La multiplication des écrans entraîne une décérébration à grande échelle

J'ai lu, et ce n'est pas en contradiction avec ce que j'explique : le problème n'est pas l'écran mais son usage. Chose que vous confirmez : l'usage est mauvais dans certains milieux.

Et donc, on peut avancer ? Je réitère ma question : avez vous une seule étude prouvant la nocivité des écrans ?

Lire c'est très mauvais, ça rend totalement stupide, quand je vois tous ces magazines comme Closer ou Gala ...
Il faut clairement empêcher les enfants de lire de peur qu'ils ne passent leur temps devant ces horreurs comme des milions de français.

angelxxx a écrit:Et donc, on peut avancer ? Je réitère ma question : avez vous une seule étude prouvant la nocivité des écrans ?

Cette vidéo propose un résumé possible de la littérature sur le sujet avec des références.

TLDR : C'est compliqué. La flèche de causalité n'est pas évidente, les corrélations sont parfois statistiquement significatives, mais la taille d'effet est souvent faible. Parfois, on a du mal à établir des liens. Il faut faire plus d'étude pour trancher.

angelxxx a écrit:Les études sont disponibles quelques part ?
Je viens de parcourir quelques méta analyses, aucune ne conclut de manière aussi sûre que vous.

Le livre que je cite est très bien sourcé, malheureusement je ne l’ai plus sous la main. Je peux seulement t’assurer que la bibliographie est longue comme le bras.

Par rapport à ton deuxième paragraphe, j’ai comme l’impression de ne pas avoir été lu, alors je répète : il n’est jamais question de conséquences certaines même si des abus de langage peuvent le laisser suggérer. Il s’agit seulement de facteurs de risques. Un fumeur n’est pas certain de développer un cancer, mais il augmente sensible son facteur de risque.

C’est pareil pour les écrans pour différentes raisons (voir la synthèse que j’ai partagée ou le livre en lui-même), l’exposition augmente les facteurs de risque mais ce n’est pas garanti de devenir obèse, dépressif ou en décrochage scolaire parce qu’on ne respecte pas les recommandations. De combien est-ce que le risque augmente ? Réponse courte (je suis dans les transports sur mon téléphone) : suffisamment pour que de nombreuses personnes s’alarment. Les références précises sont dans le livre.

Je fais mon maximum pour virer les écrans de ma salle de classe (au point que les élèves se sont habitués à éteindre le vidéo-projecteur à mon arrivée)
Mais on nous suggère, de plus en plus, de vidéo-projeter, de les faire travailler sur des supports numériques, et je passe pour une vieille peau aigrie à chaque journée pédagogique quand je dis que chacun fait ce qu'il veut dans son cours, mais que pour ma matière, je ne vois aucun intérêt à passer par l'ordinateur...

nounours a écrit:
Il faut clairement empêcher les enfants de lire de peur qu'ils ne passent leur temps devant ces horreurs comme des milions de français.

Ne t'inquiète pas, les écrans s'en chargent.

DesolationRow a écrit:

nounours a écrit:
Il faut clairement empêcher les enfants de lire de peur qu'ils ne passent leur temps devant ces horreurs comme des milions de français.

Ne t'inquiète pas, les écrans s'en chargent.

A cause de l'écran je te lis au lieu de te parler ...

nounours a écrit:

DesolationRow a écrit:

nounours a écrit:
Il faut clairement empêcher les enfants de lire de peur qu'ils ne passent leur temps devant ces horreurs comme des milions de français.

Ne t'inquiète pas, les écrans s'en chargent.

A cause de l'écran je te lis au lieu de te parler ...

C'est ce que je dis : tu perds ton temps.

DesolationRow a écrit:

nounours a écrit:

DesolationRow a écrit:

nounours a écrit:
Il faut clairement empêcher les enfants de lire de peur qu'ils ne passent leur temps devant ces horreurs comme des milions de français.

Ne t'inquiète pas, les écrans s'en chargent.

A cause de l'écran je te lis au lieu de te parler ...

C'est ce que je dis : tu perds ton temps.

Non, c'est de l'otium

nounours a écrit:

DesolationRow a écrit:

nounours a écrit:

DesolationRow a écrit:

Ne t'inquiète pas, les écrans s'en chargent.

A cause de l'écran je te lis au lieu de te parler ...

C'est ce que je dis : tu perds ton temps.

Non, c'est de l'otium

angelxxx a écrit:J'ai lu, et ce n'est pas en contradiction avec ce que j'explique : le problème n'est pas l'écran mais son usage. Chose que vous confirmez : l'usage est mauvais dans certains milieux.

Et donc, on peut avancer ? Je réitère ma question : avez vous une seule étude prouvant la nocivité des écrans ?

Ta question me surprend, il y en a plusieurs, elles ne sont pas cachées. Le livre de Michel Desmurget bien sûr, l'association Cose, ou par exemple l'article suivant proposent des analyses sérieuses.



FIGAROVOX/TRIBUNE - Le nombre d'élèves en décrochage scolaire et de jeunes hospitalisés en raison de leur santé mentale est en nette augmentation, alerte la psychologue Sabine Duflo. La configuration éminemment addictive des réseaux sociaux est en grande partie responsable de ce phénomène, ajoute-t-elle.

https://www.lefigaro.fr/vox/societe/prenons-la-mesure-du-mal-qui-ronge-notre-jeunesse-l-addiction-aux-reseaux-sociaux-et-aux-ecrans-20220901

angelxxx a écrit:J'ai lu, et ce n'est pas en contradiction avec ce que j'explique : le problème n'est pas l'écran mais son usage. Chose que vous confirmez : l'usage est mauvais dans certains milieux.

Et donc, on peut avancer ? Je réitère ma question : avez vous une seule étude prouvant la nocivité des écrans ?

"Le problème n'est pas l'écran mais son usage" is the new "Rhô, un petit verre de temps en temps ça peut pas faire de mal".

Non, je demande simplement si il n'y a pas des usages bénéfiques ou même neutres des écrans. Regarder une émission culturelle une heure par semaine ne doit probablement pas rendre idiot...

Prezbo a écrit:

angelxxx a écrit:J'ai lu, et ce n'est pas en contradiction avec ce que j'explique : le problème n'est pas l'écran mais son usage. Chose que vous confirmez : l'usage est mauvais dans certains milieux.

Et donc, on peut avancer ? Je réitère ma question : avez vous une seule étude prouvant la nocivité des écrans ?

"Le problème n'est pas l'écran mais son usage" is the new "Rhô, un petit verre de temps en temps ça peut pas faire de mal".

C'est pourtant ce que dit Grégoire Borst dans cette vidéo.

TLDR : C'est compliqué. La flèche de causalité n'est pas évidente, les corrélations sont parfois statistiquement significatives, mais la taille d'effet est souvent faible. Parfois, on a du mal à établir des liens. Il faut faire plus d'étude pour trancher.

Je n'ai pas encore eu le temps de regarder la vidéo mais ce sera pour ce soir je pense. Merci en tout cas.

angelxxx a écrit:J'ai lu, et ce n'est pas en contradiction avec ce que j'explique : le problème n'est pas l'écran mais son usage. Chose que vous confirmez : l'usage est mauvais dans certains milieux.

Et donc, on peut avancer ? Je réitère ma question : avez vous une seule étude prouvant la nocivité des écrans ?

Il y a pour te répondre un peu plus précisément le très bon livre de bruno patino, la génération du poisson rouge ; je crois qu'il en a sorti un second opus où il y va encore plus fort (juste entendu en interview à la radio). De mémoire il recense tout un tas d'études qui vont dans le sens de ce qui est dénoncé sur ce fil.

musa a écrit:Pareil que DR. Et c'est peut-être un peu HS par rapport à ce fil où il est surtout question de décérébration, mais j'ai constaté aussi une détérioration de ma bonne humeur et de ma disponibilité aux autres. Je me suis surprise plus d'une fois à manquer de patience parce qu'un de mes enfants voire mon mari m'empêchait de suivre un fil passionnant de néoprofs ou les dernières nouvelles du Figaro ou du Monde. Si c'est pas malheureux...

Pour les références des études, il y a plusieurs dizaines de pages de bibliographie dans le livre de Desmurget. Études dont il tire la conclusion que le contenu importe finalement assez peu, le problème venant essentiellement du temps passé sur les écrans. Il cite aussi des études indiquant qu’aucun effet positif des écrans en milieu scolaire n'a été relevé : au mieux ils sont sans effet, mais la plupart du temps ils s'accompagnent d'une baisse de niveau.

Édit : l'effet d'une heure par semaine d'émission culturelle n'a pas pu être étudié. Desmurget le dit : l'échantillon des enfants passant moins d'une heure par jour sur les écrans est trop petit pour pouvoir en tirer des conclusions. C'est peut-être le plus dramatique dans l'histoire. Et il note bien l'effet pervers de ces contenus vers lesquels renvoient les enseignants : l'enfant est ensuite assailli d'une multitude de sollicitations. Je le vis avec les miennes, il ne faut pas relâcher son attention une seconde, car après la petite vidéo vers laquelle pointe le merveilleux QR-code, les vidéos s'enchaînent à l'infini, et les suggestions d'autres vidéos de même. La plupart des contrôles parentaux appartiennent par ailleurs aux Gafa, ce qui signifie qu'il faut accepter de céder les données personnelles de son enfant à Google pour brider la machine.

nounours a écrit:Vous passez combien de temps devant un écran pour lire et écrire sur le réseau social qu'est le forum de néoprofs ?
Vous pensez que tous les professeurs qui participent sont en train de se décérébrer ?
Dans ce cas là il faut vite fermer ce site : c'est trop dangereux pour l'avenir de nos enfants !

On a probablement baissé, oui. Mes collègues les plus anciens constatent un changement dans les thématiques des conversations en récré depuis qu'ils sont entrés en fonction ; ça parle moins de bouquins, moins de culture, moins de politique... C'est une anecdote et en aucun cas une étude, mais n copain, plus âgé que moi, me rapportait(il y a déjà une quinzaine d'années) les propos d'un IPR, qui jugeait  qu’en moyenne, les enseignants nés à partir des années 1975 environ, étaient moins infaillibles que les aînés (plus forte propension à l'étourderie, à la coquille au tableau...).

Pour ma part, je constate une petite baisse de la qualité de mon attention, légère, certes, mais je n'ai pas de smartphone.

J'ai eu vent de plusieurs auteurs compositeurs interprètes, célèbres et qui vivent de leur art, qui refusent d'avoir un smartphone, car  ils craignent pour leur créativité s'ils s'en équipent. J'ai d'ailleurs entendu je ne sais plus quel écrivain au micro d'inter, très récemment, qui expliquait la même chose.

Évidemment, la question de l’usage joue, mais elle est fourbe, et, dans les faits, caduque : Luigi, dans son blog La vie moderne, expliquait qu'il y a, aux Etats-Unis, davantage de psys embauchés par des firmes pour rendre les gens accros aux applis, que de psys occupés à soigner les gens. L'outil est créé pour que tu t'en serves mal. Alors bien sûr, il y aura toujours des poissons volants, qui vont être encore plus tête de bois que moi, et savoir tendre un gros majeur immatériel aux Gafam et affiliés, en n'utilisant que de saines fonction de leur joujou, mais ils sont rarissimes.

nounours a écrit:Lire c'est très mauvais, ça rend totalement stupide, quand je vois tous ces magazines comme Closer ou Gala ...
Il faut clairement empêcher les enfants de lire de peur qu'ils ne passent leur temps devant ces horreurs comme des milions de français.

Tu connais des gens accros de Closer, qui ne lâchent jamais leur magazine ? TU connais des parents qui bataillent pour que lenr enfant lâche au moins son Gala à table ?
Non, parce que malgré tout, de la lecture crottesque reste de la lecture, qui d'avantage attention endogène, quand les écrans jouent massivement sur l'exogène (à divers degrés, probablement).
De même, certains docs conservent quelques J'aime Lire et d'autres ouvrages un peu bas de plafond dans leur CDI, car même un album pour enfant contient, sauf s'il fait vraiment partie des plus mal écrits, davantage de mots différents que ceux employés dans une majorité de films et de séries (a fortiori, quand on compare aux vlogs et aux tiktoks...).

Prezbo a écrit: "Le problème n'est pas l'écran mais son usage" is the new "Rhô, un petit verre de temps en temps ça peut pas faire de mal".

Surtout qu'en effet, un peu d'écran de temps en temps ne nuit à personne.
Le souci, c'est qu'on ne cesse d'inventer des manières de les rendre plus addictifs, et que pour se contenter d'un peu d'écan, il faut une maturité qu'on ne peut exiger chez un enfant ou un ado.

Sinon, petite anecdote : dans le cabinet médical où travaille l'orthophoniste de ma fille, il y a une super salle de jeux pour les enfants, avec petites chaises, livres, peluches, jouets. Mes filles adorent. La petite veut nous accompagner juste pour pouvoir jouer dans cette salle. L'orthophoniste me disait, dépitée, que mes filles sont désormais quasiment les seules à y jouer. En quelques années les enfants ont cessé d'aller dans la salle de jeux. Elle a essayé de creuser l'affaire et ils lui ont expliqué qu'ils ne savaient pas quoi y faire. Ils ne savent littéralement pas quoi faire de ces livres et de ces jeux auxquels ils ne trouvent aucun intérêt.

angelxxx a écrit:Non, je demande simplement si il n'y a pas des usages bénéfiques ou même neutres des écrans. Regarder une émission culturelle une heure par semaine ne doit probablement pas rendre idiot...

Le problème est que cet usage n'est pas majoritaire (en fait qu'il n'existe quasiment pas, pour être honnête). Partir de l'hypothèse d'un usage modéré et contrôlé permet surtout de refuser d'aborder le problème de santé public, de voir la réalité des usages majoritaires, le caractère socialement inégalitaire des usages problématiques. Comme cela permet aussi parfois de s'illusionner sur sa propre consommation ou sa propre addiction. Comme pour l'alcool, sur tous ces points.

Television is something the Russians invented to destroy American education. (Paul Erdös)

lene75 a écrit:Sinon, petite anecdote : dans le cabinet médical où travaille l'orthophoniste de ma fille, il y a une super salle de jeux pour les enfants, avec petites chaises, livres, peluches, jouets. Mes filles adorent. La petite veut nous accompagner juste pour pouvoir jouer dans cette salle. L'orthophoniste me disait, dépitée, que mes filles sont désormais quasiment les seules à y jouer. En quelques années les enfants ont cessé d'aller dans la salle de jeux. Elle a essayé de creuser l'affaire et ils lui ont expliqué qu'ils ne savaient pas quoi y faire. Ils ne savent littéralement pas quoi faire de ces livres et de ces jeux auxquels ils ne trouvent aucun intérêt.

Ce que tu racontes est profondément déprimant et inquiétant.

lene75 a écrit:Sinon, petite anecdote : dans le cabinet médical où travaille l'orthophoniste de ma fille, il y a une super salle de jeux pour les enfants, avec petites chaises, livres, peluches, jouets. Mes filles adorent. La petite veut nous accompagner juste pour pouvoir jouer dans cette salle. L'orthophoniste me disait, dépitée, que mes filles sont désormais quasiment les seules à y jouer. En quelques années les enfants ont cessé d'aller dans la salle de jeux. Elle a essayé de creuser l'affaire et ils lui ont expliqué qu'ils ne savaient pas quoi y faire. Ils ne savent littéralement pas quoi faire de ces livres et de ces jeux auxquels ils ne trouvent aucun intérêt.

Prezbo a écrit:

angelxxx a écrit:Non, je demande simplement si il n'y a pas des usages bénéfiques ou même neutres des écrans. Regarder une émission culturelle une heure par semaine ne doit probablement pas rendre idiot...

Le problème est que cet usage n'est pas majoritaire (en fait qu'il n'existe quasiment pas, pour être honnête). Partir de l'hypothèse d'un usage modéré et contrôlé permet surtout de refuser d'aborder le problème de santé public, de voir la réalité des usages majoritaires, le caractère socialement inégalitaire des usages problématiques. Comme cela permet aussi parfois de s'illusionner sur sa propre consommation ou sa propre addiction. Comme pour l'alcool, sur tous ces points.

Television is something the Russians invented to destroy American education. (Paul Erdös)

Sauf que je ne nie absolument pas ce problème de santé publique, j'aimerai juste qu'on précise correctement les choses : l'usage des écrans et non les écrans .

angelxxx a écrit:
Sauf que je ne nie absolument pas ce problème de santé publique, j'aimerai juste qu'on précise correctement les choses : l'usage des écrans et non les écrans .

Sérieusement ? Jouons un peu, façon US : l'usage des armes, et pas les armes partout ?

C'est pareil que la cocaïne : c'est son usage le problème.

Ma fille vient de rentrer du collège. Elle a franchi la porte d'entrée avec sa copine (qui a un abonnement internet illimité sur son smartphone) et la première phrase qu'elle m'ait adressée à été : "Il est où, l'ordi ?". Je lui fais remarquer que la première chose qu'elle fait en rentrant, c'est de se jeter sur l'ordi et elle me répond : "Il faut bien que je fasse mes devoirs avant d'aller à mon cours de clarinette : je dois aller sur Labomep pour faire mes maths". Et comme je crois bien que c'est encore un travail en groupe donné du jour au lendemain à des enfants qui habitent tous dans des villes différentes, il va falloir qu'elle fasse une visio, pendant laquelle on sait bien qu'ils passent plus de temps à parler d'autre chose et à se montrer d'autres choses que des maths. Bref, j'y vais : j'entends des applaudissements, c'est louche pour des maths. La première chose qu'on va faire, c'est donc s'engueuler à cause de l'ordi indispensable pour les devoirs... elle est en 5e.