La FSU demande la publication du nombre d'inscrits aux concours

Dans un courrier envoyé à Blanquer, la FSU demande la publicité du nombre d'inscrits aux concours de recrutement de l'Éducation Nationale en 2022.
Habituellement, ces chiffres sont publiés en décembre/janvier. Cette année, pourtant, année de mise en place de la réforme de la formation initiale et des concours voulue par Blanquer, les chiffres n'ont pas encore été publiés : volonté de cacher une chute terrible avant les élections ?

La @FsuNationale étrille la réforme de la formation initiale et des concours et exige de Blanquer :

Chiffres inscrits aux concours de l'éducation (qui doivent être mauvais..)
Modalités affectation futurs stagiaires
Quelle décharge stagiaires temps pleins ?#CAPES pic.twitter.com/A2e3CiYwa9

— Du pognon pour les profs! (@Ithyphallique) March 25, 2022

Des postes à 18h sont bloqués pour les stagiaires. Je le sens mal pour l'hypothétique décharge.

Jenny a écrit:Des postes à 18h sont bloqués pour les stagiaires. Je le sens mal pour l'hypothétique décharge.

Les premiers retours font en effet état de la frilosité des rectorats à réduire les services pour permettre la formation... L'arrêté prévoit pourtant bien un "allègement du service d'enseignement du stagiaire".

Je plains les pauvres stagiaires en tout cas.

Il y a peut-être plus de postes que de candidats ?

C'est une bonne question en effet, j'ai un copain qui surveillait le Capes de maths qui m'a fait part de sa tristesse ...

guz a écrit:C'est une bonne question en effet, j'ai un copain qui surveillait le Capes de maths qui m'a fait part de sa tristesse ...

Je suis allé tracter à plusieurs concours et il me semble qu’il y avait moins de présents que d’habitude.

Cette année est une année de transition, donc en plus de la désaffection de plus en plus inquiétante des concours d'enseignement, seuls ceux qui sont en M2 peuvent s'inscrire... donc surtout les recalés des concours 2021 ! Terrifiant.

Bilan accablant pour Blanquer qui a jeté des étudiants en M2 en responsabilité devant les classes.
A Créteil :
- 95% estiment leur rémunération insuffisante pour vivre
- 73% ne sont pas sereins pour réussir leur année
- 25% n'iront même pas au CAPEShttps://t.co/8nGkyoEu85 pic.twitter.com/fBORwgxOll

— Du pognon pour les profs! (@Ithyphallique) April 13, 2022

VicomteDeValmont a écrit:

guz a écrit:C'est une bonne question en effet, j'ai un copain qui surveillait le Capes de maths qui m'a fait part de sa tristesse ...

Je suis allé tracter à plusieurs concours et il me semble qu’il y avait moins de présents que d’habitude.

Je suis allée aussi tracter ; j'ai discuté avec la personne chargée de contrôler les identités devant le portail : 30 % des inscrits se sont présentés, en moyenne (ce que j'ai constaté aussi les jours où j'ai tracté). Cette personne était effarée de cela (un peu moins quand je lui ai expliqué les conditions et la rémunération de l'année de stage), mais aussi du fait que les candidats partaient très tôt pour beaucoup ...

A ce sujet, y a-t-il eu des changements sur le CRPE (le concours ou ses modalités) ?
Un collègue correcteur a pu avoir le nombre d'inscrits et de présents pour 2022 dans son académie.
Bilan : 2 fois mois d'inscrits et 2 fois moins de présents en 2022 qu'en 2021 (ou 2020 ou 2019 ou ... ou 2016, je n'ai pas poussé plus loin dans la recherche des chiffres antérieurs).

C'est une dégringolade vertigineuse. Avec cela je ne suis pas certain que tous les postes soient remplis.
(~400 postes pour ~600 présents. Avec ~55% d'admissibles les années précédentes, cela donnerait ~330 admissibles. Supposons 80% des admissibles admis (au-delà des proportions antérieures, liste complémentaire incluse), et cela fait ~264 admis.)

Si quelqu'un peut éclairer ma chandelle sur les raisons de ce phénomène, ce serait apprécié.

Le concours requiert d'être inscrit en M2 alors qu'il suffisait l'année dernière d'être inscrit en M1.
Les épreuves ont aussi changé, avec notamment l'apparition de l'entretien d'embauche, mais la différence est moins prononcée que pour le CAPES.

SeismiMine a écrit:A ce sujet, y a-t-il eu des changements sur le CRPE (le concours ou ses modalités) ?
Un collègue correcteur a pu avoir le nombre d'inscrits et de présents pour 2022 dans son académie.
Bilan : 2 fois mois d'inscrits et 2 fois moins de présents en 2022 qu'en 2021 (ou 2020 ou 2019 ou ... ou 2016, je n'ai pas poussé plus loin dans la recherche des chiffres antérieurs).

C'est une dégringolade vertigineuse. Avec cela je ne suis pas certain que tous les postes soient remplis.
(~400 postes pour ~600 présents. Avec ~55% d'admissibles les années précédentes, cela donnerait ~330 admissibles. Supposons 80% des admissibles admis (au-delà des proportions antérieures, liste complémentaire incluse), et cela fait ~264 admis.)

Si quelqu'un peut éclairer ma chandelle sur les raisons de ce phénomène, ce serait apprécié.

La situation semble en effet inquiétante également dans le 1er degré :

CRPE 2022 : aujourd’hui à Rennes 588 présents pour 1800 inscrits, à Dijon 230 présents pour 170 places … le ministère @education_gouv refusait de nous donner le nombre d’inscrits, on comprend mieux ! Le vivier n’est pas là mais on pouvait le prévoir #crpe2022

— Guislaine David (@guislainedavid) April 6, 2022

J'ai passé le concours (CRPE) il y a quelques années (2 échecs), j'ai continué en M2 recherche histoire, car une année de MEEF m'avait vacciné contre un M2 de même nature. Depuis je fais des petits boulots réguliers (gardes d'enfant et cours particuliers) + quelques remplacement courts (2/4 jours). J'avoue que repasser le concours ne me dis rien quand je vois la paie des collègues titulaire/temps de travail (réunions, rdv divers, tâches en plus). La préparation du concours comme le boulot après me semble vraiment chronophage par rapport au salaire, la perspective de partir je ne sais où en poste n'aide pas. Je pense que nombre de candidats sont arrivés à des raisonnements similaires. Tant qu'à être dans la précarité, je préfère avoir ma liberté.
Les collègues titulaires épuisés, interdits de temps partiels, comptant leur années avec la retraite ou envisageant une reconvention font réfléchir à deux fois ceux qui comme moi hésitent encore.
La mise en place du M2 comme condition n'a pas du aider non plus. Du temps où je préparait le M1 MEEF (2015) et le concours, nombre d'étudiants arrivaient avec une simple licence en poche passait leur M1 en même temps.

La dé-grin-go-la-de,

J'ai encore perdu un stagiaire cette semaine.

Merci beaucoup pour l'explication !
J'avais manqué cette subtilité dans les réformes de cette année, je pensais que seuls les Capes/cafep/.. étaient concernés.

Effectivement, cela va faire d'énormes trous dans le nombre d'admis aux concours cette année. Et les principales tentatives pour pallier à cela se feront via du nivellement par le bas.

Ça peut être une technique pour justifier le changement de statut. Dire qu'il n'est plus assez attractif, la preuve il n'y a plus de candidats...

mgb35 a écrit:Ça peut être une technique pour justifier le changement de statut. Dire qu'il n'est plus assez attractif, la preuve il n'y a plus de candidats...

Oui oui bien sûr, et ils vont vendre un nouveau statut avec la perte de la quasi-garantie d'emploi à vie, l'un des rares trucs encore attrayant....

J'attends de les voir les candidats...

Ne pas publier le nombre de candidats aux concours, c'est l'aveu de la catastrophique gestion RH des enseignants : plus personne ne veut faire ce métier et ils le savent.
Ils n'auront même pas les effectifs pour la faire, leur école du socle ni leur pacte. Il ne va plus rester que des contractuels et nous. Et en ce qui nous concerne, il faudra patienter encore 35 ans pour nous éteindre complètement.

Ha@_x a écrit:

mgb35 a écrit:Ça peut être une technique pour justifier le changement de statut. Dire qu'il n'est plus assez attractif, la preuve il n'y a plus de candidats...

Oui oui bien sûr, et ils vont vendre un nouveau statut avec la perte de la quasi-garantie d'emploi à vie, l'un des rares trucs encore attrayant....

J'attends de les voir les candidats...

Ne pas publier le nombre de candidats aux concours, c'est l'aveu de la catastrophique gestion RH des enseignants : plus personne ne veut faire ce métier et ils le savent.
Ils n'auront même pas les effectifs pour la faire, leur école du socle ni leur pacte. Il ne va plus rester que des contractuels et nous. Et en ce qui nous concerne, il faudra patienter encore 35 ans pour nous éteindre complètement.

Et encore ! J'attends de voir le nombre de démissions lors du prochain quinquennat.

Déjà qu'on va compter les démissions de stagiaires à temps plein l'an prochain. L'hémorragie de cette année n'a pas suffit, ça risque d'être encore pire.

J'imagine (et je plains particulièrement ceux qui vont être affectés dans une académie pour la formation et dans une autre pour enseigner).

J'imagine qu'avec des stagiaires à 18h, la formation devrait être réduite à la portion congrue...
C'est marrant j'ai l'impression qu'on entends peu les profs des INSPE sur le sujet, ils vont se retrouver au chômage technique ? Ils ont encore des hordes d'étudiants en M1 MEEF ?

Pas de chômage technique, ceux qui sont en M1 ont plus de cours si j'ai bien compris.

Ha@_x a écrit:J'imagine qu'avec des stagiaires à 18h, la formation devrait être réduite à la portion congrue...
C'est marrant j'ai l'impression qu'on entends peu les profs des INSPE sur le sujet, ils vont se retrouver au chômage technique ? Ils ont encore des hordes d'étudiants en M1 MEEF ?

Sans doute. Mais on ne les voit pas aux concours de cette année, et pour cause.

Ça n'est pas tant qu'on n'entend pas les profs d'INSPE: c'est plutôt qu'on ne les écoute pas du tout.
Quant à la “formation” des enseignants stagiaires, on ne sait toujours pas exactement comment elle se déroulera. Il est question de “montants horaires” qui “peuvent aller jusqu'à deux cents heures” — sans que l'on sache ni combien exactement ni pour faire quoi (bref, c'est comme d'habitude). Pour ce que j'en sais, la plupart des INSPE ne se ruent pas spécialement sur ces heures, ne serait-ce que par… manque de personnels (ça a pas mal dégazé ces dix dernières années, contrairement à ce que croient certains).
Quant aux étudiants en MEEF, il y en aura nécessairement moins — mais pas tellement “moins” que ce que ça serait sans la réforme actuelle, puisque le gros du renouvellement des générations est fait, ce qui veut dire baisse statistique des recrutements (laquelle est évidemment encore accentuée par les politiques en cours).