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Proflambdada
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Perte de salaire chiffrée  - Page 2 Empty Re: Perte de salaire chiffrée

par Proflambdada Ven 21 Jan - 20:17
Marxou a écrit:
Elaïna a écrit:Oui mais justement il y a d'autres considérations que le salaire et je ne comprends pas que l'on puisse dénigrer les collègues qui restent dans la place. Ces collègues ne sont pas idiots, ils savent bien qu'ils gagnent peu, maintenant s'ils restent c'est qu'il y a une bonne raison qui les regarde, qui peut avoir trait à la proximité, au manque de possibilités de reconversion, au manque de volonté aussi peut-être (et alors ?).
(et personnellement je ne dépends en rien du salaire de mon mari, puisque nous partageons les dépenses de la famille de façon strictement égale).

Je ne pense pas que @Arlon75 "dénigre" en quoi que ce soit les collègues "qui restent" . Il fait simplement le constat de l'immense dégringolade du pouvoir d'achat (et conséquemment du statut et du "prestige"?) des profs. (probablement moins pour les agrégés, quoique, en tout cas, très certainement pour les certifiés).

A cette véritable maltraitance salariale, (on est désormais rémunérés comme des agents B de la fonction publique) s'ajoute la perte de sens (en tout cas en ce qui me concerne), et qui semble concerner tous les champs de la fonction publique (enseignement, hôpital, justice, police, etc...): au-delà des faibles salaires, on ne nous accorde pas les moyens pour mener à bien notre "mission" liée à la fonction publique.
Donc, plus de sens, l'impression très nette et douloureuse qu'on nous prend définitivement pour des c.ns.

Je n'ai jamais eu pour but de gagner des millions, être "publicitaire" (ça fait très années 80-90'S et /ou Beineix, Beigbeder ce terme Very Happy ) ou être startupper, ou DRH des ressources humaines. ou, etc. On est d'accord

Mais là, ils sont en train de nous transformer en véritables "prolos" de la fonction publique malgré nos nombreuses années d'étude, et peut-être le pire, d'enlever sciemment ce sens de la fonction publique.

C'est dramatique, à mourir, désolé. Sad

+10000

(surtout quand l'on voit que sur la dernière journée de grève, enfin celle où il y avait du monde, le seul motif qui a été mis en avant, c'est la "révolte" contre Blanquer et le "protocole", le salaire semble un détail..... Enfin, je sais c'est ce qui ressort des médias, mais bon....)
Proflambdada
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par Proflambdada Ven 21 Jan - 20:22
Et je ne pense vraiment pas que l'initiateur de ce fil ait voulu dénigrer ses collègues mais comme, il l'a justement indiqué, "chiffrer la perte de salaire" ou pouvoir d'achat.
Lefteris
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par Lefteris Ven 21 Jan - 20:25
Arlon75 a écrit:

En faisant la comparaison avec des sous-officiers de gendarmerie (catégorie B), nous touchons la même chose qu'eux sans le logement, donc nous touchons moins qu'eux. PP + 2HS dans une région où l'immobilier est très très peu cher nous touchons donc autant qu'eux....

Et je ne commence même pas la comparaison avec le privé, puisque là ce sont des écarts très importants dès 5 années d'ancienneté. La prime de risque-emploi pour notre sécurité de l'emploi est très très chère payée, cf le taux de chômage des cadres.
Je suis globalement d'accord avec toi, mais attention quand même à la gendarmerie. Les gendarmes du corps des sous-officiers ont de petits indices, mais une ISSP (indemnité de sujétion speciale police de 28%) intégrée dans le calcul de la retraite, comme les policiers.Plus diverses indemnités de déplacement, de qualifications judiciaires etc. Ca change tout de suite la donne. Un militaire à l'indice 400 est immédiatement payé quasiment à l'indice 520. Mais ils sont aussi soumis à des examens et des tableaux d'avancement pour chaque grade, et les promotions exigent souvent la mobilité. Tout le monde n'arrive pas au sommet de la pyramide. Ils sont logés, mais avec des contraintes horaires, hiérarchiques, qui sont lourdes. La comparaison est à faire avec les officiers équivalents catégorie A. Ils laissent évidemment sur place les enseignants (par les indemnités et primes) , mais leurs contraintes sont bien plus lourdes (mutations régulières, horaires, responsabilités) , et l'accès au corps n'est pas donné, c'est plus l'agreg que le capes.

Bardamu a écrit: A noter que la plupart des certifiés entrés jeunes dans le métier vont désormais accéder à la hors-classe.
Pas absolument certain. Il y a désormais des fiches de proposition, et le ratio de promotion évolue lentement. Si c'était gagné d'avance, purquoi ne pas en faire un échelon, de cette HC ?

Ce n'est pas forcément le cas des autres corps de catégorie A : si le passage dans le grade supérieur peut parfois se faire beaucoup plus jeune (j'ai rencontré un Inspecteur principal âgé de 31 ans, alors qu'il faut attendre au minimum le 9ème échelon chez les certifiés); certains cependant n'y accèdent jamais et plafonnent au 11ème échelon de la classe normale. L'avancement de grade se fait en effet essentiellement par examen professionnel (i.e. concours) et non au choix (inspections, rdv de carrière, ancienneté).
C'est vrai, mais il y a des voies de promotion à l'ancienneté en partie dans la plupart des corps de catégorie A qui ont été "cylindrés" en deux grades. Il vaut tout de même mieux gagner rapidement entre 3000 et 4000 roros par mois, en faisant un travail pas inintéressant, que végéter autour des 2000 comme le certifié moyen. Si je fais une péréquation entre mes revenus au bout de 12 ans de carrière en catégorie A (pas au finances mais un corps comparable) , et un enseignant aujourd'hui, j'avais à peu près les revenus d'un agrégé en fin de classe normale quand je suis parti. J'ai dégringolé à indice égal certifié échelon 10, et ça faisait environ 13-14000 euros annuels de moins. Ca change quand même pas mal la vie, j'avais pu emprunter, acquérir un logement. Un enseignant de même ancienneté, je doute. Certains doivent fournir des garants pour un simple loyer.

Les enseignants ne sont donc globalement pas perdants au niveau de la retraite.
Je l'aurais pensé il y a un certain temps, mais je ne suis pas convaincu désormais : se constituer un patrimoine avec des gains supérieurs est aussi un bonne assurance. Si le nouveau système de pension passe (je devrais plutôt dire "quand il passera") , c'est la Bérézina.


Je pense enfin que la rémunération n'est pas une priorité pour les enseignants. Les revendications portent en ce moment plus souvent sur le covid, le nombre d'élèves par classe, les contenus des programmes, des examens, ou la contestation de la réforme du moment.
Cela est biaisé, parce qu'on interroge ceux qui sont en place, et ceux qui ont la parole. Chez ceux qui ont la parole, peut-être. Mais il il y a beaucoup de dissimulation et d'hypocrisie dans un corps où l'implicite a été très fortement intégré 'l'intérédésenfants, le métier pas comme les autres" et blablabla...) . Autre biais : on n'interroge pas précisément ceux qui se détournent du métier, et qui sont légion. Je crois que les réformes ineptes contre lesquelles la profession se mobilisent montrent bien qu'elle a perdu sur tous les plans. Personne ne fait ce métier "pour l'argent" dans la fonction publique en général, mais quand même pour gagner sa vie selon les mêmes règles que les gens équivalents.Ca s'appelle le statut. Là, ça va vraiment trop loin.

Arlon 75 a écrit:
Je vous rejoins sur le statut fonctionnaire. L'Etat en recrute et en recrutera seulement beaucoup moins. Pour les heures supplémentaires, n'est-ce pas dans la lignée des recrutements ? Plus d'heures supplémentaires et moins d'enseignants pour réduire les coûts.

L'Etat gardera le statut, avec des contractuels en parallèle, pour ds raisons de variable d'ajustement. Mais ce statut sera de plus en plus dur, avec de plus en plus de contraintes : obligations extra-pro, pas de poste fixe, extension des académies, annualisation etc. Je n'invente rien, il suffit de suivre les élucubrations des CAP 2022, Grenelle, etc.
Elaïna a écrit:
Oui mais justement il y a d'autres considérations que le salaire et je ne comprends pas que l'on puisse dénigrer les collègues qui restent dans la place. Ces collègues ne sont pas idiots, ils savent bien qu'ils gagnent peu, maintenant s'ils restent c'est qu'il y a une bonne raison qui les regarde, qui peut avoir trait à la proximité, au manque de possibilités de reconversion, au manque de volonté aussi peut-être (et alors ?).
Il est plus facile de ne pas entrer que de partir. J'en parle savamment, surtout à un certain âge, qui arrive plus vite qu'on le croit. Une fois titularisé, on est piégé, le chemin inverse est impossible. J'ai essayé, avec le succès que tu vois. Et repartir totalement à zéro passé la quarantaine est très, très difficile. Ceux qui obtiennent un concours avec reclassement (avantage au matheux) limitent la casse, les autres doivent se taper un chemin de croix qui rend le remède pire que le mal.Donc oui, n'ayant aucune capacité "bankable", je préfère être agrégé dans une discipline méprisée que livreur, plongeur dans un restau, et m'organiser au mieux en gardant mon logement, mon lieu de vie, mon train de vie. Mais les plus jeunes peuvent éviter un cul de sac, et prendre d'autres voies. C'est d'ailleurs ce qu'ils font, comme le montrent les chiffres des recrutés, et on ne peut leur donner tort.

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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par Arlon75 Ven 21 Jan - 20:32
Elaïna a écrit:
Arlon75 a écrit:Bonjour,

Je suis jeune certifiée échelon 3. J'ai déjà entamé ma reconversion ce qui permettra d'être libérée à la rentrée prochaine. J'aime bien enseigner. Mais le mépris salarial dépasse l'entendement. Bon nombre de collègues ne semblent pas conscient de l'ampleur de ce mépris. Je touche le même salaire qu'une amie sous officier catégorie B, qui a un bac STMG. En réalité, elle touche plus car elle est logée !




Je ne comprends pas bien la logique de ton post en fait. Et quitte à parler de mépris, tu pourrais te garder le tien à l'encontre de ton amie et de son bac STMG.
Le problème n'est pas qu'on n'est pas conscient du problème salarial, mais que tant qu'on reste professeur avec le salaire congruent, c'est qu'il y a une raison. Laquelle ? Gros syndrome de Stockholm peut-être. Mais aussi : incapacité à trouver autre chose ou à avoir une idée de reconversion, côté pratique du boulot (pas loin de chez soi par exemple), satisfaction réelle quant à son métier, équilibre perso/pro correct...
Mon mari ne cesse de me seriner que dans le privé je serais bien mieux payée. Oui mais moi je n'ai jamais voulu travailler dans une entreprise, parler le langage de l'entreprise et me farcir la hiérarchie de l'entreprise (me farcir de temps à autres un CDE me suffit bien amplement). Je n'ai jamais eu envie de parler de process, de management, de réponses asap, d'être dans la boucle des négo pour la conf call avec le n+2... bref faire son travail me rendrait malheureuse comme les pierres. Je préfère raconter des trucs sur mon estrade, et tant pis si son salaire fait quasiment trois fois le mien.


Vous ne devez pas connaître les situations financières des jeunes enseignants certifiés d'aujourd'hui pour tenir un tel discours... Je ne méprise pas mon amie... Je méprise mon salaire, et le sien aussi d'ailleurs ; les deux devraient être plus élevés. Mais dans l'ensemble, le mien est beaucoup plus sous-évalué... Si un médecin touchait autant qu'une infirmière, personne n'oserait tenir pareil discours. Et si un médecin touchait autant qu'une infirmière qui maîtrise à peine des ordres de grandeur de base, lui aussi pourrait avoir l'air fort hargneux... Pourtant tout le monde sait que l'infirmière aussi doit être nettement revalorisée. Mais curieusement, les médecins libéraux, beaucoup plus attachés à leur argent qu'au salaire du corps infirmier à l'hôpital, n'ont pas connu la même chute de revenus que nous.



Quant à votre remarque personnelle, je ne la comprends pas non plus. Je me reconvertis, ce que je n'aurais pas fait avec un salaire digne. Mon post exprime la rancoeur, l'amertume, l'impuissance, la colère d'avoir eu à faire ce choix.J'aurais aimé que professeur soit payé dignement dans ce pays, comme cela l'est dans d'autres pour en faire ma carrière entière. J'ai cette chance d'avoir un horizon ailleurs. Beaucoup de collègues sont juste coincés. Et pourquoi les autres auraient-ils à choisir entre leur profession et une rémunération proportionnée ? C'est une fausse alternative... Les professeurs sont des professionnels très qualifiés, et très utiles à la société.



Vous êtes sûrement dans un ménage avec un conjoint à 3-4000 euros par mois. Vous ne touchez certainement pas moins de 2000 euros vous-même non plus. Oui, tout va bien dans ce cas. J'ai une collègue dont le mari médecin touche 6000 euros. Son salaire à elle n'est pour leur foyer qu'un petit complément de revenus accessoire... Nous ne vivons pas la même vie, pas les mêmes stress, pas les mêmes frustrations, pas les mêmes possibilités. Mais venir me faire la leçon sur des revendications salariales après, c'est culotté. Nos intérêts ne convergent pas.



Si mon conjoint gagnait autant, je n'aurais peut-être pas réfléchi à me reconvertir. Il y a un confort de qualité de vie. Mais le payer aussi cher, pour quarante ans, pour moi, non merci.
Mathador
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par Mathador Ven 21 Jan - 20:34
Lefteris a écrit:Je suis globalement d'accord avec toi, mais attention quand même à la gendarmerie. Les gendarmes  du corps des sous-officiers ont de petits indices, mais une ISSP  (indemnité de sujétion speciale police  de 28%)  intégrée dans le calcul de la retraite, comme les policiers.
Ah oui quand même… à côté de ça l'IMT de Bercy c'est pet de lapin.

_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
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par Lefteris Ven 21 Jan - 20:47
Mathador a écrit:
Lefteris a écrit:Je suis globalement d'accord avec toi, mais attention quand même à la gendarmerie. Les gendarmes  du corps des sous-officiers ont de petits indices, mais une ISSP  (indemnité de sujétion speciale police  de 28%)  intégrée dans le calcul de la retraite, comme les policiers.
Ah oui quand même… à côté de ça l'IMT de Bercy c'est pet de lapin.
Indemnité dégressive selon le corps et le grade( elle descend à 20 % environ) , mais elle compte dans la pension. Ceci dit, les autres indemnités sont plus faibles, et au quotidien, beaucoup d'agents de Bercy font mieux, avec plusieurs indemnités qui s'ajoutent. J'avais une relation de sport , oeuvrant aux Douanes, contrôleur, qui tapait près de 3000 euros à trente ans et dix ans d'ancienneté. Et ça fait quelques années.

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Bardamu
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par Bardamu Ven 21 Jan - 20:56
Arlon75 a écrit: J'ai une collègue dont le mari médecin touche 6000 euros. Son salaire à elle n'est pour leur foyer qu'un petit complément de revenus accessoire...

C'est une des hypothèses - parmi beaucoup d'autres- avancées par l'étude que j'ai citée plus haut :

Enfin, pour ce qui concerne l’enseignement primaire et secondaire au moins, la féminisation est sans doute aussi un facteur important. On sait que la proportion de femmes n’a pas cessé d’augmenter dans la période considérée.
De plus, on décèle un certain embourgeoisement des enseignantes, mariées de plus en plus souvent à des hommes appartenant aux catégories socioprofessionnelles supérieures.[...] Le « tournant de la rigueur » est vraisemblablement concomitant d’un changement des préférences représentées dans la négociation : ces dernières accordent désormais plus de poids au loisir, et moins de poids au salaire. Ce concours de circonstances facilitera le lent grignotage du pouvoir d’achat.

J'avais cependant une collègue dans ce cas, très investie au niveau syndical.
Un exemple qui m'avait stupéfié :

Comme dans mon secteur très rural, il n'y a pour ainsi dire pas de remplaçant, je préfère rater deux mois de salaire et être sûr que mes "petits" auront bien un prof de maths à la rentrée.

https://www.neoprofs.org/t134788-question-concernant-la-date-d-une-demission
Mathador
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par Mathador Ven 21 Jan - 21:16
Lefteris a écrit:
Mathador a écrit:
Lefteris a écrit:Je suis globalement d'accord avec toi, mais attention quand même à la gendarmerie. Les gendarmes  du corps des sous-officiers ont de petits indices, mais une ISSP  (indemnité de sujétion speciale police  de 28%)  intégrée dans le calcul de la retraite, comme les policiers.
Ah oui quand même… à côté de ça l'IMT de Bercy c'est pet de lapin.
Indemnité dégressive selon le corps et le grade( elle descend à 20 % environ) , mais elle compte dans la pension. Ceci dit, les autres indemnités sont plus faibles, et au quotidien, beaucoup d'agents de Bercy font mieux,  avec plusieurs indemnités qui s'ajoutent. J'avais une relation de sport , oeuvrant aux Douanes,  contrôleur, qui tapait près de 3000 euros à trente ans et dix ans d'ancienneté. Et ça fait quelques années.
Effectivement, je n'aurai pas à me plaindre de ma paye du Minefi une fois titulaire, même s'il y a moins de bonus comptant pour la retraite que pour les FDO.

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par Arlon75 Sam 22 Jan - 11:46
Pour ajouter des données chiffrées :

https://i.servimg.com/u/f44/20/40/12/37/evolut11.jpg

Pendant ce temps, le salaire des cadres aurait, je ne suis pas certaine de ces données, progressé de 0.2 % par an en euros constants ou se serait stabilisé en fonction de l'interprétation. Le graphique me semble montrer que le salaire des cadres se stabilise, sans augmentation ni baisse sur le long-terme, avec des baisses/hausses à court terme qui se compensent (de 2 à 4 %) (pic de 106 en 2002, depuis errance dans cet intervalle)

Comparaison cadre / enseignant :

Enseignant - selon le rapport du sénat, 20 à 25 % de baisse de salaires en euros constants en 20 ans pour les certifiés/agrégés milieu de carrière / fin de carrière

Cadres - stabilisation du salaire en euros constants.

Médecins libéraux - Par ailleurs, c'est à peu près le même sort qui a été réservé aux médecins libéraux : augmentation de 40 % de la consultation généraliste (euros courants) en 20 ans, ce qui aurait stabilisé le revenu en euros constants.




Les cadres n'ont donc, a priori, perdu aucun pouvoir d'achat.

Je précise que je parle seulement en euros constants. Je suis également prudente sur les données présentées car je suis loin d'être experte sur le sujet.

Il me semblerait plus exact de dire que les cadres ont aussi perdu du pouvoir d'achat - augmentation de l'immobilier et de l'énergie. Mais si nous incorporerions ceci dans le calcul en euros constant, les enseignants auraient perdus bien plus que 20 - 25 %, donc l'écart reste le même.

Pourquoi de tels chiffres ne sont-ils pas connus de tous les enseignants de France ? Pourquoi ne sont-ils pas le poster fondamental des syndicats ? Pourquoi ne faisons-nous pas un lobbying intense, intransigeant et de longue haleine pour rétablir et sauver l'avenir de nos rémunérations/ statut social ? Pourquoi ces chiffres ne tournent-ils pas en boucle dans nos médias (ils commencent) ? Pourquoi n'avons-nous pas de mouvement social d'ampleur pour mettre fin à cette hémorragie ? Jusqu'où irons-nous avec cette complice docilité ?

La population, dans sa majorité n'a aucune idée de ces chiffres. Il existe plus de gens que nous ne le croyons qui soutiendraient ces revendications, qui seraient choqués de ces évolutions s'ils les connaissaient. Beaucoup sont conscients du coût d'un système low-cost pour leurs enfants et petits-enfants
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User16619
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par User16619 Sam 22 Jan - 12:55
Pourquoi ne pas faire un petit poster A4 simple, sobre, professionnel avec ces données essentielles ?
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par tAoK Sam 22 Jan - 13:27
Arlon75 a écrit:Jusqu'où irons-nous avec cette complice docilité ?

Cela a été évoqué plusieurs fois sur ce forum : jusqu'à ce que le SMIC rattrape le salaire d'un certifié échelon 1. On y arrive bientôt.
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par User16619 Sam 22 Jan - 13:32
Encore 10 ans (si on mise sur une augmentation de 2% par ans).
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par User16619 Sam 22 Jan - 17:41
Je suis potentiellement chaud pour réaliser une charte graphique simple et efficace, à vocation informationnelle, concernant la perte salariale.

Si vous avez des idées pour deux informations pertinentes, efficaces et représentatives, qui sont susceptibles de parler à un maximum de collègues. Avec sources.
Pontorson50
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par Pontorson50 Sam 22 Jan - 19:58
Un simple graphe hausse des prix sur 25 ans ne suffira pas en effet : car il y a la GIPA depuis 2008. Toutefois, cette compensation à l'inflation ne vaut que pour ceux d'entre nous qui ont plafonné à leur échelon au moins 4 ans. Or, depuis le PPCR, ce n'est plus jamais le cas pour les profs, et un des gains du PPCR pour le gouvernement était de ne pas verser de GIPA pour les carrières à l'ancienneté (j'ai ainsi touché la GIPA quelques centaines d'euros la seule fois où, juste avant le PPCR, je venais de faire 4 ans dans un échelon).
Ce faisant le gouvernement a considéré le changement d'échelon comme une simple mesure de garantie du pouvoir d'achat, bien joué!

Avant le PPCR (2016), la perte sur l'inflation est donc plus grande pour ceux qui changent d'échelon, mais leur traitement a augmenté. Après le PPCR, pour les profs, l'inflation n'est plus du tout compensée sauf aux indices terminaux (un hors-classe terminal qui ne parviendrait pas à passer classe exceptionnelle avant 4 ans sans avoir atteint la retraite).  Un gouvernement va donc être confronté dans les années qui viennent à une plus grande facilité pour démontrer qu'à échelon égal, dans le professorat, la perte est directement celle liée à la hausse des prix.

Sinon, sur Wiki on trouve ça :

https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwjaqaTxjsb1AhURrRQKHa7YDi8QFnoECBMQAQ&url=https%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FPoint_d%2527indice_salarial_en_France&usg=AOvVaw3X3N3ZcXq2I9pEdNJJrs1o

Évolution du point d'indice depuis 1993 (cf tableau que je n'arrive pas à insérer correctement)

En 22 ans (de janvier 1994 à juillet 2016), le point d'indice a progressé de 19,4 % alors que l'inflation sur la même période progressait de 39,15 %, soit une différence de 20 points. Pour un débutant dans la fonction publique, à grille indiciaire identique, cela représente une perte de pouvoir d'achat de 15 % sur la période.

Sinon depuis 2016 on a ça (Insee) :

https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwi-uf6qkMb1AhUkzYUKHRcCCAcQFnoECAYQAw&url=https%3A%2F%2Fwww.insee.fr%2Ffr%2Fstatistiques%2F2122401&usg=AOvVaw0bLB5i0zjWHJ0ajDgwQRS1

Année Taux d'inflation
2021       1,6
2020       0,5
2019       1,1
2018       1,8
2017       1,0
2016       0,2

Soit encore plus de 6% de pertes, donc on est bien autour de un quart à un cinquième de retard.
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Bardamu
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par Bardamu Sam 22 Jan - 21:32
Calcul complexe en effet, l'étude qui portait sur la période de 1982 à 2007 aboutissait à une baisse en francs/euros constants de 0.88% en moyenne par an pour la profession (20% sur 25 ans).

Extrait :

Il y a tout de même une nouvelle « culture » qui s’est mise en place, et qui consiste, pour le Ministre de la fonction publique, de manière récurrente, à faire prendre à ses agents des vessies pour des lanternes : considérer les augmentations mécaniques liées à l’avancement à l’ancienneté comme de véritables augmentations (alors que ces dernières devraient être des revalorisations de la grille indiciaire elle-même), utiliser le fait que les avancements d’échelon automatiques à l’ancienneté jouent comme une anesthésie pour les agents de l’Etat, qui ne se rendraient pas clairement compte de leur lent déclin. Nous avons sous les yeux un fait curieux, à peine croyable, à savoir que les fonctionnaires sont des employés à vie, syndiqués et dotés du droit de grève, et qui acceptent des réductions de leur salaire réel depuis 25 ans sans trop protester. Le grignotage du pouvoir d’achat se produisant au taux de 0,88 % par an en moyenne, une hypothèse possible serait donc qu’en dessous d’un seuil de 1 % par an, on peut grignoter le pouvoir d’achat sans provoquer de réaction violente du « mammouth ».

 Une hypothèse, qui aurait plutôt notre faveur, est bien qu’en réalité, dans cette période de chômage de masse, l’Etat s’est progressivement fait payer une prime de risque par des fonctionnaires dont la demande d’assurance est forte. En langage savant, l’Etat aurait donc simplement récupéré une quasi-rente de ses agents : en langage simple, cela signifie que ceux qui ne sont pas contents n’ont qu’à démissionner !
 Dans ce cas, il y aurait quand même une limite au processus de baisse tendancielle, surtout si par ailleurs, la bataille du chômage finit par être gagnée sur le marché du travail français : la prime d’assurance baissera alors, et l’Etat devra « revaloriser » les carrières, ou subir une crise de recrutement majeure

https://www.cairn.info/revue-d-economie-politique-2007-3-page-323.htm

Petite remarque sur le dernier passage en gras : c'est ce qui se produit aujourd'hui; la "prime grenelle" vise en effet à susciter davantage de candidatures aux concours. C'est pour cette raison qu'elle ne concerne pas les enseignants plus anciens dans le métier (inutile de chercher à les attirer avec une prime d'attractivité, ils sont déjà là).

Je n'ai pas trouvé d'autres études sur le sujet.
Un extrait sur leur méthode de travail :

Pour construire nos graphiques et calculer nos pourcentages, nous avons reconstitué l’histoire du système salarial des enseignants, l’évolution de leur pouvoir d’achat, depuis 1960. Nous nous sommes appuyés sur des sources administratives et syndicales, ainsi que des entretiens avec certains fonctionnaires.
 Nous avons construit un tableau des grilles indiciaires des enseignants (en termes d’indice nouveau majoré), depuis 1960 jusqu’en 2004, dans lequel tous les changements intervenus dans ces grilles sont retracés. A partir de ce tableau, on peut reconstituer les traitements et leur évolution année par année depuis 1960, échelon par échelon. On obtient ainsi le traitement annuel brut soumis à retenue pour chaque échelon et chaque classe dans une carrière. Nous exprimons enfin toutes les données en euros de l’année 2004, utilisant l’indice des prix à la consommation de l’INSEE comme déflateur.
Txia
Txia
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par Txia Dim 23 Jan - 10:02
Bonjour,

Ce que je vais dire est un peu hors sujet mais je voulais réagir à cette phrase.

l’Etat devra « revaloriser » les carrières, ou subir une crise de recrutement majeure

Cette alternative est celle qui nous attire le plus car elle signifie que les carrières seront revalorisées à un moment ou un autre. C'est cette perspective qui "encourage" certains collègues à accepter l'état actuel.

Cependant je pense que d'autres alternatives existent et sont déjà malheureusement en cours.
0- Donc l'EN va subir une crise de recrutement majeure : c'est effectivement déjà le cas.
1- L'EN va recruter "ailleurs" (hors France), plus compliqué pour les PE, j'avoue.
2- L'EN va recruter des contractuels/CDI
3- L'EN préfère un appauvrissement du niveau de l'éducation (sans l'assumer forcément) : augmentation du nombre d'élèves par classe, modification du système de telle sorte que mécaniquement le système puisse perdurer sans augmenter le nombre de profs (c'est un peu ce que l'on peut maintenant constater avec la réforme actuelle), baisse du niveau des programmes.

Désolé pour le H.S.

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par tAoK Dim 23 Jan - 11:01
Bardamu a écrit: la "prime grenelle" vise en effet à susciter davantage de candidatures aux concours. C'est pour cette raison qu'elle ne concerne pas les enseignants plus anciens dans le métier (inutile de chercher à les attirer avec une prime d'attractivité, ils sont déjà là).


L'EN essaie d'endiguer l'hémorragie de recrutement avec cette "prime grenelle" dérisoire.
Mais l'EN devrait aussi s'inquiéter du nombre croissant de demandes de ruptures conventionnelles, démissions, détachements. Car justement la prime grenelle vient montrer qu'on ne se soucie guère des enseignants plus anciens.

Le jour où il y aura des départs en masse, où il n'y aura plus de candidats aux concours, et pas suffisamment de remplaçants pour combler les trous, l'EN va imploser.
Et beaucoup ici diront : "c'était prévisible".
Leclochard
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par Leclochard Dim 23 Jan - 13:18
Pontorson50 a écrit:Un simple graphe hausse des prix sur 25 ans ne suffira pas en effet : car il y a la GIPA depuis 2008. Toutefois, cette compensation à l'inflation ne vaut que pour ceux d'entre nous qui ont plafonné à leur échelon au moins 4 ans. Or, depuis le PPCR, ce n'est plus jamais le cas pour les profs, et un des gains du PPCR pour le gouvernement était de ne pas verser de GIPA pour les carrières à l'ancienneté (j'ai ainsi touché la GIPA quelques centaines d'euros la seule fois où, juste avant le PPCR, je venais de faire 4 ans dans un échelon).
Ce faisant le gouvernement a considéré le changement d'échelon comme une simple mesure de garantie du pouvoir d'achat, bien joué!

Avant le PPCR (2016), la perte sur l'inflation est donc plus grande pour ceux qui changent d'échelon, mais leur traitement a augmenté. Après le PPCR, pour les profs, l'inflation n'est plus du tout compensée sauf aux indices terminaux (un hors-classe terminal qui ne parviendrait pas à passer classe exceptionnelle avant 4 ans sans avoir atteint la retraite).  Un gouvernement va donc être confronté dans les années qui viennent à une plus grande facilité pour démontrer qu'à échelon égal, dans le professorat, la perte est directement celle liée à la hausse des prix.

Sinon, sur Wiki on trouve ça :

https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwjaqaTxjsb1AhURrRQKHa7YDi8QFnoECBMQAQ&url=https%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FPoint_d%2527indice_salarial_en_France&usg=AOvVaw3X3N3ZcXq2I9pEdNJJrs1o

Évolution du point d'indice depuis 1993 (cf tableau que je n'arrive pas à insérer correctement)

En 22 ans (de janvier 1994 à juillet 2016), le point d'indice a progressé de 19,4 % alors que l'inflation sur la même période progressait de 39,15 %, soit une différence de 20 points. Pour un débutant dans la fonction publique, à grille indiciaire identique, cela représente une perte de pouvoir d'achat de 15 % sur la période.

Sinon depuis 2016 on a ça (Insee) :

https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwi-uf6qkMb1AhUkzYUKHRcCCAcQFnoECAYQAw&url=https%3A%2F%2Fwww.insee.fr%2Ffr%2Fstatistiques%2F2122401&usg=AOvVaw0bLB5i0zjWHJ0ajDgwQRS1

Année Taux d'inflation
2021       1,6
2020       0,5
2019       1,1
2018       1,8
2017       1,0
2016       0,2

Soit encore plus de 6% de pertes, donc on est bien autour de un quart à un cinquième de retard.

1,6 % d'inflation en 2021 ? Il me semblait que c'était plutôt 2,8%, ce qui est normal vu la hausse de l'énergie. On fera probablement autant cette année.

https://www.insee.fr/fr/statistiques/5895592

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par Arlon75 Dim 23 Jan - 15:16
Je remercie tous les intervenants de ce fil. J'apprends beaucoup grâce à vos interventions.

Pour la prime de risque au chômage, les autres fonctionnaires la paient déjà. Je tiens à rappeler que le taux de chômage des cadres titulaires d'une licence ou plus est de 2.7 % en IDF, 2.9 % dans les autres régions (chiffres INSEE 2017). Je ne sais pas si la protection en vaut le coup. La "protection" se retourne aussi contre nous car nous n'avons pas le droit au chômage. Il est plus compliqué de partir que dans le privé tout en gardant des droits.

Pour répondre aux jérémiades incessantes des collègues, il faudrait en fait chiffrer la valeur pécuniaire de tous nos avantages (congés, risque chômage, d'autres ?)

L'inflation 2021 est de 2.8 % :

https://www.insee.fr/fr/statistiques/6017143

Pour en revenir au chiffrage...

Mais quels chiffres retenir pour mobiliser ?

Je pense que les enseignants sont réticents à la comparaison avec d'autres professionnels. Pourquoi donc ne pas les comparer à eux-mêmes ?

Nous pourrions procéder ainsi :

La perte sur 25 ans - 1994 - 2019 pour un milieu de carrière. La perte a été violente de 2000 à 2010 car l'inflation a été forte sans qu'aucune mesure n'ait été prise. Si l'inflation se stabilise à plus de 1.5 points, nous perdrons 20 % en 10-15 ans, pas en 20 ans.

Chiffre à récupérer : traitement certifié de 1994.

Puis la perte projetée sur 20 ans dans le futur pour un milieu de carrière sur la base de 20 % perdus en 20 ans :

Certifié échelon 9 aujourd'hui : 2281 euros
Certifié échelon 9 dans 25 ans : 1824 euros (= à peu près l'échelon 2 avec primes Grenelle)


Enfin la perte dans 40 ans pour un fin de carrière avec en sus le chiffre d'une retraite dérisoire.

Fin de carrière aujourd'hui : 3112 € seulement si l'accès à la hors classe se maintient !
Fin de carrière dans 40 ans, sur hypothèse d'une perte de pouvoir d'achat de 40 % : 1867 euros

Il faudrait aussi les chiffres des retraites, sur la base système actuel / système qui avait été projeté par le gouvernement.

Avec la réforme, J'avais calculé 1600 euros de retraite pour 43 ans de travail de certifié PP avec heures supplémentaires, donc retraite à 65 ans pour ceux entrés à 22 ans, 66 ans pour ceux entrés à 23, 67 pour ceux entrés à 24, 68 pour ceux entrés à 68..

Reste juste à identifier les chiffres précis.

Les retraites constituent également une perte salariale importante. Si on les intègre à notre carrière complète, une réforme baissera notre dotation globale moyenne sur une vie de 15 à 25 %.

Il est à peu près certain que nos retraites seront massacrées. Or nos faibles revenus ne permettent pas de nous protéger adéquatement contre ce risque.

20 ans de retraite avec une perte de 30 % de retraite sur 2400 euros de base retraite, c'est une perte de 173 000 euros, avec 40 %, c'est une perte de 231 000 euros, près de 10 ans de carrière Si quelqu'un a des chiffres beaucoup plus exacts sur les retraites, je suis preneuse.

Reste donc à trouver les chiffres et à continuer la réflexion sur leur mobilisation. Comment persuader au mieux les enseignants ? Comment pénétrer au mieux l'espace informationnel ?

Plusieurs fois, des non-enseignants n'en croyaient pas leurs oreilles quand j'exposais les faits. Ce n'est qu'en voyant les chiffres qu'ils ont été convaincus. Une partie de la population générale est consciente du coût de la destruction de l'éducation. Nous pourrions capitaliser sur elle. Pourquoi ne pas diviser pour régner comme le Prince ? Il faudrait en finir avec l'ère bisounours, et avoir une vraie stratégie de lobbying. Pour ceux convaincus que nous sommes des fonctionnaires qui ne font rien, il nous faut un discours car c'est ceux-là qui font les choux gras des discours néolibéraux. Mais nous ne répondons rien... La vraie éducation privée, ce sera 10 000 euros par an, en plus de tous les impôts payés. Les enseignants seront mieux rémunérés, comme dans beaucoup d'écoles aux US. La qualité ne reviendra jamais à celle des années 60-70-80-90. Le moindre chômage et vos enfants seront condamnés à des écoles publiques poubelles qui ruineront leurs possibilités. Pourquoi ne pas faire peur nous aussi, sur des bases bien plus factuelles que la droite néo-libérale ?


Il faudrait, en fait, faire du lobbying intense avec ces chiffres : information de tous les enseignants, médias, réseaux sociaux etc... Avec à la clé la démonstration de l'appauvrissement de l'éducation. Cela aurait comme effet de dissuader les reconversions naïves, certains nouveaux entrants et de changer le discours sur nous. Si rien ne change, qu'au moins la représentation change, nous aurions déjà gagné une grande bataille, qui mènerait à une potentielle victoire

866 000 enseignants en France, beaucoup fonctionnaires,. Pourquoi resterions-nous si faibles ? Mais une conscience de corps corporatiste doit remplacer la conscience martyr. Nous devons parler de nos intérêts avant tout, sans quoi nous n'aurons rien du tout.
Mathador
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par Mathador Dim 23 Jan - 16:01
Arlon75 a écrit:Pour la prime de risque au chômage, les autres fonctionnaires la paient déjà. Je tiens à rappeler que le taux de chômage des cadres titulaires d'une licence ou plus est de 2.7 % en IDF, 2.9 % dans les autres régions (chiffres INSEE 2017). Je ne sais pas si la protection en vaut le coup. La "protection" se retourne aussi contre nous car nous n'avons pas le droit au chômage. Il est plus compliqué de partir que dans le privé tout en gardant des droits.
Plus ou moins selon les secteurs, puisqu'un certain nombre de fonctionnaires de catégorie A bénéficient de primes plus généreuses que la part fixe de l'ISOE.
Et parfois ces primes ne suffisent pas à rendre les carrières publiques compétitives avec le privé, comme on peut le deviner ici:
ENSAI a écrit: CHIFFRES CLES

> Concours 2021
Élèves ingénieurs : 1 940 inscrits, 850 classés, 52 admis. Rang du dernier admis : 508
Attachés statisticiens stagiaires de l’Insee : 1 283  inscrits, 639 classés, 24 admis. Rang du dernier admis : 631

> Concours 2020
Élèves ingénieurs : 1 929 inscrits, 1 244 classés, 47 admis. Rang du dernier admis : 542
Attachés statisticiens stagiaires de l’Insee : 1 324  inscrits, 961 classés, 27 admis. Rang du dernier admis : 625
(N.B.: les deux concours sont composés des mêmes épreuves avec les mêmes coefficients).

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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
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par Arlon75 Dim 23 Jan - 16:13
Mathador a écrit:
Arlon75 a écrit:Pour la prime de risque au chômage, les autres fonctionnaires la paient déjà. Je tiens à rappeler que le taux de chômage des cadres titulaires d'une licence ou plus est de 2.7 % en IDF, 2.9 % dans les autres régions (chiffres INSEE 2017). Je ne sais pas si la protection en vaut le coup. La "protection" se retourne aussi contre nous car nous n'avons pas le droit au chômage. Il est plus compliqué de partir que dans le privé tout en gardant des droits.
Plus ou moins selon les secteurs, puisqu'un certain nombre de fonctionnaires de catégorie A bénéficient de primes plus généreuses que la part fixe de l'ISOE.
Et parfois ces primes ne suffisent pas à rendre les carrières publiques compétitives avec le privé, comme on peut le deviner ici:
ENSAI a écrit: CHIFFRES CLES

> Concours 2021
Élèves ingénieurs : 1 940 inscrits, 850 classés, 52 admis. Rang du dernier admis : 508
Attachés statisticiens stagiaires de l’Insee : 1 283  inscrits, 639 classés, 24 admis. Rang du dernier admis : 631

> Concours 2020
Élèves ingénieurs : 1 929 inscrits, 1 244 classés, 47 admis. Rang du dernier admis : 542
Attachés statisticiens stagiaires de l’Insee : 1 324  inscrits, 961 classés, 27 admis. Rang du dernier admis : 625
(N.B.: les deux concours sont composés des mêmes épreuves avec les mêmes coefficients).


C'est impressionnant. Mon propos était mal formulé. Je voulais dire que tous les fonctionnaires A paient la prime risque chômage. Or les enseignants/ministère EN sont encore moins bien payés que les autres.

Dans vos chiffres, cela veut-il dire que le taux d'admission est de plus de 50 % ? C'est impressionnant...
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par Mathador Dim 23 Jan - 16:29
Arlon75 a écrit:C'est impressionnant. Mon propos était mal formulé. Je voulais dire que tous les fonctionnaires A paient la prime risque chômage. Or les enseignants/ministère EN sont encore moins bien payés que les autres.
Elle n'est pas la même dans tous les secteurs. Un diplômé de l'ENSAI risque moins le chômage dans le secteur privé qu'un détenteur d'un master MEEF 1D, donc la prime d'assurance que l'État peut faire payer aux attachés de l'INSEE est moindre que celle qu'elle peut faire payer aux PE.

Arlon75 a écrit:Dans vos chiffres, cela veut-il dire que le taux d'admission est de plus de 50 % ? C'est impressionnant...
La très grande majorité des candidats est scolarisée en prépa MP et candidate à plein de grandes écoles, pour lesquelles les admissions sont gérées par le SCEI (qui est le précurseur d'APB/Parcoursup et existait déjà à l'époque du Minitel). Il y a en gros de la place pour tout le monde, et la plupart des admis se désiste automatiquement pour un vœu mieux classé qui peut être une école CCINP, l'autre concours de l'ENSAI, une école des Mines, etc.

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Bardamu
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par Bardamu Dim 23 Jan - 20:27
Arlon75 a écrit:
Pour la prime de risque au chômage, je tiens à rappeler que le taux de chômage des cadres titulaires d'une licence ou plus est de 2.7 % en IDF, 2.9 % dans les autres régions (chiffres INSEE 2017). Je ne sais pas si la protection en vaut le coup.

 Comme l'a souligné Lefteris, beaucoup d'enseignants, après 40 ans, s'estiment inemployables en dehors de l'éducation nationale. La "prime de risque au chômage" prend alors, à leurs yeux, une toute autre valeur. (Je suis passé à Bercy à 42 ans).  


Arlon75 a écrit: 20 ans de retraite

Le passage à 44 annuités a été évoqué. Un enseignant débutant à 24 ans aura une retraite à taux plein en partant à 68 ans.
L'espérance de vie pour les hommes étant de 78 ans, on aboutit à 10 ans de retraite pour les enseignants hommes.
Finalement, c'est pas si long.

Arlon75 a écrit: Plusieurs fois, des non-enseignants n'en croyaient pas leurs oreilles quand j'exposais les faits. Ce n'est qu'en voyant les chiffres qu'ils ont été convaincus.
Il faudrait en finir avec l'ère bisounours, et avoir une vraie stratégie de lobbying. Pour ceux convaincus que nous sommes des fonctionnaires qui ne font rien, il nous faut un discours car c'est ceux-là qui font les choux gras des discours néolibéraux. Mais nous ne répondons rien...

 Discussion récente sur les transports de l'agglomération avec une collègue. Je lui dit que  j'étais moins payé que les chauffeurs de bus. Réponse spontanée : "Ah mais c'est normal : conducteur, c'est un métier plus pénible que prof."

 Beaucoup évoquent la nécessité de convaincre l'opinion publique. Est-ce vraiment indispensable ?
https://www.neoprofs.org/t134688p200-le-monde-enseignants-et-enseignantes-du-primaire-et-du-secondaire-parlez-nous-de-votre-salaire#5315059

Arlon75 a écrit: Il faudrait, en fait, faire du lobbying intense avec ces chiffres : information de tous les enseignants, médias, réseaux sociaux etc... Avec à la clé la démonstration de l'appauvrissement de l'éducation. Cela aurait comme effet de changer le discours sur nous. Si rien ne change, qu'au moins la représentation change.

 Objectif : Apitoyer le reste de la population sur le sort des profs ? Les ministres successifs ont tous régulièrement affirmé que les enseignants devraient être mieux payés.

Arlon75 a écrit: 866 000 enseignants en France, beaucoup fonctionnaires,. Pourquoi resterions-nous si faibles ? Mais une conscience de corps corporatiste doit remplacer la conscience martyr. Nous devons parler de nos intérêts avant tout, sans quoi nous n'aurons rien du tout.

 Il y a eu une tentative avec les "stylos rouges". Il s'agissait de prendre en otage les corrections du Bac. J'avais vu cela comme un aveu de faiblesse : la reconnaissance implicite de l'impossibilité d'organiser une grève suivie sur une longue durée.
 A noter que ce mouvement s'était développé en dehors des principaux syndicats.

 Je pense aussi que le phénomène s'auto-alimente : les étudiants qui passent aujourd'hui le CAPES connaissent les conditions
de rémunération; ils ne vont donc pas s'en indigner une fois admis.
 Et puis, comme cela a été souligné, certains profs -très minoritaires- quittent le métier pour de meilleurs salaires (entre autres choses). Ceux qui ne partent pas accordent peut-être moins d'importance à la rémunération.

Mathador a écrit:
ENSAI a écrit: CHIFFRES CLES

> Concours 2021
Élèves ingénieurs : 1 940 inscrits, 850 classés, 52 admis. Rang du dernier admis : 508
Attachés statisticiens stagiaires de l’Insee : 1 283  inscrits, 639 classés, 24 admis. Rang du dernier admis : 631

> Concours 2020
Élèves ingénieurs : 1 929 inscrits, 1 244 classés, 47 admis. Rang du dernier admis : 542
Attachés statisticiens stagiaires de l’Insee : 1 324  inscrits, 961 classés, 27 admis. Rang du dernier admis : 625
(N.B.: les deux concours sont composés des mêmes épreuves avec les mêmes coefficients).

Les matheux de haut niveau trouveront toujours de meilleures conditions dans les banques et assurances.

Souvenirs de jeunesse : aux concours TPE-EIVP, ENGEES, ENSIETA, les premiers choisissaient pratiquement tous d'êtres élèves-fonctionnaires. C'est quand même agréable d'être, à 20 ans, payé pour suivre une formation d'ingénieur.
Arlon75
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Perte de salaire chiffrée  - Page 2 Empty Re: Perte de salaire chiffrée

par Arlon75 Dim 23 Jan - 23:49
Bardamu a écrit:
Arlon75 a écrit:
Pour la prime de risque au chômage, je tiens à rappeler que le taux de chômage des cadres titulaires d'une licence ou plus est de 2.7 % en IDF, 2.9 % dans les autres régions (chiffres INSEE 2017). Je ne sais pas si la protection en vaut le coup.

 Comme l'a souligné Lefteris, beaucoup d'enseignants, après 40 ans, s'estiment inemployables en dehors de l'éducation nationale. La "prime de risque au chômage" prend alors, à leurs yeux, une toute autre valeur. (Je suis passé à Bercy à 42 ans).  


Effectivement, j'imagine que c'est difficile mais la plupart des collègues de 40-45 ans savent aussi qu'ils ne tiendront pas jusqu'à 67-68 ans. Ils ont donc une raison de désespérer. La pénibilité de notre métier n'est pas prise en compte. Ceux approchant de la retraite pourront sûrement partir avec le régime actuel et attendent donc patiemment la délivrance.

Bardamu a écrit:
Arlon75 a écrit: 20 ans de retraite

Le passage à 44 annuités a été évoqué. Un enseignant débutant à 24 ans aura une retraite à taux plein en partant à 68 ans.
L'espérance de vie pour les hommes étant de 78 ans, on aboutit à 10 ans de retraite pour les enseignants hommes.
Finalement, c'est pas si long. 


L'espérance de vie des cadres homme est de 84 ans. 16 ans de retraite donc. À moins que nous ne soyions des employés, ce que nous serons dans 20 ans ?


Bardamu a écrit:
 Beaucoup évoquent la nécessité de convaincre l'opinion publique. Est-ce vraiment indispensable ?
[url=https://www.neoprofs.org/t134688p200-le-monde-enseignants-et-enseignantes-du-primaire-et-du-secondaire-parlez-nous-de-votre-salaire#5315059]https://www.neoprofs.org/t134688p200-le-monde-enseignants-et-enseignantes-du-primaire-et-du-secondaire-parlez-nous-de-votre-salaire#5315059[/url 

Arlon75 a écrit: Il faudrait, en fait, faire du lobbying intense avec ces chiffres : information de tous les enseignants, médias, réseaux sociaux etc... Avec à la clé la démonstration de l'appauvrissement de l'éducation. Cela aurait comme effet de changer le discours sur nous. Si rien ne change, qu'au moins la représentation change.

Bardamu a écrit:Objectif : Apitoyer le reste de la population sur le sort des profs ? Les ministres successifs ont tous régulièrement affirmé que les enseignants devraient être mieux payés. 

Objectif : En finir avec les clichés et montrer l'ampleur du problème. Faire comprendre à la population qu'il n'y aura plus d'école publique de qualité. Ils devront donc en plus de leur impôts payer le coût réel de l'éducation dans des écoles privées, qui est très cher, sans quoi leurs enfants seront condamnés à une quasi mort sociale.

Qui organise le prof bashing à votre avis ? Pourquoi la parole néolibérale sur nous devrait-elle dominer les médias ? Il faut montrer les coûts de la réduction des coûts et les conséquences pour la population. Si nous partons battus, cela ne sert à rien...


Les non-enseignants n'ont aucune idée de ce qu'une heure avec 30 collégiens représente. Ils n'ont aucun idée de l'organisation particulière de notre métier. Ils croient encore en majorité aux clichés

Bardamu a écrit:
Arlon75 a écrit: 866 000 enseignants en France, beaucoup fonctionnaires,. Pourquoi resterions-nous si faibles ? Mais une conscience de corps corporatiste doit remplacer la conscience martyr. Nous devons parler de nos intérêts avant tout, sans quoi nous n'aurons rien du tout.

 Il y a eu une tentative avec les "stylos rouges". Il s'agissait de prendre en otage les corrections du Bac. J'avais vu cela comme un aveu de faiblesse : la reconnaissance implicite de l'impossibilité d'organiser une grève suivie sur une longue durée.
 A noter que ce mouvement s'était développé en dehors des principaux syndicats. 

Les grèves sont-elles la solution ? Je ne présuppose de rien, mais il faut bien se le demander. N'existe-t-il pas d'autres leviers d'actions ?


Bardamu a écrit:Je pense aussi que le phénomène s'auto-alimente : les étudiants qui passent aujourd'hui le CAPES connaissent les conditions
de rémunération; ils ne vont donc pas s'en indigner une fois admis.
 Et puis, comme cela a EW souligné, certains profs -très minoritaires- quittent le métier pour de meilleurs salaires (entre autres choses). Ceux qui ne partent pas accordent peut-être moins d'importance à la rémunération.


Les bon étudiants d'aujourd'hui sont dégoûtés de leurs
salaires. Ils ne projettent ni l'inflation sur 40 ans ni les dégradations à venir dans leurs conditions de travail. S'ils commençaient à projeter cela, ils se désinvestiraient peut-être pour préparer leur avenir ailleurs. Aucun ne s'imagine qu'il touchera 1800 euros à 60 ans,  1300/1400/1500 euros de retraite (chute des retraites + chute du salaire = pension de misère).

Je quitte l'EN cette année. Toutes mes copines brillantes certifiés sont également sur le départ. Mon lobbying leur a été utile au moins. Lors de mon année de stage, la moitié des stagiaires excellents avaient un projet bien concret et effectif pour quitter l'EN. Vous oubliez que nous passons aussi les concours pour des raisons alimentaires. Bien sûr, ces profils existeront moins avec la réforme du CAPES M2.

Je comprends l'argument factuel, mais votre post mène-t-il à autre chose que la résignation ?



P.S. : Aucun pays dont le système éducatif tourne bien ne propose des salaires misérables à ces enseignants. Il faut voir les pays de l'OCDE derrière nous. Cela en dit long, très long.
Ananké
Ananké
Niveau 9

Perte de salaire chiffrée  - Page 2 Empty Re: Perte de salaire chiffrée

par Ananké Lun 24 Jan - 17:18
Je commence également à désespérer : mon salut est dans l'agrégation que je repasse encore cette année, mais si je parviens pas à l'obtenir j'espère pouvoir faire autre chose. Mais quoi ? J'ai un MASTER de recherche en philosophie ... J'ai 30 ans, pas encore de crédit sur les bras mais on aimerait commencer à acheter avec mon conjoint, donc bon. Refaire une formation entière qui prendrait entre 3 et 5 ans ... (les métiers du droit me font de l'oeil, juriste, notaire ... mais je ne peux pas refaire toutes mes études). Un conseil de réorientation ? (Je vais poser ma question dans le fil adéquat).
Mathador
Mathador
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Perte de salaire chiffrée  - Page 2 Empty Re: Perte de salaire chiffrée

par Mathador Lun 24 Jan - 18:59
Si le droit t'intéresse, un concours du Minefi (DGFIP, DGDDI) ?
Dans les concours il y a une épreuve « technique », qui peut être du droit mais aussi des maths, de l'éco, de la compta… et apparemment la compta est accessible en partant de zéro (je ne l'ai pas fait, mais d'autres Néos l'ont fait).

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Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
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