Vos premières mesures

Camélionne a écrit:

MS a écrit:Merci pour ton message Camélionne. Si j'ai essayé ce forum c'est pour trouver autre chose que les sempiternelles remarques qui se disent en salle des profs. J'ai beaucoup d'humour mais j'ai un peu de mal quand je vois que beaucoup de gens utilisent l'humour comme une barrière ( je ne parle pas spécifiquement des personnes de ce forum) et de ce fait cachent ce qu'ils pensent. Ok pour un brin d'humour mais accompagné d'un brin de sérieux qui témoigne que l'on prend en compte la remarque de l'autre.

Si c'est ce que tu veux, tu as frappé à la bonne porte!
Tu verras, je peux être déjantée et blagueuse, mais je suis aussi sérieuse et consciencieuse. Et tout le monde est comme ça : sérieux sans se prendre trop au sérieux.
Heureuse de pouvoir t'accueillir.

Il ne faut pas se leurrer non plus ; sur le forum, il y a quand même beaucoup d'instructionnistes (dans toute leur variété) que le discours de MS fait, dans le moins pire des cas, sourire ; les tenants d'un pédagogisme bon teint tel qu'il a été déversé pendant des années dans les IUFM sont assez minoritaires (sur un forum où ils seraient majoritaires, je doute qu'Abraxas par exemple soit accueilli à bras ouverts) ; mais il y a aussi des partisans de pédagogie hors normes, je pense à Lilith dont les interventions ont le mérite d'être à la fois assez virulentes et stimulantes pour la réflexion.
Bref, en proposant comme première intervention la mesure de licenciement des collègues, en donnant ensuite comme exemple de mauvais collègue ceux qui évoquent le redoublement, pas étonnant que nous t'ayons répondu avec une ironie qui peut paraître amère. Mais l'engueulade est toujours un excellent moyen de voir que nous ne pensons pas pareil, donc bienvenue !

Pour moi, la critique pédagogique du redoublement n'est qu'un leurre visant à masquer ce qui va conduire à sa suppression définitive, à savoir son coût économique ; c'est de l'ordre de l'alibi, tu concèdes d'ailleurs que dans ton établissement il y en a très peu. Désormais presque tous les élèves passent de seconde en première, et beaucoup n'ont en aucun cas le niveau pour poursuivre des études supérieures, car on leur a fait croire que tout était possible sans travail. Cela ne les empêche certes pas d'avoir le bac.

Ruthven a écrit:Il ne faut pas se leurrer non plus ; sur le forum, il y a quand même beaucoup d'instructionnistes (dans toute leur variété) que le discours de MS fait, dans le moins pire des cas, sourire.

Franchement, je ne pense pas. On peut n'être pas d'accord. De là à se moquer, non.
Tu vas faire peur à MS, Ruthven!

Oups ! hi hi ! .... MS se heurte à l'horryffyque lobby instructionniste, en ma délicate et splendide personne !
Rassurez-vous, MS ! Les (re)doublements n'existeront bientôt plus : ils coûtent trop cher à l'Etat ! Bientôt, plus rien ne s'opposera à ce que Monchéri et Moncoeur arrivent illettrés à l'université ! Ainsi pourra avoir lieu l'apocoloquintose du Divin Adolescent Boutonneux, sous nos ovations professorales ! En vérité je vous le dis, le Temps viendra.

Bienvenu sur le forum ! :Lool: (et désolée pour l'humour... - je ne puis m'en défaire, malgré mes sincères efforts, je suis toujours ainsi dans la vie. Mais je vous donne ma parole d'honneur que je ne moque pas de vous !)

Tiens, en parlant d'humour ... est-ce sérieux cette histoire de John, à qui l'on peut sous-traiter nos copies ? JE SUIS INTERESSEE !...

Pierre_au_carré a écrit:C'est dans une usine chinoise, je crois.

Je croyais que c'était John qui devait tout corriger...

Mais oui, Pierre! C'est John-tout-seul-comme-un-grand!!!!
C'est un être d'exception,tu le sais bien.
Allez, tous en choeur avec moi :
Il est vraiment, il est vraiment, il est vraiment phé-no-mé-na-nanananal!!!!! "

Bravo John !
Mais je suppose que tout cela a un prix... Je vais donc ENFIN pouvoir poser LA question à John, qui me brûle les lèvres depuis tant de temps :

John, c'est combien ?

Mais c'est gratuit, voyons!

Vous ne rétabliriez pas l'examen d'entrée en 6°, par hasard ?
Ça pourrait aider certains de mes collègues à réaliser qu'ils sont instits (PE, gnerk, gnerk, gnerk) pour faire autre chose que de l'animation pédagogique autour d'un projet interdisciplinaire à forte dominante arts visuels....

doublecasquette a écrit:Vous ne rétabliriez pas l'examen d'entrée en 6°, par hasard ?
Ça pourrait aider certains de mes collègues à réaliser qu'ils sont instits (PE, gnerk, gnerk, gnerk) pour faire autre chose que de l'animation pédagogique autour d'un projet interdisciplinaire à forte dominante arts visuels....

Doublecasquette, ferais-tu toi aussi partie de l'horryffyque secte des instructionnistes ?

:lol!:

Campusstellae, tu me fais trop rigoler...mais que fait la police?

thrasybule a écrit:...mais que fait la police?

Elle ne peut pas venir. Je lui ai mis des heures de colle !

Bon alors, dans l'ordre :

1) Je ne sous-traite RIEN aux chinois. Je fais dans l'artisanal et l'européen, moi, Mâdâme et Môssieur.

2) Bienvenue à MS, qui va se demander si elle doit croire ou non à ce qu'elle lit.

3) Il y a effectivement un débat sérieux à mener sur le redoublement, et je trouve que le redoublement comme sanction n'est pas très sérieux. Le problème est que les établissements ne proposent plus aucune sanction pour les élèves qui ne travaillent pas ou font les imbéciles. Alors supprimer le redoublement-sanction, d'accord, mais quelle sanction pour un élève qui ne travaille pas en cours d'année, et qui ne sait rien à la fin ? Trois heures de colle par semaine ? Le fouet ? N'est-ce pas une pire sanction pour tout le monde que de le faire passer en troisième s'il n'a pas les acquis de quatrième ?

4) Le service de correction de copies, un jour, je vais finir par vraiment le mettre en place. Il faudra juste demander à vos élèves de rendre leurs copies par ordinateur (autrement dit, sous fichier word). Mais vous me donnerez quoi, en échange ? Et ça se comptera par copie, hein !

Je parie qu'un gros bisou ne te suffira pas (surtout s'il te vient d'Abraxas! )...

CampusStellae a écrit:

doublecasquette a écrit:Vous ne rétabliriez pas l'examen d'entrée en 6°, par hasard ?
Ça pourrait aider certains de mes collègues à réaliser qu'ils sont instits (PE, gnerk, gnerk, gnerk) pour faire autre chose que de l'animation pédagogique autour d'un projet interdisciplinaire à forte dominante arts visuels....

Doublecasquette, ferais-tu toi aussi partie de l'horryffyque secte des instructionnistes ?

:lol!:

Hé, hé, hé ! Allez savoir ! Le gentil petit koala dans sa bassine n'est peut-être qu'une façade derrière laquelle se cache une affreuse instructionniste, blouse grise, bonnet d'âne et canne en bambou, prête à museler la créativité de ses élèves à grands coups de règles de grammaire et de tables de conjugaison...

Tu oublies les poils au menton...

Camélionne a écrit:Tu oublies les poils au menton...

Non, ça, j'omets... volontairement ! Je ne tiens pas à me porter la poisse !

Dis plutôt qu'ils sont tous sur le divan du psy depuis les innommables traitements que tu leur as infligés, les connaissances que tu oses transmettre, les notes au-dessous de la moyenne que tu as le front de leur donner, le redoublement que tu oses préconiser pour certains: c'est un comble!Sais-tu que ton karma s'alourdit? Combien de géniales personnalités tu brimes? Combien de Meirieu tu assassines? Tu es très vilaine!

doublecasquette a écrit:Vous ne rétabliriez pas l'examen d'entrée en 6°, par hasard ?
Ça pourrait aider certains de mes collègues à réaliser qu'ils sont instits (PE, gnerk, gnerk, gnerk) pour faire autre chose que de l'animation pédagogique autour d'un projet interdisciplinaire à forte dominante arts visuels....

Voilà une idée qu'elle est bonne (mais qui mettrait beaucoup de monde dans la rue, naturellement).

Sinon, je partage les vues de Ruthven (notamment sur l'enseignement de la philosophie).

Mes mesures-phares:

- Fin du collège unique avec réforme totale et juste de la politique d'orientation.
- Assumer un enseignement exigeant qui tire les élèves vers le haut en renonçant au nivellement par le bas.
- latin obligatoire (au moins en sixième, voire en cinquième).
- remettre les heures de français ôtées depuis vingt à trente ans.
- réformer le mode de recrutement des surveillants et autres auxiliaires, quitte à recruter des sergents gueuleurs à la retraite pour que les collèges cessent d'être des boîtes à bordel institutionnalisé.
- permettre une reconversion pour les collègues usés à partir de quinze ou vingt ans de carrière (à voir).
- liberté pédagogique pour les enseignants avec des programmes cadres dans lesquels chacun s'inscrit en toute liberté sans se sentir dans un carcan (trop peu assument d'emblée en début de carrière de prendre leurs distances).
- mise à mort du lobby pédagogiste (vaste chantier mais avec de la fermeté, la fin des IUFM et de la reconnaissance des sciences de l'éducation comme discipline universitaire doublés d'une vraie pédagogie d'information auprès du public, cela pourrait marcher).
- adopter un discours de vérité auprès du public en présentant les vrais enjeux d'une politique éducative : gros boulot qui reste nécessaire.

thrasybule a écrit:Dis plutôt qu'ils sont tous sur le divan du psy depuis les innommables traitements que tu leur as infligés, les connaissances que tu oses transmettre, les notes au-dessous de la moyenne que tu as le front de leur donner, le redoublement que tu oses préconiser pour certains: c'est un comble!Sais-tu que ton karma s'alourdit? Combien de géniales personnalités tu brimes? Combien de Meirieu tu assassines? Tu es très vilaine!

Oh en réalité... je ne suis pas bien méchante !
Mes élèves (étudiants) me disent souvent qu'ils viennent à mon cours "pour le spectacle" ... alors !...

(D'ailleurs, je sais pas comment je dois prendre ça de la part de ces petits :censure: !)

Je m'en doutais bien

Dwarf a écrit:

doublecasquette a écrit:Vous ne rétabliriez pas l'examen d'entrée en 6°, par hasard ?
Ça pourrait aider certains de mes collègues à réaliser qu'ils sont instits (PE, gnerk, gnerk, gnerk) pour faire autre chose que de l'animation pédagogique autour d'un projet interdisciplinaire à forte dominante arts visuels....

Voilà une idée qu'elle est bonne (mais qui mettrait beaucoup de monde dans la rue, naturellement)...

Pas forcément tant que ça... Beaucoup de mes collègues d'élémentaire sont dans la mouvance : "Ponctuellement, on le fait", donc ils font ponctuellement... un peu de tout. Aussi bien de la grammaire que des multiplications, de la lecture que de l'histoire ou de la géographie.
La seule chose qu'ils ne fassent pas ponctuellement, c'est de remplir de belles grilles pour leurs Projets et d'autres belles grilles pour leurs évaluations.

Si on rétablissait un examen d'entrée en 6° en français et en mathématiques, ils auraient tellement peur de ne pas pouvoir cocher assez de petites cases au feutre vert et de cocher trop de cases au stylo rouge qu'ils feraient un peu moins ponctuellement les matières fondamentales.
Il n'y a qu'à voir la réaction qu'ont causée les évaluations nationales CM2.
Bien sûr, ça a beaucoup râlé, avec raison parfois, placer une évaluation terminale fin janvier, ça fait désordre, mais ça a aussi suscité des réactions salutaires. Par exemple, de nombreux collègues se sont interrogés sur leurs progression et ont envisagé de procéder différemment l'an prochain pour ne pas mener leurs élèves au casse-pipe.

Même chose avec les évaluations nationales CE1. Il n'est jamais agréable de voir que l'on a des élèves complètement à la ramasse.

Alors, évaluations nationales chaque fin d'année, de la GS au CM2 ? Et vous verriez qu'il n'y aurait pas tant de monde que ça à la rue au moment de l'examen d'entrée en 6°.

Cela induit un redoublement en CM2 pour ceux qui ne l'ont pas, je suppose?

Et après le redoublement, on fait quoi ??

Dwarf a écrit:Cela induit un redoublement en CM2 pour ceux qui ne l'ont pas, je suppose?

La première année, certainement, oui. Un peu moins la deuxième année, puis encore moins la troisième et ainsi de suite pour arriver à un taux de 2 à 3 % au bout d'une dizaine d'années.
Mais, ôtez-moi d'un doute, c'est bien John, le ministre de l'Éducation Nationale ? C'est un homme intelligent, non ? Il doit bien comprendre que les mesures que nous lui conseillons ne peuvent avoir d'effet immédiat. Rome ne s'est pas faite en un jour, que je sache.

Très bien tes positions Dwarf !!

Concernant l'idée d'un examen d'entrée au collège, on renonce donc à mettre tous les élèves d'une génération au collège. Bien. mais ceux qui n'ont pas l'examen, vous en faites quoi?