Re: Comment faites-vous pour garder le moral ?

Whypee a écrit:Pour répondre à la question, ma méthode :
- privilégier la vie de famille, le travail c'est alimentaire. Les cimetières sont remplis de gens indispensables ;
- au lycée/collège/école/fac., s'entourer d'une petite bande de collègues aussi timbrés que toi ;
- en cours, maitriser son sujet pour fermer le clapet aux p'tits :censure: qui savent lire wikipedia ;
- montrer à tout le monde qui est le maître à bord, inspecteurs et personnels d'entretien compris ;
- regarder son relevé de compte le 28 du mois uniquement ;
- sourire et dire que tout va très bien à longueur de journée même si cela va mal, voir des gens heureux rend malheureux les "méchants-bêtes-idiots-imbéciles-:censure:". Et voir ces gens malheureux me rend heureux. Mais... je viens de créer un mouvement perpétuel ! Alléluia ! ;
- une fois par an fondre en larmes et partir en courant sans aucune raison en pleine réunion futile. A reproduire dès qu'on te demande ce qu'il t'est arrivé. Et repartir sur le principe de la règle précédente jusqu'à l'année suivante.
- ne jamais essayer de convertir quelqu'un qui n'a pas tes idées, trop usant ;
- dire que tu gagnes 7000 € par mois à qui veut l'entendre (surtout aux jaloux par rapport à toutes nos vacances !) ;
- professionnellement ne jamais être volontaire pour quoi que ce soit et dire non à quelque proposition que ce soit ;
- paraître étrange, bipolaire, limite psychopathe... faire peur ! Ah ah ahah !
- mais surtout être conscient que la vie est courte et que c'est maintenant qu'il faut vivre !!! C'est beau la vie.

Excellent! yesyes

Whypee : j'adore tes préceptes !!!
Pour moi c'est nutella

à fond puis crise de larmes sur la balance ou en conduisant. Non, sérieux, c'est dur par moment mais dans ce cas je crois qu'il faut chercher des vrais amis avec qui décompresser et vider son sac de temps en temps. Ruminer n'aide pas au contraire. J'apprends à gérer le stress permanent et je m'éloigne des personnes qui se plaisent à retourner le couteau dans les plaies.

Bravo,j'ai lu plein de choses intéressantes;"lâcher prise",on dit....

Comment faites-vous pour garder le moral?

Je lis.

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Cela relativise BEAUCOUP de choses.

Je vais chez le coiffeur et ça me lave la tête au sens propre comme au figuré! Very Happy

JPhMM a écrit:

Comment faites-vous pour garder le moral?

Je lis.

Cela relativise BEAUCOUP de choses.

Moi aussi, et j'écoute Vivaldi, je mange du chocolat, je pense que dans quelque temps, je vais mettre Monica en maillot de bains et partir en vacances. :lol:

Je regarde les pires débilités à la télé! Je vous dis pas le bien que ça me fait!

Je vous envoie admire pour arriver à faire la part des choses entre le boulot et la vie privée. J'ai un peu de mal. Est-ce qu'on y arrive mieux avec le temps et l'expérience ?

Avec la lassitude. Prendre de la distance devient nécessaire. Rapidement, cela devient suffisant, ou presque.
Et avec l' "éternel recommencement", celui des élèves, comme celui de tous ceux qui voudraient nous miner le moral, y compris au sein de l'éducation nationale.

Seleneia a écrit:Je vous envoie admire pour arriver à faire la part des choses entre le boulot et la vie privée. J'ai un peu de mal. Est-ce qu'on y arrive mieux avec le temps et l'expérience ?

Oui mais meme en se détachant, les sangsues du boulot arrivent à empiéter...Bon blindage!

J'ai clairement mis depuis trois ans une barrière entre le boulot et ma maison. Les jours où je commence plus tard, j'arrive quand même vers 8h30 et j'abats mon boulot sur place de façon méthodique. Une fois à la maison, c'est au minima : les copies qu'il me reste, des préparations de cours ou de contrôles, mais le gros du boulot a été fait sur place. Ben depuis que je fais ça, je lis beaucoup plus pour mon plaisir et je suis plus efficace. Et je ne m'en porte pas plus mal. Après, je peux le faire parce que j'ai l'edt qui va avec et ma salle.

Mais clairement, dernièrement on dirait que les collègues ont décidé de me briser le moral... >< Nafout, j'ai mon thermos de café ou de thé dans ma salle et des toilettes à mon étage, je peux survivre sans la sdp Razz

.

VDD moi aussi je mets aussi une barrière boulot/maison, la preuve je suis sur un forum de profs un vendredi soir à 23h00 comme toi!

Herrelis a écrit:J'ai clairement mis depuis trois ans une barrière entre le boulot et ma maison. Les jours où je commence plus tard, j'arrive quand même vers 8h30 et j'abats mon boulot sur place de façon méthodique. Une fois à la maison, c'est au minima : les copies qu'il me reste, des préparations de cours ou de contrôles, mais le gros du boulot a été fait sur place. Ben depuis que je fais ça, je lis beaucoup plus pour mon plaisir et je suis plus efficace. Et je ne m'en porte pas plus mal. Après, je peux le faire parce que j'ai l'edt qui va avec et ma salle.

Mais clairement, dernièrement on dirait que les collègues ont décidé de me briser le moral... >< Nafout, j'ai mon thermos de café ou de thé dans ma salle et des toilettes à mon étage, je peux survivre sans la sdp .

Rétrogradation de Mercure pendant encore 10 jours. Zont pas fini de faire iech'!

Tu veux dire communication merdique et négative? :p

@Zouig : Faut dire que ce post va tellement faire avancer mes cours pour lundi Rolling Eyes

c'est fou comme je bosse là... ouh, je sens la crampe.

Et bien chacun a ses distractions Very Happy

Herrelis a écrit:Tu veux dire communication merdique et négative? :p

@Zouig : Faut dire que ce post va tellement faire avancer mes cours pour lundi c'est fou comme je bosse là... ouh, je sens la crampe.

Oui + pétages de plombs.

Je regarde le topic sur les gifs :lol: :lol:

Herrelis a écrit:J'ai clairement mis depuis trois ans une barrière entre le boulot et ma maison. Les jours où je commence plus tard, j'arrive quand même vers 8h30 et j'abats mon boulot sur place de façon méthodique. Une fois à la maison, c'est au minima : les copies qu'il me reste, des préparations de cours ou de contrôles, mais le gros du boulot a été fait sur place. Ben depuis que je fais ça, je lis beaucoup plus pour mon plaisir et je suis plus efficace. Et je ne m'en porte pas plus mal. Après, je peux le faire parce que j'ai l'edt qui va avec et ma salle.

Mais clairement, dernièrement on dirait que les collègues ont décidé de me briser le moral... >< Nafout, j'ai mon thermos de café ou de thé dans ma salle et des toilettes à mon étage, je peux survivre sans la sdp .

J'aurais pu écrire mot pour mot la même chose (sauf les toilettes et le café, faut descendre un étage, mais ça permet de faire une pause), je suis au collège chaque jour de 8h30 à 17h, même sur les deux après-midi où je n'ai pas cours, et je connais le bonheur suprême de pouvoir laisser parfois mon cartable dans ma salle certains soirs... Mais ce n'est jouable qu'avec un super edt et surtout ça implique d'avoir sa propre salle, un grand privilège, d'autant que je suis la seule à l'utiliser !

madamed a écrit:Bon, il y bien le Nutella mais ça n'est pas suffisant. En cette fin d'année, je suis plus que démotivée. Je lis les dernières rédactions des élèves et j'ai l'impression de ne voir aucune amélioration, de ne leur avoir rien apporté cette année... Je ne suis, par ailleurs, pas du tout satisfaite de mon travail... J'ai eu beaucoup de problèmes d'organisation et de planification et je n'ai pas du tout réussi à aider ou même motiver les élèves en difficultés et qui ne sont pourtant qu'en sixième... Que va-t-il se passer pour eux pendant trois ans encore? J'ai vraiment l'impression d'avoir échoué alors que je suis dans un très bon établissement. J'ai sans cesse l'impression de creuser les inégalités dans ma classe alors que je me suis engagée dans ce métier pour parvenir au contraire. Je n'arrive plus à supporter cette contradiction entre mes volontés et les réalités dans ma classe... Sans parler de cette nouvelle réforme qui va me donner encore moins les moyens de parvenir à mon but et qui me fera sentir encore plus coupable.
Je suis lasse de ces contradictions alors que personne ne comprend notre souffrance ni ne nous entend. Je dois aussi le dire, et même si j'en étais consciente, je ne m'y attendais pas, je suis très affectée par tous les discours que l'on peut entendre sur les profs par les politiques ou même les journalistes. J'en ai également marre d'entendre qu'on a donné le concours à tous ces jeunes profs comme moi. Je sais que je suis arrivée très bien classée au concours mais ça ne suffit plus à me sentir légitime. J'ai l'impression que la société me dit en permanence que je n'ai pas pas ma place dans ma salle de classe... J'aurais besoin d'échanger avec les collègues sur les propres contradictions ou leur motivation, leurs expériences qui doivent être stimulantes et redonner l'envie d'essayer. Mais j'ai toujours l'impression de passer pour la rabat-joie qui vient parler boulot pendant la pause. Je crois qu'au bout du compte, je me sens seule face à mes contradictions et mes échecs.
J'ai pris mes distances un petit peu, je me suis dit que j'avais besoin de changer d'air. Mais moins je travaille, moins je prépare mes cours, et plus difficile est la sonnerie du réveil. D'où ma question: comment faites-vous pour garder le moral? Ou mieux pour garder la foi?

Je ne reviendrai pas sur les conseils d'ordre professionnels qui te sont donnés, ils me paraissent excellent. Pour garder le moral, il me semble impératif de prendre de la distance avec notre travail et ceux qui nous "évaluent". Il faut donc souvent se rappeler que toute notre société est en faillite, le pays s'effondre (tellement d'analogies avec la fin de la République et de l'Empire romain qu'on pourrait écrire un gros livre) et que nos inspecteurs sont souvent arrivés là par cooptation et n'ont plus eu de classe depuis des lustres.

Une fois cette évidence acceptée, il devient assez simple d'admettre que dans un tel contexte, on ne peut faire que ce qu'on peut. Et cela ne changera rien à la catastrophe finale. Un exemple parmi d'autres. Alors que la reprise se confirme en Europe, la France "reste un pays peu prisé des investisseurs" (source : "Le Particulier" de ce mois). Tu n'es pas responsable de la décadence ambiante.

Une fois la distance prise, il faut aller faire de gros câlins à sa moitié et s'occuper de la seule chose qui vaille vraiment : sa famille.

C'est compliqué. Je crois qu'il faut vraiment faire étudier des oeuvres que l'on aime, et croire en la légitimité de ce que l'on fait. Les discours selon lesquels le CAPES serait maintenant donné aux jeunes profs sont absurdes. Le concours est difficile et si, en plus, tu as été bien classée, dis toi que tu as amplement " mérité" ce travail.
Cela dit, c'est un métier difficile, tous les ans en fin d'année je me sens démotivée aussi.
Tu parles d'inégalités dans ta classe et tu te sens responsable de cela, je crois au contraire qu'il est impossible d'obtenir une égalité de niveau dans une classe.
Dis toi que c'est un travail comme un autre et tente de le rendre supportable en faisant des cours et des oeuvres qui t'intéressent, et bon courage pour la suite.

On le garde pas... il faut le donner aux autres.

pour garder le moral .... cela dépend des périodes. Dès que je suis chez moi, je me REPOSE.
Je chéris mes amis et ma famille, je vais courir seule avec mon toutou et je participe à des actions locales.
Et surtout, j'essaie de ne plus me prendre la tête. Ce n' est pas facile. Rolling Eyes

Comment faites-vous pour garder le moral?

JPhMM a écrit:Je lis.

tiptop77 a écrit:Je vais chez le coiffeur

So girly :lol!:

Pffff :lol:

madamed a écrit:Bon, il y bien le Nutella mais ça n'est pas suffisant. En cette fin d'année, je suis plus que démotivée. Je lis les dernières rédactions des élèves et j'ai l'impression de ne voir aucune amélioration, de ne leur avoir rien apporté cette année... Je ne suis, par ailleurs, pas du tout satisfaite de mon travail... J'ai eu beaucoup de problèmes d'organisation et de planification et je n'ai pas du tout réussi à aider ou même motiver les élèves en difficultés et qui ne sont pourtant qu'en sixième... Que va-t-il se passer pour eux pendant trois ans encore? J'ai vraiment l'impression d'avoir échoué alors que je suis dans un très bon établissement. J'ai sans cesse l'impression de creuser les inégalités dans ma classe alors que je me suis engagée dans ce métier pour parvenir au contraire. Je n'arrive plus à supporter cette contradiction entre mes volontés et les réalités dans ma classe... Sans parler de cette nouvelle réforme qui va me donner encore moins les moyens de parvenir à mon but et qui me fera sentir encore plus coupable.
Je suis lasse de ces contradictions alors que personne ne comprend notre souffrance ni ne nous entend. Je dois aussi le dire, et même si j'en étais consciente, je ne m'y attendais pas, je suis très affectée par tous les discours que l'on peut entendre sur les profs par les politiques ou même les journalistes. J'en ai également marre d'entendre qu'on a donné le concours à tous ces jeunes profs comme moi. Je sais que je suis arrivée très bien classée au concours mais ça ne suffit plus à me sentir légitime. J'ai l'impression que la société me dit en permanence que je n'ai pas pas ma place dans ma salle de classe... J'aurais besoin d'échanger avec les collègues sur les propres contradictions ou leur motivation, leurs expériences qui doivent être stimulantes et redonner l'envie d'essayer. Mais j'ai toujours l'impression de passer pour la rabat-joie qui vient parler boulot pendant la pause. Je crois qu'au bout du compte, je me sens seule face à mes contradictions et mes échecs.
J'ai pris mes distances un petit peu, je me suis dit que j'avais besoin de changer d'air. Mais moins je travaille, moins je prépare mes cours, et plus difficile est la sonnerie du réveil. D'où ma question: comment faites-vous pour garder le moral? Ou mieux pour garder la foi?

Je me permets de rebondir sur ce topic depuis le début...

Si la pédagogie Nutella nutella

est prônée pour les élèves, ça doit probablement marcher avec les profs aussi !

À part ça, pour garder le moral à titre personnel, tout a été dit ou presque : "sexe, bière et rock n'roll" ou musique classique, la clope, l'alcool, de bons bouquins, cultiver son jardin comme un Candide moderne, le sport, le cerveau en mode OFF de temps en temps, jouer au tric-trac comme Hume, etc. Chacun son "pharmakon" ! Very Happy

Pour garder la foi, bien que je n'aime pas ce vocable religieux, il convient d'être et de rester humaniste. Pour exercer ce "métier impossible", comme disait Freud, il faut évidemment croire en l'Homme, en son "éducabilité", même si ce néologisme souffre d'un usage abusif de la part des rêveurs pédagogistes.

Croire en l'éducabilité de chacun ne signifie pas cultiver l'illusion de la "réussite pour tous", car on s'expose alors à de singulières déconvenues. La dépression guette si l'on est ambitieux au delà du possible pour chacun. Ou alors on se contente du plus petit commun dénominateur, et on s'applaudit bien fort... Comment faites-vous pour garder le moral ? - Page 4 248604097

Comment faites-vous pour garder le moral ? - Page 4 248604097

Pour garder la foi, il faut être humble : en tant que profs, nous semons des graines que nous ne voyons peut-être pas germer... Ce qui ne signifie pas qu'elles ne germeront pas un jour ! Après tout, nous ne sommes qu'un maillon dans le cursus d'un élève... Chacun est différent, et les déclics ne se produisent pas au même moment. Et parfois jamais, certes. Alors on fait ce qu'on peut, le mieux qu'on peut... Superman n'est pas fonctionnaire !

Pour garder la foi, il faut accepter la frustration : quoi qu'on fasse avec les élèves, il reste parfois très peu de ce que nous transmettons... C'est décevant, mais c'est ainsi, et il faut l'accepter. Nous, adultes, que nous reste-t-il d'ailleurs de certains livres ou conférences ?... Donc voilà, un prof, c'est un frustré par nature ! Une fois qu'on a intégré ce fait, vogue la galère ! :lol:

En bonus, une astuce à la Desproges : rire de tout, pour distancier, avec ce foutu "métier impossible" mais ô combien passionnant.

:lol!: