passage de 18 à 22 heures mais 2 mois de salaire supplémentaire

Pseudo a raison de souligner que nos bahuts sont peu accueillants (doux euphémisme). J'y ajoute un problème de saison... le froid ! Mon lycée est glacial (alors même qu'il ne fait pas très froid), on fait cours en manteau, chacun y va de sa petite recette (radiateur portatif, petite bouillotte, thermos de thé...) et, fenêtres fermées, on a autant de vent que dehors tellement l'isolation est bonne... Un bureau là-dedans, non merci. Je préfère encore aller bosser au café du coin.
L'an dernier, les élèves ont fait grève pour avoir du chauffage. Y a pas de sous, ma pauvre dame !

Je me demande comment l'EN va pouvoir garder ses enseignants sur le long terme dans de telles conditions et même réussir à en recruter ensuite, à moins de se rabattre uniquement sur des vacataires klennex sous payés qui tiendront ce qu'ils pourront tenir avant d'être remplacés.

Je crois que tu as trouvé la réponse, Serge. C'est en l'occurrence le but non dissimulé du gouvernement

Chez moi, le problème c'est la chaleur, surtout en saison cyclonique (de mai à novembre). On monte à 35° dans les classes sans ventilateur, sans un poil de vent. Les classes elles-mêmes sont des préfabriqués de 1975, construits pour durer maximum une dizaine d'années (on pensait que la Soufrière allait entrer en éruption et on devait accueillir des collégiens délocalisés en grand nombre. 37 ans plus tard, la tôle des toîts ressemble à de la dentelle rouillée, les murs sont troués, l'électricité n'est pas toujours fonctionnelle partout.

La salle des profs est un préfabriqué elle aussi. Pas de clim, deux brasseurs d'air qui ne brassent plus rien au plafond. Des chaises et des tables de réunion, pas confortables pour deux sous, un vieux micro-ondes sale, un frigo lavé une fois par an et où les gens oublient leur sandwitch parfois pendant plusieurs mois. Ah, si, depuis trois ans, une machine à eau du type de celles qu'on a dans les cantines (quand on a une cantine), où arrive directement (mais refroidie) l'eau douteuse du robinet.

On a "amélioré nos conditions de travail" il y a deux ans en rajoutant à cette salle des profs une "salle de travail" : l'ex-salle de cours adjacente. Six box pour accueillir les parents (personne ne s'en sert, ça ressemble à un parloir). Des fenêtres fermées avec du contreplaqué pour permettre l'utilisation d'une clim (dans le noir, du coup). Deux ordis datant de Mathusalem, qui rament tellement qu'il faut parfois quinze minutes pour démarrer Windows. Une imprimante sans papier : il faut ramener le sien si on veut imprimer.

Bref, voilà comment je la sens, l'amélioration sensible de nos conditions de travail. Donc 22h, non.

Nuits a écrit:Je crois que tu as trouvé la réponse, Serge. C'est en l'occurrence le but non dissimulé du gouvernement

C'est horrible ! Qu'est-ce qu'on va faire (nous, les titulaires ou contractuels réguliers) s'ils y arrivent. Allez bosser sous lexo ? Devenir alcooliques, schizo pour se protéger ? Etre en AM longue durée ? Faire hara kiri ? Démissionner et devenir SDF ? Désolée si je noircis le tableau, mais là, je commence à avoir vraiment peur...

Ce n'est pas encore acté, et ils ne pourront pas le faire aussi facilement qu'ils le pensent (ce n'est d'ailleurs peut-être qu'un argument électoral...en période de crise, il faut bien désigner les paresseux !!)
Pseudo a raison: nos bahuts puent .
Et encore je trouve que les collèges comme les lycées sont quand même en meilleur état que les écoles (du moins dans mon dpt et ma région). Certaines ne sont même pas aux normes, les armoires et les bureaux datent des années soixante, parfois avec qq ordis qui tournent sous windows 98...Des chiottes qui puent vraiment, des classes bruyantes, des cours de recré au goudron défoncé...

Ben puisqu'ils ne voient pas de problème au fait de passer par pôle emploi pour recruter, puisque certains prônent la fin du concours ET le recrutement local ET l'évaluation unique par le CDE, je ne vois pas bien quel espoir il nous reste.
On a si bien dénigré les profs que personne, vraiment personne ne viendra les défendre.

Mais quand on sera devenu une denrée rare on nous fera un pont d'or :lol:

Là on a des chances d'être enfin respecté

Oui, on admire souvent les choses qui ont disparu. C'est comme pour les morts. Ils deviennent toujours formidables.

Un contractuel faisait 27h/semaine ds mon lycée l'an dernier...Etant contractuel, il n'osait rien dire...22h = jamais

Chocolat a écrit: [...] Quant à la "carotte" du bureau pour recevoir les élèves et les parents, je n'y crois pas une seule seconde - ils ne sont pas fichus de nous installer des ordis corrects pour bosser et remplir les cahiers de textes numériques, ou de remplacer les chaises des élèves lorsqu'elles sont cassées; où vont-il trouver cet énorme budget équipement ?
[....]
On paie tout nous-mêmes, question matériel, en partant de l'ordinateur et jusqu'aux stylos; alors il faut qu'ils arrêtent de nous raconter des âneries, ou alors si des disparités à ce point énormes existent entre les écoles publiques, qu'on se le dise, et que l'on harmonise le tout !
[...]

Effectivement, ça ça me fait doucement marrer, surtout l'aspect "bureau pour recevoir les élèves et les parents".
Ben les élèves dans la journée, normalement ils sont en classe (ou en train de fumer des joints dans un square, ou voler dans les grandes surfaces, ou visiter les buissons avec Kevin ou Cindy).
Les parents ? Déjà ils ne viennent pas au Conseil de classe (en LP j'en ai vu 1 en dix ans qui venait engueuler les profs car ces méchants auraient dit du mal de sa fille !) et à peine aux réunions parents professeurs. Et la journée, les parents travaillent eux aussi (ou pointent au Pôle Emploi malheureusement, pour beaucoup).
Je crois que tout cela c'est du doux rêve pour justifier de supprimer du poste.

Et pour ton deuxième point c'est amusant.
Si nous travaillions au lycée, outre le poste informatique (plus scanner avec cendrier incorporé !!!) il faudrait que l'établissement finance les feuilles et l'encre... Déjà chez nous, on ne nous donne plus de papier mais des mails pour économiser les gentils arbres (pas forcément idiot d'ailleurs) et de l'encre (histoire qu'on imprime à nos frais) !

MelanieSLB a écrit:Je fais 18 heures par semaine dans un collège pas facile, et je suis déjà épuisée au bout d'une semaine. Alors, 22 heures .
D'un autre côté, et pour me faire l'avocat du diable, je passe 2 heures par semaine à contacter les parents, 1 h par semaine à vérifier ce qui a été fait suite aux rapports que j'ai écrit et 1 h par semaine en réunions à la c**. Alors, si c'est 22h en incluant ces 4 h là, après tout, pourquoi pas?

Ce que tu dis est totalement juste.
Nous le faisons déjà pour une écrasante majorité.
Dans ce cas là ça ne sert donc à rien. Et s'ils mettent les heures dans notre EDT, celles-ci seront fixes. Or actuellement si tu veux voir un parent cela va être une fois le lundi, et la semaine suivante ce sera le jeudi à cause des disponibilités de ces autres parents. Et puis les parents en majorité ils sont disponibles le soir, pas sur des horaires de journée !
Quant aux profs qui ne font pas cela, il y en a aussi, et bien ce n'est pas de rajouter des heures qui va le leur faire faire.

Kruella a écrit:Pseudo a raison de souligner que nos bahuts sont peu accueillants (doux euphémisme). J'y ajoute un problème de saison... le froid ! Mon lycée est glacial (alors même qu'il ne fait pas très froid), on fait cours en manteau, chacun y va de sa petite recette (radiateur portatif, petite bouillotte, thermos de thé...) et, fenêtres fermées, on a autant de vent que dehors tellement l'isolation est bonne... Un bureau là-dedans, non merci. Je préfère encore aller bosser au café du coin.
L'an dernier, les élèves ont fait grève pour avoir du chauffage. Y a pas de sous, ma pauvre dame !

Ce n'est guère mieux sous les tropiques : on crève de chaud, du 1er janvier au 31 décembre, avec un ou deux pauv' ventilos qui tombent en panne tous les trois mois...

Les mômes sont en uniforme jean-polo, ça fait hammam gratis et nous, on bouge en classe donc on sue tout ce qu'on peut dès 7h du mat'...

lovelyday a écrit:Un contractuel faisait 27h/semaine ds mon lycée l'an dernier...Etant contractuel, il n'osait rien dire...22h = jamais

Ce qui m'épate toujours puisqu'ils n'en ont normalement pas le droit (ça avait bien emmerdé mon chef d'être limité à 21h/sem).

Hope, tu me fais peur... Comment faites-vous?!

Frisouille a écrit:

Kruella a écrit:Pseudo a raison de souligner que nos bahuts sont peu accueillants (doux euphémisme). J'y ajoute un problème de saison... le froid ! Mon lycée est glacial (alors même qu'il ne fait pas très froid), on fait cours en manteau, chacun y va de sa petite recette (radiateur portatif, petite bouillotte, thermos de thé...) et, fenêtres fermées, on a autant de vent que dehors tellement l'isolation est bonne... Un bureau là-dedans, non merci. Je préfère encore aller bosser au café du coin.
L'an dernier, les élèves ont fait grève pour avoir du chauffage. Y a pas de sous, ma pauvre dame !

Ce n'est guère mieux sous les tropiques : on crève de chaud, du 1er janvier au 31 décembre, avec un ou deux pauv' ventilos qui tombent en panne tous les trois mois...

Les mômes sont en uniforme jean-polo, ça fait hammam gratis et nous, on bouge en classe donc on sue tout ce qu'on peut dès 7h du mat'...

Oui, mais c'est un autre problème...et Sarko et l'UMP te répondront que l'Etat n'a pas en charge les bâtiments qui relèvent des compétences des collectivités locales (dont la majorité est dirigée par la gauche ! :diable: )
Sinon, c'est encore pire dans certaines écoles (voir ma réponse plus haut.)

Serge a écrit:Oui, on admire souvent les choses qui ont disparu. C'est comme pour les morts. Ils deviennent toujours formidables.

C'est donc pour cette raison que les projets de réforme tendent à transformer les profs en zombies ?

à quand la vague de suicides façon France télécom?...j'ai passé toute une année à mettre en garde mes collègues contre la mise en place d'un fonctionnement type entreprise dans l'EN....je me suis souvent heurtée à de l'indifférence et des remarques du type "ah bon? tu trouves? ...nooooon, tu exagèèèèèèèères"...

Une collègue a accepté de faire 25 heures (en lettres) cette année...ben voyons. Mère de famille nombreuse, elle s'effondrait déjà avec 21 heures (normal)...si certains acceptent, ils ne font que donner la preuve qu'après tout "on peut le faire"...

Bon courage Sarko...si ce truc passe, soit il y a un tollé général, soit on est stupides...non ??? Cependant, je reconnais que ...

La société nous a rendus mous, dociles (et je suis la première à constater que parfois je la ferme plutôt que de me la jouer résistante !!! et ça me fait enrager !)... Aurait-on survécu à la deuxième guerre mondiale ?

Désolée de m'emporter un petit peu mais je m'inquiète beaucoup...comme vous tous...j'ai vu beaucoup de collègues et amis craquer ces deux dernières années et certains sont actuellement au bout du rouleau...

instaurer une telle "réforme" c'est donner le coup de grâce...

Nell a écrit:Hope, tu me fais peur... Comment faites-vous?!

On sue à grosses gouttes ! Et quand il pleut sur les préfabs, on fait cours par écrit, parce qu'on n'entend plus rien.

On a bien tenté de demander des sous / des travaux en listant les problèmes, mais notre pétition n'est jamais arrivée au rectorat, et le CDE a vertement réprimandé ses auteurs

Quand j'étais aux Antilles j'ai eu une inondation en faisant cours. La CDE n'osait pas prendre une décision, attendant celle du Rectorat. On a pu évacuer qu'après avoir eu l'autorisation, je continuais à faire cours les pieds dans l'eau (salle au rez de chaussée). Absurde.
En rentrant chez moi j'ai bien failli perdre ma voiture.

Sinon, les 6ans que j'ai passé là-bas j'ai appris à chercher les vêtements les plus classe et les moins chauds possibles pour aller travailler.
Le retour en métropole fut dur (quoi, j'ai mis 4 couches de vêtement et je suis toujours gelée ???).

La dernière fois qu'on a eu une grosse inondation dans une salle où j'avais cours, l'eau arrivait à hauteur d'une prise de courant - j'ai donc envoyé un élève à la vie scolaire pour savoir quoi faire : "ben rien, marchez pas dans l'eau".

Tu es rentrée en métropole depuis longtemps, Héliandre ? Ca fait six ans et demi que je vis en Guadeloupe et j'ai du mal à m'imaginer revenir un jour en métropole... Ca doit faire un choc climatique (entre autres !)

Sandyrina a écrit:à quand la vague de suicides façon France télécom?...

On ne va quand même pas la souhaiter. En même temps, comment faire réagir et prendre conscience de notre état. Quand on voit ce qu'a donné l'immolation de la collègue...

Sandyrina a écrit:Une collègue a accepté de faire 25 heures (en lettres) cette année...ben voyons. Mère de famille nombreuse, elle s'effondrait déjà avec 21 heures (normal)...si certains acceptent, ils ne font que donner la preuve qu'après tout "on peut le faire"...

Comment s'en sort-elle ?
Ca c'est sûr que ceux qui ont accepté les heures supp à tour de bras ne nous ont pas aidé, on va récolter les fruits de nos arrangements, maintenant.

Sandyrina a écrit:La société nous a rendus mous, dociles (et je suis la première à constater que parfois je la ferme plutôt que de me la jouer résistante !!! et ça me fait enrager !)...

En même temps, comment veux-tu faire quand tu es seule ?

Sandyrina a écrit:Désolée de m'emporter un petit peu mais je m'inquiète beaucoup...comme vous tous...j'ai vu beaucoup de collègues et amis craquer ces deux dernières années et certains sont actuellement au bout du rouleau...

A ne pas avoir réagi à temps, en a-t-on encore la force ?

Hope a écrit:La dernière fois qu'on a eu une grosse inondation dans une salle où j'avais cours, l'eau arrivait à hauteur d'une prise de courant - j'ai donc envoyé un élève à la vie scolaire pour savoir quoi faire : "ben rien, marchez pas dans l'eau".

C'est tout à fait ça ! Parfois j'avais des poules dans ma classe (rien à voir niveau danger, mais je trouve que ça rend bien l'ambiance.)

Je suis rentrée depuis 6 ans. Et j'y étais restée 6 ans. J'avais entendu dire qu'après 7 ans, c'est très dur de se ré acclimater. On ne se sent plus bien ni là-bas, ni ici : il manque toujours quelque chose. C'est pourquoi je souhaitais que ça passe cette année-là (la mutation).

Spoiler:

Ah, les poules, j'ai eu aussi ! Avec poussins, en plus (qui ont été volés en quelques jours par les élèves).

C'est vrai qu'au bout de toutes ces années, j'éprouve parfois un vrai ras-le-bol des Antilles, tout en ayant du mal à m'imaginer vraiment ailleurs. Je postule pour l'étranger, du coup, avec l'idée d'aller voir et de revenir ensuite ici, où j'ai construit ma maison et fait mes enfants.

Spoiler:

Mais attendez quand même avant de déprimer complètement ! Déjà cette "proposition de 22h" n'est pas encore à l'ordre du jour et elle est loin d'être mise en oeuvre ! (Sarko et Chatel n'ont plus que 3 mois d'existence... :diable: )
Et en réalité, si cette proposition faisait des émules (au PS par exemple... ), rien ne dit que ces heures seraient dévolues à l'enseignement d'une classe ! Avec la "mode" de l'aide perso, je verrais plutôt une proposition allant dans ce sens.... Ce n'est déjà plus la même chose ! En plus, l'amplitude horaire (les EDT) pourrait être négociée...
Bon, je suis absolument contre les 22h pour les enseignants de collège, mais s'il faut vraiment les mettre en oeuvre et s'il s'agit d'avoir 3 élèves en soutien et son EDT "sans trous"...hé, hé...
Je sais qu'au primaire, des collègues se gavent d'activités péri-scolaires (payées en heures sup) dans les quelques circonscriptions qui les proposent...

C'est vrai que je viens de finir de corriger des rapports de stage, je dois prévoir la semaine prochaine 5 RV pour "entraîner" mes tutorés à l'oral. Et même si je trouve ça absurde avec une réunion lundi à 12h (harmonisation éval de ces stages) et mardi (présentation HIDA aux élèves), eh bien j'aime cette relation différente aux élèves et ce travail.
Je veux bien rester 22h si j'ai plus que 14h ou 15h d'enseignement en classe entière, par exemple.

Héliandre a écrit:C'est vrai que je viens de finir de corriger des rapports de stage, je dois prévoir la semaine prochaine 5 RV pour "entraîner" mes tutorés à l'oral. Et même si je trouve ça absurde avec une réunion lundi à 12h (harmonisation éval de ces stages) et mardi (présentation HIDA aux élèves), eh bien j'aime cette relation différente aux élèves et ce travail.
Je veux bien rester 22h si j'ai plus que 14h ou 15h d'enseignement en classe entière, par exemple.

Eh bien voilà... :lol: