"Pourquoi dois-je aller à l'école ?" par Zoé Barbé

sebiseb a écrit:Si j'ai gardé un intérêt à enseigner c'est que ce cela me permet d'explorer/expérimenter un autre champ : la pédagogie !

Super! Trop cool! J'überkiffe! Vos élèves sont les plus chanceux du monde!

sebiseb a écrit:Je n'ai lu qu'une partie des réactions, elles sont navrantes. Je conseillerai à cette jeune fille d'aller en Suède, elle pourra poursuivre sa scolarité et s'épanouir sans avoir l'impression d'être enfermée dans un carcan.
Au passage, c'est l'instruction qui est obligatoire de 6 à 16 ans, pas la scolarité.

La Suède: excellent choix pour cette élève! L'un des plus forts taux de suicide de jeunes adultes au monde

the educator a écrit:

frdm a écrit:Un surdoué (avoir été un bon élève glandeur, c'est ta marque de fabrique et, semble-t-il, une fierté pour toi) de ton calibre aurait certainement pu s'épanouir loin de ce système qui t'étouffait. Peut-être vas-tu me répondre que c'est pour changer l'école de l'intérieur ?

C'est toi qui me prête cette fierté et cette prétention, parce que ce n'est pas le cas du tout, encore moins avec le recul. La réponse à tes question est simple, je voulais avoir les mêmes vacances que ma femme et un salaire correct, sans trop me fouler, au bout de ma trajectoire universitaire et professionnelle pour le moins hésitante (j'irais pas jusqu'a dire chaotique).

Je crois que je préfère ne pas commenter cette saillie : CPE ? D'accord. Sans commentaire.

the educator a écrit:

JCP a écrit:Question : comment devient-on et reste-t-on bon élève tout en ne faisant rien ? La qualité de bon élève procède-t-elle de l'inné chez vous, ou y a-t-il une part d'acquis ? Auquel cas, où avez-vous acquis savoirs et savoir-faire ?

où as tu appris à parler? était ce inné chez toi? Pour les disciplines scolaires, c'est difficile de faire la part des choses, parce que j'ai bien passé 15 années à l'école, et il en reste évidemment quelque chose, mais il y a d'autres domaines qui n'étaient pas enseignés à l'école et pour lesquels j'ai appris des livres, des autres, de ma propre reflexion, de la pratique (je sépare la répétition du travail, parce que parfois la répétition ne demande aucun effort). En quoi est ce un problème?

En effet, j'ai appris à parler en famille comme tout le monde... Ensuite, l'école malgré son morne ennui m'a permis d'acquérir des connaissances et du vocabulaire aussi, et puis d'apprendre à écrire le mieux possible, et beaucoup d'autres choses encore, histoire d'éviter autant que faire se peut d'écrire comme ça...

the educator a écrit:

JCP a écrit:Désolé d'ironiser, mais votre texte n'est pas crédible. humhum

D'accord, n'y croyais pas. Ces élèves là n'existent pas, et je suis un mythomane.

Comme quoi l'autodidaxie et l'innéisme ont leurs limites !

thrasybule a écrit:C'est triste je trouve, ces "gosses" "pris en otage" par un système "liberticide", qui les gavent de "savoirs" "élitistes", qui tuent en eux ces Mozart que l'on assassine dans un "dressage" qui les détruit. C'est dur de voir une jeune fille, brillante, porteuse d'idées nouvelles, pleine d'une énergie rimbaldienne, se heurter à l'horreur de la dictature scolaire.
Cela parait tellement inhibant, qu'elle ne dit rien de "nouveau" ("au fond de l'inconnu....") dans ses messages. Pourtant je crois en sa croyance poético-révolutionnaire.

Finalement, la jeune fille est, en effet, surtout une jeune fille. Sa naïveté est excusable. On n'excusera certainement pas aussi facilement les adultes qui l'instrumentalisent et l'exploitent. Les enseignant ne sont certes pas exempts de toute critique, et nous pouvons avoir recours à des techniques de manipulation à l'occasion, mais des enseignants qui exploitent et instrumentalisent les jeunes dont ils ont la charge, je n'en ai jamais rencontré.
L'école a ses défauts, mais au moins, c'est encore un lieu où l'on essaie de protéger et d'éduquer la jeunesse, plutôt que de l'exploiter.

RogerMartin a écrit:
La Suède: excellent choix pour cette élève! L'un des plus forts taux de suicide de jeunes adultes au monde

Et c'est quoi le rapport ?

RogerMartin a écrit:

sebiseb a écrit:Je n'ai lu qu'une partie des réactions, elles sont navrantes. Je conseillerai à cette jeune fille d'aller en Suède, elle pourra poursuivre sa scolarité et s'épanouir sans avoir l'impression d'être enfermée dans un carcan.
Au passage, c'est l'instruction qui est obligatoire de 6 à 16 ans, pas la scolarité.

La Suède: excellent choix pour cette élève! L'un des plus forts taux de suicide de jeunes adultes au monde

C'est un peu glauque comme réaction

sebiseb a écrit:

RogerMartin a écrit:
La Suède: excellent choix pour cette élève! L'un des plus forts taux de suicide de jeunes adultes au monde

Et c'est quoi le rapport ?

Disons que ça incite à relativiser les envolées lyriques sur le pays dont l'absence de carcan permet à une jeunesse enthousiaste, libérée et délivrée de s'épanouir loin de nos servitudes franco-disciplinaires étroites.

@sebiseb: moi, j'enseigne une discipline que mon employeur veut faire disparaître. C'est un autre genre de motivation.

Honchamp a écrit:Le fait est qu'il y a longtemps (années 90), on enseignait au lycée aux élèves qu'il existait différents types de plan : chronologique, thématique, bilan à une date donnée.

A l'époque, les élèves avaient le choix entre 2 dissertations et un commentaire de doc. En histoire ET en géo. Le tout en 4 heures.
Certains sujets de dissertations étaient accompagnées d'une chronologie, d'autres nom.

Il se peut que j'aie encore des Annales, j'ai quitté le lycée en 2003.

Et jusqu'en 83, l'épreuve ne durait que 3h pour tout ça. Un enfer pour les muscles du poignet...

Carabas a écrit:Jamais vu un prof dire d'arrêter de poser des questions non plus.

En revanche, si l'épreuve de français du bac exige plus que de savoir recracher le cours, je trouve qu'elle ne favorise pas vraiment les qualités littéraires. Entre cette question de corpus qui invite à comparer en dehors de tout contexte des textes qui n'ont rien à voir entre eux, le sujet d'invention qui est une niaiserie, la dissert qui fait appel à des connaissances qu'ils n'ont pas et le commentaire littéraire qui se transforme en ramassis de "procédés" mal compris, il y a clairement de quoi dégoûter de la littérature.

Je suis globalement d'accord sauf sur le commentaire, qui lorsqu'il est ce que vous décrivez, ne vaut pas tripette.

Rabelais a écrit:

Carabas a écrit:Jamais vu un prof dire d'arrêter de poser des questions non plus.

En revanche, si l'épreuve de français du bac exige plus que de savoir recracher le cours, je trouve qu'elle ne favorise pas vraiment les qualités littéraires. Entre cette question de corpus qui invite à comparer en dehors de tout contexte des textes qui n'ont rien à voir entre eux, le sujet d'invention qui est une niaiserie, la dissert qui fait appel à des connaissances qu'ils n'ont pas et le commentaire littéraire qui se transforme en ramassis de "procédés" mal compris, il y a clairement de quoi dégoûter de la littérature.

Ça dépend.
Pour la majorité des élèves, dont effectivement le niveau littéraire est insatisfaisant , l'épreuve peut ressembler à ce que tu décris.
Mais elle laisse la part belle à l'expression maîtrisée des qualités littéraires pour ceux qui en bénéficient !
Je souhaite que la dissertation ( et le commentaire) restent des composantes de cette epreuve, parce que , parfois, on y trouve de véritables bijoux.
Que proposer? Se mettre au niveau des connaissances qu'ils n'ont pas?

Les leur donner.
Mais réintroduire le résumé-discussion de jadis, c'était un excellent exercice d'examen. Et bien sûr, virer cette connerie de corpus.


Edit. 16 pages sur les propos de l'autre cruche ? :shock:

Je fuis

Merci à Cripure  ( en édit) de mettre le débat à son vrai niveau.
:lol:

Je vote pour le retour des résumés-discussions, tout en remarquant qu'on a supprimé ce sujet parce que pour savoir faire un résumé il faut disposer d'un certain vocabulaire... (en plus d'une  petite capacité de comprenette en nuance)

Ah oui, le red, excellent exercice.

ysabel a écrit:Ah oui, le red, excellent exercice.

Sauf qu'à l'époque, en concurrence avec la dissertation et le commentaire composé, le sujet de résumé était considéré comme le moins littéraire. Les enseignants le conseillaient plutôt aux esprits scientifiques et analytiques.

archeboc a écrit:

ysabel a écrit:Ah oui, le red, excellent exercice.

Sauf qu'à l'époque, en concurrence avec la dissertation et le commentaire composé, le sujet de résumé était considéré comme le moins littéraire. Les enseignants le conseillaient plutôt aux esprits scientifiques et analytiques.

justement! y a un besoin urgent!
parce que l'invention, hein bon, ce n'est ni littéraire ni scientifique asteure.

Au regard des exigences du lycée, le résumé est devenu un exercice qu'on ne peut plus demander ; il est impossible de faire passer des consignes clémentes de correction quant à la qualité de l'expression lorsqu'il y a dix fautes en dix lignes. Les moyennes chuteraient vertigineusement.

En prépa scientifique, c'est un exercice courant, et de manière symptomatique, hors cas grave, les élèves retrouvent leur orthographe après un ou deux cartons ... (Bon, ils ne la retrouvent pas sur la dissert. et on a des copies étranges où l'expression dans le résumé peut être convenable alors qu'elle est mauvaise dans la dissert qui suit).

Résumé-discussion pourquoi pas ?
Mais surtout : faire des dissertes sur œuvres ! Demander aux élèves d'avoir une vision globale de la littérature en 1re, a fortiori de nos jours, c'est absurde.

doctor who a écrit:
Mais surtout : faire des dissertes sur œuvres ! Demander aux élèves d'avoir une vision globale de la littérature en 1re, a fortiori de nos jours, c'est absurde.

Tout à fait.

Spontanéité ?

@Ameliemelo6 Et pourtant, c'est le cas, ce texte est une collaboration et non un coup de pub comme vous semblez le soutenir

— Zoé Barbé (@zoe_barbe) 27 Décembre 2015

Iphigénie a écrit:

archeboc a écrit:

ysabel a écrit:Ah oui, le red, excellent exercice.

Sauf qu'à l'époque, en concurrence avec la dissertation et le commentaire composé, le sujet de résumé était considéré comme le moins littéraire. Les enseignants le conseillaient plutôt aux esprits scientifiques et analytiques.

justement! y a un besoin urgent!
parce que l'invention, hein bon, ce n'est ni littéraire ni scientifique asteure.

C'était très rigoureux comme exercice.
La boîte à vocabulaire de certains élèves se réduit comme peau de chagrin. Je ne vous raconte pas tous les subterfuges qu'il faut déployer pour l'enrichir. Parfois en une heure j'ai la sensation de faire davantage de français que d'histoire :lol:

Oui, le résumé-discussion, très bon exercice !

Cath a écrit:Oui, le résumé-discussion, très bon exercice !

Pour avoir une chance de réussir un résumé, il faut savoir lire et écrire ce qui explique pourquoi cet exercice est déconseillé pour des zaprenans actuels.

archeboc a écrit:

ysabel a écrit:Ah oui, le red, excellent exercice.

Sauf qu'à l'époque, en concurrence avec la dissertation et le commentaire composé, le sujet de résumé était considéré comme le moins littéraire. Les enseignants le conseillaient plutôt aux esprits scientifiques et analytiques.

Certains enseignants. Ce n'est pas ma faute si des collègues de lettres estiment - et propagent l'idée fausse - qu'esprit analytique et littérature sont sur des parallèles non confondues

sebiseb a écrit:Si j'ai gardé un intérêt à enseigner c'est que ce cela me permet d'explorer/expérimenter un autre champ : la pédagogie !

Qui trouve herbe folle en désert n'a point chez lui luxuritude

Cath a écrit:Oui, le résumé-discussion, très bon exercice !

Entièrement d'accord, très formateur, mais honteusement méprisé par certains enseignants quand j'étais élève, avec un discours sur le mode "c'est bon pour les scientifiques" (j'étais en C). Je n'ai pas trop compris pourquoi il avait été supprimé de la "liste".

Il a été supprimé parce que plus personne ne savait le faire, à dire vrai: faire un résumé suppose de comprendre l'organisation d'un raisonnement, ce qui est déjà insurùontable pour beaucoup, puis d'avoir le vocabulaire nécessaire à la synthèse : et là c'est encore pire.
A force de corriger des textes à citation tronquée, on a jugé l'exercice obsolète...
Le résumé est un excellent exercice à condition que le texte soit bien choisi, ce qui n'était plus non plus toujours le cas dans les derniers temps. (Par exemple, on ne peut résumer un texte littéraire )
C'est surtout un exercice très rigoureux pour le raisonnement . C'est pour cela qu'on lui a collé la réputation d'exercice pour les matheux, vu que les littéraires sont depuis longtemps en déconfiture...