06 juin 2012, JT 20h de France 2, un reportage sur les notes !

Derborence a écrit:C'est là :
http://jt.france2.fr/20h/
A 19 mn. Impossible de rater Celeborn.

Merci Derborence

Zut, si j'avais su de qui il s'agissait, j'aurais regardé avec davantage d'attention... Bon, les mots de "souffrance", "stigmatisation" avaient commencé à entamer ma concentration... on dirait vraiment qu'on leur fait subir des sévices incroyables !

Sinon, juste pour le plaisir, parce que le mantra "faisons comme en Finlande" m'amuse :

Et oui, avec Sarko, nous étions des incompétents laxistes.
Avec Hollande, nous sommes des tortionnaires.

Mais jamais on s'arrêtera de s'acharner sur nous ???

loup des steppes a écrit:

Derborence a écrit:C'est là :
http://jt.france2.fr/20h/
A 19 mn. Impossible de rater Celeborn.

Merci Derborence

+ 1
J'ai vu Celeborn, j'ai vu Celeborn

Bravo Celeborn C'est la 2°fois que je te vois en vrai... Je ne me lasse pas. Dis-moi, ils ne t'ont pas laissé parler bien longtemps...

L'essentiel est dit.

Est-ce que tu racontais d'autres choses que tu n'as pas aimé voir couper au montage ?

Et oui, avec Sarko, nous étions des incompétents laxistes.
Avec Hollande, nous sommes des tortionnaires.

En cas de cohabitation, nous serons d'incompétents tortionnaires marxistes.

John a écrit:

Et oui, avec Sarko, nous étions des incompétents laxistes.
Avec Hollande, nous sommes des tortionnaires.

En cas de cohabitation, nous serons d'incompétents tortionnaires marxistes.

John a écrit:

Et oui, avec Sarko, nous étions des incompétents laxistes.
Avec Hollande, nous sommes des tortionnaires.

En cas de cohabitation, nous serons d'incompétents tortionnaires marxistes.

Le temps de parole des enseignants, donc des professionnels de l'éducation, sur la question était bien faible comparé au temps de parole de parents et autre...

Et puis, était-il bien utile de présenter un représentant syndical par "ce prof de français" ? avec son titre écrit discrètement en dessous (pendant qq secondes)...

Les journalistes et les monteurs sont vraiment limite.

fanette a écrit:

loup des steppes a écrit:

Derborence a écrit:C'est là :
http://jt.france2.fr/20h/
A 19 mn. Impossible de rater Celeborn.

Merci Derborence

+ 1
J'ai vu Celeborn, j'ai vu Celeborn

moi aussi mais bon, du coup j'ai aussi entendu des :censure: de la part de collègues et des parents d'élèves qui m'ont bien énervé...
Pauvres petits élèves qui sont traumatisés par un 7/20 ... ILS N'AVAIENT QU'A TRAVAILLER PLUS ET MIEUX!!!

Petit HS : j'ai saisi les résultats de mes CM2 pour les évals nationales. Je ne vous dis le plaisir que j'ai ressenti de voir mes 3-4 élèves intelligents mais qui n'en foutent pas une en classe avoir des résultats bien en-dessous de leurs capacités! Ils ont joué au c**, ils ont gagné le gros lot!! et hop! 50 % de réussite pour un élève qui se croit trop intelligent pour le CM2 et 30% de réussite en français pour un autre qui se croit au-dessus des règles d'orthographe et de grammaire. Ce dernier, s'il travaillait, pourrait tripler ce score, oui mais voilà, tchatcher et "traquer" les autres, c'est tellement plus fun... Purée, si les redoublements n'étaient pas impossibles, je crois que je l'aurais bien fait redoubler celui-là.
En parlant de redoublement, le seul élève que nous avons réussi à faire redoubler (et en bataillant ferme contre la maman du Monchérimoncoeur), a une moyenne français/math de 10%... et sur 25 élèves, j'en ai 10 donc la moyenne et inférieure à 33%... et qui passe parce que bon, ils savent quand même lire et on ne va pas les traumatiser, eux et leurs parents, en proposant un redoublement...
Autre grande joie :mes élèves qui travaillent et ne la ramène pas ont eu 75 % de réussite en moyenne... J'en ai même une qui frole les 95% de réussite en français!!

aujourd’hui on râle sur les notes, mais quand on passera aux point rouges et verts, on nous reprochera ces points rouges qui stigmatise les points faibles chérimoncoeur ?
Depuis 3 ans, je fais double système, notes et compétences surlignées en vert ou rose selon qu'elle est acquise ou non. Si j'ai 3 élèves qui regardent les couleurs, c'est un maximum, leur note par contre....

Mon IEN m'a reproché le bonhomme pas content. Nous ne devons pas porter de jugement sur un enfant. Et un bonhomme pas content ou content, c'est un jugement. L'enfant doit s'auto-évaluer.

steph.stephy3 a écrit:Mon IEN m'a reproché le bonhomme pas content. Nous ne devons pas porter de jugement sur un enfant. Et un bonhomme pas content ou content, c'est un jugement. L'enfant doit s'auto-évaluer.

L'autoévaluation des élèves est réellement le truc que je n'ai jamais compris, conceptuellement, car c'est totalement contradictoire avec la taxonomie de Bloom, par exemple.
Pour le dire simplement : si l'évaluation d'une connaissance est le niveau hiérarchiquement le plus élevé de cette connaissance, comment peut-on demander à un élève qui est en train d'acquérir des niveaux qui lui sont inférieurs (souvent très inférieurs) d'utiliser le niveau le plus élevé ?

et l'autre qui dit "jamais on ne dit à l'élève c'est super ! tu as bien réussi". qu'est ce qu'il en sait?
ensuite, la critique "vous les professeurs, vous pointez les difficultés". Faut quand même indiquer à l'élève les points à améliorer. D'ailleurs, c'est ce que font les enseignants qui évaluent par compétences puisqu'ils pointent les points non acquis.

Ça y est, c'est immortalisé : Lien

Je peux mourir heureux ! (mais bon, pas tout de suite quand même )

et l'autre qui dit "jamais on ne dit à l'élève c'est super ! tu as bien réussi". qu'est ce qu'il en sait?

C'est toute une méthodologie du discours qui vise à rendre influente une théorie.

Des idées simples, voire ultra simplifiée et généralisée à outrance, rabâchée par un groupe dont chaque entité doit répéter les mêmes choses avec les mêmes expressions.

De la suffisance, il faut que la personne qui parle soit parfaitement sure d'elle. De plus, la suffisance et l'imperfection voulue du discours rend prévisible la réponse spontanée d'adversaires non préparés. La seconde réponse est alors déjà prévue et le discours, toujours le même, peut s'enchainer (en parlant d'innovation, en méprisant les soi-disant "partisans d'un retour en arrière" etc...).

La cible, celui qui a réagit en premier lieu ,se trouve donc mis en défaut par ce discours en apparence faible au premier abord mais tortueux car bien travaillé. De là, soit il se laisse convaincre, soit il est accroché et et des calibres plus lourds viennent finir de le convaincre, soit il s'échappe, soit il prend parti contre.

Ou alors, il est pragmatique et il s'en fout.

Mais bon, je ne reprocherai pas aux partisans de la suppression des notes de défendre leurs idées. Mais ce genre de mode de propagation du discours ne 'attire pas,je suis trop cartésien pour cela.

Contente d'avoir vu Céléborn, même si l'ensemble du reportage m'a plutôt énervée...
Autant de conn***ies concentrées en si peu de minutes, c'est stigmatisant.
Personne ne nous dit jamais "c'est super ! t'as bien bossé avec tes élèves ! continue ! je te mets un point vert en évaluation annuelle !"
Faut pas s'étonner après que les profs soient de grands méchants frustrés.

steph.stephy3 a écrit:Mon IEN m'a reproché le bonhomme pas content. Nous ne devons pas porter de jugement sur un enfant. Et un bonhomme pas content ou content, c'est un jugement. L'enfant doit s'auto-évaluer.

Qui lui a dit qu'on jugeait l'enfant ?
Il ne voit vraiment pas la différence entre juger un travail à un instant T et juger une personne ?

Ils n'ont toujours pas compris qu'une note est le résultat d'une mesure d'évaluation d'une production.
Ils n'ont toujours pas compris non plus que valider une compétence est un projet d'une infinie prétention, pour les deux raisons, d'ailleurs.
Mais ce n'est pas grave. Nous appliquerons, pas le choix, infaillibilité papale oblige.

Mon IEN m'a reproché le bonhomme pas content

D'un côté , moi non plus je n'aime pas le bonhomme pas content...je préfère une note , et oui, c'est plus neutre du point de vue émotionnel, surtout si c'est destiné à un jeune enfant, ou même un enfant tout court...avec un ado, on aurait juste l'air trop c** avec notre bonhomme...).

Mais franchement, vous les voyez souffrir ?
De plus, même avec la note sous le nez certains n'ont aucune idée de leur niveau , qu'il soit correct ou pas.

Ils n'ont toujours pas compris qu'une note est le résultat d'une mesure d'évaluation d'une production.

Il faut croire que le rationnel n'a pas sa place dans le raisonnement "de masse" ou tout du moins destiné à faire illusion aux masses. Il faut faire du Marketing.

JPhMM a écrit:Ils n'ont toujours pas compris qu'une note est le résultat d'une mesure d'évaluation d'une production.
Ils n'ont toujours pas compris non plus que valider une compétence est un projet d'une infinie prétention, pour les deux raisons, d'ailleurs.

Et qu'entre un 2/20 ponctuel à l'interro de géo du mardi 14 mai et un "non" laconique sur un LPC qui te suit du CP à la 3° à une question aussi personnelle et grave que celle de savoir si la compétence "avoir conscience de la dignité de la personne humaine et en tirer les conséquences au quotidien" est acquise, il y a un monde et que le plus stigmatisant n'est peut-être pas le 2/20 du 14 mai !

Serge a écrit:

steph.stephy3 a écrit:Mon IEN m'a reproché le bonhomme pas content. Nous ne devons pas porter de jugement sur un enfant. Et un bonhomme pas content ou content, c'est un jugement. L'enfant doit s'auto-évaluer.

Qui lui a dit qu'on jugeait l'enfant ?
Il ne voit vraiment pas la différence entre juger un travail à un instant T et juger une personne ?

Ben non, il ne la voit pas, puisque justement, il ne s'agit plus de juger un travail à l'instant T mais - avec le livret de compétences et ses items souvent intrusifs - bel et bien d'une personne!

linotte a écrit:
Mais franchement, vous les voyez souffrir ?

Honnêtement, quand je balance un trop fort voltage dans la gégène, j'avoue que ça peut arriver.

Spoiler:

Mais franchement, vous les voyez souffrir ?

Bien sur il y a de la souffrance au collège (pense au Harcèlements par ex). Parfois une mauvaise note peut faire peur ou blesser narcissiquement.

Mais ce qui fait que cela pose problème, ce qui fait qu'une réelle souffrance peut naitre, ce n'est pas la note, qui n'est qu'un outil de mesure, c'est le contexte.

Prenons un exemple con,un archéologue qui utilise un outil précis pour extraire un os fossile du sol. On lui met des moufles, l'os va en pâtir, doit on pour autant remettre l'outil en question ?


edit : par ailleurs les élèves qui ont déjà décroché sont des élèves qi ont fait leur deuil vis à vis de l'école et qui moralement sont intouchables, en tout cas par une vulgaire note.