Peut-on me reprocher de mettre un élève au coin ? (lycée)

Olympias a écrit:Si l'élève n'est pas capable de suivre mon cours, j'explique ingénument que je m'adapte à son niveau en lui proposant un coloriage de mandala ... en précisant toutefois que l'exercice n'est pas évalué au bac.  :diable:

Ah tiens, je faisais ça à mes élèves d'ITEP pour qu'ils se calment .... Tu es démoniaque Olympias ! Je dirais néanmoins que "l'exercice n'est encore évalué au bac". Mais ça viendra..... ça viendra . Le MEN est prêt à tout pour mettre la poussière sous le tapis

lene75 a écrit:

Olympias a écrit:Si l'élève n'est pas capable de suivre mon cours, j'explique ingénument que je m'adapte à son niveau en lui proposant un coloriage de mandala ... en précisant toutefois que l'exercice n'est pas évalué au bac.  :diable:

Ça c'est top !

Oui, mais dans le genre humiliant, ça se pose.

Cela dit, ce débat me laisse assez perplexe. Je vois mal comment une punition quelconque pourrait être exempte d'humiliation ou comment une peine pourrait ne pas être pénible.
Après tout, c'est le principe de la punition que d'être assez désagréable pour constituer une dissuasion. C'est son objectif de ramener l'enfant à sa place, de faire tomber son orgueil, donc en un sens de l'humilier.
Entendons-nous bien. Une peine doit être proportionnée. Je suis évidemment hostile à toute forme d'acharnement. Surtout la sanction doit viser l'acte et non pas la personne. Mais il est nécessaire qu'une forme de honte y soit attachée. Non pas sur le mode "tu es une sous-merde", mais plutôt sur le mode "c'est un acte indigne de toi, tu devrais avoir honte". À cette condition, la peine peut contribuer à faire intégrer la règle et finalement elle peut être purgée. La dette peut être considérée comme payée.
De toute façon, certains enfants ont un ego tellement surdimensionné que le seul fait d'être incriminé ou soupçonné leur suffit pour se plaindre d'humiliation. On ne leur rend pas service en cherchant à les préserver à tout prix.

Une piste de réflexion, pour savoir si une punition va trop loin: est-elle conforme aux usages? Si elle s'en éloigne, est-ce de façon significative?

mafalda16 a écrit:Tsss "gouverner c'est peupler" (le fond de la salle d'une table retournée face au mur :diable: )

Citation attribuée à Henri IV.

Infantiliser des lycéens en les punissant comme des petits primaires, c'est se les mettre à dos pour le reste de l'année. Tu ne régleras rien ainsi. Sans compter que c'est humiliant!
A ta place, j'opterais pour la chaise près du bureau, ou l'exclusion chez le CPE ou chez un collègue voisin (qui à l'occasion m'enverrait de son côté ceux qui gênent son cours).
Je me méfie de l'exclusion dans le couloir. Nous sommes responsables des élèves, et si l'un d'entre eux fait des bêtises ou s'en va, ce sera considéré comme un défaut de surveillance.

lene75 a écrit:Mais dans 3 mois, comment feront-ils ? Ils devront gérer seuls non seulement leurs études, mais pour la plupart d'entre eux, ils n'habiteront plus chez papa-maman et devront se prendre en main, sans toujours avoir papa-maman derrière leurs fesses. Ils seront bien obligés de prendre leurs responsabilités et d'assumer seuls leurs actes. Je ne suis pas sûre que les infantiliser jusqu'à un âge aussi avancé soit leur rendre service. .

Je suis assez d'accord avec toi, mais il y a la théorie, idéale souvent, et il y a la réalité.
Quand tu as un lycéen qui devrait être grand mais qui déraille, si tu te contentes de régler cela avec lui et que tu échoues parce qu'il est immature ou têtu, il me semble que les parents sont en droit de te demander des comptes, et le font d'ailleurs: "Pourquoi ne pas nous avoir avertis?"
Et je les comprends parce que c'est comme ça que je voudrais que les profs réagissent avec mes enfants.

Carioca a écrit:Quand tu as un lycéen qui devrait être grand mais qui déraille, si tu te contentes de régler cela avec lui et que tu échoues

Oui bah on est d'accord en fait : c'est ce que je disais, en dernière instance, si mes tentatives ont échoué ou si le comportement est répétitif, là je peux faire appel aux parents (je n'aime pas appeler, mais ça c'est personnel, je préfère prendre rv et recevoir le(s) parent(s) en présence de l'élève), mais pas en 1re intention, où je préfère régler ça directement avec l'élève. Cela dit, en général, dans ces cas-là, on tombe sur des parents soit à côté de la plaque, soit qui font l'aveu de leur impuissance, parce que la terminale, c'est aussi souvent un âge auquel les relations parents-enfants sont dégradées, mais au moins, ils sont informés.