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choup78
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Éducation - [Le Café pédagogique] Les recommandations explosives du Grenelle de l'éducation   - Page 17 Empty Re: [Le Café pédagogique] Les recommandations explosives du Grenelle de l'éducation

par choup78 Lun 14 Juin - 19:45
C'est surtout le titre ''prime d'attractivité'' qui me fait rire...27€ par mois, wahouuu....
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kiddy
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Éducation - [Le Café pédagogique] Les recommandations explosives du Grenelle de l'éducation   - Page 17 Empty Re: [Le Café pédagogique] Les recommandations explosives du Grenelle de l'éducation

par kiddy Lun 14 Juin - 20:51
C’est bien à ce rythme là les débutants vont effectivement commencer à 2000€ net mais aussi y rester pendant 20 ans.
On a vraiment un employeur qui nous prend pour de la merde.
tAoK
tAoK
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par tAoK Lun 14 Juin - 21:16
muon a écrit:mais qu'est-ce qu'on va faire avec ce pognon de dingue?

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Iphigénie
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par Iphigénie Mar 15 Juin - 7:24
C’est vrai que revaloriser tous les profs parce qu’ils le valent bien c’était impossible: où trouver l’argen?

Vous me rappelez combien on a trouvé pour le « quoi qu’il en coûte » des entreprises?

Et vous savez qui va rembourser sou après sou?
…..
Dame Jouanne
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par Dame Jouanne Mar 15 Juin - 8:45
Iphigénie a écrit:C’est vrai que revaloriser tous les profs parce qu’ils le valent bien c’était impossible: où trouver l’argen?

Vous me rappelez combien on a trouvé pour le « quoi qu’il en coûte » des entreprises?

Et vous savez qui va rembourser sou après sou?
…..
Un paquet de gens dans différentes administrations ont eu des primes covid (sécurité sociale, ...) simplement pour avoir travaillé en distanciel, souvent avec du matos prêté par leur administration. Nous, on a eu droit à notre prime équipement informatique qui culmine à 150 euros par an.
Maintenant, on a droit à une magnifique prime d'entrée dans le métier entre 27 et 75 € par mois. Et les observations du "grenelle" font clairement entendre que pour gagner plus, il va falloir travailler plus, être plus mobile, ... alors que le temps de travail actuel est déjà estimé à bien plus de 40h par semaine. La conclusion de l'article est parlante : "Les 2000€ en début de carrière restent encore une vision pour au-delà de 2022. Selon les scénarios, les enseignants débuteront entre 1869 et 1886€ nets pour ensuite stagner pendant 15 ou 18 ans."
Y a pas à dire, on est choyés!  
J'ai longtemps cru naïvement que nous n'étions pas payés plus faute d'argent dans les caisses de l'état. Mais le "quoi qu'il en coûte" m'a bien montré qu'il était possible d'en trouver.
Clairement, l'éducation n'est pas importante dans ce pays. Et les conséquences des choix actuels sont à tellement long terme que tout le monde s'en fiche.
Lefteris
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Esprit sacré

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par Lefteris Mar 15 Juin - 10:33
Dame Jouanne a écrit:
J'ai longtemps cru naïvement que nous n'étions pas payés plus faute d'argent dans les caisses de l'état. Mais le "quoi qu'il en coûte" m'a bien montré qu'il était possible d'en trouver.
Clairement, l'éducation n'est pas importante dans ce pays. Et les conséquences des choix actuels sont à tellement long terme que tout le monde s'en fiche.
Il y a déjà eu par le passé des renflouements de caisse monstrueux pour les entreprises, les banques (on se souvient de Balladur entre autres, qui avait jeté des milliards sans condition). Il est évident que piétiner les enseignants est une politique pour s'attaquer en profondeur à l'Education Nationale, dont l'avenir est dans la territorialisation, la précarité, les diplômes locaux. Tout cela se tient, est étroitement lié, même s'il se trouve encore des gens pour ne pas faire le rapprochement. Ce qui fait encore barrage à cette idéologie globale, c'est le statut des enseignants, qui est national, disciplinaire, et prépare à des diplômes nationaux (que le patronat veut briser depuis longtemps, car source de repères dans les conventions collectives). En le brisant, tout suit comme un jeu où l'on fait tomber des dominos.  On obtient certes un personnel moins qualifié -c'est sans importance pour gérer des flux d'élèves auquel on demandera à 80 % au moins  l'employabilité minimum dans le "monde de demain", selon les critères OCDE- mais plus docile, acceptant de tout faire (garderie, projets, administratif) , sans esprit de corps, et surtout flexible et peu coûteux.
Tous les gouvernements ont posé comme problème n° 1 de l'EN le statut des enseignants, ce n'est pas un hasard. Ils y sont allés à plus ou mois grands pas, selon la sensibilité affichée et la résistance rencontrée. Là, le néolibéralisme au pouvoir se lâche, conjuguant brutalité et démobilisation totale de la profession et  tout (CAP, concours de recrutements, diplômes nationaux...) et fait en sorte qu"il soit impossible de revenir en arrière. Les mesures qui  sont prises  et surtout seront prises en 2022 vont inaugurer une ère de souffrances sans précédent, et briser le système éducatif pour des décennies.
Il n'y aura pas de revalorisation, les mesures cosmétiques sont de la communication pour faire avaler la réforme des retraites, qui elle aussi va laminer les personnels.

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

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par VanGogh59 Mar 15 Juin - 11:21
Iphigénie a écrit:C’est vrai que revaloriser tous les profs parce qu’ils le valent bien c’était impossible: où trouver l’argen?

Vous me rappelez combien on a trouvé pour le « quoi qu’il en coûte » des entreprises?

Et vous savez qui va rembourser sou après sou?
…..

1) L'argent on l'a trouvé pour les primes scandaleuses des recteurs, des IPR et des chefs d'établissement ces dernières années
2) L'argent, on le trouve en Allemagne où les profs sont payés 2 fois plus qu'en France avec le même temps de travail.

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Honchamp
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par Honchamp Mar 15 Juin - 11:27
VanGogh59 a écrit:
Iphigénie a écrit:C’est vrai que revaloriser tous les profs parce qu’ils le valent bien c’était impossible: où trouver l’argen?

Vous me rappelez combien on a trouvé pour le « quoi qu’il en coûte » des entreprises?

Et vous savez qui va rembourser sou après sou?
…..

1) L'argent on l'a trouvé pour les primes scandaleuses des recteurs, des IPR et des chefs d'établissement ces dernières années
2) L'argent, on le trouve en Allemagne où les profs sont payés 2 fois plus qu'en France avec le même temps de travail.

Je vous ai raconté, je crois, que dans mon département (mais certainement ailleurs aussi ), les collèges étaient en cours de déclassement de catégories.
Les "4", primes maxi ici, devenaient "3", les "3" des "2".
A quelques exceptions près qui gardent leurs catégories.
Le nouveau chef de mon ex-collège en est tout marri... (C'est lui qui me l'a dit, source directe).
Il m'a dit que les salaires des chefs, des adjoints et des gestionnaires allait donc baisser.
De quel ordre, sont-ce des primes, aucune idée...

Je lui ai dit en souriant gentiment (mais pas ironiquement) et histoire de répondre quelque chose qu'il fallait bien trouver de quoi augmenter les profs.
ça vaut ce que ça vaut comme info.

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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
Lefteris
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par Lefteris Mar 15 Juin - 11:32
Honchamp a écrit:

Je vous ai raconté, je crois, que dans mon département (mais certainement ailleurs aussi ), les collèges étaient en cours de déclassement de catégories.
Les "4", primes maxi ici, devenaient "3", les "3" des "2".
A quelques exceptions près qui gardent leurs catégories.
Le nouveau chef de mon ex-collège en est tout marri... (C'est lui qui me l'a dit, source directe).
Il m'a dit que les salaires des chefs, des adjoints et des gestionnaires allait donc baisser.
De quel ordre, sont-ce des primes, aucune idée...

Je lui ai dit en souriant gentiment (mais pas ironiquement)  et histoire de répondre quelque chose qu'il fallait bien trouver de quoi augmenter les profs.
ça vaut ce que ça vaut comme info.
Oui, les déclassements sont à l'ordre du jour ailleurs. Les économies envisagées sont énormes, et il n'y a pas que les traitements des personnels (indemnités, déroulement de carrière...) . Cela permettrait de gonfler les effectifs d'élèves par classe et ça se traduirait par des suppressions de classes, donc de postes.Dans un établissement comme le mien , cela permettrait de fermer une classe par niveau.

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Dame Jouanne
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par Dame Jouanne Mar 15 Juin - 12:45
Lefteris a écrit:
Honchamp a écrit:

Je vous ai raconté, je crois, que dans mon département (mais certainement ailleurs aussi ), les collèges étaient en cours de déclassement de catégories.
Les "4", primes maxi ici, devenaient "3", les "3" des "2".
A quelques exceptions près qui gardent leurs catégories.
Le nouveau chef de mon ex-collège en est tout marri... (C'est lui qui me l'a dit, source directe).
Il m'a dit que les salaires des chefs, des adjoints et des gestionnaires allait donc baisser.
De quel ordre, sont-ce des primes, aucune idée...

Je lui ai dit en souriant gentiment (mais pas ironiquement)  et histoire de répondre quelque chose qu'il fallait bien trouver de quoi augmenter les profs.
ça vaut ce que ça vaut comme info.
Oui, les déclassements sont à l'ordre du jour ailleurs. Les économies envisagées sont énormes, et il n'y a pas que les traitements des personnels (indemnités, déroulement de carrière...) . Cela permettrait de gonfler les effectifs d'élèves par classe et ça se traduirait par des suppressions de classes, donc de postes.Dans un établissement comme le mien , cela permettrait de fermer une classe par niveau.
C'est là qu'il y a aussi à mon avis une politique particulière à la France et l'OCDE ne suffit pas à expliquer toutes les décisions actuelles. Comment expliquer sinon que nous soyons parmi les pays d'Europe avec les plus importants effectifs de classe et un taux d'encadrement parmi les plus faibles et que, pourtant, nous cherchions encore à amplifier l'écart par rapport aux autres pays en menant une politique qui amplifie encore le phénomène? Apparemment les tendances ailleurs vont plutôt à l'inverse. Si on compare avec nos voisins proches comme l’Allemagne et l'Espagne (dont les situations ne sont pourtant pas non plus parfaites) on ne peut qu'halluciner devant les écarts qui se creusent.
Pour moi, il y a vraiment un délire particulier franco-français de nos dirigeants et hauts fonctionnaires vis à vis de l'éducation.
Delia
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Esprit éclairé

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par Delia Mar 15 Juin - 14:01
Je crois que c'est Voltaire qui a dit : « I ne faut pas instruire le peuple, il sentirait trop son malheur. »
Un peuple alphabétisé, capable de choisir le bon bulletin de vote, d'accord.

Un peuple instruit capable de tout changer, pas d'accord.
Nos dirigeants ont les mêmes principes éducatifs qu'Arnolphe.

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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
Leclochard
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par Leclochard Mar 15 Juin - 19:04
Dame Jouanne a écrit:
Lefteris a écrit:
Honchamp a écrit:

Je vous ai raconté, je crois, que dans mon département (mais certainement ailleurs aussi ), les collèges étaient en cours de déclassement de catégories.
Les "4", primes maxi ici, devenaient "3", les "3" des "2".
A quelques exceptions près qui gardent leurs catégories.
Le nouveau chef de mon ex-collège en est tout marri... (C'est lui qui me l'a dit, source directe).
Il m'a dit que les salaires des chefs, des adjoints et des gestionnaires allait donc baisser.
De quel ordre, sont-ce des primes, aucune idée...

Je lui ai dit en souriant gentiment (mais pas ironiquement)  et histoire de répondre quelque chose qu'il fallait bien trouver de quoi augmenter les profs.
ça vaut ce que ça vaut comme info.
Oui, les déclassements sont à l'ordre du jour ailleurs. Les économies envisagées sont énormes, et il n'y a pas que les traitements des personnels (indemnités, déroulement de carrière...) . Cela permettrait de gonfler les effectifs d'élèves par classe et ça se traduirait par des suppressions de classes, donc de postes.Dans un établissement comme le mien , cela permettrait de fermer une classe par niveau.
C'est là qu'il y a aussi à mon avis une politique particulière à la France et l'OCDE ne suffit pas à expliquer toutes les décisions actuelles. Comment expliquer sinon que nous soyons parmi les pays d'Europe avec les plus importants effectifs de classe et un taux d'encadrement parmi les plus faibles et que, pourtant, nous cherchions encore à amplifier l'écart par rapport aux autres pays en menant une politique qui amplifie encore le phénomène? Apparemment les tendances ailleurs vont plutôt à l'inverse. Si on compare avec nos voisins proches comme l’Allemagne et l'Espagne (dont les situations ne sont pourtant pas non plus parfaites) on ne peut qu'halluciner devant les écarts qui se creusent.
Pour moi, il y a vraiment un délire particulier franco-français de nos dirigeants et hauts fonctionnaires vis à vis de l'éducation.

C'est aussi mon sentiment. L'explication libérale ne tient pas quand on fait des comparaisons car les pays qui nous entourent ne sont pas des modèles de socialisme et ils payent convenablement leurs enseignants.
Je suis bien d'accord avec la conclusion pessimiste de Lefteris: il n'y a rien à attendre. Ce qu'on nous donnera d'un côté, on nous le reprendra d'un autre. La prochaine réforme des retraites nous mettra à terre.

_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
Lefteris
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par Lefteris Mar 15 Juin - 19:31
Leclochard a écrit:

C'est aussi mon sentiment. L'explication libérale ne tient pas quand on fait des comparaisons car les pays qui nous entourent ne sont pas des modèles de socialisme et ils payent convenablement leurs enseignants.
Je suis bien d'accord avec la conclusion pessimiste de Lefteris: il n'y a rien à attendre. Ce qu'on nous donnera d'un côté, on nous le reprendra d'un autre. La prochaine réforme des retraites nous mettra à terre.
Pas tous les pays qui nous entourent,  contrairement à ce qu'on croit, il ne fait pas si bon que ça être professeur italien en tout cas.   Il se trouve aussi que nous sommes dans un des pays les plus acquis au néolibéralisme, et aussi un des pays où les campagnes anti-enseignants menées d'en haut sont les plus virulentes, notamment depuis Allègre comme certains ici l'ont fait souvent remarquer. Je n'étais pas enseignant alors, et je n'aurais pas pensé que ça allait continuer, mais vu de l'extérieur c'était choquant. Le poison était injecté...
De toute manière, pour éviter les débats sur les autres pays où il n'y a aucune issue parce qu'on nous dira que la vie est plus chère, que les enseignants ont plus de charges, etc. il faut en revenir à l'exclusion de fait de la catégorie A, qui a déclassé les enseignants non plus au sein de l'UE, mais  dans leur propre pays. La réforme des retraites va mettre à terre dans un premier temps les gens nés après 75, et dans un second temps le métier lui-même,  déjà très mal en point, et définitivement boudé hormis les contractuels qui ne feront que passer, mais formeront pas rotation le gros des bataillons.

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par Leclochard Mar 15 Juin - 20:14
C’est clair que les comparaisons avec les autres pays trouvent vite leurs limites car il arrive que nos collègues étrangers ne travaillent pas dans les mêmes conditions, fassent plus d’heures, ne soient pas fonctionnaires ou encore que le niveau de vie général soit si élevé qu’il n’y aurait aucun candidat si le salaire n’était pas beaucoup plus important que celui d’un Français (comme au Luxembourg ou en Suisse). il faut s’en tenir à la comparaison entre fonctionnaires français de même catégorie.
La réforme des retraites, c’est le séisme qui brisera les carrières et les envies d’enseignement chez les étudiants. Je me demande qui voudra encore de ce métier. Les jeunes se sont fait une raison quand on les écoute. Mais c’est un sujet qui a pas mal mobilisé durant l’hiver 2019. Plus que la hausse des traitements étrangement. Pourtant il y a un lien. On ne peut pas avoir une belle retraite avec des revenus moyens, à fortiori petits ou encore une cotisation sur une durée faible dans un système par répartition. Il faut truquer les règles comme le font les députés (surcotisation honteuse) pour s’en tirer honorablement.
Peut-être que comme tu le dis, il ne restera que des contractuels qui ne feront que passer. Leur nombre a déjà considérablement augmenté. On parle de 14% des professeurs. Dans cinq ans, sera-on à 20 ? à 30 % ? Il n’y a pas de raison que le processus s’arrête.

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par Lefteris Mar 15 Juin - 20:38
Leclochard a écrit:C’est clair que les comparaisons avec les autres pays trouvent vite leurs limites car il arrive que nos collègues étrangers ne travaillent pas dans les mêmes conditions, fassent plus d’heures, ne soient pas fonctionnaires ou encore que le niveau de vie général soit si élevé qu’il n’y aurait aucun candidat si le salaire n’était pas plus important que celui d’un Français (comme au Luxembourg ou en Suisse). il faut s’en tenir à la comparaison entre fonctionnaires français de même catégorie.
C'est le seul argument recevable, et surtout le seul qui coupe court aux arguties infinies, qui laissent in fine en plan le problème,avec  Truc qui dit "OK, mais alors il faut les mettre à plein temps", Machin qui dit "oui,  mais ils doivent enseigner deux disciplines", Bidule "dans ce cas il faut les faire bosser pendant les vacances". Il faut faire accepter que c'est un travail à plein temps, comme les autres  fonctionnaires, et que pourtant il est moins payé par divers biais (carrière lente , pas de débouchés, aucune indemnité proportionnelle...)

La réforme des retraites, c’est le séisme qui brisera les carrières et les envies d’enseignement chez les étudiants. Je me demande qui voudra encore de ce métier. Les jeunes se sont fait une raison quand on les écoute. Mais c’est un sujet qui a pas mal mobilisé durant l’hiver 2019. Plus que la hausse des traitements étrangement. Pourtant il y a un lien. On ne peut pas avoir une belle retraite avec des revenus moyens, à fortiori petits ou encore une cotisation sur une durée faible dans un système par répartition. Il faut truquer les règles comme le font les députés (surcotisation honteuse) pour s’en tirer honorablement.
En même temps l'effondrement du niveau (si tu connais des examinateurs,  demande leur, ou si tu as eu des stagiaires récemment), effondrement aggravé volontairement par l'institution qui fait reculer le disciplinaire,  va créer un vivier de gens à faible niveau bien contents d'avoir leur petit "job" et bien dociles vis-à-vis des injonctions. Ca tournera, il y aura des adultes devant élèves. Ceux qui ont des possibilités se reconvertiront, mais ça sera facile d'accès (peu-être aussi facile d'être éjecté), contrairement aux métiers très courus de la fonction publique équivalents de la catégorie A (inspecteur des impôts, des douanes, officier de la police nationale, attaché interministériel -ou autre...).  En lettres, je peux facilement prophétiser : fac de lettres par défaut , avec un niveau lamentable traîné jusqu'à la licence, puis pur ceux qui ne peuvent pas bifurquer master MEEF encore plus lamentable et surtout  cul-de-sac. Seule porte de sortie après ce brillant parcours, l'EN. Les bons -je ne parle même pas des grandes écoles- arrivent à se faire prendre dans des IPAG, pour ne parler que de la FP, et  ne portent même pas un regard sur l'EN. Je crois  que même l'agrégation, qui recrute jusqu'à présent plus en proportion, parce que certains le font par intérêt disciplinaire, est condamnée à terme, par asphyxie.


Peut-être que comme tu le dis, il ne restera que des contractuels qui ne feront que passer. Leur nombre a déjà considérablement augmenté. On parle de 14% des professeurs. Dans cinq ans, sera-on à 20 ou 30 %
Oui, on frôle les 15 % . CAP 2022  envisage d'augmenter considérablement la dose, sans donner de chiffres précis,  pour une FP "plus agile" et d'introduire un nouveau statut remplaçant celui ds certifiés. Bien plus avantageux ça va de soi :diable:

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par VicomteDeValmont Mar 15 Juin - 21:45
Un graphique pour comprendre le problème. D'un côté, on a laissé certains fonctionnaires (dont les enseignants) se faire bouffer par l'inflation quand, d'un autre côté, des primes et indemnités étaient injectées :


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par voyageur Mer 16 Juin - 6:09
Avec des syndicats qui n'ont eu de cesse que de réclamer des pooooooostes, et rien pour le salaire, ce graphique n'a rien d'étonnant.
Pendant la campagne électorale de 2012, Hollande et Peillon ont passé une après-midi dans un lycée, avec des enseignants : à la sortie, Hollande a dit à Peillon : "ils n'ont rien demandé sur leurs salaires"
C'est à cette époque que j'ai compris que le milieu syndical enseignant considérait quasiment comme un tabou toute revendication salariale, et que pas mal d'enseignants méprisent les collègues qui demandent des sous (peut être ont-il un(e) conjoint(e) qui gagne très bien sa vie, mais ce n'est pas le cas pour tout le monde)
Il faut donc appliquer (pour celles et ceux qui ne peuvent plus se reconvertir vu leurs âges)  la maxime du temps de l'URSS : "puisqu'ils font semblant de nous payer, faisons semblant de travailler !"
Par rapport aux futurs recrutements, j'ajoute le proverbe US : "when you pay peanuts, you get monkeys"
Il restera aux bons étudiants la filière cours particulier (en complément de leur métier) qui devrait exploser dans les années à venir....
Lefteris
Lefteris
Esprit sacré

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par Lefteris Mer 16 Juin - 6:27
voyageur a écrit:Avec des syndicats qui n'ont eu de cesse que de réclamer des pooooooostes, et rien pour le salaire, ce graphique n'a rien d'étonnant.
Pendant la campagne électorale de 2012, Hollande et Peillon ont passé une après-midi dans un lycée, avec des enseignants : à la sortie, Hollande a dit à Peillon : "ils n'ont rien demandé sur leurs salaires"
C'est à cette époque que j'ai compris que le milieu syndical enseignant considérait quasiment comme un tabou toute revendication salariale, et que pas mal d'enseignants méprisent les collègues qui demandent des sous (peut être ont-il un(e) conjoint(e) qui gagne très bien sa vie, mais ce n'est pas le cas pour tout le monde)
Il faut donc appliquer (pour celles et ceux qui ne peuvent plus se reconvertir vu leurs âges)  la maxime du temps de l'URSS : "puisqu'ils font semblant de nous payer, faisons semblant de travailler !"
Par rapport aux futurs recrutements, j'ajoute le proverbe US : "when you pay peanuts, you get monkeys"
Il restera aux bons étudiants la filière cours particulier (en complément de leur métier) qui devrait exploser dans les années à venir....
Ce n'est pas entièrement faux, même si dans le fond , et en aparté  beaucoup se plaignent. Même ceux qui n'ont pas un niveau de vie élevé ont intégré le tabou, entre la collègue qui se vantait de n'avoir jamais fait grève pour son salaire, mais pour "l'intérêt des élèves", et ceux qui se justifient de passer l'agrégation pour le "challenge et non pour le traitement", non sans hypocrisie bien entendu.  Je suis dans un syndicat qui met la revendication salariale en tête, et il est appelé avec condescendance par certains "syndicat de la fiche de paie". Et souvent par ds syndicats qui en sont à réclamer non un rattrapage salarial, mais des réunions en plus et du temps  supplémentaire dans l'établissement (pour bosser un peu plus le WE à corriger ou préparer), comme ceux qui ont défendu la réforme du collège.
Il n'empêche que malgré ce bal ds faux-culs, c'est bien la question salariale qui fout en l'air le recrutement, le niveau des enseignants, et qui sert au ministère à  amoindrir peu à peu l'EN. La seule solution effectivement c'est de refuser les tâches gratuites, ou payées ds cacahuètes.Le paradoxe, c'est que ça gagne pas mal de collègues, y compris ceux qui pour être dans le ton ambiant  n'osent pas parler de salaire.

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Celadon
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par Celadon Mer 16 Juin - 6:30
Et qui s'imposent projets et autres voyages scolaires où le temps passé à surveiller les élèves (sans compter la responsabilité) n'est pas rétribué...
Lefteris
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par Lefteris Mer 16 Juin - 6:57
Celadon a écrit:Et qui s'imposent projets et autres voyages scolaires où le temps passé à surveiller les élèves (sans compter la responsabilité) n'est pas rétribué...
Et qui s'en plaignent ensuite : ils sont épuisés, les élèves ont été insupportables, les paperasses ont été monstrueuses...

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
Caspar
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Prophète

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par Caspar Mer 16 Juin - 7:15
Après 17 voyages scolaires à l'étranger je crois pouvoir dire que j'ai eu ma dose (sans mauvais jeu de mot). Hier une collègue se plaignait de venir au lycée pour faire passer des GO blancs: je lui ai dit que personne me lui avait demandé de le faire (et en plus elle crée un précédent si on peut dire: Mme X fait passer des oraux blancs gratuitement donc les autres devraient le faire aussi).
Leclochard
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Empereur

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par Leclochard Mer 16 Juin - 8:47
Lefteris a écrit:
voyageur a écrit:Avec des syndicats qui n'ont eu de cesse que de réclamer des pooooooostes, et rien pour le salaire, ce graphique n'a rien d'étonnant.
Pendant la campagne électorale de 2012, Hollande et Peillon ont passé une après-midi dans un lycée, avec des enseignants : à la sortie, Hollande a dit à Peillon : "ils n'ont rien demandé sur leurs salaires"
C'est à cette époque que j'ai compris que le milieu syndical enseignant considérait quasiment comme un tabou toute revendication salariale, et que pas mal d'enseignants méprisent les collègues qui demandent des sous (peut être ont-il un(e) conjoint(e) qui gagne très bien sa vie, mais ce n'est pas le cas pour tout le monde)
Il faut donc appliquer (pour celles et ceux qui ne peuvent plus se reconvertir vu leurs âges)  la maxime du temps de l'URSS : "puisqu'ils font semblant de nous payer, faisons semblant de travailler !"
Par rapport aux futurs recrutements, j'ajoute le proverbe US : "when you pay peanuts, you get monkeys"
Il restera aux bons étudiants la filière cours particulier (en complément de leur métier) qui devrait exploser dans les années à venir....
Ce n'est pas entièrement faux, même si dans le fond , et en aparté  beaucoup se plaignent. Même ceux qui n'ont pas un niveau de vie élevé ont intégré le tabou, entre la collègue qui se vantait de n'avoir jamais fait grève pour son salaire, mais pour "l'intérêt des élèves", et ceux qui se justifient de passer l'agrégation pour le "challenge et non pour le traitement", non sans hypocrisie bien entendu.  Je suis dans un syndicat qui met la revendication salariale en tête, et il est appelé avec condescendance par certains "syndicat de la fiche de paie". Et souvent par ds syndicats qui en sont à réclamer non un rattrapage salarial, mais des réunions en plus et du temps  supplémentaire dans l'établissement (pour bosser un peu plus le WE à corriger ou préparer), comme ceux qui ont défendu la réforme du collège.
Il n'empêche que malgré ce bal ds faux-culs, c'est bien la question salariale qui fout en l'air le recrutement, le niveau des enseignants, et qui sert au ministère à  amoindrir peu à peu l'EN. La seule solution effectivement c'est de refuser les tâches gratuites, ou payées ds cacahuètes.Le paradoxe, c'est que ça gagne pas mal de collègues, y compris ceux qui pour être dans le ton ambiant  n'osent pas parler de salaire.

Beaucoup font des hsa ou des HSE (devoirs faits), encadrent des ateliers, demandent à être PP. C'est assez rare de ne rien faire d'autre que d'enseigner 15 ou 18 heures. C'est bien la preuve que le besoin de gagner plus est là et que l'hypocrisie règne comme tu le dis (propos énormes de la collègue qui passe l'agrégation juste pour le "challenge et non pour le traitement", pourquoi pas "pour le fun ?").

Je trouve assez cocasse que Vicomte de Valmont cite un message du SNES: c'est le syndicat qui a longtemps eu honte (il n'y a pas d'autre mot) de réclamer des  augmentations. Bien sûr qu'il ne les aurait pas refusées mais ce n'était pas sa priorité. Les postes ! les conditions de travail (comprenez le nombre d'élèves par classe), c'était son dada. Aujourd'hui, il refuse par idéologie que les HSA soient mieux payées: pourtant ça améliorerait les fiches de paye et inciterait à en faire moins.
Pour finir, je cite notre ancien ministre qui résume l'état d'esprit de beaucoup: "Le dévouement ne s'achète pas."


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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
Celadon
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par Celadon Mer 16 Juin - 9:01
Lefteris a écrit:
Celadon a écrit:Et qui s'imposent projets et autres voyages scolaires où le temps passé à surveiller les élèves (sans compter la responsabilité) n'est pas rétribué...
Et qui s'en plaignent ensuite : ils sont épuisés, les élèves ont été insupportables, les paperasses  ont été  monstrueuses...
... et les parents peu reconnaissants, quand ils ne cherchent pas de noises sur la qualité de la surveillance ou autre...
muon
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par muon Mer 16 Juin - 9:16
Dans mon lycée les postes de contractuels vacants sont rapidement pourvus après annonce sur Leboncoin ou Pôle Emploi, surtout dans les matières techniques. Des jeunes avec BTS+Licence pro ou avec un master, dans des domaines où les débouchés ne sont pas forcément plus rémunérateurs que l'enseignement. Certains restent et passent les concours, d'autres sont en transit vers un autre job, après quelques désillusions parfois. N'importe quel employeur aurait donc tort de se priver de cette manne de main d'oeuvre disponible (marché du travail avec pléthore de  bac+3, bac+5 pas forcément "monnayables"), et au contraire a tout intérêt à  développer ce mode de recrutement à l'avenir. Avec aussi l'idée que prof, ben tout le monde (ou n'importe qui) peut le faire, c'est pas un job qualifié.
Caspar
Caspar
Prophète

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par Caspar Mer 16 Juin - 9:25
Leclochard a écrit:
Lefteris a écrit:
voyageur a écrit:Avec des syndicats qui n'ont eu de cesse que de réclamer des pooooooostes, et rien pour le salaire, ce graphique n'a rien d'étonnant.
Pendant la campagne électorale de 2012, Hollande et Peillon ont passé une après-midi dans un lycée, avec des enseignants : à la sortie, Hollande a dit à Peillon : "ils n'ont rien demandé sur leurs salaires"
C'est à cette époque que j'ai compris que le milieu syndical enseignant considérait quasiment comme un tabou toute revendication salariale, et que pas mal d'enseignants méprisent les collègues qui demandent des sous (peut être ont-il un(e) conjoint(e) qui gagne très bien sa vie, mais ce n'est pas le cas pour tout le monde)
Il faut donc appliquer (pour celles et ceux qui ne peuvent plus se reconvertir vu leurs âges)  la maxime du temps de l'URSS : "puisqu'ils font semblant de nous payer, faisons semblant de travailler !"
Par rapport aux futurs recrutements, j'ajoute le proverbe US : "when you pay peanuts, you get monkeys"
Il restera aux bons étudiants la filière cours particulier (en complément de leur métier) qui devrait exploser dans les années à venir....
Ce n'est pas entièrement faux, même si dans le fond , et en aparté  beaucoup se plaignent. Même ceux qui n'ont pas un niveau de vie élevé ont intégré le tabou, entre la collègue qui se vantait de n'avoir jamais fait grève pour son salaire, mais pour "l'intérêt des élèves", et ceux qui se justifient de passer l'agrégation pour le "challenge et non pour le traitement", non sans hypocrisie bien entendu.  Je suis dans un syndicat qui met la revendication salariale en tête, et il est appelé avec condescendance par certains "syndicat de la fiche de paie". Et souvent par ds syndicats qui en sont à réclamer non un rattrapage salarial, mais des réunions en plus et du temps  supplémentaire dans l'établissement (pour bosser un peu plus le WE à corriger ou préparer), comme ceux qui ont défendu la réforme du collège.
Il n'empêche que malgré ce bal ds faux-culs, c'est bien la question salariale qui fout en l'air le recrutement, le niveau des enseignants, et qui sert au ministère à  amoindrir peu à peu l'EN. La seule solution effectivement c'est de refuser les tâches gratuites, ou payées ds cacahuètes.Le paradoxe, c'est que ça gagne pas mal de collègues, y compris ceux qui pour être dans le ton ambiant  n'osent pas parler de salaire.

Beaucoup font des hsa ou des HSE (devoirs faits), encadrent des ateliers, demandent à être PP. C'est assez rare de ne rien faire d'autre que d'enseigner 15 ou 18 heures. C'est bien la preuve que le besoin de gagner plus est là et que l'hypocrisie règne comme tu le dis (propos énormes de la collègue qui passe l'agrégation juste le "challenge et non pour le traitement", pourquoi pas "pour le fun ?").

Je trouve assez cocasse que Vicomte de Valmont cite un message du SNES: c'est le syndicat qui a longtemps eu honte (il n'y a pas d'autre mot) de réclamer des  augmentations. Bien sûr qu'il ne les aurait pas refusées mais ce n'était pas sa priorité. Les postes ! les conditions de travail (comprenez le nombre d'élèves par classe), c'était son dada. Aujourd'hui, il refuse par idéologie que les HSA soient mieux payées: pourtant ça améliorerait les fiches de paye et inciterait à en faire moins.
Pour finir, je cite notre ancien ministre qui résume l'état d'esprit de beaucoup: "Le dévouement ne s'achète pas."  


Un grand classique car nous ne faisons pas ce métier pour l'argent n'est-ce pas ?

Je suis coordo de ma matière et plusieurs collègues me disent régulièrement qu'ils ne s'en sortiraient pas sans HSA.
Clecle78
Clecle78
Esprit sacré

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par Clecle78 Mer 16 Juin - 9:27
Caspar a écrit:Après 17 voyages scolaires à l'étranger je crois pouvoir dire que j'ai eu ma dose (sans mauvais jeu de mot). Hier une collègue se plaignait de venir au lycée pour faire passer des GO blancs: je lui ai dit que personne me lui avait demandé de le faire (et en plus elle crée un précédent si on peut dire: Mme X fait passer des oraux blancs gratuitement donc les autres devraient le faire aussi).
J'ai la même dans mon lycée. Alors que l'équipe avait décidé de ne pas en faire gratuitement. Et elle se plaint d'être épuisée en plus !
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