Du racisme et des jeunes. Témoignages de profs, paroles d’élèves, de Aurélien Aramini

J'ai toujours vu l'expression "petits blancs" sous la plume de journalistes, intellectuels ou autres et il y a probablement une forme de distinction derrière, effectivement la première fois que je l'ai vue j'ai trouvé ça un peu méprisant.

Par contre je suis dubitatif quant à l'hypothèse selon laquelle c'est de cette expression que decoulerait les formules type "babtou fragile" utilisées par les non-blancs

Dalvar a écrit:J'ai toujours vu l'expression "petits blancs" sous la plume de journalistes, intellectuels ou autres et il y a probablement une forme de distinction derrière, effectivement la première fois que je l'ai vue j'ai trouvé ça un peu méprisant.

Par contre je suis dubitatif quant à l'hypothèse selon laquelle c'est de cette expression que decoulerait les formules type "babtou fragile" utilisées par les non-blancs

Euh... qui ? Petits blancs est une expression de dénigrement social courant. J'ai du mal à le voir utiliser par des journalistes ou des intellectuels rigoureux et éthiques.

Les petits Blancs Un voyage dans les France d'en bas Aymeric Patricot, par exemple, mais je l'ai vu plein de fois même si je peux pas citer de tête les auteurs qui ont utilisé cette formule.

Après c'est utilisé entre guillemets en général mais c'est assez couramment utilisé.

Cochonou a écrit: [...]

2. Est-il acceptable de parler de "petits blancs" sur ce forum ? Pourrait-on utiliser la même expression si la couleur des élèves était différente ?

3. Je peine à comprendre l'association des "petits blancs" avec un certain type de vote. Lorsque certains associent un certain type de vote à une certaine religiosité, beaucoup s'insurgent et dénoncent des propos caricaturaux. Comment donc ne pas réagir de la même façon lorsque l'on associe une couleur de peau avec une orientation politique ?
[...]

Bon, je reprends un peu vite, car il est tard. Aucun mépris chez moi pour mes "petits blancs", "ruraux", de la "France tradi", qui sont mes "petits élèves" et dont les parents votent en majorité clairement dans un sens (pas de secret, il suffit de constater les votes dans mon département) comme le sont mes "petits banlieusards" souvent issus de l'immigration. Et puis ils peuvent voter comme ils le souhaitent je n'ai pas à juger, ils n'ont pas à en avoir honte, pas de débat à ce sujet. C'est juste une réalité et en aucun cas une critique.

Nous avons resserré au début la conversation sur les filières pro qui étaient mentionnées dans le commentaire et signalé les inégalités que cela pouvait souligner.

Le commentaire fait mention de tensions qui en découlent car, oui, nous avons parfois des populations qui ne se côtoient guère géographiquement et se retrouvent dans les mêmes établissements. Cela peut créer des tensions et ces tensions ne viennent pas des uns ou des autres mais des uns comme des autres. Personne n'est accusé ou alors tout le monde sans distinction.

Mon public en grande partie de "petits blancs" c'est celle qui avait été mentionnée maladroitement par le PS pour son université d'été en parlant de "France des beaufs", la France moyenne périurbaine et de campagne, celle qui a justement été méprisée. Une grande partie des Gilets Jaunes. Non, ne voit aucun mépris dans mes propos. Ce sont mes élèves des classes populaires et moyennes périurbaines.

Pour le racisme. Deux exclusions d'une semaine dans mon lycée, pour propos racistes, avec deux fois (entre autre) l'expression "sale cul blanc !" (plus d'autres amabilités que je ne vais pas rapporter ici).

Sur l'expression "petits blancs" que je trouve aussi problématique en réalité on peut regarder en première approche :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Petits_Blancs
et
https://www.lepoint.fr/societe/pourquoi-tout-le-monde-parle-des-petits-blancs-17-11-2016-2083772_23.php

Hervé Hervé a écrit:Sur l'expression "petits blancs" que je trouve aussi problématique en réalité on peut regarder en première approche :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Petits_Blancs
et
https://www.lepoint.fr/societe/pourquoi-tout-le-monde-parle-des-petits-blancs-17-11-2016-2083772_23.php

Merci pour le partage. Article très intéressant.

Hervé Hervé a écrit:Sur l'expression "petits blancs" que je trouve aussi problématique en réalité on peut regarder en première approche :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Petits_Blancs
et
https://www.lepoint.fr/societe/pourquoi-tout-le-monde-parle-des-petits-blancs-17-11-2016-2083772_23.php

Merci pour ces liens, mais l'expression "petits blancs" a une autre origine bien précise dans l'histoire française.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Petit_Blanc
L'expression désigne aux Antilles, puis plus généralement dans l'empire colonial français, les blancs pauvres, à l'autre bout de "békés" dans l'échelle sociale .
C'est bien sûr péjoratif, mais pour des raisons un peu plus complexes.
Dans une société doublement (et fermement) structurée par l'appartenance raciale ET sociale, le petit blanc est doublement disqualifié. L'expression souligne la double peine : celle d'être pauvre et celle d'être scandaleusement privé/exclu du privilége d'être blanc qui devrait être attaché à l'origine et non au statut social, s'ajoute à cela l'humiliation d'être concurrencé par l'esclave, le "noir" ou l'indigène.
L'expression vient donc d'une vision raciale plus que raciste du monde puisqu'employé par des blancs sur des blancs, et non par les noirs sur les blancs.
La récente frilosité de l'emploi des mots "blanc" et noir" veut oublier les connations associées à ces mots, au risque de simplifier la réflexion et d'américaniser inutilement des faits ou des comportements qui ont ici un sens particulier.
On voit bien que "Gilet jaune" ou "Gaulois" plus ou moins réfractaire, et autres "somewhere", sont aussi des images simplifiantes mais évocatrices.
L'image du "petit blanc" de l'époque esclavagiste ou coloniale, reste pertinente même si elle a évolué dans la sociologie contemporaine.
Certains de mes élèves entrent bien dans cette catégorie "petit blanc" avec ce sentiment de dévaluation scandaleuse de ce que la naissance aurait dû leur donner comme avantage sur ceux qui sont considérés comme des inférieurs. Ils votent donc bien très à droite.
Pour terminer, le beau père de mon père, très riche juif descendant d'une famille de marranes portugais ruiné par la crise de 29 disait avec agacement à sa belle fille, humble juive polonaise : "ne faites pas votre petite juive"
L'intérêt c'est que les choses sont complexes.

Il y a beaucoup d'arabes, basanés et noirs dans le métier de la sécurité, mais la plupart n'a jamais eu besoin d'un lycée pro pour cela. Ils subissent des formations pro. Ils obtiennent des diplômes psc.. et hop, dans les magasins, les immeubles pour ceux spécialisés en sécurité incendie... L'élite blanche n'exerce quasiment jamais ces métiers qui mettent la vie de l'agent en insécurité, surtout dans les magasins. Ils sont ailleurs et commandent ceux qui s'exposent.

Yiyhaala a écrit:Il y a beaucoup d'arabes, basanés et noirs dans le métier de la sécurité, mais la plupart n'a jamais eu besoin d'un lycée pro pour cela. Ils subissent des formations pro. Ils obtiennent des diplômes psc.. et hop, dans les magasins, les immeubles pour ceux spécialisés en sécurité incendie... L'élite blanche n'exerce quasiment jamais ces métiers qui mettent la vie de l'agent en insécurité, surtout dans les magasins. Ils sont ailleurs et commandent ceux qui s'exposent.  

C'était le cas depuis des années, oui, mais les choses sont en train de changer. Les jeunes générations se destinant aux métiers de la sécurité n'ont plus le même profil.
Qu'est-ce que "l'élite blanche" ?
Je trouve ta vision de la société et de la répartition du travail un peu simpliste.

Yiyhaala a écrit:Il y a beaucoup d'arabes, basanés et noirs dans le métier de la sécurité, mais la plupart n'a jamais eu besoin d'un lycée pro pour cela. Ils subissent des formations pro. Ils obtiennent des diplômes psc.. et hop, dans les magasins, les immeubles pour ceux spécialisés en sécurité incendie... L'élite blanche n'exerce quasiment jamais ces métiers qui mettent la vie de l'agent en insécurité, surtout dans les magasins. Ils sont ailleurs et commandent ceux qui s'exposent.  

J'ai fait dix ans de magasin en province la sécu c'était une majorité de blancs si je puis me permettre, après des amis parisiens me disent que pratiquement tous les agents de sécurité sont noirs, ça doit être une question de région je pense.

Puisqu'on parlait précédemment des désignations péjoratives les agents de sécurité que je connaissais trouvaient que le terme "vigile" est péjoratif et insistaient pour qu'on dise "agent de sécurité".

Baldred a écrit:

Hervé Hervé a écrit:Sur l'expression "petits blancs" que je trouve aussi problématique en réalité on peut regarder en première approche :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Petits_Blancs
et
https://www.lepoint.fr/societe/pourquoi-tout-le-monde-parle-des-petits-blancs-17-11-2016-2083772_23.php

Merci pour ces liens, mais l'expression "petits blancs" a une autre origine bien précise dans l'histoire française.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Petit_Blanc
L'expression désigne aux Antilles, puis plus généralement dans l'empire colonial français, les blancs pauvres, à l'autre bout de "békés" dans l'échelle sociale .
C'est bien sûr péjoratif, mais pour des raisons un peu plus complexes.
Dans une société doublement (et fermement) structurée par l'appartenance raciale ET sociale, le petit blanc est doublement disqualifié. L'expression souligne la double peine : celle d'être pauvre et celle d'être scandaleusement privé/exclu du privilége d'être blanc qui devrait être attaché à l'origine et non au statut social, s'ajoute à cela l'humiliation d'être concurrencé par l'esclave, le "noir" ou l'indigène.
L'expression vient donc d'une vision raciale plus que raciste du monde puisqu'employé par des blancs sur des blancs, et non par les noirs sur les blancs.
La récente frilosité de l'emploi des mots "blanc" et noir" veut oublier les connations associées à ces mots, au risque de simplifier la réflexion et d'américaniser inutilement des faits ou des comportements qui ont ici un sens particulier.
On voit bien que "Gilet jaune" ou "Gaulois" plus ou moins réfractaire, et autres "somewhere", sont aussi des images simplifiantes mais évocatrices.
L'image du "petit blanc" de l'époque esclavagiste ou coloniale, reste pertinente même si elle a évolué dans la sociologie contemporaine.
Certains de mes élèves entrent bien dans cette catégorie "petit blanc" avec ce sentiment de dévaluation scandaleuse de ce que la naissance aurait dû leur donner comme avantage sur ceux qui sont considérés comme des inférieurs. Ils votent donc bien très à droite.
Pour terminer, le beau père de mon père, très riche juif descendant d'une famille de marranes portugais ruiné par la crise de 29 disait avec agacement à sa belle fille, humble juive polonaise : "ne faites pas votre petite juive"
L'intérêt c'est que les choses sont complexes.

Il me semble que l'expression était également employée par les francophones de Louisiane, avec le même sens qu'expliqué par Baldred.

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Je pense que c'était à prendre au sens négatif du terme "élite" : d'un côté, certains agents sont particulièrement exposés au risque du métier, et de l'autre, ceux qui ont obtenu leur place dans la filière sélective, qui ne se mêle pas au tout-venant et lui laisse les postes dangereux.

UN peu comme quand on parle des élites en pensant aux ceusses de McKinsey, d'HEC et à ceux qui ont grandi dans un berceau en or massif : iauto-proclamés "élites", il n'en ont que l'étiquette, le compte en banque et le sentiment de supériorité.

Cochonou a écrit:

Solovieï a écrit:

Yiyhaala a écrit:Il y a beaucoup d'arabes, basanés et noirs dans le métier de la sécurité, mais la plupart n'a jamais eu besoin d'un lycée pro pour cela. Ils subissent des formations pro. Ils obtiennent des diplômes psc.. et hop, dans les magasins, les immeubles pour ceux spécialisés en sécurité incendie... L'élite blanche n'exerce quasiment jamais ces métiers qui mettent la vie de l'agent en insécurité, surtout dans les magasins. Ils sont ailleurs et commandent ceux qui s'exposent.  

C'était le cas depuis des années, oui, mais les choses sont en train de changer. Les jeunes générations se destinant aux métiers de la sécurité n'ont plus le même profil.
Qu'est-ce que "l'élite blanche" ?  
Je trouve ta vision de la société et de la répartition du travail un peu simpliste.

L'élite blanche... !

Les Illuminati ?
Les membres du Grand Scandinavient de France ?
Les ingénieurs du Grand Reset ?
Les porteurs de puces sous-cutanées ARN messager ?
La banque à Ruquier ?
... ou peut-être tout simplement MOI !

Tu me déçois. Tu n'as pas parlé de la 5G.