Groupe de travail agreg interne LM 2018

Pour moi c'est pareil, Mina. Je pense que c'est comme ça pour tout le monde, ce changement d'auteur permanent, c'est frustrant. En plus, j'ai l'impression de m'arrêter avant d'avoir épuisé le sujet, c'est vraiment agaçant... j'aurais pu passer l'été entier sur Flaubert, par exemple...

*Mina* a écrit:

gabyyy a écrit:Je pense que tu es trop dure avec toi, Mina !

J'ai fini Antunes hier soir. Je démarre Conrad aujourd'hui.

je suis surtout très déçue... en général, je ne me trompe pas quand je sens que je suis passée à coté d'un sujet.
Bravo pour la lecture du programme de comparée. Moi je commence dès mon retour de vacances. J'ai privilégié durant l'été les auteurs de litté. générale.

mais c'est très frustrant. je passe une semaine sur un auteur, ai la sensation d'avancer vraiment en profondeur et quinze jours après, comme j'ai changé d'auteur, c'est comme si j'avais tout oublié.

J'ai la même impression que toi

Mais il faut rester optimiste et garder la joie des lectures

allez, gardez courage. Vos lectures se déposent dans votre mémoire comme des sédiments et petit à petit se constitue une base solide, insensiblement. Ce travail lent d'imprégnation est indispensable et il va finir par payer

Merci Nicole pour vos conseils!
Je viens de passer un temps fou sur "Hymne", quelle ironie mordante! En revanche les deux pages du poème se sont déjà détachées du livre, j'ai horreur de ça, je me demande dans quel état il va finir...

N'oubliez pas que vous avez le texte en ligne même fac-similé de l'édition au programme sur Wikisource :

ou encore en format texte (mais il faut vérifier que c'est bien la même leçon du texte) l'édition Moland ultérieure de 1889

C'est bien de travailler quelques textes à fond, mais vous ne pourrez pas le faire pour tout le programme. Il faudra donc faire des choix et vous contenter d'une lecture attentive pour les autres textes.
Conseil pour les textes étudiés de très près :
- vous pouvez ainsi préparer une explication de texte en bonne et due forme
- mais il faut aussi réfléchir si ce texte peut entrer dans un groupement donnant lieu à une étude littéraire
- il faut noter quelques vers que vous essaierez d'apprendre par coeur pour avoir des citations à disposition pour une dissertation
- il faut prendre le temps de voir quelle problématique (pour une leçon ou une dissertation) peut être illustrée par le poème que vous venez d'étudier en profondeur.
Il faut sans cesse naviguer entre les différents exercices qui vous sont demandés et quand vous préparez un texte, il faut chercher comment l'exploiter comme exemple.

Si on prend le cas du Jeu de Paume, il faut se demander s'il y a une strophe ou deux qui peuvent être isolées pour faire une explication de texte. Travaillez le texte globalement et attardez-vous sur ces strophes-là. Peut-être la 11 et la 12 ?
Quelles problématiques sont mises en jeu dans ce texte ?
comment célébrer un moment historique ?
poésie descriptive, poésie narrative
la narration et la dramatisation
position politique modérée de Chénier
la poésie et les autres arts (ici la peinture de David)
le néo-classicisme
politique et poésie
la recherche formelle de Chénier
recherches de Chénier autour de l'ode, de l'hymne et des formes grecques
l'allégorie et le vocabulaire politique
l'apostrophe chez Chénier
L'individu et le collectif

et la liste n'est pas close.
Je vous conseille de faire peut-être une fiche pour chaque poème que vous étudiez de très près, mais aussi d'ouvrir des fiches que vous compléterez au fur et à mesure pour chaque sujet de leçon ou problématique que vous imaginez.
Et je vous conseille de faire la même chose pour tous les auteurs. Il faut que vous ayez en tête au moment du concours les problématiques essentielles de chaque auteur et un assortiment d'exemples immédiatement mobilisables pour illustrer la question.

Merci pour ces précieux conseils! J'attaque Chénier demain plus en profondeur et c'est l'oeuvre qui me parait la plus ardue. J'ai plus ou moins consciemment laissé le plus dur pour la fin.

Chénier n'est pas si difficile, beaucoup de poèmes sont conçus sur le même modèle, et quand on en a décortiqué un, on peut décortiquer de la même façon les autres du même type.
Mais c'est très éloigné de ce que vous connaissez comme poésie. Il faut se départir de tous les préjugés et ne pas s'attendre à une poésie personnelle comme on en verra ultérieurement au XIXe siècle.
Bon courage !

Merci pour ces précieux conseils, que je vais suivre. Au début je pensais faire une étude, pas nécessairement approfondie mais quand même assez détaillée, de chaque poème, mais je me rends bien compte que cela risque de prendre un temps fou...
Ce qui me fait peur, ce sont toutes ces allusions à la mythologie, au contexte historique, qui sont très longues à comprendre. Pour Hymne, par exemple, ce n'est pas tant l'étude du poème qui m'a pris du temps (j'ai bien aimé d'ailleurs, l'ironie m'a fait rire), mais les recherche sur l'hymne, sur le contexte (l'histoire de la mutinerie des gardes Suisses à Nancy), sur les noms (Désille, les échevins à la Râpée etc...).

Ceci dit, votre présence et vos conseils remotivent, j'ai hâte de lire votre cours!

Merci, Mme Masson, pour les précieux conseils et pour les encouragements !

J'ai fini de tout lire et de tout ficher pour l'interne. J'enchaîne avec l'externe

Bravo gabyyy! Je m'en veux d'avoir pris trois semaines de vacances, je suis à la bourre et n'aurai pas fiché la comparée! A moins qu'on ne m'appelle pas tout de suite à la rentrée, je n'ose en rêver....

Ah non, il ne faut pas culpabiliser ! La vraie vie, c'est quand même le plus important
Je pars mardi en vacances !

C'est important de prendre des vacances!! Je l'ai fait aussi... et je n'aurai sans doute pas fini la deuxième lecture de Montaigne à la rentrée, ni le fichage de la comparée...

Même en bossant comme une dingue, j'aurai des notes catastrophiques. Mais je vise le plaisir de passer l'agrég et d'apprendre plein de choses.

Moi aussi tu sais, j'ai l'impression qu'il y a un gouffre entre le niveau attendu et ce que je suis capable de faire. Je la vise plutôt sur 2 ans: l'année prochaine je n'aurai plus à passer autant de temps à bosser la stylistique, la rhétorique, la méthodo, les mouvements littéraires... du coup, plus de temps pour les oeuvres et les entraînements.

Comme je te comprends, sifi :aaq:

mais moi, il me faudra au moins 10 ans

sifi a écrit:C'est important de prendre des vacances!! Je l'ai fait aussi... et je n'aurai sans doute pas fini la deuxième lecture de Montaigne à la rentrée, ni le fichage de la comparée...

Tout pareil! je m'étais fait un planning de vacances et viens de regarder où j'en suis par rapport à ce que je me sentais capable de faire début juillet. :lol: ... voilà voilà...

J'ai la sensation que cette impression de survoler les sujets de didactique est une constante sur ce forum. C'est peut-être le sujet en soi qui veut ça? Ou nous qui sommes trop exigeant(e)s? Ou les deux en même temps...

Merci beaucoup Nicole pour tous ces conseils délivrés sur Chénier. Et les encouragements ... nous en avons besoin je crois.

Merci, Nicole Masson pour vos conseils. Je l'avoue: Chénier me fait peur. Je ne me suis jamais intéressée à la poésie du XVIIIème, mes lacunes sont immenses, et donc pour l'instant, je n'ai travaillé que les auteurs du programme que je trouve "plus rassurants" (probablement à tort d'ailleurs).

J'ai aussi commencé à réfléchir à une des dissertations de didactique que propose le CNED mais ça commence mal: après 2h passées à analyser les textes, je n'ai pas l'ombre d'une problématique en vue. *soupir*

Bonjour à tous.toutes

Ravie de vous retrouver après une petite escapade - sans agrégation et sans culpabilité finalement : les quelques pages relues de Conrad et l'écoute de quelques minutes de Flaubert après de belles journées de marche ne comptent pas....

Je me joins tout d'abord aux derniers messages : Mille mercis à Nicole de venir sur ce forum. Vos encouragements, vos remarques et vos conseils éclairés nous sont précieux.

J'ai un peu travaillé sur le serment du Jeu de Paume en juin, et je ne savais pas vraiment comment prendre en charge la versification. Mon idée s'orientait plutôt vers la liberté (celle qui est aussi célébrée à travers le serment)-libération, assouplissement de la métrique classique avec certaines audaces ci et là. Mais c'est en effet délicat quand on a peu de repères sur ce que font les autres poètes à l'époque de Chénier.
Par ailleurs, ce qui est étrange - et intéressant - avec cet auteur, c'est qu'on n'a pas une mais plusieurs œuvres, brèves certes, et d'inspirations diverses.

Pour la didactique, je partage de nouveau pleinement votre désarroi. Difficulté à trouver rapidement une orientation pertinente et synthétique pour chaque texte et pour le GT, à organiser mes notes/le brouillon pour être rigoureuse et efficace à la rédaction... Je n'ose imaginer la note et les commentaires du premier devoir envoyé et je traîne sur le deuxième - celui-là pour la formation académique....
On est toutes dans la même galère, celle de l'apprentissage, de l'entraînement, de la confrontation et du dépassement...
C'est formateur et forcément positif - euh...j'essaie de m'en convaincre aussi...
Nous sommes actuellement dans la situation - inconfortable - de certains de nos élèves, que nous incitons à aller de l'avant.
Courage !

gabyyy a écrit:mais moi, il me faudra au moins 10 ans

Bon retour Amarine!!
Bienvenue au pays de ceux qui travaillent en ayant l'impression de vider l'océan à la petite cuillère... :lol: (Sur ce, je retourne bosser le cours du CNED sur la poésie, en essayant d'ignorer mes enfants qui s'éclatent dans la piscine...)

ah mais c'est tout à fait ça : vider l'océan à la petite cuillère!!!

amarine a écrit:
Pour la didactique, je partage de nouveau pleinement votre désarroi. Difficulté à trouver rapidement une orientation pertinente et synthétique pour chaque texte et pour le GT, à organiser mes notes/le brouillon pour être rigoureuse et efficace à la rédaction... Je n'ose imaginer la note et les commentaires du premier devoir envoyé et je traîne sur le deuxième - celui-là pour la formation académique....
On est toutes dans la même galère, celle de l'apprentissage, de l'entraînement, de la confrontation et du dépassement...
C'est formateur et forcément positif - euh...j'essaie de m'en convaincre aussi...    
Nous sommes actuellement dans la situation - inconfortable - de certains de nos élèves, que nous incitons à aller de l'avant.
Courage !

C'est exactement ce que je ressens... lors de ma première dissert°, je visualisais la prof de dida. en train de me lire... il n'y a pas mieux pour perdre pied pendant la construction de son devoir! Je me suis payée une panne terrible. je regardais les textes, le vide absolu. J'ai tout refermé au bout de 3h sans avoir écrit une ligne. J'ai recommencé le lendemain mon approche du devoir en me fixant des objectifs toutes les deux heures. Et ca a été un peu mieux. Du moins, j'ai posté une copie... pour ce qui est du contenu...  :lol:

N'empêche que, cette année, j'arrêterai de claironner à tout va que ce n'est pas la note qui compte mais les progrès que l'on fait, à chaque devoir rendu. J'avais oublié combien c'était anxiogène de faire un devoir corrigé par un tiers. L'agreg° aura eu le mérite de me faire une jolie piqûre de rappel et de bousculer nombre de mes certitudes!

*Mina* a écrit:le vide absolu.

C'est moi en ce moment, ça : je bloque complètement. J'ai l'impression d'être totalement à la ramasse. Je n'arrive plus du tout à travailler !