- The PaperHabitué du forum
Je profite de ce sujet pour vous inviter à télécharger cet ebook où je réponds à 35 questions que les élèves me posent tous les ans :
Questions à propos du bac général de français
(Téléchargement gratuit jusqu'à samedi ; ensuite je dois mettre un prix minimum).
Comme j'y aborde des décalages entre tradition pédagogique et instructions officielles, peut-être que cela suscitera des débats. Plusieurs fois, j'ai indiqué ce que je recommandais de faire tout en précisant que ce n'était pas obligatoire d'après les I.O.
Je suis déjà rassuré de voir que plusieurs de mes collègues vont l'utiliser avec leurs classes pour éviter d'avoir à répéter sans arrêt les mêmes points de méthode, mais si vous êtes en désaccord avec un point, dites-le moi, qu'on en discute.
Au plaisir de vous lire.
Questions à propos du bac général de français
(Téléchargement gratuit jusqu'à samedi ; ensuite je dois mettre un prix minimum).
Comme j'y aborde des décalages entre tradition pédagogique et instructions officielles, peut-être que cela suscitera des débats. Plusieurs fois, j'ai indiqué ce que je recommandais de faire tout en précisant que ce n'était pas obligatoire d'après les I.O.
Je suis déjà rassuré de voir que plusieurs de mes collègues vont l'utiliser avec leurs classes pour éviter d'avoir à répéter sans arrêt les mêmes points de méthode, mais si vous êtes en désaccord avec un point, dites-le moi, qu'on en discute.
Au plaisir de vous lire.
- nicole 86Expert spécialisé
Je viens de le télécharger pour mes petits enfants, je le lirai très vite à tête reposée, merci.
- The PaperHabitué du forum
Aujourd'hui on m'a posé une question que je n'ai pas mise dans le document : est-ce qu'au moment de dire notre lecture linéaire, on a droit aux notes qu'on a prises pendant les trente minutes ?
La liste s'allonge tous les ans !
La question peut sembler bête mais on vit dans un monde où il y a tellement de choses absurdes que ça n'est pas si bête que ça, finalement. D'ailleurs, il me semble qu'au grand oral des Terminales, il y a quelques années, les candidats n'avaient pas droit aux notes de la préparation qu'ils venaient de faire...
La liste s'allonge tous les ans !
La question peut sembler bête mais on vit dans un monde où il y a tellement de choses absurdes que ça n'est pas si bête que ça, finalement. D'ailleurs, il me semble qu'au grand oral des Terminales, il y a quelques années, les candidats n'avaient pas droit aux notes de la préparation qu'ils venaient de faire...
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- Etude de "Manon Lescaut" https://www.amazon.fr/dp/B0B8BM227F
"Cahier de Douai" + étude https://www.amazon.fr/dp/B0CF4CWMPH
Etude du Menteur de Corneille : https://www.amazon.fr/dp/B0DG31W66J
Etude du "Malade imaginaire" https://www.amazon.fr/dp/B08D54RDYF
Etude de la "Déclaration des droits de la femme" : https://www.amazon.fr/dp/B09B7DHTXP
Etude de "La princesse de Clèves" : https://www.amazon.fr/dp/B07VWGR4L4
"Bataille de dames" + étude https://www.amazon.fr/dp/B09FC7XCW4
"Les Romanesques" + étude : https://www.amazon.fr/dp/B0DC78GZR9
"Bisclavret" et "Le laüstic" + dossier sur le loup https://www.amazon.fr/dp/B0CGL84111
- NLM76Grand Maître
Je lis ton travail. J'en suis à l'introduction. Au plan purement formel, j'ajouterais éventuellement deux choses. D'abord, on ne ne dit pas "et enfin je conclurai" ; ensuite pour les 3 paragraphes: si on fait des paragraphes, on fait des vrais paragraphes, avec un alinéa. Les demi-alinéas, ça n'existe pas !
Sur le fond, je suis interpellé, mais pas tout à fait convaincu. Tu proposes une façon de voir l'accroche qui peut amener à quelque chose comme une problématisation pas trop mal. Mais en fait, il me semble, on en reste à une méthode qui permet d'éviter de problématiser. Ainsi, dans ton exemple, tu justifies le fait qu'on puisse s'intéresser à la critique de la médecine dans Le malade imaginaire. C'est une bonne chose, mais tu n'expliques pas pourquoi il est légitime de se demander pourquoi cette critique est efficace. Ainsi, le "donc" présent dans ta phrase donnée en modèle me paraît utilisé de façon illégitime. En réalité, rien ne permet ici de comprendre pourquoi il faut poser ce problème-là : pourquoi faut-il se poser la question de la critique ? Pourquoi s'intéresser au genre spécifique de la pièce ? Tu l'effleures en indiquant in fine, en écrivant "un sujet plutôt sérieux".
En somme, en déguisant le fait que l'introduction doit problématiser le sujet, doit montrer pourquoi le sujet pose problème et, avant l'annonce de plan, ne doit faire que ça, sous une division entre "entrée en matière" et "problématique", ou "énoncé du sujet", tu n'affirmes pas que l'introduction doit être un raisonnement, de sorte qu'ensuite, naturellement, l'introduction que tu fais est une apparence de raisonnement, mais n'est pas un raisonnement.
Je pense pour ma part, qu'il faut arrêter de demander une "accroche", ou une "entrée en matière". Il faut une problématisation, ou une position du problème.
Sur le fond, je suis interpellé, mais pas tout à fait convaincu. Tu proposes une façon de voir l'accroche qui peut amener à quelque chose comme une problématisation pas trop mal. Mais en fait, il me semble, on en reste à une méthode qui permet d'éviter de problématiser. Ainsi, dans ton exemple, tu justifies le fait qu'on puisse s'intéresser à la critique de la médecine dans Le malade imaginaire. C'est une bonne chose, mais tu n'expliques pas pourquoi il est légitime de se demander pourquoi cette critique est efficace. Ainsi, le "donc" présent dans ta phrase donnée en modèle me paraît utilisé de façon illégitime. En réalité, rien ne permet ici de comprendre pourquoi il faut poser ce problème-là : pourquoi faut-il se poser la question de la critique ? Pourquoi s'intéresser au genre spécifique de la pièce ? Tu l'effleures en indiquant in fine, en écrivant "un sujet plutôt sérieux".
En somme, en déguisant le fait que l'introduction doit problématiser le sujet, doit montrer pourquoi le sujet pose problème et, avant l'annonce de plan, ne doit faire que ça, sous une division entre "entrée en matière" et "problématique", ou "énoncé du sujet", tu n'affirmes pas que l'introduction doit être un raisonnement, de sorte qu'ensuite, naturellement, l'introduction que tu fais est une apparence de raisonnement, mais n'est pas un raisonnement.
Je pense pour ma part, qu'il faut arrêter de demander une "accroche", ou une "entrée en matière". Il faut une problématisation, ou une position du problème.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- The PaperHabitué du forum
Je n'ai pas bien compris ta remarque sur les paragraphes. Est-ce que tu réagis à la remarque "La crainte que les élèves ont de perdre des points pour un alinéa trop court" ou à "Il n'existe pas de consigne officielle sur le nombre de paragraphes pour l'introduction. Puisqu'elle comporte trois étapes, on peut la présenter en trois paragraphes. Il est cependant traditionnel de la rédiger en un seul" ?
Il y a des collègues qui estiment qu'un alinéa doit faire trois carreaux précisément. Pour ma part, un, deux, trois, quatre carreaux, peu m'importe, tant que la totalité du devoir conserve la même présentation.
Sur Molière, tu l'as compris, la problématisation réside dans "un sujet plutôt sérieux". Mais puisque tu trouves que ce n'est qu'effleuré, est-ce que "un sujet pourtant sérieux" ne conviendrait pas mieux ?
Je comprends ce que tu veux dire sur le "donc" car tu estimes qu'il faut problématiser immédiatement (alors qu'ici, il marque la conséquence entre le fait que c'est la pièce où la critique de la médecine se fait la plus profonde et le fait de s'y intéresser). Dans ta façon de voir, en fait, il n'y a plus d'accroche, on commence par la problématique.
Il y a des collègues qui estiment qu'un alinéa doit faire trois carreaux précisément. Pour ma part, un, deux, trois, quatre carreaux, peu m'importe, tant que la totalité du devoir conserve la même présentation.
Sur Molière, tu l'as compris, la problématisation réside dans "un sujet plutôt sérieux". Mais puisque tu trouves que ce n'est qu'effleuré, est-ce que "un sujet pourtant sérieux" ne conviendrait pas mieux ?
Je comprends ce que tu veux dire sur le "donc" car tu estimes qu'il faut problématiser immédiatement (alors qu'ici, il marque la conséquence entre le fait que c'est la pièce où la critique de la médecine se fait la plus profonde et le fait de s'y intéresser). Dans ta façon de voir, en fait, il n'y a plus d'accroche, on commence par la problématique.
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- roxanneOracle
Je l'ai chaque année celle-là. Il faut aussi se mettre à leur place, c'est vraiment le premier vrai oral type examen avec part d'inconnu.The Paper a écrit:Aujourd'hui on m'a posé une question que je n'ai pas mise dans le document : est-ce qu'au moment de dire notre lecture linéaire, on a droit aux notes qu'on a prises pendant les trente minutes ?
La liste s'allonge tous les ans !
La question peut sembler bête mais on vit dans un monde où il y a tellement de choses absurdes que ça n'est pas si bête que ça, finalement. D'ailleurs, il me semble qu'au grand oral des Terminales, il y a quelques années, les candidats n'avaient pas droit aux notes de la préparation qu'ils venaient de faire...
- NoukaExpert
Mon fils m’a même demandé s’il avait tout simplement le droit de prendre des notes pendant les 30 min…
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En disponibilité
- roxanneOracle
Celle-là, on l'a aussi. Il n'a pas fait d'oraux blancs en cours ou organisés par son lycée?
- frimoussette77Guide spirituel
Il y a un temps de préparation au Grand oral ?The Paper a écrit:Aujourd'hui on m'a posé une question que je n'ai pas mise dans le document : est-ce qu'au moment de dire notre lecture linéaire, on a droit aux notes qu'on a prises pendant les trente minutes ?
La liste s'allonge tous les ans !
La question peut sembler bête mais on vit dans un monde où il y a tellement de choses absurdes que ça n'est pas si bête que ça, finalement. D'ailleurs, il me semble qu'au grand oral des Terminales, il y a quelques années, les candidats n'avaient pas droit aux notes de la préparation qu'ils venaient de faire...
- NLM76Grand Maître
Je suis absolument d'accord avec toi. Mais de nombreux élèves font des pseudo-alinéas, avec zéro carreau de retrait. A la limite, si ce n'était qu'un choix de mise en page un peu inepte, soit. On rencontre des livres mis en page ainsi. Mais en fait, beaucoup d'élèves, à certains moments de l'introduction, après un point, ne vont pas jusqu'au bout de la ligne, et puis commencent la phrase suivante au début de la ligne suivante. Mais, pour eux, "ce n'est pas un alinéa". C'est juste qu'ils n'avaient pas envie d'aller jusqu'au bout des lignes.The Paper a écrit:Je n'ai pas bien compris ta remarque sur les paragraphes. Est-ce que tu réagis à la remarque "La crainte que les élèves ont de perdre des points pour un alinéa trop court" ou à "Il n'existe pas de consigne officielle sur le nombre de paragraphes pour l'introduction. Puisqu'elle comporte trois étapes, on peut la présenter en trois paragraphes. Il est cependant traditionnel de la rédiger en un seul" ?
Il y a des collègues qui estiment qu'un alinéa doit faire trois carreaux précisément. Pour ma part, un, deux, trois, quatre carreaux, peu m'importe, tant que la totalité du devoir conserve la même présentation.
Donc le plus simple, c'est "pas d'alinéa dans l'introduction", avec la nuance que "si on veut diviser l'introduction en n paragraphes, pourquoi pas; mais dans ce cas, on fait correctement les paragraphes, avec de vrais alinéas (1, 2, 3... carreaux, comme ça vous chante)."
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- The PaperHabitué du forum
Ah d'accord. Effectivement.
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- NLM76Grand Maître
En fait le raisonnement est le suivant :The Paper a écrit:
Sur Molière, tu l'as compris, la problématisation réside dans "un sujet plutôt sérieux". Mais puisque tu trouves que ce n'est qu'effleuré, est-ce que "un sujet pourtant sérieux" ne conviendrait pas mieux ?
Je comprends ce que tu veux dire sur le "donc" car tu estimes qu'il faut problématiser immédiatement (alors qu'ici, il marque la conséquence entre le fait que c'est la pièce où la critique de la médecine se fait la plus profonde et le fait de s'y intéresser). Dans ta façon de voir, en fait, il n'y a plus d'accroche, on commence par la problématique.
- Le malade imaginaire est une satire de la médecine, ce qui est apparemment une affaire "sérieuse" (Majeure);
- or Le malade imaginaire est une comédie-ballet, ce qui paraît induire que cette pièce est fondamentalement faite pour divertir. (Mineure)
- Donc, il est intéressant de se demander comment une comédie-ballet comme Le malade imaginaire peut constituer une critique efficace de la médecine. (Conclusion)
Le problème, dans la formulation de ton raisonnement, c'est que tu n'explicites pas la seconde prémisse avant d'en tirer ta conclusion. C'est aussi que tu n'explicites pas vraiment quel est le problème, quelle tension est présente dans le sujet.
Et je pense que ces "défauts" sont liés au fait qu'on dit "problématique" : cela permet d'éviter l'idée qu'il faut poser un véritable problème. Problématiser, c'est purement et simplement montrer que le sujet pose problème ; ça n'est pas "donner une problématique", c'est-à-dire formuler une phrase alambiquée, comme l'imaginent la plupart des élèves.
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- The PaperHabitué du forum
Ok, merci. Je retoucherai le document après le bac à partir des remarques faites ici.
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- NLM76Grand Maître
Tout cela est fort intéressant. En fait, à expliciter la problématisation sous la forme d'un syllogisme (plus ou moins), je me rends compte de ce que comprennent mal les élèves. Mon raisonnement est en effet allusif : il passe sous silence des syllogismes qu'il sous-tend, et qui ne sont sans doute pas évidents pour les élèves.
Et il me faut une autre prémisse pour démontrer que le problème posé par le sujet est intéressant, que c'est un véritable problème méritant d'être posé :
Et cette prémisse est intéressante parce qu'elle dit un enjeu essentiel de la réflexion, le fait qu'il faut relier, créer des liens, ou plutôt découvrir des liens, entre des choses qui pourraient paraître à priori difficiles à relier. Elle dit aussi que la réflexion n'est pas la piètre argumentation, la défense d'une idée préconçue, mais l'élaboration d'une nouvelle pensée, qui s'écarte de la doxa qu'on détient déjà.
En fait mes prémisses aboutissent d'abord à la conclusion suivante :NLM76 a écrit:En fait le raisonnement est le suivant :
- Le malade imaginaire est une satire de la médecine, ce qui est apparemment une affaire "sérieuse" (Majeure);
- or Le malade imaginaire est une comédie-ballet, ce qui paraît induire que cette pièce est fondamentalement faite pour divertir. (Mineure)
- Donc, il est intéressant de se demander comment une comédie-ballet comme Le malade imaginaire peut constituer une critique efficace de la médecine. (Conclusion)
- Donc il y a quelque chose de paradoxal dans Le malade imaginaire.
Et il me faut une autre prémisse pour démontrer que le problème posé par le sujet est intéressant, que c'est un véritable problème méritant d'être posé :
- Or il est intéressant d'étudier ce qui est paradoxal.
- Donc il est intéressant d'étudier comment Le malade imaginaire peut être à la fois une comédie-ballet et une critique de la médecine.
Et cette prémisse est intéressante parce qu'elle dit un enjeu essentiel de la réflexion, le fait qu'il faut relier, créer des liens, ou plutôt découvrir des liens, entre des choses qui pourraient paraître à priori difficiles à relier. Elle dit aussi que la réflexion n'est pas la piètre argumentation, la défense d'une idée préconçue, mais l'élaboration d'une nouvelle pensée, qui s'écarte de la doxa qu'on détient déjà.
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- NLM76Grand Maître
Publié d'autres exemples de problématisation, à partir de sujet sur Manon Lescaut ou sur les Cahiers de Douai. N'hésitez pas à critiquer... dès lors que j'ai la prétention que ces problématisations valent beaucoup mieux que ce qu'on trouve généralement dans les manuels divers et variés !
- https://www.lettresclassiques.fr/2024/10/17/problematiser-un-sujet-de-dissertation/
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- yranohHabitué du forum
C'est ce que j'enseignais quand j'étais au lycée : la problématique, c'est l'ensemble de l'introduction (avant l'annonce du plan), et je proposais aux élèves d'ouvrir leur devoir en prenant le contre-pied du sujet. Mais si cela donne des introductions réussies, et engage la réflexion, c'est très insuffisant pour poursuivre la réflexion de manière juste. Je comprends que tu n'aies pas voulu proposer de plan, mais je crois que ton travail serait plus efficace si tu disais au moins quelque chose de la façon dont il faut envisager la suite, une fois le problème posé.
- PoméeNiveau 9
Le problème est que les sujets du bac sont déjà des questions type "problématiques", ils sont tres différents des sujets que tu proposes. Quand les élèves cherchent à problématiser, ils changent donc de sujet et se trompent. Souvent, je me rends compte qu'ils ne voient pas pourquoi il faudrait expliquer quelque chose d'évident.
Par exemple, au bac, il n'y aurait jamais "les amours de Manon", mais un sujet du type : "Les amours de Manon sont-elles la seule source du romanesque ?" Ou encore " En quoi les amours de Manon contribuent-elles à marginaliser les personnages du roman ?"
C'est pourquoi je demande à mes élèves d'expliquer les mots clefs et le sens qu'ils prennent par rapport à l'œuvre, d'expliquer pourquoi il est intéressant de se poser la question proposée, mais je ne leur demande plus de formuler une autre question.
Par exemple, au bac, il n'y aurait jamais "les amours de Manon", mais un sujet du type : "Les amours de Manon sont-elles la seule source du romanesque ?" Ou encore " En quoi les amours de Manon contribuent-elles à marginaliser les personnages du roman ?"
C'est pourquoi je demande à mes élèves d'expliquer les mots clefs et le sens qu'ils prennent par rapport à l'œuvre, d'expliquer pourquoi il est intéressant de se poser la question proposée, mais je ne leur demande plus de formuler une autre question.
- NLM76Grand Maître
A la fois d'accord et pas du tout d'accord.yranoh a écrit:C'est ce que j'enseignais quand j'étais au lycée : la problématique, c'est l'ensemble de l'introduction (avant l'annonce du plan), et je proposais aux élèves d'ouvrir leur devoir en prenant le contre-pied du sujet. Mais si cela donne des introductions réussies, et engage la réflexion, c'est très insuffisant pour poursuivre la réflexion de manière juste. Je comprends que tu n'aies pas voulu proposer de plan, mais je crois que ton travail serait plus efficace si tu disais au moins quelque chose de la façon dont il faut envisager la suite, une fois le problème posé.
D'accord dans le sens où sans le corps de la dissertation, l'exercice de la problématisation est vain. Mais pas d'accord dans la mesure où il est parfaitement impossible de savoir quel plan on va suivre avant d'avoir trouvé qu'on va y placer. L'inventio vient avant la dispositio.
Bien d'accord avec toi sur le fait qu'il ne faut pas leur faire formuler une autre question. D'accord avec toi sur le fait que les sujets sont aujourd'hui présentés sous forme de question ; mais pas d'accord pour dire que le problème y apparaît de façon évidente. Justement, la question, souvent ne pose pas de véritable problème. Ainsi, en classe, nous avons travaillé "Les personnages secondaires de Manon Lescaut sont ils importants ?". Nous avons que, même si le sujet proposait une "tension" évidente, la résolution de cette tension était justement trop évidente : secondaire ne veut pas dire "pas important", mais seulement "moins important". Ainsi, je leur ai proposé de montrer que les personnages secondaires n'étaient pas seulement importants, mais essentiels, dans la mesure où ce sont eux qui rendent intéressants les personnages principaux. Cela m'a permis de préciser aussi qu'il serait bon de ne pas se limiter à des remarques du type "sans eux l'intrigue ne tiendrait pas" : il faut s'occuper de l'intérêt du roman, ou plutôt à ses intérêts anthropologiques majeurs.Pomée a écrit:Le problème est que les sujets du bac sont déjà des questions type "problématiques", ils sont tres différents des sujets que tu proposes. Quand les élèves cherchent à problématiser, ils changent donc de sujet et se trompent. Souvent, je me rends compte qu'ils ne voient pas pourquoi il faudrait expliquer quelque chose d'évident.
Par exemple, au bac, il n'y aurait jamais "les amours de Manon", mais un sujet du type : "Les amours de Manon sont-elles la seule source du romanesque ?" Ou encore " En quoi les amours de Manon contribuent-elles à marginaliser les personnages du roman ?"
C'est pourquoi je demande à mes élèves d'expliquer les mots clefs et le sens qu'ils prennent par rapport à l'œuvre, d'expliquer pourquoi il est intéressant de se poser la question proposée, mais je ne leur demande plus de formuler une autre question.
Enfin, mon idée, fort discutable, en commençant par proposer des sujets sans question, est d'ordre pédagogique : il s'agit de leur faire comprendre plus aisément ce qu'est problématiser, ce qui est effectivement plus difficile, quand le sujet semble être déjà un problème, puisqu'il est une question. Il faut ensuite montrer comment on problématise ce type de sujets. Cependant, il faudrait regarder de plus prêt ce qui tombe effectivement au bac : les formulations que tu as improvisées ci-dessus me paraissent assez invraisemblables.
Ainsi, le sujet donné en Métropole, en 2023, "Le plaisir de lire Manon Lescaut ne tient-il qu'au récit d'une passion amoureuse ?" ne posait pas véritablement de problème ; c'est une simple question à laquelle la réponse est évidente : l'essentiel du plaisir de lire Manon Lescaut tient au récit d'une passion amoureuse, parce qu'on aime bien les histoires d'amour, et en particulier les histoires d'amour où l'amour est extrêmement puissant, mais il est plein d'autres raisons qui rendent la lecture de ce roman agréable. Maintenant, le problème, caché sous l'évidence, c'est que la passion, à l'époque classique, et en particulier dans la façon dont Prévost en délimite les contours dans son roman, à commencer par son Avis de l'auteur, c'est que la passion est à priori source de malheurs et de souffrance. La tension inhérente à ce sujet réside dans l'opposition entre "plaisir" et "passion" — laquelle est articulée par la notion de "récit". Il faut, comme tu le dis, expliciter ce que signifie le sujet, ce que signifient les mots du sujet ; mais il y a un but à cette explicitation : repérer le vrai problème qu'il pose, problème dont la solution n'est pas évidente, ce qui passe assez naturellement par le repérage de la tension que porte le sujet.
Le sujet posé en Asie l'an dernier ("Dans Manon Lescaut, le plaisir du romanesque tient-il à la manipulation ?"), était lui aussi un vrai sujet de dissertation qui appelait à vraie problématisation. Il fallait, me semble-t-il, préciser là un ensemble de problèmes que posait le sujet — tiens, une occasion d'utiliser le nom "problématique" dans l'un de ses véritables sens, "ensemble de problèmes", avant qu'il soit tordu par le jargon scolaire. D'une part, il faut absolument se demander qui manipule qui dans Manon Lescaut, aussi bien pour ce qui est des personnages que pour ce qui est des narrateurs, de l'auteur et du lecteur. D'autre part, il faut repérer la tension inhérente au couple "manipulation-plaisir". A priori, on n'aime pas être manipulé ; a priori, on n'aime pas voir que les autres sont manipulés.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- yranohHabitué du forum
. Oui, je suis d'accord avec cela. Envisager la suite, non pas en terme de rédaction mais de réflexion. Une fois qu'on a posé le problème, qu'est-ce qu'on fait ? Ce n'est pas le sujet de ton document mais je crois qu'il serait bon d'en dire quelque chose. En tout cas l'annonce de ton projet de réflexion (tiens, encore un nouveau nom) me semble mieux balisée dans tes sujets 2 et 4 (j'essaie de me mettre à la place d'un élève). Mais puisque le sujet est déjà une question, c'est vrai qu'il ne faut pas trop s'appuyer sur ce moment-là pour soutenir sa pédagogie (sinon ce travail de recherche du problème pourrait se trouver escamoté par la question. C'est un peu ça l'intérêt de la reformulation, même si je comprends vos réticences et que je les partage). En fait, il faudrait peut-être que la question (telle que formulée dans le sujet) n' arrive pas en fin d'introduction, mais que c'en soit la première phrase. Mais j'imagine que ce serait sanctionné.
- TivinouDoyen
Vraiment ? J'ai l'impression qu'il y a belle lurette qu'on n'attend plus d'introduction académique. Finalement, commencer par poser la question éviterait de faire une amorce maladroite ou pompée sur Tiktok. Je trouve l'idée intéressante.yranoh a écrit:. Oui, je suis d'accord avec cela. Envisager la suite, non pas en terme de rédaction mais de réflexion. Une fois qu'on a posé le problème, qu'est-ce qu'on fait ? Ce n'est pas le sujet de ton document mais je crois qu'il serait bon d'en dire quelque chose. En tout cas l'annonce de ton projet de réflexion (tiens, encore un nouveau nom) me semble mieux balisée dans tes sujets 2 et 4 (j'essaie de me mettre à la place d'un élève). Mais puisque le sujet est déjà une question, c'est vrai qu'il ne faut pas trop s'appuyer sur ce moment-là pour soutenir sa pédagogie (sinon ce travail de recherche du problème pourrait se trouver escamoter par la question. C'est un peu ça l'intérêt de la reformulation, même si je comprends vos réticences et que je les partage). En fait, il faudrait peut-être que la question (telle que formulée dans le sujet) n' arrive pas en fin d'introduction, mais que c'en soit la première phrase. Mais j'imagine que ce serait sanctionné.
- NLM76Grand Maître
Tu verrais des moyens de baliser davantage de façon claire ? En effet, je me suis dit en rédigeant que c'était une problématisation minimaliste ; mais j'avais le sentiment qu'en balisant davantage j'aurais dû m'embarquer trop avant, et j'ai préféré garder cela pour le développement. Peut-être les amendements que je viens d'ajouter sur mon document vont-ils dans le sens que tu suggères ?yranoh a écrit:En tout cas l'annonce de ton projet de réflexion (tiens, encore un nouveau nom) me semble mieux balisée dans tes sujets 2 et 4 (j'essaie de me mettre à la place d'un élève).
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- yranohHabitué du forum
NLM76 a écrit:Tu verrais des moyens de baliser davantage de façon claire ? En effet, je me suis dit en rédigeant que c'était une problématisation minimaliste ; mais j'avais le sentiment qu'en balisant davantage j'aurais dû m'embarquer trop avant, et j'ai préféré garder cela pour le développement. Peut-être les amendements que je viens d'ajouter sur mon document vont-ils dans le sens que tu suggères ?yranoh a écrit:En tout cas l'annonce de ton projet de réflexion (tiens, encore un nouveau nom) me semble mieux balisée dans tes sujets 2 et 4 (j'essaie de me mettre à la place d'un élève).
Oui, voilà, comme ça je trouve ça mieux. C'est quand même plus simple de s'appuyer sur une phrase précise pour continuer, de pouvoir poser précisément cette question à chaque élément de notre corpus.
- NLM76Grand Maître
Joué à un jeu de société appelé Similio, qui m'a donné une idée peut-être intéressante pour la recherche des idées dans la dissertation.
C'était la variante avec des personnages issus de la mythologie grecque (dieux, monstres, héros) ; on doit faire trouver une carte parmi 12 cartes, en l'associant à d'autres cartes, les unes censément plus similaires, les autres censément opposées à la carte recherchée. Enfin, peu importe la règle du jeu, compliquée à expliquer ainsi. L'idée était de trouver, par exemple, les points communs qu'Héraklès avait des points communs avec Jason, et qu'Héra en avait peu avec telle mère de monstres (Echidna).
Mais nous nous sommes dits que pour bien jouer à ce jeu, il ne fallait pas être trop spécialiste du domaine ; sinon on a tendance à trouver des points communs entre des personnages qui, pour le sens commun, ou plutôt dans l'analyse superficielle qui permet de gagner, s'opposent radicalement. Par exemple, je ne pouvais m'empêcher d'ébaucher un parallèle entre Echidna, mère de monstres comme Cerbère et L'hydre de Lerne, et Héra, mère du dieu d'une certaine façon monstrueux, le dieu boiteux Héphaïstos ; ou, plus évidemment, mon partenaire disait que dans la version avec les personnages de Tolkien, il ne pouvait s'empêcher de rapprocher Gandalf de Sauron, dans la mesure où lui savait qu'ils étaient tous deux desIshtari Maiar.
Et je me suis dit que là était l'un des ressorts fondamentaux d'une dissertation intéressante : l'aptitude à trouver des points communs entre des idées qui a priori s'opposent. D'une part, de façon générale, c'est l'un des moyens d'échapper au plan Oui-Non-Zut. D'autre part c'est le moyen d'utiliser au maximum les connaissances qu'on a sur l’œuvre, quand bien même elles ne s'appliqueraient pas dès l'abord, de façon évidente, au sujet proposé.
Autrement dit, il faudrait proposer des jeux (des exercices) du type de celui-ci (à affiner): on prend deux noms au hasard dans un bouquin, et on essaie de trouver le maximum de points communs sémantiques entre eux. Par exemple, prenons le premier nom commun que je trouve dans "Heureux qui comme Ulysse", et le premier nom commun que je trouve dans "L'épitaphe Villon" : quels points communs trouver entre "voyage" et "frère" ?
C'était la variante avec des personnages issus de la mythologie grecque (dieux, monstres, héros) ; on doit faire trouver une carte parmi 12 cartes, en l'associant à d'autres cartes, les unes censément plus similaires, les autres censément opposées à la carte recherchée. Enfin, peu importe la règle du jeu, compliquée à expliquer ainsi. L'idée était de trouver, par exemple, les points communs qu'Héraklès avait des points communs avec Jason, et qu'Héra en avait peu avec telle mère de monstres (Echidna).
Mais nous nous sommes dits que pour bien jouer à ce jeu, il ne fallait pas être trop spécialiste du domaine ; sinon on a tendance à trouver des points communs entre des personnages qui, pour le sens commun, ou plutôt dans l'analyse superficielle qui permet de gagner, s'opposent radicalement. Par exemple, je ne pouvais m'empêcher d'ébaucher un parallèle entre Echidna, mère de monstres comme Cerbère et L'hydre de Lerne, et Héra, mère du dieu d'une certaine façon monstrueux, le dieu boiteux Héphaïstos ; ou, plus évidemment, mon partenaire disait que dans la version avec les personnages de Tolkien, il ne pouvait s'empêcher de rapprocher Gandalf de Sauron, dans la mesure où lui savait qu'ils étaient tous deux des
Et je me suis dit que là était l'un des ressorts fondamentaux d'une dissertation intéressante : l'aptitude à trouver des points communs entre des idées qui a priori s'opposent. D'une part, de façon générale, c'est l'un des moyens d'échapper au plan Oui-Non-Zut. D'autre part c'est le moyen d'utiliser au maximum les connaissances qu'on a sur l’œuvre, quand bien même elles ne s'appliqueraient pas dès l'abord, de façon évidente, au sujet proposé.
Autrement dit, il faudrait proposer des jeux (des exercices) du type de celui-ci (à affiner): on prend deux noms au hasard dans un bouquin, et on essaie de trouver le maximum de points communs sémantiques entre eux. Par exemple, prenons le premier nom commun que je trouve dans "Heureux qui comme Ulysse", et le premier nom commun que je trouve dans "L'épitaphe Villon" : quels points communs trouver entre "voyage" et "frère" ?
- Spoiler:
- Par exemple : le voyage c'est ce qui nous permet de nous émanciper de la famille, et donc de nous séparer de nos frères. Le voyage, c'est l'occasion de se créer de nouveaux frères, dans l'étranger, dans le compagnon de voyage.
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- LurkerNiveau 3
dans la version avec les personnages de Tolkien, il ne pouvait s'empêcher de rapprocher Gandalf de Sauron, dans la mesure où lui savait qu'ils étaient tous deux des Ishtari.
L'orthographe correcte est bien Istari et non Ishtari. Par ailleurs, Sauron n'est pas un Istar — seuls cinq Istari ont été envoyés en Terre du Milieu : Saruman, Gandalf, Radagast, et les deux Mages Bleus. Bien que les Istari soient effectivement des Maiar, ils sont des Maiar incarnés. La plupart des autres Maiar, dont Sauron, n’ont jamais été des Istari.
À l'origine, Gandalf était Olorin, un Maia de Manwë, tandis que Sauron, tout comme Saruman, était un Maia d'Aulë. En tant que Vala de la création, de la forge et des arts technique, Aulë, bien que bienveillant, est parfois perçu comme ayant une relation ambiguë avec le pouvoir de la création matérielle et du savoir technique. Il est à l’origine des Nains et a cherché, sans volonté de malveillance, à imiter la capacité d’Ilúvatar à créer des êtres vivants. Cette relation aux œuvres de fabrication et à la matière est parfois interprétée comme une tentation pour ses serviteurs, tels que Sauron et Saruman, de vouloir imposer leur propre ordre.
Enfin, sauf erreur ou omission.
L.
PS A priori, il n’y a pas de lien entre Ishtar, déesse mésopotamienne, et les Istari (d’autant plus que la sexualité dans le Legendarium de Tolkien…). Mais si on veut tirer les cheveux, on peut passer d'Ishtar à Esther (au point où on en est) et alors il est effectivement possible d’imaginer un lien lointain entre le prénom Esther et les Istari de Tolkien, bien que cela reste spéculatif et indirect. Voici les pistes principales :
1. Référence à l’étoile : En persan, Esther pourrait être associé à « stara » (étoile). Dans le monde de Tolkien, les Istari, souvent associés à la sagesse et à la connaissance, sont des envoyés porteurs de lumière et de guidance pour les peuples libres face aux ténèbres de Sauron, ce qui pourrait symboliquement les rapprocher de l'idée d’« étoile ». Cependant, Tolkien ne fait jamais de lien direct entre l’étymologie des Istari et celle de Esther.
2. Symbolisme et étymologie : Istari en quenya signifie « sages » ou « ceux qui connaissent ». Bien qu’il ne s’agisse pas d’un lien direct avec l’étoile, les Istari sont des guides, des conseillers dotés de sagesse, dont la mission pourrait être vue comme « lumineuse » d'une certaine manière.
3. Inspirations culturelles : Tolkien s’inspire des mythes et langues anciennes pour créer ses personnages, souvent en s’appuyant sur des archétypes culturels et linguistiques d’Europe et du Moyen-Orient. Bien que les Istari soient probablement influencés davantage par les sages et mages des mythologies nordiques et celtiques, on pourrait théoriquement voir dans Esther, figure de courage et de lumière dans la Bible, une similarité avec l'image de Gandalf et des Istari comme figures de courage et de sagesse.
En somme, bien qu'il n'y ait pas de lien direct, on peut imaginer un lien thématique par le biais du symbolisme des étoiles, de la sagesse et de la lumière. Mais à ce petit jeu on peut trouver un lien entre tout et son contraire.
- NLM76Grand Maître
Merci @Lurker pour ces précisions ! Je corrige mon approximation ; ce ne sont ni des Ishtari, ni même des Istari, mais des Maiar, si je ne me trompe pas à nouveau.
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- The PaperHabitué du forum
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