Une classe irrespectueuse et qui ne travaille pas... Des astuces ?

Dadoo33 a écrit::malmaisbien:  Cripure, avouez le diable, Lucifer c'est vous n'est-ce-pas? J'adore.

Non. Mais prof, c'est un métier. Qui ne repose pas que sur les séquences
Mais on ne voulait pas que j'apprenne ça aux stagiaires, jadis. Alors je ne le leur apprends plus...

Mais si, vous nous l'apprenez encore, mais de façon beaucoup moins institutionnelle. On est tout ouïe sur le forum

+100

Après, à la décharge de cette 4e de la mort, les horaires ne sont pas top : je les ai, entre autres, le mardi de 16h à 17h et le vendredi de 14h à 15h.

Jézabel a écrit:Après, à la décharge de cette 4e de la mort, les horaires ne sont pas top : je les ai, entre autres, le mardi de 16h à 17h et le vendredi de 14h à 15h.

Oui, mais il faut bien que quelqu'un les ait lors des dernieres heures...
J'ai le cas avec des premières STMG que j'ai la mardi de 14h à 15h20 (leur dernière heure de la journée   )
et le vendredi de 15h20 à 16h45 (leur dernière heure de la semaine )

Je leur refuse complètement le droit à l'argument de la dernière heure comme circonstance atténuante d'un comportement parfois carrément innacceptable.

Peyo a écrit:

Jézabel a écrit:Après, à la décharge de cette 4e de la mort, les horaires ne sont pas top : je les ai, entre autres, le mardi de 16h à 17h et le vendredi de 14h à 15h.

Oui, mais il faut bien que quelqu'un les ait lors des dernieres heures...
J'ai le cas avec des premières STMG que j'ai la mardi de 14h à 15h20 (leur dernière heure de la journée   )
et le vendredi de 15h20 à 16h45 (leur dernière heure de la semaine )

Je leur refuse complètement le droit à l'argument de la dernière heure comme circonstance atténuante d'un comportement parfois carrément innacceptable.

La dernière heure n'est pas une circonstance atténuante pour les élèves ; en revanche, cela peut expliquer pourquoi les autres collègues voient moins les problèmes que pose cette classe. L'an dernier, j'avais une classe toujours le matin : ils étaient calmes, attentifs etc. Il y a eu un changement d'emploi du temps provisoire et, durant une semaine, j'ai eu la classe en fin de journée. Je ne les ai pas reconnus : les élèves étaient carrément plus pénibles.

Prendre 4 carnets et mettre 2h de colle ne me semble pas excessif. Et puis, il y a des classes avec qui cela passe et d'autres avec qui ça ne passe pas. Même si tu as le sentiment que les élèves ne t'aiment pas ou qu'ils s'ennuient, le tout est qu'ils ne dérangent pas ton cours. S'ils le font, tant pis pour eux.
Courage.

Merci pour vos conseils.
J'ai surtout peur que cette classe continue de ne rien faire ou de prétendre que c'est trop dur quand je me ferai inspecter (enfin si c'est avec eux).

je ne reviens pas sur les conseils pour la discipline, il y a des choses très judicieuses....
par contre, pour les obliger à faire leurs exercices, tu peux ramasser quelques cahiers (pas tous, de façons à ne pas bosser + non plus) en fin d'heure et de manière aléatoire... Comme ça à la fin du trimestre, tu auras vu au moins une fois (et parfois plus, parce que comme par hasard, l'aléatoire tombe SOUVENT sur celui qui ne fait rien, c'est pas de bol ) les exercices de chacun et ça te fait une note en plus pour tout le monde

Vu que je leur ai donné un travail pour le prochain cours, et que je doute très fortement qu'ils l'auront tous fait avec sérieux, je les ai prévenus que j'en interrogerais quelques-uns et qu'ils auraient une note d'oral en fonction de la qualité de leur travail. Certains (que j'ai remarqués) n'ont même pas pris la peine de noter le travail. Quelque chose me dit que l'aléatoire va tomber sur eux...

:malmaisbien:

Le problème c'est que je crains fort d'être obligée de mettre 0/5 aux 2-3 que je vais interroger... Je vais donc cibler aussi des élèves sérieux, dont je sais qu'ils auront fait le travail.

Jézabel a écrit:Le problème c'est que je crains fort d'être obligée de mettre 0/5 aux 2-3 que je vais interroger... Je vais donc cibler aussi des élèves sérieux, dont je sais qu'ils auront fait le travail.

En quoi est-ce un problème ?

si le travail n'est pas fait et qu'ils ne peuvent pas répondre, en quoi est ce un problème de leur mettre zéro ?

C'est vrai... Disons que je vais faire un mix élèves fainéants / élèves sérieux (histoire de récompenser les bosseurs). Ou bien, je vais leur faire recopier sur feuille libre leur exercice, pour tout ramasser ensuite... Je ne sais pas encore.

Jézabel a écrit:C'est vrai... Disons que je vais faire un mix élèves fainéants / élèves sérieux (histoire de récompenser les bosseurs). Ou bien, je vais leur faire recopier sur feuille libre leur exercice, pour tout ramasser ensuite... Je ne sais pas encore.

Evidemment, il existe une autre technique, qui est de n'interroger que les sérieux. Comme ça, les mauvais ne progressent pas, tandis que la moyenne de classe monte. A conseiller pour les professeurs qui ont peur d'avoir des moyennes basses, ou pour les stagiaires dont le tuteur est un démago patenté.

Pour mon tuteur, ça ne risque pas, ses moyennes de classe sont parmi les plus basses de l'établissement Je perds donc mes scrupules à faire des DS un peu compliqués, et je n'ai pas peur de faire baisser mes moyennes. Le problème, c'est qu'en n'interrogeant que les fainéants, les élèves risquent de penser que je suis injuste. Donc je vais interroger, disons : 2 fainéants et 2 bosseurs (comme ça, les bosseurs auront une bonne note et les fainéants se sentiront bêtes...).

Jézabel a écrit:Le problème c'est que je crains fort d'être obligée de mettre 0/5 aux 2-3 que je vais interroger... Je vais donc cibler aussi des élèves sérieux, dont je sais qu'ils auront fait le travail.

Commence par en interroger un ou deux dont tu es sûre (ou tu demandes un volontaire pour commencer il y en a toujours qui savent qu'ils vont assurer), tu leur mets une bonne note ils sont content puis tu cibles les fumistes et tu les allumes tranquillement en insistant sur le côté"'ce n'est que de la mémorisation, vous vous fichez du monde".

Autre chose qui s'est produite dans cette classe à la même heure. Une élève était absente la fois dernière, et me demande les polys au début du cours mais alors que tout le monde était déjà assis et prêt à bosser (enfin, "bosser"). Pour ne pas perdre de temps et ne pas les habituer à pouvoir demander tout et n'importe quoi au beau milieu d'un cours, je ne donne les polys aux absents que s'ils viennent me voir en entrant en classe, ou bien à la fin. L'élève me redemande les polys au milieu du cours. Je lui dis donc "à la sonnerie". Mais la pov' chérie, elle va rater son bus ! Elle n'est donc pas allée chercher les polys (ça lui aurait pris 30 secondes). Bon voilà ça ne m'affecte pas plus que ça mais ça montre un peu l'ambiance dans la classe...

bien sur, il faut interroger tout le monde, y compris les travailleurs, car ça les valorisera... et évidemment réinterroger un élève la fois d'après, ou celle d'encore après, si c'est un fumiste... sinon il ne bossera pas plus en se disant que c'est bon, tu as ramassé une fois donc il n'a plus rien à faire. l'idée est de les obliger à bosser pour chaque cours.

Ma petite contribution qui peut peut-être t'aider à relativiser ou te rassurer ; j'ai eu une classe comme ça l'an dernier (des 5ème), et une cette année (des 4ème) ; et pour la 5ème, j'ai tenu toute l'année avec eux, rien à faire, ambiance toujours aussi pénible, j'ai juste obtenu d'eux qu'ils s'en tiennent à l'objectif principal (bosser et respecter leur prof) ; en revanche mes 4ème de cette année, j'ai réussi à redresser la barre et maintenant c'est plutôt pas mal, cette ambiance lourde et pleine de sous-entendus, de fous-rires etc n'existe plus. Je les ai recardés très vite au premier trimestre (mots dans le carnet, rapports au CPE, recadrage verbal de temps en temps et, surtout, pas de cadeaux : je ne leur passais rien, et ils voyaient bien que ce n'était pas pareil qu'avec les autres 4ème ; je crois qu'ils en ont eu un peu marre d'être la classe pénible et mise de côté). Maintenant ça se passe beaucoup mieux.

Lorsque je fais travailler mes élèves en autonomie, je leur explique les consignes, leur demande s'ils ont compris, réponds à leurs questions si nécessaire puis les fais bosser en leur disant que plusieurs copies seront ramassées à la fin de l'heure. Avec des élèves qui fonctionnent à la note, ça marche bien.

Je viens vous donner des nouvelles.
J'ai donc revu cette classe, cet après-midi même. J'arrive dans la cour pour les prendre: 6 élèves présents à leur emplacement (les autres traînaient, etc).
Que faire, là ? Je ne peux pas coller tous les retardataires, ni mettre un mot dans tous les carnets...
Bref, ils s'installent, je leur donne 1 minute, une fois calmés, des rires bêtes et généralisés qui repartent, et, alors qu'ils sont toujours debout, je leur passe une soufflante.
Ils s'assoient et comme prévu, je m'apprête à en interroger pour vérifier le travail et mettre une note sur 5. Puis soudain, deux filles qui se mettent à crier et à gesticuler dans tous les sens : y a un moustiiiiiiiiiiiiiique ! Et là, toute la classe qui repart n'importe comment, rit, chahute... Enervée, je leur ai fait sortir une feuille à tous, et leur ai dit de recopier l'exercice qu'ils avaient à faire : plutôt que d'en interroger 3-4 à l'oral comme prévu, eh bien c'est tout le monde à la fois. Là tout de suite, des cris de partout "c'est injuste, j'ai rien fait !" ben peu importe il était prévu que j'évalue, non ?
Bon pendant qu'ils recopiaient j'ai eu le calme. Je sais seulement, à vue d'oeil, que les notes vont être pourries. En plus de cela, plusieurs élèves avaient "oublié" leur travail : ça me gêne de mettre autant de zéros, en même temps, n'étaient-ils pas prévenus qu'ils pouvaient passer à l'oral ? Donc oui je vais mettre des notes pourries (mais aussi des bonnes, d'après ce que j'ai pu lire jusqu'à présent), dont plusieurs zéros... Etant donné que j'ai déjà la classe à moitié à dos... Je ne sais plus quoi faire.
Ils sont accros aux notes, et pourtant, je les ai menacés d'augmenter le coefficient s'ils continuaient de s'agiter... et ça n'a pas marché.
Ils sont agités, oui, mais mes autres classes aussi sont agitées... Et pourtant, mes autres classes sont sympas... Ceux-là, vraiment, je ne sais plus quoi faire : fainéants, insolents, contestataires... Beaucoup de temps perdu. Et je ne m'inquiéterais pas autant si je ne devais être inspectée... peut-être avec cette classe, qui sait ? Ca me stresse.
Bref, désolée pour le pavé.

Les notes vont être pourries ? Et alors, leur travail l'était aussi ...
Ils crient en disant que c'est injuste ? Hop sanction : ils prennent la parole sans l'avoir demandée.

Comme le disait ma tutrice quand j'étais stagiaire (citant Game of Thrones, c'était la classe) : "Le lion qui rugit sans mordre est un agneau". En d'autres termes, de temps en temps, avec une classe dont l'ambiance n'est pas propice au travail, il ne faut pas hésiter à prendre des mesures. Sur le coup, ça n'est pas agréable, mais ça le sera par la suite pour toi, mais aussi pour eux. Et ils t'en seront reconnaissants à la fin de l'année !

Ne lâche rien, courage !

Il y a peut-être aussi un problème de PP... De toutes façons, il y a des classes différentes, c'est un fait, on vit avec. Mais si vous êtes toujours en train de raisonner pour les notes en termes de quotas (trop de ceci, trop de cela), ça ne peut pas aller. Ils sont 18 à ne pas être rangés où il faut ? Eh bien vous collez les 18 sur un motif purement factuel. Le travail à réaliser n'est pas montrable ? Il est évalué à sa valeur, à savoir 0. Etc. Avec les classes bêtes, il faut être bête.

En fait je me vois mal envoyer 20 élèves en retenue... Vis-à-vis de la vie scolaire... Ou alors, si ça se reproduit, je menacerai, et si ça se reproduit encore, j'agirai.

C'est trop long, laisse pas de temps à la menace vue la situation actuelle. Tant pis pour la vie sco, préviens-les dès demain que la prochaine fois qu'ils ne sont pas rangés tu colleras le nombre qu'il faudra.
Je sais la posture n'est pas simple quand on est stagiaire, mais on est prof avant tout. Je crois que tu te mets trop de barrières. Et encore une fois ce n'est pas un jugement, je comprends très bien tes réticences, mais justement on se met en difficulté avec ces considérations l'année de stage.