Nouvelle option "français et culture antique"

Pointàlaligne a écrit:

Delia a écrit:Coucou, la revoilou !
Dans les années 70, cela s'appelait Initiation aux langues anciennes, et c'était une matière,pas une option. C'était censé mettre les élèves en appétit pour qu'ils choisissent ensuite l'option LA. Je ne vous apprend pas que ça s'est perdu dan les sables...

Je l'ai traité, ce truc, ça existait encore dans les 90s, c'était dans le programme de français de 5e, du temps où le latin commençait en 4e.
Toutes ces marottes qui reviennent sous des noms différents, ce que ça me fatigue...

La prof de LM que j'avais a failli me détourner de faire du latin avec cela. Heureusement je savais que j'aurais en latin la prof de LC que j'avais eue en français en 6e et j'ai tenu pour elle. Mais cette initiation de 5e réalisée par une LM avait été catastrophique.

Tout à fait .
D’autant que pour «  convaincre » ( ah! Convaincre...) il fallait désormais tricher avec et les enjeux et la difficulté de la matière soit avec tout ce qui en fait l’intérêt réel .
Marche de dupes qui n’a pas peu aidé à la disparition de la matière.

Kilmeny a écrit:

Pointàlaligne a écrit:

Delia a écrit:Coucou, la revoilou !
Dans les années 70, cela s'appelait Initiation aux langues anciennes, et c'était une matière,pas une option. C'était censé mettre les élèves en appétit pour qu'ils choisissent ensuite l'option LA. Je ne vous apprend pas que ça s'est perdu dan les sables...

Je l'ai traité, ce truc, ça existait encore dans les 90s, c'était dans le programme de français de 5e, du temps où le latin commençait en 4e.
Toutes ces marottes qui reviennent sous des noms différents, ce que ça me fatigue...

La prof de LM que j'avais a failli me détourner de faire du latin avec cela. Heureusement je savais que j'aurai en latin la prof de LC que j'avais eue en français en 6e et j'ai tenu pour elle. Mais cette initiation de 5e réalisée par une LM avait été catastrophique.

C'est sûr que c'est loin d'être idéal
Dans mon souvenir, certains collègues ne la faisaient pas car se sentaient incapables de la faire, ou la faisaient comme ils pouvaient avec un maximum de stress.

Mais c’était bien pire que ça pour les raisons que j’ai dites plus haut: on ne pouvait pas la faire - je veux dire la faire bien: ça n’avait pas de sens.
Ça a fait partie de ces mesures d’esbroufe, pour dire aux professeurs de lettres classique: vous voyez c’est de votre faute si vous n’attirez pas le client . Et escamoter les pertes d’heures, les relégations d’horaire en fin de journée, les impossibilités de cumuler les options, le casse tête des élèves éparpillés ( ce qui déjà  et au passage coupait un axe essentiel: le rapport du cours de latin grec au cours de francais : on voit bien où ça mène aujourd’hui où on pense qu’un professeur de lettres classiques est un professeur de latin non spécialiste du français!!)) j’en passe et des meilleurs...

Cela dit cette initiation était jadis une tactique pour aider à faire disparaître l’option
La proposition de Blanquer ici me semble plutôt un fait de com’ as usual : les heures n’étant pas données et le bidule ne débouchant sur rien .

C'est optionnel, donc c'est nul.

Si c'était obligatoire, ça permettrait au moins de soulager le prof de français en lui laissant davantage de temps pour redresser le niveau des 6e qui nous arrivent (les nôtre ne sont pas illettrés au sens propre, mais, si je puis m'exprimer ainsi, que ce soit en orthographe, syntaxe, grammaire, conjugaison, incapablesdeseconcentrersansenquiquinerlevoisin.

Là, ça va faire plouf, d'autant que faire la promo aux 6e d'une option pour la 5e c'est une chose, mais faire lare la promo aux CM2, c'est une autre paire de manches.

Sauf si la politique de l'établissement est de faire une classe dites d'élite comme c'est le cas ensuite avec les classes européennes.

Si on lit la lettre de saisine, le public cible serait plutôt les élèves en difficultés : cet enseignement "répondra aux besoins cruciaux des élèves, notamment les moins favorisés, tels que les relèvent les évaluations nationales".

henriette a écrit:Si on lit la lettre de saisine, le public cible serait plutôt les élèves en difficultés : cet enseignement "répondra aux besoins cruciaux des élèves, notamment les moins favorisés, tels que les relèvent les évaluations nationales".

Dans ce cas, il aurait fallu la rendre obligatoire ou alors y envoyer tous les élèves choisis par l'équipe éducative !

Dans son interview, il m'a semblé que le ministre parlait effectivement des rep.
N'oublions pas que cette annonce est d'abord un contre-feu (raté d'ailleurs) allumé pour cacher le rang déplorable des élèves en mathématiques.

trompettemarine a écrit:Dans son interview, il m'a semblé que le ministre parlait effectivement des rep.
N'oublions pas que cette annonce est d'abord un contre-feu (raté d'ailleurs) allumé pour cacher le rang déplorable des élèves en mathématiques.

C’est sûr que la culture antique c’est ce qui manque le plus aux élèves en difficulté : le sens des priorités quoi, com’ ad usum *nantiorum ... enfin bref.

En fait quand tu lis la feuille de route, il ne s'agit que marginalement de culture antique. Les finalités sont d'abord "la consolidation des acquis grammaticaux", puis "la maîtrise et l'enrichissement du lexique" et seulement en 3e position dans l'énoncé "l'enrichissement culturel".

Ne vaudrait-il pas mieux à ce compte augmenter les heures de français et faire du vrai soutien ?

Ben si, mais ça nécessiterait de donner des moyens IRL. Là, optionnel et sans dotation spécifique, ça ne mange pas de pain de l'annoncer.
Et le gros risque, à mon sens, c'est que des établissements fassent le choix de s'en emparer en projet d'établissement comme dispositif pour la lutte contre l'échec scolaire et le mettent en place en réduisant plus encore les heures prises sur la marge pour les langues anciennes.

Mouais....

Je viens d'assister (si l'on peut dire, à distance), à une conférence sur les "actualités de la discipline" dans le cadre des Rendez-vous de l'Antiquité de Lyon ; je vous transmets mes notes au sujet de cet enseignement ci-dessous :
enseignement optionnel de 6e "français et culture antique"


principe : un cours de français dont les supports sont d'origine latine et grecque

trois axes

1. axe grammatical : consolider les acquis grammaticaux

montrer quelques points du programme disciplinaire qui peuvent "bloquer", observer et comprendre, dans la perspective de leur traitement ultérieur dans le cycle 4
exemples tirés uniquement du latin, qui vont permettre d'éliminer des fautes récurrentes en français, pour débloquer certains points

2. axe lexical

proposer deux entrées distinctes :
• (1) racines grecques et latines au service de toutes les disciplines
• (2) racines grecques et latines au service de la maîtrise du français

3. axe littéraire et culturel

trois objets d'étude dont deux seulement à traiter ; naissance et renaissance du monde, guerre et paix, représentation de l'au-delà

mise en oeuvre

• deux heures [pas compris : horaire par semaine ?] ; à prendre sur la marge, puisque pas de dotation spécifique pour l'instant (on en est au début)

• par qui ? Les enseignants de LC en priorité bien sûr, mais "nous sommes attachés à ce que les ressources d'accompagnement permettent la prise en charge de cet enseignement par des collègues non spécialistes" (détenteurs de la certification ou non, si j'ai bien compris).

Voilà, c'est ce que je disais. Le gloubi-boulga de "culture antique" sera désormais l'apanage de tous. Inutile de faire des études, Wikipedia suffit.

Merci pour ces notes en tout cas, Lédissé.

Merci Lédissé. Et d’accord avec FoP.

mais quel établissement a encore les moyens de mettre en place ce dispositif ??? Il est déjà difficile, même avec un chef de bonne foi, de maintenir les LCA avec les maigres miettes de marge laissées pour la rentrée !

En Langues anciennes, c'est un peu comme si on passait de l'existence (présentiel) au virtuel.
Plus on a de réformes pour soutenir le latin ou le grec, plus cette option disparaît.

Sinon, j'ai les vieux "jardins des racines grecques ou latines" du début du siècle.

Sallustius a écrit:mais quel établissement a encore les moyens de mettre en place ce dispositif ??? Il est déjà difficile, même avec un chef de bonne foi, de maintenir les LCA avec les maigres miettes de marge laissées pour la rentrée !

Oui, et si on le demandait, ça risque aussi de faire grincer des dents.
Ce serait dommage de mettre une bonne ambiance entre collègues.

Le CDE se demande s'il ouvre l'option. Savez-vous où trouver le programme ? Je ne le trouve pas au BO.

Bonjour,

Voici le lien vers la page de ce qui n'est pour l'instant, sauf erreur de ma part, qu'un projet de programme :

https://www.education.gouv.fr/nouvel-enseignement-facultatif-de-francais-et-culture-antique-pour-la-classe-de-sixieme-308426

Certains aspects de ce programme reprennent largement celui de français en 6ème.

Comment cela va-t-il être organisé ? Qui va enseigner l'option ? Deux heures par semaine, ( prises où ?) sur un trimestre ? Une année ? C'est beaucoup pour ce niveau et l'enseignant de l'option ne devra pas répéter ce qui a été dit par le collègue de lettres s'ils sont différents. Et si ce sont les mêmes, les élèves passeront jusqu'à 7 heures avec le même professeur ? Je ne suis pas certain d'avoir tout compris.

Bref, beaucoup de questions sans réponse. Je suis mitigé et je préférerais retrouver mes deux heures de latin en 5ème et éviter l'éparpillement en 6ème alors que l'on commence seulement à entrevoir le "bout du tunnel" de la crise sanitaire avec ses conséquences en termes d'apprentissage et d'inégalités face aux savoirs transmis (virtuellement en particulier). La faculté d'apprendre et de mémoriser n'est pas extensible à l'infini. Surtout quand on voit le résultat à l'écrit : les élèves écrivent comme ils s'expriment...

Merci beaucoup Césarion.
Je suis mitigée aussi.
Ces deux heures nous coûteraient des dédoublements que nous avions obtenus sur un autre niveau.