- AscagneGrand sage
Avec ma première, une partie de la classe est en régression sur le plan du comportement. Cela va être du bâclé jusqu'au bac, c'est agaçant, vraiment. Pour la suite mieux vaut avoir une autre seconde plutôt qu'une première (qu'elle soit technologique ou générale) me dis-je. Au moins je me dis que mes efforts pour faire passer l'affaire semblent perçus par deux élèves.
- DorineHabitué du forum
Et les parents qui s'inquiètent et écrivent pour dire que leur enfant n'aura peut-être pas les 20 textes...
J'ai beau expliquer que les élèves ne seront interrogés que sur les textes figurant sur le récapitulatif et qu'il n'y a pas de quoi s'affoler, c'est peine perdue.
Je serai peut-être à 18 textes, c'est le minimum que je me suis fixé.
J'ai beau expliquer que les élèves ne seront interrogés que sur les textes figurant sur le récapitulatif et qu'il n'y a pas de quoi s'affoler, c'est peine perdue.
Je serai peut-être à 18 textes, c'est le minimum que je me suis fixé.
- SeiGrand Maître
Pour ma part, la perte d'heures ces dernières semaines est gigantesque : grèves, plusieurs blocus du lycée (je les ai deux heures en début de journée, quand personne ne peut rentrer), Bac des spé (3 heures en moins, même s'ils ont bossé en autonomie)... De surcroît, j'ai été malade (trois heures en moins), et on a perdu des heures en début d'année à cause d'un événement grave dans la classe.
Arriver à 20 textes est tout bonnement impossible, sauf à distribuer des polycopiés et laisser les élèves se débrouiller. Je tiens à travailler comme il se doit la dissertation, qui mérite qu'on lui accorde sa place (d'ailleurs choisie par un tiers de la classe au Bac blanc), et cela nécessite de mener aussi des études transversales.
Par chance, nous avons une position commune à ce sujet dans l'équipe.
Arriver à 20 textes est tout bonnement impossible, sauf à distribuer des polycopiés et laisser les élèves se débrouiller. Je tiens à travailler comme il se doit la dissertation, qui mérite qu'on lui accorde sa place (d'ailleurs choisie par un tiers de la classe au Bac blanc), et cela nécessite de mener aussi des études transversales.
Par chance, nous avons une position commune à ce sujet dans l'équipe.
- Clecle78Bon génie
Il y a deux points de moyenne en plus en faveur de la dissertation dans notre académie. La différence est énorme et ça vaut vraiment la peine de la travailler en effet.
- roxanneOracle
Ca a été flagrant au bac blanc. D'une part, l'exercice du commentaire devient quasiment impossible pour la plupart des élèves (et pourtant, c'était un extrait des Lettres Persanes, rien d'affolant) et d'autre part, la "dissertation" qi n'en n'est plus vraiment une permet de "dérouler" un cours. J'ai même des élèves qui s'en sortent sans avoir lu le livre.
- TivinouDoyen
C’est ça. Et les élèves l’ont bien compris. Cela devient très difficile de les faire réfléchir seuls. Les miens attendent un cours tout prêt qu’ils auraient simplement à relire. Si je pouvais / voulais leur donner un polycop séquence par séquence, ils seraient enchantés.roxanne a écrit:Ca a été flagrant au bac blanc. D'une part, l'exercice du commentaire devient quasiment impossible pour la plupart des élèves (et pourtant, c'était un extrait des Lettres Persanes, rien d'affolant) et d'autre part, la "dissertation" qi n'en n'est plus vraiment une permet de "dérouler" un cours. J'ai même des élèves qui s'en sortent sans avoir lu le livre.
- roxanneOracle
Ils ne le liront même pas. J'ai fait un Padlet avec des videos assez complètes (media class ou Lumini entre autres) mais c'est trop long. Et ils viennent me dire la bouche en cœur (oui, parce que ce n'est même pas méchant) :"Oh madame, on a tous les cours de français sur Tik Tok." J'en ai même un qui m'a sorti très sérieusement comme s'il était cadre à la banque de France qu'il suivait "une formation en ligne". C'est vraiment très nouveau tout ça, à ce point en tout cas et je ne vois pas bien comment renverser la tendance.
Bon, pour être plus positif, j'ai encore quelques lecteurs, étonnamment chez les STI2D d'ailleurs. J'en ai même un (look foot complet) qui m'a dit lorsque je leur ai annoncé qu'on allait étudier la poésie: "Ah, moi la poésie, je place ça au dessus de tout." Il lit des poèmes, du Rimbaud..
Bon, pour être plus positif, j'ai encore quelques lecteurs, étonnamment chez les STI2D d'ailleurs. J'en ai même un (look foot complet) qui m'a dit lorsque je leur ai annoncé qu'on allait étudier la poésie: "Ah, moi la poésie, je place ça au dessus de tout." Il lit des poèmes, du Rimbaud..
- uneodysséeÉrudit
Ça donne envie de les prendre au mot. Pour les explications de textes, débrouillez-vous avec tiktok. Nous, en classe, on va faire de la poésie, du théâtre, de la mise en voix, travailler la langue, faire une fresque d’histoire littéraire et culturelle, écrire un roman collectif, un recueil de nouvelles, écrire et enregistrer de la radio, etc.
- roxanneOracle
Pour celui qui suit une formation en ligne (renseignements pris, il a récupéré des codes d'un copain ) parce qu'il ne "comprend rien à " mes cours (le fait qu'il s'y amuse depuis le début de l'année sans rien noter n'étant évidemment pas pris en considération), il m'a aussi dit qu'il ne comprenait rien non plus aux cours en ligne..
- roxanneOracle
Le pire, c'est qu'ils te disent ça comme ça sans filtre. Mais, bon, ce n'est pas grave puisqu'il (comme d'autres, c'est leur grande idée) va "devenir milliardaires en faisant du e.commerce", d'ailleurs il suit des "conférences en ligne". Alors, le français, hein...
- NLM76Grand Maître
N'importe quoi. Il ne peut pas "placer" la poésie au-dessus de tout.roxanne a écrit:
Bon, pour être plus positif, j'ai encore quelques lecteurs, étonnamment chez les STI2D d'ailleurs. J'en ai même un (look foot complet) qui m'a dit lorsque je leur ai annoncé qu'on allait étudier la poésie: "Ah, moi la poésie, je place ça au dessus de tout." Il lit des poèmes, du Rimbaud..
La poésie EST au-dessus de tout.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- roxanneOracle
Certes, mais là je te parle d'un gamin de STI2D qui me sort ça devant les copains, on est déjà dans le miracle.
- DorineHabitué du forum
Au bac blanc, j'ai vu une élève qui avait fait un tableau d'analyse au dos de son texte. Comme j'avais vu ce même tableau dans le classeur d'une de mes élèves, j'ai demandé naïvement si elle connaissait X et si elles avaient travaillé ensemble. Réponse : non c'est avec Tik Tok...
- NLM76Grand Maître
Mais oui, bien sûr ! Je plaisantais.roxanne a écrit:Certes, mais là je te parle d'un gamin de STI2D qui me sort ça devant les copains, on est déjà dans le miracle.
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Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- IphigénieProphète
Mais, je me fais avocat du diable, mais le problème ne vient-il pas de là? Je veux dire considérer que la méthodologie est plus fondamentale que « trois quatre textes inutiles »?Et très franchement, au lieu de faire 3-4 textes superflus, il me paraît beaucoup plus important de revoir les fondamentaux, du genre de: comment s'exprimer convenablement pour l'analyse littéraire. Ainsi, j'ai pris le temps de leur expliquer comment on insérait les citations
Je conçois bien que nos élèves ne sont plus capables ni de lire ni d’écrire sans méthodologie mais il me semble que leur ignorance est encore plus fondamentale que leur méthode d’insertion des citations, non? On court près des rustines en fait.
Un jour il faudra bien poser y compris pour les parents le problème fondamental …on n’est pas bon en français sans lire, sans lire vraiment et réfléchir vraiment : tout le reste est du bluff, en particulier les notes du bac. Du coup est-ce la faute des parents et des élèves de miser sur le bluff ou pouvons nous avoir des exigences réelles de savoirs ? Qui ne se mesurent pas en terme de méthodologie d’abord.Si non, la partie est perdue.
En tout cas bon courage dans cette période de l’année si éprouvante .
- SolovieïNiveau 10
Ni les parents ni les élèves ne veulent être "bons en français", pas plus qu'ils ne veulent "savoir lire", réfléchir, etc. Ils veulent des bonnes notes, c'est tout.
Le passage à l'âge adulte n'est plus que le passage d'une culture à l'autre : de la culture de la note à celle de l'argent. Là est la vraie et seule "culture du chiffre"...
Le passage à l'âge adulte n'est plus que le passage d'une culture à l'autre : de la culture de la note à celle de l'argent. Là est la vraie et seule "culture du chiffre"...
- IphigénieProphète
Donc ça ne sert plus à rien de faire de la méthodologie non plus….quand c’est inutile c’est inutile.Solovieï a écrit:Ni les parents ni les élèves ne veulent être "bons en français", pas plus qu'ils ne veulent "savoir lire", réfléchir, etc. Ils veulent des bonnes notes, c'est tout.
Le passage à l'âge adulte n'est plus que le passage d'une culture à l'autre : de la culture de la note à celle de l'argent. Là est la vraie et seule "culture du chiffre"...
Mais j’ai du mal à être aussi pessimiste: j’ai l’impression que quand on comprend le sens du travail on travaille mieux .Je suis persuadée qu’en français on a bcp trop donné dans la méthodologie, alors que la seule chose intéressante, c’est le sens. Et à l’inverse en grammaire on a voulu d’abord faire trouver le sens alors que là il eût fallu d’abord de la méthode, et du « bête » par-cœur .
Bref….on est mal barré en tout cas…
- CaballeraNiveau 5
Et très franchement, au lieu de faire 3-4 textes superflus, il me paraît beaucoup plus important de revoir les fondamentaux, du genre de: comment s'exprimer convenablement pour l'analyse littéraire. Ainsi, j'ai pris le temps de leur expliquer comment on insérait les citations
Mais, je me fais avocat du diable, mais le problème ne vient-il pas de là? Je veux dire considérer que la méthodologie est plus fondamentale que « trois quatre textes inutiles »?
Je conçois bien que nos élèves ne sont plus capables ni de lire ni d’écrire sans méthodologie mais il me semble que leur ignorance est encore plus fondamentale que leur méthode d’insertion des citations, non? On court près des rustines en fait.
Pour moi, ce point précis (insérer des citations) ne relève pas spécifiquement de la méthodologie littéraire. Je pense sincèrement que lorsqu'un élève croit que la phrase "Hélène est gênée par l'aveu d'Henri "empourprée" l. 5 "Mon Dieu! il avait parlé" l. 6" (et toutes les variations afférentes, comme ""Empourprée" "il avait parlé" Hélène est gênée"...) est correcte, c'est qu'il y a un vrai problème de maîtrise de l'écrit. Pareil pour la ponctuation. Plus tard, ils auront peut-être besoin de savoir comment on cite un rapport, un article... bref, une source quelconque. Et pour la ponctuation, je leur parle des mails de mes banquiers que l'absence de virgules ou de points rendaient incompréhensibles et, somme toute, peu sérieux.
Après, tout dépend effectivement des élèves. Je conçois que, si le niveau est vraiment très préoccupant, l'insertion des citations puisse paraître secondaire. J'ai la chance d'avoir globalement une classe sérieuse, ce qui ne m'empêche pas de constater qu'il y a des problèmes de lexique, par exemple. (Pour ça: carnet de lexique, et interrogation à chaque début de cours! Pareil pour mes techno, d'ailleurs. Eh ben, c'est efficace pour la contraction...)
- SolovieïNiveau 10
Les décisionnaires oublient que la maîtrise de la langue est le dénominateur commun de toutes les autres compétences. Si cela est passé sous silence, tout le reste n'est que de la poudre aux yeux.
- IphigénieProphète
Je réagissais juste sur les « trois quatre textes superflus » face à la méthodologie de la citation ( qui est un mantra contemporain cela dit ): c’est juste cette hiérarchie qui me heurtaitCaballera a écrit:Et très franchement, au lieu de faire 3-4 textes superflus, il me paraît beaucoup plus important de revoir les fondamentaux, du genre de: comment s'exprimer convenablement pour l'analyse littéraire. Ainsi, j'ai pris le temps de leur expliquer comment on insérait les citations
Mais, je me fais avocat du diable, mais le problème ne vient-il pas de là? Je veux dire considérer que la méthodologie est plus fondamentale que « trois quatre textes inutiles »?
Je conçois bien que nos élèves ne sont plus capables ni de lire ni d’écrire sans méthodologie mais il me semble que leur ignorance est encore plus fondamentale que leur méthode d’insertion des citations, non? On court près des rustines en fait.
Pour moi, ce point précis (insérer des citations) ne relève pas spécifiquement de la méthodologie littéraire. Je pense sincèrement que lorsqu'un élève croit que la phrase "Hélène est gênée par l'aveu d'Henri "empourprée" l. 5 "Mon Dieu! il avait parlé" l. 6" (et toutes les variations afférentes, comme ""Empourprée" "il avait parlé" Hélène est gênée"...) est correcte, c'est qu'il y a un vrai problème de maîtrise de l'écrit. Pareil pour la ponctuation. Plus tard, ils auront peut-être besoin de savoir comment on cite un rapport, un article... bref, une source quelconque. Et pour la ponctuation, je leur parle des mails de mes banquiers que l'absence de virgules ou de points rendaient incompréhensibles et, somme toute, peu sérieux.
Après, tout dépend effectivement des élèves. Je conçois que, si le niveau est vraiment très préoccupant, l'insertion des citations puisse paraître secondaire. J'ai la chance d'avoir globalement une classe sérieuse, ce qui ne m'empêche pas de constater qu'il y a des problèmes de lexique, par exemple. (Pour ça: carnet de lexique, et interrogation à chaque début de cours! Pareil pour mes techno, d'ailleurs. Eh ben, c'est efficace pour la contraction...)
Après chacun fait ce qu’il peut: mais en effet si la langue n’est pas maîtrisée le cours de littérature n’est qu’un alibi.
- IphigénieProphète
Si les problèmes ne dataient que de la réforme Blanquer, je serais optimiste….
Cela fait très longtemps que nous sommes dans une fuite en avant vers le vide….à vrai dire depuis que les listes de bac sont devenues ces usines à gaz …( années 2000? Peut être même avant) mais je suis d’accord sur le fait que la réforme Blanquer et sa mise en avant des oraux façon école de journalisme( parle de tout et surtout de ce que tu ne connais pas) ou grand oral ou ses spécialités façon « humanités sciences et rock n’ roll » sont d’une hypocrisie insupportable.
Cela fait très longtemps que nous sommes dans une fuite en avant vers le vide….à vrai dire depuis que les listes de bac sont devenues ces usines à gaz …( années 2000? Peut être même avant) mais je suis d’accord sur le fait que la réforme Blanquer et sa mise en avant des oraux façon école de journalisme( parle de tout et surtout de ce que tu ne connais pas) ou grand oral ou ses spécialités façon « humanités sciences et rock n’ roll » sont d’une hypocrisie insupportable.
- SolovieïNiveau 10
La seule avancée véritable, c'est tout de même ce "récapitulatif", plus léger que l'ancien "descriptif" avec toutes ses activités, docs. complémentaires, etc. Dans certains centres étrangers, on atteignait des records de poids ! C'était parfois à qui montrerait le document le plus massif... Ce nouveau "récapitulatif" va à l'essentiel. En dehors de ce petit confort, je ne vois moi aussi que dégradation, décadence, mépris...
Toutefois, je crois qu'on a l'école qu'on mérite. Ces circonstances ne sont que le reflet d'une époque et d'une société. Tout cela est très cohérent.
Toutefois, je crois qu'on a l'école qu'on mérite. Ces circonstances ne sont que le reflet d'une époque et d'une société. Tout cela est très cohérent.
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