Axel de Tarlé dans C à dire : comment enfiler des perles de préjugés sur le remplacement des profs ?

Parmi les dix-sept rapports soumis par l’Inspection générale depuis 2009 et que vient de publier le nouveau ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, celui concernant le remplacement des enseignants absents est peut-être le plus explosif. On y apprend, explique Frédérique Rolet, co-secrétaire générale du SNES, "qu’à peu près 20 % des absences dites ’de courtes durées’ sont remplacées dans le second degré. Mais ce qui me scandalise le plus, c’est que l’on ne remplace pas forcément bien non plus les absences de moyennes et longues durées. Y compris des congés de maternité, ce qui, par définition, est prévisible et donc pourrait donner lieu à une anticipation de la part des rectorats".

Toutefois, poursuit notre invitée, "il faut nuancer l’intérêt qu’il y aurait à remplacer toutes les heures. Parce que, je vais prendre un exemple très concret : vous êtes enseignant d’art plastique, vous avez dix-huit classes. Est-ce que l’on va demander à quelqu’un de venir pour une semaine prendre dix-huit classes à raison d’une heure pour chaque classe ? Le temps de découvrir ce qu’avait fait le collègue, l’heure sera vite passée et l’enseignant remplaçant n’aura pas le temps du tout de s’intégrer. Donc, nuançons : toutes les heures ne sont pas forcément utiles, pédagogiquement, à remplacer". D’ailleurs, ajoute-t-elle, "si vous regardez les plaintes des parents, elles portent surtout sur les remplacements de moyennes, longues durées. Et c’est dans le premier degré - parce que l’on répartit les enfants dans les classes -, mais ce n’est pas forcément, pédagogiquement, ce qu’il y a de plus profitable".

En réalité dans l’Education nationale, "il n’y a pas plus d’absentéisme qu’ailleurs. Simplement, quand on regarde la réalité de la profession, alors, encore une fois, c’est surtout dans le premier degré. Mais il y a une féminisation très importante, donc, vous avez évidemment davantage de congés maternités, davantage de congés pour enfant malade que dans d’autres types de profession. Mais globalement, on a un taux d’absentéisme qui est le même. Après, il faut savoir qu’il y a des absences qui sont dues à l’institution, c’est-à-dire un professeur est convoqué pour faire passer des examens ou pour participer à l’élaboration de sujets d’examen", indique la syndicaliste.

Alors que faire ? Selon notre invitée, "la première chose est de remplacer toutes les absences au-delà d’une semaine. Il n’y a pas de délais de carence dans les textes, et l’administration peut très bien décider de nommer un remplaçant plus vite. Simplement, qu’est-ce que l’on constate ? Ces dernières années, certains rectorats ont fait appel à Pôle emploi, au ’bon coin’ même, à de jeunes retraités... ce qui montre bien qu’il y a un problème. La carrière n’attire plus pour diverses raisons : absence de rémunération suffisante au regard de la qualification (cinq ans d’études et une année avant d’être titularisé), les conditions de travail, l’absence de formation professionnelle. Et puis, c’est vrai qu’il y a certains parents qui ne comprennent pas que s’il y a telle sanction, ce n’est pas de l’arbitraire ou parce que l’on n’aime pas l’élève, mais simplement parce qu’à un moment, il y a des règles collectives et que, lorsque l’on vit en collectivité, il faut bien que chacun les respecte. Donc, cela s’est dégradé, et c’est vrai que l’on a eu 40 % de postes non-pourvus dans certaines disciplines au CAPES l’année dernière", indique Frédérique Rolet.

Celadon a écrit:Il y a longtemps que Tarlé et Calvi squattent la 5 en invitant tout ce qui compte de libéral dans le monde économique à produire à l'envi des colliers de préjugés et de poncifs chers à la droite. Pourquoi cela changerait-il aux lendemains de l'élection d'un président de gau... droite ?
Et je crains qu'on se les farcisse encore longtemps, l'un d'entre eux venant de recevoir le prix du journaliste objectif ou qqch d'approchant...

Celadon a écrit:Tous ces gens qui ont craché et crachent encore sur les profs malgré la tentative de réhabilitation du nouveau président - surtout ceux qui blablatent dans le poste et conditionnent d'une certaine façon l'opinion -devraient être envoyés sur-le-champ dans une classe pendant un trimestre. Avec obligation de résultats.