Re: [Coronavirus] Vacances de Pâques.

C'est également le chef d'établissement qui me l'a demandé (TZR sans remplacement dans son RAD).

Alcyone a écrit:Je poste cette question ici car elle concerne les vacances et la continuité pédagogique :

Que pensez-vous d'heures de soutien apportées aux élèves en difficultés pendant les vacances de printemps ?

Je dois donner une réponse demain dernier délai.

J'en pense qu'en temps normal on n'a déjà pas de solution pour les élèves en difficulté et que ce genre dispositif de soutien en "présentiel" pendant les vacances a jusqu'à présent surtout fait preuve d'une grande inefficacité avec ce public (à la rigueur ça ne peut marcher qu'avec des élèves moyens qui ont besoin d'un échauffement), alors à distance...

La question du soutien est effectivement posée, donc répondons-y.

En revanche, on arrête de déblatérer sur la date de reprise, qui est pour tout le monde une inconnue.
J.M. Blanquer n'a jamais dit catégoriquement "nous reprendrons le 4 mai", il l'espérait,et il me semble légitime pour tous de l'espérer, qu'on soit ou non d'accord avec le gouvernement. Le ministre a donc réfléchi à ce cas de figure. Il n'est pas voyant extralucide, il ne sait pas, personne ne sait, donc on ne peut pas le lui reprocher. On est dans le "si on reprend le 4 mai". Merci d'arrêter de diffuser des fake news anxiogènes, ça n'aide personne.

Ce qui me gêne surtout, c'est que c'est le chef d'établissement (en partenariat avec les professeurs) qui va proposer/imposer (?) ces heures de soutien à des élèves ciblés précisément : je préfèrerais que cela se fasse sur la base du volontariat des élèves et des parents (au moins pendant la période des vacances) car j'ai peur que certaines familles voient/vivent cela comme une difficulté supplémentaire (besoin d'un ordinateur, d'un téléphone, d'un bureau, d'une pièce de la maison réservée, voire d'une imprimante, etc.)

Aussi, si l'on cible les élèves silencieux, je ne vois pas comment nous pouvons leur proposer une aide à distance pendant les vacances, étant donné que ces enfants-là ne bénéficient pas des conditions matérielles nécessaires pour parvenir à travailler "en temps normal".

Ici, notre chef est pas a fond pour ça....il recommande les élèves en dispositif ''devoirs faits''.....perso je m'interroge sur un soutien en distancier pour des élèves déjà en difficulté

La période des vacances ne serait-elle pas un moment pour les familles de souffler un peu ?
Nous vivons une crise sanitaire : ajouter à cela les difficultés scolaires ne me semble pas opportun.

Je n'ai pas vu la question, pardon si elle a déjà été posée : quid des enfants de soignants pendant les vacances ?

Hirondelle a écrit:Les IA-IPR de Créteil ont envoyé ce matin des instructions officielles pour les vacances de Printemps dans les mails académiques.

Tu peux résumer les grands points de ces instructions, à titre indicatif ?

La chef nous a demandé aussi, sur demande de la rectrice. Je ne me propose pas. Mes élèves en difficulté n'ont qu'à faire le travail que je leur donne pour commencer (et pour certains, c'est le cas et j'estime qu'ils ont bien assez travaillé comme ça et qu'ils méritent des vacances). Je ne m'occupe pas des classes que je n'ai pas et des élèves que je ne connais pas, j'ai bien assez de travail comme ça.

Ce sont les PP qui sont censés remonter les noms des élèves en besoin et volontaires.

Et quid des modalités ? On ne nous explique rien, môssieur Blanquer et les rectorats nous laissent pédaler dans la choucroute et il est hors de question que je fasse une classe virtuelle (en plus le principe d'une classe virtuelle c'est que les élèves me regardent m'agiter sur un écran, non ? en général quand je fais de l'aide aux devoirs j'essaie plutôt de les regarder s'agiter, eux...)

Ma mère (retraitée) fait du soutien à distance par téléphone pour des familles défavorisées pour une association depuis cette semaine et comme on peut l'imaginer c'est particulièrement galère et inefficace.

Alcyone a écrit:La période des vacances ne serait-elle pas un moment pour les familles de souffler un peu ?
Nous vivons une crise sanitaire : ajouter à cela les difficultés scolaires ne me semble pas opportun.

C'est pas faut, les vacances c'est... des vacances. D'ordinaire les élèves en difficulté ne viennent pas pendant les petites vacances à l'école pour rattraper leur retard je ne vois pas pourquoi ça changerait. Si le retard n'est pas dû au confinement alors je renvoie à ma remarque faite juste avant, s'il y est dû, alors en quoi faire des séances pendant les temps de repos et dans les mêmes conditions arrangerait quoi que ce soit ?

Cisil a écrit:Je n'ai pas vu la question, pardon si elle a déjà été posée : quid des enfants de soignants pendant les vacances ?

Apparemment c'est à la collectivité (= mairies) de s'en occuper.

Cisil a écrit:Je n'ai pas vu la question, pardon si elle a déjà été posée : quid des enfants de soignants pendant les vacances ?

Ici, normalement, ce sont les animateurs de la halte-garderie qui doivent prendre le relai. Affaire à suivre.

nigousse a écrit:Tout à fait d'accord, n'oublions pas l'impact psychologique, certains de nos élèves vont perdre des grands-parents, l’impact du confinement...comment imaginer qu'on puisse reprendre du jour au lendemain comme des fleurs...franchement le bac, le brevet on s'en fiche, quand je vois le gouvernement qui parlait encore hier du second tour des municipales comme si il n'y avait pas plus urgent à traiter comme problème au secours!

On peut même dire, certains élèves viennent déjà de perdre un grand-parent à cause ducoronavirus . Je connais déjà un cas parmi mes élèves et je ne suis pas dans une zone où l'épidémie sévit le plus.
Je pense que les cours deviennent plus que secondaires dans ces circonstances, d'autant plus que les obsèques se font, elles aussi dans des conditions très dégradées.
Attendons sagement les annonces de Blanquer, chaque chose en son temps.

Verdurette a écrit:La question du soutien est effectivement posée, donc répondons-y.

En revanche, on arrête de déblatérer sur la date de reprise, qui est pour tout le monde une inconnue.
J.M. Blanquer n'a jamais dit catégoriquement "nous reprendrons le 4 mai", il l'espérait,et il me semble légitime pour tous de l'espérer, qu'on soit ou non d'accord avec le gouvernement. Le ministre a donc réfléchi à ce cas de figure. Il n'est pas voyant extralucide, il ne sait pas, personne ne sait, donc on ne peut pas le lui reprocher. On est dans le "si on reprend le 4 mai". Merci d'arrêter de diffuser des fake news anxiogènes, ça n'aide personne.

Je polémique peut-être un peu, mais s'il y a des fake news et autres idées anxiogènes, c'est aussi sa faute. Pourquoi a-t-il avancer cette date ? Il savait bien que tout le monde allait se ruer dessus pour donner son avis.
Encore une fois ce ministre est une catastrophe en terme de communication. Entre ses annonces "les écoles ne fermeront pas", "la moitié des professeurs sera présente dans les établissements" et maintenant "un des scénarios est la reprise le 4 mai" ...

D'ailleurs, s'il avait voulu être factuel et complet, il aurait énumérer tous les scénarios possibles plutôt que d'en expliciter un seul générant ainsi plus de questionnement et d'angoisses. Qu'il se taise et ne vienne nous parler que lorsqu'il aura des infos précises. J'ai l'impression de voir B. Le Maire parler moins souvent que Blanquer dans les médias ! Alors qu'il y a davantage d'annonces à faire actuellement au sujet de l'économie.

Danska a écrit:

Hirondelle a écrit:Les IA-IPR de Créteil ont envoyé ce matin des instructions officielles pour les vacances de Printemps dans les mails académiques.

Tu peux résumer les grands points de ces instructions, à titre indicatif ?

Voilà un extrait du courrier reçu (celui qui concerne les vacances de printemps) :

Spoiler:

Proton a écrit:

Verdurette a écrit:La question du soutien est effectivement posée, donc répondons-y.

En revanche, on arrête de déblatérer sur la date de reprise, qui est pour tout le monde une inconnue.
J.M. Blanquer n'a jamais dit catégoriquement "nous reprendrons le 4 mai", il l'espérait,et il me semble légitime pour tous de l'espérer, qu'on soit ou non d'accord avec le gouvernement. Le ministre a donc réfléchi à ce cas de figure. Il n'est pas voyant extralucide, il ne sait pas, personne ne sait, donc on ne peut pas le lui reprocher. On est dans le "si on reprend le 4 mai". Merci d'arrêter de diffuser des fake news anxiogènes, ça n'aide personne.

Je polémique peut-être un peu, mais s'il y a des fake news et autres idées anxiogènes, c'est aussi sa faute. Pourquoi a-t-il avancer cette date ? Il savait bien que tout le monde allait se ruer dessus pour donner son avis.
Encore une fois ce ministre est une catastrophe en terme de communication. Entre ses annonces "les écoles ne fermeront pas", "la moitié des professeurs sera présente dans les établissements" et maintenant "un des scénarios est la reprise le 4 mai" ...

D'ailleurs, s'il avait voulu être factuel et complet, il aurait énumérer tous les scénarios possibles plutôt que d'en expliciter un seul générant ainsi plus de questionnement et d'angoisses. Qu'il se taise et ne vienne nous parler que lorsqu'il aura des infos précises. J'ai l'impression de voir B. Le Maire parler moins souvent que Blanquer dans les médias ! Alors qu'il y a davantage d'annonces à faire actuellement au sujet de l'économie.

Tout à fait d'accord avec toi: la communication du ministre a été confuse, anxiogène et parfois démentie quelques heures plus tard par le premier Ministre ou le Président. On a l'impression qu'il veut occuper l'espace, qu'il veut retourner la situation à son avantage ("quelle merveilleuse occasion de tester l'école à distance", je ne cite pas de façon exacte mais je caricature à peine). C'est manifestement trop difficile pour lui de dire "je ne sais pas". La comparaison avec Le Maire est en effet pertinente.

Il a été effectivement ridicule en déclarant de façon péremptoire que jamais les écoles ne fermeraient, et dans la foulée qu'on était prêt pour l'école à distance. (Nous en avons d'ailleurs une preuve éclatante !! Rolling Eyes

)
Mais pour la date de fin de confinement, franchement personne n'en sait rien. Donc ...wait and see.

Pour en revenir au sujet, le soutien : comment constitue t-on les groupes, et comment, surtout, procède t-on ? Parce que ce n'est déjà pas simple d'aider nos propres élèves, alors des inconnus ???

amethyste a écrit:CHSCTA extraordinaire du 01-04-2020 O-T

Les vacances

Les vacances d’Avril approchent. Le calendrier de la fin de l’année scolaire va être grandement bouleversé pour le passage des examens. Quelle est la position du rectorat sur la position des personnels ? Repos, continuité pédagogique, continuité administrative… ?

Réponse :
• Les congés de printemps sont des congés même si c’est une période de confinement. C’est aussi le moment de décrocher des écrans pour les enfants comme pour les adultes.
• Tous les Dasen ont dit qu’il n’y avait pas d’astreinte du directeur d’école pendant les vacances scolaires.
• Pour les vacances d’été, dans ce qui est en discussion au ministère, le scénario le plus défavorable amènerait à un décalage d’une semaine

Merci Amethyste. Transmis à mes collègues et à d'autres .

Verdurette a écrit:Il a été effectivement ridicule en déclarant de façon péremptoire que jamais les écoles ne fermeraient, et dans la foulée qu'on était prêt pour l'école à distance. (Nous en avons d'ailleurs une preuve éclatante !! )
Mais pour la date de fin de confinement, franchement personne n'en sait rien. Donc ...wait and see.

Pour en revenir au sujet, le soutien : comment constitue t-on les groupes, et comment, surtout, procède t-on ? Parce que ce n'est déjà pas simple d'aider nos propres élèves, alors des inconnus ???

Ici vus les documents qu'on a reçus, j'ai cru comprendre que c'était pour nos élèves.
Bon, en ce qui me concerne, il va sans dire que je ne le ferai pas.

Comme les vacances sont pour nous dans deux semaines et demie, nous n'avons pas reçu de courrier, j'ai eu seulement une info orale de ma directrice. Donc je n'ai pas de détails.
Si on prend nos élèves, why not.

Notre principale propose aux professeurs de français et de maths de faire du soutien durant six heures pendant la seconde semaine de vacances. L'organisation reste à définir (travaux individuels ? en groupes ?). Il s'agit de nos élèves.
Je refuse à cause d'une liste d'arguments longue comme le bras (dispositif inutile et stressant pour les enseignants et les élèves après plusieurs semaines de cours à la maison, heures mal payées, besoin d'être totalement libre etc..) mais quelqu'un qui s'ennuierait pourrait dire oui. Rolling Eyes

Certains syndicats ont répondu à cette nouvelle idée dans une lettre commune:

https://www.sgen-cfdt.fr/actu/continuite-pedagogique-vacances-le-ministre-doit-reorienter-ses-exigences-lettre-commune/

Je ne comprends pas trop la critique. C'est au volontariat de part et d'autre, non ?
Les enfants du primaire que je connais travaillent en gros 1 à 2h par jour 4 fois dans la semaine ; je pense que certains vont continuer sur ce rythme pendant les vacances avec leurs parents qui ne doivent donc pas être sur la même ligne que la FCPE.
Les collégiens et les lycéens (pour certains) travaillent aussi pendant les vacances et ont des devoirs.
J'aime bien le message des IPR transmis par Malaga.

A titre individuel, je souhaite faire du soutien... notamment pour des élèves de terminale... mais c'est impossible dans mon établissement. Je ne me vois débouler dans la progression de mes collègues à grands coups de reprises de séquences. A la limite, nous permettre de faire du soutien "généraliste" sur une plateforme d'élèves oui, mais pas dans ces conditions.

Je ne m'ennuie pas, Leclochard, mais je m'interroge sur ce que sera la fin de l'année scolaire. J'ai une classe de CP dans un milieu pas loin de la REP, au moment du confinement , j'avais des élèves lecteurs mais pas fluides, encore de gros problèmes d'écriture, et du retard sur le programme de maths. Je tire mon chapeau aux parents qui, franchement, se donnent beaucoup de mal, mais dans le meilleur des cas, (reprise le 4 mai) il nous manquera un mois et demi d'apprentissages. Le confinement a été décrété une semaine après la rentrée des vacances d'hiver de la zone A, le 9 mars. Plusieurs élèves ne sont pas revenus cette semaine là, car les parents étaient inquiets. Après avoir travaillé trois jours, le vendredi, dans une ambiance fébrile j'ai donné du matériel, en fait on peut presque dire qu'on a pas eu classe depuis le 20 février. Si on devait ne pas reprendre en fin d'année scolaire, il manquera à ces enfants plus d'un tiers de leur année de CP, une année de base. Je ne sais pas ce qu'on pourra inventer pour compenser cela, et je me demande jusqu'à quel point un maintien automatique généralisé ne serait pas une aide dans certains cas, mais j'ai bien peur que cela soit considéré comme une sanction ... alors que ce n'en est pas une dans mon esprit. Sinon, ils courront toute leur scolarité après ces quatre mois de classe, presque une demi-année scolaire.
Clairement, ce serait plus honnête et plus efficace que six heures de soutien à distance ... pour moi c'est un dispositif illusoire destiné à faire croire aux parents que leurs enfants vont rattraper ces semaines de confinement. Tout le monde tiendra compte de cet arrêt quand nous reprendrons, mais en CP, c'est particulièrement problématique, je trouve.

Cisil a écrit:Je n'ai pas vu la question, pardon si elle a déjà été posée : quid des enfants de soignants pendant les vacances ?

Ici on nous a demandé. Je me suis proposée pour une fois par semaine.

Verdurette a écrit:Je ne m'ennuie pas, Leclochard, mais je m'interroge sur ce que sera la fin de l'année scolaire. J'ai une classe de CP dans un milieu pas loin de la REP, au moment du confinement , j'avais des élèves lecteurs mais pas fluides, encore de gros problèmes d'écriture, et du retard sur le programme de maths. Je tire mon chapeau aux parents qui, franchement, se donnent beaucoup de mal, mais dans le meilleur des cas, (reprise le 4 mai) il nous manquera un mois et demi d'apprentissages. Le confinement a été décrété une semaine après la rentrée des vacances d'hiver de la zone A, le 9 mars. Plusieurs élèves ne sont pas revenus cette semaine là, car les parents étaient inquiets. Après avoir travaillé trois jours, le vendredi, dans une ambiance fébrile j'ai donné du matériel, en fait on peut presque dire qu'on n'a pas eu classe depuis le 20 février. Si on devait ne pas reprendre en fin d'année scolaire, il manquera à ces enfants plus d'un tiers de leur année de CP, une année de base. Je ne sais pas ce qu'on pourra inventer pour compenser cela, et je me demande jusqu'à quel point un maintien automatique généralisé ne serait pas une aide dans certains cas, mais j'ai bien peur que cela soit considéré comme une sanction ... alors que ce n'en est pas une dans mon esprit. Sinon, ils courront toute leur scolarité après ces quatre mois de classe, presque une demi-année scolaire.
Clairement, ce serait plus honnête et plus efficace que six heures de soutien à distance ... pour moi c'est un dispositif illusoire destiné à faire croire aux parents que leurs enfants vont rattraper ces semaines de confinement. Tout le monde tiendra compte de cet arrêt quand nous reprendrons, mais en CP, c'est particulièrement problématique, je trouve.

Je suis bien placé pour comprendre ton point de vue: mon fils aîné est en CP. Je trouve que sa lecture n'est pas assez fluide et qu'il ne forme pas assez bien ses lettres. Chaque jour, on reçoit un programme assez dense à suivre et il n'est pas évident de le respecter. Ce n'est pas une question de temps : j'ai tout le mien. Cependant, je n'ai pas les compétences pour enseigner les maths par exemple malgré les explications de sa professeure. En français, c'est plus simple. Tout cela génère du stress et des tensions: ceux qui n'ont pas d'enfants ne s'en rendent pas forcément compte.
Cette période va marquer les esprits dans un sens négatif. Quand le ministre demande d'en faire encore plus avec ceux qui ont déjà des difficultés, il n'y a pas grand risque à parier que les élèves qui auraient le plus besoin d'aide n'ont déjà pas matériellement les conditions pour bien suivre le soutien à distance. C'est en rajouter à ceux qui sont déjà saturés. Cela ne profitera qu'aux bons élèves motivés et autonomes.