Reconversion professionnelle : ingénieur -> prof

zigmag17 a écrit:

frimoussette77 a écrit:Il y a aussi les périodes travaux dans les établissements : faire cours dans des préfabriqués, ne plus avoir de parking, subir les insultes des riverains le matin en allant travailler, retrouver sa voiture rayée le soir ou avec des crachats.

Des insultes des riverains? Mais pourquoi?!

Edit: parce que vous prenez les places de parking?

Oui, enfin les places matérialisées dans la rue.

Ça me fait penser aux voisins qui nous appellent pour se plaindre de la sonnerie
Ben faut pas habiter près d'un collège

Frimoussette: Dingue! Mais ça ne m'étonne pas finalement: civilité, tolérance tout ça... Plus ces "profs" qui viennent rien foutre de la journée et font rien qu'à piquer "nos" places... Je vois le genre

Caspar a écrit:J'enseigne dans le même lycée que Roxane - BREAKING NEWS: oui il y a de petits bureaux en salle des profs dont on peut fermer la porte pour travailler tranquille (évidemment il n'y en a pas 150 non plus) et une salle de repro pas si secrète mais un peu moins fréquentée où on peut en général faire ses photocopies tranquille et les machines tombent moins en panne parce qu'elles sont moins utilisées, et c'est un lycée public lambda, pas Poudlard.

Jamais vu de petits bureaux, mais parfois des labos d'histoire/géo confortables pour travailler (et avec des bibliothèques bien achalandées) et des salles de travail dédiées au travail dans pas mal de lycées. Evidemment, c'est plus souvent dans des grands lycées ou des grosses cités scolaires.

zigmag17 a écrit:Frimoussette: Dingue! Mais ça ne m'étonne pas finalement: civilité, tolérance tout ça... Plus ces "profs" qui viennent rien foutre de la journée et font rien qu'à piquer "nos" places... Je vois le genre

Oui, c'était ça. Une petite minorité mais bien désagréable à vivre au quotidien.
Il y avait aussi des personnes charmantes et très agréables dans ce quartier et heureusement.
Ouf, nous avons à nouveau un parking.

Caspar a écrit:J'enseigne dans le même lycée que Roxane - BREAKING NEWS: oui il y a de petits bureaux en salle des profs dont on peut fermer la porte pour travailler tranquille (évidemment il n'y en a pas 150 non plus) et une salle de repro pas si secrète mais un peu moins fréquentée où on peut en général faire ses photocopies tranquille et les machines tombent moins en panne parce qu'elles sont moins utilisées, et c'est un lycée public lambda, pas Poudlard.

Ah mince, tu as trouvé la salle secrète !

Parking? Je me gare bêtement devant un collège pas simple où je corrige le brevet. Je me présente à la loge et , immédiatement on me conseille de rentrer dare-dare ma voiture pour éviter des problèmes.
Là, c 'étaient les mômes qui s'en donnaient à coeur joie.

lene75 a écrit:

Spoiler:

pour ton spoiler : privilégié socialement, mais le niveau n'est pas bon du tout. Et il est même devenu globalement mauvais entre le moment où j'y suis arrivée (2016) et aujourd'hui.

Pour le reste : je n'ai pas non plus l'impression que le futur (?) collègue ait dit qu'il avait l'intention de ne rien préparer. Il a juste dit qu'il espérait avoir plus de temps libre. Ce qui est possible, hors bien sûr l'année de stage où l'on trime comme un taré, et l'année de T1. Après, quand le rôdage commence à se faire doucement, on se dégage quand même un peu plus de temps.

Quand on est TZR ou sur plusieurs établissements ou les deux, ce n'est quand même pas gagné de se dégager du temps.
9e année, 3 nouveaux niveaux. Rien de recyclable.
Il y a deux niveaux que j'ai eu avant le changement de programme, il y a longtemps...
L'an dernier, je n'ai eu que des nouveaux niveaux aussi.

Mais personne ne t'aide en te donnant des trucs ? ça pour le coup c'est pas cool de la part des collègues... moi je propose toujours mes cours aux TZR qui débarquent.

Ça dépend. Pas cette année...
L'an dernier, je travaillais avec mes super collègues, il fallait quand même que je maîtrise pas mal de choses car j'avais de très bonnes classes (bon, cette année, j'ai moins de questions pointues. ).

Elaïna a écrit:Mais personne ne t'aide en te donnant des trucs ? ça pour le coup c'est pas cool de la part des collègues... moi je propose toujours mes cours aux TZR qui débarquent.

Tu dois être sympa toi.

Quand je pense que dans ma cité scol', personne ne m'a adressé la parole en 20 semaines (sauf quand il y a des problèmes à la photocopieuse of course )

Ha@_x : parfois, c'est effectivement ça.

Spoiler:

J'ai parcouru les dernières pages de ce fil et n'ai pas vu de post de Scalaire.

Pour ma part, je suis ingénieur et reconverti depuis seulement quelques années dans l'enseignement. Pour avoir travaillé dans le privé, régulièrement sur des journées de 9-10h d'amplitude, être resté parfois après jusqu'à 22-23h passé au travail le soir ou être revenu travailler le week-end pour finir des choses (cela sans forcément demander les heures supp' lorsque rémunéré au forfait du nombre de "journées" par an mais avec obligations de terminer les dossiers en temps et en heure...), je peux sans peine assurer que le métier d'enseignant est largement plus fatigant et prenant que mes précédents emplois.

Je pense qu'on ne s'imagine tout simplement pas la charge mentale et de travail de ce métier. C'était mon cas quand j'ai décidé de m'orienter vers ce métier (bien que faisant partie d'une famille d'enseignants!). Sans tomber dans les plus gros clichés sur le métier, je pensais alors tout de même pouvoir gagner en qualité de vie (liberté, sérénité, temps libre, intérêt) au détriment d'une perte de rémunération acceptée. En fait, je pense très sincèrement pouvoir dire que j'ai quasiment perdu sur tous les plans, et pourtant je m'estime très favorisé cette année (établissement pas trop loin et plutôt "correct", matériel correct, EDT satisfaisant, collègues sympas). Pour ma part, si j'aime beaucoup et profondément enseigner, ces quelques années me suffisent et je sais déjà que je ne resterai plus très longtemps dans l'EN. Je ne reviens pas sur beaucoup de choses évoquées dans ce fil, et si le tableau brossé par beaucoup est assez noir, je dirais que j'y souscris très largement. Quant au positif (si si il y en a   ) je dirais qu'il s'agit des bonnes relations avec quand même pas mal d'élèves, la grande satisfaction de pouvoir faire comprendre des idées, aider et faire progresser les élèves volontaires, motivés, curieux ; refaire prendre confiance ceux en difficulté mais volontaires et voir parfois certains changer radicalement d'attitude (enfin pas hyper courant) ; points positifs qui de mon point de vue ne contrebalancent pas suffisamment tout le négatif. C'est un point de vue très personnel et d'autres qui auront fait le même parcours sont peut-être très satisfaits de leur choix et épanouis dans ce métier (tant mieux pour eux!).

Pour éviter toute désillusion, il me semble tout de même indispensable de se faire une courte expérience concrète du métier, bien qu'on ne puisse probablement en percevoir tous les aspects seulement qu'après plusieurs années. Bon courage à Scalaire s'il souhaite se lancer dans cette aventure, le tout est d'avoir l'idée la plus réaliste des conditions du métier qui est loin de celle que donne la société, pour savoir vers quoi l'on s'oriente.

Je souscris en tous points à tes propos Eolyen , et ne peux effectivement que conseiller à Scalaire de se faire une idée avant de tourner définitivement la page.
Ma famille compte également des enseignants que j'avais consultés avant de me lancer dans la préparation du CAPES, mais avec le recul, je me rends compte qu'ils sont des enseignants "de la génération d'avant", et je crois que beaucoup de choses ont changé en quinze-vingt ans. D'où une profonde désillusion pour moi en arrivant dans l'éducation nationale, sur de nombreux points précédemment évoqués et malgré tous les renseignements que j'avais glanés avant de poser ma démission du privé.
J'ajoute que j'avais l'habitude depuis presque vingt ans de travailler en équipe (avec ce que cela recouvre d'avantages et d'inconvénients), et j'ai cru naïvement que cela serait également le cas dans l'enseignement avec mes collègues, ce qui s'est révélé particulièrement illusoire dans les établissements que j'ai fréquentés.
Je ne parle bien sûr que de mon expérience personnelle , mais elle semble rejoindre celle de plusieurs Neoprofs, et après tout, un forum, sert aussi à partager son expérience personnelle, sans chercher nécessairement à en faire une généralité.

Jenny a écrit:Ça dépend. Pas cette année...

Ha@_x a écrit:
Tu dois être sympa toi.

Quand je pense que dans ma cité scol', personne ne m'a adressé la parole en 20 semaines (sauf quand il y a des problèmes à la photocopieuse of course )

Non mais les gens sérieusement... moi ça ne me viendrait pas à l'idée de ne pas aller voir le nouveau pour lui proposer des cours, lui montrer les ressources du labo d'HG (mon beau labo à moi que j'ai tout réorganisé avec mes petites mains, que j'en crève de fierté) etc.
ça me dépasse qu'on snobe ou qu'on enfonce le nouveau.

Blague à part Jenny si tu as besoin de trucs et que j'ai de quoi faire tu sais où me trouver (tous mes cours depuis la réforme ne sont pas encore dactylographiés, mais pas mal quand même).

Elaïna a écrit:Non mais les gens sérieusement... moi ça ne me viendrait pas à l'idée de ne pas aller voir le nouveau pour lui proposer des cours, lui montrer les ressources du labo d'HG (mon beau labo à moi que j'ai tout réorganisé avec mes petites mains, que j'en crève de fierté) etc.
ça me dépasse qu'on snobe ou qu'on enfonce le nouveau.

Ach les beaux labos , j'en ai connu un dans une cité scol' parisienne, c'était tellement....parfait....

Spoiler:

Dans mon actuelle, je suis transparent. Je ne suis ni un nouveau, ni un professeur, ni une personne. Je suis un bloc de moyens provisoires ! S'il y a un labo j'en serai peut-être informé en juin. Mais je ne crois pas en fait.

Ce sont aussi des choses qu'il faut dire aux impétrants et aux reconvertis : attention, être TZR peut s'imposer, surtout les premières années. Et quand on commence, ça peut être franchement pénible.

Jenny a écrit:L'an dernier, je n'ai eu que des nouveaux niveaux aussi.

Bah ça, de toute façon, avec les changements de programmes et d'épreuves... J'ai eu la chance de pouvoir lisser sur deux ans parce que je suis à temps partiel : 4 nouveaux programmes + l'EMC en 2 ans. Et comme je fais tout à l'arrache c'est pas demain que je vais pouvoir refaire mes cours à l'identique

Mon rêve, ce serait de muter dans un lycée sans classes technos, pour avoir des services plus légers à tous points de vue, mais comme c'est le rêve de tout le monde, c'est pas demain que j'aurai ma mut' pour un tel lycée, et l'idée que je puisse avoir ma mut' un jour (ma précédente collègue a mis 20 ans à pouvoir muter, j'ai encore pas mal de marge...) et que mon poste saute l'année après mon arrivée me fait vraiment flipper.

Merci Elaina, c’est gentil.

Ha@_x a écrit:

Ach les beaux labos , j'en ai connu un dans une cité scol' parisienne, c'était tellement....parfait....

Spoiler:

Dans mon actuelle, je suis transparent. Je ne suis ni un nouveau, ni un professeur, ni une personne. Je suis un bloc de moyens provisoires ! S'il y a un labo j'en serai peut-être informé en juin. Mais je ne crois pas en fait.
.

Je t'ai déjà dit de venir chez nous. Mais tu fais rien qu'à pas vouloir aussi. On a un chouette labo (je vous ai parlé de mon labo ?) et les gens sont cools.

Elaïna a écrit:Je t'ai déjà dit de venir chez nous. Mais tu fais rien qu'à pas vouloir aussi. On a un chouette labo (je vous ai parlé de mon labo ?) et les gens sont cools.

Repasser le périph' ?

On a des cookies.

Et c'est pas dans le même sens... L'air est plus pur chez @Elaïna! Non, cette remarque n'a rien à voir avec l'article étonné lu ce matin mentionnant la pollution autour du plus grand incinérateur d'Île-de-France

Oui, oui l'air pur toussa, la bourgeoisie à l'Ouest, le prolétariat à l'Est, Paris/Londres, et d'autres... Versailles vs Créteil.

Je me souviens encore de mon camarade stagiaire qui me vantait les vertes prairies de l'Ouest quand j'étais en partance pour le 93.

Spoiler:

Y'a des canards devant mon lycée. Tu peux pas test.

Paleoprof a écrit:Je souscris en tous points à tes propos Eolyen , et ne peux effectivement que conseiller à Scalaire de se faire une idée avant de tourner définitivement la page.
Ma famille compte également des enseignants que j'avais consultés avant de me lancer dans la préparation du CAPES, mais avec le recul, je me rends compte qu'ils sont des enseignants "de la génération d'avant", et je crois que beaucoup de choses ont changé en quinze-vingt ans. D'où une profonde désillusion pour moi en arrivant dans l'éducation nationale, sur de nombreux points précédemment évoqués et malgré tous les renseignements que j'avais glanés avant de poser ma démission du privé.
J'ajoute que j'avais l'habitude depuis presque vingt ans de travailler en équipe (avec ce que cela recouvre d'avantages et d'inconvénients), et j'ai cru naïvement que cela serait également le cas dans l'enseignement avec mes collègues, ce qui s'est révélé particulièrement illusoire dans les établissements que j'ai fréquentés.
Je ne parle bien sûr que de mon expérience personnelle , mais elle semble rejoindre celle de plusieurs Neoprofs, et après tout, un forum, sert aussi à partager son expérience personnelle, sans chercher nécessairement à en faire une généralité.

Un peu la même chose aussi pour moi sur les enseignants de la "génération d'avant" . Après sur le travail d'équipe entre collègues, dans ma (très) courte expérience j'ai toujours eu la chance d'avoir des collègues très collaboratifs. Par contre je trouve que malgré ça, il y a une certitude "solitude" dans ce métier de se retrouver en permanence seul devant des classes avec un rapport hiérarchique (enfin en théorie parce que dans la tête des élèves...   ). Avant je travaillais souvent avec une équipe, et dans le métier de professeur je ne ressens plus (ou en tout cas beaucoup moins) ce travail d'équipe en commun même s'il peut bien être présent dans certains aspects du métier.