11-19 mars 2013 : l'Assemblée examine le projet de loi sur la refondation de l'école.

Luigi_B a écrit:Qu'est-ce que tu as contre Antibi ? :lol:

Il me fatiiiiiiiiigue (comme tous ses petits copains "spécialistes" de l'école, d'ailleurs).

Qu'ils se taisent, tous.

Jacques Myard : "Ce n'est pas parce que c'est innovant que c'est efficace".
"La modernité, c'est l'obsolescence du lendemain matin".

Luigi_B a écrit:Puisqu'on en parlait hier, John, ne pas oublier cet amendement proposé le 10/03/13 :

Un enseignement de la science informatique pour tous doit être progressivement introduit dès l'enseignement secondaire, ainsi qu'une sensibilisation à l'école primaire.

Où on apprend donc que l'informatique est une science et pas une simple technique. A lire à ce sujet l'article de Dominique Lacroix, sur son blog hébergé du "Monde", qui semble mieux connaître que les enseignants les missions de l'école.

Extrait :

Lire, écrire, compter, coder

La question n'est pas mince. Il s'agit d'ajouter un quatrième terme aux apprentissages fondamentaux qui constituent la mission fondamentale de l'école et d'enrichir le socle de notre culture générale commune transmise par le collège et le lycée.

Le hasard fait que j'en parlais justement hier avec un jeune créateur d'entreprise, Tracy Loisel, fondateur de Verseau Paris, étoile montante du commerce en ligne. Un million d'euros de chiffre d'affaire atteint dès le 7e mois, embauche de deux salariés chaque semaine et prochaine installation dans 600 mètres carrés dans le Sentier. C'est ça, le potentiel du numérique. C'est ça, l'enjeu industriel de la connaissance à introduire à l'école. Tracy n'a pas appris l'informatique à l'Université ni dans une école d'ingénieurs, seuls lieux où l'on pouvait l'apprendre jusqu'à présent, hors filières techniques. Il a appris par le jeu, dès l'âge de 8 ans. « L'informatique est la seule science qui permet de réaliser des choses tout de suite, et en s'amusant. Mon père me donnait à faire des exercices de calcul mental programmés par lui sur son ordinateur. Il me laissait seul et revenait voir les résultats enregistrés par la machine. Moi, j'avais repéré un jeu qui m'attirait davantage, on actionnait un gorille qui lançait des bananes sur des obstacles. J'ai trouvé le fichier qui stockait mes notes de calcul. Je le remplissais de bons scores. Et là, je pouvais jouer tranquillement au gorille jusqu'au retour de mon père. »
L'informatique n'a plus quitté Tracy, qui y a trouvé une passion et un métier.

Source : http://reseaux.blog.lemonde.fr/2013/03/09/bug-feuille-route-numerique/

Les enfants qui peuvent utiliser intelligemment l'informatique sont quand même assez rares. La plupart vont sur des jeux, sur Facebook, etc, et se fichent royalement des possibilités de s'instruire. Le jeune Tracy a été constamment stimulé par son père.

Il en va de même d'un ado américain de 16 ans qui vient de mettre au point un moyen fiable, rapide, et peu cher de dépistage de cancer du pancréas. Il s'y est interessé à la suite du décès d'un proche. Il s'est tourné vers Google et Wikipedia, "les deux meilleurs amis d'un adolescent", et a découvert que des milliers de protéines pouvaient être détectées dans le sang des patients atteints de ce cancer, dont la mésothéline, qui fait office de signal d'alarme.
Le jeune e-chercheur poursuit ses travaux à l'université Johns Hopkins de Baltimore. (Lu dans Le Point.)

Ce sont donc des cas bien particuliers, et en tirer des conclusions concernant tous les enfants...

Cela me fait penser à Roland Goigoux comparant les petits enfants qui apprennent à lire dans des "méthodes intégratives" à de petits Champollions.

Ils doivent se comporter comme des "chercheurs", puisqu'on leur donne des textes à lire dont ils ne connaissent pas le code, comme Champollion et la pierre de Rosette.

Jacques Myard : "Je vais faire une remarque qui va encore me faire taxer de machisme. Les langues étrangères, ça s'apprend à l'âge de 15 ans, quand on va voir les petites Anglaises ou les petites Allemandes. C'est ce que j'ai fait, que ça vous plaise ou non. Et je peux me vanter de pouvoir parler actuellement plusieurs langues".

John a écrit:Jacques Myard : "Ce n'est pas parce que c'est innovant que c'est efficace".
"La modernité, c'est l'obsolescence du lendemain matin".

Comme quoi, il est bien, non, Myard

Quant à Antibi...

(Ah, zut, j'allais oublier que j'avais utilisé à son égard des mots incongrus, et que j'avais été modérée...)

Cripure a écrit:

John a écrit:Jacques Myard : "Ce n'est pas parce que c'est innovant que c'est efficace".
"La modernité, c'est l'obsolescence du lendemain matin".

Comme quoi, il est bien, non, Myard

Il lui arrive de citer des phrases intelligentes, une fois par mois environ.

Marie-Françoise Bechtel est opposée à la suppression du redoublement.

Réponse du rapporteur : "Il ne s'agit pas d'interdire ou de supprimer le redoublement. Il peut être efficace dans un certain nombre de cas. Mais toutes les étudies et toutes les comparaisons avec d'autres pays démontrent que le redoublement est coûteux et inefficace sauf dans des cas exceptionnels. On en demande donc la réduction progressive. Les cycles d'apprentissage permettent par la progressivité et le respect des rythmes individuels que les redoublements ne se justifient pas dans la majorité des cas".

Vincent Peillon : "La bonne humeur a gagné cette Assemblée"
"Nous allons dans la bonne direction : il faut continuer. Le redoublement peut être utile dans un certain nombre de cas mais il faut les diminuer d'un point de vue pédagogique. Je suis totalement favorable à ce qu'il y ait un suivi annuel pour voir la mise en place des cycles et en même temps du socle. Il faut une réelle politique des cycles et du socle, sinon nous aurons échoué sur l'essentiel".

P. Hetzel (UMP) : "Je rejoins cette idée : il faut réduire progressivement les redoublements".

John a écrit:Marie-Françoise Bechtel est opposée à la suppression du redoublement.

Réponse du rapporteur : "Il ne s'agit pas d'interdire ou de supprimer le redoublement. Il peut être efficace dans un certain nombre de cas. Mais toutes les étudies et toutes les comparaisons avec d'autres pays démontrent que le redoublement est coûteux et inefficace sauf dans des cas exceptionnels. On en demande donc la réduction progressive. Les cycles d'apprentissage permettent par la progressivité et le respect des rythmes individuels que les redoublements ne se justifient pas dans la majorité des cas".

Vincent Peillon : "La bonne humeur a gagné cette Assemblée"
"Nous allons dans la bonne direction : il faut continuer. Le redoublement peut être utile dans un certain nombre de cas mais il faut les diminuer d'un point de vue pédagogique. Je suis totalement favorable à ce qu'il y ait un suivi annuel pour voir la mise en place des cycles et en même temps du socle. Il faut une réelle politique des cycles et du socle, sinon nous aurons échoué sur l'essentiel".

Encore cette vieille blague qu'en allant plus lentement, on arrive à rattraper plus vite.

Annie Genevard (UMP) : "On ne peut pas à la fois réduire les redoublements, interdire le DIMA à la fin de la 4eme et atteindre les objectifs du socle".
Elle souhaite donc "une individualisation des enseignements", à laquelle "la formation des enseignants consacrerait une large part".

John a écrit:Annie Genevard (UMP) : "On ne peut pas à la fois réduire les redoublements, interdire le DIMA à la fin de la 4eme et atteindre les objectifs du socle".
Elle souhaite donc "une individualisation des enseignements", à laquelle "la formation des enseignants consacrerait une large part".

Cooool, ça veut dire un élève par prof, pas plus. Le retour du précepteur, j'adhère, ça me ferait 109 élèves en moins cette année!

Le député Gomes (UDI) : "Nous sommes réservés sur les modifications des cycles qui sont proposées. Au lieu de modifier le cycle CP-CE1, on aurait mieux fait de modifier les pratiques des enseignants en grande section pour qu'il ne soit plus le petit CP."

John a écrit:Marie-Françoise Bechtel est opposée à la suppression du redoublement.

Tiens, un ami qui milite au MRC m'a envoyé l'intervention de MF Bechtel aujourd'hui. C'est rassurant d'entendre ce genre de discours sur l'Ecole ;

"Quelle est la situation actuelle ? S’il est vrai que de nombreux établissements scolaires fonctionnent bien dans notre pays, rappelons-le, chacun s’accorde pourtant à reconnaître que notre système est atteint par une double dégradation.
Tout d’abord, la panne du progrès scolaire, mesuré par le taux impressionnant d’échec dans le primaire – taux d’échec que le collège répercute sans d’ailleurs l’amplifier.
Deuxième facteur de dégradation, l’école est aussi et simultanément atteinte par les maux de la société dont elle n’a pu être préservée par la nécessaire sanctuarisation. Ce rempart est souvent plus théorique que réel, notamment dans des zones où prévalent des comportements de violence, sans préjudice d’ailleurs de ce que l’on nomme aujourd’hui des « incivilités » et qui ne sont pas, loin s’en faut, le lot des seuls quartiers défavorisés."

"Monsieur le ministre, si l’école a pour rôle de combattre les déterminismes sociaux, elle n’est pas comptable de tous les maux de la société. Ne lui demandons pas d’assumer à elle seule l’ensemble des politiques publiques, ce serait décourager les enseignants qui ont avant tout besoin d’objectifs clairs, accessibles et réalisables.
C’est à ce prix que vous pourrez les mobiliser. C’est à ce prix qu’ils retrouveront dans la société le respect qu’ils méritent. C’est à ce prix que nous pourrons enfin assumer le but qui a été donné à l’école républicaine par un grand savant : « la sélection des meilleurs par la promotion de tous »."

Le reste : http://www.mrc-france.org/La-selection-des-meilleurs-par-la-promotion-de-tous_a428.html

Une voix dans le désert des idées.

John a écrit:Le député Gomes (UDI) : "Nous sommes réservés sur les modifications des cycles qui sont proposées. Au lieu de modifier le cycle CP-CE1, on aurait mieux fait de modifier les pratiques des enseignants en grande section pour qu'il ne soit plus le petit CP."

Où ont-ils vu des petits CP, eux ?
Demandez aux collègues de CP combien d'élèves arrivent au mois de septembre ne serait-ce qu'ayant acquis les compétences du "devenir élève" (respecter les autres et respecter les règles de la vie commune ; écouter, aider, coopérer, demander de l'aide ; éprouver de la confiance en soi ; contrôler ses émotions ; identifier les adultes et leur rôle ; exécuter en autonomie des tâches simples et jouer son rôle dans des activités scolaires ; dire ce qu'il apprend)... Et ne parlons pas de savoir tenir un crayon, découper droit ou coller proprement...
Alors, à part pour les livrets d'évaluation et les évaluations départementales où là, même la PS est une classe préparatoire au brevet des collèges (au minimum), je ne vois pas où ils ont vu de mini-CP actuellement !

doublecasquette a écrit:

John a écrit:Le député Gomes (UDI) : "Nous sommes réservés sur les modifications des cycles qui sont proposées. Au lieu de modifier le cycle CP-CE1, on aurait mieux fait de modifier les pratiques des enseignants en grande section pour qu'il ne soit plus le petit CP."

Où ont-ils vu des petits CP, eux ?
Demandez aux collègues de CP combien d'élèves arrivent au mois de septembre ne serait-ce qu'ayant acquis les compétences du "devenir élève" (respecter les autres et respecter les règles de la vie commune ; écouter, aider, coopérer, demander de l'aide ; éprouver de la confiance en soi ; contrôler ses émotions ; identifier les adultes et leur rôle ; exécuter en autonomie des tâches simples et jouer son rôle dans des activités scolaires ; dire ce qu'il apprend)... Et ne parlons pas de savoir tenir un crayon, découper droit ou coller proprement...
Alors, à part pour les livrets d'évaluation et les évaluations départementales où là, même la PS est une classe préparatoire au brevet des collèges (au minimum), je ne vois pas où ils ont vu de mini-CP actuellement !

Je savais que ça allait te plaire.

Pour revaloriser l'insertion et l'enseignement professionnels, Vincent Peillon annonce la création de "campus des métiers" dans chaque région dès la rentrée 2013.

Vinent Peillon : "L'objectif que nous poursuivons, c'est que le numérique intervienne dans l'ensemble des disciplines, et ne constitue pas une discipline à part".

Vincent Peillon envisage la création d'une certification pour l'enseignement de l'informatique, comme il existe des certifications pour le cinéma-audiovisuel, le théâtre ou la DNL.

Vincent Peillon est en revanche opposé à l'idée de création d'un Capes ou d'une agrégation en informatique, que demandait Marie-Georges Buffet.

Quand Gérard Majax aura fini de déployer le catalogue de tous les tours qu'il a dans son chapeau, on pourra peut-être commencer à bosser sérieusement sur les vrais problèmes de l'école, ici et maintenant, à budget zéro.
Ah... on me dit dans l'oreillette que le quinquennat est terminé.

Barbara Pompili (EELV) souhaite protéger les établissements scolaires de l'émission d'ondes Wi-Fi.
Elle retire cette demande, en attendant les résultats des travaux de la commissions des affaires économiques qui doit rendre un rapport sur la question dans 5 mois.

John a écrit:Barbara Pompili (EELV) souhaite protéger les établissements scolaires de l'émission d'ondes Wi-Fi.

S'il ne fallait qu'une justification à une loi d'orientation, la voilà trouvée.

On comprend que Peillon veuille très vite mettre en place des formations pour les profs qui tapent encore avec deux doigts.....

Le ton monte entre Vincent Peillon et Annie Genevard au sujet de l'accès des communes rurales au très haut débit.

Annie Genevard : "Je ne peux pas laisser passer ça. Ce ne sont que des mots."
V. Peillon : "J'ai mobilisé 150 millions d'euros de fonds Feder. Nous ne sommes plus dans les mots mais dans l'action".
A. Genevard : "Ca fait 10 ans que je travaille sur cette question. Alors je peux vous dire que, des espoirs déçus, j'en ai connus. 150 millions, c'est pas à la hauteur de l'enjeu".

En même temps, ça vaut le coup, on est au coeur du sujet.