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Vieux_Mongol
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par Vieux_Mongol Mer 31 Jan 2024 - 16:23
gemshorn a écrit:
Estelle60 a écrit:Si je comprends bien, un CDE à le pouvoir de déclencher une inspection hors cadre PPCR?

Ah oui. Comme le dit Henriette, en dehors des RDV de carrière, une inspection (ou visite conseil ou d'accompagnement) peut intervenir à tout moment de la carrière, à l'initiative de l'Institution (CDE ou corps d'inspection) ou de "l'intéressé" (du professeur). Cela est prévu par le PPCR.

Oui, on confond souvent PPCR et rendez-vous de carrière. Le PPCR c'est rendez-vous de carrière + accompagnement au fil de l'eau.
laMiss
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par laMiss Mer 31 Jan 2024 - 16:29
Lagomorphe a écrit:Cependant, un vocabulaire spécifique s'applique quand on veut taper sur un prof, ce qui met l'administration relativement à l'abri d'une accusation de harcèlement. Par exemple, un IPR peut décider d'un "accompagnement" d'un professeur qu'il a dans le nez. Le mot est joli, sonne bienveillant, mais il faut comprendre par là une formation imposée, de préférence chronophage, évidemment non rémunérée, et si possible humiliante autant que faire se peut (par exemple en faisant "accompagner" un agrégé docteur ayant 20 ans de métier par un néotit). Difficile à faire reconnaître comme du harcèlement: officiellement l'EN ne fait qu'essayer d'aider un enseignant en difficulté.

A l’écrit, c’est certain. Mais à l’oral, il peut y avoir des faux-pas.

_________________
Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
Lagomorphe
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par Lagomorphe Mer 31 Jan 2024 - 16:38
Vieux_Mongol a écrit:
gemshorn a écrit:
Estelle60 a écrit:Si je comprends bien, un CDE à le pouvoir de déclencher une inspection hors cadre PPCR?

Ah oui. Comme le dit Henriette, en dehors des RDV de carrière, une inspection (ou visite conseil ou d'accompagnement) peut intervenir à tout moment de la carrière, à l'initiative de l'Institution (CDE ou corps d'inspection) ou de "l'intéressé" (du professeur). Cela est prévu par le PPCR.

Oui, on confond souvent PPCR et rendez-vous de carrière. Le PPCR c'est rendez-vous de carrière + accompagnement au fil de l'eau.

C'est vrai, mais hors RDV de carrière, une éventuelle visite-conseil ne s'accompagne pas d'une évaluation. Elle donne généralement lieu à un entretien avec l'inspecteur et à un rapport, mais en l'absence d'enjeu, on peut parfaitement expliquer à l'IPR qu'on ne souhaite pas échanger avec lui. Ce à quoi il n'a rien à répondre, à part pourrir le rapport dont on se fiche éperdument, au risque pour lui de commettre un faux pas dénonçable. Je parle évidemment du cas où l'on a déjà eu son dernier RDV de carrière. Avant cela, mieux vaut ronger son frein.

laMiss a écrit:
Lagomorphe a écrit:Cependant, un vocabulaire spécifique s'applique quand on veut taper sur un prof, ce qui met l'administration relativement à l'abri d'une accusation de harcèlement. Par exemple, un IPR peut décider d'un "accompagnement" d'un professeur qu'il a dans le nez. Le mot est joli, sonne bienveillant, mais il faut comprendre par là une formation imposée, de préférence chronophage, évidemment non rémunérée, et si possible humiliante autant que faire se peut (par exemple en faisant "accompagner" un agrégé docteur ayant 20 ans de métier par un néotit). Difficile à faire reconnaître comme du harcèlement: officiellement l'EN ne fait qu'essayer d'aider un enseignant en difficulté.

A l’écrit, c’est certain. Mais à l’oral, il peut y avoir des faux-pas.

Oral qui ne laisse pas de trace, du moins de trace exploitable en justice. Parce que des collègues mis plus bas que terre par un entretien ravageur avec un(e) IPR et mettant des années à s'en remettre, j'en ai connu. Dont deux très bons collègues, l'un ayant ensuite démissionné, l'autre passé un autre concours de la FPE. En tous cas à moins d'enregistrer l'entretien - et je ne suis pas assez calé en droit pour savoir si l'enregistrement est ensuite légalement exploitable - difficile de se défendre. Un IPR jouit, dans ce domaine, d'une assez large impunité. Et c'est un très grave problème.
ethelred
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par ethelred Mer 31 Jan 2024 - 16:40
MATTHieu92 a écrit:Merci pour vos réponses. Je vais donc me préparer à subir un nouvel assaut hiérarchique …

Syndique toi, effet miraculeux sur ma hiérarchie. Et n'accepte aucun dispositif d'accompagnement. Il n'est pas certain que la visite avec l'IPR soit désagréable, au pire une heure d'entretien ça passe vite. Le syndicat peut être là dans tes échanges avec les chefs d'établissement, pas lors de la visite de l'IPR mais il sera de bon conseil pour cet entretien. Et pour tes stratégies pour muter au plus vite. N'attends pas pour voir un médecin qui évaluera ton aptitude à encaisser tout ce stress et les trajets (en plus de ton travail déjà peu reposant). Prends soin de toi.
PrCosinus
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par PrCosinus Mer 31 Jan 2024 - 17:10
Bonjour
à lire ce fil, le point essentiel autour duquel finissent par cristaliser des tensions, c'est que le collègue habite à 2h de son lieu de travail !
C'est invivable. Que le chef d'établissement fasse un service sur 5 jours c'est bien souvent la norme. Et quid des réunions, conseils divers et variés en fin de journée ?
J'ai du mal à croire que l'exercice de son métier dans ces conditions puisse se faire en bonne harmonie.
Tout est là, le reste doit être résolu après.

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Fabrice25
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par Fabrice25 Mer 31 Jan 2024 - 17:23
Fabrice25 a écrit:J'ai déjà eu une inspection déclenchée par mon chef d'établissement à la suite d'un différend avec lui (pour ceux qui avaient suivi les péripéties de l'époque...). L'inspection s'est retournée contre lui quand l'inspectrice a découvert qu'elle avait été instrumentalisée comme objet de menaces pour faire pression sur moi.

De toute façon, si cette inspection a, effectivement, été déclenchée par le CDE, l'inspecteur t'en touchera un mot à la fin de l'entretien et tu pourras exposer la situation de façon neutre.

Je me permets de me re-citer.

J'ai eu une inspection-sanction déclenchée par mon chef d'établissement à la suite de plusieurs désaccords qui n'avaient rien de pédagogique, il s'agissait simplement d'un moyen de pression sur moi.

L'inspection s'est très bien passée et l'inspectrice, très honnête, m'a expliqué qu'elle avait été déclenchée par les plaintes du CDE. Elle m'a demandé mon sentiment sur la situation. Je le lui ai donc livré en toute neutralité et honnêteté. Elle a désavoué à fleurets mouchetés la CDE (contrairement à ce que certains disent, même si je sais bien que mon expérience personnelle n'a pas valeur de vérité générale).

Le rapport d'inspection a été très élogieux et a eu l'effet inverse voulu par le CDE (ça a, je pense, boosté ma carrière)

Chacun lira mon témoignage à l'aune de ses propres expériences, je voulais simplement nuancer ce qu'on peut lire çà et là. De toute façon, quelle que soit l'issue de cette inspection, ta carrière ne risque pas grand chose, honnêtement, donc il faut y aller serein.
valle
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par valle Mer 31 Jan 2024 - 17:41
Phylia a écrit:Bonjour !
Je profite de ce fil pour vous demander si vous pensez que l'inspectrice peut appuyer une demande de détachement dans une autre fonction publique et pour un autre métier.

Ma première demande pour janvier 2024 a été refusée pour "nécessité de service" et je compte en refaire une pour septembre 2024. Puis-je / dois-je en parler à mon inspectrice, qui a déclaré mon travail tout juste "satisfaisant" il y a quelques années (en-dehors de cela, je n'ai pas de relation particulière avec elle, ni bonne ni mauvaise) ? Qu'en pensez-vous  ?

D'ailleurs, j'ai la même question concernant le principal : peut-il appuyer la demande ? Est-il pertinent de lui en parler ?
N'hésite pas à te rapprocher d'un syndicat voire d'un avocat. Si l'administration d'accueil a accepté ton rattachement, le détachement, lorsqu'il n'est pas de droit, ne peut être refusé pour les besoins du service que si cette nécessité est concrète et applicable à l'agent. L'administration ne peut pas se contenter d'évoquer la nécessité de remplacer l'agent ou la charge de travail générale.
Elyas
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par Elyas Mer 31 Jan 2024 - 17:44
Fabrice25 a écrit:
Fabrice25 a écrit:J'ai déjà eu une inspection déclenchée par mon chef d'établissement à la suite d'un différend avec lui (pour ceux qui avaient suivi les péripéties de l'époque...). L'inspection s'est retournée contre lui quand l'inspectrice a découvert qu'elle avait été instrumentalisée comme objet de menaces pour faire pression sur moi.

De toute façon, si cette inspection a, effectivement, été déclenchée par le CDE, l'inspecteur t'en touchera un mot à la fin de l'entretien et tu pourras exposer la situation de façon neutre.

Je me permets de me re-citer.

J'ai eu une inspection-sanction déclenchée par mon chef d'établissement à la suite de plusieurs désaccords qui n'avaient rien de pédagogique, il s'agissait simplement d'un moyen de pression sur moi.

L'inspection s'est très bien passée et l'inspectrice, très honnête, m'a expliqué qu'elle avait été déclenchée par les plaintes du CDE. Elle m'a demandé mon sentiment sur la situation. Je le lui ai donc livré en toute neutralité et honnêteté. Elle a désavoué à fleurets mouchetés la CDE (contrairement à ce que certains disent, même si je sais bien que mon expérience personnelle n'a pas valeur de vérité générale).

Le rapport d'inspection a été très élogieux et a eu l'effet inverse voulu par le CDE (ça a, je pense, boosté ma carrière)

Chacun lira mon témoignage à l'aune de ses propres expériences, je voulais simplement nuancer ce qu'on peut lire çà et là. De toute façon, quelle que soit l'issue de cette inspection, ta carrière ne risque pas grand chose, honnêtement, donc il faut y aller serein.

Tu as eu la chance de rencontrer une IA-IPR qui pouvait/avait intérêt à s'opposer à un perdir. Dans l'immense majorité des cas, c'est l'inverse. Je connais ainsi des chargés de mission qui ont vu des situations où ils ont été manipulés par des perdirs et qui ont dû s'expliquer devant leurs IA-IPR de la raison pour laquelle ils ont été contre le perdir.
La hiérarchie se serre les coudes.

Dans l'immense majorité des cas, cela aboutit souvent à un tutorat, des stages obligatoires ou un dossier sur les bureaux de la SAPAP et là, pour cette dernière option, bonne chance pour s'en sortir tellement c'est immonde.
Vieux_Mongol
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par Vieux_Mongol Mer 31 Jan 2024 - 18:20
Lagomorphe a écrit:
Vieux_Mongol a écrit:
gemshorn a écrit:
Estelle60 a écrit:Si je comprends bien, un CDE à le pouvoir de déclencher une inspection hors cadre PPCR?

Ah oui. Comme le dit Henriette, en dehors des RDV de carrière, une inspection (ou visite conseil ou d'accompagnement) peut intervenir à tout moment de la carrière, à l'initiative de l'Institution (CDE ou corps d'inspection) ou de "l'intéressé" (du professeur). Cela est prévu par le PPCR.

Oui, on confond souvent PPCR et rendez-vous de carrière. Le PPCR c'est rendez-vous de carrière + accompagnement au fil de l'eau.

C'est vrai, mais hors RDV de carrière, une éventuelle visite-conseil ne s'accompagne pas d'une évaluation. Elle donne généralement lieu à un entretien avec l'inspecteur et à un rapport, mais en l'absence d'enjeu, on peut parfaitement expliquer à l'IPR qu'on ne souhaite pas échanger avec lui. Ce à quoi il n'a rien à répondre, à part pourrir le rapport dont on se fiche éperdument, au risque pour lui de commettre un faux pas dénonçable. Je parle évidemment du cas où l'on a déjà eu son dernier RDV de carrière. Avant cela, mieux vaut ronger son frein.


Non, on ne peut pas dire qu'une visite-conseil est sans enjeu, surtout dans le cadre dont nous parlons. Un chef d'établissement peut se servir de cette visite comme d'un moyen de pression sur un collègue. L'inspecteur ou le chargé de mission qui se déplace le fait au titre d'expert appelé par le chef. Si le bilan de la visite est négatif le professeur va se retrouver fragilisé dans le conflit, si le bilan est positif il sera conforté et l'inspecteur pourra échanger RH avec le chef, entre cadres, et apaiser quelque peu la situation. J'ai bien noté les réserves d'Elyas et je ne peux que témoigner sur ma propre d'expérience de plus de 10 ans comme chargé de mission. Effectivement il est illusoire de penser qu'un cadre va formellement désavouer un autre cadre. Il n'est pas dans ce rôle, étant en plus hors chaine hiérarchique, et un chargé de mission qui dézinguerait le chef se retrouverait et c'est normal en difficulté devant ses IPR. Par contre il est parfaitement libre de son expertise pédagogique, peut entendre les difficultés du collègue et en discuter ensuite avec le chef. Bien sûr on peut tomber sur des cadres (IPR ou CDE) parfaitement horribles mais pour la très grande majorité les chefs d'établissements que je rencontre sont des gens raisonnables et pas inhumains et qui essaient de trouver des solutions pour que les choses fonctionnent mieux. Quand j'interviens pour des collègues que les chefs jugent en difficulté ils m'expliquent pourquoi ils pensent ça, mais des injonctions à dézinguer quelqu'un je n'en ai jamais eu (et la demande serait bien reçue...). Sinon pour moi c'est évident que je ne poursuivrais pas cette mission.

Pour le cas précis du collègue il me semble qu'un collègue en état d'épuisement professionnel pour des questions de transports peut et même doit le signaler à l'inspecteur. C'est tout à fait entendable par celui-ci. Mais expliquer qu'il pense que le lycée regorge de passe-droits et lui demander de prendre position face à l'administration serait le mettre en difficulté et très malvenu. Par contre il y a de bonnes chances que ledit inspecteur, outre l'aspect humain, n'ait pas envie de perdre un collègue compétent dans une période de baisse des candidats aux concours et en cause avec le CDE. Bien sûr cela peut se passer autrement mais dans une situation comme elle est racontée je ne vois pas trop ce que le collègue a à perdre à exposer ses difficultés.

pretoriahelsinki
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par pretoriahelsinki Mer 31 Jan 2024 - 18:32
Lagomorphe a écrit:
Vieux_Mongol a écrit:
gemshorn a écrit:
Estelle60 a écrit:Si je comprends bien, un CDE à le pouvoir de déclencher une inspection hors cadre PPCR?

Ah oui. Comme le dit Henriette, en dehors des RDV de carrière, une inspection (ou visite conseil ou d'accompagnement) peut intervenir à tout moment de la carrière, à l'initiative de l'Institution (CDE ou corps d'inspection) ou de "l'intéressé" (du professeur). Cela est prévu par le PPCR.

Oui, on confond souvent PPCR et rendez-vous de carrière. Le PPCR c'est rendez-vous de carrière + accompagnement au fil de l'eau.

C'est vrai, mais hors RDV de carrière, une éventuelle visite-conseil ne s'accompagne pas d'une évaluation. Elle donne généralement lieu à un entretien avec l'inspecteur et à un rapport, mais en l'absence d'enjeu, on peut parfaitement expliquer à l'IPR qu'on ne souhaite pas échanger avec lui. Ce à quoi il n'a rien à répondre, à part pourrir le rapport dont on se fiche éperdument, au risque pour lui de commettre un faux pas dénonçable. Je parle évidemment du cas où l'on a déjà eu son dernier RDV de carrière. Avant cela, mieux vaut ronger son frein.

laMiss a écrit:
Lagomorphe a écrit:Cependant, un vocabulaire spécifique s'applique quand on veut taper sur un prof, ce qui met l'administration relativement à l'abri d'une accusation de harcèlement. Par exemple, un IPR peut décider d'un "accompagnement" d'un professeur qu'il a dans le nez. Le mot est joli, sonne bienveillant, mais il faut comprendre par là une formation imposée, de préférence chronophage, évidemment non rémunérée, et si possible humiliante autant que faire se peut (par exemple en faisant "accompagner" un agrégé docteur ayant 20 ans de métier par un néotit). Difficile à faire reconnaître comme du harcèlement: officiellement l'EN ne fait qu'essayer d'aider un enseignant en difficulté.

A l’écrit, c’est certain. Mais à l’oral, il peut y avoir des faux-pas.

Oral qui ne laisse pas de trace, du moins de trace exploitable en justice. Parce que des collègues mis plus bas que terre par un entretien ravageur avec un(e) IPR et mettant des années à s'en remettre, j'en ai connu. Dont deux très bons collègues, l'un ayant ensuite démissionné, l'autre passé un autre concours de la FPE. En tous cas à moins d'enregistrer l'entretien - et je ne suis pas assez calé en droit pour savoir si l'enregistrement est ensuite légalement exploitable - difficile de se défendre. Un IPR jouit, dans ce domaine, d'une assez large impunité. Et c'est un très grave problème.

en réponse à ton interrogation sur la légalité d'enregistrement : certaines preuves illicites sont désormais recevables, cf rendu de la cour de cassation, ass. plénière n°20- 20.648 du 22.12.2023, in Le particulier de février 2024, page 14.
Ganbatte
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par Ganbatte Mer 31 Jan 2024 - 18:35
Considérer qu'une visite conseil est forcément une mauvaise nouvelle, une punition, un outil de harcèlement, c'est une vision très particulière... Ce n'est parce qu'une visite conseil peut être dévoyée ainsi, que c'est sa raison première. Au contraire, elle est là pour aider quelqu'un qui semble en avoir besoin : le fait qu'elle soit souvent déclenchée parce qu'il y a une inquiétude est regrettable, cela devrait être plus courant, rares sont ceux qui peuvent se passer de conseils.

Quoi qu'on en pense, affirmer qu'elle doit être rejetée, comme toute proposition d'accompagnement, c'est le pire conseil de la journée.
En effet, il y a deux grandes possibilités :
- un enseignant qui est effectivement en difficulté, dépassé, sous la vague, peut en tirer profit : refuser, c'est dire qu'on veut se noyer dans son coin, et il ne peut rien se passer de bien ensuite.
- un enseignant qui travaille bien au quotidien et pour qui l'inquiétude n'est pas légitime a l'occasion de montrer que ça va : refuser, c'est laisser entendre qu'on a quelque chose à cacher, ou se mettre dans le collimateur.

Je rappelle qu'ici, l'OP se dit victime de harcèlement sans citer de faits, et ne répond pas à la question posée plusieurs fois sur ce en quoi il consiste, ni ce qu'on peut lui reprocher pour dépêcher un IPR. C'est donc tirer une conclusion hâtive que partir du principe que tout va bien et que c'est forcément sa hiérarchie qui lui cherche des noises injustement, tout comme l'exclure a priori.
Provence
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Enchanteur

Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par Provence Mer 31 Jan 2024 - 19:07
Ganbatte a écrit:Considérer qu'une visite conseil est forcément une mauvaise nouvelle, une punition, un outil de harcèlement, c'est une vision très particulière...
Vision née de l'expérience.
C'est le management dans l'EN qui est plutôt "particulier".
Lagomorphe
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par Lagomorphe Mer 31 Jan 2024 - 19:12
Vieux_Mongol a écrit:Non, on ne peut pas dire qu'une visite-conseil est sans enjeu, surtout dans le cadre dont nous parlons. Un chef d'établissement peut se servir de cette visite comme d'un moyen de pression sur un collègue.

Pression dans quel sens, dans quel but, pour obtenir quoi ?
Un CDE n'a pas besoin de moyen de pression, il est le supérieur hiérarchique du professeur. Il n'a qu'à donner ses ordres, et s'il veut pourrir la vie d'un enseignant, il a l'emploi du temps à sa disposition - arme que, dans le cas qui nous intéresse, pourrait bien avoir été employée.

Vieux_Mongol a écrit: L'inspecteur ou le chargé de mission qui se déplace le fait au titre d'expert appelé par le chef. Si le bilan de la visite est négatif le professeur va se retrouver fragilisé dans le conflit, si le bilan est positif il sera conforté et l'inspecteur pourra échanger RH avec le chef, entre cadres, et apaiser quelque peu la situation. J'ai bien noté les réserves d'Elyas et je ne peux que témoigner sur ma propre d'expérience de plus de 10 ans comme chargé de mission. Effectivement il est illusoire de penser qu'un cadre va formellement désavouer un autre cadre. Il n'est pas dans ce rôle, étant en plus hors chaine hiérarchique, et un chargé de mission qui dézinguerait le chef se retrouverait et c'est normal en difficulté devant ses IPR.

Formellement comment ? L'entretien que peut avoir un IPR ou un chargé de mission avec un CDE ne se fait pas en présence de l'enseignant mis en cause par ce dernier. On n'attend effectivement pas qu'il joue les arbitres officiels d'un match en public. En revanche, qu'il sermonne un CDE qui débloque en tête-à-tête dans le bureau de ce dernier, je ne vois pas où est le problème. Ni ce qu'il risque, le chargé de mission. Se faire faire les gros yeux par un IPR ? Et alors ? Se faire sucrer son rôle de chargé de mission ? Bah il redevient enseignant à plein temps, ce qui n'a rien d'un déshonneur.

Ganbatte a écrit:Considérer qu'une visite conseil est forcément une mauvaise nouvelle, une punition, un outil de harcèlement, c'est une vision très particulière... Ce n'est parce qu'une visite conseil peut être dévoyée ainsi, que c'est sa raison première. Au contraire, elle est là pour aider quelqu'un qui semble en avoir besoin :

Disons qu'on a suffisamment de pratique de notre hiérarchie pour savoir que si une visite conseil déclenchée par le CDE est théoriquement là pour "aider", la plupart du temps c'est pour dézinguer. Et même si ponctuellement on peut trouver un collègue témoignant d'une visite-conseil profitable, je lis quand même ici une avalanche concordante de red flags, seul un ex-chargé de mission et un perdir trouvant charmante une pratique qu'ils ne subissent pas dans ces rôles.

Ganbatte a écrit:le fait qu'elle soit souvent déclenchée parce qu'il y a une inquiétude est regrettable, cela devrait être plus courant, rares sont ceux qui peuvent se passer de conseils.

On pourrait faire un sondage, pour rire. En ce qui me concerne, oui j'ai comme tout le monde besoin de conseils, que je trouve auprès de mes pairs qui font le même métier que moi, avec en gros les mêmes élèves que les miens, qui ont plus d'expérience ou des expériences différentes ou des pratiques différentes. Et qui savent comme moi que tout ce qui serait en théorie merveilleux et innovant pour les élèves ne peut pas toujours être mis en place, une journée ne faisant que 24h. Pour moi, une augmentation de la fréquence des visites-conseils serait une motivation forte à la démission. Fichez-nous la paix.

Ganbatte a écrit:Quoi qu'on en pense, affirmer qu'elle doit être rejetée, comme toute proposition d'accompagnement, c'est le pire conseil de la journée.
En effet, il y a deux grandes possibilités :
- un enseignant qui est effectivement en difficulté, dépassé, sous la vague, peut en tirer profit : refuser, c'est dire qu'on veut se noyer dans son coin, et il ne peut rien se passer de bien ensuite.

Il peut surtout ne rien se passer du tout, ce qui au contraire me semble très bien: que le chef arrête d'enquiquiner en dépêchant un IPR un enseignant noyé sous le boulot à cause d'un temps de trajet délirant (et pas, d'après ce que nous lisons, par la nature du boulot elle-même). Si j'avais 4h de trajet par jour, 5 jours par semaine et qu'on me collait en plus un accompagnement à la gomme qui ne peut en aucun cas résoudre ce problème mais au contraire réduit mon temps libre, je deviendrais assez légitimement bouillant. En attendant une affectation plus acceptable, autant en termes de temps de trajet que de degré d'humanité de la hiérarchie.
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Ishkar
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par Ishkar Mer 31 Jan 2024 - 19:32
Effectivement, syndique toi.
Ensuite, tout dépend de l'IPR : certains sont connus positivement, d'autres non. Il faut vraiment faire attention aux seconds et contrôler ta parole.

Je suggérerais, par contre, si cela débouche sur un entretien qui te pousse dans cette direction, de rentrer dans le jeu de l'EN : tu aimerais pouvoir faire encore plus, mais c'est extrêmement difficile pour toi. En effet, tu n'as pas de choix autre que les trajets en raison de ta situation familiale. Tu l'avais signalé à ton chef au moment de la constitution des emplois du temps, mais il est sûrement bien difficile de les adapter, donc tu te retrouves avec beaucoup de route. Tu arrives bien sûr à travailler comme il se doit, à retravailler ce qu'il faut retravailler le soir et à assister à quelques réunions. Malheureusement, tu commences à réellement fatiguer, et, bien que tu aimerais tout faire pour les élèves et honorer ta fonction, tu sens que tu commences à y laisser un peu de santé.

Bref, tu inverses la charge : ce n'est plus toi qui, en tant qu'enseignant, ne fait pas ce qu'il faut - ce que te reproche ton CDE et ce qu'il te reprocherait avec 10 heures de trajet par jour apparemment -, mais l'EN qui te met des bâtons dans les roues pour être encore plus investi.

A toi de voir, mais de mon côté, je me suis incroyablement bien porté en stage en faisant le turbo-fayot de la sorte, tout en pointant les contradictions de l'institution, de manière à me défendre par avance des reproches qui pourraient être faits.
zigmag17
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Guide spirituel

Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par zigmag17 Mer 31 Jan 2024 - 19:50
Ishkar a écrit:Effectivement, syndique toi.
Ensuite, tout dépend de l'IPR : certains sont connus positivement, d'autres non. Il faut vraiment faire attention aux seconds et contrôler ta parole.

Je suggérerais, par contre, si cela débouche sur un entretien qui te pousse dans cette direction, de rentrer dans le jeu de l'EN : tu aimerais pouvoir faire encore plus, mais c'est extrêmement difficile pour toi. En effet, tu n'as pas de choix autre que les trajets en raison de ta situation familiale. Tu l'avais signalé à ton chef au moment de la constitution des emplois du temps, mais il est sûrement bien difficile de les adapter, donc tu te retrouves avec beaucoup de route. Tu arrives bien sûr à travailler comme il se doit, à retravailler ce qu'il faut retravailler le soir et à assister à quelques réunions. Malheureusement, tu commences à réellement fatiguer, et, bien que tu aimerais tout faire pour les élèves et honorer ta fonction, tu sens que tu commences à y laisser un peu de santé.

Bref, tu inverses la charge : ce n'est plus toi qui, en tant qu'enseignant, ne fait pas ce qu'il faut - ce que te reproche ton CDE et ce qu'il te reprocherait avec 10 heures de trajet par jour apparemment -, mais l'EN qui te met des bâtons dans les roues pour être encore plus investi.

A toi de voir, mais de mon côté, je me suis incroyablement bien porté en stage en faisant le turbo-fayot de la sorte, tout en pointant les contradictions de l'institution, de manière à me défendre par avance des reproches qui pourraient être faits.

Je comprends ton message , tes conseils et je sais qu'il est difficile de faire autrement. Mais ça me fait toujours mal au coeur de constater à quel point on nous oblige à courber l'échine pour entrer dans un moule et avoir l'heur de paraître correspondre à une norme, à nous comporter comme des enfants qui se font tancer . Cette infantilisation humiliante et malsaine contribue à la pourriture du système. Des supérieurs hiérarchiques ou des formateurs compétents devraient être ceux qui reconnaissent les difficultés et cherchent ou donnent des solutions pour les aplanir. Au lieu de ça on en est réduits à s'entendre dire que nous somme la source de ces problèmes (culpabilisation ) ou que ces problèmes n'existent pas ( déni de réalité). S'il existe un système pervers c'est bien celui-là. C'est vraiment désolant et débilitant de devoir toujours s'aplatir devant des gens qui détiennent un petit pouvoir et leur Vérité et s'en gargarisent.
Ca me dégoûte.
Il faut beaucoup de courage, d'aplomb et de force d'âme pour enseigner de nos jours, surtout quand on débute, surtout quand on est stagiaire.
Vieux_Mongol
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par Vieux_Mongol Mer 31 Jan 2024 - 19:56
Lagomorphe a écrit:

Vieux_Mongol a écrit:Non, on ne peut pas dire qu'une visite-conseil est sans enjeu, surtout dans le cadre dont nous parlons. Un chef d'établissement peut se servir de cette visite comme d'un moyen de pression sur un collègue.

Pression dans quel sens, dans quel but, pour obtenir quoi ?
Un CDE n'a pas besoin de moyen de pression, il est le supérieur hiérarchique du professeur. Il n'a qu'à donner ses ordres, et s'il veut pourrir la vie d'un enseignant, il a l'emploi du temps à sa disposition - arme que, dans le cas qui nous intéresse, pourrait bien avoir été employée.

Tout simplement le mettre en difficulté psychologique. Ce qui se passe en classe est le cœur de notre métier. Se voir remis en cause dans sa pratique professionnelle cause bien souvent des dégâts considérables dans l'estime de soi. On voit des collègues ne jamais se remettre d'une inspection alors que les enjeux de carrière sont beaucoup moins importants. Une inspection négative ça flingue le moral et fragilise le collègue dans 90 % des cas.


Lagomorphe a écrit:

Vieux_Mongol a écrit: L'inspecteur ou le chargé de mission qui se déplace le fait au titre d'expert appelé par le chef. Si le bilan de la visite est négatif le professeur va se retrouver fragilisé dans le conflit, si le bilan est positif il sera conforté et l'inspecteur pourra échanger RH avec le chef, entre cadres, et apaiser quelque peu la situation. J'ai bien noté les réserves d'Elyas et je ne peux que témoigner sur ma propre d'expérience de plus de 10 ans comme chargé de mission. Effectivement il est illusoire de penser qu'un cadre va formellement désavouer un autre cadre. Il n'est pas dans ce rôle, étant en plus hors chaine hiérarchique, et un chargé de mission qui dézinguerait le chef se retrouverait et c'est normal en difficulté devant ses IPR.

Formellement comment ? L'entretien que peut avoir un IPR ou un chargé de mission avec un CDE ne se fait pas en présence de l'enseignant mis en cause par ce dernier. On n'attend effectivement pas qu'il joue les arbitres officiels d'un match en public. En revanche, qu'il sermonne un CDE qui débloque en tête-à-tête dans le bureau de ce dernier, je ne vois pas où est le problème. Ni ce qu'il risque, le chargé de mission. Se faire faire les gros yeux par un IPR ? Et alors ? Se faire sucrer son rôle de chargé de mission ? Bah il redevient enseignant à plein temps, ce qui n'a rien d'un déshonneur.


Mais je ne dis pas autre chose... A la nuance près qu'un chargé de mission ou un IPR ne "sermonnent" pas un CDE. Ils expriment leur expertise (l'enseignement donné est de qualité, la classe vue est bien gérée). Ils soulignent des points relevés (le service est vraiment compliqué et pèse sur la charge de travail) et les risques encourus. Mais, en tout cas dans ce cadre là, ils n'ont aucune légitimité pour "sermonner" un chef dont ils ne sont pas le supérieur hiérarchique. Ça c'est le job du DASEN.
Fabrice25
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par Fabrice25 Mer 31 Jan 2024 - 21:03
Vieux_Mongol a écrit:

Non, on ne peut pas dire qu'une visite-conseil est sans enjeu

Et pourtant, si. Il n'y a pas spécialement d'enjeux concrets sur la carrière. Pas de licenciement, pas de diminution de salaire.

Pour le coup du tutorat imposé, ma foi, à moins de tomber sur quelqu'un de franchement incompétent, il y'a quand même peu de chances que cela arrive. Donc oui, je maintiens qu'il n'y a pas spécialement d'enjeux, surtout quand on est prêt à démissionner.
Elyas
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par Elyas Mer 31 Jan 2024 - 21:07
Fabrice25 a écrit:
Vieux_Mongol a écrit:

Non, on ne peut pas dire qu'une visite-conseil est sans enjeu

Et pourtant, si. Il n'y a pas spécialement d'enjeux concrets sur la carrière. Pas de licenciement, pas de diminution de salaire.

Pour le coup du tutorat imposé, ma foi, à moins de tomber sur quelqu'un de franchement incompétent, il y'a quand même peu de chances que cela arrive. Donc oui, je maintiens qu'il n'y a pas spécialement d'enjeux, surtout quand on est prêt à démissionner.

Je suis désolé mais une visite-conseil a de grands enjeux et peut poser de sérieux soucis. Elle entre dans le volet accompagnements du PPCR. Si, lors d'une visite-conseil, on notifie des manques, tout un ensemble de mesures peut être pris : tutorat, stage obligatoire etc. Une visite-conseil peut aussi aboutir à des conseils et des axes d'amélioration qui, s'ils ne sont pas remplis lors du rendez-vous de carrière, peuvent aboutir à un dossier à la SAPAP ou une procédure de licenciement. La visite-conseil et ses conseils/axes d'amélioration/mesures pour "aider" attestant que l'institution a tout fait pour aider un collègue considéré comme défaillant.

Cela arrive tous les jours. C'est assez navrant de constater que tant de collègues ne connaissent pas la réalité des actes administratifs quotidiens.
valle
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par valle Mer 31 Jan 2024 - 21:13
Ganbatte a écrit:
- un enseignant qui est effectivement en difficulté, dépassé, sous la vague, peut en tirer profit : refuser, c'est dire qu'on veut se noyer dans son coin, et il ne peut rien se passer de bien ensuite.
Dans la vraie vie, dans l'ÉN, je vois très, très mal comment un enseignant "en difficulté" pourrait tirer le moindre profit d'une inspection et des actions (obligation de formation, tutorat, etc.) qui peuvent en découler.
Tous les bénéfices que je peux arriver à imaginer d'une inspection s'appliquen précisément à des enseignants qui ne sont pas "en difficulté".
Fabrice25
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par Fabrice25 Mer 31 Jan 2024 - 21:23
Elyas a écrit:
Fabrice25 a écrit:
Vieux_Mongol a écrit:

Non, on ne peut pas dire qu'une visite-conseil est sans enjeu

Et pourtant, si. Il n'y a pas spécialement d'enjeux concrets sur la carrière. Pas de licenciement, pas de diminution de salaire.

Pour le coup du tutorat imposé, ma foi, à moins de tomber sur quelqu'un de franchement incompétent, il y'a quand même peu de chances que cela arrive. Donc oui, je maintiens qu'il n'y a pas spécialement d'enjeux, surtout quand on est prêt à démissionner.

Je suis désolé mais une visite-conseil a de grands enjeux et peut poser de sérieux soucis. Elle entre dans le volet accompagnements du PPCR. Si, lors d'une visite-conseil, on notifie des manques, tout un ensemble de mesures peut être pris : tutorat, stage obligatoire etc. Une visite-conseil peut aussi aboutir à des conseils et des axes d'amélioration qui, s'ils ne sont pas remplis lors du rendez-vous de carrière, peuvent aboutir à un dossier à la SAPAP ou une procédure de licenciement. La visite-conseil et ses conseils/axes d'amélioration/mesures pour "aider" attestant que l'institution a tout fait pour aider un collègue considéré comme défaillant.

Cela arrive tous les jours. C'est assez navrant de constater que tant de collègues ne connaissent pas la réalité des actes administratifs quotidiens.

Mais très concrètement, combien de visites conseils débouchent sur tout cela ? Quand on a affaire à un enseignant qui fait correctement et simplement son job (le programme est respecté et les élèves ne sont pas en danger), il ne se passe rien. J'aime à croire que cela concerne la majorité des enseignants.

Quand tu évoques des "manques notifiés", tu fais référence à quoi exactement ?

Je suis assez surpris quand on voit le nombre d'enseignants volontairement défaillants encore en poste (attitude "je m'en foutiste" complètement assumée)
Jenny
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par Jenny Mer 31 Jan 2024 - 21:27
Fabrice25 a écrit:Je suis assez surpris quand on voit le nombre d'enseignants volontairement défaillants encore en poste (attitude "je m'en foutiste" complètement assumée)

Je me demande bien à qui tu peux penser. Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 437980826

Mais sérieusement, c'est ça le pire. On laisse en poste des collègues qui ne devraient pas approcher des élèves...
lene75
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par lene75 Mer 31 Jan 2024 - 21:32
On a fait le coup à un de mes collègues à un an de la retraite. Inspection sanction demandée par la CDE, puis formations obligatoires sur son temps libre et tutorat obligatoire humiliant comme décrit plus haut : obligé d'aller très régulièrement assister sur son temps libre aux cours d'un très jeune prof "innovant" après plus de 40 ans de carrière... Ça l'a complètement détruit pour aborder sa retraite. Si on peut faire subir ça à un collègue l'année de sa retraite, donc sans aucune justification possible en termes de bénéfices pour la suite de sa carrière, j'imagine que ça ne doit pas être si rare que ça en cours de carrière.
Lagomorphe
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par Lagomorphe Mer 31 Jan 2024 - 21:40
J'ai plutôt constaté que, justement, ça fonctionne à l'envers :
-  mes rarissimes collègues objectivement "j'm'en foutistes"  (jugement exprimé par eux-mêmes et assumé, moi je ne suis pas leur élève) n'ont jamais été inquiétés le moins du monde par leurs IPR, notamment quand ils savent donner le change avec un quelconque projet pailleté
- inversement les inspections sanctions accompagnées de tutorat imposé, ça a été pour des collègues dont l'enseignement ne souffrait aucune critique sérieuse, plutôt droits dans leurs bottes (et par conséquent peu sensibles à la valse des lubies inspectorales)

En tous cas, les inspections sanctions suivies d'acharnement de type tutorat imposé, non ce n'est pas si rare que ça. J'y ai eu droit. Mes collègues étaient d'ailleurs montés au créneau, en écrivant à l'IPR que si tutorat il devait y avoir, ils étaient parfaitement capables de s'en charger eux-même, mes collègues de mon équipe dans mon établissement, certains étant en plus tuteurs de stagiaires. Refus catégorique de l'IPR: le but n'était clairement pas d'améliorer la performance du prof "déficient", mais de punir et d'humilier. Sale type, connu et reconnu comme tel dans toute l'académie. Contre lequel on ne peut rien, à part prier que le karma fasse son œuvre.
Elyas
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Faut il se confier à l’inspecteur ?  - Page 3 Empty Re: Faut il se confier à l’inspecteur ?

par Elyas Mer 31 Jan 2024 - 21:41
Fabrice25 a écrit:
Elyas a écrit:
Fabrice25 a écrit:
Vieux_Mongol a écrit:

Non, on ne peut pas dire qu'une visite-conseil est sans enjeu

Et pourtant, si. Il n'y a pas spécialement d'enjeux concrets sur la carrière. Pas de licenciement, pas de diminution de salaire.

Pour le coup du tutorat imposé, ma foi, à moins de tomber sur quelqu'un de franchement incompétent, il y'a quand même peu de chances que cela arrive. Donc oui, je maintiens qu'il n'y a pas spécialement d'enjeux, surtout quand on est prêt à démissionner.

Je suis désolé mais une visite-conseil a de grands enjeux et peut poser de sérieux soucis. Elle entre dans le volet accompagnements du PPCR. Si, lors d'une visite-conseil, on notifie des manques, tout un ensemble de mesures peut être pris : tutorat, stage obligatoire etc. Une visite-conseil peut aussi aboutir à des conseils et des axes d'amélioration qui, s'ils ne sont pas remplis lors du rendez-vous de carrière, peuvent aboutir à un dossier à la SAPAP ou une procédure de licenciement. La visite-conseil et ses conseils/axes d'amélioration/mesures pour "aider" attestant que l'institution a tout fait pour aider un collègue considéré comme défaillant.

Cela arrive tous les jours. C'est assez navrant de constater que tant de collègues ne connaissent pas la réalité des actes administratifs quotidiens.

Mais très concrètement, combien de visites conseils débouchent sur tout cela ? Quand on a affaire à un enseignant qui fait correctement et simplement son job (le programme est respecté et les élèves ne sont pas en danger), il ne se passe rien. J'aime à croire que cela concerne la majorité des enseignants.

Quand tu évoques des "manques notifiés", tu fais référence à quoi exactement ?

Je suis assez surpris quand on voit le nombre d'enseignants volontairement défaillants encore en poste (attitude "je m'en foutiste" complètement assumée)

Première visite-conseil qui aboutit à l'énumération d'axes d'amélioration à l'échelon 3 (quand tu es T1). Stages obligatoires, tutorat et visite-conseil un an plus tard. Si les améliorations attendues ne sont pas vues, le rapport de la visite-conseil le notifie et redonne des axes d'amélioration en vue du rendez-vous de carrière de l'échelon 4. Rendez-vous de carrière, l'IA-IPR constate le maintien des défaillances notifiées par les deux rapports de visites-conseils et lance une procédure à la SAPAP.

Evidemment, les "défaillances" sont assez sujettes à interprétations dans certains cas.
valle
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par valle Mer 31 Jan 2024 - 21:49
Fabrice25 a écrit:Quand on a affaire à un enseignant qui fait correctement et simplement son job (le programme est respecté et les élèves ne sont pas en danger), il ne se passe rien.
Moi je suis en revanche surpris qu'on puisse considérer, en travaillant dans un établissement scolaire, que cette idée reçue est toujours valide (et son corollaire : les collègues qui ont des soucis avec la hiérarchie administrative ou pédagogique ont logiquement fait quelque chose autre que faire "correctement et simplement leur job").
En réalité, c'est plutôt qu'un élément déclencheur (parfois volontaire, parfois complètement hasardeux : classe impossible, affectation dure, décision d'un CDE, parent d'élève malveillant et au courant des ficelles, etc.) entraîne une machine que n'a pas d'autre sens que produire de la production productive (donc montrer que l'ÉN "fait") et qui met facilement en risque le collègue (qui peut toutefois s'en sortir malgré la machine, et non grâce à elle).
Jenny
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par Jenny Mer 31 Jan 2024 - 21:55
Elyas a raison, ça peut être un engrenage qui dure longtemps. pale
Quelque soit la raison, l’appui et les conseils d’un syndicat sont toujours bon à prendre. Seul, c’est compliqué à gérer et on peut faire des erreurs pendant l’entretien. Autant préparer au mieux ce genre de visites.
On peut effectivement aussi bien tomber, mais on ne le sait pas à l’avance.
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