Témoignages sur la formation à la réforme du collège (recension) sujet 1

#collège2016 Facilitation graphique (version gratuite) pic.twitter.com/7Is7ehgK0v

— Loys Bonod (@loysbonod) 27 février 2016

ysabel a écrit:Mon Dieu ! :shock:

Dr Raynal a écrit:

ysabel a écrit:Mon Dieu ! :shock:

Diable !

Luigi_B a écrit:

#collège2016 Facilitation graphique (version gratuite) pic.twitter.com/7Is7ehgK0v

— Loys Bonod (@loysbonod) 27 février 2016

Trinity a écrit:Deux heures de "formation" hier soir. Sans formateur.

Consigne de la chefferie : "Alors, vous prenez le socle, vous prenez votre programme et vous mettez les compétences de votre programme dans la grille des domaines / sous-domaines du socle pour qu'on sache comment chaque matière contribue au bouzin."

V'là qu'on se recogne le même boulot pourri que pour la mise en place du LPC. Boulot fait pour rien, bien entendu, puisqu'un machin informatique nous était descendu du ciel un an plus tard...

Demain, journée complète. Toujours sans formateur. Ah, j'exagère un peu, il y aura nos collègues "profs-relais" pour nous mettre en ateliers.

zoupinette a écrit:Un article de Sophie Coignard dans le Point.

http://www.lepoint.fr/editos-du-point/sophie-coignard/najat-vallaud-belkacem-et-les-petitent-filles-01-03-2016-2021976_2134.php

zoupinette a écrit:Un article de Sophie Coignard dans le Point.

http://www.lepoint.fr/editos-du-point/sophie-coignard/najat-vallaud-belkacem-et-les-petitent-filles-01-03-2016-2021976_2134.php

Aujourd'hui, journée de formation aux "nouveaux programme" (sic sur la convocation) de français dans l'académie de Lille, par deux IPR de Lettres.

Premier point sur l'orthographe : ça pique les yeux. Vu dans les diapos : "histoire des art" et, "des leçon spécifiques régulières" lors d'un topo sur la nécessité absolue de la maîtrise de la langue...

1) "Aujourd'hui, ce n'est pas de la formation, c'est de l'information. Les temps de formation viendront plus tard."
Lecture de diapos reprenant les textes de programmes, ou paraphrase. Exposé frontal. Peu de temps d'échange ; de toute façon, les collègues ne réagissent pas à ce qu'ils entendent.
Pour une "formation" censée nous inciter à changer nos pratiques, c'est très à l'ancienne mode. Cela dit, je me réjouis d'avoir échappé aux ateliers.

2) "L'élève a trois ans pour apprendre, et non plus un an. Vous avez trois ans pour essayer de leur faire acquérir des compétences."
"Il ne faudra plus dire : je n'ai pas fini le programme, mais les élèves ont acquis des compétences."
Conséquence, outre le manque d'ambition : "une nécessaire réflexion sur une progression sur trois ans".
Problème reconnu : la concertation primaire/collège (chez nous, on recrute sur onze écoles...).
Les nouveaux programmes s'appuient sur les compétences et le socle, d'où l'obligation d'enseigner et d'évaluer par compétences, et de modifier ses pratiques sur quatre ans en même temps, sans parler du travail avec le primaire.
Les IPR reconnaissent le caractère "inouï" de cette réforme, mais on n'a pas le choix, "c'est la loi" (référence à la loi de refondation de l'école).
Rassurons-nous : "Au 1er septembre, tout ne sera pas fait, c'est une réforme qui s'inscrit dans le temps. Personne ne s'attend que ce soit opérationnel au 1er septembre. Vous aussi vous avez le droit à l'erreur."

3) C'est "une réforme pédagogique" : il faut "faire classe plutôt que faire cours".
faire classe = "préparer un cours un pensant à ce que les élèves vont faire et apprendre"
Il faut s'effacer au maximum, accepter de ne pas apprécier ce que disent les élèves d'un texte, mais les laisser s'exprimer et interagir.

4) "Tous les professeurs s'occupent de la maîtrise de la langue, dans toutes les disciplines."

5) On continue à travailler en séquences, et il faudra harmoniser les pratiques avec les collègues de primaire, qui n'en ont pas l'habitude.

6) En étude de la langue, il faut préférer des activités plutôt qu'une leçon.
Exemple sur passé simple et imparfait : on part des connaissances des élèves, puis ils écrivent la leçon, chacun à son rythme, pour certains en plusieurs étapes.
Espérer que les élèves retiennent mieux ce qu'ils ont découvert eux-mêmes "est un pari".
NB : soyons pragmatiques : "Toutes les personnes ne se valent pas au présent et au PS."

7) "L'étude la langue est recentrée sur des notions larges." (admirez l'opposition recentrée/larges...)
Dire "faire simple en refusant une inflation terminologique", et poursuivre avec "on manipule des phrases avec la proposition subordonnée relative, mais on ne la nomme pas, on l'utilise comme un lexème".

8) "L'orthographe rectifiée de 1990 n'est pas imposée, mais les examens seront corrigés selon cette orthographe, vous avez donc intérêt à la maîtriser."
"L'orthographe est un code, une norme qui évolue avec la volonté politique."

9) les accords
-- "les petitent filles" : "c'est vraiment bien" parce qu'il y a la marque du pluriel.
-- "le plafond s'émiettent" : le pluriel se justifie parce qu'il tombe en miettes.
A chacun de définir sa tolérance d'acceptabilité... Bien sûr, il faudra finir par corriger l'erreur (ouf !).

10) "L'oral est la première compétence".
Il faut travailler le français comme une langue vivante (comme une langue étrangère ?).
Bien sûr, on ne peut pas parler en classe complète, heureusement, il existe de merveilleux outils qui permettent aux élèves de s'enregistrer, et le prof écoute tout ça tranquillement chez lui.
Mais travailler l'oral, c'est aussi travailler l'écrit, car l'élève peut expliciter, par écrit, comment il est arrivé à une production orale. Si, si.

11) "Aujourd'hui nous vous présentons l'oral, la lecture et l'écriture de manière séparée, mais dans vos pratiques cela devra être imbriqué."
Mais bien sûr, d'autant plus qu'il est recommandé une et même deux phases d'écriture (de 15 min chacune) dans une séance...
Cette phase d'écriture peut être la rédaction de la leçon par l'élève, et là, ce qui est bien, c'est que l'élève en difficulté va se rendre compte qu'il ne comprend pas et donc demander de l'aide au prof, "ou mieux, se tourner vers son voisin." Si, si.

12) Interdisciplinarité
topo historique sur cette notion avec notamment une citation des programmes de 1957.
"C'est une notion ancienne qui n'a pas encore porté suffisamment ses fruits."
"L'interdisciplinarité peut se faire seul."
"Vous n'êtes pas obligés de faire un EPI." (contrairement aux élèves)
"C'est plus ludique pour les élèves."
"Je ne peux pas répondre aux questions pratiques sur l'organisation des EPI dans vos établissements."

14) EPI LCA
Il peut être pris en charge par n'importe quel prof.
Ce n'est pas un enseignement linguistique. Pour l'IPR, il semble que le "L" de LCA ne correspond pas à "langue", mais à "latin" au sens de culture, civilisation...
Il y a obligation de faire un EPI LCA pour avoir l'enseignement de complément. A ma remarque que des académies acceptaient l'EC sans EPI LCA (mais je ne me souvenais pas desquelles), il a été fait référence au "texte de loi".
L'EPI LCA "n'est pas forcément ambitieux".

Elyas a écrit:

Trinity a écrit:Deux heures de "formation" hier soir. Sans formateur.

Consigne de la chefferie : "Alors, vous prenez le socle, vous prenez votre programme et vous mettez les compétences de votre programme dans la grille des domaines / sous-domaines du socle pour qu'on sache comment chaque matière contribue au bouzin."

V'là qu'on se recogne le même boulot pourri que pour la mise en place du LPC. Boulot fait pour rien, bien entendu, puisqu'un machin informatique nous était descendu du ciel un an plus tard...

Demain, journée complète. Toujours sans formateur. Ah, j'exagère un peu, il y aura nos collègues "profs-relais" pour nous mettre en ateliers.

Ton chef aurait dû lire les programmes. Le boulot qu'il demandait était déjà fait (chaque compétence a dans son coin gauche à la fin les domaines du socle correspondant).

Osmie a écrit:9) les accords
-- "les petitent filles" : "c'est vraiment bien" parce qu'il y a la marque du pluriel.
-- "le plafond s'émiettent" : le pluriel se justifie parce qu'il tombe en miettes.
A chacun de définir sa tolérance d'acceptabilité... Bien sûr, il faudra finir par corriger l'erreur (ouf !).


La réalité dépasse encore et toujours la fiction.
Ces gens -honte à eux- ont vendu ce qui leur sert d'âme pour 30 deniers ; qu'ils suivent les pas de Judas jusqu'au bout serait sensé.

Le Schtroumpfissime a écrit:C'est scandaleux.

Luigi_B a écrit:Oui, en lien avec ce compte-rendu transmis par des collègues de l'Académie de Lille (anonymé).

C'est grandiose.  :shock:

9) les accords
-- "les petitent filles" : "c'est vraiment bien" parce qu'il y a la marque du pluriel.
-- "le plafond s'émiettent" : le pluriel se justifie parce qu'il tombe en miettes.
A chacun de définir sa tolérance d'acceptabilité... Bien sûr, il faudra finir par corriger l'erreur (ouf !).

14) EPI LCA
Il peut être pris en charge par n'importe quel prof. Ce n'est pas un enseignement linguistique. Pour l'IPR, il semble que le "L" de LCA ne correspond pas à "langue", mais à "latin" au sens de culture, civilisation...

N. Vallaud-Belkacem a écrit:Associant l’étude de la langue à celle de la culture et de la civilisation antique, l’enseignement pratique interdisciplinaire « Langues et cultures de l’Antiquité » favorisera la connaissance des cultures classiques en mobilisant aussi d’autres disciplines, notamment l’histoire.