Petite angoisse de pré rentrée.

Caspar a écrit:Quant à moi, j'ai beaucoup de mal à préparer mes cours "dans le vide", avant de connaître mes classes. Dès que j'aurai mon EDT et mes listes, la semaine prochaine j'espère, ça va être concret et je vais vraiment m'y mettre. Chaque année je reprends certaines séquences en les modifiant un peu et j'en essaie de nouvelles (nous sommes très libres dans le choix de nos thèmes et le monde anglophone est vaste). Cette année je vais faire une vacation dans le supérieur sur un domaine bien précis qui me passionne mais c'est pareil: j'ai du mal à m'y mettre car je ne connais pas encore les étudiants. C'est peut-être dû à ma tendance à la procrastination et j'aime profiter de mes vacances sans contraintes.

Je reste tout l'été dans un bain d'anglais: films et séries, livres et podcasts...Je considère que c'est de la formation continue.

Un petit peu de stress chaque année quand même, moins qu'avant (c'est l'âge, et le fait que je vais faire ma neuvième rentrée dans le même établissement, record de longévité pour moi).

Je fonctionne un peu comme toi. Pas mal de procrastination, mais aussi un bain culturel qui fait que quoi qu'il en soit, cela reste pour moi des vacances "apprenantes"  . Au-delà de la visite d'expos c'est aussi une période qui me permet d'étoffer un peu ma culture dans des domaines que j'ai tendance à délaisser en cours d'année, faute de temps: je peux lire tranquillement des romans, regarder plus de films. J'ai lu un peu de J. C. Oates, découvert Christine de Pizan, repris A l'ombre des jeunes filles en fleurs, que j'avais commencé et interrompu lors des précédentes vacances d'été, je me suis notamment fait un petit cycle Greenaway, un cycle Lubitsch. En art, comme chacun sait, il est toujours intéressant de pouvoir situer les œuvres dans un contexte assez large, de montrer en quoi elles traduisent l'esprit et les questionnements d'une époque en établissant des liens entre divers domaines d'expression. Donc ce n'est pas tout à fait sans rapport avec le boulot.
Enfin... c'est ce que je me dis pour me donner bonne conscience quand je ne prépare pas mes cours.

Quand on enseigne en spé en terminale, on est doublement "dans le flou". Non seulement nous n'avons pas vu nos classes, mais nous ne savons pas encore si les épreuves auront lieu en mars ou plus tard. Pour ce qui me concerne, la course pour finir le programme de culture artistique dès mars m'a contraint à modifier significativement ma manière de travailler, à créer des types de documents (il faut bien le dire, adaptés à une logique de bachotage dans l'urgence) que je n'aurais pas utilisés autrement. Le fait que l'annonce du calendrier à venir soit à ce point retardée est tout de même bien embêtant, puisque ce paramètre peut avoir une incidence assez forte sur le travail de préparation.

Même si je ne suis pas pressé que les vacances finissent, je suis content de revoir mes élèves à la rentrée, et d'en découvrir de nouveaux. S'il y a une chose qui m'inquiète plus que d'habitude, c'est la réforme, avec ses programmes, ses cadres d'épreuve et son calendrier (s'il ne change pas). J'ai mal vécu ça l'an dernier, et j'aurai plus d'élèves encore l'année qui vient. Or faire progresser et préparer les élèves pour le bac avec cette réforme dans les pattes, c'est un peu comme devoir faire tourner le Palais des bains de Yubaba en gérant l'esprit putride.

Elfer02 a écrit:Bonjour,
Pour ma part après 9 ans sans enseigner (j'ai exercé en tant que travailleur social) je m'apprête à faire un remplacement en bac pro. J'appréhende un peu la rentrée, la crainte de ne pas bien faire, de ne pas savoir réagir surtout d'un point de vue administratif dans la gestion des stages, des documents des élèves.  Je me demande un peu comment '' organiser'' les premiers instants avec les différentes classes.

Bonjour,
Approche-toi de tes collègues lors de la prérentrée. Souvent, la matinée de prérentrée est suivie d'une réunion entre collègues et ainsi tu auras les informations (dates de stages, gestion, dates de CCF...)
Pour les premiers instants avec les différentes classes, indique bien quels sont, dans ta matière, les objectifs à atteindre pour leur réussite à l'examen. Et ce que tu mettras en place dans l'année.
Sois le plus préparé possible pour pouvoir répondre aux questions des élèves. Et si tu n'as pas les réponses sur le moment, leur dire simplement que c'est en train de se mettre en place et qu'ils auront des réponses très prochainement.
Bonne rentrée et bon courage !

Aperçu par hasard a écrit: Or faire progresser et préparer les élèves pour le bac avec cette réforme dans les pattes, c'est un peu comme devoir faire tourner le Palais des bains de Yubaba en gérant l'esprit putride.

Le truc sinon qui me satisfait grandement, c'est de ne plus avoir à faire à manger le midi et de renvoyer tout le monde à la cantine

Elaïna a écrit: Oui, je sais qu'il y a des trucs mal ficelés dans mes cours mais comparé à l'urgence de vivre avec les miens, c'est négligeable.

Je n'aurais pas mieux résumé mon point de vue.  

Pour la mise en pratique, je me retrouve dans ces messages :

Agrippina furiosa a écrit:Pas mal de stock que je rebidouille suivant les circonstances, je réfléchis à des trucs à tenter et je laisse mûrir pour éviter de passer trop de temps à chercher la bonne mise en oeuvre (ou du moins celle qui me convient !), je n'ai plus d'enfants à gérer a la maison et je peux travailler beaucoup et vite si besoin. Et je sais aussi que travailler au collège pendant mes heures de trous ou entre midi et deux, même dans une atmosphère bruyante, ne me dérange pas ...

Mes enfants sont à la maison, mais lycéens. Mon fils a un long passif de rendez-vous médicaux et para-médicaux donc après avoir beaucoup travaillé dans le train étudiante, j'ai pris l'habitude de travailler dans les salles d'attente et les bistros (bon, les bistros, je le faisais déjà avant). Alors, au collège, pendant les trous, c'est grand luxe.

Maju a écrit:je me suis rendue compte que l'important, c'était que les élèves, eux, le fassent pour la première fois. Je ne change plus que lorsque je me suis vraiment lassée d'une œuvre.

Voilà. Je trouve même que faire le même texte plusieurs années de suite me rend plus efficace. Et en grammaire, quand on trouve une manière de faire qui fonctionne, inutile de réinventer l'eau chaude. Mais je suis en collège, le programme ne change pas tous les ans. Et je suis (selon les élèves et surtout leurs parents ) une "prof à l'ancienne", à savoir que je fais beaucoup écrire à la main : peu de fiches à remplir, de documents distribués à part les textes. Quand on fait un schéma, on le fait ensemble au tableau et les élèves recopient. Préparer des documents sur l'ordinateur prend, je trouve, énormément de temps. J'admire les productions de certains collègues (toutes matières confondues) mais ce n'est définitivement pas mon truc. Je prépare d'ailleurs mes cours sans ordinateur, sur des feuilles volantes que je griffonne, voire directement sur les textes, avec des abréviations illisibles et parfois des ajouts de différentes couleurs au fil des années.
Enfin, sans me vanter, je suis quelqu'un qui travaille plutôt vite. Et heureusement, parce que j'ai besoin de temps pour glander    (Ou alors, c'est l'inverse : comme j'ai besoin de temps pour moi, j'ai appris à travailler vite).

Toutefois, j'insiste : tout cela fonctionne parce que je suis en collège et que j'enseigne depuis des années sur les mêmes niveaux. Il y a quelques années, j'ai eu un nouveau niveau et j'ai préparé deux chapitres l'été (et ensuite, j'avançais pendant les petites vacances). Pendant la période scolaire, je passe beaucoup de temps à corriger (les rédactions de 3e )

Aaaaah la pré-rentrée ! La journée la plus inutile de l'année.
Entendre les pérégrinations des collègues en vélos électriques et nuitées en hôtels 5 étoiles, l'excellent pourcentage de réussites de la TG3, la énième contre-réforme à impérativement mettre en place, les nouveaux horaires de la cantine, les places de parking à respecter, les ateliers de l'après-midi pour réorganiser l'organisation sortie des ateliers du mois de juin, la distribution papier de l'EdT à 17H35, les geigneries à cause de l'heure du vendredi après-midi...
Pas de quoi angoisser de mon coté, je n'y vais pas avant 17H40

Merci beaucoup pour tes conseils.
Ca va m'aider
Bonne rentrée


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Bonjour,
Approche-toi de tes collègues lors de la prérentrée. Souvent, la matinée de prérentrée est suivie d'une réunion entre collègues et ainsi tu auras les informations (dates de stages, gestion, dates de CCF...)
Pour les premiers instants avec les différentes classes, indique bien quels sont, dans ta matière, les objectifs à atteindre pour leur réussite à l'examen. Et ce que tu mettras en place dans l'année.
Sois le plus préparé possible pour pouvoir répondre aux questions des élèves. Et si tu n'as pas les réponses sur le moment, leur dire simplement que c'est en train de se mettre en place et qu'ils auront des réponses très prochainement.
Bonne rentrée et bon courage !
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Eliette a écrit:

Aperçu par hasard a écrit: Or faire progresser et préparer les élèves pour le bac avec cette réforme dans les pattes, c'est un peu comme devoir faire tourner le Palais des bains de Yubaba en gérant l'esprit putride.

Le truc sinon qui me satisfait grandement, c'est de ne plus avoir à faire à manger le midi et de renvoyer tout le monde à la cantine

Je n'ai pas ce problème, mais étant toujours embarrassé quand il s'agit de cuisiner (un bien grand mot me concernant) ne serait-ce que pour deux ou trois personnes, j'imagine aisément le soulagement.

Pourquoi 3,14159 a écrit:Aaaaah la pré-rentrée ! La journée la plus inutile de l'année.
Entendre les pérégrinations des collègues en vélos électriques et nuitées en hôtels 5 étoiles, l'excellent pourcentage de réussites de la TG3, la énième contre-réforme à impérativement mettre en place, les nouveaux horaires de la cantine, les places de parking à respecter, les ateliers de l'après-midi pour réorganiser l'organisation sortie des ateliers du mois de juin, la distribution papier de l'EdT à 17H35, les geigneries à cause de l'heure du vendredi après-midi...
Pas de quoi angoisser de mon coté, je n'y vais pas avant 17H40  

Nous devons être dans le même établissement