Mais que font nos IPR ???

(j'avoue qu'en ce moment j'ai un peu de mal avec le respect pour le personnel d'encadrement, vu à quel point nous sommes respectés, nous, dans l'exercice de notre métier...)

Thermo a écrit:N'y a-t-il pas parmi les IPR une très grande proportion de carriéristes (dans le sens le plus défavorable du terme) et/ou de personnes qui ont fait le choix de ne plus se retrouver devant les élèves car ça ne se passait peut etre pas aussi bien que ça?

On pourrait le dire de pas mal de chefs d'établissement, même si dans les faits, ils continuent à rencontrer de près les élèves.

Une collègue que j'apprécie beaucoup tente le concours d'IPR cette année. Elle aime les élèves mais est lassée de certains aspects du métier (copies, discipline et rapports avec la hiérarchie). Changer de voie, c'est une manière de se reconvertir sans aller trop loin, de souffler parce qu'après plus de trente ans d'enseignement, on a fait un peu le tour du sujet et qu'une lassitude et une fatigue s'installent -surtout au collège. Dans son cas, ce n'est pas du carriérisme ou parce qu'elle se fait bordéliser. Par contre, quelqu'un qui tente le concours à trente balais, là, c'est intriguant. Tout ça pour dire qu'il y a différents profils.

Leclochard a écrit:Par contre, quelqu'un qui tente le concours à trente balais, là, c'est intriguant. Tout ça pour dire qu'il y a différents profils.

C'est surtout que c'est à cet âge-là qu'il faut le passer pour, précisément, faire carrière...
Est-ce vraiment un concours d'ailleurs? Ça ressemble assez au "concours" pour devenir enseignant-chercheur quand même...

C'est différent du carriérisme souvent: c'est un état d'esprit de soumission à l'autorité qui fait trouver bon ce qui vient d'en haut: c'est un état d'esprit qui sévit particulièrement, par(dé) formation  de la culture classique, chez les Lettres classiques où la révolte est ressentie comme "de mauvais goût". Le réflexe est de temporiser. Le vieux débat Démosthène - Eschine ne tourne jamais au profit de Démosthène, en somme, si vous voyez ce que je veux dire.
Parce qu'enfin, logiquement, les IPR de lettres classiques devraient être vent debout: que risquent-ils de plus que la suppression de leur matière?

Et puis il y a la fonction qui "moule" les esprits: les IPR pensent, professionnellement, plus ou moins tous pareils (même s'ils sont très différents individuellement)...

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Leclochard a écrit:Par contre, quelqu'un qui tente le concours à trente balais, là, c'est intriguant. Tout ça pour dire qu'il y a différents profils.

C'est surtout que c'est à cet âge-là qu'il faut le passer pour, précisément, faire carrière...
Est-ce vraiment un concours d'ailleurs? Ça ressemble assez au "concours" pour devenir enseignant-chercheur quand même...

Une inspectrice à 32 ans, j'ai déjà vu ça en Vie scolaire. La donzelle qui vient expliquer comment ki faut faire à de vieux routiers…
Ça ressemble de plus en plus à ces « consultants » qui dans le privé viennent vous piquer votre montre pour vous dire l'heure.

À quand des spécialistes de « déontologie » qu'on nous balancerait dans les pattes ?

Carnyx a écrit:

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Leclochard a écrit:Par contre, quelqu'un qui tente le concours à trente balais, là, c'est intriguant. Tout ça pour dire qu'il y a différents profils.

C'est surtout que c'est à cet âge-là qu'il faut le passer pour, précisément, faire carrière...
Est-ce vraiment un concours d'ailleurs? Ça ressemble assez au "concours" pour devenir enseignant-chercheur quand même...

Une inspectrice à 32 ans, j'ai déjà vu ça en Vie scolaire. La donzelle qui vient expliquer comment ki faut faire à de vieux routiers…
Ça ressemble de plus en plus à ces « consultants » qui dans le privé viennent vous piquer votre montre pour vous dire l'heure.

À quand des spécialistes de « déontologie » qu'on nous balancerait dans les pattes ?

Je connais un IPR d'histoire-géographie qui l'est devenu à 31 ou 32 ans.

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Carnyx a écrit:

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Leclochard a écrit:Par contre, quelqu'un qui tente le concours à trente balais, là, c'est intriguant. Tout ça pour dire qu'il y a différents profils.

C'est surtout que c'est à cet âge-là qu'il faut le passer pour, précisément, faire carrière...
Est-ce vraiment un concours d'ailleurs? Ça ressemble assez au "concours" pour devenir enseignant-chercheur quand même...

Une inspectrice à 32 ans, j'ai déjà vu ça en Vie scolaire. La donzelle qui vient expliquer comment ki faut faire à de vieux routiers…
Ça ressemble de plus en plus à ces « consultants » qui dans le privé viennent vous piquer votre montre pour vous dire l'heure.

À quand des spécialistes de « déontologie » qu'on nous balancerait dans les pattes ?

Je connais un IPR d'histoire-géographie qui l'est devenu à 31 ou 32 ans.

Ce n'est pas rare, en fait. D'ailleurs, puisqu'on parlait de Claire Mazeron, il me semble qu'elle devait avoir en gros 35 ans quand elle l'est devenue. L'une des inspectrices de mon académie l'est devenue alors qu'elle avait entre 30 et 35 piges.

Violet a écrit:Ah bon ? Claire Mazeron est devenue IPR ? :shock: i

Oh, il y a bien 3-4 ans.

Cripure a écrit:

Violet a écrit:Ah bon ? Claire Mazeron est devenue IPR ? :shock: i

Oh, il y a bien 3-4 ans.

Oui, en 2012.

Oui, elle est dévorée d'ambition. Ce n'est pas forcément un défaut quand c'est pour la bonne cause, mais va t-elle oser s'engager dans sa position actuelle, là je doute.

Je comprends pourquoi on ne la voyait plus sur les plateaux de télé.C'est dommage.

florestan a écrit: Oui, elle est dévorée d'ambition. Ce n'est pas forcément un défaut quand c'est pour la bonne cause, mais va t-elle oser s'engager dans sa position actuelle, là je doute.

Avoir de l'ambition n'est effectivement en aucun cas un défaut. La question que je posais était plutôt celle de la poursuite des idéaux syndicaux par d'autres moyens quand on devient cadre de l'EN.

En ce qui concerne un cas que je connais personnellement je suis atterrée.
En devenant IPR une collègue très engagée, efficace, motivée, excellente enseignante qui n'est pas devenue IPR par défaut a vraiment abdiqué tout sens critique en tout cas dans sa prise de parole publique. IPR d'allemand, aucune réserve sur la réforme !!!
Le "pouvoir" c'est un truc bizarre quand même, il contraint énormément dans l'EN. En tant qu'enseignants nous sommes infiniment plus libres (même si nous sommes plus pauvres).

florestan a écrit: Oui, elle est dévorée d'ambition. Ce n'est pas forcément un défaut quand c'est pour la bonne cause, mais va t-elle oser s'engager dans sa position actuelle, là je doute.

Tout dépend de l'ambition... S'il s'agit d'avoir un petit pouvoir et une grande soumission, c'est une ambition fort médiocre...Je préfère ceux qui ont l'ambition de faire réussir les mômes qu'ils ont en face d'eux et qui ne fuient pas les classes...

Robine était presque normale quand elle était en CPGE. Mais elle aussi, l'ambition. Elle n'a jamais dû lire ni Sénèque ni Boèce

RogerMartin a écrit:Robine était presque normale quand elle était en CPGE. Mais elle aussi, l'ambition. Elle n'a jamais dû lire ni Sénèque ni Boèce

Je connaissais le parcours de Claire Mazeron, mais j'ignorais que Florence Robine eût été prof de CPGE.

En spoiler pour ne pas être hors charte

Spoiler:

RogerMartin a écrit:Robine était presque normale quand elle était en CPGE. Mais elle aussi, l'ambition. Elle n'a jamais dû lire ni Sénèque ni Boèce

Tu as personnellement connu Robine, RogerMartin ?

De ce que tu dis, je retiendrai surtout le "presque". :lol:

Lizdarcy a écrit:Je comprends pourquoi on ne la voyait plus sur les plateaux de télé.C'est dommage.

Oui, moi aussi je trouvais bizarre qu'on ne l'entende plus, surtout durant cette période de crise et de réforme...

Violet a écrit:

Lizdarcy a écrit:Je comprends pourquoi on ne la voyait plus sur les plateaux de télé.C'est dommage.

Oui, moi aussi je trouvais bizarre qu'on ne l'entende plus, surtout durant cette période de crise et de réforme...

Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi c'était toujours le lapin qu'on voyait et qu'on entendait, désormais ?

Violet a écrit:

Lizdarcy a écrit:Je comprends pourquoi on ne la voyait plus sur les plateaux de télé.C'est dommage.

Oui, moi aussi je trouvais bizarre qu'on ne l'entende plus, surtout durant cette période de crise et de réforme...

En même temps, c'est dans la nature même de la fonction d'IPR de ne pas faire de vague, non?

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Violet a écrit:

Lizdarcy a écrit:Je comprends pourquoi on ne la voyait plus sur les plateaux de télé.C'est dommage.

Oui, moi aussi je trouvais bizarre qu'on ne l'entende plus, surtout durant cette période de crise et de réforme...

En même temps, c'est dans la nature même de la fonction d'IPR de ne pas faire de vague, non?

Mais justement, Violet ne savait pas que CM était devenue IPR. Elle la croyait toujours membre du bureau du Snalc.

Kapellmeister a écrit:

RogerMartin a écrit:Robine était presque normale quand elle était en CPGE. Mais elle aussi, l'ambition. Elle n'a jamais dû lire ni Sénèque ni Boèce

Tu as personnellement connu Robine, RogerMartin ?

De ce que tu dis, je retiendrai surtout le "presque". :lol:

Je connais très bien ses anciens collègues. Pas grand-chose à raconter, sauf qu'elle était déjà dévorée par la soif de pouvoir, sans pour autant les faire suer particulièrement. Le presque normal, c'est parce que la CPGE, c'est comme le supérieur, disons que les apprenants tolèrent bien des choses, je suis bien placée pour le savoir

RogerMartin a écrit:

Kapellmeister a écrit:

RogerMartin a écrit:Robine était presque normale quand elle était en CPGE. Mais elle aussi, l'ambition. Elle n'a jamais dû lire ni Sénèque ni Boèce

Tu as personnellement connu Robine, RogerMartin ?

De ce que tu dis, je retiendrai surtout le "presque". :lol:

Je connais très bien ses anciens collègues. Pas grand-chose à raconter, sauf qu'elle était déjà dévorée par la soif de pouvoir, sans pour autant les faire suer particulièrement. Le presque normal, c'est parce que la CPGE, c'est comme le supérieur, disons que les apprenants tolèrent bien des choses, je suis bien placée pour le savoir

Robine, dévorée par la soif de pouvoir, ça me semble une évidence, en effet. Que cette ambition dévorante ait déjà été présente à ses tout débuts dans l'enseignement ne m'étonne point. Pour CM, j'ai eu l'impression qu'il s'agissait plutôt de se trouver une planque, après l'échec du Snalc aux élections pro. Mais bon, c'est mon impression et j'ai peut-être tout faux. Peut-être est-elle elle aussi dévorée d'ambition comme il a été dit plus haut. L'avenir nous le dira.

Marcel Khrouchtchev a écrit:

florestan a écrit: Oui, elle est dévorée d'ambition. Ce n'est pas forcément un défaut quand c'est pour la bonne cause, mais va t-elle oser s'engager dans sa position actuelle, là je doute.

Avoir de l'ambition n'est effectivement en aucun cas un défaut. La question que je posais était plutôt celle de la poursuite des idéaux syndicaux par d'autres moyens quand on devient cadre de l'EN.

C'est bien difficile...de concilier l'ambition personnelle et sa gestion de carrière, le sens de l'intérêt général (qui n'a rien à voir avec celui des élèves tel qu'il nous est présenté par le ministère...),la défense de la discipline face au massacre plus ou moins important dont elle peut être l'objet (la solidité des contenus peut parfois être remplacée par des trucs périphériques à habillage technico-pédagogique).
Je n'ai vu aucun IPR de ma connaissance critiquer des programmes d'histoire-géo même quand ils étaient mauvais.

Kapellmeister a écrit:

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Violet a écrit:

Lizdarcy a écrit:Je comprends pourquoi on ne la voyait plus sur les plateaux de télé.C'est dommage.

Oui, moi aussi je trouvais bizarre qu'on ne l'entende plus, surtout durant cette période de crise et de réforme...

En même temps, c'est dans la nature même de la fonction d'IPR de ne pas faire de vague, non?

Mais justement, Violet ne savait pas que CM était devenue IPR. Elle la croyait toujours membre du bureau du Snalc.

Oui, tout à fait, je l'ignorais.
Je pensais qu'elle s'était un peu effacée pour des raisons personnelles, s'occuper de sa famille.

Olympias a écrit:

Marcel Khrouchtchev a écrit:

florestan a écrit: Oui, elle est dévorée d'ambition. Ce n'est pas forcément un défaut quand c'est pour la bonne cause, mais va t-elle oser s'engager dans sa position actuelle, là je doute.

Avoir de l'ambition n'est effectivement en aucun cas un défaut. La question que je posais était plutôt celle de la poursuite des idéaux syndicaux par d'autres moyens quand on devient cadre de l'EN.

C'est bien difficile...de concilier l'ambition personnelle et sa gestion de carrière, le sens de l'intérêt général (qui n'a rien à voir avec celui des élèves tel qu'il nous est présenté par le ministère...),la défense de la discipline face au massacre plus ou moins important dont elle peut être l'objet (la solidité des contenus peut parfois être remplacée par des trucs périphériques à habillage technico-pédagogique).
Je n'ai vu aucun IPR de ma connaissance critiquer des programmes d'histoire-géo même quand ils étaient mauvais.

Mais ils ne peuvent pas. Pour citer un ancien ministre : ils ferment leur g.... ou ils démissionnent.