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- IridianeHabitué du forum
epekeina.tes.ousias a écrit:Tu comprends pourquoi je n'ai vraiment aucun regret d'avoir été recruté en IUFM, et d'être resté ensuite : les occasions de rire sont telles que mon espièglerie enfantine y trouve toutes les occasions de satisfaire ses tendances.
Si encore ce n'était que dans la “formation des maîtres”, ce serait déjà graves… Mais j'observe aussi des choses tout à fait semblables dans toutes les composantes de l'U. : la dégradation que l'on fait subir aux enseignants et aux chercheurs, en les privant des conditions matérielles, des crédits et, surtout, de la liberté intellectuelle strictement nécessaire à leur métier, s'accentue depuis déjà un certain temps. Le simple fait que la “part” des contractuels soit sans cesse grandissante, mise en regard de la situation de mendicité qu'on leur impose, en dit très long, à mon sens, sur le destin réservé et aux étudiants et aux universités. A-t-on réellement besoin d'eux si l'on peut les remplacer par n'importe que l'on place en situation de dépendance et de soumission ? Et que cela puisse s'opérer tout en douceur, dans l'indifférence presque générale, quasiment sans protestation de la part des universitaires, voire avec l'approbation parfois enthousiaste, et avec la participation active et pleine de sérieux des présidences d'universités comme avec celle d'un certain nombre de collègues en poste, cela ne me paraît guère encourageant non plus.
Tout cela est désespérant, mais tellement vrai hélas…
- almuixeNeoprof expérimenté
Ce volontarisme sur le développement durable et le numérique est d'autant plus risible que ce sont deux projets facilement antagonistes. Enseigner est une activité historiquement peu émettrice de dioxyde de carbone. Par contre, dès qu'on remplace la craie,la parole et le cahier par des ordinateurs, des photocopies, des livres numériques et des videoprojecteurs c'est autre chose. Le numérique au sens large émet autant de gaz a effet de serre que l'aviation (de mémoire). Le seul moyen de réconcilier ces deux objectifs c'est d'imaginer un enseignement à distance, mais franchement, pitié pour notre jeunesse.
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Association R.E.A.C.T – Réagir face aux Enfants et Adolescents au Comportement Tyrannique
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ah, l'enseignement à distance ! La divine surprise des universités : car enfin, ne serait-il pas idéal de fermer tous ces bâtiments inutiles, ces salles de cours, des halls, d'éteindre toutes ces lumières, de couper le chauffage, d'éteindre généralement tous les matériels qui y traînent, de cesser d'avoir besoin d'y faire le ménage, l'entretien, bref, toutes ces choses coûteuses ? Et d'“inviter” tous les étudiants et tous les profs, de rester chez eux, si possible avec leur propre matériel, pour faire toutes ces choses ennuyeuses que sont les cours, les examens, etc.
En même pas six mois, on est passé de l'expression : “mode dégradé” (accompagnée d'une remarque du genre “il y aura un après, ce n'est que provisoire”, à prononcer avec une voix chantant l'espoir et, si possible, les yeux un peu humides), à : “un dispositif dont s'emparer”, “l'université du XXIè siècle”, “enseigner autrement” et autres fadaises au demeurant déjà usées jusqu'à la corde. Le mieux, c'est que certains s'en accommodent déjà, voire trouvent cela exaltant, pendant que d'autres se le laissent imposer (au mieux en râlant en catimini)…
Ah si seulement on pouvait aussi numériser les sots, les enfermer dans des disques durs et tout envoyer en orbite géostationnaire déclinante, cela nous ferait beaucoup d'étoiles filantes à contempler les soirs d'été.
En même pas six mois, on est passé de l'expression : “mode dégradé” (accompagnée d'une remarque du genre “il y aura un après, ce n'est que provisoire”, à prononcer avec une voix chantant l'espoir et, si possible, les yeux un peu humides), à : “un dispositif dont s'emparer”, “l'université du XXIè siècle”, “enseigner autrement” et autres fadaises au demeurant déjà usées jusqu'à la corde. Le mieux, c'est que certains s'en accommodent déjà, voire trouvent cela exaltant, pendant que d'autres se le laissent imposer (au mieux en râlant en catimini)…
Ah si seulement on pouvait aussi numériser les sots, les enfermer dans des disques durs et tout envoyer en orbite géostationnaire déclinante, cela nous ferait beaucoup d'étoiles filantes à contempler les soirs d'été.
- PonocratesExpert spécialisé
L'enseignement de la transition écologique pour un développement durable est certes une lubie, mais c'est celle du Ministère, avec note de cadrage et obligation de former les étudiants de premier cycle [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Quant à l'enseignement à distance, je suis la première à rappeler que ce n'est pas fait pour tout le monde, que le taux de réussite est faible, que cela ne s'improvise pas et que ce n'est pas juste balancer un pwp ou un pdf: mais j'ai rencontré trop de personnes en situation précaire, ou avec des charges de familles particulières ou salariées sans pouvoir s'arrêter pour des raisons alimentaires, qui sans cela n'auraient jamais fait d'études supérieures pour balayer d'un revers de la main ce dispositif. Que les universités soient tentées de l'utiliser pour en faire une pompe à subsides est une autre affaire.
Quant à l'enseignement à distance, je suis la première à rappeler que ce n'est pas fait pour tout le monde, que le taux de réussite est faible, que cela ne s'improvise pas et que ce n'est pas juste balancer un pwp ou un pdf: mais j'ai rencontré trop de personnes en situation précaire, ou avec des charges de familles particulières ou salariées sans pouvoir s'arrêter pour des raisons alimentaires, qui sans cela n'auraient jamais fait d'études supérieures pour balayer d'un revers de la main ce dispositif. Que les universités soient tentées de l'utiliser pour en faire une pompe à subsides est une autre affaire.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- epekeina.tes.ousiasModérateur
De là à envahir tous les cours avec ce thème — qui n'est que l'un de ceux qui se mettent à pleuvoir sur les études — c'est une autre affaire. De même, faire de l'enseignement à distance une quasi obligation en jouant sur la carte crédit, c'est aussi une autre affaire.
Quant aux prescriptions ministérielles, je sais fort bien qu'elles tombent verticalement : mais je n'ai, a priori, strictement aucune forme de respect vis-à-vis d'un pouvoir exécutif qui vient se mêler d'imposer des contenus d'étude en dépit de toute logique et de toute forme de considération pour l'indépendance des enseignants du supérieur et encore moins pour un pouvoir qui menace de refuser d'habiliter des diplômes si l'on n'en passe pas par le fait du prince en matière de contenus.
Le mot qui me vient vis-à-vis de ce type de pratiques — dont je constate l'accroissement depuis une bonne douzaine d'années — est assez simple : abaissement.
Quant aux prescriptions ministérielles, je sais fort bien qu'elles tombent verticalement : mais je n'ai, a priori, strictement aucune forme de respect vis-à-vis d'un pouvoir exécutif qui vient se mêler d'imposer des contenus d'étude en dépit de toute logique et de toute forme de considération pour l'indépendance des enseignants du supérieur et encore moins pour un pouvoir qui menace de refuser d'habiliter des diplômes si l'on n'en passe pas par le fait du prince en matière de contenus.
Le mot qui me vient vis-à-vis de ce type de pratiques — dont je constate l'accroissement depuis une bonne douzaine d'années — est assez simple : abaissement.
- PonocratesExpert spécialisé
Si cette obligation vous hérisse, ce que je comprends parfaitement, allez au bout et écrivez au Ministère, faites un article, rédigez une pétition.epekeina.tes.ousias a écrit:
Quant aux prescriptions ministérielles, je sais fort bien qu'elles tombent verticalement : mais je n'ai, a priori, strictement aucune forme de respect vis-à-vis d'un pouvoir exécutif qui vient se mêler d'imposer des contenus d'étude en dépit de toute logique et de toute forme de considération pour l'indépendance des enseignants du supérieur et encore moins pour un pouvoir qui menace de refuser d'habiliter des diplômes si l'on n'en passe pas par le fait du prince en matière de contenus.
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C'est le livre ? "
- ErgoDevin
A-t-on vraiment besoin d'écrire au ministère, de faire un article ou de rédiger une pétition dans la mesure où nous sommes encore parfaitement libres de nos contenus d'enseignement ?Ponocrates a écrit:Si cette obligation vous hérisse, ce que je comprends parfaitement, allez au bout et écrivez au Ministère, faites un article, rédigez une pétition.epekeina.tes.ousias a écrit:
Quant aux prescriptions ministérielles, je sais fort bien qu'elles tombent verticalement : mais je n'ai, a priori, strictement aucune forme de respect vis-à-vis d'un pouvoir exécutif qui vient se mêler d'imposer des contenus d'étude en dépit de toute logique et de toute forme de considération pour l'indépendance des enseignants du supérieur et encore moins pour un pouvoir qui menace de refuser d'habiliter des diplômes si l'on n'en passe pas par le fait du prince en matière de contenus.
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Je suis sûre que certains collègues se « saisiront » de la question, comme on dit. De mon côté, je continuerai ma petite littérature des États-Unis, qui d'ailleurs, parfois, me permet de parler changement climatique.
- Spoiler:
- Mais en science-fiction, parce que je suis peu sérieuse jusqu'au bout.
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- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ce n'est pas faute de l'avoir fait : quand, pour la dernière fois, a-t-on vu un ministère accorder la moindre attention à une critique venant d'intellectuels ou d'universitaires ? Même chose, d'ailleurs, contre les dernières “sorties” de France Université mettant gravement en cause l'indépendance et la liberté académique des chercheurs. Il faudrait avoir le prix Nobel ou siéger à l'Académie, et encore, pour espérer être lu : ces gens-là n'ont aucune envie d'écouter qui que ce soit ou quoi que ce soit, à part leur orgueil et leur désir de pouvoir.
D'autre part, rien de cela ne changera quoi que ce soit à ce que je déciderai de faire ou de ne pas faire.
D'autre part, rien de cela ne changera quoi que ce soit à ce que je déciderai de faire ou de ne pas faire.
- RogerMartinBon génie
Iridiane a écrit:Oui, je comprends. Après c'est à toi de voir avec ta fac: beaucoup d'ATER encadrent des mémoires / rapports de stage en réalité, et si ta fac refuse c'est plutôt bon signe et clean de leur part (c'est qu'ils considèrent qu'un ATER n'est pas assez rémunéré pour faire ça), même si je conçois que ça peut être frustrant pour toi car au final, un ATER fait le même service qu'un MCF. En revanche, il ne me semble pas que les vacataires puissent faire ce genre de tâche (et je ne l'espère pas).
Dans mon UFR, seuls les titulaires prag mcf pr peuvent signer les conventions de stage et partant encadrer, mais on n'a pratiquement pas de stages obligatoires, seulement pour quelques-uns en UE professionnalisation.
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