Manon Lescaut

Qu'entendez-vous par lecture d'ensemble ?

telmouk a écrit:Bonjour tout le monde,
A mon tour de me remettre au travail... Avez-vous déjà réfléchi à vos lectures d'ensemble dans Manon Lescaut ?

Je n'en fais pas faute de temps. Je travaille ce qui est étude d'ensemble lorsque je prépare à la dissertation. Quand, ils cherchent des idées les élèves sont obligés de se référer à des passage et quand je propose un corrigé en classe, je donne des exemples.

J'entends par lecture d'ensemble les études transversales de l'œuvre en fait ... Elles regroupent des remarques/analyses générales autour d'un thème, d'un personnage etc.. elles me semblent effectivement indispensables pour aider les élèves en dissertation.

Tout ce qui peut avoir sa pertinence dans un sujet en rapport avec le parcours Personnages en marge, plaisirs du romanesque : le tragique, les rebondissements, la subjectivité du narrateur, la vraisemblance, ...

Pour préparer les cours thématiques, je commence par relever tous les passages de l'oeuvre pertinents. (J'ai essayé de les classer au préalable.) Puis j'en choisis un ou deux et la manière de l'étudier: lecture avec commentaire au passage, questions ciblées, etc. Parfois je me contente d'interroger les élèves pour qu'ils rassemblent un peu leurs souvenirs et on fait la synthèse. Parfois aussi, je mêle ces deux techniques. Par exemple, ma séance sur la relation Clèves / Nemours commençait par le rappel des principales étapes de leur relation, puis on passait à l'analyse de la scène du pavillon.
Pour Manon, vu le thème, les pistes sont nombreuses: la criminalité et la Justice, l'opposition familiale, une vie remplie d'accidents et d'imprévus, l'Amérique ou la terre de tous les renversements, la sensibilité de Des Grieux, la personnalité de Manon, Tiberge...
Dans la liste "cursives possibles" (décidément extensible!):
.Le Rêve de Zola (une petite brodeuse élevée à l'écart du monde, à l'ombre d'une cathédrale, rêve au prince charmant... et il arrive! - sur fond de réécriture du mythe d'Orphée et d'Eurydice! Magnifique.)
.Angelo de Giono (vif, allègre et ironique comme du Stendhal - mais avec l'odeur et la couleur de la Provence, et d'une écriture beaucoup plus belle et régulière que du Stendhal... Angelo parle comme Julien ou Lucien ou Fabrice mais il évolue dans du Cézanne.)

Merci pour ces pistes. Je pense travailler les personnages de Manon, DG et Tiberge; la construction du récit avec ses différentes péripéties.. je verrai le reste après et rien n'est figé, je commence seulement mes préparations de cours. En lecture cursive, je suis en train de lire Salina de Laurent Gaudé et dans le parcours je ferai un extrait de l'Etranger de Camus ( la demande en mariage) en lecture linéaire.

telmouk a écrit:Merci pour ces pistes. Je pense travailler les personnages de Manon, DG et Tiberge; la construction du récit avec ses différentes péripéties.. je verrai le reste après et rien n'est figé, je commence seulement mes préparations de cours. En lecture cursive, je suis en train de lire Salina de Laurent Gaudé et dans le parcours je ferai un extrait de l'Etranger de Camus ( la demande en mariage) en lecture linéaire.

C'est ma prochaine lecture. J'hésite toujours pour la lecture cursive.
Pour les thèmes, tu peux regarder les fiches des éditions scolaires : Hatier, classicolycée... Je les conseille souvent aux élèves car il y a des pistes intéressantes pour la dissertation.

Et Tous les matins du monde de Quignard, que j'ai relu avec grand plaisir pour les oraux (la perspective de mettre à profit cette relecture, vous l'aurez compris, n'est pas étrangère à mon questionnement )?
Pour le personnage en marge, ça fonctionne, mais pour le romanesque, qu'en pensez-vous?
Sinon je garde l'idée de La vie devant soi sous le coude, mais je cherche encore...

Sinon, il y a Moll Flanders, qui de surcroît permet d'établir des passerelles avec Manon Lescaut.

Je pensais au Parfum de Süskind.

The Paper a écrit:Sinon, il y a Moll Flanders, qui de surcroît permet d'établir des passerelles avec Manon Lescaut.

La LC doit être d'un siècle différent de l'OI.

Ah oui, c'est vrai, mince. Je donnerai sans doute un extrait en corpus alors.

Dans la littérature britannique: La Lettre écarlate, de N. Hawthorne.

The Paper a écrit:Ah oui, c'est vrai, mince. Je donnerai sans doute un extrait en corpus alors.

Moi aussi, j'avais regardé avec envie et gourmandise du côté de ce roman que je ne peux même pas traiter dans le parcours et comme je ne donne pas de corpus en plus des EL...

Des Grieux et Manon, c'est Moll Flanders en deux personnages au lieu d'un.

Bonjour à toutes et tous,

Je suis encore en réflexion concernant la lecture cursive : j'ai pensé à d'autres romans du XIXe siècle mais j'aimerais avoir vos avis :
- Edouard de Claire de Duras (mais difficile de trouver une édition adaptée) Ourika me parait lui trop court pour des élèves de premières (g ou tech..)
- Atala de Chateaubriand : histoire d'amour, fuite des amants etc..
Si vous avez d'autres suggestions pour le XIXe je suis preneuse.

Merci d'avance pour vos retours

Caballera a écrit:Dans la littérature britannique: La Lettre écarlate, de N. Hawthorne.

Littérature américaine.

Peut-être parlerai-je de la fin du Père Goriot si j'ai des classes de bon niveau car l'attitude de Rastignac est complexe : il semble se mettre dans la marge, seul contre tous, avec son défi à Paris ; mais en réalité il se fond dans le moule puisqu'il adopte les pratiques de ceux qu'il défie.

par Caspar le Jeu 25 Aoû 2022 - 11:31

Caballera a écrit:
Dans la littérature britannique: La Lettre écarlate, de N. Hawthorne.


Littérature américaine. Wink

Mais oui, pardon!!!
J'ajoute du français: Les Lettres d'une religieuse portugaise! Je pense la donner en choix comme cursive avec Lupin pour mes techno. (Les gé n'échapperont pas aux Misérables en abrégé / Rêve de Zola!)

Que pensez-vous comme lecture cursive de Thérèse Desqueyroux de François Mauriac?

Je l'ai étudié il y a quelques années en première. Ça avait été compliqué à cause de la notion de grâce que les élèves ne comprennent pas. Thérèse rentre-t-elle vraiment dans la catégorie marginalité ? Certes, son crime la marginalise.

Il n'est pas nécessaire que le roman en lecture cursive soit en lien étroit avec le parcours.

C'est quand même mieux quand ça éclaire le parcours ou l'œuvre surtout si les références à d'autres œuvres sont valorisées en dissertation.

C'est le programme en tout cas. Après, c'est au professeur de décider, ce n'est pas forcément mieux dans l'absolu.
Personnellement, j'aime donner à mes élèves des lectures cursives qui soient éloignées du parcours, justement pour privilégier une lecture plus libre et personnelle. Il n'y a pas que la dissertation à préparer, il y aussi l'oral. Et d'ailleurs, j'estime qu'il y a assez avec la connaissance de l'oeuvre et du parcours sans avoir besoin d'une lecture cursive.

Ben justement. Je trouve l'oral facilité pour les élèves quand l'œuvre est dans le parcours. Les élèves ont plus de choses à dire. En tout cas, c'est ce que je constate lors de l'oral.

eliam a écrit:Ben justement. Je trouve l'oral facilité pour les élèves quand l'œuvre est dans le parcours. Les élèves ont plus de choses à dire. En tout cas, c'est ce que je constate lors de l'oral.

Tu pourrais donner des exemples ? J'aurais tendance à craindre que cela n'amène à dire "ce qu'il faut dire" sur l'œuvre (relativement au parcours), plutôt que de parler vraiment de l'œuvre.