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clélia
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Être ou ne pas être anxieux... - Page 3 Empty Re: Être ou ne pas être anxieux...

par clélia Mer 30 Juil 2014 - 8:14
Pseudo a écrit: C'est souvent toute une vision de soi et du monde qui est là-dessous. Et abandonner l'angoisse, c'est abandonner bien autre chose. C'est aussi abandonner les bénéfices secondaires éventuels, les justifications personnelles, une "identité" parfois installée de longue date. Et c'est se confronter avec d'autres peurs.
Bref, il y a bien des choses dont on se passerait et dont, bizarrement, on ne se passe pas.

Je suis d'accord avec ça. Mais le savoir (d'un point de vue purement théorique) et l'intégrer jusqu'à modifier sa façon d'être et de vivre sont deux étapes bien différentes. Ce n'est pas simple d'accepter de changer, vraiment.

Bon courage à vous tous.
Pseudo
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Demi-dieu

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par Pseudo Mer 30 Juil 2014 - 8:34
clélia a écrit:
Pseudo a écrit: C'est souvent toute une vision de soi et du monde qui est là-dessous. Et abandonner l'angoisse, c'est abandonner bien autre chose. C'est aussi abandonner les bénéfices secondaires éventuels, les justifications personnelles, une "identité" parfois installée de longue date. Et c'est se confronter avec d'autres peurs.
Bref, il y a bien des choses dont on se passerait et dont, bizarrement, on ne se passe pas.

Je suis d'accord avec ça. Mais le savoir (d'un point de vue purement théorique) et l'intégrer jusqu'à modifier sa façon d'être et de vivre sont deux étapes bien différentes. Ce n'est pas simple d'accepter de changer, vraiment.

Bon courage à vous tous.

Non, ce n'est pas évident de passer de la compréhension d'un phénomène à changer sa façon de le vivre. Mais savoir qu'on a le choix, que l'angoisse c'est nous qui la produisons et pas un truc qui nous est imposé de dehors, et qu'on peut donc vraiment agir dessus, c'est un premier pas primordial.

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pailleauquebec
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par pailleauquebec Mer 30 Juil 2014 - 13:37
Autre conseil, contre l'angoisse le contact avec la nature est apaisant.

Une demi heure de jardinage quotidien m'a aussi bien aidé à une période ou j'étais très angoissé.

Il faut absolument garder espoir, c'est une pathologie très répandue dans nos société anxiogènes, pour laquelle il y a de vraie avancées dans les solutions concrètes pour y remédier. Il n'y a pas de fatalité à subir cette angoisse envahissante.

Il y a déjà un environnement qui peut être considéré comme toxique de ce point de vue (journaux TV, publicité, radio, grandes villes, salle des profs ;-),...) et dont on peut fort bien se passer avec un bénéfice immédiat.

La recherche montre que la plasticité cérébrale est assez grande et on peut certainement soigner son angoisse à tout âge. Les thérapies comportementales sont assez efficaces pour cela.

On montre même maintenant, gràce aux techniques d'imagerie IRMf, que le fonctionnement du cerveau peut évoluer au fur et à mesure que la gestion des émotions s'améliore. Les réseaux de neurones se remodèlent à tout âge et on constate en imagerie que la méditation (par exemple, ou faire du sport ou jardiner) a des effets concrets sur le cerveau.


Dernière édition par pailleauquebec le Mer 30 Juil 2014 - 13:41, édité 1 fois
palomita
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par palomita Mer 30 Juil 2014 - 13:40
Merci, pailleauquebec, pour ce message réconfortant  Smile 

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par Pseudo Mer 30 Juil 2014 - 14:09
pailleauquebec a écrit:

Il y a déjà un environnement qui peut être considéré comme toxique de ce point de vue (journaux TV, publicité, radio, grandes villes, salle des profs ;-),...) et dont on peut fort bien se passer avec un bénéfice immédiat.
.

C'est vrai qu'il y a un nombre incroyable de trucs anxiogènes dont on peut aisément se passer, c'est hallucinant. Concernant les grandes villes, moi, c'est peut-être plutôt le désert campagnard qui m'angoisse, chacun son truc. La ville m'apaise plutôt. Mais la mer aussi. Ou les librairies.

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par Invité Mer 30 Juil 2014 - 16:30
Contre ce genre d'angoisse....
J'ai envie de dire qu'il est inutile de s'en faire pour quelque chose qu'on ne peut pas changer.
Encore moins de se gâcher des vacances.
Dwarf
Dwarf
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par Dwarf Mer 30 Juil 2014 - 17:15
Sport et amour = endorphines.  :vvv: 
Olympias
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par Olympias Mer 30 Juil 2014 - 17:19
Dwarf a écrit:Sport et amour = endorphines.  :vvv: 
Tout à fait  professeur 
YoKonoké
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par YoKonoké Mer 30 Juil 2014 - 19:35
Olympias a écrit:
Dwarf a écrit:Sport et amour = endorphines.  :vvv: 
Tout à fait  professeur 

Je plussoie et gare aux effets du manque  Smile.

Ajoutons que les activités les plus endorphigènes sont les sports d'endurance, pratiqués à 75% de la FC et au moins 30 min ( ce qui nécessite un min d'entraînement).

Phalène
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par Phalène Mer 30 Juil 2014 - 20:05
Pseudo a écrit:

C'est souvent plus complexe que ça. C'est souvent toute une vision de soi et du monde qui est là-dessous. Et abandonner l'angoisse, c'est abandonner bien autre chose. C'est aussi abandonner les bénéfices secondaires éventuels, les justifications personnelles, une "identité" parfois installée de longue date. Et c'est se confronter avec d'autres peurs.
Bref, il y a bien des choses dont on se passerait et dont, bizarrement, on ne se passe pas.

Je ne vois aucun bénéfice secondaire à l'angoisse. C'est rien qu'un truc mortifère qui finit par paralyser et qui, c'est vrai, peut participer à la construction de l'identité. Malheureusement. Et comment s'en défaire si c'est le cas?
Certes, il y a la piscine, la respiration, Christophe André, le contact avec la nature, le conjoint... dans cet ordre ou dans un autre. Je pratique tout. Et parfois, malgré tout, insidieusement, l'angoisse revient. Sans aucune justifications personnelles. C'est juste une béance qui attend son heure.
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mimika
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Être ou ne pas être anxieux... - Page 3 Empty Re: Être ou ne pas être anxieux...

par mimika Mer 30 Juil 2014 - 21:51
Pseudo tu dis que l'angoisse c'est nous qui la produisons, certes, mais comment faire pour ne plus la produire? Si tu crois que c'est un choix, alors pas du tout!
Perso je m'en passerais bien!
Pseudo
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Demi-dieu

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par Pseudo Mer 30 Juil 2014 - 23:48
Bon. Il y a une part d'angoisse avec laquelle il faut bien vivre. Mourir, ça angoisse, par exemple. On est tous confronté à cette angoisse. Le changement, ça angoisse. Et il faut bien accepter cette dose là d'angoisse aussi. Etc...

Mais au delà d'une certaine dose d'angoisse, hé bien il y a des choses à faire. C'est un choix, oui. De subir ou de prendre les choses à bras le corps.

La psychothérapie m'a beaucoup aidé contre l'angoisse. Même si ça n'était pas ma demande initiale. Mais une psychothérapie, ça n'est pas une comprimé qu'on prend, et hop, tout est rose.

La philosophie m'a beaucoup aidé aussi. Par exemple j'ai vécu une véritable illumination philosophique qui m'a débarrassée de mes angoisses nocturnes et matinales. Du jour au lendemain.

Mais évidemment, tout cela nécessite des remises en cause qu'on n'est pas toujours décidés à faire. Et de se colleté avec les vrais peurs qu'il y a sous l'angoisse, parfois.

Pour les bénéfices secondaires, ça peut être plein de choses. Etre une angoissée permet d'éviter tout un tas de choses, depuis le contact avec autrui, en passant par l'action (et donc de vivre une procrastination "habitée"), ou éviter la sensation de vide intérieur, voire de repousser l'angoisse de mort. Ca peut aussi être une façon de tenir les proches (je suis une angoissée, donc il ne faut pas - faites la liste -).

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Mila Saint Anne
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Être ou ne pas être anxieux... - Page 3 Empty Re: Être ou ne pas être anxieux...

par Mila Saint Anne Jeu 31 Juil 2014 - 3:19
Mezzo voce a écrit:Bonjour,

Je souhaiterais partager avec vous au sujet de l'anxiété de l'enseignant... C'est peut-être ridicule, mais je change de collège l'année prochaine... et je suis anxieuse. Je crains de rencontrer des collègues peu amènes, aguerris en le sport de la critique (moins, cela s'entend, de l'auto-critique), comme ce fut le cas cette année ("oh, lui, il doit être dépressif, ah, elle, elle est trop inquiète, oh-ah, lui, c'est un prof bien sympathique, mais dépassé, oui, elle, elle se fait bordéliser, elle est nulle...) et une direction qui préfère  taper sur les enseignants plutôt que de sanctionner les élèves (moins de conseils de discipline pour faire remonter la réputation de l'établissement). Je commence déjà à revisiter, en de doux rêves, les moments les plus forts avec la classe qui me posait problème. C'est pénible; j'ai peur du bizutage de la rentrée à l'attention du nouveau "prof"; j'ai bien plus peur encore de finir sur les rotules vers la fin de l'année, comme cette année, croulant sous la fatigue alimentée par le stress.

Bref... Je prépare mes cours consciencieusement, avec un grand plaisir, d'ailleurs, mais l'anxiété semble évidente... pour ce qui est de l'année à venir.

Je remercie par avance ceux et celles qui auront la gentillesse de me répondre.


Je te conseillerais de te convertir au stoïcisme...

Blague à part (cela dit la relecture de Marc Aurèle ne peut jamais faire de mal) pourquoi s'angoisser de quelque chose qui est hypothétique et à laquelle tu ne peux rien ?
Cette angoisse-là, dis toi que c'est un luxe inutile. Parce que tu as un boulot intéressant, que tu as les compétences pour le faire et que tu es suffisamment en bonne santé pour l'exercer. Le reste, c'est du détail.





Phalène
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Être ou ne pas être anxieux... - Page 3 Empty Re: Être ou ne pas être anxieux...

par Phalène Jeu 31 Juil 2014 - 9:16
Pseudo a écrit:Bon. Il y a une part d'angoisse avec laquelle il faut bien vivre. Mourir, ça angoisse, par exemple. On est tous confronté à cette angoisse. Le changement, ça angoisse. Et il faut bien accepter cette dose là d'angoisse aussi. Etc...

Mais au delà d'une certaine dose d'angoisse, hé bien il y a des choses à faire. C'est un choix, oui. De subir ou de prendre les choses à bras le corps.

La psychothérapie m'a beaucoup aidé contre l'angoisse. Même si ça n'était pas ma demande initiale. Mais une psychothérapie, ça n'est pas une comprimé qu'on prend, et hop, tout est rose.

La philosophie m'a beaucoup aidé aussi. Par exemple j'ai vécu une véritable illumination philosophique qui m'a débarrassée de mes angoisses nocturnes et matinales. Du jour au lendemain.

Mais évidemment, tout cela nécessite des remises en cause qu'on n'est pas toujours décidés à faire. Et de se colleté avec les vrais peurs qu'il y a sous l'angoisse, parfois.

Pour les bénéfices secondaires, ça peut être plein de choses. Etre une angoissée permet d'éviter tout un tas de choses, depuis le contact avec autrui, en passant par l'action (et donc de vivre une procrastination "habitée"), ou éviter la sensation de vide intérieur, voire de repousser l'angoisse de mort. Ca peut aussi être une façon de tenir les proches (je suis une angoissée, donc il ne faut pas - faites la liste -).


A la faveur de quoi s'est faite cette illumination? Peux-tu nous en dire un peu plus? Cela donne à espérer.

Il y a une forme d'injustice à dire que l'anxieux gratte sa plaie pour l'entretenir et développe une forme de complaisance vis à vis de sa souffrance. Cette suspicion me semble bien commode pour évacuer le problème. Juste pour dire que "être bien intégré dans un monde malade n'est pas un signe de bonne santé".
Pseudo
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Demi-dieu

Être ou ne pas être anxieux... - Page 3 Empty Re: Être ou ne pas être anxieux...

par Pseudo Jeu 31 Juil 2014 - 9:38
Phalène a écrit:
Pseudo a écrit:Bon. Il y a une part d'angoisse avec laquelle il faut bien vivre. Mourir, ça angoisse, par exemple. On est tous confronté à cette angoisse. Le changement, ça angoisse. Et il faut bien accepter cette dose là d'angoisse aussi. Etc...

Mais au delà d'une certaine dose d'angoisse, hé bien il y a des choses à faire. C'est un choix, oui. De subir ou de prendre les choses à bras le corps.

La psychothérapie m'a beaucoup aidé contre l'angoisse. Même si ça n'était pas ma demande initiale. Mais une psychothérapie, ça n'est pas une comprimé qu'on prend, et hop, tout est rose.

La philosophie m'a beaucoup aidé aussi. Par exemple j'ai vécu une véritable illumination philosophique qui m'a débarrassée de mes angoisses nocturnes et matinales. Du jour au lendemain.

Mais évidemment, tout cela nécessite des remises en cause qu'on n'est pas toujours décidés à faire. Et de se colleté avec les vrais peurs qu'il y a sous l'angoisse, parfois.

Pour les bénéfices secondaires, ça peut être plein de choses. Etre une angoissée permet d'éviter tout un tas de choses, depuis le contact avec autrui, en passant par l'action (et donc de vivre une procrastination "habitée"), ou éviter la sensation de vide intérieur, voire de repousser l'angoisse de mort. Ca peut aussi être une façon de tenir les proches (je suis une angoissée, donc il ne faut pas - faites la liste -).


A la faveur de quoi s'est faite cette illumination? Peux-tu nous en dire un peu plus? Cela donne à espérer.

Il y a une forme d'injustice à dire que l'anxieux gratte sa plaie pour l'entretenir et développe une forme de complaisance vis à vis de sa souffrance. Cette suspicion me semble bien commode pour évacuer le problème. Juste pour dire que "être bien intégré dans un monde malade n'est pas un signe de bonne santé".

Je suis peut-être juste une illuminée alors. Ou bien une folle inconsciente qui ne voit pas le monde de malade dans lequel elle vit. C'est possible. Mais je préfère ça à l'angoisse. Surtout que si le monde est malade, je n'y peux rien, alors pourquoi m'angoisser avec ça ?
Cela dit, je n'ai pas parlé de complaisance. J'ai parlé de bénéfices secondaires, ce qui n'est pas de la complaisance. La complaisance arrive quand on refuse de tenter de changer.

Bien commode pour évacuer le problème ? Évacuer quel problème ? L'angoisse ?

Il y a quelque jours, un ami est venu me rendre visite. Habituellement, il m'envoie un sms pour me dire qu'il est bien rentré (la voiture m'inquiète, et sa conduite aussi lol) et là, rien. Le lendemain, je lui ai envoyé un sms, et je n'ai eu de ses nouvelles que bien plus tard, le surlendemain. Il y a quelques années, cela aurait fini en crise d'angoisse, et dispute sanglante. Aujourd'hui, ça me fait presque ni chaud ni froid, même si j'ai apprécié d'avoir son sms, ça m'évitait d'y penser régulièrement. Mais je sais que l'angoisse ne sert à rien ! Mon angoisse n'aurait rien changé à la vie (ou à la mort dans ce cas là). Et l'apprendre plus tôt ou plus tard n'y change rien non plus. Je me souviens d'un temps, où, en quelque sorte, je pensais que mon angoisse allait contre carrer le destin. Ne pas m'angoisser revenait à précipiter la mort de l'autre, dans un cas comme celui-là. Angoisser me donnait un sentiment de maîtrise (totalement illusoire bien sur) et ressemblait beaucoup, tout bien réfléchi, à l’illusion de toute puissance de l'enfance (si je fais ci ou ça, maman sera heureuse, et tout ira bien. Et si maman va mal, c'est ma faute. Si je m'angoisse, il n'y aura pas d'accident).

J'ai raconté sur le forum ce qui m'était arrivé l'été dernier. J'étais sur mon balcon, tranquille, et je pensais à deux phrases. "On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve" et "on a deux vies, la deuxième commence quand on se rend compte qu'on en a qu'une". J'aimais ces deux phrases (je les aime toujours) et je les brassais sans but, en regardant le monde. Et tout à coup, j'ai senti la fragilité de l'instant, et en même temps sa beauté. Cet instant là n'existerait plus jamais, le bus qui passait ne passerait plus jamais en même temps que cette dame avec sa poussette, sous le ciel de cette couleur là, avec ce canard qui traversait le canal à ce moment là. Ca n'existerait plus jamais. J'ai compris que la beauté du monde venait de sa fragilité, et que la beauté de ma vie venait de ce que chaque instant était unique et donc précieux, plus précieux que tout. Je n'avais qu'une vie, et ce qui faisait sa beauté et sa valeur était que chaque instant était unique, et qu'elle était fragile. La fragilité de la vie, c'est ce qui fait sa valeur, et sa beauté.
A partir de ce jour, j'en ai eu fini avec mes angoisses nocturnes et matinales. Je crois que j'avais réglé un compte avec la mort. Elle avait un sens, tout à coup, celle de donner sa beauté et sa valeur à ma vie, à la vie. Il m'est encore arrivé de ressentir au réveil une petite angoisse, bien plus légère qu'avant, mais elle disparaissait en quelques secondes, il suffisait que je me dise : "c'est rien, c'est la peur de la mort, mais tu ne peux rien contre la mort", et hop ! fini l'angoisse.


Dernière édition par Pseudo le Jeu 31 Juil 2014 - 9:45, édité 1 fois

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Être ou ne pas être anxieux... - Page 3 Empty Re: Être ou ne pas être anxieux...

par Leclochard Jeu 31 Juil 2014 - 9:45
Pseudo a écrit:Ma foi, dès qu'on pense à l'avenir, on peut vite être anxieux. Sans compter que l'issue est toujours fatale, avouez que y a de quoi flipper sa race !
Une seule solution, le retour au moment présent. Si faut, tu la verra même pas la rentrée, tu peux avoir un accident demain. Alors autant ne pas se pourrir la vie avec un truc qui n'est pas là et n'arrivera peut-être jamais (et n'arrivera de toute façon jamais comme tu l'imagines). Ce n'est pas l'avenir qui te fait peur, mais l'image que tu t'en fais.

Ça me rappelle une triste anecdote de l'époque où j'étais stagiaire : deux jours avant de faire sa rentrée, un jeune collègue s'est tué en voiture. J'imagine qu'il avait dû beaucoup angoissé comme nous tous. Si on connaissait le futur..

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pailleauquebec
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par pailleauquebec Jeu 31 Juil 2014 - 11:06
Phalène a écrit:Je ne vois aucun bénéfice secondaire à l'angoisse. C'est rien qu'un truc mortifère qui finit par paralyser et qui, c'est vrai, peut participer à la construction de l'identité. Malheureusement. Et comment s'en défaire si c'est le cas?
Certes, il y a la piscine, la respiration, Christophe André, le contact avec la nature, le conjoint... dans cet ordre ou dans un autre. Je pratique tout. Et parfois, malgré tout, insidieusement, l'angoisse revient. Sans aucune justifications personnelles. C'est juste une béance qui attend son heure.

Il m'arrive aussi d'être angoissé, même si ce n'est plus un handicap.

Disons que l'anticipation angoissée sert à la survie de l'espèce. Elle répond au besoin de prévoir, d'anticiper les problèmes,... C'est ce qui à permis à nos ancêtres de survivre dans un monde hostile et d'évoluer.
C'est aussi ce qui m'a permis de réussir mes études par exemple. J'étais très angoissé, mais cette angoisse m'a aidé à mobiliser des ressources incroyables pour réussir les concours, dans la douleur, certes. Mais je ne regrette absolument pas mes années passionnantes de classes prépa à bosser 12h par jour.

La rumination angoissée, sert aussi à tirer les leçons du passé.

Maintenant cette angoisse peut en effet ressurgir à des moments où finalement elle n'est pas utile, et nous pourrir la vie.

L'angoisse est liée à une partie ancienne du cerveau dit émotionnel ou reptilien. C'est la partie la plus ancienne du cerveau de l'homme, celle qui est située le plus au centre de la boite crânienne. C'est un cerveau assez automatique sur lequel on a peu de contrôle, qui gère l'adrénaline, les battements du coeur, la mémorisation à long terme, certaines émotions liées au danger...

Heureusement d'autres parties du cerveau, plus récentes, le néocortex, sous le front, sont plus plastiques et peuvent réguler tout cela.

Les recherche récentes montrent qu'une grande partie du fonctionnement du cerveau échappe à la conscience. Autrement dit notre cerveau fonctionne en partie de manière autonome. Ce fonctionnement "non conscient" (notion plus large que l'inconscient) est souvent méconnu et c'est ce qui explique cette angoisse qui apparaît sans que la conscience puisse en expliquer la cause.

Pour ceux que le sujet intéresse :
Votre cerveau n'a pas fini de vous étonner
http://www.amazon.fr/Votre-cerveau-fini-vous-%C3%A9tonner/dp/2226240748

L'angoisse est donc utile dans beaucoup de situations, le tout est d'éviter qu'elle devienne trop envahissante.
Phalène
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Être ou ne pas être anxieux... - Page 3 Empty Re: Être ou ne pas être anxieux...

par Phalène Jeu 31 Juil 2014 - 13:33
Pseudo a écrit:

Je suis peut-être juste une illuminée alors. Ou bien une folle inconsciente qui ne voit pas le monde de malade dans lequel elle vit. C'est possible. Mais je préfère ça à l'angoisse. Surtout que si le monde est malade, je n'y peux rien, alors pourquoi m'angoisser avec ça ?
Cela dit, je n'ai pas parlé de complaisance. J'ai parlé de bénéfices secondaires, ce qui n'est pas de la complaisance. La complaisance arrive quand on refuse de tenter de changer.

Bien commode pour évacuer le problème ? Évacuer quel problème ? L'angoisse ?

Il y a quelque jours, un ami est venu me rendre visite. Habituellement, il m'envoie un sms pour me dire qu'il est bien rentré (la voiture m'inquiète, et sa conduite aussi lol) et là, rien. Le lendemain, je lui ai envoyé un sms, et je n'ai eu de ses nouvelles que bien plus tard, le surlendemain. Il y a quelques années, cela aurait fini en crise d'angoisse, et dispute sanglante. Aujourd'hui, ça me fait presque ni chaud ni froid, même si j'ai apprécié d'avoir son sms, ça m'évitait d'y penser régulièrement. Mais je sais que l'angoisse ne sert à rien ! Mon angoisse n'aurait rien changé à la vie (ou à la mort dans ce cas là). Et l'apprendre plus tôt ou plus tard n'y change rien non plus. Je me souviens d'un temps, où, en quelque sorte, je pensais que mon angoisse allait contre carrer le destin. Ne pas m'angoisser revenait à précipiter la mort de l'autre, dans un cas comme celui-là. Angoisser me donnait un sentiment de maîtrise (totalement illusoire bien sur) et ressemblait beaucoup, tout bien réfléchi, à l’illusion de toute puissance de l'enfance (si je fais ci ou ça, maman sera heureuse, et tout ira bien. Et si maman va mal, c'est ma faute. Si je m'angoisse, il n'y aura pas d'accident).

J'ai raconté sur le forum ce qui m'était arrivé l'été dernier. J'étais sur mon balcon, tranquille, et je pensais à deux phrases. "On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve" et "on a deux vies, la deuxième commence quand on se rend compte qu'on en a qu'une". J'aimais ces deux phrases (je les aime toujours) et je les brassais sans but, en regardant le monde. Et tout à coup, j'ai senti la fragilité de l'instant, et en même temps sa beauté. Cet instant là n'existerait plus jamais, le bus qui passait ne passerait plus jamais en même temps que cette dame avec sa poussette, sous le ciel de cette couleur là, avec ce canard qui traversait le canal à ce moment là. Ca n'existerait plus jamais. J'ai compris que la beauté du monde venait de sa fragilité, et que la beauté de ma vie venait de ce que chaque instant était unique et donc précieux, plus précieux que tout. Je n'avais qu'une vie, et ce qui faisait sa beauté et sa valeur était que chaque instant était unique, et qu'elle était fragile. La fragilité de la vie, c'est ce qui fait sa valeur, et sa beauté.
A partir de ce jour, j'en ai eu fini avec mes angoisses nocturnes et matinales. Je crois que j'avais réglé un compte avec la mort. Elle avait un sens, tout à coup, celle de donner sa beauté et sa valeur à ma vie, à la vie. Il m'est encore arrivé de ressentir au réveil une petite angoisse, bien plus légère qu'avant, mais elle disparaissait en quelques secondes, il suffisait que je me dise : "c'est rien, c'est la peur de la mort, mais tu ne peux rien contre la mort", et hop ! fini l'angoisse.


Non, tu n'es pas une illuminée pas plus que le monde n'est totalement malade et je te remercie pour le partage de ce témoignage très perso qui s'apparente à un choc esthétique. J'ai pu éprouver dans des conditions très particulières ce que tu évoques là. Notamment lors du décès de mon père. Même si aujourd'hui je n'en ressens plus les effets contrairement à toi. J'attends le prochain avec impatience!
Le fait est que l'anxiété nous prend de court, à des moments si inattendus qu'elle nous frappe de stupeur. Elle est largement alimentée par le monde dans lequel nous vivons. C'est pourquoi j'aime parfois me souvenir de cette citation un peu provocante.
Phalène
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Être ou ne pas être anxieux... - Page 3 Empty Re: Être ou ne pas être anxieux...

par Phalène Jeu 31 Juil 2014 - 13:39
pailleauquebec a écrit:

Il m'arrive aussi d'être angoissé, même si ce n'est plus un handicap.

Disons que l'anticipation angoissée sert à la survie de l'espèce. Elle répond au besoin de prévoir, d'anticiper les problèmes,... C'est ce qui à permis à nos ancêtres de survivre dans un monde hostile et d'évoluer.
C'est aussi ce qui m'a permis de réussir mes études par exemple. J'étais très angoissé, mais cette angoisse m'a aidé à mobiliser des ressources incroyables pour réussir les concours, dans la douleur, certes. Mais je ne regrette absolument pas mes années passionnantes de classes prépa à bosser 12h par jour.

La rumination angoissée, sert aussi à tirer les leçons du passé.

Maintenant cette angoisse peut en effet ressurgir à des moments où finalement elle n'est pas utile, et nous pourrir la vie.

L'angoisse est liée à une partie ancienne du cerveau dit émotionnel ou reptilien. C'est la partie la plus ancienne du cerveau de l'homme, celle qui est située le plus au centre de la boite crânienne. C'est un cerveau assez automatique sur lequel on a peu de contrôle, qui gère l'adrénaline, les battements du coeur, la mémorisation à long terme, certaines émotions liées au danger...

Heureusement d'autres parties du cerveau, plus récentes, le néocortex, sous le front, sont plus plastiques et peuvent réguler tout cela.

Les recherche récentes montrent qu'une grande partie du fonctionnement du cerveau échappe à la conscience. Autrement dit notre cerveau fonctionne en partie de manière autonome. Ce fonctionnement "non conscient" (notion plus large que l'inconscient) est souvent méconnu et c'est ce qui explique cette angoisse qui apparaît sans que la conscience puisse en expliquer la cause.

Pour ceux que le sujet intéresse :
Votre cerveau n'a pas fini de vous étonner
http://www.amazon.fr/Votre-cerveau-fini-vous-%C3%A9tonner/dp/2226240748

L'angoisse est donc utile dans beaucoup de situations, le tout est d'éviter qu'elle devienne trop envahissante.

PailleauQuebec, merci pour cette mise au point éclairante. Voilà de quoi se réconcilier avec l'anxiété. Je viens de consulter le lien que tu proposes. J'y vois la collaboration de Cyrulnik et André. Je me laisserai peut-être tenter par cette lecture.
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User5899
Demi-dieu

Être ou ne pas être anxieux... - Page 3 Empty Re: Être ou ne pas être anxieux...

par User5899 Jeu 31 Juil 2014 - 14:07
Partons du principe que la prochaine rentrée sera pire que la précédente et bien meilleure que la suivante, que nous allons tranquillement vers le chaos, qu'on va nous brouiller l'écoute pendant un an avec la-nécessaire-réforme-de-la-névaluation-qu'elle-n'est-pas-zentille, que Brandon aura plutôt changé de portable qu'acheté un neurone, que papa FCPE sera toujours aussi noc et que l'an prochain, le calendrier indique que les profs reprennent vendredi 28/8 et les élèves le lundi 31/8, donc sans profs puisque ces derniers seront toujours nommés au 1/9. Au milieu, il y aura eu les nouveaux scandales du Bac, certains élèves n'ayant pas eu les sujets quinze jours avant, et d'autres protestant sur FB qu'il ait fallu savoir lire pour les découvrir, ce qui amènera la décision de pratiquer la correction avec toute l'indulgence requise afin que personne ne soit lésé.
Bref, ce n'est pas du tout de l'anxiété, c'est de la lucidité.
Là, ça va mieux ? Razz
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pailleauquebec
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par pailleauquebec Jeu 31 Juil 2014 - 16:22
Cripure a écrit:Partons du principe que la prochaine rentrée sera pire que la précédente et bien meilleure que la suivante, que nous allons tranquillement vers le chaos, qu'on va nous brouiller l'écoute pendant un an avec la-nécessaire-réforme-de-la-névaluation-qu'elle-n'est-pas-zentille, que Brandon aura plutôt changé de portable qu'acheté un neurone, que papa FCPE sera toujours aussi noc et que l'an prochain, le calendrier indique que les profs reprennent vendredi 28/8 et les élèves le lundi 31/8, donc sans profs puisque ces derniers seront toujours nommés au 1/9. Au milieu, il y aura eu les nouveaux scandales du Bac, certains élèves n'ayant pas eu les sujets quinze jours avant, et d'autres protestant sur FB qu'il ait fallu savoir lire pour les découvrir, ce qui amènera la décision de pratiquer la correction avec toute l'indulgence requise afin que personne ne soit lésé.
Bref, ce n'est pas du tout de l'anxiété, c'est de la lucidité.
Là, ça va mieux ? Razz

Je te remercie pour ce discours mi-ironique mi-anxiogène, dans lequel apparaît bien l'idée d'une spirale descendante dans laquelle on serait tous pris et qui nous mènerait vers la mort, ça va me permettre de clarifier un ou deux points sur les aspects anxiogènes de notre profession, au delà de ce discours.

C'est d'ailleurs un des défauts de neoprof, cet effet caisse de résonance sur des sujets parfois insignifiants, comme les sujets aux examens, pour lesquels on assiste à des réaction disproportionnées, et angoissantes.

Avec souvent un point de vue majoritaire, que je respecte, mais qui mériterait d'être relativisé, à la fois dans le temps, dans l'espace, et sociologiquement d'admettre que c'est un discours corporatiste.

Souvent aussi un discours d'usure de compassion envers les élèves ou les parents, car c'est réellement difficile de lutter contre ce phénomène mal connu et pourtant si présent chez des collègues d'usure de compassion, qui peut tous nous atteindre à la longue si on y prend pas garde.

Un collègue à l'entrée dans la profession, m'a dit de ne pas passer trop de temps en salle des profs.
Je croyais qu'il exagérait, je dois dire que je lui donne raison.
On a vite fait d'être contaminé pas un esprit de déprime, de négativité, qui bien souvent y règne en majorité.
A la longue c'est comme un lavage de cerveau, et c'est "contagieux".

C'est d'ailleurs bien expliqué avec la découverte récente des "neurones miroir". Un phénomène tout à fait intéressant qui s'apparente à l'imitation. Pour simplifier, si on côtoie des personnes qui ont des schémas de pensée, on finit par être "contaminé" par leurs enchaînements de pensée. Un peu comme deux amoureux qui pensent la même chose au même moment.

J'ai la chance d'avoir travaillé dans tellement d'entreprises où les changements d'organisation étaient incessant, que je relativise beaucoup... au final tout ce remue ménage dans l'EN pour quoi ? Car comme disait un bon ami dans un précédant job en sortant de réunion, "à partir de demain, on fait comme avant".

Je lisais le rapport Condorcet de 1791 sur l'instruction publique et quand je vois qu'il préconisait 1 maître pour 100 élèves, 2 salles de 50 élèves communiquant par une porte, et pendant que le maître fait cours d'un côté, un bon élève s'occupe des 50 autres élèves.
Que de chemin parcouru depuis, ça laisse rêveur,... Sur le long terme je fais confiance à la société française pour faire les bons choix en matière d'éducation.

Si je suis honnête avec ma conscience je dirais que j'ai la chance de faire un beau métier dans des conditions acceptables. J'ai la chance de penser cela, mais je comprends bien que c'est impossible pour une majorité de collègues, de par leur vécu, leurs schémas de pensée, où les situations réellement difficiles dans lesquelles ils sont pris, et sincèrement je les plains.
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par Pseudo Jeu 31 Juil 2014 - 17:21
Pour revenir un peu sur les mécanismes psychologiques, je viens de lire ce que disait Freud de l'angoisse.
Pour lui, l'angoisse peut être un affect qui survient dans le processus du refoulement. On refoule quelque chose, par un phénomène de déplacement on va choisir un substitut à l'objet refoulé qui va se charger de l'angoisse du truc refoulé.
L'angoisse est généré par un refoulement en partie raté.
C'est ce que je voulais dire de façon abrupte plus haut : on angoisse pour ne pas avoir à affronter ses vraies peurs (les objets refoulés).

Il y a quelques mois, je me suis mise à angoisser un max à propos de l'argent. Je suis fauchée comme les blés depuis un brave moment déjà, mais là, tout à coup, c'était la panique. Mon angoisse était démesurée par rapport au problème. Je n'ai compris qu'un peu plus tard comment deux peurs (peut-être trois d'ailleurs) s'étaient déplacées vers l'argent. Le problème, c'est que si j'avais affronté les trucs refoulés, j'avais de la matière. Mais sur une angoisse générée par le déplacement, et qui est en grande partie sans objet réel, on n'a pas de prise.

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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
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par Pseudo Jeu 31 Juil 2014 - 17:27
pailleauquebec a écrit:[
Car comme disait un bon ami dans un précédant job en sortant de réunion, "à partir de demain, on fait comme avant".

 :lol: 

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par YoKonoké Jeu 31 Juil 2014 - 17:38
Je vous recommande la lecture de L'intelligence du stress de Jacques Fradin. Il donne, avec l'appui des neurosciences, des pistes intéressantes et fait référence à une méthode de gestion des modes mentaux.
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par mimika Jeu 31 Juil 2014 - 21:23
Pailleauquébec j'admire ton côté optimiste!
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par Leclochard Jeu 31 Juil 2014 - 23:28
pailleauquebec a écrit:
Cripure a écrit:Partons du principe que la prochaine rentrée sera pire que la précédente et bien meilleure que la suivante, que nous allons tranquillement vers le chaos, qu'on va nous brouiller l'écoute pendant un an avec la-nécessaire-réforme-de-la-névaluation-qu'elle-n'est-pas-zentille, que Brandon aura plutôt changé de portable qu'acheté un neurone, que papa FCPE sera toujours aussi noc et que l'an prochain, le calendrier indique que les profs reprennent vendredi 28/8 et les élèves le lundi 31/8, donc sans profs puisque ces derniers seront toujours nommés au 1/9. Au milieu, il y aura eu les nouveaux scandales du Bac, certains élèves n'ayant pas eu les sujets quinze jours avant, et d'autres protestant sur FB qu'il ait fallu savoir lire pour les découvrir, ce qui amènera la décision de pratiquer la correction avec toute l'indulgence requise afin que personne ne soit lésé.
Bref, ce n'est pas du tout de l'anxiété, c'est de la lucidité.
Là, ça va mieux ? Razz

Je te remercie pour ce discours mi-ironique mi-anxiogène, dans lequel apparaît bien l'idée d'une spirale descendante dans laquelle on serait tous pris et qui nous mènerait vers la mort, ça va me permettre de clarifier un ou deux points sur les aspects anxiogènes de notre profession, au delà de ce discours.

C'est d'ailleurs un des défauts de neoprof, cet effet caisse de résonance sur des sujets parfois insignifiants, comme les sujets aux examens, pour lesquels on assiste à des réaction disproportionnées, et angoissantes.

Avec souvent un point de vue majoritaire, que je respecte, mais qui mériterait d'être relativisé, à la fois dans le temps, dans l'espace, et sociologiquement d'admettre que c'est un discours corporatiste.

Souvent aussi un discours d'usure de compassion envers les élèves ou les parents, car c'est réellement difficile de lutter contre ce phénomène mal connu et pourtant si présent chez des collègues d'usure de compassion, qui peut tous nous atteindre à la longue si on y prend pas garde.

Un collègue à l'entrée dans la profession, m'a dit de ne pas passer trop de temps en salle des profs.
Je croyais qu'il exagérait, je dois dire que je lui donne raison.
On a vite fait d'être contaminé pas un esprit de déprime, de négativité, qui bien souvent y règne en majorité.
A la longue c'est comme un lavage de cerveau, et c'est "contagieux".

C'est d'ailleurs bien expliqué avec la découverte récente des "neurones miroir". Un phénomène tout à fait intéressant qui s'apparente à l'imitation. Pour simplifier, si on côtoie des personnes qui ont des schémas de pensée, on finit par être "contaminé" par leurs enchaînements de pensée. Un peu comme deux amoureux qui pensent la même chose au même moment.

J'ai la chance d'avoir travaillé dans tellement d'entreprises où les changements d'organisation étaient incessant, que je relativise beaucoup... au final tout ce remue ménage dans l'EN pour quoi ? Car comme disait un bon ami dans un précédant job en sortant de réunion, "à partir de demain, on fait comme avant".

Je lisais le rapport Condorcet de 1791 sur l'instruction publique et quand je vois qu'il préconisait 1 maître pour 100 élèves, 2 salles de 50 élèves communiquant par une porte, et pendant que le maître fait cours d'un côté, un bon élève s'occupe des 50 autres élèves.
Que de chemin parcouru depuis, ça laisse rêveur,... Sur le long terme je fais confiance à la société française pour faire les bons choix en matière d'éducation.

Si je suis honnête avec ma conscience je dirais que j'ai la chance de faire un beau métier dans des conditions acceptables. J'ai la chance de penser cela, mais je comprends bien que c'est impossible pour une majorité de collègues, de par leur vécu, leurs schémas de pensée, où les situations réellement difficiles dans lesquelles ils sont pris, et sincèrement je les plains.

Tes références scientifiques me font sourire. Depuis que je suis devenu enseignant, je crois que je peux compter sur les doigts d'une main les bonnes nouvelles (la suppression de la note de vie scolaire et augmentation du nombre de postes dernièrement -après une chute importante, il faut dire), tandis que les mauvaises s'accumulent année après année (suppression de postes, gel des traitements, âge de départ à la retraite repoussé, hausse des cotisations retraite, nombre d'élèves par classe qui explose, disparition des ZEP, refondation calamiteuse du brevet devenu "light"...) A cela s'ajoute le fait que je vais encore faire un complément de service cette année. Alors à part la joie d'enseigner des trucs que je sais à des jeunes qui s'en moquent pour la plupart, pourrais-tu me dire quelques bonnes nouvelles que je n'aurais pas remarquées ?

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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
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