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Dorinde
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par Dorinde Dim 10 Juin 2012 - 17:20
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daphnis83
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par daphnis83 Dim 10 Juin 2012 - 18:43
Super! encore merci pour ces conseils. Very Happy
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par Malicou Dim 10 Juin 2012 - 19:16
daphnis83 a écrit:Merci Malicou; mais dans ce cas ce sont des lectures plaisirs sans évéluation ou contre rendus de lecture?

Les élèves ont toujours un travail à faire à partir de leur lecture. Je préviligie l'oral pour les élèves dys mais ça peut aussi être une affiche publicitaire, l'interview d'un personnage, ... (on a une surveillante qui prend les élèves dys d'une classe pour les aider, donc souvent, elle travaille la lecture avec eux et commence le travail écrit).
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par Celeborn Dim 10 Juin 2012 - 19:21
Dorinde a écrit:
je travaille comme prof depuis 13 ans, 8 ans avec les classes dys- et je pense, sans avoir à me justifier sur néoprof sur mes compétences pédagogiques, pouvoir affirmer que les aménagements mis en place aident l'ensemble de mes élèves dys ou pas.

Ça m'intéresse de savoir en quoi les aménagements mis en place pour les élèves dys- aident les élèves non dys.

Toi, tu es prof, c'est donc toi la spécialiste dans ta classe, et c'est très bien comme ça. Ce n'est pas au médecin scolaire de tenir ce genre de discours : il n'est pas dans les classes. Qu'il réussisse déjà à diagnostiquer les dyslexies réelles et non à appeler "dys" tout élève qui a des problèmes en lecture ou en orthographe, et ce sera très bien.

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par Malicou Lun 11 Juin 2012 - 9:18
Celeborn a écrit:
Dorinde a écrit:
je travaille comme prof depuis 13 ans, 8 ans avec les classes dys- et je pense, sans avoir à me justifier sur néoprof sur mes compétences pédagogiques, pouvoir affirmer que les aménagements mis en place aident l'ensemble de mes élèves dys ou pas.

Ça m'intéresse de savoir en quoi les aménagements mis en place pour les élèves dys- aident les élèves non dys.

Toi, tu es prof, c'est donc toi la spécialiste dans ta classe, et c'est très bien comme ça. Ce n'est pas au médecin scolaire de tenir ce genre de discours : il n'est pas dans les classes. Qu'il réussisse déjà à diagnostiquer les dyslexies réelles et non à appeler "dys" tout élève qui a des problèmes en lecture ou en orthographe, et ce sera très bien.

Ronin, on voit ton ressentiment envers ton médecin scolaire.
Dans mon collège, elle a vraiment été une aide pour que je comprenne la dyslexie (surtout) et permet une réflexion pédagogique même si elle est médecin. Elle apporte des éléments pertinents que des collègues plus expérimentés ont pu utiliser et valider. L'échange, en début d'année, sur chaque cas est fructueux.
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par Celeborn Lun 11 Juin 2012 - 9:49
Malicou a écrit:
Ronin, on voit ton ressentiment envers ton médecin scolaire.
Dans mon collège, elle a vraiment été une aide pour que je comprenne la dyslexie (surtout) et permet une réflexion pédagogique même si elle est médecin. Elle apporte des éléments pertinents que des collègues plus expérimentés ont pu utiliser et valider. L'échange, en début d'année, sur chaque cas est fructueux.

Moi c'est Celeborn. J'aurais du mal à avoir du ressentiment envers mon médecin scolaire, vu qu'il n'y en a plus dans mon collège. Niet. Zéro. Nada.

Une fois encore, que le médecin scolaire permette aux professeurs de mieux comprendre la dyslexie, c'est son job, et c'est très bien. Qu'il permette chez ces derniers une réflexion pédagogique, parfait. Maintenant, ce n'était pas ce qui était dit dans ce sujet, non ? J'aimerais donc toujours bien savoir en quoi les aménagements qu'on fait pour les dyslexiques (chose que je fais d'ailleurs dans mes classes) aident l'ensemble des élèves.

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par adelaideaugusta Lun 11 Juin 2012 - 10:26
Ronin a écrit:Sur la dyslexie ( c'est de la théorie ) :
- L'apprentissage de la lecture et ses difficultés, Ecalle et Magnan, Dunod.
- Lecture et dyslexie, Sprenger-Charolles et Colé, Dunod.

Si tu as besoin de travailler la vitesse de lecture :
- Fluence CM-6ème, editions la cigale. ( 12 lectures courtes pour entraîner et améliorer l'automatisation de la lecture)

Pour les processus de compréhension :
- Lector et Lectrix, Goigoux et Cèbe, editions Retz.

Pour des banques d'exercices en orthographe, des petits projets d'écriture, en plus des deux de Françoise Estienne, regarde dans la même collection "Orthophonie" il y a plusieurs ouvrages intéressants.

Sinon en vrac :
- les dyslexiques sont très lents, ils ne font pas exprès, essaie de travailler des textes courts et bien aérés.
- Qui dit dyslexie dit obligatoirement dysorthographie, donc il faut noter en conséquence parce que la aussi ils ne font pas exprès.
- pour qu'ils progressent il faut automatiser de manière très explicite et très structurée d'où les ouvrages de Françoise Estienne déjà cités.
- les logiciels de reconnaissance vocaux peuvent être utiles mais à mon avis le mieux c'est encore de travailler papier-crayon mais en adaptant.
- sur le plan cognitif, il peut y avoir co-morbidité avec d'autres troubles mais ce n'est quand même pas le cas le plus fréquent. Donc il me semble important de montrer que tu as connaissance de leurs difficultés, que tu adaptes, mais qu'il faut bien sûr qu'ils travaillent et même, c'est injuste mais c'est comme ça, plus que les autres.


Je ferais toute confiance à Françoise Estienne : elle prône l'automatisation, ce dont les "dyslexiques" ont été privés. (Voir Liliane Lurçat).
Je me méfie par contre de Sprenger-Charolles et Colé. (Colé est un des auteurs de Crocolivre, une des pires méthodes. Je me méfie aussi de Goigoux et Cèbe. Goigoux a d'ailleurs créé un nom particulier pour Crocolivre (ce n'est plus mixte, naturelle, semi-globale...) : "méthodes intégratives" !!! Qu'est-ce que ça veut dire ?
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par Dorinde Lun 11 Juin 2012 - 13:08
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par Celeborn Lun 11 Juin 2012 - 13:46
Dorinde a écrit:
Alors ça aide les 6èmes parce que:
- je reformule bcp toutes les consignes. je ne mets qu'une question par consigne.
- je reformule en début de cours ce qui a été fait précédemment et reformule ce que l'on vient de voir en fin de cours. ça aide les élèves, à se remettre les idées au clair avant de commencer autre chose. une façon de dire: voilà, là tu n'es plus en cours de.... mais en cours de français. et ça les aide tous.
- je réfléchis toujours à une chose: quel est MON objectif? et il ne doit y en avoir qu'un. ça oblige bcp à retirer le superflu de l'essentiel.
- le travail sur TD aide aussi les élèves, car ça leur évite de copier des leçons x fois notées en primaire et les plus à l'aise passent directement

Je n'ai pas eu besoin d'élèves dyslexiques pour mettre en place ce que tu proposes dans les deux premiers tirets. Je ne raisonne pas par objectifs : à mon avis, ce n'est du superflu qu'on enlève dans ce cas, souvent. Et si je n'ai qu'un unique objectif dans une heure de cours, c'est que mon cours est bien pauvre, et ça conduit à du saucissonnage, m'est avis. Quant aux TD, on n'a pas le droit d'en faire acheter, mais là encore, je n'ai pas attendu la dyslexie pour faire tourner les photocopieuses concernant les leçons de grammaire, par exemple.

En revanche, tous les élèves ne comprenant pas bien pourquoi certains ont moins de question, ou + de temps, ou pas le même barème, il convient au moins de signaler que es aménagements mis en place peuvent conduire à un sentiment d'injustice chez certains.

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par adelaideaugusta Lun 11 Juin 2012 - 15:31
Ronin écrit :

"Sinon en vrac :
- les dyslexiques sont très lents, ils ne font pas exprès, essaie de travailler des textes courts et bien aérés."

Et si on leur conseillait de reprendre pendant les vacances une méthode alphabétique du genre Wettstein-Badour (Fransya) pour enfin acquérir les automatismes dont ils ont été privés ? Il n'est jamais trop tard pour apprendre à lire.

"- Qui dit dyslexie dit obligatoirement dysorthographie, donc il faut noter en conséquence parce que la aussi ils ne font pas exprès."

Vu la façon dont la grammaire est enseignée dans la majorité des classes de primaire, ce n'est pas la peine d'être dyslexique pour être dysorthographique.
cf : les copies de 3ème de LuigiB sur le Comte de Monte-Christo : TOUS ses élèves sont dysorthographiques, aucun n'est dyslexique.


"- pour qu'ils progressent il faut automatiser de manière très explicite et très structurée d'où les ouvrages de Françoise Estienne déjà cités. "

Je pense que c'est un excellent conseil.

- les logiciels de reconnaissance vocaux peuvent être utiles mais à mon avis le mieux c'est encore de travailler papier-crayon mais en adaptant.

"- sur le plan cognitif, il peut y avoir co-morbidité avec d'autres troubles mais ce n'est quand même pas le cas le plus fréquent. Donc il me semble important de montrer que tu as connaissance de leurs difficultés, que tu adaptes, mais qu'il faut bien sûr qu'ils travaillent et même, c'est injuste mais c'est comme ça, plus que les autres."

La plupart du temps, on peut dire qu'un enfant "dyslexique" (je le mets entre guillemets, car le pauvre est beaucoup plus sûrement "dyspédagogique", la vraie dyslexie étant très rare) est également dysorthographique, dyscalculique, (il ne comprend pas les consignes), et rarement capable d'apprendre l'anglais.
Un enfant qui ne maîtrise pas sa propre langue a le plus grand mal à apprendre une langue étrangère.

Les leçons et les devoirs sont souvent un calvaire pour ces enfants. Tout leur demande un énorme effort. Quelle tristesse !
Dorinde
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par Dorinde Lun 11 Juin 2012 - 18:46


voilà j'arrête là ce topic, de toutes façons tous les topics dys tournent à la même chose et le débat n'avance jamais.
Je ne voulais en aucun cas donner de leçons encore moins voir mon cours jugé de "pauvre" par quelqu'un qui se le permet à distance!!!! (faut vraiment se sentir supérieur tout de même!), juste donner des conseils suite au message initial. ça m'apprendra à partager ma formation.
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par petitefleur Lun 11 Juin 2012 - 19:01
Eh bien moi, Dorinde, je te remercie pour tes conseils. Et je ne suis pas d'accord avec Celeborn: un cours avec un seul objectif ce n'est pas un cours pauvre, c'est un cours cadré qui aide les élèves (certains élèves) à comprendre et retenir ce qu'ils apprennent (et à en voir l'intérêt parfois). L'objectif n'est que l'aboutissement du cours, et son unicité ne signifie pas automatiquement qu'il n'y aura qu'un seul point (de langue ou de littérature) vu et travaillé dans l'heure.
ex: j'ai eu de bien meilleures rédactions en précisant dans ma séance de vocabulaire que l'objectif était de réinvestir ce qu'on apprendrait pour améliorer son texte. Évidemment que c'est l'objectif (un des objectifs) naturel de la séance de vocabulaire, mais pour les élèves ça va mieux en le disant je trouve.
Ce n'est qu'un tout petit exemple et je ne veux m'attirer les foudres de personne, je ne prône pas MA méthode, je constate simplement qu'elle peut être efficace (avec mes élèves et ceux de Dorinde au moins).
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par Celeborn Lun 11 Juin 2012 - 19:55
petitefleur a écrit:Eh bien moi, Dorinde, je te remercie pour tes conseils. Et je ne suis pas d'accord avec Celeborn: un cours avec un seul objectif ce n'est pas un cours pauvre, c'est un cours cadré qui aide les élèves (certains élèves) à comprendre et retenir ce qu'ils apprennent (et à en voir l'intérêt parfois). L'objectif n'est que l'aboutissement du cours, et son unicité ne signifie pas automatiquement qu'il n'y aura qu'un seul point (de langue ou de littérature) vu et travaillé dans l'heure.
ex: j'ai eu de bien meilleures rédactions en précisant dans ma séance de vocabulaire que l'objectif était de réinvestir ce qu'on apprendrait pour améliorer son texte. Évidemment que c'est l'objectif (un des objectifs) naturel de la séance de vocabulaire, mais pour les élèves ça va mieux en le disant je trouve.
Ce n'est qu'un tout petit exemple et je ne veux m'attirer les foudres de personne, je ne prône pas MA méthode, je constate simplement qu'elle peut être efficace (avec mes élèves et ceux de Dorinde au moins).

Je pense qu'il y a une différence entre n'afficher qu'un seul objectif et n'avoir qu'un seul objectif dans une heure de cours. En fait, même si on n'en affiche qu'un seul, je pense qu'heureusement, on en atteint plusieurs. Par exemple certes, l'objectif de ton heure de vocabulaire est de réinvestir dans une rédac, mais ça n'empêche pas de travailler qui sait les familles de mots, ou l'étymologie, ou tout simplement la culture générale, etc. C'est en cela qu'un cours qui n'aurait qu'un unique objectif réel me paraîtrait effectivement bien pauvre ; mais j'imagine qu'en réalité, ce n'est pas le cas, qu'on s'en rende compte ou non. Maintenant, faut-il vraiment monter sur ses grands chevaux dès que quelqu'un émet une objection ? Je maintiens que la différenciation des élèves dyslexiques (qui généralement ne le sont en fait pas, je le rappelle) au sein d'une classe n'est pas en soi une chose positive : on gagne parfois à traiter les élèves handicapés un peu + comme les autres ; et on gagne rarement à traiter les élèves non-handicapés comme des handicapés.

D'autant qu'on s'interroge rarement sur l'avenir qu'on prépare à ces enfants : c'est bien beau de les faire monter très haut dans les études en adaptant les contrôles et la notation, mais vers quoi va-t-on déboucher à l'arrivée ? Je pense que c'est une question qui mérite au moins qu'on y réfléchisse un peu.


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par Dorinde Lun 11 Juin 2012 - 20:13
est-ce qu'il serait possible de ne pas se faire insulter quant à nos compétences pédagogiques et quant à nos interrogations sur l'avenir de nos élèves????
je n'ai jamais été autant insultée sur ce forum, mais surement que tu te sens mieux maintenant. 6ème Dys - Page 2 2320853811
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par Celeborn Lun 11 Juin 2012 - 20:26
Je ne t'ai pas insultée. Fin du débat sur ce point pour moi.

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Moussa
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par Moussa Lun 11 Juin 2012 - 20:40
Je trouve ce topic particulièrement intéressant et enrichissant et merci à ceux ou celles qui ont proposé des conseils, des références, le partage de leurs expériences...
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par Ronin Lun 11 Juin 2012 - 21:10
Je rejoins un peu Dorinde là. Que je sache nous n'avons jamais écrit que nous avions la recette miracle ou que les solutions étaient simples. Il a juste été question de conseils simples, de pistes, pour des collègues qui demandaient des infos. C'est agaçant à chaque fois que l'on essaye de donner qqes pistes ( forcément un peu réductrices ) de lire que l'on a pas d'ambition ou que c'est mentir aux élèves.

Adelaide : franchement votre ambition pro-syllabique c'est gentil mais je n'ai pas besoin que vous me distribuiez de bons ou mauvais points, je parle des vrais dyslexiques et vu que je suis sollicité pour les dépister et les suivre je crois savoir un tant soit peu de quoi il s'agit, je me suis déjà expliqué plusieurs fois à ce sujet. Votre proposition de les faire travailler avec une "bonne" méthode est valable pour de mauvais lecteurs, pour des dyslexiques c'est malheureusement beaucoup plus compliqué.
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par Dorinde Lun 11 Juin 2012 - 21:21
veneration Ronin!!!!
je parle également de vrais dys ayant été testés et reconnus par neuropédiatres... à moins que vous contestiez également leurs compétences???
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petitefleur
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par petitefleur Lun 11 Juin 2012 - 21:50
Celeborn a écrit:Je pense qu'il y a une différence entre n'afficher qu'un seul objectif et n'avoir qu'un seul objectif dans une heure de cours. En fait, même si on n'en affiche qu'un seul, je pense qu'heureusement, on en atteint plusieurs. Par exemple certes, l'objectif de ton heure de vocabulaire est de réinvestir dans une rédac, mais ça n'empêche pas de travailler qui sait les familles de mots, ou l'étymologie, ou tout simplement la culture générale, etc. C'est en cela qu'un cours qui n'aurait qu'un unique objectif réel me paraîtrait effectivement bien pauvre ; mais j'imagine qu'en réalité, ce n'est pas le cas, qu'on s'en rende compte ou non. Maintenant, faut-il vraiment monter sur ses grands chevaux dès que quelqu'un émet une objection ? Je maintiens que la différenciation des élèves dyslexiques (qui généralement ne le sont en fait pas, je le rappelle) au sein d'une classe n'est pas en soi une chose positive : on gagne parfois à traiter les élèves handicapés un peu + comme les autres ; et on gagne rarement à traiter les élèves non-handicapés comme des handicapés.

D'autant qu'on s'interroge rarement sur l'avenir qu'on prépare à ces enfants : c'est bien beau de les faire monter très haut dans les études en adaptant les contrôles et la notation, mais vers quoi va-t-on déboucher à l'arrivée ? Je pense que c'est une question qui mérite au moins qu'on y réfléchisse un peu.


Reformulé ainsi, je suis parfaitement d'accord avec toi alors! 6ème Dys - Page 2 2252222100 Et personnellement, je ne montais sur aucun cheval Very Happy
Quant à ta dernière phrase, je suis d'accord: ça demande au moins de se poser la question, au cas par cas. Est-ce qu'en ne poussant pas un peu plus le petit x et en lui enlevant (progressivement, par exemple) quelques béquilles ce ne serait finalement pas lui rendre service? Mais d'un autre côté c'est délicat, parce que le petit y a été diagnostiqué comme étant réellement dyslexique, ce qui est un vrai handicap, et du coup on ne peut pas lui demander d'accomplir ce qui lui est impossible, et quoi qu'il arrive il ne parviendra jamais à faire ci, ci ou ça dans sa vie future (de même qu'on ne peut pas demander à un mal entendant de tendre un peu mieux l'oreille sous prétexte qu'il sera toujours confronté à des difficultés de cet ordre plus tard; je sais, c'est très réducteur comme exemple).

Bref, la question des dyslexiques est très délicate, et je remercie à nouveau vivement tous ceux qui ont fait part de leurs expériences, conseils et méthodes sur ce topic! Qu'ils continuent! Smile
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par Ronin Lun 11 Juin 2012 - 21:55
Non merci, marre de perdre mon temps.

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par petitefleur Lun 11 Juin 2012 - 21:58
Perdre ton temps alors que c'est utile à certains collègues qui t'en remercient? heu Au pire, pourrais-je te contacter en MP? Parce que j'ai eu des dyslexiques cette année et j'ai le sentiment d'être vraiment passée complètement à côté et de ne pas les avoir du tout aidés... Embarassed
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par Ronin Lun 11 Juin 2012 - 22:02
en MP alors.

edit : désolé mais effectivement comme l'a écrit Dorinde, les posts sur la dyslexie tournent toujours de la même manière, ça ne donne plus envie de participer.
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petitefleur
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par petitefleur Lun 11 Juin 2012 - 22:18
Je viens de prendre en notes les conseils donnés sur ce topic et je te contacterai par MP si des questions s'imposent à moi durant l'été ou avec mes nouvelles classes à la rentrée. Merci beaucoup Ronin!
Eloah
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par Eloah Lun 11 Juin 2012 - 22:26
Ronin, je comprends ta décision et je trouve dommage qu'en effet ce genre de post tourne mal à chaque fois.
Il est regrettable qu'on ne puisse échanger sereinement sur ce sujet et, en tant que maman d'une enfant dyspraxique, lire vos expériences m'est très utile.
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par Celeborn Mar 12 Juin 2012 - 10:20
Je me rends compte à tête reposée que j'ai pu être désagréable. Je m'en excuse. Je trouve de + en + compliqué de marquer un désaccord de fond avec des personnes engagées dans des choses qui ont trait à l'humain, et il est fort possible qu'actuellement, je n'ai pas toute la patience requise et toutes les pincettes nécessaires pour tenir sur mon fil d'équilibriste.

Navré donc, et que cela ne vous empêche pas de parler de la manière de s'occuper des élèves dyslexiques.

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par adelaideaugusta Mar 12 Juin 2012 - 20:27
Ronin a écrit:Je rejoins un peu Dorinde là. Que je sache nous n'avons jamais écrit que nous avions la recette miracle ou que les solutions étaient simples. Il a juste été question de conseils simples, de pistes, pour des collègues qui demandaient des infos. C'est agaçant à chaque fois que l'on essaye de donner qqes pistes ( forcément un peu réductrices ) de lire que l'on a pas d'ambition ou que c'est mentir aux élèves.

Adelaide : franchement votre ambition pro-syllabique c'est gentil mais je n'ai pas besoin que vous me distribuiez de bons ou mauvais points, je parle des vrais dyslexiques et vu que je suis sollicité pour les dépister et les suivre je crois savoir un tant soit peu de quoi il s'agit, je me suis déjà expliqué plusieurs fois à ce sujet. Votre proposition de les faire travailler avec une "bonne" méthode est valable pour de mauvais lecteurs, pour des dyslexiques c'est malheureusement beaucoup plus compliqué.

Je ne distribue ni bons ni mauvais points.
Simplement, je m'appuie sur des lectures de personnes très qualifiées, et me suis forgé une idée très précise de la vraie et la fausse dyslexie.
Je pense qu'il ne faut pas avoir une confiance aveugle dans les neuro-pédo-psychiatres des services hospitaliers CORIDYS. Ils occupent des postes de pointe (directeurs de recherche au CNRS ou à l'INSERM) ce qui leur permet de faire des recherches poussées avec IRMf, tomographies, etc.

J'ai écouté une émission intitulée "Le mal des mots", et ai pu l'acheter sur VODEO. Ce qui m'a permis de la retranscrire intégralement. C'était un reportage sur le service de Madame Catherine Billard, neuro-psychiatre du service CORIDYS du Kremlin-Bicêtre, qui s'occupe d'enfants "dyslexiques".
En voici quelques extraits.

Dylan a 8 ans, en CE2. Il n’a pas de troubles sensoriels. Une dyslexie est suspectée.
Sur la demande de son institutrice, il rencontre le médecin de son école, pour vérifier le diagnostic.
- Celle-ci lui fait un test de dépistage, et non un diagnostic. Il a à lire une liste de mots.
« Galop – dolmen – respect- bourg – aiguille – pâle – baptême – oignon – aquarelle – orchidée – agenda »
Il a de grandes difficultés en lecture et orthographe.
- Dictée de mots.
« Seconde (il écrit cheton, puis chegon) – monsieur (il écrit « mechie ») –ordure (il écrit « orure ») – jardin (il écrit « jarin ») »
Il est très performant en maths, très intéressé à l’oral.

Dylan est vu à Reims, par le médecin de l’Inspection académique de la Marne. Il est soumis à un test d’intelligence, le WISC 3. Tout est très bon. Mais il y a 20 points d’écart entre son QI verbal et son QI de performances. Une dyslexie est évoquée.
Sur le conseil de l’inspection de Reims, il est donc envoyé avec sa mère au CHU de Reims pour un test ODEDYS, qui permet de détecter une dyslexie. Il est vu par la neuropédiatre du CHU, madame Brasselet.
Elle lui fait faire une dictée de mots :
« La neige – toreti – pradu – dimanco »
Elle lui donne des mots à lire : « Les enfants jouent avec le robot - le gros gâteau – mati – chapé – sirtu – montre-moi la plus grosse étoile orange »
Il est incapable de lire.

Une réunion du médecin, de la psychologue et de l’orthophoniste décide du diagnostic de dyslexie légère.

Au CHU de Reims, les parents de Dylan ne comprennent pas qu’il puisse rester en échec face à la lecture. Les devoirs à la maison sont devenus une épreuve quotidienne, le doute s’installe. Dylan et sa maman retournent voir madame Brasselet pour un diagnostic définitif.
Elle lui explique qu’il est dyslexique-dysorthographique.
« Tu es un enfant normal, intelligent, mais tu as du mal à lire ».

Il est donc dirigé sur le service de Bicêtre.


Contrairement à la pensée commune, la dyslexie est un handicap très lourd. Il est traité dans un service spécialisé du Kremlin-Bicêtre, où l’on vise le retour à l’école ordinaire. C’est un centre où l’on fait en même temps l’apprentissage des fondamentaux, et de la recherche clinique. Il y a des classes de 7 à 8 enfants, qui regroupent 5 niveaux, ce qui permet un travail personnalisé pour chaque enfant.

Ecole de rééducation du Kremlin-Bicêtre, en classe de CE1. Les enfants de la classe ont à lire :
« Dans leur cartable, les enfants emportent de nombreux livres de classe.
Et avalez-moi tout ça, ne cesse de répéter Madame Picrado, la maîtresse d’école volubile. »
Dylan lit : Pi – ca – do, vu – lu – bil, se reprend : vo – lu – bi - le.
On passe au calcul. Dictée, copie de nombres, et rangement en ordre croissant : 985– 995 – 1005
Dylan réussit bien. Il est le premier à lever le doigt.

La maîtresse de CE1 : « Dylan ne lit pas couramment. On ne peut pas le faire redoubler, il sait qu’il ne lui manque que la lecture. Tout l’oral marche très bien. Il est très motivé, très intéressé. Il s’investit totalement, ce serait un gros échec pour lui, il serait traumatisé ».


Classe de CE1 à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre.

Un enfant en très grande difficulté est prié de lire ce texte :

« Tout de suite après le premier paragraphe, j’ai voulu boire (sic ??) l’image du loup qui se trouvait sur la page de gauche. J’ai aspiré très fort, en même temps que Carmilla, mais il s’est passé quelque chose d’incroyable. Nous nous sommes brusquement mis à rétrécir comme Alice au pays des merveilles. Je me suis cramponné au bord du livre pour ne pas tomber. »

L’orthophoniste du service de Catherine Billard expose à celle-ci ce qu’elle va dire lors d’une conférence qu’elle a à faire à des enseignants au sujet de l’apprentissage de la lecture, pour leur faire ressentir, en tant qu’adultes, ce que l’enfant ressent quand il est en difficulté.
Elle montre un écran d’ordinateur sur lequel apparaissent des mots qui s’effacent très rapidement et que les enfants doivent lire. (Gémissements : « on n’a pas eu le temps… »)
« Ramitépraton – la fille mange de la confiture – chrysanthèmes – lesouvriersfontdelapeinture - il fo lontan poura prendre allire. Il faut longtemps pour apprendre à lire. »
On peut rappeler aux enseignants que le langage est juste une suite de sons.
Madame Billard hoche la tête et approuve.

Exemple de mots à reconnaître :
« Papa – par – paradoxe – parallèle – apte – paralyser – parapente »

Il y a trois grands types de dyslexie, en s’appuyant sur le modèle de la lecture.
1) La dyslexie phonologique, qui touche la voie d’assemblage, rendant difficile le décodage des mots. Pour 70 % des enfants dyslexiques, l’ouïe n’arrive pas à créer la bonne sonorité du mot, et donc d’accéder au sens. S’y ajoutent un problème de mémoire à court terme, une inversion et une confusion des sons, et une confusion des syllabes.
2) La dyslexie touchant le mécanisme de surface de la voie d’adressage. Les problèmes de mémoire à long terme compliquent le mécanisme de la voie d’adressage.

C’est le cas de Dylan.
Dylan ne photographie pas correctement les mots, ce qui perturbe le fonctionnement de son dictionnaire interne.

Liste des mots qu’il n’arrive pas à lire.

parapluie pare
parasiter parcage
paratonnerre parcellaire
paravent parcelle
parchemin


3) Dyslexie mixte, lorsque les deux voies sont touchées.

Bien qu’ayant des formes de dyslexie différentes, Louis et Dylan font des confusions identiques.

On voit Louis lire avec sa maman : Bill – il –lit - déchire. Puis des phrases : « Papa dort. Il a un pyjama. » « Il entend un bruit : il se lève, et descend l’escalier. »
C’est un calvaire pour lui et sa maman.
Louis est donc envoyé au Kremlin-Bicêtre.

Louis passe une tomographie avec la pédiatre Ghislaine Dehaene, chercheur en sciences cognitives au CNRS, pour voir les réactions de son cerveau aux sons très proches : ba – ba – ba – da, émis très rapidement. (Il regarde un film, avec le casque d’électrodes sur la tête.) « La réponse peut être faible, lente, ou différente de celle des enfants normaux.
Pour le dyslexique, les deux sons sont identiques », explique Ghislaine Dehaene.
Ils entendent normalement, mais ne peuvent transcrire correctement.
B et d, t et d, v et f sont proches, le dyslexique écrira donc « cardable, emporde, maidresse, livre t’histoire »

L’orthophoniste explique que ces enfants mettent 2 à 3 fois plus de temps pour les devoirs du soir, ils s’épuisent, et les parents aussi. Le travail scolaire demande des adaptations. Quand il y a trois ou quatre pages à lire le soir, on conseille aux parents de lire le début du texte à lire avec lui, et de lui lire la suite.

L’orthophoniste de Bicêtre explique : « Certains de ces enfants ont besoin de plus de temps pour s’approprier les stratégies, cela dépend de l’intensité des troubles. La rééducation peut durer plusieurs années pour certains. »
L’orthophoniste fait lire Dylan : « Eric s’approche. Il tire la queue du poney. » (Il lit « cheval »). « Le cheval lance une ruade. » (Il a beaucoup de mal, d’autant plus que l’orthophoniste pose le doigt sur un mot ou une syllabe de la phrase, pour lui laisser peu de temps pour les retenir. Il lit mot après mot, globalement)


Madame Sprenger-Charolles parle de la grande souffrance des enfants dyslexiques : « ils se rendent compte qu’ils sont en échec scolaire ».



Dans le monde médical, la connaissance de la dyslexie progresse.
Dans les pays anglo-saxons, la recherche et la thérapie sont fortement développées, la correspondance des langues nordiques, et même de l’anglais, entre l’écrit et l’oral, étant encore plus difficile pour les dyslexiques qu’en français.

En France, les centres de référence du langage apportent des soins aux patients, et développent des méthodes de rééducation de plus en plus performantes.

Dylan devrait surmonter son handicap. L’entrée en sixième sera une étape difficile, avec l’apprentissage d’une deuxième langue, et le fait d’avoir plusieurs professeurs.
Le cercle parents, école, orthophonie, devrait l’aider à compenser.

Pour Louis, les soins seront longs et éprouvants. Il lui faudra trouver ses techniques de contournement pour vivre comme tous les enfants de son âge. Il lui faudra au moins quatre années d’orthophonie.


Voilà, c'est un peu long, mais cela pose des questions. (Je fais davantage confiance à des personnes expérimentées comme Colette Ouzilou ou Mme Wettstein-Badour.) Je ne cherche pas à imposer mon point de vue, mais j'attends que de grands chercheurs en neuro-sciences confirment les conclusions de ces deux personnes.




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