Nouvelle épreuve orale de l'EAF : questions et réflexions

NLM76 a écrit:Il me semble que les 20 lignes, c'est pour le jour du bac. On peut faire une explic. sur un texte plus long; l'examinateur sera censé couper.

non, c'est une vingtaine… c'est écrit noir sur blanc dans la NDS sur les épreuves.

The Paper a écrit:

NLM76 a écrit:ils ne savent pas abréger, utiliser des symboles.

Hier, trouvant ma classe particulièrement lente dans sa prise de notes, je m'arrête et lance : "Rassurez-moi, quand je dis "Hippolyte", vous n'écrivez pas "Hippolyte", vous mettez juste un H en lettre capitale ?" La réponse fut un regard hagard collectif...

J'obtiens le même à chaque fois que je dis cela aussi !

NLM76 a écrit:Ouais. En même temps, comme me disait naguère une collègue de philo, la bonne façon de prendre des notes, c'est de TOUT noter. Et leur difficulté, c'est de ne pas savoir écrire vite. Parce qu'ils tiennent mal leur stylo, parce qu'ils forment mal leurs lettres, parce qu'ils ne sont pas entraînés à beaucoup écrire vite, parce qu'ils n'ont pas d'orthographe, pas de ponctuation, parce qu'ils ne savent pas abréger, utiliser des symboles.
Mais pratiquement TOUT ce que je raconte en classe est important. Si ce n'était pas important, je ne le dirais pas.
Seules les deux ou trois bêtises que je sors dans l'heure n'ont pas besoin d'être notées.

On les renvoie donc tous en rééducation en CP ?

bonjour,
pour la grammaire, une phrase à analyser suffit? j'ai voulu donner sur tout le passage mais beaucoup trop long à traiter en fait...

Dans la même classe de seconde des élèves peinent à trouver un adverbe tandis qu'un autre est capable d'identifier une proposition infinitive… L'art du très grand écart…

@kris ,oui, ils seront interrogés sur une phrase ou un court extrait, d'après les programmes. Je ferai donc comme cela: pour chaque texte étudier, une analyse grammaticale.

@ysabel: c'est ce qui m'a frappée aussi au lycée. Le collège est très hétérogène, mais en seconde entre ceux qui te répondent du tac au tac quand tu poses une question, et ceux qui ne comprennent pas ce que veut dire "être l'aîné", il y a un monde. Et ils sont 36, alors faire de la différenciation, comment dire...

Bonjour,

J'ai plusieurs questions concernant les nouvelles épreuves du bac de français et n'exerçant plus dans l'EN, c'est vraiment compliqué d'avoir des infos :
- Auriez-vous des ressources concernant la question de grammaire ? Je cherche des exemples de questions pouvant tomber à l'oral.
- Concernant la seconde partie de l'épreuve à l'oral, je ne comprends pas : les élèves vont devoir choisir une œuvre à présenter (soit parmi les œuvres intégrales étudiées en classe, soit parmi les lectures cursives, si je comprends bien) - mais alors, à quoi servent les lectures cursives ? (aucun élève ne va les lire s'il peut choisir une œuvre intégrale étudiée en classe).

Merci d'avance.

Calypsa a écrit:mais alors, à quoi servent les lectures cursives ? (aucun élève ne va les lire s'il peut choisir une œuvre intégrale étudiée en classe).

Soit ça, soit il ne lira pas les œuvres intégrales et se contentera d'apprendre les lectures linéaires faites en classe.

Pour la question portant sur la grammaire, c'était justement l'objet de mon coup de gueule : ça reste flou !

The Paper a écrit:Pour la question portant sur la grammaire, c'était justement l'objet de mon coup de gueule : ça reste flou !

Pour l'instant on n'a reçu aucun exemple de question de grammaire, et les exemples proposés par les manuels sont de nature à induire en erreur (questions sur les accords, les pronoms, les valeurs des temps, dont je me demande en quoi ce sont des questions d'analyse syntaxique).

Comment mène-t-on une lecture linéaire en fin de journée (séance de 2 heures) avec une classe de 37 élèves épuisés qui ne comprennent pas un mot sur trois ?

Kilmeny a écrit:Comment mène-t-on une lecture linéaire en fin de journée (séance de 2 heures) avec une classe de 37 élèves épuisés qui ne comprennent pas un mot sur trois ?

en pleurant; les miens sont de niveaux très hétérogènes : les bons ont réussi en 5 minutes à faire le mouvement du texte de Montaigne, les mauvais malgré une édition modernisée ont eu besoin qu'on leur traduise, reformule etc pour ne serait-ce que saisir vaguement l'idée du paragraphe! C'est pas gagné!

gregforever a écrit:

Kilmeny a écrit:Comment mène-t-on une lecture linéaire en fin de journée (séance de 2 heures) avec une classe de 37 élèves épuisés qui ne comprennent pas un mot sur trois ?

en pleurant; les miens sont de niveaux très hétérogènes : les bons ont réussi en 5 minutes à faire le mouvement du texte de Montaigne, les mauvais malgré une édition modernisée ont eu besoin qu'on leur traduise, reformule etc pour ne serait-ce que saisir vaguement l'idée du paragraphe! C'est pas gagné!

dans ton cas, le problème n'est pas le programme, l'EL etc. mais le niveau catastrophique d'une partie des élèves pour qui le français est une véritable langue étrangère, bien que natifs.

Kilmeny a écrit:Comment mène-t-on une lecture linéaire en fin de journée (séance de 2 heures) avec une classe de 37 élèves épuisés qui ne comprennent pas un mot sur trois ?

En pensant très fort à ses enfants, à sa femme, à son mari (ou aux deux à la fois si l'on est bisexuel.le et infidèle, ou polygame et hors la loi, ou dans une union libre), à ceux qui doivent casser des cailloux en mâchant des feuilles de coca ou de qat pour gagner leur vie, à Jon Snow (parce qu'il a quand même vachement galéré dans la vie celui-là), aux prochaines vacances et autres plaisirs comparables (jour férié, chômage technique pour cause de grève des routiers doublée d'une inondation généralisée du lycée suite à une rupture des canalisations qui ont gelé pendant l'hiver, etc.), à sa dernière séance de shiatsu qui nous a drôlement bien détendu (je pense au massage, pas au chien, of course !)...

Je crois avoir besoin d'un break.

PS : "avoir besoin d'un break" c'est une proposition infinitive ou pas ?
PS 2 : Si les élèves ne comprennent pas un mot sur trois, cela signifie qu'ils en comprennent deux sur trois, autrement dit la majeure partie du texte. Un IPR trouverait sûrement que c'est quand même très positif tout ça

ysabel a écrit:

gregforever a écrit:

Kilmeny a écrit:Comment mène-t-on une lecture linéaire en fin de journée (séance de 2 heures) avec une classe de 37 élèves épuisés qui ne comprennent pas un mot sur trois ?

en pleurant; les miens sont de niveaux très hétérogènes : les bons ont réussi en 5 minutes à faire le mouvement du texte de Montaigne, les mauvais malgré une édition modernisée ont eu besoin qu'on leur traduise, reformule etc pour ne serait-ce que saisir vaguement l'idée du paragraphe! C'est pas gagné!

dans ton cas, le problème n'est pas le programme, l'EL etc. mais le niveau catastrophique d'une partie des élèves pour qui le français est une véritable langue étrangère, bien que natifs.

37 élèves en fin de journée, ce n'est pas une histoire de niveau...

Et à propos de ces élèves au niveau catastrophique, que leur proposer ? On ne peut pas en rester à observer la sélection naturelle et qui parvient quand même à s'en tirer cette année (chez les collègues comme chez les élèves)...

Ce qu'observent les collègues sur ce forum, c'est qu'il y a aussi des élèves jugés jusqu'ici comme étant de bon niveau qui sont perdus. Or, même nous, nous avons des difficultés à changer de méthode (ou à revenir sur ce que nous avons connu comme élèves) et à travailler encore plus. Alors comment les élèves de première pourraient-ils le faire alors même qu'ils n'ont même pas connu d'autres directions de travail ?

Le problème n'est donc peut-être pas le programme, mais sa mise en oeuvre expéditive sur le niveau de première alors que ces élèves de première n'ont pas pu être préparés en seconde et que le déficit d'information sur les attendus exacts des épreuves et leur nature reste important. Je trouve honteux que compte tenu du manque d'information (on en a seulement depuis fin mai), des aménagements ne soient pas proposés pour cette année en première (et seulement celle-ci), c'est-à-dire que des consignes de travail précises et adaptées à cette année si particulière ne nous soient pas données.
Les parents et les élèves commencent à s'en rendre compte.
Sans aucun doute, comble du mépris de l'institution à l'égard des élèves comme des professeurs, le bac va être donné et nous allons recevoir tardivement des consignes de bienveillance. Je ne vois pas ce que cela changera au fait que durant toute l'année, les élèves auront senti qu'ils sont nuls, et que tout professeur un peu consciencieux qui aura cherché à suivre les programmes aura eu à faire avec cela. Il y a là une imposture dont on ne peut pas se faire les complices.

Dernière remarque un peu accessoire : si nous ne disons pas qu'il y a un problème pour cette cohorte, nous allons nous mettre à dos les élèves qui vont suivre, qui ne vont plus faire des efforts, et les parents, et je ne donne pas cher de l'opinion sur les profs de français, déjà bien mal considérés ("ils font suer avec leurs exigences, ils font rien qu'à baisser les résultats des élèves" (sic), disent déjà depuis plusieurs années les personnels de direction et certains collègues).

Pinocchio a écrit:

Kilmeny a écrit:Comment mène-t-on une lecture linéaire en fin de journée (séance de 2 heures) avec une classe de 37 élèves épuisés qui ne comprennent pas un mot sur trois ?

En pensant très fort à ses enfants, à sa femme, à son mari (ou aux deux à la fois si l'on est bisexuel.le et infidèle, ou polygame et hors la loi, ou dans une union libre), à ceux qui doivent casser des cailloux en mâchant des feuilles de coca ou de qat pour gagner leur vie, à Jon Snow (parce qu'il a quand même vachement galéré dans la vie celui-là), aux prochaines vacances et autres plaisirs comparables (jour férié, chômage technique pour cause de grève des routiers doublée d'une inondation généralisée du lycée suite à une rupture des canalisations qui ont gelé pendant l'hiver, etc.), à sa dernière séance de shiatsu qui nous a drôlement bien détendu (je pense au massage, pas au chien, of course !)...

Je crois avoir besoin d'un break.

PS : "avoir besoin d'un break" c'est une proposition infinitive ou pas ?
PS 2 : Si les élèves ne comprennent pas un mot sur trois, cela signifie qu'ils en comprennent deux sur trois, autrement dit la majeure partie du texte. Un IPR trouverait sûrement que c'est quand même très positif tout ça

Non.


Courage, courage à tous !

Vivivava a écrit:Il y a là une imposture dont on ne peut pas se faire les complices.

On fait quoi alors ?

Bon, je pars pour ma formation lycée, la fleur au fusil (chargé..). Je vais revenir avec plein de sujets de bac inédits, des pistes, des réponses claires...
Sinon, petite mesquinerie de notre direction : la formation a lieu de 9 h à 17 h dans notre lycée (avec plein d'autres collègues). Les collègues (dont je ne fais pas partie) qui ont cours de 8 h à 9h gardent leurs cours.

Quelqu'un sait qui ( car il y a forcément quelqu’un) a décidé au ministère de ne plus respecter la règle établie jusqu’à la réforme du collège exclusivement de toujours laisser les élèves terminer le cursus selon le programme qu’ils avaient commencé ? Par la grâce de qui et selon quels droits nouveaux change-t-on désormais tous les niveaux en même temps? Ce n’est pas un détail anodin mais un profond changement de philosophie ( ou plutôt changement d’un principe à un » ons’en fout« ...) et je m'étonne qu’il n’y ait pas tant eu de remous et de refus sur ce fait précis ...

Iphigénie a écrit:Quelqu'un sait qui ( car il y a forcément quelqu’un) a décidé au ministère de ne plus respecter la règle établie jusqu’à la réforme du collège exclusivement de toujours laisser les élèves terminer le cursus selon le programme qu’ils avaient commencé ? Par la grâce de qui et selon quels droits nouveaux change-t-on désormais tous les niveaux en même temps? Ce n’est pas un détail anodin mais un profond changement de philosophie ( ou plutôt changement d’un principe à un » ons’en fout« ...) et je m'étonne qu’il n’y ait pas tant eu de remous et de refus  sur ce fait précis ...

C'est aussi ma question. Je ne sais pas individuellement comment y répondre, ni comment répondre à l'imposture que j'évoquais plus haut.
Il faudrait que nous nous rebellions collectivement…

Rien que l'épreuve de résumé discussion pose de sérieux problèmes : si je ne m'abuse, les élèves sont censés résumer des textes de mille mots ! Comme en CPGE ! Non mais sérieux.

nous sommes partagés entre : combler les lacunes des années précédentes (primaire, collège) et tant bien que mal faire croire qu'on va faire des miracles dans le domaine de l'écriture en un an , ou les préparer à des épreuves niveau CAPES pour les séries générales à l'écrit et une épreuve digne du BTS pour les séries technologiques. Dilemme tragique...

Je suis soulagée en vous lisant, même si je devrais être affligée. Ceci dit l'un n'empêche pas l'autre ^^

Il y a de tels écarts dans mes classes que je me demande comment je vais bien faire pour conduire tout le monde, dignement, au bac. Je parle pour certains une langue inconnue et j'ai beau tenter plein de choses (et dépenser beaucoup beaucoup d'énergie) le travail en classe est vraiment difficile.
J'entame ma 2eme EL sur La Fontaine et je me demande comment je vais en venir au bout. 
De l'EL sur "Deux coqs" et du parcours.
Déjà épuisée physiquement et mentalement.
Du coup je fais rien pour l'agreg. Comment faire autrement avec 21H de cours.
Et je frémis toujours pour ma future inspection durant cette bonne année de m....
Bref.
C'est la joie ! J'aime de plus en plus mon métier ..

lilicheng a écrit: Je parle pour certains une langue inconnue

LOL ! C'est ma nouvelle blague du moment. Quand on me demande ce que j'enseigne, je réponds que j'enseigne le français, mais que mes élèves suivent des cours de chinois. Je crois que cela n'amuse que moi, mais peu m'importe. Chacun prend son plaisir où il peut...

Chère collègues,hier soir , grande discussion animée avec mes belle-sœurs.

Contexte : deux neveux en première , pas dans le même établissement et chacun ayant des options scientifiques (S dans l'ancien bac). Mes BS ont été chacune à la réunion parents prof de français .

Résultat : un neveux à 4 ou 5 livres à lire et l'autre 14.

Est-ce normal ? 4 à 5 je trouve cela très peu ? A l'inverse je trouve que 14 livres est un chiffre énorme.

Qu'en pensez-vous ?

Dans aucun des deux cas cela ne respecte les programmes, surtout. 4 œuvres intégrales et 4 lectures cursives, c’est ce que le BO recommande. Peut-être que dans le cas des 5 œuvres il y aura des œuvres numériques? Par exemple on trouve Les Bonnes de Genêt en intégral en pdf, je n’exige pas que mes élèves se procurent l’oeuvre. Pour les 14 lectures, j'espère que c’est une liste au choix car les élèves vont être noyés, déjà que 8 c’est beaucoup compte-tenu du travail dans les autres matières.

C'est minimum 8 : 4 OI + 4 LC mais il peut y en avoir davantage car le BO, pour les cursives dit "au moins une" à chaque OE quand il les évoque.