- Ajonc35Sage
Cela devient même pour moi une vraie souffrance. A la fois sur la forme et sur le fond. Sur la forme, je répète à longueur d'année mes exigences et ce qui leur permettra de progresser : des éléments de base que tous devraient maitriser plus. Sur le fond, j'ai le sentiment que, pendant les cours, ils comprennent. Puis je leur donne quelques pistes pour favoriser la mémorisation et travailler le cours. Comme ils n'apprennent que la veille ( "j'ai appris pourtant") le désastre est annoncé. Et le désastre est pour moi comme pour eux. Heureusement il y en a toujours quelques uns qui sauvent mon travail et je les remercie à chaque retour.A Tuin a écrit:Je trouve que c'est un métier intéressant. En revanche, corriger les copies devient en l’occurrence pour moi, de plus en plus pénible. C'est là la plus grande pénibilité je trouve : je suis obligée de m'y prendre à deux fois, une pour les fautes d'orthographe, et ensuite pour le contenu. Faire les deux de front me devient insupportable car les élèves font des monticules de fautes.
C'est tellement une souffrance, que je me fixe des objectifs pour me contraindre à avancer et à faire correctement mon travail et donc avoir un bon rendu pour les élèves.
Je reprends donc ce que m'a dit une collègue qui part en retraite: "ce que je ne regretterai pas, c'est la correction des copies"
J'ajouterai que j'aime toujours préparer mes cours, être en classe et cela me sauve. J'aime aussi certains de mes collègues mais de moins en moins aussi.
- SlinkyNiveau 10
Je suis heureuse d'être prof d'anglais. Après plusieurs années dans le privé dans un tout autre domaine, je suis satisfaite de pouvoir transmettre une part de mes connaissances à des jeunes et de les voir progresser. Je trouve ce métier très gratifiant. Le rythme est parfois intense avec la préparation en amont même si les vacances compensent beaucoup. Je suis quelquefois un peu tendue à trop vouloir donner le meilleur de moi-même chaque jour devant eux. Ce sont les seuls inconvénients qui me viennent à l'esprit.
_________________
Her steps--slow, deliberate, and challenging, the set of her sleek head and her slender shoulders, the swing of her straight body, the slight swaying of her hips, are more deadly than all the leopard skins and languors of the old-time vampire. Here is Slinky!
- JaneMonarque
Sur le plan pédagogique, j'apprécie le rapport avec les élèves et j'aime préparer des cours. Je ressens un réel plaisir à transmettre tout autant qu'à continuer à m'instruire, à m'enrichir, à me cultiver. Par contre, les copies me tombent des mains et sont devenues, selon le type d'évaluation, de véritables chemins de croix. Elles renvoient trop souvent le non travail, le je-m'en-foutisme. En revanche...J'exècre un certain nombre de collègues qui acceptent comme des bénis-oui-oui tout ce que l'administration nous impose parce que (et je cite): "on est fonctionnaires, on doit fonctionner". Et j'ai souvent l'impression (mais peut-être est-ce spécifique à mon établissement) que la salle des profs est peuplée d'enfants immatures au même titre que l'est la cour de récréation. J'exècre l'administration, sa lourdeur, son absence d'humanité, l'absence de dialogue, sa couardise, son manque de lucidité (voire le déni) et son auto-satisfaction, le manque d'ambition, l'absence de rigueur, le laxisme qu'elle nous impose, tout autant d'éléments qui nous conduisent à la dérive. J'exècre notre hiérarchie incapable de reconnaître le travail et le mérite auxquels elle préfère le copinage et la servilité. J'exècre les ministres et leurs représentants qui n'ont pas de réelle compréhension de notre métier (si tant est qu'il en aient un réelle vision) et nous impriment leur marque comme on imprime du bétail (la réforme 2016 n'est toujours pas digérée).
Je suis donc une prof en perpétuelle révolte, et cette révolte rend l'exercice de ce métier, que j'apprécie au demeurant encore un peu, de plus en plus pénible.
Je suis donc une prof en perpétuelle révolte, et cette révolte rend l'exercice de ce métier, que j'apprécie au demeurant encore un peu, de plus en plus pénible.
_________________
"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- PersephoneiaNiveau 9
Je n'ai jamais eu envie de faire un autre métier, je suis donc heureuse d'être professeur. J'aime le challenge que représente chaque remplacement, chaque classe, chaque élève. Sur le plan pédagogique je rejoins @Jane.
J'ai pris le parti de ne pas râler en salle des profs et d'y avoir toujours le sourire. J'évite les personnes qui ne parlent que de l'actualité ou médisent des élèves. Par chance j'ai toujours rencontré quelques collègues dans mon cas. On me trouve au café ou au thé avec un gâteau au chocolat en train de faire rire ou de rire. Bon parfois je vais faire un point sur tel élève avec le PP mais bon la récré c'est sacré !
Les copies à corriger ne sont pas une partie de plaisir, je fais par paquets pour ne pas devenir chauve et verte de rage. Je m'organise et j'essaie de le faire durant mes "trous".
Par contre être heureux n'empêche pas de râler quand on nous prend pour des idiots : les aléas d'une administration, les compétences, et le dernier en date : le projet d'ajustement sur les fondamentaux.... Parce qu'évidemment avant on ne le faisait pas !
J'ai pris le parti de ne pas râler en salle des profs et d'y avoir toujours le sourire. J'évite les personnes qui ne parlent que de l'actualité ou médisent des élèves. Par chance j'ai toujours rencontré quelques collègues dans mon cas. On me trouve au café ou au thé avec un gâteau au chocolat en train de faire rire ou de rire. Bon parfois je vais faire un point sur tel élève avec le PP mais bon la récré c'est sacré !
Les copies à corriger ne sont pas une partie de plaisir, je fais par paquets pour ne pas devenir chauve et verte de rage. Je m'organise et j'essaie de le faire durant mes "trous".
Par contre être heureux n'empêche pas de râler quand on nous prend pour des idiots : les aléas d'une administration, les compétences, et le dernier en date : le projet d'ajustement sur les fondamentaux.... Parce qu'évidemment avant on ne le faisait pas !
_________________
2011-2021 : Contractuelle
2022-2023 : Stagiaire - Collège : 6/6/5/4 + 1h15 aller
- Ajonc35Sage
D'accord sur tout, y compris sur la révolte (Cela gave mon conjoint qui me répète que cette révolte ne sert à rien et il a raison)Jane a écrit:Sur le plan pédagogique, j'apprécie le rapport avec les élèves et j'aime préparer des cours. Je ressens un réel plaisir à transmettre tout autant qu'à continuer à m'instruire, à m'enrichir, à me cultiver. Par contre, les copies me tombent des mains et sont devenues, selon le type d'évaluation, de véritables chemins de croix. Elles renvoient trop souvent le non travail, le je-m'en-foutisme. En revanche...J'exècre un certain nombre de collègues qui acceptent comme des bénis-oui-oui tout ce que l'administration nous impose parce que (et je cite): "on est fonctionnaires, on doit fonctionner". Et j'ai souvent l'impression (mais peut-être est-ce spécifique à mon établissement) que la salle des profs est peuplée d'enfants immatures au même titre que l'est la cour de récréation. J'exècre l'administration, sa lourdeur, son absence d'humanité, l'absence de dialogue, sa couardise, son manque de lucidité (voire le déni) et son auto-satisfaction, le manque d'ambition, l'absence de rigueur, le laxisme qu'elle nous impose, tout autant d'éléments qui nous conduisent à la dérive. J'exècre notre hiérarchie incapable de reconnaître le travail et le mérite auxquels elle préfère le copinage et la servilité. J'exècre les ministres et leurs représentants qui n'ont pas de réelle compréhension de notre métier (si tant est qu'il en aient un réelle vision) et nous impriment leur marque comme on imprime du bétail (la réforme 2016 n'est toujours pas digérée).
Je suis donc une prof en perpétuelle révolte, et cette révolte rend l'exercice de ce métier, que j'apprécie au demeurant encore un peu, de plus en plus pénible.
J'ajoute. J'aime aussi le travail en équipe quand je choisis mes équipier.es ou que je suis choisie par des collègues que j'aime bien, mais pas quand on nous impose les équipes. D'ailleurs cela marche moins bien ( et je suis gentille). Bizarrement depuis que l'on nous impose des projets cela fonctionne moins bien, aussi. J'aime donc la liberté que nous laisse notre métier, mais de moins en moins tant sur le fond que sur la forme.
J'aime aussi quand les programmes changent. J'ai connu un programme qui a duré 15 ans et je n'en pouvais plus. Certes je modifiais à la marge et j'ai, en 15 ans, modifié ma façon de travailler, mais le programme était toujours là.
Par contre il a changé il y a trois ans . J'ai fait un vrai travail de préparation car je n'aime pas le livre ( le seul) qui était proposé. Selon moi il était loin de répondre aux exigences du programme et des capacités des élèves. Cela m'a pris beaucoup de temps ( merci les vacances d'août) et je ne l'ai donné qu'une seule année ( donné à un autre collègue, sur quels critères?) ou quand la Direction méprise notre travail. Les élèves étaient contents, moi aussi. Depuis je procrastine davantage.
- JaneMonarque
Ajonc35 a écrit:D'accord sur tout, y compris sur la révolte (Cela gave mon conjoint qui me répète que cette révolte ne sert à rien et il a raison)Jane a écrit:Sur le plan pédagogique, j'apprécie le rapport avec les élèves et j'aime préparer des cours. Je ressens un réel plaisir à transmettre tout autant qu'à continuer à m'instruire, à m'enrichir, à me cultiver. Par contre, les copies me tombent des mains et sont devenues, selon le type d'évaluation, de véritables chemins de croix. Elles renvoient trop souvent le non travail, le je-m'en-foutisme. En revanche...J'exècre un certain nombre de collègues qui acceptent comme des bénis-oui-oui tout ce que l'administration nous impose parce que (et je cite): "on est fonctionnaires, on doit fonctionner". Et j'ai souvent l'impression (mais peut-être est-ce spécifique à mon établissement) que la salle des profs est peuplée d'enfants immatures au même titre que l'est la cour de récréation. J'exècre l'administration, sa lourdeur, son absence d'humanité, l'absence de dialogue, sa couardise, son manque de lucidité (voire le déni) et son auto-satisfaction, le manque d'ambition, l'absence de rigueur, le laxisme qu'elle nous impose, tout autant d'éléments qui nous conduisent à la dérive. J'exècre notre hiérarchie incapable de reconnaître le travail et le mérite auxquels elle préfère le copinage et la servilité. J'exècre les ministres et leurs représentants qui n'ont pas de réelle compréhension de notre métier (si tant est qu'il en aient un réelle vision) et nous impriment leur marque comme on imprime du bétail (la réforme 2016 n'est toujours pas digérée).
Je suis donc une prof en perpétuelle révolte, et cette révolte rend l'exercice de ce métier, que j'apprécie au demeurant encore un peu, de plus en plus pénible.
J'ajoute. J'aime aussi le travail en équipe quand je choisis mes équipier.es ou que je suis choisie par des collègues que j'aime bien, mais pas quand on nous impose les équipes. D'ailleurs cela marche moins bien ( et je suis gentille). Bizarrement depuis que l'on nous impose des projets cela fonctionne moins bien, aussi. J'aime donc la liberté que nous laisse notre métier, mais de moins en moins tant sur le fond que sur la forme.
J'aime aussi quand les programmes changent. J'ai connu un programme qui a duré 15 ans et je n'en pouvais plus. Certes je modifiais à la marge et j'ai, en 15 ans, modifié ma façon de travailler, mais le programme était toujours là.
Par contre il a changé il y a trois ans . J'ai fait un vrai travail de préparation car je n'aime pas le livre ( le seul) qui était proposé. Selon moi il était loin de répondre aux exigences du programme et des capacités des élèves. Cela m'a pris beaucoup de temps ( merci les vacances d'août) et je ne l'ai donné qu'une seule année ( donné à un autre collègue, sur quels critères?) ou quand la Direction méprise notre travail. Les élèves étaient contents, moi aussi. Depuis je procrastine davantage.
D'accord à 100% avec ce qui est gras. Comme je suis en lettres, et que j'aime varier mes supports, je n'ai pas besoin d'une réforme... j'ai adoré les programmes d'avant 2016, et là, j'avoue que je m'amuse beaucoup moins dans mon travail, en raison des contraintes insupportables que 2016 a apportées, et qui ont, selon moi, considérablement réduit ma liberté pédagogique.
_________________
"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- ditaNeoprof expérimenté
Jane, oui, la liberté pédagogique en a pris un coup, c'est dommage.
Pour les projets, niet.
Pour les projets, niet.
- LefterisEsprit sacré
Un professeur peut être heureux, mais pas parce qu'il est professeur. Parce qu'il a une vie à côté, que son métier lui permet de vivre. Au contraire, un professeur qui vit trop par son métier ne peut qu'être déçu et mal le vivre. C'est d'ailleurs la même chose dans beaucoup de métiers et l'enseignement n'échappe pas à cette règle commune. L'énumération faite par Jane est extrêmement réaliste et je la reprends à mon compte. J'ajoute que quand on est en plus dans certaines matières qui ne se relèveront jamais de la réforme, c'est encore pire, il n'y a aucun avenir. Il vaut mieux carrément prendre de la distance, tenter de se préserver en exerçant un travail alimentaire, passer le moins de temps possible sur son lieu de travail , éviter les collègues soumis , qui donnent de l"urticaire, faiseurs de compétences, de projets, de réunionite, et autres sornettes qui mènent le métier à sa ruine. On serre les dents, et on fait des choses intéressantes à côté.
Là j'ai passé près de deux semaines sans ordi, je commençais à oublier l'EN. C'est drôlement bien...
Là j'ai passé près de deux semaines sans ordi, je commençais à oublier l'EN. C'est drôlement bien...
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- erotokritosNiveau 5
Bonjour à tous!
Je vois des sujets de forum techniques et hyper précis. Avec deems avis sur les réformes, les heures les programmes...
Je ne veux pas parler de tout ça pour une fois.
Mais plutôt une question toute simple
pourquoi aimez vous votre travail? D'où vient votre vocation?
Pourquoi est ce un beau métier d'être enseignant?
Je vois des sujets de forum techniques et hyper précis. Avec deems avis sur les réformes, les heures les programmes...
Je ne veux pas parler de tout ça pour une fois.
Mais plutôt une question toute simple
pourquoi aimez vous votre travail? D'où vient votre vocation?
Pourquoi est ce un beau métier d'être enseignant?
_________________
Audaces fortuna juvat
- Thalia de GMédiateur
Topics fusionnés. La question est récurrente sur Neo.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Pourquoi 3,14159Expert
Je déplore la dégradation du métier, sa dévalorisation et le changement de la clientèle. Donc heureux il y a un certain temps mais désabusé à ce jour, et certainement complètement blasé dans mes dernières années.
_________________
"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- gregforeverGrand sage
en dépit de la morosité ambiante, des copies nullissimes d'élèves qui ne font aucun effort, des remous dans certaines classes, de la déconsidération de notre métier... je reste une prof heureuse de son choix imposé à ma famille à grands coups de plantage de moyennes de maths/sciences, de discussions houleuses non je veux faire A pas C... ni B... ni autre chose...et parce que "fonctionnaire c'est la honte" pour un père chef d'entreprise; vraie vocation assumée, et toujours contente d'y retourner à la rentrée après 20 ans de carrière
- zigmag17Empereur
Heureuse de retrouver les élèves pour lesquels je me sens utile. Lasse des comportements déviants des autres. Tant que j'aurai l'énergie nécessaire pour me lever le matin et aller retrouver la majeure partie d'entre eux pour leur apporter/enseigner quelque chose, ça ira. Mais cette énergie s'amenuise dangereusement ces temps-ci à cause d'une minorité qui reproduit dans l'école les rapports de force qu'ils vivent à l'extérieur, et avec laquelle l'Institution nous demande de composer.
Bonheur relatif et sporadique, donc...
Bonheur relatif et sporadique, donc...
- PointàlaligneExpert
Lefteris a écrit:Un professeur peut être heureux, mais pas parce qu'il est professeur. Parce qu'il a une vie à côté, que son métier lui permet de vivre. Au contraire, un professeur qui vit trop par son métier ne peut qu'être déçu et mal le vivre. C'est d'ailleurs la même chose dans beaucoup de métiers et l'enseignement n'échappe pas à cette règle commune.
+1000 !
- sifiÉrudit
J'aime mon métier, mais moins qu'avant.
Etre prof de lettres était un rêve de gosse. Quand j'avais 12 ans, je disais déjà que je voulais faire ça: j'ai subi quelques moqueries, mais je savais clairement que je voulais faire ça, et pas autre chose. Quand j'ai réussi mon CAPES, et que j'ai commencé à enseigner, j'étais vraiment heureuse et enthousiaste, avec le sentiment d'être à ma place. J'ai travaillé en REP++ pendant 5 ans et même si c'était dur, pour rien au monde, je n'aurais voulu faire autre chose. J'ai changé d'établissement pour un collège pépère, et j'ai vécu plusieurs années sur un petit nuage.
Et puis...
Et puis les réformes ineptes sont arrivées. Du moins j'ai commencé à en prendre conscience. J'ai vu la baisse du niveau, les difficultés croissantes, l'impuissance, et j'ai commencé à fatiguer. Vraiment. J'aime toujours mon métier, mais je me vois de moins en moins l'exercer jusqu'au bout. J'aime enseigner, ça oui, ça n'a pas changé... mais je n'aime pas ce que mon métier est en train de devenir.
Etre prof de lettres était un rêve de gosse. Quand j'avais 12 ans, je disais déjà que je voulais faire ça: j'ai subi quelques moqueries, mais je savais clairement que je voulais faire ça, et pas autre chose. Quand j'ai réussi mon CAPES, et que j'ai commencé à enseigner, j'étais vraiment heureuse et enthousiaste, avec le sentiment d'être à ma place. J'ai travaillé en REP++ pendant 5 ans et même si c'était dur, pour rien au monde, je n'aurais voulu faire autre chose. J'ai changé d'établissement pour un collège pépère, et j'ai vécu plusieurs années sur un petit nuage.
Et puis...
Et puis les réformes ineptes sont arrivées. Du moins j'ai commencé à en prendre conscience. J'ai vu la baisse du niveau, les difficultés croissantes, l'impuissance, et j'ai commencé à fatiguer. Vraiment. J'aime toujours mon métier, mais je me vois de moins en moins l'exercer jusqu'au bout. J'aime enseigner, ça oui, ça n'a pas changé... mais je n'aime pas ce que mon métier est en train de devenir.
- PoupoutchModérateur
J'enseigne deux matières et clairement, il y en a une que je préfère à l'autre.
J'aime bien enseigner les lettres, ceci dit, plus que je ne l'aurais imaginé en reprenant une année d'études pour passer capes et agreg 2015. J'aime composer mes séquences, les partager avec les élèves, recherche comment orienter mon travail en fonction de mon groupe. J'aime bien (en général) le rapport avec les élèves, qui sont, chez nous, de vrais gentils.
J'adore enseigner le théâtre. On a l'avantage d'être un enseignement optionnel (spé ou fac), donc d'avoir des groupes d'élèves qui ont choisi d'être là. On a également la chance d'avoir des groupes pas trop nombreux (30 élèves en théâtre c'est pas gérable). On a une vraie liberté de choix pédagogique (sauf en spé, en terminale, où il y a un programme limitatif, mais nous avons carte blanche pour le traiter tant que les élèves peuvent assurer les épreuves du bac). On tissé souvent des liens différents avec les élèves parce que nous faisons appel à des choses différentes des autres cours. Et puis c'est "ma" matière, celle que j'aime et dans laquelle je suis 100% à l'aise.
Je n'aime pas l'ambiance de la salle des profs, les collègues qui critiquent ta notation, qu'elle soit trop haute ou trop basse à leur goût. Je n'aime pas les concurrences entre matières, les mesquineries et les manœuvres de ceux qui vendraient père et mère pour avoir une ou deux heures sup. Je n'aime pas le jeu "politique" qui entoure le mouvement spécifique, et qui nécessite d'être le plus apprécié de l'IPR. Je n'aime pas les Directions démissionnaires, les collègues qui le sont tout autant. Je n'aime pas les réunions, et pourtant, j'en subis un paquet. Je n'aime pas que l'école soit devenu un lieu où l'on s'inquiète pour son futur et où orientation n'est plus synonyme de choix mais de calcul savant quant aux attendus de telle ou telle formation. Je n'aime pas que l'école ne soit plus un lieu de formation du citoyen et de l'individu, et qu'elles soit tout entière pensée comme le lieu de forma(ta)tion du futur employé (ou entrepreneur, car c'est la mode, "entreprendre c'est apprendre" comme dit si bien le papier à lettres de mon lycée).
J'aime l'enseignement mais pas l'institution. Je suis globalement heureuse mais aussi parfois découragée. J'aime mon boulot mais j'ai souvent du mal à me lever et à me décider à y aller.
J'ai eu 5 autres boulots avant de devenir prof. Je n'ai aimé que celui-là. Et j'ai appris que dans tout métier, il y a des avantages (le train gratuit et les repos en semaine à la SNCF, le temps pour la recherche à la fac, les collègues, l'ambiance, le fait de rentrer et de pouvoir totalement évacuer le boulot, de n'avoir rien à faire à la maison) et des inconvénients (horaires de bureau, présence d'un chef, mépris des clients, travail répétitif, manque de challenge humain ou intellectuel) et le métier de prof n'échappe pas à la règle.
J'ai déjà beaucoup changé de route. Prendre un nouveau tournant si cela s'avérait nécessaire ne me perturberait pas.
J'aime bien enseigner les lettres, ceci dit, plus que je ne l'aurais imaginé en reprenant une année d'études pour passer capes et agreg 2015. J'aime composer mes séquences, les partager avec les élèves, recherche comment orienter mon travail en fonction de mon groupe. J'aime bien (en général) le rapport avec les élèves, qui sont, chez nous, de vrais gentils.
J'adore enseigner le théâtre. On a l'avantage d'être un enseignement optionnel (spé ou fac), donc d'avoir des groupes d'élèves qui ont choisi d'être là. On a également la chance d'avoir des groupes pas trop nombreux (30 élèves en théâtre c'est pas gérable). On a une vraie liberté de choix pédagogique (sauf en spé, en terminale, où il y a un programme limitatif, mais nous avons carte blanche pour le traiter tant que les élèves peuvent assurer les épreuves du bac). On tissé souvent des liens différents avec les élèves parce que nous faisons appel à des choses différentes des autres cours. Et puis c'est "ma" matière, celle que j'aime et dans laquelle je suis 100% à l'aise.
Je n'aime pas l'ambiance de la salle des profs, les collègues qui critiquent ta notation, qu'elle soit trop haute ou trop basse à leur goût. Je n'aime pas les concurrences entre matières, les mesquineries et les manœuvres de ceux qui vendraient père et mère pour avoir une ou deux heures sup. Je n'aime pas le jeu "politique" qui entoure le mouvement spécifique, et qui nécessite d'être le plus apprécié de l'IPR. Je n'aime pas les Directions démissionnaires, les collègues qui le sont tout autant. Je n'aime pas les réunions, et pourtant, j'en subis un paquet. Je n'aime pas que l'école soit devenu un lieu où l'on s'inquiète pour son futur et où orientation n'est plus synonyme de choix mais de calcul savant quant aux attendus de telle ou telle formation. Je n'aime pas que l'école ne soit plus un lieu de formation du citoyen et de l'individu, et qu'elles soit tout entière pensée comme le lieu de forma(ta)tion du futur employé (ou entrepreneur, car c'est la mode, "entreprendre c'est apprendre" comme dit si bien le papier à lettres de mon lycée).
J'aime l'enseignement mais pas l'institution. Je suis globalement heureuse mais aussi parfois découragée. J'aime mon boulot mais j'ai souvent du mal à me lever et à me décider à y aller.
J'ai eu 5 autres boulots avant de devenir prof. Je n'ai aimé que celui-là. Et j'ai appris que dans tout métier, il y a des avantages (le train gratuit et les repos en semaine à la SNCF, le temps pour la recherche à la fac, les collègues, l'ambiance, le fait de rentrer et de pouvoir totalement évacuer le boulot, de n'avoir rien à faire à la maison) et des inconvénients (horaires de bureau, présence d'un chef, mépris des clients, travail répétitif, manque de challenge humain ou intellectuel) et le métier de prof n'échappe pas à la règle.
J'ai déjà beaucoup changé de route. Prendre un nouveau tournant si cela s'avérait nécessaire ne me perturberait pas.
_________________
Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- Ajonc35Sage
Je n'ai pas tout à fait le même parcours, mais je valide tout.Poupoutch a écrit:J'enseigne deux matières et clairement, il y en a une que je préfère à l'autre.
J'aime bien enseigner les lettres, ceci dit, plus que je ne l'aurais imaginé en reprenant une année d'études pour passer capes et agreg 2015. J'aime composer mes séquences, les partager avec les élèves, recherche comment orienter mon travail en fonction de mon groupe. J'aime bien (en général) le rapport avec les élèves, qui sont, chez nous, de vrais gentils.
J'adore enseigner le théâtre. On a l'avantage d'être un enseignement optionnel (spé ou fac), donc d'avoir des groupes d'élèves qui ont choisi d'être là. On a également la chance d'avoir des groupes pas trop nombreux (30 élèves en théâtre c'est pas gérable). On a une vraie liberté de choix pédagogique (sauf en spé, en terminale, où il y a un programme limitatif, mais nous avons carte blanche pour le traiter tant que les élèves peuvent assurer les épreuves du bac). On tissé souvent des liens différents avec les élèves parce que nous faisons appel à des choses différentes des autres cours. Et puis c'est "ma" matière, celle que j'aime et dans laquelle je suis 100% à l'aise.
Je n'aime pas l'ambiance de la salle des profs, les collègues qui critiquent ta notation, qu'elle soit trop haute ou trop basse à leur goût. Je n'aime pas les concurrences entre matières, les mesquineries et les manœuvres de ceux qui vendraient père et mère pour avoir une ou deux heures sup. Je n'aime pas le jeu "politique" qui entoure le mouvement spécifique, et qui nécessite d'être le plus apprécié de l'IPR. Je n'aime pas les Directions démissionnaires, les collègues qui le sont tout autant. Je n'aime pas les réunions, et pourtant, j'en subis un paquet. Je n'aime pas que l'école soit devenu un lieu où l'on s'inquiète pour son futur et où orientation n'est plus synonyme de choix mais de calcul savant quant aux attendus de telle ou telle formation. Je n'aime pas que l'école ne soit plus un lieu de formation du citoyen et de l'individu, et qu'elles soit tout entière pensée comme le lieu de forma(ta)tion du futur employé (ou entrepreneur, car c'est la mode, "entreprendre c'est apprendre" comme dit si bien le papier à lettres de mon lycée).
J'aime l'enseignement mais pas l'institution. Je suis globalement heureuse mais aussi parfois découragée. J'aime mon boulot mais j'ai souvent du mal à me lever et à me décider à y aller.
J'ai eu 5 autres boulots avant de devenir prof. Je n'ai aimé que celui-là. Et j'ai appris que dans tout métier, il y a des avantages (le train gratuit et les repos en semaine à la SNCF, le temps pour la recherche à la fac, les collègues, l'ambiance, le fait de rentrer et de pouvoir totalement évacuer le boulot, de n'avoir rien à faire à la maison) et des inconvénients (horaires de bureau, présence d'un chef, mépris des clients, travail répétitif, manque de challenge humain ou intellectuel) et le métier de prof n'échappe pas à la règle.
J'ai déjà beaucoup changé de route. Prendre un nouveau tournant si cela s'avérait nécessaire ne me perturberait pas.
Particulièrement je n'aime pas mes collègues qui, au nom de la sacro-sainte bienveillance sont capables d'accepter tout et n'importe quoi, mais il doit y avoir des avantages!
Je n'aime pas ce que devient cette École. Il faut être utile. Utile à quoi? Même petite-ajonc en cp doit recevoir un enseignement utile? Vat-il falloir que sa pe ne lui apprenne que des mots utiles? Des méthodes de travail utiles? Je l'observe et je constate d'abord qu'elle prend du plaisir et qu'elle gagne en autonomie, qu'elle apprend. Nos élèves ne doivent plus penser, ils doivent devenir utiles. Ils ne doivent plus apprendre mais apprendre à être utile...
Ma reconversion est toute trouvée. Bientôt la sortie.
- ElevenNeoprof expérimenté
Ajonc35 a écrit:Je n'ai pas tout à fait le même parcours, mais je valide tout.Poupoutch a écrit:J'enseigne deux matières et clairement, il y en a une que je préfère à l'autre.
J'aime bien enseigner les lettres, ceci dit, plus que je ne l'aurais imaginé en reprenant une année d'études pour passer capes et agreg 2015. J'aime composer mes séquences, les partager avec les élèves, recherche comment orienter mon travail en fonction de mon groupe. J'aime bien (en général) le rapport avec les élèves, qui sont, chez nous, de vrais gentils.
J'adore enseigner le théâtre. On a l'avantage d'être un enseignement optionnel (spé ou fac), donc d'avoir des groupes d'élèves qui ont choisi d'être là. On a également la chance d'avoir des groupes pas trop nombreux (30 élèves en théâtre c'est pas gérable). On a une vraie liberté de choix pédagogique (sauf en spé, en terminale, où il y a un programme limitatif, mais nous avons carte blanche pour le traiter tant que les élèves peuvent assurer les épreuves du bac). On tissé souvent des liens différents avec les élèves parce que nous faisons appel à des choses différentes des autres cours. Et puis c'est "ma" matière, celle que j'aime et dans laquelle je suis 100% à l'aise.
Je n'aime pas l'ambiance de la salle des profs, les collègues qui critiquent ta notation, qu'elle soit trop haute ou trop basse à leur goût. Je n'aime pas les concurrences entre matières, les mesquineries et les manœuvres de ceux qui vendraient père et mère pour avoir une ou deux heures sup. Je n'aime pas le jeu "politique" qui entoure le mouvement spécifique, et qui nécessite d'être le plus apprécié de l'IPR. Je n'aime pas les Directions démissionnaires, les collègues qui le sont tout autant. Je n'aime pas les réunions, et pourtant, j'en subis un paquet. Je n'aime pas que l'école soit devenu un lieu où l'on s'inquiète pour son futur et où orientation n'est plus synonyme de choix mais de calcul savant quant aux attendus de telle ou telle formation. Je n'aime pas que l'école ne soit plus un lieu de formation du citoyen et de l'individu, et qu'elles soit tout entière pensée comme le lieu de forma(ta)tion du futur employé (ou entrepreneur, car c'est la mode, "entreprendre c'est apprendre" comme dit si bien le papier à lettres de mon lycée).
J'aime l'enseignement mais pas l'institution. Je suis globalement heureuse mais aussi parfois découragée. J'aime mon boulot mais j'ai souvent du mal à me lever et à me décider à y aller.
J'ai eu 5 autres boulots avant de devenir prof. Je n'ai aimé que celui-là. Et j'ai appris que dans tout métier, il y a des avantages (le train gratuit et les repos en semaine à la SNCF, le temps pour la recherche à la fac, les collègues, l'ambiance, le fait de rentrer et de pouvoir totalement évacuer le boulot, de n'avoir rien à faire à la maison) et des inconvénients (horaires de bureau, présence d'un chef, mépris des clients, travail répétitif, manque de challenge humain ou intellectuel) et le métier de prof n'échappe pas à la règle.
J'ai déjà beaucoup changé de route. Prendre un nouveau tournant si cela s'avérait nécessaire ne me perturberait pas.
Particulièrement je n'aime pas mes collègues qui, au nom de la sacro-sainte bienveillance sont capables d'accepter tout et n'importe quoi, mais il doit y avoir des avantages!
Je n'aime pas ce que devient cette École. Il faut être utile. Utile à quoi? Même petite-ajonc en cp doit recevoir un enseignement utile? Vat-il falloir que sa pe ne lui apprenne que des mots utiles? Des méthodes de travail utiles? Je l'observe et je constate d'abord qu'elle prend du plaisir et qu'elle gagne en autonomie, qu'elle apprend. Nos élèves ne doivent plus penser, ils doivent devenir utiles. Ils ne doivent plus apprendre mais apprendre à être utile...
Ma reconversion est toute trouvée. Bientôt la sortie.
Sans indiscrétion, dans quel domaine penses-tu te reconvertir ?
_________________
2015-2016 : Première année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2016-2017 : Deuxième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et cinquièmes.
2017-2018 : Troisième année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2018-2019 : Quatrième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et sixièmes.
2019-2020 : Reconversion !
- Ajonc35Sage
Vu mon grand âge. Sortie définitive donc voyages, travaux maison, famille, projets divers et variés. Au revoir.Eleven a écrit:Ajonc35 a écrit:Je n'ai pas tout à fait le même parcours, mais je valide tout.Poupoutch a écrit:J'enseigne deux matières et clairement, il y en a une que je préfère à l'autre.
J'aime bien enseigner les lettres, ceci dit, plus que je ne l'aurais imaginé en reprenant une année d'études pour passer capes et agreg 2015. J'aime composer mes séquences, les partager avec les élèves, recherche comment orienter mon travail en fonction de mon groupe. J'aime bien (en général) le rapport avec les élèves, qui sont, chez nous, de vrais gentils.
J'adore enseigner le théâtre. On a l'avantage d'être un enseignement optionnel (spé ou fac), donc d'avoir des groupes d'élèves qui ont choisi d'être là. On a également la chance d'avoir des groupes pas trop nombreux (30 élèves en théâtre c'est pas gérable). On a une vraie liberté de choix pédagogique (sauf en spé, en terminale, où il y a un programme limitatif, mais nous avons carte blanche pour le traiter tant que les élèves peuvent assurer les épreuves du bac). On tissé souvent des liens différents avec les élèves parce que nous faisons appel à des choses différentes des autres cours. Et puis c'est "ma" matière, celle que j'aime et dans laquelle je suis 100% à l'aise.
Je n'aime pas l'ambiance de la salle des profs, les collègues qui critiquent ta notation, qu'elle soit trop haute ou trop basse à leur goût. Je n'aime pas les concurrences entre matières, les mesquineries et les manœuvres de ceux qui vendraient père et mère pour avoir une ou deux heures sup. Je n'aime pas le jeu "politique" qui entoure le mouvement spécifique, et qui nécessite d'être le plus apprécié de l'IPR. Je n'aime pas les Directions démissionnaires, les collègues qui le sont tout autant. Je n'aime pas les réunions, et pourtant, j'en subis un paquet. Je n'aime pas que l'école soit devenu un lieu où l'on s'inquiète pour son futur et où orientation n'est plus synonyme de choix mais de calcul savant quant aux attendus de telle ou telle formation. Je n'aime pas que l'école ne soit plus un lieu de formation du citoyen et de l'individu, et qu'elles soit tout entière pensée comme le lieu de forma(ta)tion du futur employé (ou entrepreneur, car c'est la mode, "entreprendre c'est apprendre" comme dit si bien le papier à lettres de mon lycée).
J'aime l'enseignement mais pas l'institution. Je suis globalement heureuse mais aussi parfois découragée. J'aime mon boulot mais j'ai souvent du mal à me lever et à me décider à y aller.
J'ai eu 5 autres boulots avant de devenir prof. Je n'ai aimé que celui-là. Et j'ai appris que dans tout métier, il y a des avantages (le train gratuit et les repos en semaine à la SNCF, le temps pour la recherche à la fac, les collègues, l'ambiance, le fait de rentrer et de pouvoir totalement évacuer le boulot, de n'avoir rien à faire à la maison) et des inconvénients (horaires de bureau, présence d'un chef, mépris des clients, travail répétitif, manque de challenge humain ou intellectuel) et le métier de prof n'échappe pas à la règle.
J'ai déjà beaucoup changé de route. Prendre un nouveau tournant si cela s'avérait nécessaire ne me perturberait pas.
Particulièrement je n'aime pas mes collègues qui, au nom de la sacro-sainte bienveillance sont capables d'accepter tout et n'importe quoi, mais il doit y avoir des avantages!
Je n'aime pas ce que devient cette École. Il faut être utile. Utile à quoi? Même petite-ajonc en cp doit recevoir un enseignement utile? Vat-il falloir que sa pe ne lui apprenne que des mots utiles? Des méthodes de travail utiles? Je l'observe et je constate d'abord qu'elle prend du plaisir et qu'elle gagne en autonomie, qu'elle apprend. Nos élèves ne doivent plus penser, ils doivent devenir utiles. Ils ne doivent plus apprendre mais apprendre à être utile...
Ma reconversion est toute trouvée. Bientôt la sortie.
Sans indiscrétion, dans quel domaine penses-tu te reconvertir ?
- shawnNiveau 1
Je crains qu'avec la réforme du lycée, le métier devienne encore plus chronophage!Chez nous, les emplois du temps seront un casse tête tout comme l'organisation des classes,des heures, des répartitions...
Je crains ne plus avoir aucune demi journée libre.
Je crains ne plus avoir aucune demi journée libre.
- IllianeExpert
shawn a écrit:Je crains qu'avec la réforme du lycée, le métier devienne encore plus chronophage!Chez nous, les emplois du temps seront un casse tête tout comme l'organisation des classes,des heures, des répartitions...
Je crains ne plus avoir aucune demi journée libre.
+1. Je me demande même si cela n'est pas en partie le but (en plus de faire des économies et tout et tout) : nous obliger à rester au lycée toute la journée pour avoir "enfin" ces fameuses 35h de présence du prof en établissement !
- Philomène87Grand sage
Le titre du topic est tout de même assez curieux.
Cela sous-entend qu'il n'est pas forcément "normal" d'être heureux en tant que prof, et que nous considérons tous ce métier comme purement alimentaire. La question a été posée par un futur collègue, et c'est justement très révélateur de l'image que nous donnons à l'extérieur. C'est dommage je trouve !
Cela sous-entend qu'il n'est pas forcément "normal" d'être heureux en tant que prof, et que nous considérons tous ce métier comme purement alimentaire. La question a été posée par un futur collègue, et c'est justement très révélateur de l'image que nous donnons à l'extérieur. C'est dommage je trouve !
- Ajonc35Sage
35 heures de présence ne signifieront pas qualité d'enseignement. Pire vu le matériel dont nous disposons, le plus souvent ce n'est pas au lycée que nous travaillons bien. Pour ma part correction des copies, photocopies, tous des bureaux administratifs et c'est tout. On est dans l'illusion. Faire croire que nous rendrons un meilleur service, c'est méconnaître notre travail et la disponibilité de nos élèves. Et même s'ils étaient disponibles, Quid des lieux pour les rencontrer, chez nous c'est "lieux tendus". Parfois même pas de lieu pour recevoir les parents, éducateurs,intervenants extérieurs, etc.... sauf fin des cours. Et les élèves sont partis.Illiane a écrit:shawn a écrit:Je crains qu'avec la réforme du lycée, le métier devienne encore plus chronophage!Chez nous, les emplois du temps seront un casse tête tout comme l'organisation des classes,des heures, des répartitions...
Je crains ne plus avoir aucune demi journée libre.
+1. Je me demande même si cela n'est pas en partie le but (en plus de faire des économies et tout et tout) : nous obliger à rester au lycée toute la journée pour avoir "enfin" ces fameuses 35h de présence du prof en établissement !
- LefterisEsprit sacré
Bien évidemment. C'est une des pièces du puzzle. Les autres étant le remplacement, et éventuellement la bivalence. On ajoute quelques réunions qui coincent les enseignants dans l'établissement, et le tour est joué. Cela fait un moment que ça tourne autour, et des chefs d'établissement l'ont déjà dit ouvertement à des collègues. Une enseignante avait fait un article sur Médiapart, il y a déjà quelque temps, j'aurais dû le garder. Son chef lui avait fait un emploi du temps à trous exprès, pour qu'elle reste sur place, et le lui avait dit.Illiane a écrit:shawn a écrit:Je crains qu'avec la réforme du lycée, le métier devienne encore plus chronophage!Chez nous, les emplois du temps seront un casse tête tout comme l'organisation des classes,des heures, des répartitions...
Je crains ne plus avoir aucune demi journée libre.
+1. Je me demande même si cela n'est pas en partie le but (en plus de faire des économies et tout et tout) : nous obliger à rester au lycée toute la journée pour avoir "enfin" ces fameuses 35h de présence du prof en établissement !
Dans mon bahut, il avait été mis fin à la journée continue, très avantageuse pour tout le monde, avec une heure de trou le midi (avant les 1H30 imposées). On démarrait une demi-heure pus tard, les options et groupes de langue pouvaient être calées à 11H30 ou 12H30 selon les emplois du temps, et on terminait donc plus tôt. Le fin mot de l'histoire est tombé au cours d'une banale discussion : derrière le prétexte habituel (l'intérédézélèves blablabla...) il s'agissait de faire en sorte que les temps de
Donc, une fois de plus, grand écart entre les motifs allégués et les motifs réels et cachés. Même chose pour la réforme du collègue, du lycée...
L'hypocrisie règne de haut en bas dans cette administration "bienveillante".
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Rue 89 - Les profs heureux, ça existe aussi !
- Je suis la prof qui n'existe pas d'une classe qui n'existe pas !
- Des profs des écoles deviennent profs des colleges et des profs de lycées peuvent ils devenir instit?
- Absurdités : A Créteil, des stagiaires doivent s'inscrire à un "AEU Stagiaire" qui n'existe pas ou à un DU Stagiaire qui n'existe pas encore.
- Inégalité entre profs célibataires et profs en couple
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum