Faut-il corriger les brouillons dans un brevet blanc de Français ?

Petit dilemme au cœur des vacances : je corrige les copies de Brevet blanc de Français et je découvre que certains élèves ont rendu des brouillons (notamment pour la partie "Compréhension...") qu'ils ont joints aux copies réglementaires (qui ne comportent que leur nom). J'ignore pourquoi ils ont fait cela, mais je suppose qu'il s'agit d'une question de temps et d'organisation.
Je ne sais pas quoi faire.
Mon réflexe naturel est de ne pas corriger un brouillon, comme il se doit.
Cependant, il s'agit d'un entraînement et je ne veux pas les décevoir, surtout s'ils ont l'impression d'avoir travaillé et rendu quelque chose.
En même temps, si je corrige, ils n'intégreront jamais vraiment cette règle (loi?) qui impose de ne pas corriger les brouillons ...

Je doute.
Spontanément, je penche pour le refus de correction.
Qu'en pensez-vous?

Je ne corrige pas les brouillons.

Moi non plus. Le but du dnb blanc est aussi de leur montrer comment cela fonctionne et ce qui n'est pas accepté.
J'ai déjà refusé des brouillons de rédaction en classe : l'élève était déçu mais la fois suivante, il a géré son temps et m'a rendu une copie complète. Ça fait partie de ce qu'ils doivent apprendre.

Même avis, et pour les mêmes raisons : un examen comporte des règles et elles ne s'adapteront pas à leur cas, il est très important qu'ils le comprennent.

Je vous remercie pour vos réponses!
C'est parti pour un refus de correction, légitime, des brouillons!

Pour ma part, je serais moins catégorique. Tout d'abord, il faut savoir si ce brevet blanc compte dans la moyenne et si oui, la question mérite d'être discutée. 
Dans un devoir classique, les brouillons ne sont pas différenciables des copies donc on corrigera la feuille qui était à l'origine un brouillon. Et si ce brevet blanc compte dans la moyenne alors c'est un argument valable pour corriger le brouillon. De plus, si jamais, pendant l'épreuve quelqu'un a dit de redonner les brouillons cela peut aussi inciter à ne pas recopier très vite quelques réponses...

Je dirais plutôt, que le mieux placé pour prendre la décision c'est le prof qui corrige. Chez nous, à une époque, nous avions un stock incroyable de copies d'examen, mais depuis quelques années, nous n'en n'avons presque plus, si bien qu'au brevet blanc on ne donne pas des copies d'examen pour chaque épreuve et il serait gênant d'accepter les brouillons dans une matière et pas dans d'autres.

Autre argument possible, parfois des élèves sont absents, et on demande aux élèves de rendre les brouillons et les énoncés pour éviter toute communication pour les rattrapages. Si bien que les profs peuvent se sentir obligé de prendre en compte les brouillons car généralement on ne dit pas directement aux élèves que c'est pour éviter la triche, et certains comprennent que si on manque de temps le brouillon sera peut-être pris en compte avec un petit malus... Et nous avons du mettre en place des rattrapages systématiques et bien organisés pour endiguer l'absentéisme, dès que les élèves reviennent ils passent le brevet blanc. Et pour le moment cela calme les envies d'absence...

Pourquoi ne pas faire apparaître les deux notes, histoire de bien faire comprendre que la note officielle, le jour de l’examen, aurait été bien plus basse ? Cela suffira peut-être à faire intégrer la règle à l’élève, sans trop le pénaliser pour ce premier entraînement.

cléo a écrit:Pourquoi ne pas faire apparaître les deux notes, histoire de bien faire comprendre que la note officielle, le jour de l’examen, aurait été bien plus basse ? Cela suffira peut-être à faire intégrer la règle à l’élève, sans trop le pénaliser pour ce premier entraînement.

Mais quel surcroît de travail pour notre collègue qui va devoir corriger tout ça et en plus mettre deux notes ! Certes, un brevet blanc est une évaluation "formative", mais il faut tout de même reconnaître que c'est un pensum de corriger des copies en français, qui-plus-est s'il s'agit d'un brevet blanc complet, qui contient donc une rédaction. Pour une classe de trente élèves, ça doit représenter pas loin d'une dizaine d'heures de correction. Il faut savoir s'épargner du travail supplémentaire, surtout dans les conditions actuelles (surcroît de travail des profs de lettres, qui sont de loin ceux qui passent le plus de temps à corriger et réforme à venir qui va nous essorer encore plus).

cléo a écrit:Pourquoi ne pas faire apparaître les deux notes, histoire de bien faire comprendre que la note officielle, le jour de l’examen, aurait été bien plus basse ? Cela suffira peut-être à faire intégrer la règle à l’élève, sans trop le pénaliser pour ce premier entraînement.

ça marche, peut-être, au niveau prépa. Dans le secondaire, les élèves n'ont que faire de la note potentielle, ce qu'ils veulent c'est la bonne note maintenant. C'est un peu comme quand on leur dit "vous passez au lycée général avec 8 de moyenne mais ça va être dur hein", ils s'en tapent bien, ils sont au lycée, c'est tout ce qui compte. Bon, évidemment, ils se ramassent l'année suivante, mais à l'instant T ils s'en moquent comme de leur première tétine.

La dernière année où j'ai corrigé le brevet ( en 2015) , j'ai eu un brouillon joint à la copie. Branle-bas de combat, appel à l'IPR, et devinez quoi ?? Et bien, "on" m'a dit de corriger et de noter le brouillon.. J'avais écrit un message là-dessus qu'on doit pouvoir retrouver.

roxanne a écrit:La dernière année où j'ai corrigé le brevet ( en 2015) , j'ai eu un brouillon joint à la copie. Branle-bas de combat, appel à l'IPR, et devinez quoi ?? Et bien, "on" m'a dit de corriger et de noter le brouillon.. J'avais écrit un message là-dessus qu'on doit  pouvoir retrouver.

Cela m'est arrivé, je n'ai rien dit et retiré le brouillon car le discours en correction est le suivant : si le brouillon ou le sujet (avec élève qui a écrit dessus) a été laissé, vous corrigez tout. Idem, un élève qui avait traité les deux sujets, on devait corriger les deux et choisir la meilleure des deux notes. Or, dans mon lycée, les surveillants de salle retiraient les brouillons et les sujets des copies, donc je ne trouvais pas cela juste.

Honnêtement, ça m'est déjà arrivé : j'ai retiré le brouillon de la copie et je n'ai pas corrigé le brouillon. Il y a un temps imparti qu'il faut respecter. Cela fait partie de l'apprentissage.

marjo a écrit:

cléo a écrit:Pourquoi ne pas faire apparaître les deux notes, histoire de bien faire comprendre que la note officielle, le jour de l’examen, aurait été bien plus basse ? Cela suffira peut-être à faire intégrer la règle à l’élève, sans trop le pénaliser pour ce premier entraînement.

Mais quel surcroît de travail pour notre collègue qui va devoir corriger tout ça et en plus mettre deux notes ! Certes, un brevet blanc est une évaluation "formative", mais il faut tout de même reconnaître que c'est un pensum de corriger des copies en français, qui-plus-est s'il s'agit d'un brevet blanc complet, qui contient donc une rédaction. Pour une classe de trente élèves, ça doit représenter pas loin d'une dizaine d'heures de correction. Il faut savoir s'épargner du travail supplémentaire, surtout dans les conditions actuelles (surcroît de travail des profs de lettres, qui sont de loin ceux qui passent le plus de temps à corriger et réforme à venir qui va nous essorer encore plus).

Honnêtement je ne vois en quoi c'est du boulot en plus de mettre la note sans les points du brouillon et la note avec ces points : c'est juste compter des points.

Je ne corrige pas non plus les brouillons (en lycée). Si je suis d'humeur sympa, je jette un coup d'oeil et je dis à l'élève si c'est un bon plan ou pas, mais ça n'entre pas dans la note .

henriette a écrit:

marjo a écrit:

cléo a écrit:Pourquoi ne pas faire apparaître les deux notes, histoire de bien faire comprendre que la note officielle, le jour de l’examen, aurait été bien plus basse ? Cela suffira peut-être à faire intégrer la règle à l’élève, sans trop le pénaliser pour ce premier entraînement.

Mais quel surcroît de travail pour notre collègue qui va devoir corriger tout ça et en plus mettre deux notes ! Certes, un brevet blanc est une évaluation "formative", mais il faut tout de même reconnaître que c'est un pensum de corriger des copies en français, qui-plus-est s'il s'agit d'un brevet blanc complet, qui contient donc une rédaction. Pour une classe de trente élèves, ça doit représenter pas loin d'une dizaine d'heures de correction. Il faut savoir s'épargner du travail supplémentaire, surtout dans les conditions actuelles (surcroît de travail des profs de lettres, qui sont de loin ceux qui passent le plus de temps à corriger et réforme à venir qui va nous essorer encore plus).

Honnêtement je ne vois en quoi c'est du boulot en plus de mettre la note sans les points du brouillon et la note avec ces points : c'est juste compter des points.

Mais ça veut dire qu'il faut corriger la copie ET le brouillon. Et si un élève n'a pas écrit exactement la même chose sur son brouillon que sur sa copie pour les premières questions, on fait comment pour compter les points ?

marjo a écrit:

henriette a écrit:

marjo a écrit:

cléo a écrit:Pourquoi ne pas faire apparaître les deux notes, histoire de bien faire comprendre que la note officielle, le jour de l’examen, aurait été bien plus basse ? Cela suffira peut-être à faire intégrer la règle à l’élève, sans trop le pénaliser pour ce premier entraînement.

Mais quel surcroît de travail pour notre collègue qui va devoir corriger tout ça et en plus mettre deux notes ! Certes, un brevet blanc est une évaluation "formative", mais il faut tout de même reconnaître que c'est un pensum de corriger des copies en français, qui-plus-est s'il s'agit d'un brevet blanc complet, qui contient donc une rédaction. Pour une classe de trente élèves, ça doit représenter pas loin d'une dizaine d'heures de correction. Il faut savoir s'épargner du travail supplémentaire, surtout dans les conditions actuelles (surcroît de travail des profs de lettres, qui sont de loin ceux qui passent le plus de temps à corriger et réforme à venir qui va nous essorer encore plus).

Honnêtement je ne vois en quoi c'est du boulot en plus de mettre la note sans les points du brouillon et la note avec ces points : c'est juste compter des points.

Mais ça veut dire qu'il faut corriger la copie ET le brouillon. Et si un élève n'a pas écrit exactement la même chose sur son brouillon que sur sa copie pour les premières questions, on fait comment pour compter les points ?

Ben non : tu corriges ce que l'élève a écrit sur sa copie, et tu corriges sur le brouillon uniquement ce que l'élève n'a pas traité sur sa copie car il n'a pas eu le temps de recopier.

Je suis d'accord avec Henriette. Ça ne coûte pas grand chose de lire ce que l'élève n'a pas eu le temps de recopier, il ne faut rien exagérer. J'ai tellement d'élèves qui écrivent au kilomètre sans faire le moindre brouillon, je ne veux pas pénaliser ceux qui se donnent la peine d'en faire un, même si le temps n'est pas encore parfaitement géré.
Quant à l'affirmation selon laquelle le brouillon ne serait pas corrigé le jour du vrai brevet, je la trouve fort hasardeuse. Corrigeant le brevet chaque année, j'ai régulièrement des brouillons dans des copies, quand l'élève n'a pas fini de recopier. J'ai toujours demandé ce que je devais en faire, par souci d'équité, et jamais on ne m'a dit d'ignorer ce brouillon.

J'avoue être étonnée : je n'ai jamais corrigé le DNB mais par contre je suis de surveillance tous les ans et à chaque fois, dans les différents centres où j'ai surveillé, il n'est pas accepté qu'un brouillon soit rendu. Ce n'est pas le cas chez vous ?

Médée a écrit:J'avoue être étonnée : je n'ai jamais corrigé le DNB mais par contre je suis de surveillance tous les ans et à chaque fois, dans les différents centres où j'ai surveillé, il n'est pas accepté pas qu'un brouillon soit rendu. Ce n'est pas le cas chez vous ?

Pareil chez nous.
Et je n'ai jamais eu de brouillon lors des corrections.
En français, on a déjà 45 copies dans le désordre, si en plus il faut gérer les brouillons

Je n'ai jamais eu de brouillon, ni au brevet ni au bac. Et je n'aurais pas corrigé.

Les élèves les glissent dans les copies. Une fois que c'est là, franchement, c'est trois fois rien de lire les quelques lignes que l'élève n'a pas eu le temps de recopier.

*Ombre* a écrit:Les élèves les glissent dans les copies. Une fois que c'est là, franchement, c'est trois fois rien de lire les quelques lignes que l'élève n'a pas eu le temps de recopier.

Certes, mais comme je le disais cela m'étonne car dans les différents centres où j'ai surveillé, cela n'est pas autorisé. Je vois donc que ce n'est pas la même chose partout, en même temps avec l'EN, ça ne devrait plus m'étonner.

Brouillon interdit !
En revanche, 2 billets de 500 euros peut-être.

Médée a écrit:

*Ombre* a écrit:Les élèves les glissent dans les copies. Une fois que c'est là, franchement, c'est trois fois rien de lire les quelques lignes que l'élève n'a pas eu le temps de recopier.

Certes, mais comme je le disais cela m'étonne car dans les différents centres où j'ai surveillé, cela n'est pas autorisé. Je vois donc que ce n'est pas la même chose partout, en même temps avec l'EN, ça ne devrait plus m'étonner.

Les consignes de correction non plus ne sont pas nationales, au brevet.
Cela dit, je ne pense pas qu'en théorie, la remise du brouillon soit autorisée. Le sens de ma phrase était que certains élèves le font quand même. Cela dit, encore une fois, je comprends qu'ils tentent le coup quand ils ont fait des efforts, et il s'agit le plus souvent de quelques phrases en plus à lire, donc on ne peut pas en toute bonne foi arguer que cela ajoute du travail.

Si le brouillon est accepté, il faut alors le signaler à tout le monde, car ce n'est pas équitable qu'un élève qui ne respecte pas la règle puisse avoir "des points en +" alors qu'un élève plus consciencieux du règlement ne se permettra pas d'ajouter son brouillon même s'il n'a pas eu le temps de tout recopier...
Si on décide de tolérer des choses "hors règlement", cela veut dire qu'on change de soi-même les règles du jeu et dans ce cas, tous les élèves doivent pouvoir en profiter, pour ne pas pénaliser ceux qui respectent tout.
Je suis donc bien d'accord que le plus simple est d'appliquer le règlement, même si c'est dommage pour les élèves en question.

Gérer des déceptions ou générer une injustice ?