Juil 2020 - 10:42, édité 1 fois
Balthazaard
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Vénérable

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par Balthazaard Jeu 23 Juil 2020 - 10:38
Voltaire a écrit:Le métier est de moins en moins "bien payé", et moi qui suis dans une ville où il y a du fric (vivre au soleil se paye dans le privé, mais pas à l'EN où les traitements sont identiques partout, quel que soit le coût de la vie), les élèves me le font bien sentir par du mépris "de classe" sans jeu de mots, parfois partagé par leurs parents. Si j'ai les moyens de me loger, je n'ai pas ceux de me vêtir de marques, de rouler en Lamborghini, de regarder l'heure sur une Rolex, où de jouer à des jeux idiots sur un aïe-phone dernier cri - et de toute façon ça ne m'intéresse pas. Le savoir ne suscite plus le respect, parfois même un léger mépris. Le "syndrome Topaze" ?

Déjà en 1928...on ne peut pas dire que l'on a pas été prévenus. Marcel Pagnol avait assez de talent et d'intelligence pour quitter le navire. Des Topaze j'en connais beaucoup autour de moi mais ils en sont restés au stade du début de la pièce...
postulat
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Niveau 7

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par postulat Jeu 23 Juil 2020 - 11:52
Balthazaard a écrit:
Marcel Pagnol avait assez de talent et d'intelligence pour quitter le navire.

Difficile de comparer, je fantasme peut-être l'époque mais je vois l'enseignement au temps de Marcel Pagnol comme une sinécure, un âge d'or disparu !
Elaïna
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par Elaïna Jeu 23 Juil 2020 - 12:04
La figure du prof pauvre et déconsidéré est quand même très courante dans la littérature xixe xxe siècle... Je ne sais pas si cet âge d'or a tellement existé.

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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.

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pseudo-intello
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par pseudo-intello Jeu 23 Juil 2020 - 12:42
Dans les souvenirs d'enfance de Pagnol, je 'lai perçu comme un stade intermédiaire : la famille Pagnol est moins à l'aise que celle de l'oncle Jules mais plus que les familles classiques (ouvriers, ouvriers agricoles, petits paysans...).
Marcel a des livres et es jouets, alors que mes grands-parents, une ou deux générations plus tard, n'en avaient pas.

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Leclochard
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par Leclochard Jeu 23 Juil 2020 - 13:18
bobdom a écrit:Je suis d'accord avec Elaïna. Autant le temps de correction des copies me paraît difficilement compressible, autant celui de préparation des cours peut l'être : en assurant aux élèves des fondations solides sur lesquelles bâtir, plus tard, une réflexion plus nuancée et approfondie, on fait déjà beaucoup. Il ne s'agit pas de renoncer à l'exigence, mais de prendre de la distance vis-à-vis des injonctions contradictoires que l'on peut recevoir dans ce que notre métier est devenu.

Et les cours dont je suis le plus satisfait ne sont généralement pas ceux qui m'ont demandé un temps monstre de préparation sur des points de détail. C'est parfois même inversement proportionnel... Car d'autres facteurs jouent également dans la transmission : arriver en forme en ayant bien dormi la veille, maîtriser dans les grandes lignes son sujet (la préparation s'est faite en amont, certes, et a sédimenté), mener la danse pendant le cours pour tenir les ouailles en haleine... (dans l'hypothèse d'un public pas trop hostile, bien sûr.) Enfin, je crois qu'il ne faut pas craindre d'être pris en défaut. Je n'hésite pas à dire aux élèves que je ne sais pas quelque chose lorsque tel est le cas. Et j'ajoute souvent que plus on apprend des choses, plus on découvre l'étendue de notre ignorance. Je cherche l'information pour la semaine prochaine, voire sur le moment si c'est possible.

Bien sûr. Quand les élèves m'ont demandé le nom du frère de Louis XIV (pendant un travail sur la vie de Molière), je n'avais pas honte de dire que je ne savais pas (surtout que la collègue d'histoire avait également oublié "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 437980826 ). S'ils m'avaient demandé de citer des pièces et que je n'avais pu mentionner que Les Fourberies de Scapin et l'Avare, ça aurait été plus gênant.

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par Leclochard Jeu 23 Juil 2020 - 13:21
Elaïna a écrit:La figure du prof pauvre et déconsidéré est quand même très courante dans la littérature xixe xxe siècle... Je ne sais pas si cet âge d'or a tellement existé.

A une période (avant guerre), les agrégés étaient des notables. Les certifiés n'existaient pas encore.

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EdithW
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par EdithW Jeu 23 Juil 2020 - 13:38
Leclochard a écrit:
bobdom a écrit:Je suis d'accord avec Elaïna. Autant le temps de correction des copies me paraît difficilement compressible, autant celui de préparation des cours peut l'être : en assurant aux élèves des fondations solides sur lesquelles bâtir, plus tard, une réflexion plus nuancée et approfondie, on fait déjà beaucoup. Il ne s'agit pas de renoncer à l'exigence, mais de prendre de la distance vis-à-vis des injonctions contradictoires que l'on peut recevoir dans ce que notre métier est devenu.

Et les cours dont je suis le plus satisfait ne sont généralement pas ceux qui m'ont demandé un temps monstre de préparation sur des points de détail. C'est parfois même inversement proportionnel... Car d'autres facteurs jouent également dans la transmission : arriver en forme en ayant bien dormi la veille, maîtriser dans les grandes lignes son sujet (la préparation s'est faite en amont, certes, et a sédimenté), mener la danse pendant le cours pour tenir les ouailles en haleine... (dans l'hypothèse d'un public pas trop hostile, bien sûr.) Enfin, je crois qu'il ne faut pas craindre d'être pris en défaut. Je n'hésite pas à dire aux élèves que je ne sais pas quelque chose lorsque tel est le cas. Et j'ajoute souvent que plus on apprend des choses, plus on découvre l'étendue de notre ignorance. Je cherche l'information pour la semaine prochaine, voire sur le moment si c'est possible.

Bien sûr. Quand les élèves m'ont demandé le nom du frère de Louis XIV (pendant un travail sur la vie de Molière), je n'avais pas honte de dire que je ne savais pas (surtout que la collègue d'histoire avait également oublié "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 437980826 ). S'ils m'avaient demandé de citer des pièces et que je n'avais pu mentionner que Les Fourberies de Scapin et l'Avare, ça aurait été plus gênant.

Voire même chercher devant eux ou faire chercher dans le dictionnaire... ça marche très bien.

Mais je confirme que les élèves apprécient que leur prof soit un expert de SA matière et qu'il l'aime ouvertement. J'ai le souvenir de collègues (histoire-géo, PC, anglais...), qui se mettaient à irradier dès qu'ils parlaient de leur discipline... ce qui rendait d'autant plus flagrant le manque d'intérêt d'autres dans la même salle des profs (la prof de lettres à qui tu demandes ce qu'elle lit et qui te répond "j'ai pas le temps de lire" m'a un peu glacée... surtout quand j'ai vu le tas de magazines people qu'elle avait sur son "espace" et découvert qu'elle les échangeait avec les élèves de lycée dans les couloirs, en commentant avec force exclamations les looks des dits people). Il faut de tout pour faire un monde, mais j'adore parler avec des gens passionnés (et les people ne me passionnent pas, j'ai peut-être tort), et les élèves sont comme moi.
Balthazaard
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par Balthazaard Jeu 23 Juil 2020 - 15:50
pseudo-intello a écrit:Dans les souvenirs d'enfance de Pagnol, je 'lai perçu comme un stade intermédiaire : la famille Pagnol est moins à l'aise que celle de l'oncle Jules mais plus que les familles classiques (ouvriers, ouvriers agricoles, petits paysans...).
Marcel a des livres et es jouets, alors que mes grands-parents, une ou deux générations plus tard, n'en avaient pas.

Le père de M Pagnol est instituteur, quand on lit son passage au Lycée, il semble que les professeurs titulaires jouissent d'un certain prestige et d'un certain rang social...Topaze n'est que maitre d'internat!

Pour les comparaisons l'Oncle Jules dit gagner 220F par mois...d'après le convertisseur de l'insee (que je trouve douteux) cela reviendrait à 874 euros!!

dans le film de 1950 Topaze (Fernandel) se voit offrir une place de professeur de seconde à 40 000F par mois, sur cette base (1950 car cette proposition n'étant pas dans la pièce de 1928, on peut penser que Pagnol a actualisé le montant) le convertisseur donne 1162 euros...

Cela dit Gaétan de Bersac demande pour marcher dans une combine foireuse 100 000F dans la pièce de 1928 soit 64 000 euros

Dans les films qui ont suivis 1931 (Jouvet) 1936 (Arnaudy) et 1950 (Fernandel) c'est toujours 100 000....

Donc on ne peut guère faire confiance à marcel Pagnol pour les chiffres...

Ha@_x
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Esprit éclairé

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par Ha@_x Jeu 23 Juil 2020 - 16:15
@Balthazaard

L'inflation a été considérable après la première GM, pour comparer des sommes de 1900 à des sommes d'aujourd'hui, il me semble qu'il faille multiplier par 25 ou 30. Après point de vue d'historien, basé sur l'évolution du prix....du pain !
Si un prof de SES passe par là...

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Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs
postulat
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par postulat Jeu 23 Juil 2020 - 16:27
Au-delà du salaire, je signe tout de suite pour une classe de terminale de l'époque de Pagnol ! Je suis sûr d'en sortir légèrement moins lessivé qu'avec mes 35 TSTMG du vendredi après-midi... "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 999940070
Balthazaard
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par Balthazaard Jeu 23 Juil 2020 - 16:35
Ha@_x a écrit:@Balthazaard

L'inflation a été considérable après la première GM, pour comparer des sommes de 1900 à des sommes d'aujourd'hui, il me semble qu'il faille multiplier par 25 ou 30. Après point de vue d'historien, basé sur l'évolution du prix....du pain !
Si un prof de SES passe par là...

Il y a un convertisseur sur le site de l'insee
pseudo-intello
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par pseudo-intello Jeu 23 Juil 2020 - 16:36
Balthazaard a écrit:
pseudo-intello a écrit:Dans les souvenirs d'enfance de Pagnol, je 'lai perçu comme un stade intermédiaire : la famille Pagnol est moins à l'aise que celle de l'oncle Jules mais plus que les familles classiques (ouvriers, ouvriers agricoles, petits paysans...).
Marcel a des livres et es jouets, alors que mes grands-parents, une ou deux générations plus tard, n'en avaient pas.

Le père de M Pagnol est instituteur, quand on lit son passage au Lycée, il semble que les professeurs titulaires jouissent d'un certain prestige et d'un certain rang social...Topaze n'est que maitre d'internat!

Pour les comparaisons l'Oncle Jules dit gagner 220F par mois...d'après le convertisseur de l'insee (que je trouve douteux) cela reviendrait à 874 euros!!

dans le film de 1950 Topaze (Fernandel) se voit offrir une place de professeur de seconde à 40 000F par mois, sur cette base (1950 car cette proposition n'étant pas dans la pièce de 1928, on peut penser que Pagnol a actualisé le montant) le convertisseur donne 1162 euros...

Cela dit Gaétan de Bersac demande pour marcher dans une combine foireuse 100 000F dans la pièce de 1928 soit 64 000 euros

Dans les films qui ont suivis 1931 (Jouvet) 1936 (Arnaudy) et 1950 (Fernandel) c'est toujours 100 000....

Donc on ne peut guère faire confiance à marcel Pagnol pour les chiffres...


Tu as raison, et c'est pour ça que je ne parlais pas en chiffres, mais en perception ; clairement, Jules est plus aisé que le père de Marcel, on le sent à certains passages du livre que je ne saurais plus citer en détail (pas immensément plus riche non plus), mais on sent aussi que Marcel vit dans une famille plus aisée  que les petits garçons du peuple "de base".
Il a un confort de vie que mes grands parents, nés par la suite, n'avaient pas. Mon père peut-être pas non plus.

Et effectivement, il n'était "qu' "instit, pas professeur du secondaire (qu'il a effectivement l'air d'admirer pas mal, peut-être davantage pour leur formation intellectuelle et leur maîtrise du latin que du niveau de vie, je ne sais pas).
Ha@_x
Ha@_x
Esprit éclairé

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par Ha@_x Jeu 23 Juil 2020 - 16:46
Balthazaard a écrit:Il y a un convertisseur sur le site de l'insee

Je suis au courant merci. "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 1665347707, si un simple convertisseur suffisait, point besoin de profs d'histoire ou d'économie.

Edit : je viens de me replonger dans mes archives :  un ouvrier (qualifié) gagne en 1900 jusqu'à 5 francs par jour (24 journées ouvrées par mois en moyenne, faites le calcul), un aiguilleur des chemins de fer c'est 900 à 1000 balles par an. Par contre une femme de ménage c'est 1,50 francs par jour.

Donc un salaire de 220 francs par mois, bien ce qui me semblait, celui de l'oncle Jules, est un salaire plus que confortable.
Donc le convertisseur de l'INSEE, ils le disent d'ailleurs eux-mêmes pour les dates les plus lointaines (surtout pré/ 1ere GM), c'est poubelle.

Edit 2 : Quelques salaires 1930, j'ai retrouvé un manuel de 1ere de 1982 Very Happy
-Métallo parisien : 1125 francs par mois
-Instituteur débutant : 875 francs par mois.
-Professeur de faculté : 4000 francs par mois
-Lieutenant-Colonel : 4300 francs par mois

Déjà en 1930, la France connaissait ses priorités...
Mais ça n'a pas empêché la défaite en 1940 "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 558662839

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Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs
Rendash
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Bon génie

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par Rendash Jeu 23 Juil 2020 - 18:18
Ha@_x a écrit:
Balthazaard a écrit:Il y a un convertisseur sur le site de l'insee

Je suis au courant merci. "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 1665347707, si un simple convertisseur suffisait, point besoin de profs d'histoire ou d'économie.

Edit : je viens de me replonger dans mes archives :  un ouvrier (qualifié) gagne en 1900 jusqu'à 5 francs par jour (24 journées ouvrées par mois en moyenne, faites le calcul), un aiguilleur des chemins de fer c'est 900 à 1000 balles par an. Par contre une femme de ménage c'est 1,50 francs par jour.

Donc un salaire de 220 francs par mois, bien ce qui me semblait, celui de l'oncle Jules, est un salaire plus que confortable.
Donc le convertisseur de l'INSEE, ils le disent d'ailleurs eux-mêmes pour les dates les plus lointaines (surtout pré/ 1ere GM), c'est poubelle.

Edit 2 : Quelques salaires 1930, j'ai retrouvé un manuel de 1ere de 1982 Very Happy
-Métallo parisien : 1125 francs par mois
-Instituteur débutant : 875 francs par mois.
-Professeur de faculté : 4000 francs par mois
-Lieutenant-Colonel : 4300 francs par mois

Déjà en 1930, la France connaissait ses priorités...
Mais ça n'a pas empêché la défaite en 1940 "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 558662839

Épouse-moi hearts

(Je me tue à expliquer à mes élèves que « ça faisait combien en euros, M'sieur ? » n'est pas une question pertinente, et qu'il faut voir ce qu'on achète avec ça et ce que gagnent les uns et les autres à l'époque Razz
Cf. les extraits de Germinal et L'Assommoir en 4e, et, surtout, des Mystères de Paris yesyes )

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"Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 P61r



"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
Isis39
Isis39
Enchanteur

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par Isis39 Jeu 23 Juil 2020 - 18:21
Rendash a écrit:
Ha@_x a écrit:
Balthazaard a écrit:Il y a un convertisseur sur le site de l'insee

Je suis au courant merci. "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 1665347707, si un simple convertisseur suffisait, point besoin de profs d'histoire ou d'économie.

Edit : je viens de me replonger dans mes archives :  un ouvrier (qualifié) gagne en 1900 jusqu'à 5 francs par jour (24 journées ouvrées par mois en moyenne, faites le calcul), un aiguilleur des chemins de fer c'est 900 à 1000 balles par an. Par contre une femme de ménage c'est 1,50 francs par jour.

Donc un salaire de 220 francs par mois, bien ce qui me semblait, celui de l'oncle Jules, est un salaire plus que confortable.
Donc le convertisseur de l'INSEE, ils le disent d'ailleurs eux-mêmes pour les dates les plus lointaines (surtout pré/ 1ere GM), c'est poubelle.

Edit 2 : Quelques salaires 1930, j'ai retrouvé un manuel de 1ere de 1982 Very Happy
-Métallo parisien : 1125 francs par mois
-Instituteur débutant : 875 francs par mois.
-Professeur de faculté : 4000 francs par mois
-Lieutenant-Colonel : 4300 francs par mois

Déjà en 1930, la France connaissait ses priorités...
Mais ça n'a pas empêché la défaite en 1940 "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 558662839

Épouse-moi hearts

(Je me tue à expliquer à mes élèves que « ça faisait combien en euros, M'sieur ? » n'est pas une question pertinente, et qu'il faut voir ce qu'on achète avec ça et ce que gagnent les uns et les autres à l'époque Razz
Cf. les extraits de Germinal et L'Assommoir en 4e, et, surtout, des Mystères de Paris yesyes )

"Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 2252222100 Pareil !!! Cela ne sert à rien de donner un équivalent en euros.
Laverdure
Laverdure
Empereur

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par Laverdure Jeu 23 Juil 2020 - 18:25
Le convertisseur de l’Insee tient compte de l'inflation et du passage des anciens aux nouveaux francs : https://www.insee.fr/fr/information/2417794 La conversion a donc du sens (aux limites des données utilisées près). Il donne donc une mesure du pouvoir d'achat :

INSEE a écrit:Il permet d'exprimer, sur la période 1901-2019, le pouvoir d'achat d'une somme en euros ou en francs d’une année donnée en une somme équivalente en euros ou en francs d’une autre année, corrigée de l’inflation observée entre les deux années.


Dernière édition par Laverdure le Jeu 23 Juil 2020 - 18:26, édité 1 fois

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Lisak40
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Expert

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par Lisak40 Jeu 23 Juil 2020 - 18:25
Isis39 a écrit:
Rendash a écrit:
Ha@_x a écrit:
Balthazaard a écrit:Il y a un convertisseur sur le site de l'insee

Je suis au courant merci. "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 1665347707, si un simple convertisseur suffisait, point besoin de profs d'histoire ou d'économie.

Edit : je viens de me replonger dans mes archives :  un ouvrier (qualifié) gagne en 1900 jusqu'à 5 francs par jour (24 journées ouvrées par mois en moyenne, faites le calcul), un aiguilleur des chemins de fer c'est 900 à 1000 balles par an. Par contre une femme de ménage c'est 1,50 francs par jour.

Donc un salaire de 220 francs par mois, bien ce qui me semblait, celui de l'oncle Jules, est un salaire plus que confortable.
Donc le convertisseur de l'INSEE, ils le disent d'ailleurs eux-mêmes pour les dates les plus lointaines (surtout pré/ 1ere GM), c'est poubelle.

Edit 2 : Quelques salaires 1930, j'ai retrouvé un manuel de 1ere de 1982 Very Happy
-Métallo parisien : 1125 francs par mois
-Instituteur débutant : 875 francs par mois.
-Professeur de faculté : 4000 francs par mois
-Lieutenant-Colonel : 4300 francs par mois

Déjà en 1930, la France connaissait ses priorités...
Mais ça n'a pas empêché la défaite en 1940 "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 558662839

Épouse-moi hearts

(Je me tue à expliquer à mes élèves que « ça faisait combien en euros, M'sieur ? » n'est pas une question pertinente, et qu'il faut voir ce qu'on achète avec ça et ce que gagnent les uns et les autres à l'époque Razz
Cf. les extraits de Germinal et L'Assommoir en 4e, et, surtout, des Mystères de Paris yesyes )

"Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 9 2252222100 Pareil !!! Cela ne sert à rien de donner un équivalent en euros.

Finalement l'échelle "Big Mac" n'est pas si mal !! Dommage qu'elle n'ait pas existé à l'époque de Pagnol Razz !
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