Pap Ndiaye fixe des règles très précises pour le français et les maths en CM1-CM2

Il s'agit d'une note de service adressée aux recteurs, qui cible le cycle3 et en particulier les CM1-CM2.

Outre l'annonce d'une évaluation nationale en CM1, on y lit des préconisations très précises pour le CM1-CM2.

Concernant le français :
- 2 heures quotidiennes de lecture et d'écriture, arrêt du recours aux textes à trous, brève dictée quotidienne.
L'objectif :

A la fin du primaire, «les élèves doivent pouvoir rédiger un texte de quinze lignes en respectant les règles orthographiques, syntaxiques, lexicales et de présentation»

- un travail sur la lecture et la fluence :

ceux qui ne savent pas encore lire un texte «avec fluidité et expressivité, à la vitesse d’environ 90 mots par minute», devront bénéficier «d’une pratique quotidienne spécifique pendant au moins quatre semaines», qui peut être renouvelée un mois plus tard si les élèves n’ont toujours pas le niveau requis.

L'objectif : 120 mots/minutes en fin de CM2.
- vocabulaire et compréhension en CM1 :

lire chaque semaine au minimum «deux textes longs (au moins 1 000 mots)» et de leur faire travailler le vocabulaire en croisant «plusieurs fois les mots dans des contextes lexicaux variés.»

En maths :
- accent à mettre dès le CM1 sur les fractions et les nombres décimaux
- importance du calcul mental : pratique quotidienne d'au moins 15 minutes
- assimiler la résolution de problèmes au cycle 3 :

les élèves de CM1, CM2 et sixième doivent aussi pratiquer, précise encore la note, environ «dix problèmes par semaine» pour «développer une maîtrise solide de procédures robustes et d’outils efficaces».

Source : Ecole : le grand retour de la dictée quotidienne et du calcul mental – Libération
https://www.liberation.fr/societe/education/ecole-le-grand-retour-de-la-dictee-quotidienne-et-du-calcul-mental-20230111_FQZEH52STRDBFNEEN6YFZYEBAI/?outputType=amp

Le mood du jour à cette lecture :  

C'est du pur bon sens, me semble t-il, mais il va falloir trouver comment caser tout cela entre les 30 minutes d'APQ, le quart d'heure de lecture, l'anglais (mieux vaudrait arriver en sixième avec un solide bagage de français qu'avec les haillons shakespeariens que nous fournissons actuellement dans le premier degré, et je doute que nos collègues d'anglais du secondaire soient offusqués par cette remarque, si on leur demandait d'enseigner le chinois ou la géographie, ils ne seraient sans doute pas plus à l'aise que nous pour enseigner l'anglais), les activités numériques, l'histoire de l'art, la Journée de la défense des pingouins et les semaines de Ci et de ça. (et nous sommes inondés de messages de la circonscription pour faire des projets de toutes sortes).

24 heures hebdomadaires moins 2 heures d'APQ moins 1 heure de "je lis seul", moins 2 heures de récréation si on respecte exactement le quart d'heure par demi-journée, moins 1 h 30 d'anglais moins la demi-heure généralement nécessaire pour aller à la piscine ou au gymnase, nous sommes déjà à 17 heures par semaine  soit 4 h 15 par jour pour assurer correctement français mathématiques histoire géographie sciences (et tout le monde se fait une joie de rappeler que nous enseignons mal ces quatre dernières matières).  Et je n'ai pas même pas compté les arts plastiques et la musique, qui sont  pourtant nécessaires.

Ajoutez les absences non remplacées, et tous les élèves perturbateurs que nous devons gérer au détriment du reste de la classe sans vie scolaire, (sur 4 classes d'élémentaire, deux en sont affligées, et ce sont vraiment des élèves violents qui mettent la classe à mal, sans autre aide que du blabla rasédien), même si on est tout à fait convaincu de ce qui est dit plus haut, c'est difficile à mettre en œuvre.

Donc avant de taper sur les PE, comme le font joyeusement une certaine presse et le grand public, peut-être faudrait-il réfléchir aussi à la quadrature du cercle qu'on leur impose. Et leur libérer du temps pour pouvoir faire une dictée quotidienne, du calcul mental etc... Par exemple avoir un professeur de sport qui prenne les élèves par demi-groupes pendant que la PE fait lire l'autre demi-groupe. Ah oui, mais ça coûte cher. Refuser d'accepter les élèves perturbateurs quand leur famille refuse de prendre les mesures de soin nécessaires, et ceux "inclus" sans aide qui leur permette d'avancer.  Ah non, ce n'est pas bienveillant.
Cessons aussi de refuser les dossiers de maintien en GS ou au CP.  Ils sont rares et motivés. Un enfant qui lit lentement mais possède les graphèmes complexes améliorera sa fluence et son expressivité au CE1. Un enfant qui maîtrise à peine les graphèmes simples et pas du tout les complexes ne devrait pas passer au CE1 sous prétexte qu'on a "trois ans pour apprendre à lire".  Trois ans pour  améliorer fluidité, expressivité, oui, mais en CE1 on ne reprend pas la lecture au début. Ou bien on le fait avec un ou deux élèves, au détriment de tous les autres, ou bien on mène son programme de CE1, et ces élèves coulent puisqu'ils n'ont pas les pré-requis. Qu'on arrête de nous saouler avec les adaptations, les parcours individuels etc, avec les élèves inaptes à la consigne collective que nous avons aujourd'hui, nous faisons déjà de l'individualisation à outrance tout au long de la journée.

En CP, les trois quarts de ma journée sont consacrés à lire, écrire, et faire des mathématiques. J'ai renoncé à bien d'autres choses, dont l'anglais. A deux ans de la retraite, je peux me le permettre, mais pas mes petites collègues traquées par les IEN.

Donc croisons les doigts pour pour que les PE-Shiva arrivent à garder la tête hors de l'eau, et cessons de croire que ces jolis yakafaucon suffiront à améliorer le niveau.

Je viens d'entendre sur France Inter que cette heure de soutien se ferait aux dépens de la techno en 6eme ....

Joie.
Ma fille est en CM1. La maîtresse est très investie, mais elle mène plein de projets, la plupart viennent de l'école. Là, le mardi après-midi c'est théâtre jusqu'en avril), le jeudi après-midi harmonie municipale (du 19 janvier au 3 juin). Autant le théâtre est fait à l'école, l'intervenant se déplace, autant pour l'harmonie ça prend tout l'après-midi à cause du transport. Avant cela c'était boxe le mardi après-midi, avec trajet. Ajoutez à ça la piscine qui aura lieu en mars pendant 2 semaines tous les matins, et les 2 séances de sport hebdomadaires et vous avez l'impossibilité de Verdurette.

Bien sûr que c'est du vent. Comme si les PE avaient besoin des instructions du ministre pour savoir ce dont leurs élèves ont besoin, comme s'iels ne savaient pas déjà tout cela.

Comme dit par Verdurette iels ont plutôt besoin qu'on cesse de leur infliger des injonctions contradictoires. Et qu'on leur donne les moyens de mettre en œuvre ce qu'iels savent nécessaire pour tous leurs élèves.

Bref tout le contraire de ce baratin gratuit que le MEN fait opportunément fuiter et qui en effet est à destination de l'opinion publique et peut-être aussi de la frange de la profession réac à courte vue qui pense que les problèmes de l'école relèvent du yakafokon ou d'une question d'uniforme et de volonté.

FZ a écrit:Je viens d'entendre sur France Inter que cette heure de soutien se ferait aux dépens de la techno en 6eme ....

Hello, peux-tu préciser ?

Les 15 minutes de calcul mental quotidiennes sont déjà une obligation. Idem pour la dictée quotidienne…
Pour le reste, ça ne changera pas ma pratique, je fais déjà tout ça. Et c'est le cas de beaucoup de mes collègues. Souvent effectivement au détriment d'autres matières. Mais encore une fois, quel mépris, quel manque de confiance, quelle humiliation de notre ministre…
Quant aux éval de CM1, no comment… C'est sûr que perdre tout notre temps à faire passer des évaluations va faire progresser les apprentissages (cf CP où on perd 2 x 2 semaines à faire passer des évaluations interminables…).
Marre, marre, marre.

[size=40]Cette heure [/size][size=40]"à la carte"[/size][size=40] ne s'ajoutera pas dans l'emploi du temps des 6e. Elle prendra la place de la technologie, une matière disparaît au début du collège. Mais il n'y aura pas de suppression de postes d'enseignants, assure le ministère. Il promet un renforcement de la technologie pour les années suivantes, en 5e, 4e et 3e. [/size]


[size=40]Source france info[/size]

Tangleding a écrit:Bien sûr que c'est du vent. Comme si les PE avaient besoin des instructions du ministre pour savoir ce dont leurs élèves ont besoin, comme s'iels ne savaient pas déjà tout cela.

Comme dit par Verdurette iels ont plutôt besoin qu'on cesse de leur infliger des injonctions contradictoires. Et qu'on leur donne les moyens de mettre en œuvre ce qu'iels savent nécessaire pour tous leurs élèves.

Bref tout le contraire de ce baratin gratuit que le MEN fait opportunément fuiter et qui en effet est à destination de l'opinion publique et peut-être aussi de la frange de la profession réac à courte vue qui pense que les problèmes de l'école relèvent du yakafokon ou d'une question d'uniforme et de volonté.

C'est beaucoup plus compliqué que cela.  Beaucoup de PE (comme la maitresse de la fille de Cléopatra) sont effectivement très impliqués, et ils se donnent un mal de chien pour assumer tous ces projets, car on leur a seriné que c'était cela qui ferait réussir leurs élèves, alors que le calcul mental et les dictées étaient des trucs de dinosaures qui ne servaient à rien.
Et pendant que le ministre sort ce qui est une évidente vérité, un certain nombre d'IEN développent la schizophrénie chez les PE en exigeant des projets et des méthodes pourries. Mais le ministre, manifestement, n'en sait rien, tandis que les PE sont parfois persécutés d'une manière que vous n'imaginez pas dans le secondaire.

J'édite pour ajouter que lorsque vous faites entrer des élèves de Bondy ou autres écoles en difficulté dans un dispositif tel que la Maîtrise de Radio France, celle de l'Opéra Comique, ou "l'école à l'Opéra" (il y a sûrement d'autres grands projets, autres que musicaux, et ailleurs qu'à Paris, mais je connais bien ceux-là), oui, là vous faites entrer des élèves promis initialement à un avenir difficile dans une autre dimension. Mais tellement de projets sont des trucs de patronage qu'on intitule pompeusement Projet culturels... et c'est là aussi la grande inégalité des territoires. Après avoir goûté à ces "vrais" projets artistiques, je vois là où je suis maintenant qu'il n'y a rien.

Tangleding a écrit:

FZ a écrit:Je viens d'entendre sur France Inter que cette heure de soutien se ferait aux dépens de la techno en 6eme ....

Hello, peux-tu préciser ?

Pas vraiment, l'information a été annoncé dans les titres des informations sans plus de détails ; c'était ce matin aux environs de 6h20, j'étais à la salle de bains.
Si tel est le cas, je trouve ça assez choquant, sur le fond comme sur la forme et c'est un très mauvais signal envoyé au moment où on cherche a revaloriser les métiers industriels.

Recherche très rapide sur le net, je trouve cet article
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/college-la-technologie-supprimee-en-sixieme-20230112

Verdurette a écrit:

Tangleding a écrit:Bien sûr que c'est du vent. Comme si les PE avaient besoin des instructions du ministre pour savoir ce dont leurs élèves ont besoin, comme s'iels ne savaient pas déjà tout cela.

Comme dit par Verdurette iels ont plutôt besoin qu'on cesse de leur infliger des injonctions contradictoires. Et qu'on leur donne les moyens de mettre en œuvre ce qu'iels savent nécessaire pour tous leurs élèves.

Bref tout le contraire de ce baratin gratuit que le MEN fait opportunément fuiter et qui en effet est à destination de l'opinion publique et peut-être aussi de la frange de la profession réac à courte vue qui pense que les problèmes de l'école relèvent du yakafokon ou d'une question d'uniforme et de volonté.

C'est beaucoup plus compliqué que cela.  Beaucoup de PE (comme la maitresse de la fille de Cléopatra) sont effectivement très impliqués, et ils se donnent un mal de chien pour assumer tous ces projets, car on leur a seriné que c'était cela qui ferait réussir leurs élèves, alors que le calcul mental et les dictées étaient des trucs de dinosaures qui ne servaient à rien.
Et pendant que le ministre sort ce qui est une évidente vérité, un certain nombre d'IEN développent la schizophrénie chez les PE en exigeant des projets et des méthodes pourries. Mais le ministre, manifestement, n'en sait rien, tandis que les PE sont parfois persécutés d'une manière que vous n'imaginez pas dans le secondaire.

Je dois vivre sur une autre planète. Lors de mon année de stage, à chaque visite CPC et PEMF, ma séance de calcul mental était chronométrée. Et gare à moi si elle durait 10 minutes au lieu de 15. Et elle était décortiquée dans son contenu, sa progression, etc. Et on m'a bien expliqué que c'était une obligation. Idem lors de mon PPCR d'ailleurs.
Quant aux dictées, mon IEN est passé dans une de mes écoles à la rentrée et il se trouve qu'on était en dictée dans toutes les classes (un hasard, mais on commence notre journée ainsi). Et bien il était absolument ravi de voir ça.

Tant mieux, et j'ai bien dit "certains" IEN. Et peut-être cela a t-il évolué, mais dans les années 2010-2020 j'en ai vu à l’œuvre qui démontaient les demandes ministérielles de l'époque, notamment pour la lecture.

Nous, cela fait 6 ans que nous avons des formations (constellations désormais ) sur la dictée quotidienne, le calcul mental quotidien, la résolution de problème quotidienne avec obligation de mise en place. Je comprends ce que tu ressens Choup, une bonne dose de mépris. Sinon, il faut le voir autrement, je vais dire à mes collègues qu'ils sont parfaits, qu'ils ne doivent rien changer. Qu'ils sont formidables. Tiens je vais leur offrir les croissants ce matin. Le hic, c'est que nos élèves au collège ne sont que très moyens. Aurait-il d'autres raisons ? Non, femme de peu de foi, des évaluations, de la fluence et tout ira bien !
Edit: en tant que PEMF, à chaque visite je vous des rituels dictee/problème /calcul mental. Comme des recettes magiques. Le souci c'est qu'il n'y a plus de séances d'enseignement, plus d'enseignement tout court (je ne parle pas de construtivisme hein !) . Alors cela n'ait pas le cas pour des PE chevronnés mais les débutants s'en contentent.

Choup a écrit:C'est sûr que perdre tout notre temps à faire passer des évaluations va faire progresser les apprentissages (cf CP où on perd 2 x 2 semaines à faire passer des évaluations interminables…).

Et si vous ne les faisiez pas ces évaluations, que se passerait-il ?

henriette a écrit:
- 2 heures quotidiennes de lecture et d'écriture, arrêt du recours aux textes à trous, brève dictée quotidienne.

C'est quoi le texte exact ? Parce qu'à mon sens il y a texte à trous et texte à trous. La leçon où il faut remplir les trous sur une photocopie, c'est effectivement tout moisi. L'exercice type Bled où il faut écrire la phrase entière reconstituée sur son cahier ou sa copie, je pense que c'est très utile.

FZ a écrit:Recherche très rapide sur le net, je trouve cet article
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/college-la-technologie-supprimee-en-sixieme-20230112

Ici c'est pour le primaire.
Pour la réforme du collège c'est là https://www.neoprofs.org/t138060p525-pap-ndiaye-annonce-une-reforme-du-college#5540407

NLM76 a écrit:

Choup a écrit:C'est sûr que perdre tout notre temps à faire passer des évaluations va faire progresser les apprentissages (cf CP où on perd 2 x 2 semaines à faire passer des évaluations interminables…).

Et si vous ne les faisiez pas ces évaluations, que se passerait-il ?

C'est une obligation, je pense que l'on risquerait le blâme. C'est très facile à contrôler par les ien puisqu'ils voient passer les résultats. Personne ne s'y risque.

Sans compter qu'au CM1 et au CM2, les programmes en histoire-géographie-sciences sont totalement délirants et infaisables. Chaque PE doit faire des choix qui ne sont pas les mêmes qu'un autre collègue. Les élèves arrivent au collège en ayant survolé au mieux les notions. Les collègues du collège doivent vraiment nous prendre pour des nuls.
Tout comme Verdurette, les trois quarts de ma journée en CP/CE1 sont consacrés à l'enseignement du français et des mathématiques. Alors adieu l'anglais et diminution drastique, hélas, des arts, de la découverte du monde et du sport. A l'impossible, nul n'est tenu.

Aucun ministre n'aura le courage de dire à la place de quoi il faut faire du français et des maths, donc ils laissent les PE se débrouiller en première ligne. Lundi les parents de la classe de CM1 de ma fille étaient ravis. La maîtresse est géniale : ils ont consacré la matinée à faire une galette des rois et l'après-midi ils ont fait un "atelier philo", bien évidemment animé par un intervenant qui n'a jamais fait de philo de sa vie et confond philo et développement personnel, merci de nous savonner la planche pour la suite. Et les parents ravis de s'exclamer avec force smileys pliés de rire : "Ma fille m'a dit que c'était génial l'école aujourd'hui parce qu'ils n'ont pas du tout travaillé" et de partager sur le groupe WhatsApp les photos prises par la maîtresse. Quel ministre aura le courage de leur dire que les maths et le français, les semaines ne faisant que 24h, ça va être à la place de la galette et du pseudo atelier philo et que la galette, ils peuvent peut-être la faire avec leurs enfants le dimanche ? C'est bien plus facile de laisser les PE choisir entre être bien vus de tous avec des galettes ou bien faire progresser leurs élèves en se mettant tout le monde à dos. À noter que la semaine dernière non plus ils n'ont pas pu travailler, parce que la mairie n'ayant pas réparé la porte de la classe malgré les demandes depuis des mois, la porte était bloquée et la classe inaccessible. Alors comprenez qu'après cette histoire de porte et ce lundi festif, quand ma fille est sortie de l'école mardi avec un grand sourire aux lèvres en me disant : "C'était super aujourd'hui parce qu'on n'a presque pas travaillé", j'ai frôlé la syncope et n'ai pas eu le courage de lui demander plus de précisions.

Pour le collège, si la techno est supprimée en 6e et renforcée en 5e, 4e et 3e, ce sera à la place de quoi ? C'est le serpent qui se mord la queue, ce truc.

Édit : il me semble qu'il y a eu une affaire de "PE désobéisseurs" (qui se revendiquaient comme tels) concernant les évaluations nationales, et qu'ils ont pris cher.

Je vous lis. Je suis TRISTE pour tout le monde: les enfants, les PE et les professeurs de collège et tous les autres.

Je le répète autour de moi, avec tous ces dispositifs il n' y a que les " bons"  élèves qui peuvent s'en sortir soit parce que naturellement ils ont des prédispositions, soit parce que le suivi à la maison est de qualité.
Ma fille a ses deux enfants en maternelle et elle a déjà bien conscience que l'école ne fonctionne pas bien. Elle a vraiment peur et sait qu'elle devra être super vigilante. Mon fils a de la chance , ses enfants suivent bien mais ma belle- fille s'inquiète  quand elle voit sa fille, en cm2, revoir les additions par exemple.
Les PE font ce qu'ils peuvent et ce n'est pas en les pressurant que les problèmes vont se résoudre, ce n'est pas non plus en évaluant à tour de bras ( c'est la mode à tous les niveaux. Un bon prof est celui qui évalue beaucoup. Ah oui, quand tu les as une par semaine en lep!)
Courage à tous!
Je rajoute. Aujourd'hui il y a des dispositifs pour les familles " favorisées". Deux petits-neveux ont fait les classes CHAM, petits effectifs  familles investies,  pas d' élèves perturbateurs, etc... Trois autres sont à l'Ecole européenne de Bruxelles et un emploi du temps chargé, que des csp + au pire.

Exact pour les dispositifs. J'ai pu retirer deux de mes filles de l'école de secteur et les mettre dans une section pour CSP+++, à gros effectifs, pour le coup, mais qui n'est soumise ni aux programmes ni aux horaires nationaux, ni même à la réforme du lycée, dans laquelle les parents sont hyper investis et où ça bosse, ça bosse, ça bosse, même si dans la bonne humeur. Il y a tellement de demandes que seuls 10% des enfants qui postulent peuvent être pris.

Seule celle qui est en difficulté est condamnée aux randonnées en forêt, aux photocopies à trous ou surlignées, à l'éternelle répétition du présent de l'indicatif et aux classes agitées, ce qui ne fait que renforcer le problème.

Tu aurais le nom de cette section ? Pour quelqu'un qui s'apprête à avoir des enfants ce sont des données précieuses.... J'ai même pas encore d'enfant que je me renseigne sur la procédure pour le lycée franco-allemand qui est à côté de chez moi.

Matteo a écrit:Tu aurais le nom de cette section ? Pour quelqu'un qui s'apprête à avoir des enfants ce sont des données précieuses.... J'ai même pas encore d'enfant que je me renseigne sur la procédure pour le lycée franco-allemand qui est à côté de chez moi.

La réponse est dans la question

lene75 a écrit: Aucun ministre n'aura le courage de dire à la place de quoi il faut faire du français et des maths, donc ils laissent les PE se débrouiller en première ligne. Lundi les parents de la classe de CM1 de ma fille étaient ravis. La maîtresse est géniale : ils ont consacré la matinée à faire une galette des rois et l'après-midi ils ont fait un "atelier philo", bien évidemment animé par un intervenant qui n'a jamais fait de philo de sa vie et confond philo et développement personnel, merci de nous savonner la planche pour la suite.

J'aurais été horrifiée.

lene75 a écrit: Et les parents ravis de s'exclamer avec force smileys pliés de rire : "Ma fille m'a dit que c'était génial l'école aujourd'hui parce qu'ils n'ont pas du tout travaillé" et de partager sur le groupe WhatsApp les photos prises par la maîtresse.

J'aurais été horrifiée bis.

lene75 a écrit: Quel ministre aura le courage de leur dire que les maths et le français, les semaines ne faisant que 24h, ça va être à la place de la galette et du pseudo atelier philo et que la galette, ils peuvent peut-être la faire avec leurs enfants le dimanche ? C'est bien plus facile de laisser les PE choisir entre être bien vus de tous avec des galettes ou bien faire progresser leurs élèves en se mettant tout le monde à dos.

C'est toujours comme ça que ça aurait dû se passer, non ? Et d'ailleurs, les parents qui ne font pas la galette des rois avec leurs enfants le dimanche parce que les enfants la font à l'école avec la maîtresse, qu'est-ce qu'ils font à la place ?