Une exposition sur le nazisme décrochée dans un lycée

Devant les portes du Lycée Marie-Curie, à Sceaux, une exposition avait été installée. Elle retraçait la vie de l’établissement pendant la Seconde Guerre mondiale à travers les figures de deux femmes. La première, Suzanne Forfer, qui continua de diriger l’établissement, contre vents et marées, et notamment quand les locaux furent occupés par l’armée de l’air allemande. La seconde, Alice Pick, professeur de mathématiques, fut déchue de sa fonction lors de l’instauration du statut des Juifs, mais pu néanmoins échapper à l’arrestation et à la déportation.

Cette petite exposition patrimoniale comme il en existe des centaines partout en France aurait pu rester connue des seuls habitués du lycée Marie-Curie. Jusqu’à ce que le proviseur ne fasse décrocher les panneaux de façon anticipée le 13 octobre dernier. Dans le contexte international et après l’attentat meurtrier commis au lycée Gambetta d’Arras, il craignait que cela n’attire les incidents. Dans un courrier interne, il expliquait, je cite, vouloir « protéger au mieux la communauté scolaire de possibles agissements (tags antisémites, provocations, intrusions dans l’établissement). » Fin de citation. Les panneaux furent donc remballés.

valle a écrit:Les chefs d'établissement sont soumis eux aussi à des demandes contradictoires je pense. Pas de vagues, essayer de ne pas perturber la communauté scolaire, mais aussi ne rien laisser passer, être fermes dans la défense des valeurs de la république...

Dans ses livres novateurs sur la France médiévale, Bloch présente l’histoire comme une lutte acharnée entre un passé qui nous tire vers l’arrière et un présent qui nous pousse vers l’avant. Cette tension, bien qu’elle ne soit jamais résolue, révèle toujours les merveilles de notre humanité commune. Les historiens, souligne Bloch, doivent diriger notre regard « vers la vie » : la vie des générations passées, oui, mais aussi celle des générations présentes qui sont façonnées par ce passé. Pour Bloch, l’historien a un impératif moral : nous devons rendre compte du passé avec justesse, du moins avec le plus de justesse possible, parce que seule cette connaissance du passé peut nous aider à maîtriser le présent.

Soirée a écrit:Par contre ce genre d'expression pédagogique est nécessaire tout le temps, pas spécifiquement en ce moment. La lutte contre l'antisémitisme, et spécifiquement la transmission testimoniale au sujet de la Shoah, n'a pas vocation à s'exprimer en relation avec le conflit israélo-palestinien.

Soirée a écrit:J'avais vu ça, sans que ça me surprenne. Honteux. Bravo aux collègues de s'être mobilisés.

Par contre ce genre d'expression pédagogique est nécessaire tout le temps, pas spécifiquement en ce moment. La lutte contre l'antisémitisme, et spécifiquement la transmission testimoniale au sujet de la Shoah, n'a pas vocation à s'exprimer en relation avec le conflit israélo-palestinien.