Agrégation interne LM 2019

Iliana a écrit:Il est sûr que dans l'absolu, c'est mieux de lire les autres tomes.
Après, il faut faire par ordre de priorité, et il y a tant à faire...
Quand Montaigne était au programme, Essais 3, je n'ai clairement pas pris le temps de lire les Essais 1 et 2, j'ai lu un résumé, et les chapitres essentiels. Par contre, j'avais été lire trois ou quatre autres romans de Giono, aussi au programme.

Sei, je pense que les cours divers (CNED, Paf, Atlande) vont justement considérer en intro pourquoi ces trois-là. J'aurais tendance à dire que ça dépendra du sujet, qui les traitera de façon identique ou les distinguera, et vous amènera à vous arrêter sur cette question ou non. Je ne t'aide pas beaucoup...

Merci, Ili.

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Je découvre avec délectation Le Roman comique que je n'avais jamais lu. Le programme fait la part belle au théâtre, cette année...

Pour Richard III, peut-être que tu pourrais te le procurer dans une autre édition pour une première lecture. Comme cela , on gagne du temps. Moi, non plus, je ne l'ai pas trouvé.

À mon sens les oeuvres au programme suffisent. Il faut être efficace dans un tel concours !

Chacun fait comme il le sent.... L'essentiel ici est d'échanger des pratiques.

Sondage : la rhétorique, vous l'avez étudiée où et comment? Au lycée? En classe prépa? A la fac? Où bien tout seul dans les bouquins, comme moi

OU bien pardon...

Flettres a écrit:À mon sens les oeuvres au programme suffisent. Il faut être efficace dans un tel concours !

Disons que lors de ma leçon sur Giono, lorsqu'on m'a interrogée précisément sur Un Roi sans divertissement, Thérèse Desqueyroux et Thérèse Raquin, pour vérifier que je les avais lus, j'étais contente de l'avoir effectivement fait...
Mais clairement, on fait ce qu'on peut avec le temps dont on dispose ! C'est typiquement plus une lecture d'été qu'une lecture à faire une fois septembre arrivé.

Dans ce cas, ça peut être sur n'importe quelle oeuvre. L'entretien n'est pas pour nous nuire à ce que j'ai lu dans les rapports. Ils savent bien qu'on n'a pas tout lu.

J'ai adoré Scarron !
J'ai une petite question. Je compte ficher les pièces de Marivaux. Je compte faire une sorte d'EDT par scène. Pensez-vous que ce soit une bonne méthode ?

Flettres a écrit:Dans ce cas, ça peut être sur n'importe quelle oeuvre. L'entretien n'est pas pour nous nuire à ce que j'ai lu dans les rapports. Ils savent bien qu'on n'a pas tout lu.

L'entretien n'est pas là pour te nuire mais pas non plus pour t'avantager. Le but de l'oral est de sélectionner des candidats et donc d'en éliminer.

Flettres a écrit:Dans ce cas, ça peut être sur n'importe quelle oeuvre. L'entretien n'est pas pour nous nuire à ce que j'ai lu dans les rapports. Ils savent bien qu'on n'a pas tout lu.

Non, pas sur n'importe quelle oeuvre, Thérèse, c'est le nom du personnage principal du roman de Giono qu'on avait à lire, et je la plaçais dans la lignée de grandes héroïnes "maléfiques".
Bref, effectivement, comme le dit ernya, tout départage en soi des candidats. Je pense que c'est mieux de les lire, mais clairement, quelqu'un qui aura judicieusement retenu quelques extraits sans les avoir lus sera avantagé sur celui qui aura lu mais en aura un souvenir vague. Chacun s'organise comme il peut selon sa façon de faire, le temps dont il dispose, et comment il se sent d'exploiter ce qu'il a lu

Flettres a écrit:J'ai adoré Scarron !
J'ai une petite question. Je compte ficher les pièces de Marivaux. Je compte faire une sorte d'EDT par scène. Pensez-vous que ce soit une bonne méthode ?

Je compte faire ainsi sur Flaubert.

Je ne connais pas les attentes réelles, explicites ou implicites, des jurés mais je pense qu'ils sont en droit d'attendre de nous une bonne connaissance des œuvres dites canoniques. Si question il y a à l'oral sur d'autres œuvres pour faire un parallèle, ce ne sera pas pour nuire mais plutôt pour entrer dans une véritable discussion, et si le candidat en est capable alors clairement il gagne des points (si et seulement si la prestation a déjà été bonne en soi). Je me mets juste à leur place et c'est ce que j'attendrais personnellement. Un candidat qui ne connaîtrait pas du tout Bovary par ex., ou bien en aurait un souvenir plus que lointain, me laisserait nettement sur ma faim si je l'interrogeais sur les différences d'écriture avec L'ES...

J'ai le souvenir que pour le CAPES un juré avait été très loin et m'avait interrogée sur du "hors programme" mais je m'y étais prêtée de bonne grâce car je sentais que c'était pour voir jusqu'où je pouvais aller. Au moment de péréquer, je me disais que ça ferait la différence avec un autre candidat.

EDT, c'est une explication de texte ?
Faire une explication de texte à chaque scène de L'ES me paraît ambitieux...  

Je ne me suis pas encore plongée dans Beauvoir, mais intuitivement, je trouve qu'il est important de pouvoir situer le texte au programme dans un ensemble plus large. Par exemple, pour Marivaux, je trouve ça pas mal de connaître les autres pièces de travestissement, les surprises de l'amour, ou bien de percevoir le chemin parcouru jusqu'à l'étrange Dispute... voir aussi un peu Marianne... Pour Scarron, je mettrais bien un peu mon nez dans L'Astrée, même s'il n'est pas question d'en faire une lecture approfondie.

Qu'est-ce que c'est du hors-programme au Capes, Cyrius ?

J'ai lu La fausse suivante, hier. Ce que tu dis m'interpelles, Flettres, au sujet d'une explication de texte par scène. J'ai bien conscience qu'en lettres on est censé être capable de faire une explication de texte d'une heure sur une recette de cuisine, néanmoins, pour ceux qui ont lu cette pièce, trouvez-vous qu'il y a matière à faire avec toutes les scènes de cette pièce ? Autant j'ai trouvé que l'Education sentimentale regorgeait de scènes merveilleuses à étudier, autant j'ai trouvé La fausse suivante bien plus pauvre en la matière. Et, pourtant, le théâtre est ce que je préfère pour une explication de texte et Marivaux est un auteur que je connais bien (j'ai lu d'autres pièces, j'ai lu ses journaux en entier, j'ai eu tout un semestre dessus à la fac). Mais là ...

Pour L'ES a contrario je trouve que ce serait impossible de faire des EDT. C'est tellement long...
Attention! Quand je dis EDT, ce serait pour faire ressortir les grandes idées de chaque scène. Peut-être serait-ce un bon moyen pour bien s'approprier l'oeuvre !

Ah, tu me rassures ! Je pense que ça s'impose, oui.

Il ne s'agit pas de le faire pour tout mais il y a des passages incontournables sur lesquels il y a un certain consensus quand on regarde ce qui tombe aux examens et concours.

Je pense en tout cas que des résumés de chaque scène assez étoffés peuvent être un bon compromis.

Alors je me permets de remettre mon sondage "rhétorique" sur le tapis: certes,visiblement tout le monde réfléchit en ce moment aux meilleures stratégies à adopter pour les œuvres au programme; quant à moi, je me lance dans une longue et éprouvante remise à niveau en vue de la didactique ...Après une mise au point, non terminée, sur la mimèsis, un détour par "l'analyse des textes classiques" de Forestier, un début de fichage des pistes Eduscol pour l'argumentation, je commencerai à me sentir moins démunie (enfin je l'espère) pour un éventuel corpus contenant ces notions, pour l'étude de Cinna, mais aussi pour Le  Roman comique, puisque les longs dialogues entre les personnages "nobles" dans les parties "récits dans le récit" sont à analyser selon les règles de l'art me semble-t-il. C'est pourquoi, réalisant que j'ai fait totalement l'impasse sur la rhétorique durant mes piètres études, j'aimerais savoir ce qu'il en a été pour vous...Etes-vous à l'aise avec tout ça? Suis-je la seule à galérer? Merci de vos réponses!

Kokille, je n'ai pas non plus appris la rhétorique dans mes études et je ne suis pas du tout au point dans ce domaine.

Kokille,
Je suis une élève du structuralisme où la rhétorique - même si elle tendait à revenir au goût du jour - était considérée par mes profs de Paris VII comme faisant partie du passé face à la sémiotique, stylistique et linguistique. Je n'y ai été confrontée qu'en tentant l'Agreg en 1998 et ai dû lire Aristote et sa Poétique. Vingt ans après (sic), il ne m'en reste pas grand chose, j'enseigne en collège et je me retrouve à devoir tout me refader - mais l'aventure ne me rebute pas.
On pourra échanger nos égarements .

Comme tu le dis Sei, il y a beaucoup de théâtre cette année. Après avoir lu divers messages , je me posais la question: faut-il aller voir des représentations de ces pièces? Est-ce indispensable. Lorsqu'on habite en province, on a peu de chance d'avoir une programmation qui corresponde à l'agrég et aller à Paris pour voir une représentation me paraît onéreux. Il reste YouTube. Qu'en pensez-vous? Le théâtre, ce n'est pas que du texte. Il y a un petit bouquin dans la collection, je ne me souviens plus de l'édition qui s'intitule "Théâtre: problématiques essentielles" qui reprend toutes les questions qui intéressent l'étude du théâtre au lycée. Et il est court.

Sei, Isocèle, merci pour vos réponses; je me sens moins seule tout à coup, ça va me donner du courage pour poursuivre, mais j'avance très lentement... :lecteur:

Kokille,
Je suis dans le même cas que toi concernant la rhétorique, et j'aurais pu emprunter les propos d'Isocèle tant ils correspondent à mon expérience. Je tente de me dépatouiller avec quelques ouvrages de vulgarisation et autres dictionnaires. Rhétorique et argumentation de J. J. Robrieux est une bonne base, il me semble.

Ah, désolée, j'ai oublié de mettre le titre en italique!

Merci Valor, je note la référence.

Sei a écrit:Ben si, mais nous, on écrit quoi dans l'intro ? (je sais, c'est une question stupide - je pense que je me la pose parce que je me demande quelles raisons ont motivé le choix des trois pièces au programme)

Dans mon esprit, elles correspondent à trois périodes de la carrière de Marivaux et elles donnent une image fidèle de son théâtre.