Besoin de la collaboration de mes collègues

J'avais bien compris. Même réponse.

En fait, @funnyteacher, je suis absolument certaine que l'idée "que la recherche sur le bien être des enseignants ainsi que la qualité de leur formation [permette] aux technocrates qui dirigent notre pays de refondre le système éducatif", si elle venait à être mise en oeuvre, aurait l'effet inverse que celui que tu espères : une refonte du système éducatif encore pire qu'il ne l'est aujourd'hui. Ou plutôt, cela ne changerait strictement rien à la destruction qui est en cours. Car entre nous, si l'EN se souciait un tant soit peu du bien-être des enseignants, il commencerait par mettre en place une médecine du travail digne de ce nom - ce qui serait juste l'application de la loi, mais vu ça coûte un pognon de dingue, avec vos impôts, et qu'y'a pas d'argent magique, comme disait quelqu'un...
J'ai bien peur que tu n'idéalises beaucoup les choses.

Non mais ce sont des questions vraiment sérieuses ?

Ben c'est vite répondu, alors : LA principale difficulté, c'est l'existence de collègues capables de pondre un tel questionnaire. Je ressens une grande colère assortie d'une immense lassitude, à cause de ça. Ce n'est pas à moi de résoudre ce problème, dont les conséquences négatives sont qu'on s'appuie en haut lieu sur les foutaises dégagées par de pseudo-recherches complètement niaises pour fiche encore plus en l'air ce qui reste du système d'instruction et d'éducation d'un pays. Ce qui me fait le plus peur dans le fait d'enseigner, c'est d'être confronté à ça. La solution PARFAITE est hors-charte. Le résultat FINAL qu'on pourrait espérer atteindre serait qu'on pourrait enseigner tranquillement, mais je ne suis pas Dieu.

Moi aussi j'ai fait de la recherche sur le bien-être des enseignants. J'ai fait un sondage anonyme sur Framaforms auprès de mes collègues (rapport à la direction qu'on a ces temps-ci). Un quart d'entre eux a consulté la médecine du travail (contre un, avant l'arrivée de ladite direction), ils se disent quasi tous angoissés au travail, ont des troubles du sommeil, ne se sentent pas reconnus par leur hiérarchie. On l'a écrit à la rectrice. Elle s'en fiche complètement, elle n'a même pas répondu. On a déjà fait trois audiences à la DSDEN auparavant, avec syndicats et tout, ils reconnaissent tous les problèmes mais trouvent que finalement on peut bien continuer comme ça. Alors un vague sondage avec de vagues questions sur un forum, bon...

funnyteacher a écrit:Bonjour à tous,

Je suis enseignante de sciences humaines

Moi aussi je vais troller un peu, tiens.

Une science se reconnaît à ses méthodes. Quand une discipline a besoin de préciser "sciences" dans son titre, c'est qu'elle n'en est pas une.

depuis de nombreuses années et je m'interesse à la formation des enseignants dans le cadre de recherches.
Pouvez vous prendre 5 minutes pour répondre à ces questions. Vos réponses sont extrêmement précieuses. Merci par avance.

1)  Quelle est LA principale difficulté, frustration ou le plus gros PROBLEME à laquelle tu es confronté (e) dans ton métier d'enseignant (e)  ?
Que ressens-tu à cause de ça ?

Le fait que des gens se sentent obligé de me poser des questions sur mon métier comme si autre chose que la grève pouvait l'améliorer. Ça m'énerve qu'on s'aveugle au point de ne plus voir à quel point nous sommes dans une lutte de classes.

2)  Si tu n'arrives pas à résoudre ce problème et qu'il perdure pendant 1 an, 2 ans, 5 ans... Quelles seraient les conséquences négatives pour toi ?  

Je deviendrais aigri contre mes collègues non-grévistes et cynique sur la nature humaine.

3)  Qu'est ce qui te fait le plus peur dans le fait d'enseigner?

Ce qu'on en est réduit à enseigner.

4)  Si tu pouvais créer la solution PARFAITE à ce problème, à quoi ressemblerait-elle ?

À une révolution prolétarienne.

5)   Si tu avais accès à cette solution idéale, quel est le résultat FINAL que tu pourrais atteindre  ? Quelles seraient les conséquences positives sur toi, ta vie, ton entourage ?

On s'amuserait bien au procès politique des anciens chiens de garde de la société de m… dans laquelle on vit.