Liste des incivilites au quotidien

Pour les claques et autres: je suis bien placée pour vous dire que sur certains gamins ça ne marche pas du tout, au contraire...
Par expérience je peux vraiment dire que certains enfants frappés s'endurcissent totalement. Et puis enfin avant de parler de claque etc, ne suffirait-il pas déjà que toute l'équipe et la direction soient réellement soudées ? Qu'un prof qui sanctionne ne soit pas culpabilisé mais appuyé ? Et enfin que les parents fassent vraiment leur boulot de parents ? (attention, je sais très bien que certains enfants sont difficiles même s'ils ont des parents qui jouent leur rôle).

Adri a écrit:pas confortable comme situation, mais si tu lui déballes tout, il devrait comprendre, non ?

D'accord avec Adri! Quand j'ai eu l'accrochage avec mon principal il voulait m'arrêter...et moi qui le prenais pour un sans coeur, un qui n'aime pas les profs.

Où parlait-on de claque?
ce n'est pas à banaliser, mais tout dépend si c'est donné lorsque le gamin cherche les limites et que le reste ne marche pas, ou bien si c'est gratuit.
Et s'il y a explication aussi.

je pense que demain aussi je n'aurai pas de mal à pleurer...

marquisedemerteuil a écrit:Où parlait-on de claque?
ce n'est pas à banaliser, mais tout dépend si c'est donné lorsque le gamin cherche les limites et que le reste ne marche pas, ou bien si c'est gratuit.
Et s'il y a explication aussi.

je pense que demain aussi je n'aurai pas de mal à pleurer...

C'est Eric qui en parlait -et puis "torgnole" c'est une claque, non ?
C'est quelques pages plus haut.
Evidemment que ça peut arriver -par exemple le prof qui se fait traiter de connard, je comprends qu'il pète les plombs et en colle une.
Dans une société normale, tout le monde aurait soutenu le prof et voilà.

je pense qu'il avait un mouvement d'humeur...sinon, sans relancer le débat pro-anti fessée/claque etc. le débat est complexe: les profs ne sont soutenus ni par l'administration ni par les parents.

On a des enfants mal-pas élevés, qu'on accueille comme on peut, au détriment de l'enseignement. les parents ont été mêlés à l'école, énorme sottise car en tant que parents ils sont plus tentés d'exiger le meilleur pour la 8e merveille du monde et de demander des comptes à l'EN que de remettre en cause le comportement de Monchéri-Moncoeur. Alors qu'avant les parents laissaient les profs s'occuper de leur classe et s'en tenaient à la parole du prof et non celle de l'enfant.
Et si une gifle échappait à un prof, personne n'en faisait un drame, et les élèves filaient droit.

Chez moi, les parents donnent/imposent leur point de vue sur la liste des fournitures. En français, certains profs demandent un classeur, d'autres un cahier. Ben on nous demande de passer tous au cahier. Quand y a de la gêne...

sand a écrit:Chez moi, les parents donnent/imposent leur point de vue sur la liste des fournitures. En français, certains profs demandent un classeur, d'autres un cahier. Ben on nous demande de passer tous au cahier. Quand y a de la gêne...

Mais qu'ils nous remplacent! ça nous fera des vacances...

sand a écrit:Chez moi, les parents donnent/imposent leur point de vue sur la liste des fournitures. En français, certains profs demandent un classeur, d'autres un cahier. Ben on nous demande de passer tous au cahier. Quand y a de la gêne...

Je n'impose rien, à eux de choisir, les élèves prennent ce qui leur convient le mieux, mais je leur dis quand même, si vous êtes trop "bordéliques", choisissez le cahier.

Lorica a écrit:

Finrod a écrit:C'est terrible ce désengagement dans les zones sensibles

je suis dans un collège "tranquille" dans un bled où un habitant sur 5 vote FN. Donc dans les classes à option, on a une forte proportion de péteux.

Indeed. Je ne voyais pas par quels terme désigner cet établissement. J'ai mis sensible à défaut. Je change donc par "presque partout" qui était plus proche de mon impression.

En tout cas, quand on rentre comme moi sur un premier poste en septembre, ça met la patate vos histoires.

Aujourd'hui journée fructueuse en incivilités avec mes 4ème
- Un bruit de fond continu
- J'envoie 2 élèves chercher un billet de rentré pour absence, ils reviennent au bout de 20 minutes (la vie sco doit être loin ....)
- Un élève (A. pour ne pas le nommer) ne cesse de papoter, il écrit des petits mots sur sa feuille avec sa voisine, quand je lui demande de se taire, comme il y a un autre A., il rie fort et demande à l'autre "bah oui tais toi à la fin A." et cerise sur le gâteau : "C'est bon arrêtez de m'engueuler, c'est pas ma faute si vous savez pas tenir votre classe". Il est sorti là faut pas abuser.

Mon petit A. me teape sur les nerfs, pauvre de lui le conseil de classe c'est demain niark niark niark !!!

Oui mais bon .... vu que les conseils de classe ne servent plus à rien ...

ericlehavre a écrit:Oui mais bon .... vu que les conseils de classe ne servent plus à rien ...

Ne me décourage pas .....

elfiane a écrit:- Un élève (A. pour ne pas le nommer) ne cesse de papoter, il écrit des petits mots sur sa feuille avec sa voisine, quand je lui demande de se taire, comme il y a un autre A., il rie fort et demande à l'autre "bah oui tais toi à la fin A." et cerise sur le gâteau : "C'est bon arrêtez de m'engueuler, c'est pas ma faute si vous savez pas tenir votre classe".

Ce culot!

Réponse fantasmée mais impossible à dire :

Spoiler:

Et toi tu ne sais pas fermer ta bouche.

Je ne cherche à décourager personne, j'énonce des vérités qui, même si elles sont tristes, sont bonnes à dire. Les conseils de classes (que j'appelle désormais les con-conseils de classe) ne servent pratiquement plus à rien, notre avis n'est que consultatif, on ne fait que des constats que tout le monde partage et que les notes et les appréciations reflètent parfaitement. On brasse de l'air c'est tout.

ericlehavre a écrit:Je ne cherche à décourager personne, j'énonce des vérités qui, même si elles sont tristes, sont bonnes à dire. Les conseils de classes (que j'appelle désormais les con-conseils de classe) ne servent pratiquement plus à rien, notre avis n'est que consultatif, on ne fait que des constats que tout le monde partage et que les notes et les appréciations reflètent parfaitement. On brasse de l'air c'est tout.

Je ne l'avais pas mal pris ne t'inquiète pas !!! Je sais très bien qu'il ne redoublera pas. Mais bon, que veux-tu, parfois, dans des moments de fatigue, j'y crois encore ^^

Je connais ça aussi !

Titeprof, cela m'est arrivé pas plus tard que ce matin... et avec une classe que j'avais réussi à mater au début de l'année et que j'appréciais plutôt bien. Ils se sont conduits comme des enflures absolues alors que je ne leur avais rien fait - je précise que le conseil de classe étant passé, ils se croient en vacances et refusent de travailler.

Bref, ça a été dur de retenir mes larmes tout autant que de ne pas fuir de la salle de cours en claquant la porte.

Une année de combat pour en arriver là, cela laisse un goût amer dans la bouche.

Quelques régles d'or :
- Les ados n'ont aucune limite par définition (alors quand il n'y en a vraiment pas dans leur éducation ... je ne vous fais pas de dessin surtout si on ajoute à cela l'effet de groupe)
- On ne peut donc JAMAIS leur faire totalement confiance.
- RIEN n'est JAMAIS acquis. Il faudra sans arrêt leur faire une piqûre de rappel, même jusqu'au tout dernier moment.
- Ne JAMAIS attendre le moindre remerciement que ce soit des élèves ou de l'administration. Pareil pour la reconnaissance. Ce n'est pas un métier pour ça. Plus maintenant du moins. Quand un remerciement vient par miracle, il faut le prendre alors comme le plus beau des cadeaux.
- Oublier le plus vite possible tout ce qui fait mal ou ce qui déçoit. La cloche qui sonne doit vous faire en quelque sorte changer de peau. Vous n'êtes plus prof dès qu'elle retentit. Vous devez très vite vous concentrer sur tout ce qui vous fait plaisir et que vous avez à faire dans la journée. Ne pas ressasser. Ne jamais laisser le goût amer s'installer.
- On ne vit pas pour travailler. On travaille pour vivre. Nuance. (Même si la quintessence de notre boulot devrait nous approter bien plus qu'un vulgaire salaire mais ... c'est un temps révolu.)
- Vivent les vacances !!!!!!!!!!

[quote="ericlehavre"]Quelques régles d'or :
- - Oublier le plus vite possible tout ce qui fait mal ou ce qui déçoit. La cloche qui sonne doit vous faire en quelque sorte changer de peau. Vous n'êtes plus prof dès qu'elle retentit. Vous devez très vite vous concentrer sur tout ce qui vous fait plaisir et que vous avez à faire dans la journée. Ne pas ressasser. Ne jamais laisser le goût amer s'installer. quote]

Et pour ma part j'ajoute que je ne SUIS pas prof, je FAIS le prof, ça permet de relativiser et de ... allez j'ose le mot : décloisonner ...

ericlehavre a écrit:Quelques régles d'or :
- Les ados n'ont aucune limite par définition (alors quand il n'y en a vraiment pas dans leur éducation ... je ne vous fais pas de dessin surtout si on ajoute à cela l'effet de groupe)
- On ne peut donc JAMAIS leur faire totalement confiance.
- RIEN n'est JAMAIS acquis. Il faudra sans arrêt leur faire une piqûre de rappel, même jusqu'au tout dernier moment.
- Ne JAMAIS attendre le moindre remerciement que ce soit des élèves ou de l'administration. Pareil pour la reconnaissance. Ce n'est pas un métier pour ça. Plus maintenant du moins. Quand un remerciement vient par miracle, il faut le prendre alors comme le plus beau des cadeaux.
- Oublier le plus vite possible tout ce qui fait mal ou ce qui déçoit. La cloche qui sonne doit vous faire en quelque sorte changer de peau. Vous n'êtes plus prof dès qu'elle retentit. Vous devez très vite vous concentrer sur tout ce qui vous fait plaisir et que vous avez à faire dans la journée. Ne pas ressasser. Ne jamais laisser le goût amer s'installer.
- On ne vit pas pour travailler. On travaille pour vivre. Nuance. (Même si la quintessence de notre boulot devrait nous approter bien plus qu'un vulgaire salaire mais ... c'est un temps révolu.)
- Vivent les vacances !!!!!!!!!!

+1 pour tout !!

Merci Ericlehavre pour le rappel de ces quelques vérités élémentaires que j'avais voulu oublier... Ca ne fait pas de mal pour envisager les derniers jours.

C'est dans ces moments-là que l'on voit que, le cadre étant pourri, la faible autorité que l'on parvient à obtenir sur certaines classes n'est qu'un masque bien fragile... Vraiment désespérant.

Et quand j'ai vu arriver les CM2 qui prendront la relève l'année prochaine à la faveur d'une sortie scolaire, là j'ai eu carrément peur => profitant du moindre moment pour crier ou plutôt hurler comme des sauvages pendant le spectacle, sans mentionner les "Vive l'Algérie" intempestifs alors qu'il ne s'agissait PAS d'une rencontre sportive...

Je ne parle pas de l'air fatigué, harassé, des instituteurs qui conduisaient lesdits CM2... On était très loin de "l'instit" !!!!

ericlehavre a écrit:Quelques régles d'or :
- Les ados n'ont aucune limite par définition (alors quand il n'y en a vraiment pas dans leur éducation ... je ne vous fais pas de dessin surtout si on ajoute à cela l'effet de groupe)
- On ne peut donc JAMAIS leur faire totalement confiance.
- RIEN n'est JAMAIS acquis. Il faudra sans arrêt leur faire une piqûre de rappel, même jusqu'au tout dernier moment.
- Ne JAMAIS attendre le moindre remerciement que ce soit des élèves ou de l'administration. Pareil pour la reconnaissance. Ce n'est pas un métier pour ça. Plus maintenant du moins. Quand un remerciement vient par miracle, il faut le prendre alors comme le plus beau des cadeaux.
- Oublier le plus vite possible tout ce qui fait mal ou ce qui déçoit. La cloche qui sonne doit vous faire en quelque sorte changer de peau. Vous n'êtes plus prof dès qu'elle retentit. Vous devez très vite vous concentrer sur tout ce qui vous fait plaisir et que vous avez à faire dans la journée. Ne pas ressasser. Ne jamais laisser le goût amer s'installer.
- On ne vit pas pour travailler. On travaille pour vivre. Nuance. (Même si la quintessence de notre boulot devrait nous approter bien plus qu'un vulgaire salaire mais ... c'est un temps révolu.)
- Vivent les vacances !!!!!!!!!!

Sages paroles s'il en est!

Dernier cours de troisième pour moi ce matin, outre les nombreux absents, les rares présents m'ont bien fait comprendre qu'ils étaient obligés d'être là, et qu'ayant les annabrevet et paraschool, ben je ne servais à rien. C'est là que j'ai sorti mon livre en leur disant merci, que je pouvais enfin me reposer! Vous auriez vu leurs têtes! J'ai aussi eu droit au concours de pets (et ils ont 14/15 ans), aux sifflements mal placés quand des lycéennes sont entrées dans la salle pour présenter l'option arts pla' et aux jets de crayons à travers la salle. Et ça passe en seconde!

Edit : ouh purée la faute d'âge .

Ah oui ... c'est là qu'on se rend compte que ça ne commence pas à se dégrader au collège mais bien plus tôt. Le ver est dans le fruit et il ne reste plus grand chose du fruit.
Dans l'aire du "tout se vaut" un "Vive l'Algérie" qui n'a pas lieu d'être est malheureusement tout aussi légitime qu'un "Il est vrai que le spectacle était de bonne facture".
Et pour revenir à ce qui était dit un peu plus haut, peu d'entre nous en effet SONT encore profs. On FAIT le prof. Notre boulot n'est plus qu'une illusion. Combien de temps sur 55 minutes de cours faisons-nous réellement cours et à combien d'élèves ? C'est dérisoire.
Et de toute façon les consignes officielles, les recommandations de nos chers inspecteurs, les méthodes constructivistes, les situations de communication, les séquences ... tout ça est fait pour réduire notre métier à un simple animateur, enseigner est devenu un gros mot. Nous ne sommes pas là pour transmettre un savoir puisque l'élève est au centre du système et construit lui-même son propre savoir. Ben voyons. Faire, en somme, le contraire de ce qui se fait depuis des millénaires ... si ce n'est pas mettre en danger les fondements d'une civilisation, je me demande bien ce que c'est.
Le niveau s'effondre ? On le nie. Même si le commun des mortels s'en rend compte. Les comportements virent vers la tyrannie et maintenant la barbarie ? On va faire du sport les après-midis, ça les calmera. PFFFFFFFFF ! Le jour où on prendra le problème à la racine on aura peut-être l'ébauche d'une solution. Pas demain la veille car on continue allègrement de faire de la branlette intellectuelle dans les ministères et les rectorats pour justifier les salaires énormes de ces hauts fonctionnaires déconnectés de la réalité, qui ne savent plus quoi inventer pour faire croire que tout va bien (on les comprend, remarquez) mais qui continuent obstinément en pensant que si ça va mal c'est qu'on n'est pas encore allé assez loin dans les réformes et les méthodes. Mon Dieu !!!!
Moi en tout cas je savoure l'idée d'être sans élèves à partir de jeudi prochain. Deux mois de bonheur.

Rectification : ère* du "tout se vaut" et pas "aire"

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