Cyrano de Bergerac

Tangleding a écrit:Il y a un peu plus que cela sans doute, une réflexion sur la représentation et sur le moment historique ou générationnel de sa création. Cela constitue sans doute deux aspects plus en prise avec les attentes d'un concours tel que celui de l'agrégation.

A l'agrégation on aime bien explorer la dimension métalittéraire de la littérature, il me semble.

A l'excès, parfois, j'ai l'impression .... !

Tu trouves que j'exagère ?

Il doit y avoir de ça Tangleding, mais je ne suis pas prof de lettres donc je me contentais de répondre sur la question de ce qu'a pu apporter de nouveau le Cyrano. Pour le reste je suis bien incompétente !

Ah mais je suis très en accord avec ta remarque sur le caractère pré cinématographique de Cyrano. Ça correspond à un mouvement de fond de l'époque, notamment du côté des naturalistes, voir les ambitions de Zola s'agissant du drame naturaliste.

Mais l'échec des naturalistes a été total, alors que Cyrano a fait un triomphe, dans une autre veine, certes.

Sur un plan personnel ce n'est ni le théâtre ni la littérature que je préfère, c'est un peu pompier. Et puis ce n'est pas très amusant, en tout cas à lire. Alors que Genet me fait bien marrer.

Tangleding a écrit:Mais l'échec des naturalistes a été total

En quoi les naturalistes ont-ils échoué ? (Véritable question, ça m'intéresse.)

Leur théâtre a échoué. Il n'est connu que de quelques spécialistes. Leurs écrits théoriques sur le théâtre sont à peine plus connus.

D'accord, merci. J'avais réfléchi un peu vite et avait pensé au naturalisme en général, pas au théâtre.

Tangleding a écrit:Tu trouves que j'exagère ?

Non, mais depuis que je prépare ce concours, je trouve très nombreuses les explications méta-littéraires. En didactique notamment.

Ca ne me change pas trop, j'ai souvent ce type d'approche dans mes cours en collège. En tout cas pour Cyrano ça me semble assez pertinent.

Hannibal a écrit:
En termes géographiques, sans doute la Loire, oui.
Mais tout cela est métaphorique, donc il oppose la petite rivière fade (de la galanterie précieuse, spirituelle mais peu expansive) au grand fleuve du lyrisme amoureux (tirant sans doute vers le romantisme XIX°).

Je penche pour la même interprétation. Cyrano/ Christian reproche ce goût excessif pour les jeux de l'esprit ("j'en ai fait pour vous faire rester...")  et de la langue au détriment de l'expression sincère, comme la réplique suivante le montre très clairement.

En travaillant sur la pièce, elle me semble plus intéressante que je ne le pensais d'abord.

L'édition "Champion classique" de Cyrano ne me semble pas indispensable, l'introduction est un peu trop biographique et psychologisante, peu problématisée. Je ne suis pas sûr que l'investissement soit justifié (les notes sont parfois instructives, néanmoins).

Si vous voulez acheter une édition "Champion classique" d'une des oeuvres, je conseille plutôt les Contes de Perrault.

Bonne préparation et bonnes lectures à toutes et tous.

Cyrano, c'est le meilleur ! "J'ai décidé d'être admirable en tout, pour tout"

Je pense que le version "image d'Épinal" de Cyrano est celle que le concours nous invite à dépasser.

Bonjour à tous,
Je poste peu sur ce forum mais je suis heureuse de vous lire régulièrement.

Je plussoie sur la dimension métalittéraire des oeuvres que les sujets du concours nous inviteront certainement à discuter. Cela demande d'effectuer un travail un peu ingrat que je trouve parfois frustrant car j'ai le sentiment de "torturer" un peu les oeuvres pour un faire des sujets de réflexion sans vraiment les apprécier.

Toutefois, je ne peux m'empêcher de lire la pièce en me délectant de la langue de Rostand. Je savoure ses alexandrins faits de piquantes onomatopées, de brulantes métaphores et de mots délicieux tel que "ridicoculise". C'est vraiment agréable de s'adonner au PLAISIR du texte (je trouve que les oeuvres au programme nous y invite... y compris LNH ) et de celui-là en particulier.

En revanche, impossible de trouver une adaptation ou une mise en scène qui donne vie à l'ensemble du texte sans le couper. Evidemment, la scène 1 est éminemment cinématographique mais au moment de sa création, je suppose que Rostand l'a fait représenter en entier sans que la tirade des "non merci" soit escamotée par exemple. Quelqu'un a-t-il une piste qui expliquerait cela ? Je commence juste mon travail sur cette oeuvre alors beaucoup de choses concernant le contexte m'échappent encore.
Merci

Bonjour à tous,

Je suis en train de ficher l'acte III et j'avoue ne pas comprendre un vers de la scène 8, le premier d'ailleurs. En voyant arriver le capucin, Cyrano lui demande " Quel est ce jeu renouvelé de Diogène ?". Quelqu'un pourrait-il m'éclairer ?

Bon dimanche

Élodie

Mon édition scolaire bibliolycée explique que le jeu de Diogène est qu'il se promenait partout avec une lanterne en disant qu'il était à la recherche d'un être humain... si ça peut t'éclairer.

Même explication dans l'édition Champion.

Elodie a écrit:Quelqu'un pourrait-il m'éclairer ?

Excellent !

The Paper a écrit:

Elodie a écrit:Quelqu'un pourrait-il m'éclairer ?

Excellent !

En même temps, avec Alexandre qui ne fait rien qu'à se mettre devant le soleil de notre collègue...

gregforever a écrit:Mon édition scolaire bibliolycée explique que le jeu de Diogène est qu'il se promenait partout avec une lanterne en disant qu'il était à la recherche d'un être humain... si ça peut t'éclairer.

Merci beaucoup pour l'explication éclairante

Taillevent a écrit:Même explication dans l'édition Champion.

Merci !

The Paper a écrit:

Elodie a écrit:Quelqu'un pourrait-il m'éclairer ?

Excellent !

J'étais sur la bonne voie :sourit:

Tangleding a écrit:

The Paper a écrit:

Elodie a écrit:Quelqu'un pourrait-il m'éclairer ?

Excellent !

En même temps, avec Alexandre qui ne fait rien qu'à se mettre devant le soleil de notre collègue...

On ne se moque pas ... Je n'ai pas compris :sourit:

Bonjour à tous,

Je poursuis ma lecture et j'aurais encore besoin d'un éclaircissement. Une âme charitable ? Dans l'acte III toujours, scène 13, je ne comprends pas la didascalie en tout début "Lâchant d'une main, il a l'air de tourner une invisible clef." Je ne comprends pas le rapport avec ce qui précède et suit. Il se met dans la peau de son personnage ? Mais pourquoi une clé ? Voilà voilà.

Bonne journée

Élodie

Hello,

Je n'ai pas trouvé d'explication toute faite, je vais donc me contenter de donner mon interprétation.
Quand je lis l'entier de la réplique :

CYRANO
Diable ! et ma voix ?... S'il la reconnaissait ?
Lâchant d'une main, il a l'air de tourner une invisible clef.
Cric ! Crac !
Solennellement.
Cyrano, reprenez l'accent de Bergerac !...

Il me semble que Cyrano "libère" sa part méridionale et en particulier son accent. Cette partie de lui, il l'enferme d'habitude car elle ne convient guère à un distingué poète, mais elle va lui être utile pour retarder de Guiche.
C'est en tout cas ce qu'il me semble.

Je pense à une clé comme celle d'un automate qu'on remonte pour qu'il fasse son numéro.

Tangleding a écrit:En même temps, avec Alexandre qui ne fait rien qu'à se mettre devant le soleil de notre collègue...

Joli ! décidément Cyrano, ça inspire