Comment réagir quand un élève qu'on veut exclure refuse de sortir de la classe ?

Ça m'est arrivé il y a quelques jours. Face au refus de l'élève, j'ai simplement préparé un billet de circulation pour un autre élève, chargé d'aller prévenir les CPE ou à défaut la VS. J'ai ensuite recommencé mon cours comme si de rien n'était. Le gars est sorti juste après.

Ce genre de truc n'est rien d'autre que de l'esbrouffe. Bloquer le cours jusqu'à ce qu'il décide de partir, c'est lui donner du pouvoir.

zoupinette a écrit:Et quand un élève refuse de suivre le directeur on fait comment ?

Alors là c'est pas notre problème. Il se dém...

ça m'est arrivé ....en primaire.
Elève de CM1 grand et costaud.
Le directeur (petit et menu) envoyé un élève chercher un autre collègue (grand) et ils l'ont sorti à deux en le prenant par les bras et les pieds ....
Et ....on n'a pas de vie scolaire.
Ces conflits me "vidaient" de mon énergie et m'ont fait fuir vers des "cieux" plus cléments où je fais un travail d'enseignante pas d'éducatrice pour jeunes en perte de repères ...
Bon courage à vous tous qui vivez ces situations au quoitidien.

profecoles a écrit:
Bon courage à vous tous qui vivez ces situations au quotidien.

+ 1000 Je compatis énormément. Dans mon établissement ce genre de fait est rarissime ( et déjà les STMG qui mettent du temps à ôter leur casquette ça me fatigue alors j'aime mieux pas imaginer si j'étais de nouveau confrontée à ce genre de cirque...)

Derrière tout ça, je me pose tout de même une question.

Légalement, la VS (ou les profs) ont-ils le droit d'exercer une contrainte physique pour faire sortir un récalcitrant ?

A mon avis non (de toute façon nous n'avons aucun droit ) mais quand le rapport de force est clairement en faveu











A mon avis non mais que faire alors , on ne va pas appeler la maréchaussée quand même.

La solution qui avait été trouvé par le CDE etait effectivement de changer de salle... Sauf que en arts plastiques nous n'avons qu'une seule salle... Ce qui explique que le CDE restait dans le cours avec l'eleve invirable! (il n y a pour autant pas eu de conseil de discipline, alors que les exclusions de cours c'etait pour violence envers les autres élèves...)

bouffe-doublon a écrit:Je dégaine mon téléphone portable et appelle personnellement la vie scolaire ou l'adjoint. Ça calme l'élève problématique et aussi ceux qui voudraient en profiter.

+1

À mettre en rapport avec le sujet sur l'usage du téléphone portable par un enseignant dans un établissement public.

Mais vous avez tous les numéros directs des CPE et adjoints ? Le seul numéro que j'ai sur mon portable, c'est celui général de l'établissement.

linkus a écrit:À mettre en rapport avec le sujet sur l'usage du téléphone portable par un enseignant dans un établissement public.

Oui, en effet. Et de même qu'un élève qui serait dans une situation d'urgence serait autorisé par moi à aller téléphoner dans le couloir, de même pour une situation d'urgence pédagogique, je m'autorise à utiliser le mien. Par exemple, une fois, devant les affirmations d'une cruche que sa mère lui avait imposé un we dément qui l'avait empêchée de bosser, j'ai pris sa fiche, j'ai appelé la mère et j'ai eu le démenti en direct. Nanmého, y'a pas qu'eux qui connaissent les nouvelles technologies (elle était verte, la pauvre, et les autres, tétanisés )

kero a écrit:Mais vous avez tous les numéros directs des CPE et adjoints ? Le seul numéro que j'ai sur mon portable, c'est celui général de l'établissement.

J'appelle le standard et je demande mon interlocuteur en urgence.

Cela m'est arrivé une fois. Devant le refus de l'élève j'y suis allée au bluf :
Ok tu ne veux pas sortir, je ne te mettrai pas dehors de force, je te laisse le choix, soit tu sors, soit je fais un rapport qui sera inscrit à ton dossier. Le délégué lui a dit qu’il avait tout intérêt à sortir ... ce qu'il a fait.

Je présente mes excuses aux femmes:
Pour virer une élève qui refuse de sortir, je euh.... je 

Spoiler:

Ca marche aussi pour les garçons, linkus.  Une trousse, une pochette, un sac...

Sinon, j'ai le n° d'une des CPE ou j'appellerais la loge, j'imagine...

Après, certains élèves savent qu'ils n'ont pas trop intérêt à aggraver leur cas (avec l'exclusion de cours, viennent automatiquement le rapport + l'appel aux parents) et que quand l'on doit faire venir quelqu'un d'autre, ça a tendance à énerver davantage. Dans ce cas-là, les autres élèves peuvent être un renfort efficace. Et puis certains autres élèves n'ont de toute façon qu'une envie: terminer le cours en permanence. Ceux-là, c'est plutôt les garder qui est compliqué.  

(Sur le téléphone et l'urgence: un soir, en fin d'heure, le téléphone d'un élève sonne. 6e. Il me regarde d'un air horrifié: "mais c'est ma mère, madame." J'ai décroché à sa place: "Bonsoir Madame, Madame Ergo à l'appareil, votre fils est encore en classe...")

linkus a écrit:Je présente mes excuses aux femmes:
Pour virer une élève qui refuse de sortir, je euh.... je 

Spoiler:

Ah oui !

J'aime.

On sort des élèves de presque chaque classe en ITEP.  Souvent on peut leur proposer de descendre sans que ça fasse trop de problèmes (avec ceux qui veulent juste souffler), mais pour ceux qui veulent vraiment mettre le souk, c'est bien sûr bien plus compliqué.  Malheureusement le bureau des éducateurs n'est pas dispo par numéro externe, donc on gère comme on peut quand il n'y a pas d'autres dans les parages.  Avec certains ça bousille pas mal de temps de cours.  

lundi arrive, hein...

Ca y est, j'ai viré mon élève ce matin !
Merci pour vos conseils et témoignages, qui m'ont été bien utiles.
Et dire que je le retrouve demain à 8h30...   

Oui mais alors, il a accepté de sortir ?   

kero a écrit:Derrière tout ça, je me pose tout de même une question.

Légalement, la VS (ou les profs) ont-ils le droit d'exercer une contrainte physique pour faire sortir un récalcitrant ?

florestan a écrit:A mon avis non mais que faire alors , on ne va pas appeler la maréchaussée quand même.

Une contrainte physique ? Non, c'est clairement non : d'une point de vue juridique, ce serait se rendre coupable d'une voie de fait ; et d'un point de vue psychologique, on ne touche jamais, à aucun prix, un adolescent en crise, car le toucher c'est la meilleure façon de tout faire partir en vrille et de rendre totalement incontrôlable une situation qui est sans doute encore gérable. (Sans compter les risques physiques encourus par la personne qui se hasarderait à toucher l'ado en crise).

Appeler la maréchaussée ? Eh bien, si l'intervention du CPE, du chef d'établissement et in fine le coup de fil aux parents, n'ont pas suffi à régler le problème, alors oui, il ne reste que cette solution, puisqu'il n'y a que les forces de police qui pourraient se saisir physiquement du gamin. Mais c'est de la théorie. En pratique, je n'ai jamais entendu dire qu'on ait dû en arriver à de telles extrémités.

Ergo a écrit:Oui mais alors, il a accepté de sortir ?   

Pas du premier coup.
Il s'est dégonflé quand j'ai demandé au délégué d'aller chercher le CPE : OUF !