Comment gérer le retour en classe après quatre mois d'absence sans remplaçant?

Bonjour à tous,

J'ai eu beau fouiller le forum, je n'ai pas trouvé de réponse à mes interrogations. Peut-être, pourrez-vous m'éclairer.

Enseignant une des spécialités du bac, je serai absente sur toute la période de septembre à décembre inclus (retour prévu en janvier). Or, il s'avère que je ne serai pas remplacée (confirmation de mon CDE. Il manque, par ailleurs, 3 enseignants de ma discipline dans mon équipe pour cette rentrée).

Mon retour en janvier semble ainsi s'annoncer très chargé. Il me faudra, en effet, dérouler tout le programme de l'année sur moins de 3 mois (bien que les dates n'aient pas encore été arrêtées par notre ministère). J'appréhende beaucoup cette période et suis à la recherche de conseils sur la manière d'adapter mes cours. J'ai déjà quelques idées mais je suis à l'écoute de vos expériences et suggestions.

Je m'interroge notamment concernant l'utilité de fournir des supports de cours et d'exercices sur ma période d'absence sachant que mes élèves travaillent très peu en autonomie et que cela me demandera à l'inverse un certain investissement (alors même que je serai en arrêt).

Un grand merci par avance.

Tu n’es pas responsable de ce que devient l’Education nationale. Ce n’est pas de ta faute si les élèves n’ont pas cours. Par conséquent, tu ne travailleras pas durant ton arrêt (c’est d’ailleurs interdit) et tu ne feras pas tout le programme en trois mois puisque c’est impossible.

Si les parents râlent suffisamment, une solution sera peut-être trouvée. En tout cas, tout à fait d'accord avec Provence : tu n'y peux rien et tu n'as pas à pallier les manquements de l'EN.

Effectivement’ pas de travail pendant un arrêt. J’ai souvent lu ici que c’était illégal. Pour la mobilisation des parents, je n’y crois pas trop. Mon fils, en terminale, n’a pas eu cours de spécialité de mi_ janvier à la fin de l’année. Même chose dans mon lycée. Dans certaines matières en tension, il n’y a plus personne.. on a beau solliciter la direction, cela ne change rien. Quelques heures en interne quand les collègues le peuvent.

Si tes élèves disposent d'un manuel, tu peux conseiller de lire tel ou tel chapitre (voir l'ordre de lecture), ou fournir une bibliographie indicative (avec quelques titres) en indiquant qu'ils peuvent commencer à travailler en autonomie jusqu'à ta reprise mais en aucun cas tu dois travailler pour palier l'incapacité de l'institution.
Préparer des supports que tu ne sais pas s'ils seront lus...

Quand l'EN paiera mieux et offira à ses employés de meilleures conditions de travail, le problème des profs absents sera peut-être réglé (puisqu'il ne le sera pas par le pacte). En attendant personne ne devrait travailler pendant un arrêt ni se mettre la pression pour terminer les programmes alors que le temps de cours sera réduit des 2/3. @FicusLyrata Tu n'es responsable de rien : ni pendant ton arrêt (n'oublie pas le jour de carence, la suppression des primes et des remboursements trajets domicile - lieu d'exercice : voir ton salaire ainsi amputé devrait t'aider à comprendre pourquoil, non définitivement il ne faut pas travailler en arrêt) ni après. Bon courage pour le reste !

Je suis d'accord avec les autres : tu es en arrêt, tu ne travailles pas !
La solution de @piesco me semble être un point de départ intéressant : tu peux poser quelques bases avant ton arrêt et donner une liste de travail à faire pendant ton absence, en basant ça au maximum sur du déjà existant, histoire de ne pas de surcharger. Cela aura également l'avantage que si quelque chose se débloquait en cours de route pour un remplacement, les lignes directrices seraient déjà là.
Pour ce qui est de ton retour, il faudra aller à l'essentiel. Demande-toi ce qui est vraiment important pour tes élèves en vue de ce qui les attend. C'est stressant mais parfois assez instructif à faire pour se rendre compte de l'essentiel. (J'ai une fois repris des cours de bac en cours du soir dans une classe dont l'enseignant avait été absent longtemps, j'ai dû tout traiter en express, par exemple environ 4 heures pour traiter Les Liaisons dangereuses...)

Surtout pas de fiches et support. Si tu es absente aussi longtemps c'est qu'il y a une bonne raison donc repose-toi: tes élèves vont survivre et le monde va continuer à tourner.

Je vous remercie pour vos retours. J'ai, évidemment, parfaitement conscience du fait que je ne sois pas responsable de cette situation et que travailler durant un congé soit illégal.

Je recherche seulement des pistes pour adoucir cette période durant laquelle, quoi qu'il en soit et malgré toute ma bonne volonté de prise de distance, les élèves seront stressés et feront peser une grosse pression. D'autant plus qu'ils sont déjà, en temps normal, très demandeurs et difficiles à gérer.

D'accord avec tout ce qu'ont dit les collègues. En arrêt, on ne travaille pas, c'est interdit. Et puis si tu le faisais, d'aucuns pourraient en déduire que tu n'es finalement qu'en arrêt de "complaisance". Quant à la pression émise par les élèves, je te conseille de complètement débrancher Pronote ou autre afin de n'être pas assaillie de messages.

J'en rajoute une couche : en arrêt, on ne travaille pas, et non tu n'as pas à fournir du travail aux élèves. Tant pis...

Elaïna a écrit:J'en rajoute une couche : en arrêt, on ne travaille pas, et non tu n'as pas à fournir du travail aux élèves. Tant pis...

+1. Les parents n’ont qu’à s’adresser au rectorat.

Mon message initial n'était pas suffisamment clair. La faute, me semble-t-il, au fait d'avoir évoqué une piste (qui n'en était qu'une, je n'ai absolument pas dit que je l'emprunterai) pour la période couvrant mon absence.

Je cherchais des pistes pour mon retour, pour ces fameux 2 mois et demi en leur présence. J'ai bien compris. Je n'y suis pour rien. C'est la faute de la politique du ministère. Tout cela, je le sais pertinemment.

Sauf que durant ces 2 mois et demi face élèves, je vais bien devoir trouver des solutions pour ne pas subir des élèves ultra stressés, dépassés, ayant un parcours scolaire déjà chaotique pour un certain nombre d'entre eux et ayant une fâcheuse tendance à faire naturellement n'importe quoi en classe.

Les parents de mes élèves ne se mobiliseront pas. Je l'ai vu par le passé. Ils sont malheureusement trop éloignés du système scolaire et n'oseront tout simplement pas intervenir. Ils sont, par ailleurs, trop occupés souvent à chercher des solutions pour gérer leurs enfants à la maison (j'ai reçu de nombreux parents me demandant de les aider pour que leurs enfants se calment...).

Tu n'es pas la personne responsable de cela. Si tu commences à fournir du travail, même si c'est pour "adoucir", tu seras sollicitée en permanence par les élèves, les parents, les collègues etc. Il ne faut rien donner pendant ton arrêt. Avant ton départ, renvoie au manuel, à des ressources en ligne qui ne sont pas faites par toi. L'établissement peut peut-être négocier avec le rectorat pour qu'il paie le CNED aux élèves pendant ce temps (il y a les ressources du confinement). Ce n'est pas à toi de trouver des solutions. Pendant mon 2e congé maternité, prévu depuis fin juin pour la rentrée de janvier, il n'y a eu quasiment personne. Je n'ai rien envoyé, j'avais autre chose à faire. Et tant pis, cela n'était pas mon problème. Est-il sinon possible de changer la répartition pour éviter que tu aies les spécialités?

Mais il est impossible de faire le programme de spécialité en 2 mois (il y a 15 jours de vacances là-dedans)! Impossible. La seule solution est donc que les élèves travaillent en autonomie ou qu'ils aient un remplaçant. Toi tu dois travailler, en 2 mois, ce qu'il est possible de faire en 2 mois.

Merci @Cléopatra2. Je n'avais absolument pas pensé au CNED. Je vais me renseigner.

Il manque trois autres enseignants dans mon équipe. Tous les autres ont déjà en charge des spécialités.

FicusLyrata a écrit:Merci @Cléopatra2. Je n'avais absolument pas pensé au CNED. Je vais me renseigner.

Il manque trois autres enseignants dans mon équipe. Tous les autres ont déjà en charge des spécialités.

Contacte ton chef d'établissement, c'est son travail, ça en fait, et non pas le tien.

Je renchéris sur les autres collègues : tu resteras 3 mois, donc, je ne sais pas exactement ce que contient ce programme, mais en gros tu choisis 2/3 thèmes/aspects que tu traites à fond, avec un peu de methodo et deux / trois évaluations (je dis des chiffres au pif hein mais en gros) et puis basta. S’ils tombent sur un sujet qu’ils ne maîtrisent pas, c’est triste à dire, mais tant pis pour eux. Et peut être qu’ils seront stressés mais là encore tant pis, c’est comme ça. Il n’y a rien à « adoucir » juste à rendre les choses vivables pour toi et pour les élèves - qui ne seront pas plus avancés si tu essaies de bourriner tout le programme sur ce court laps de temps, tout au contraire…

FicusLyrata a écrit:Mon message initial n'était pas suffisamment clair. La faute, me semble-t-il, au fait d'avoir évoqué une piste (qui n'en était qu'une, je n'ai absolument pas dit que je l'emprunterai) pour la période couvrant mon absence.

Je cherchais des pistes pour mon retour, pour ces fameux 2 mois et demi en leur présence. J'ai bien compris. Je n'y suis pour rien. C'est la faute de la politique du ministère. Tout cela, je le sais pertinemment.

Sauf que durant ces 2 mois et demi face élèves, je vais bien devoir trouver des solutions pour ne pas subir des élèves ultra stressés, dépassés, ayant un parcours scolaire déjà chaotique pour un certain nombre d'entre eux et ayant une fâcheuse tendance à faire naturellement n'importe quoi en classe.

Les parents de mes élèves ne se mobiliseront pas. Je l'ai vu par le passé. Ils sont malheureusement trop éloignés du système scolaire et n'oseront tout simplement pas intervenir. Ils sont, par ailleurs, trop occupés souvent à chercher des solutions pour gérer leurs enfants à la maison (j'ai reçu de nombreux parents me demandant de les aider pour que leurs enfants se calment...).

Tu t'interrogeais tout de même sur l'utilité de trouver des supports sur ta période d'absence ( je cite de mémoire) c'est ce que tu avais écrit dans ton message initial mais peu importe.
Pour ton retour, t'est-il possible d'élaborer des synthèses qui seraient distribuées aux élèves pour les faire rattraper en mode turbo ce qu'ils n'auraient pas vu pendant ton absence? ( dans l'hypothèse où il n'y aurait pas de remplaçant). Cela aurait-il du sens?
Il nous arrive de procéder ainsi en LP, pas à cause d'absences non remplacées mais à cause de programmes lourds censés être étudiés intégralement en 1h30 hebdo ( en hist-géo, un défi permanent).

Tu parlais effectivement de "fiches et supports" pendant ta période d'absence dans ton message initial, ce qui a orienté les réponses. 

J'ai plutôt tendance à la procrastination sans doute mais j'ai envie de te dire: tu verras bien à ton retour. Il n'est pas impossible que tu sois remplacée (peut-être pas tout de suite à la rentrée) et sinon tu prévois un "plan d'attaque" quand tu reviens, en essayant de motiver les élèves. Si les épreuves sont à nouveau en mars (nous sommes suspendus aux lèvres de M. Attal), il sera de toute façon bien difficile de tout rattraper. 

En AMC ou LLCE, le programme n'a pas tant d'importance que ça puisque les élèves constituent leur propre dossier pour l'oral et à l'écrit ils doivent rédiger une synthèse à partir de documents inconnus sur des thèmes qu'ils n'ont pas forcément vus en classe mais je sais que dans d'autres spé c'est bien différent.

Je tique sur une chose : comment ton proviseur peut, d'emblée, savoir que tu ne seras pas remplacée ?

S'il manque d'autre part 3 enseignants de la matière dans le lycée, c'est effectivement peu probable qu'un remplacement soit assuré. Il me semble deviner la matière.

Jenny a écrit:S'il manque d'autre part 3 enseignants de la matière dans le lycée, c'est effectivement peu probable qu'un remplacement soit assuré. Il me semble deviner la matière.

Je pensais à cela au début. Mais avec l'urgence des Term spé, le remplacement de notre collègue sera sûrement perçu comme une priorité pour le rectorat, non ? En tout cas c'est ce que j'avais vu faire dans d'autres établissements d'académie en tension (Créteil).

À moins que les 3 autres enseignants n'aient des Term spé ?

Ce n'est pas plus mal finalement qu'on arrête de coller la poussière sous le tapis.

Si je ne me trompe pas (éco-gestion ?), il n’est pas rare que des élèves aient des mois sans remplaçants en Tle soé.

On nous a même demandé de ne pas envoyer trop d'élèves en STMG en raison de la pénurie de professeurs.