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Baldred
Expert spécialisé

[Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?  - Page 3 Empty Re: [Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?

par Baldred Dim 24 Juil - 19:51
Lagomorphe a écrit:
Baldred a écrit:
Ce qui revient à dire que nous pratiquons un métier qui, en dehors de quelques points administrativo-techniques, serait inévaluable ?
Le concours garantit un niveau disciplinaire certes mais une discipline évolue.

Je sais : je suis un spécialiste de ma discipline. Donc je sais qu'elle évolue, et comment elle évolue, je peux donc suivre cette évolution et m'y adapter. Par exemple quand un élément nouveau fait son apparition dans un programme. C'est d'ailleurs assez fréquent en biologie.

Donc, de deux choses l'une:
- soit on considère l'enseignant comme un imbécile incapable de trouver par lui-même les ressources permettant la mise à jour de ses connaissances, mise à jour rendue nécessaire par une évolution des programmes. Pourquoi pas, mais alors on le forme à ces évolutions avant qu'elles ne fassent leur apparition dans un programme, et on le forme sérieusement, pas à coup de grand-messe devant 3 IPR qui pérorent leur discours de la méthode mais n'apportent jamais le moindre contenu scientifique.
- soit on admet que l'enseignant dispose d'un niveau suffisant dans sa discipline pour l'enseigner et en suivre les évolutions. N'est-ce pas d'ailleurs une compétence exigible des enseignants ("Compléter et actualiser ses connaissances scientifiques" dixit Arrêté du 1er juillet 2013 relatif au référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l'éducation) ? Auquel cas, on est prié le lui fiche la paix et de mettre un terme à la perte de temps monumentale et dispendieuse qu'est le succédané actuel de "formation continue" obligatoire.

Etant donné que je n'ai jamais, dans toute ma carrière, reçu une formation sur une évolution du programme avant de devoir l'enseigner, je considère que l'Etat-employeur a opté pour la seconde option. Et qu'il reconnaît ma capacité à identifier mes besoins et à m'auto-former. Ce en quoi il a raison. Si je venais à penser autrement - ce n'est pas exclu, l'âge ne joue pas en faveur de mon adaptabilité - je suis assez grand pour solliciter moi-même une formation. D'ailleurs un dispositif ad hoc existe (les ANT).

Baldred a écrit:Dire que la pratique pédagogique est inévaluable, sans dire d'où elle sort, me paraît assez contestable, mais tu as raison, on manque de critères pour l'évaluer.
La relativité de l'évaluation au prétexte que l'institution recrute des personnels sans compétences validées est habile mais n'autorise pas la généralisation que tu fais.
La formation continue, dont on peut critiquer selon les cas la forme et le fond n'en reste pas moins une nécessité professionnelle sauf à penser que nous sommes  tous des " enseignants réflexifs" parfaits, ce dont je doute, à commencer par moi-même.

Je pense le contraire: je n'ai jamais rencontré "d'enseignant non réflexif". Evidemment pas parfaits dans ce domaine, aucun professionnel ne l'est, et aucune formation ne saurait le rendre parfait. Tous mes collègues, tous, réfléchissent à leurs pratiques, se renseignent sur les contenus nouveaux, cherchent à surmonter telle ou telle difficulté. Le plus souvent, ils y parviennent grâce aux discussions informelles entre pairs. Que certains ressentent le besoin de trouver de l'aide sous la forme d'une formation continue institutionnalisée, soit, je ne milite pas pour son anéantissement. Par contre, dès l'instant où elle est infligée à un professeur non volontaire, la formation continue devient à mon sens une négation de l'intelligence individuelle et collective des enseignants. Donc une insulte à la profession. Surtout dans sa forme actuelle, dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle laisse à désirer.

Les occasions où une information destinée à tous les enseignants d'une discipline est nécessaire sont rares : de mon point de vue, cela se résume à l'introduction de nouvelles modalités d'évaluation dans le cadre d'un examen national. Et encore, si les textes étaient carrés et les barèmes clairs, un PDF écrit avec intelligence devrait largement suffire. Là où un powerpoint et un discours conçus avec les pieds échoue.  

Baldred a écrit:L'inspection/visite/évaluation n'en pose pas moins problème, à commencer par le mot pour le dire, alors le contenu...
Mais penser que nous, évaluateurs, serions par concours, essence ou métier inévaluables ne me paraît pas plus juste que les évaluations que nous subissons.

Disons très difficilement évaluables. Et notre évaluation, quelle qu'en soient les principes et la forme, est bien trop facilement polluée par l'idéologie. Nous n'avons pas tous la même conception de notre métier, nombre de discussions sur ce forum en témoignent, et je ne vois pas au nom de quoi celle d'un individu (même pas enseignant à temps partiel) aurait, en dehors de tout texte réglementaire limpide, plus de valeur que la mienne. Dès lors, à part évaluer objectivement les quelques points techniques qui peuvent l'être, je ne vois pas l'intérêt de l'évaluation des enseignants telle qu'elle est pratiquée. Que ce soit en mode PPCR ou selon l'ancien système. Qu'à la limite on en conserve un simulacre - on ne sait jamais, un échange avec un IPR peut aussi apporter quelque chose de positif - mais qu'on déconnecte cette évaluation de toute promotion. Ledit échange n'en sera que d'autant plus détendu, plus franc et plus productif qu'il n'a pas d'enjeu financier.

Nous divergeons sur bien des points mais je suis tout à fait d'accord sur ce que j'ai graissé. Effectivement, l'ai souligné dans les messages précédents, la superposition/confusion de l'évaluation et de la promotion dévalorise irrémédiablement l'exercice. Et donc oui, comme tu le dis, l'évaluation telle qu'elle est pratiquée n'a aucun intérêt, elle est même contre productive.
Ce qui ne conduit pas à la conclusion que le métier n'est pas évaluable. D'où ma question de départ sur ce qui serait évaluable plutôt que par qui.

Nous sommes certes des spécialistes de notre discipline, et tu suggères d'abord que ce niveau garantit un bon enseignement, qu'il suffirait d'une mise à niveau scientifique, d'une autoformation évidente pour pouvoir convenablement l'enseigner. Je ne sais pas quel est ton contexte d'enseignement, mais dans mon cas : en Lettres en collège, être un spécialiste pointu ne présage en rien d'être capable de correctement enseigner ma matière.

En formation, je travaille avec des profs qui doutent de tout : de leur légitimité disciplinaire, de leur capacité à enseigner, de leurs méthodes et pratiques, et toujours à tort ( et je ne parle pas des injonctions contradictoires, du manque de moyens, de la dévalorisation du métier et de la maltraitance institutionnelle).  La réflexivité ça conduit aussi au doute. On ne peut pas trop simplement confondre les formations propagandes avec la formation professionnelle qui permet justement cette réflexion entre pairs. Le constat est qu'elle est très rarement spontanée, suppose du temps, et... des pairs, tu as de la chance si ces conditions sont remplies, mais ce n'est pas si courant.
Il me semble que si on réfléchit à ce qui serait évaluable, on ne peut réduire le métier à nos connaissances ( ce qui finalement serait assez simple) sans s'intéresser à leur transmission. Et c'est justement là que ça se complique.
Matteo
Matteo
Niveau 10

[Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?  - Page 3 Empty Re: [Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?

par Matteo Dim 24 Juil - 19:55
LadyOlenna a écrit:
Ramanujan974 a écrit:
Baldred a écrit:Les CDE sont pour beaucoup d'anciens profs qui ne méritent pas ce genre de simplification


Le prof qui voit la charge de travail des perdirs sans cesse en augmentation va peut-être rester prof et ne pas vouloir devenir perdir, sauf s'il y trouve son compte (au sens propre et/ou figuré)
Je crois aussi qu'il y aura de plus en plus de perdirs qui ne viennent pas de l'EN, voire pas de la fonction publique. Il y a peu de chances qu'ils arrivent là sans raisons (financière, entre autres)
Sur ce dernier point, je pense que si on compare la rémunération d'une personne qui bosse dans une boîte privée, qui serait responsable au quotidien de la sécurité de plus de 600 personnes, qui serait DRH et preneur de décisions, avec celle d'un perdir, même en fin de carrière catégorie 4ex, je doute que cela fasse venir beaucoup de monde.
Ce qui est surprenant c'est qu'il n'y ait pas plus de mouvement dans l'autre sens. Après le COVID une perdir de ma famille a eu un gros sentiment de lassitude liée à la gestion de la crise par les autorités et a voulu partir. Elle est restée, persuadée qu'elle ne valait rien professionnellement. Je trouve ça absurde, ça doit forcément intéresser le privé des gens qui ont géré des aussi grosses structures que des lycées.
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mgb35
Érudit

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par mgb35 Dim 24 Juil - 21:19
Matteo a écrit:
LadyOlenna a écrit:
Ramanujan974 a écrit:
Baldred a écrit:Les CDE sont pour beaucoup d'anciens profs qui ne méritent pas ce genre de simplification


Le prof qui voit la charge de travail des perdirs sans cesse en augmentation va peut-être rester prof et ne pas vouloir devenir perdir, sauf s'il y trouve son compte (au sens propre et/ou figuré)
Je crois aussi qu'il y aura de plus en plus de perdirs qui ne viennent pas de l'EN, voire pas de la fonction publique. Il y a peu de chances qu'ils arrivent là sans raisons (financière, entre autres)
Sur ce dernier point, je pense que si on compare la rémunération d'une personne qui bosse dans une boîte privée, qui serait responsable au quotidien de la sécurité de plus de 600 personnes, qui serait DRH et preneur de décisions, avec celle d'un perdir, même en fin de carrière catégorie 4ex, je doute que cela fasse venir beaucoup de monde.
Ce qui est surprenant c'est qu'il n'y ait pas plus de mouvement dans l'autre sens. Après le COVID une perdir de ma famille a eu un gros sentiment de lassitude liée à la gestion de la crise par les autorités et a voulu partir. Elle est restée, persuadée qu'elle ne valait rien professionnellement. Je trouve ça absurde, ça doit forcément intéresser le privé des gens qui ont géré des aussi grosses structures que des lycées.
Si tu quittes le public après 20 ans d'exercice, tu y perds énormément en retraite. Il fait vraiment que le nouveau salaire soit important pour compenser.
nc33
nc33
Niveau 10

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par nc33 Lun 25 Juil - 7:56
maldoror1 a écrit:
Une passante a écrit:
Jenny a écrit:
Une passante a écrit:Dans mon lycée, ce sont des enseignants (rémunérés en IMP) qui ont la charge du scan des copies. En ce qui concerne l'organisation des examens, j'ai au contraire l'impression que cela a un peu allégé le travail des CDE (mais je peux bien évidemment me tromper).

Les EDT se sont complexifiés avec les spés.
Pour les examens, ça a l’air lourd : entre le contrôle continu et l’explosion des contestations / des élèves sans moyenne représentative, beaucoup d’oraux, des outils qui plantent, la numérisation des copies…


La numérisation des copies, encore une fois, ce n'est pas le CDE qui s'en charge.

Attention, je ne nie pas du tout la charge du travail des CDE en lycée, mais je ne perçois pas l'alourdissement induit par la réforme.

Je me permets de réagir à cette phrase car j'ai justement écrit le contraire dans mon message précédant le tien. Dans mon lycée, ce sont les CDE, aidées par leurs secrétaires, qui ont scanné les copies d'examen.

Par ailleurs, entièrement d'accord avec tout ce qu'écrit Lagomorphe.
Les CDE n'ont pas spécialement à scanner les copies eux-même : ils peuvent mettre en place un secrétariat d'examen dans leur établissement et rémunérer les volontaires en leur gardant de côté IMP ou HSE (ce qui implique de ne pas en distribuer à d'autres personnes, certes).
Une passante
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Esprit éclairé

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par Une passante Lun 25 Juil - 8:26
nc33 a écrit:
maldoror1 a écrit:
Une passante a écrit:
Jenny a écrit:

Les EDT se sont complexifiés avec les spés.
Pour les examens, ça a l’air lourd : entre le contrôle continu et l’explosion des contestations / des élèves sans moyenne représentative, beaucoup d’oraux, des outils qui plantent, la numérisation des copies…


La numérisation des copies, encore une fois, ce n'est pas le CDE qui s'en charge.

Attention, je ne nie pas du tout la charge du travail des CDE en lycée, mais je ne perçois pas l'alourdissement induit par la réforme.

Je me permets de réagir à cette phrase car j'ai justement écrit le contraire dans mon message précédant le tien. Dans mon lycée, ce sont les CDE, aidées par leurs secrétaires, qui ont scanné les copies d'examen.

Par ailleurs, entièrement d'accord avec tout ce qu'écrit Lagomorphe.
Les CDE n'ont pas spécialement à scanner les copies eux-même : ils peuvent mettre en place un secrétariat d'examen dans leur établissement et rémunérer les volontaires en leur gardant de côté IMP ou HSE (ce qui implique de ne pas en distribuer à d'autres personnes, certes).

Secrétariat d'examen qui a été ainsi mis en place dans mon établissement.
Cela ne revient pas à dire que tous les CDE le font, ou ne le font pas, ils ont "simplement" en charge l'organisation des examens.
Je persiste donc à ne pas voir ce que la réforme du lycée a ajouté comme travail pour eux hormis quelques éléments ponctuels (comme les EDT). Mais je suis sans doute aigrie par la charge de travail énorme que cette réforme constitue pour les professeurs de Lettres.
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Cath
Enchanteur

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par Cath Lun 25 Juil - 8:28
J'ajouterai quand même (et je n'ai aucune rancœur contre mes cde, j'ai toujours de bonnes relations avec eux) que si leur charge de travail s'est alourdie, leur salaire a suivi, ce qui n'est pas le cas de celui des enseignants.
Hermione0908
Hermione0908
Modérateur

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par Hermione0908 Lun 25 Juil - 8:33
Jenny a écrit:
Caspar a écrit:La DEC délègue de plus en plus aux cde je crois: convocations et même étiquettes pour les tables des candidats.

Et trouver des examinateurs de secours, j’ai l’impression.

Vécu en direct cette année : absence de certains correcteurs au brevet. Contactée, la DEC a déclaré qu'elle n'appellerait pas de réservistes et a laissé la CDE se débrouiller pour pallier le manque. Système D activé, il a été demandé aux collègues présents s'ils avaient le numéro de collègues réservistes disponibles et c'est la CDE qui a dû les contacter elle-même.

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Pour en savoir plus, c'est par ici : https://www.neoprofs.org/t48247-topics-en-acces-restreint-forum-accessible-uniquement-sur-demande-edition-2021
henriette
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[Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?  - Page 3 Empty Re: [Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?

par henriette Lun 25 Juil - 8:37
Hermione0908 a écrit:
Jenny a écrit:
Caspar a écrit:La DEC délègue de plus en plus aux cde je crois: convocations et même étiquettes pour les tables des candidats.

Et trouver des examinateurs de secours, j’ai l’impression.

Vécu en direct cette année : absence de certains correcteurs au brevet. Contactée, la DEC a déclaré qu'elle n'appellerait pas de réservistes et a laissé la CDE se débrouiller pour pallier le manque. Système D activé, il a été demandé aux collègues présents s'ils avaient le numéro de collègues réservistes disponibles et c'est la CDE qui a dû les contacter elle-même.
Vécu exactement la même chose dans mon académie. Des collègues même pas réservistes ont été contactés par leur propre CDE pour aller remplacer au pied levé un collègue correcteur de leur établissement positif à la Covid.

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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
Jenny
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Médiateur

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par Jenny Lun 25 Juil - 8:45
Idem dans la mienne (avec réorganisation des jurys pour ne pas faire passer nos élèves).


Dernière édition par Jenny le Lun 25 Juil - 8:45, édité 1 fois
Thalie
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Grand sage

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par Thalie Lun 25 Juil - 8:45
Ouidans notre académie le rectorat a envoyé un message aux chefs la veille des corrections du brevet pour convoquer des remplaçants.
Pour ma part, cette année pour la première fois j'ai été convoquée la veille du brevet pour préparer les salles car nombreux agents en arrêt m'a t-on dit. Cela nous a pris  trois quart d'heure pour échanger tous les bureaux doubles contre des bureaux simples, coller les étiquettes et préparer le bureau du prof. Voilà où nous en sommes...
LadyOlenna
LadyOlenna
Modérateur

[Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?  - Page 3 Empty Re: [Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?

par LadyOlenna Lun 25 Juil - 10:58
Je réagis à quelques posts que j'ai lus en diagonale ce matin : pour les EDT en lycée, certes ce n'est qu'une fois dans l'année, mais j'ai des collègues proviseurs adjoints qui sont encore dessus à l'heure où j'écris ce message. Avant la réforme, personne n'était encore sur les EDT fin juillet... Concernant le scan des copies sur Santorin, là aussi je connais des proviseurs adjoints qui y sont restés jusqu'à 21h certains soirs. Ils doivent sûrement être trop cons consciencieux pour ne pas avoir laissé les professeurs de secrétariat d'examen se débrouiller tout seuls, et rentrer tranquillou dans leur logement de fonction. On peut isoler et nier ces deux seuls éléments pour ne pas admettre l'accroissement de la charge de travail des perdirs : c'est faire fi des autres exemples que j'ai cités (le PIAL, Ev@lang, le LPI, j'ai oublié aussi annexe de l'ARS depuis deux ans). Pour le PIAL, je me retrouve à devoir gérer 25 AESH, une dizaine d'écoles, 60 élèves MDPH que je ne connais absolument pas : il faut affecter les AESH, remanier les appariements régulièrement en cours d'année au gré des nouvelles notifications qui tombent (on est à moyens constants en AESH), appeler les AESH qui pleurent littéralement au téléphone parce qu'elles ne comprennent pas pourquoi elles ne peuvent plus suivre tel élève qu'elles accompagnent depuis trois ans, ou parce qu'avec le prix de l'essence et leur salaire de misère elles ne pourront pas se rendre dans une école distante de 20 kilomètres (alors que mon rôle est de les y obliger, ça me débecte : c'est d'ailleurs pour cela que j'ai renoncé à cette mission pour la rentrée prochaine), recevoir au téléphone les parents qui me hurlent dessus (légitimement !) car leur enfant qui était accompagné pour 15h n'en a plus que 5, faire passer les entretiens d'évaluation aux AESH qui sont dans le second degré...

Ceci dit, comme je l'ai dit hier dans un post qui semble passé inaperçu, il ne s'agit pas d'opposer l'accroissement de la charge de travail des perdirs et celle des professeurs : bien sûr que celle des professeurs s'est considérablement accrue ces derniers temps, je suis bien placée pour le savoir et ne cherche pas à l'amoindrir. Ce que j'ai souligné, c'est que cet empilement des missions concerne tout le monde à l'EN, y compris les secrétaires, les infirmiers, les CPE et les AED.

Quant au salaire des perdirs revus en conséquence, là encore il s'agit de "quelques uns" (c'est le même principe que quand on annonce que les professeurs vont être augmentés). Mon salaire est le même qu'il y a trois ans (je passe un échelon en juillet de cette année, avancement normal et pas lié à une quelconque reconnaissance), je n'ai pas touché la moindre prime depuis le début de ma carrière, et lors de mon entretien d'évaluation cette année le Dasen m'a expliqué qu'il réservait les "excellent" aux chefs, et pas aux adjoints (non que j'estime mériter "excellent", juste pour expliquer que c'est comme le PPCR pour les professeurs).

Donc, puisque c'est là où je voulais en venir, je ne suis pas convaincue que la perspective d'un entretien annuel avec chaque professeur (et à terme le recrutement de ceux-ci, puisque c'est ce qui se profile), par le chef d'établissement fasse sauter de joie beaucoup d'entre nous.
maldoror1
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par maldoror1 Lun 25 Juil - 11:04
Moralité, nous sommes vraiment tous dans la mouise, un peu plus chaque année...

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" Le monde a commencé sans l'homme et finira sans lui". Lévi-Strauss
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Enaeco
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par Enaeco Lun 25 Juil - 11:09
Dans certains gros établissements, ça va représenter environ 1 entretien par jour [Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?  - Page 3 437980826
User17557
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par User17557 Lun 25 Juil - 11:40
Enaeco a écrit:Dans certains gros établissements, ça va représenter environ 1 entretien par jour [Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?  - Page 3 437980826

Ou plus... 280 profs dans l'établissement où j'étais cette année. Si on retire les week-ends, il y a 5 x 52 = 260 jours par an. Si on retire les vacances et les jours fériés...
A Tuin
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par A Tuin Lun 25 Juil - 11:41
Enaeco a écrit:Dans certains gros établissements, ça va représenter environ 1 entretien par jour [Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?  - Page 3 437980826
Les chefs délègueront aux adjoints....
valle
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par valle Lun 25 Juil - 11:45
A Tuin a écrit:
Enaeco a écrit:Dans certains gros établissements, ça va représenter environ 1 entretien par jour [Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?  - Page 3 437980826
Les chefs délègueront aux adjoints....
Ou à un collègue choisi avec l'accord de l'inspection (qui conservera ainsi son pouvoir).
Prezbo
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par Prezbo Lun 25 Juil - 12:11
Caspar a écrit:La DEC délègue de plus en plus aux cde je crois: convocations et même étiquettes pour les tables des candidats.

Oui, ça m'a été confirmé par mon adjointe, une dame par ailleurs très bosseuse, efficace et réactive.

Sérieusement, je ne comprends pas comment on peut nier que le "nouveau bac" et la réforme du lycée se sont traduits par une augmentation de la charge de travail  des CDE. Quand à mettre en place un secrétariat des examens, c'est gentil de le conseiller mais ça ne se fait pas sans travail d'organisation, et ensuite cela ne fait que retransmettre le travail sur le niveau d'en-dessous, les enseignants, qui n'ont peuvent plus non plus, sachant qu'on n'a que quelques fractions D'IMP à leur distribuer et que les HSE ne permettent normalement pas de rémunérer ce genre de tâches.  

Et je pense que c'était très exactement un des objectifs cachés de ce nouveau bac "plus juste, plus simplifié" : sous couvert d'autonomie, faire assurer par les établissement des tâches qui étaient auparavant assurées par les services rectororaux.
Laotzi
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par Laotzi Lun 25 Juil - 12:50
Bien entendu que la réforme du bac (et du lycée) a entraîné une augmentation de la charge de travail des CDE. Mais comme Ruthven le rappelait, leur syndicat ultra majoritaire, le SNPDEN-UNSA, a toujours poussé en faveur de la réforme du lycée, en faveur de la réforme du bac etc, a toujours moqué les luttes enseignantes contre cette réforme, n'a pas tenu compte des mises en garde qui étaient faites. Le SNPDEN croyait se débarrasser du bac totalement (ils ont eu la peau des E3C, ce qui n'était pas difficile tant c'était mal pensé), poussait en faveu de la numérisation sans anticiper que ça leur retomberait dessus. Ensuite, évidemment, ils sont les premiers à râler contre le SIEC (ce qui fait consensus tant cette immense administration est dysfonctionnelle).

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Une passante
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par Une passante Lun 25 Juil - 13:09
Prezbo a écrit:
Caspar a écrit:La DEC délègue de plus en plus aux cde je crois: convocations et même étiquettes pour les tables des candidats.

Oui, ça m'a été confirmé par mon adjointe, une dame par ailleurs très bosseuse, efficace et réactive.

Sérieusement, je ne comprends pas comment on peut nier que le "nouveau bac" et la réforme du lycée se sont traduits par une augmentation de la charge de travail  des CDE. Quand à mettre en place un secrétariat des examens, c'est gentil de le conseiller mais ça ne se fait pas sans travail d'organisation, et ensuite cela ne fait que retransmettre le travail sur le niveau d'en-dessous, les enseignants, qui n'ont peuvent plus non plus, sachant qu'on n'a que quelques fractions D'IMP à leur distribuer et que les HSE ne permettent normalement pas de rémunérer ce genre de tâches.  

Et je pense que c'était très exactement un des objectifs cachés de ce nouveau bac "plus juste, plus simplifié" : sous couvert d'autonomie, faire assurer par les établissement des tâches qui étaient auparavant assurées par les services rectororaux.

je ne le nie pas, je demande à ce qu'on me l'explique ! parce que de là où je suis, simple professeur noyé sous la surcharge de travail, je ne vois pas bien en quoi consiste cette augmentation.
Je vois bien les adjoints galérer pour les EDT au début de l'été, mais pour l'organisation des examens, ce ne sont pas les CDE que je vois en peine (mais les collègues du secrétariat des examens, l'adjoint, les secrétaires)
pseudo-intello
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Sage

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par pseudo-intello Mar 26 Juil - 0:14
Si ce ne sont plus pes IPR qui nous évaluent, ça veut dire qu'on peut les remettre devant des classes, alors ? Chic, chic, chic ! abi [Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?  - Page 3 437980826 yesyes yesyes yesyes

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Zybulka
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[Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?  - Page 3 Empty Re: [Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?

par Zybulka Mar 26 Juil - 7:17
Sisyphe a écrit:Tivinou, voyons ! Un bon professeur-référent évalue ses collègues sans demander à être payé ; il a choisi ce métier-si-différent-des-autres parce qu'il aime que sa vie ait du sens. Fliquer aider ses collègues est un moyen d'élargir la mission.
Very Happy

Enaeco a écrit:
Tangleding a écrit:Mais la cour des comptes se contrefout manifestement de l'aspect didactique quand il s'agit de l'enseignement.
On peut prêter toutes les mauvaises intentions qu'on veut mais n'est-ce pas justement sur ce point précis que la Cour des Comptes dit vouloir intervenir ?
Leur retirer cette mission d'évaluation pour leur dégager du temps pour conseiller et suivre.
C'est l'intention affichée, mais j'avoue avoir du mal à y croire. Globalement, ces dernières années, on a plutôt assisté à un glissement (avec prime conséquente pour garantir la "loyauté") des missions de l'inspection vers un flicage généralisé, sous deux formes essentiellement :
- comme le soulignait une personne ci-dessous (je ne sais plus qui, pardon), au plan individuel, un "accompagnement" qui s'apparente à une mise au pas des collègues qui ne suivent pas assez le droit chemin.
- au plan collectif, un recadrage officiel des équipes au sein des établissements (soit de l'ensemble de l'équipe pédagogique, soit des profs d'une discipline), façon rappel à la loi, pour garantir l'obéissance du petit personnel.

Derrière les belles paroles sur un meilleur suivi des profs, je pense que c'est ça qui est attendu en réalité. Autant dire que ça ne me fait pas rêver...

G'z a écrit:La cour des comptes fait ici des recommandations. C'est son rôle premier.
Je dirais que le rôle premier de la cour des comptes, c'est surtout de casser les services publics d'économiser du fric. Partant de là, leurs recommandations ne peuvent être que nulles et non avenues à mes yeux.

Baldred a écrit:Ce qui revient à dire que nous pratiquons un métier qui, en dehors de quelques points administrativo-techniques, serait inévaluable ?
Inévaluable, je n'en sais rien, mais je trouve que ça vaudrait la peine de s'interroger sur la pertinence et l'intérêt de l'évaluation : qu'est-ce que cela peut apporter ? Quel est l'objectif, à part managérial : clairement, l'inspection, dans son ancienne version ou dans la nouvelle, a toujours eu pour objectif de mettre la pression sur les collègues, non pour mieux enseigner, mais pour mieux obéir, il n'est qu'à voir le nombre de collègues qui chaque année refusent de participer à des mouvements de lutte (qu'il s'agisse de participer à un refus collectif de la fonction de PP ou même à une simple grève nationale) "parce que tu comprends, cette année j'ai mon ppcr".

Et au plan pédagogique, je ne vois pas ce que ça peut apporter. Pourtant, beaucoup de profs ont envie de progresser dans tel ou tel domaine où on se sent moins à l'aise : en se formant, en échangeant avec nos collègues pour analyser nos pratiques, en demandant à quelqu'un de venir nous observer en classe pour avoir un retour... C'est une vraie envie de la plupart des profs, je pense, mais à condition que ça soit réellement utile, demandé par la personne concernée, mené par des personnes qui ont une réelle expertise dans le domaine, et que du temps soit dégagé pour ça. Là, je pense que l'on pourrait réellement s'améliorer (que ce soit sur la façon de mener une séance de rédaction, sur la gestion de classe, sur l'accompagnement des élèves en décrochage...). Mais le fait de subir une évaluation n'a jamais fait progresser (y a qu'à voir nos élèves...).

Cela dit, je suis assez curieuse de voir les remontées de notes des profs suite à l'évaluation généralisée par les cde, pour péréquationner les moyennes et compenser la sévérité de certaines évaluations Very Happy

Pour celles et ceux que le sujet de l'évaluation (des profs, des élèves, et de tout en général parce que c'est clairement une mode de tout évaluer, de la propreté des toilettes sur l'autoroute à la qualité du travail de ton livreur amazon...) intéresse, un dossier super intéressant de la revue N'autre école sur l'évaluation :
https://fr.calameo.com/read/000062740500f53ea3e80

LadyOlenna a écrit:L'accumulation des missions qui rend le travail intenable touche tout le monde à l'EN : professeurs, perdirs, secrétaires, infirmiers, CPE et AED... tout le monde est perdant.
On peut donc en déduire que la cour des comptes a bien bossé !
epekeina.tes.ousias
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[Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?  - Page 3 Empty Re: [Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?

par epekeina.tes.ousias Mar 26 Juil - 8:34
Zybulka a écrit:
Inévaluable, je n'en sais rien, mais je trouve que ça vaudrait la peine de s'interroger sur la pertinence et l'intérêt de l'évaluation : qu'est-ce que cela peut apporter ? Quel est l'objectif, à part managérial : clairement, l'inspection, dans son ancienne version ou dans la nouvelle, a toujours eu pour objectif de mettre la pression sur les collègues, non pour mieux enseigner, mais pour mieux obéir […]

Et en réalité, il y a peut-être derrière cela une autre question. L'inspection que j'ai connue (dans ma matière) au début des années 80 était bien différente, en ce qu'elle détenait une forme d'autonomie dans ses réquisits, ses exigences — mais également dans les possibilités qui étaient les siennes de prendre la défense des profs.
Je constate qu'actuellement, la verticalité du pouvoir éducatif s'est considérablement renforcée, au détriment des corps d'inspection qui sont de plus en plus inféodés au pouvoir exécutif: il s'agit d'imposer des méthodes et des finalités d'ordre politique — et non pas de propager des pédagogies et des méthodes dont l'efficacité serait, sinon démontrable, du moins établies de façon réfléchie. De ce point de vue, on devrait s'interroger sur la possibilité qu'il puisse exister des “vérités gouvernementales” en matière d'éducation, ce qui fait le corollaire de ce que j'appelle la verticalité du pouvoir. La quasi totalité des thèmes éducatifs — compétences, inclusion, égalité entre garçons et filles, etc. — est en réalité issue de programmes imposés par le ministère de l'EN (et dont le provenance est européenne). Cela ne signifie pas nécessairement leur fausseté, mais cela implique qu'il s'agit de normes imposées et de prescriptions dont la force ne laisse guère d'autonomie aux profs.

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Si tu vales valeo. Wink
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Ishkar
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[Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?  - Page 3 Empty Re: [Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?

par Ishkar Mar 26 Juil - 8:49
Concernant la pertinence de l'évaluation, elle me semble très faible dans le cadre de "Une visite une fois tous les 3 ans" et même une fois par an. Je pense qu'il est extrêmement chronophage mais relativement pertinent de faire, comme un tuteur de stage, des visites assez régulières. Si tu regardes le boulot d'un prof toutes les 2/3 semaines, l'évolution de sa séquence, de son rapport aux élèves, de l'appropriation de ceux-ci, etc., là, tu peux avoir une vision à peu près objective de la qualité du travail.

Si ce n'est pas autant régulier, l'évaluation consistera principalement à essayer de rentrer dans les cases demandées en modifiant un peu nos pratiques d'enseignement pour le jour J, et basta. Ce qui n'est pas bien compliqué à faire en pratique, puisque les élèves en général joue le jeu.

Pour rebondir sur ce que je dis, rien que la question de gestion de classe : inspecté tous les 3 ans, tu sais que même une classe un peu chiante va probablement se tenir correctement. Est-ce qu'en retour, on pourra être évalué et conseillé de manière pertinente sur la gestion de classe ? Non. Si on avait une visite une fois par mois, ça serait autre chose.

Je ne sais pas ce qui se fait ailleurs en Europe, mais ce que j'ai toujours trouvé frappant, c'est l'absence quasiment totale d'aide et d'observation du moment que, de l'extérieur, on entre à peu près dans les bonnes cases. Tu peux très bien faire n'importe quoi dans ton boulot, être au contraire extrêmement compétent, ou encore en perdition totale à ne pas trouver de solution, si tu ne sollicites personne, on ne viendra ni t'évaluer, ni te conseiller. Je ne dis pas que c'est toujours négatif, je précise, car ça peut vite devenir du flicage. Mais c'est assez paradoxal de me dire que j'ai déjà bossé avec une collègue de lettres qui faisait réellement tout un cours sur Mario Kart et qui était notoirement connue comme incompétente en se foutant de son boulot (en arrêt très souvent également), tandis que j'ai déjà vu des collègues très investis avoir droit à des inspections assez mitigées car eux n'entraient pas totalement dans ce qui était attendu.
Jenny
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[Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?  - Page 3 Empty Re: [Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?

par Jenny Mar 26 Juil - 8:52
Ishkar a écrit:Pour rebondir sur ce que je dis, rien que la question de gestion de classe : inspecté tous les 3 ans, tu sais que même une classe un peu chiante va probablement se tenir correctement.

Pas forcément. [Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?  - Page 3 1665347707 Il y a des classes moins sympas que d'autres.

Une inspection tous les mois, c'est infaisable. Tu imagines le nombre d'inspecteurs qu'il faudrait ?
Matteo
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[Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?  - Page 3 Empty Re: [Café pédagogique] Qui évaluera les enseignants demain ?

par Matteo Mar 26 Juil - 8:52
Je connais plusieurs stagiaires qui faisaient aussi des séquences Potemkine quand leurs tuteurs étaient dans la posture inspection de proximité que conseil de terrain, aucune chance que cela fonctionne. Mais tu as raison qu'on se dirige vers ça.
Zybulka
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par Zybulka Mar 26 Juil - 8:55
epekeina.tes.ousias a écrit:Cela ne signifie pas nécessairement leur fausseté, mais cela implique qu'il s'agit de normes imposées et de prescriptions dont la force ne laisse guère d'autonomie aux profs.
Je pense que c'est aussi lié à une transformation souterraine mais bien réelle de notre métier (et je n'ai pas envie d'être à horizon 10 ans quand ça aura abouti...) : le fait d'automatiser le travail d'enseignement sous forme de cases à cocher, de procédures à accomplir, de normes à remplir, d'items à valider, a pour but de rendre le métier accessible au premier jobdateur venu. Plus d'autonomie, plus de réflexion, plus d'analyse, plus de conception : c'est plus facile de recruter de simples exécutants... Et je pense effectivement que les ipr auront toute leur part à jouer dans cette évolution...
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