Point d'indice des fonctionnaires : le gouvernement a tranché

Je vais éviter de lire ce fil. Ce gouvernement fait preuve d'une grande indécence en cette période où les gens d'en bas souffrent ou vont souffrir (et je ne pense pas qu'aux fonctionnaires), même s'ils argueront que tout cela reste symbolique au regard du budget de l'Etat.
Gageons que tous ces très hauts fonctionnaires feront don de leur augmentation à la croix rouge pour le Liban.
J'espère qu'aucun n'ira ensuite pantoufler.

Ce qui est fantastique, c'est que parmi ces très hauts fonctionnaires, on voit des fonctions qui laissent vraiment perplexes comme "recteur délégué"... pour chaque région (en plus de ceux des académies).

Il est assez troublant de constater notre étonnement. Le système est ainsi fait que la technostructure extrêmement développée (il faut bien caser les réussites aux concours administratifs) constitue les "chiens de garde" sans lesquels rien ne pourrait se faire tel que décidé. Le gvt est donc obligé de cajoler ses vigiles. C'est ainsi. Et cela ne va sûrement pas s'améliorer dans les années à venir. Rien pour la vile populace enseignante hormis une réforme des retraites qui va achever de la propulser dans le prolétariat et la précarité, avec obligation de travailler (si travail il y a) pour compléter la pension.

Celadon a écrit:Il est assez troublant de constater notre étonnement. Le système est ainsi fait que la technostructure extrêmement développée (il faut bien caser les réussites aux concours administratifs) constitue les "chiens de garde" sans lesquels rien ne pourrait se faire tel que décidé. Le gvt est donc obligé de cajoler ses vigiles. C'est ainsi. Et cela ne va sûrement pas s'améliorer dans les années à venir. Rien pour la vile populace enseignante hormis une réforme des retraites qui va achever de la propulser dans le prolétariat et la précarité, avec obligation de travailler (si travail il y a) pour compléter la pension.

Disons que concernant l'hôpital (je pense que les structures sont comparables), on voit des choses sur qui a eu la prime Covid ou pas, entre les étudiants infi ou médecin sur le terrain, aux bonnes dates ou pas, les soignants des régions peu touchées ou fort touchées, les administratifs etc.

Nous c'est clair, toute la hiérarchie s'est servie et se sert (la petite, celle juste au-dessus de notre tête, a été revalorisée aussi me semble-t-il) et nous, on paie notre matos sans contrepartie, avec un traitement qui baisse.
On peut être étonné du degré du désastre dans cette Éducation Nationale.

Il y a longtemps qu'on s'étonne. L'heure est venue d'analyser, non ?
Les enseignants ne comptent pas. Teachers lives don't matter.
Le but est de liquider l'EN mais en attendant la réalisation pleine et entière du projet, il faut chouchouter la garde.
Tout ce qui sera entrepris par la valetaille ne pourra qu'aller dans le sens voulu par l'ocde et hâter la destruction de l'institution.

J'espère en tout cas qu'en cas d'enseignement à distance la majorité des collègues gripperont la machine en exigeant le prêt de matériel professionnel. Il ne nous reste que la stratégie de Bartleby.

Le ruissellement s'est hélas asséché avant d'arriver jusqu'à nous - saleté de rechauffement climatique.
A la place, nous, la piétaille laborieuse, on va recevoir plein de badges top badass .

henriette a écrit:Le ruissellement s'est hélas asséché avant d'arriver jusqu'à nous - saleté de rechauffement climatique.
A la place, nous, la piétaille laborieuse, on va recevoir plein de badges top badass .

C'est qu'aussi, les tuyaux sont mal entretenus, du coup, c'est comme la générale des eaux, pour 1 litre acheminé, y'en a un qui se perd sur le trajet pendant la descente!

Ruthven a écrit:J'espère en tout cas qu'en cas d'enseignement à distance la majorité des collègues gripperont la machine en exigeant le prêt de matériel professionnel. Il ne nous reste que la stratégie de Bartleby.

Je l'ai déjà dit : je ne travaillerai pas avec mon matos s'il y a reconfinement.

Ruthven a écrit:J'espère en tout cas qu'en cas d'enseignement à distance la majorité des collègues gripperont la machine en exigeant le prêt de matériel professionnel. Il ne nous reste que la stratégie de Bartleby.

Tout à fait. A bras d'honneur, doigt d'honneur. Plus exactement badge d'honneur à l'enseignant qui préfère ne pas.
Dans le bureau des stats, ils ont réussi à augmenter le Sous-directeur des synthèses,

VinZT a écrit:La liste des sous-directeurs et chefs de service est impressionnante …
Je suis bien content que le Directeur Général de l'Enseignement Scolaire bénéficie de 180 points mensuels (soit 843,48 €) en plus.
C'est sûrement bien mérité. Il pourra changer son beau stylo pour signer toutes ces choses conçues par d'autres.
Par contre 70 points seulement pour le directeur de Canopé (328,02 €) c'est bien mesquin pour une œuvre si grande.

En matière de bras d'honneur, ce gouvernement détient une compétence rarement observée.

C'est joliment dit.

Cath a écrit:https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=31A6C4910E9EC72FF6099E0CBB3970FF.tplgfr27s_2?cidTexte=JORFTEXT000042211092&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000042210887

Cette fois, c'est bien une augmentation mensuelle ?

Pour connaître la réelle étendue de l'augmentation, il faudrait savoir à combien cela se montait avant, parce que les points de NBI pour certains postes, ça ne date pas de cet arrêté.

TrucOuBidule a écrit:

Celadon a écrit:Il est assez troublant de constater notre étonnement. Le système est ainsi fait que la technostructure extrêmement développée (il faut bien caser les réussites aux concours administratifs) constitue les "chiens de garde" sans lesquels rien ne pourrait se faire tel que décidé. Le gvt est donc obligé de cajoler ses vigiles. C'est ainsi. Et cela ne va sûrement pas s'améliorer dans les années à venir. Rien pour la vile populace enseignante hormis une réforme des retraites qui va achever de la propulser dans le prolétariat et la précarité, avec obligation de travailler (si travail il y a) pour compléter la pension.

Nous c'est clair, toute la hiérarchie s'est servie et se sert (la petite, celle juste au-dessus de notre tête, a été revalorisée aussi me semble-t-il) et nous, on paie notre matos sans contrepartie, avec un traitement qui baisse.
.

La "petite hierarchie" n'a pas été augmentée pour l'instant : aucun arrêté n'a été publié, donc uniquement des rumeurs. Si c'est le cas (et ce n'est pas sûr), les sommes évoquées par les syndicats, 23 millions sur 2 ans, donnent : 1500 euros brut en moyenne après deux ans = 120/mois = 100 net par mois.
C'est mieux que le coup de l'augmentation de 300 euros pour les enseignants en janvier mais ce n'est pas Byzance ...

Anywhere a écrit:

TrucOuBidule a écrit:

Celadon a écrit:Il est assez troublant de constater notre étonnement. Le système est ainsi fait que la technostructure extrêmement développée (il faut bien caser les réussites aux concours administratifs) constitue les "chiens de garde" sans lesquels rien ne pourrait se faire tel que décidé. Le gvt est donc obligé de cajoler ses vigiles. C'est ainsi. Et cela ne va sûrement pas s'améliorer dans les années à venir. Rien pour la vile populace enseignante hormis une réforme des retraites qui va achever de la propulser dans le prolétariat et la précarité, avec obligation de travailler (si travail il y a) pour compléter la pension.

Nous c'est clair, toute la hiérarchie s'est servie et se sert (la petite, celle juste au-dessus de notre tête, a été revalorisée aussi me semble-t-il) et nous, on paie notre matos sans contrepartie, avec un traitement qui baisse.
.

La "petite hierarchie" n'a pas été augmentée pour l'instant : aucun arrêté n'a été publié, donc uniquement des rumeurs. Si c'est le cas (et ce n'est pas sûr), les sommes évoquées par les syndicats, 23 millions sur 2 ans, donnent : 1500 euros brut en moyenne après deux ans = 120/mois = 100 net par mois.
C'est mieux que le coup de l'augmentation de 300 euros pour les enseignants en janvier mais ce n'est pas Byzance ...

Bonjour,
100€ par mois, c'est pas Byzance mais je crois que pas mal de collègues aimeraient les avoir sans que cela ne soit conditionné à l'exercice en REP ou la fonction de PP (à la louche, c'est ça).
Toujours pas compris (enfin si...) pourquoi nous étions quasi les seuls à ne strictement rien toucher (y compris les collègues qui ont gardé moins de 3,5 jours les enfants de soignants).
TrucOuBidule, enfin rattrapée en juin, de son passage d'échelon à l'ancienneté d'août 2019 (parce qu'en plus, on sert souvent de banque à cet employeur).

TrucOuBidule a écrit:

Anywhere a écrit:

TrucOuBidule a écrit:

Celadon a écrit:Il est assez troublant de constater notre étonnement. Le système est ainsi fait que la technostructure extrêmement développée (il faut bien caser les réussites aux concours administratifs) constitue les "chiens de garde" sans lesquels rien ne pourrait se faire tel que décidé. Le gvt est donc obligé de cajoler ses vigiles. C'est ainsi. Et cela ne va sûrement pas s'améliorer dans les années à venir. Rien pour la vile populace enseignante hormis une réforme des retraites qui va achever de la propulser dans le prolétariat et la précarité, avec obligation de travailler (si travail il y a) pour compléter la pension.

Nous c'est clair, toute la hiérarchie s'est servie et se sert (la petite, celle juste au-dessus de notre tête, a été revalorisée aussi me semble-t-il) et nous, on paie notre matos sans contrepartie, avec un traitement qui baisse.
.

La "petite hierarchie" n'a pas été augmentée pour l'instant : aucun arrêté n'a été publié, donc uniquement des rumeurs. Si c'est le cas (et ce n'est pas sûr), les sommes évoquées par les syndicats, 23 millions sur 2 ans, donnent : 1500 euros brut en moyenne après deux ans = 120/mois = 100 net par mois.
C'est mieux que le coup de l'augmentation de 300 euros pour les enseignants en janvier mais ce n'est pas Byzance ...

Bonjour,
100€ par mois, c'est pas Byzance mais je crois que pas mal de collègues aimeraient les avoir sans que cela ne soit conditionné à l'exercice en REP ou la fonction de PP (à la louche, c'est ça).
Toujours pas compris (enfin si...) pourquoi nous étions quasi les seuls à ne strictement rien toucher (y compris les collègues qui ont gardé moins de 3,5 jours les enfants de soignants).
TrucOuBidule, enfin rattrapée en juin, de son passage d'échelon à l'ancienneté  d'août 2019 (parce qu'en plus, on sert souvent de banque à cet employeur).

Oui mais ce que je voulais dire, c'est que concrètement, actuellement pour les perdir, c'est 0.
La revalorisation discutée depuis des mois, si elle a lieu, n'est absolument pas liée au coronavirus.
Il ne faut pas se laisser duper par le discours communicant du Ministre.
A la louche, le Rectorat me doit encore 900 euros pour des activités de formation.

Anywhere a écrit:

TrucOuBidule a écrit:

Anywhere a écrit:

TrucOuBidule a écrit:

Nous c'est clair, toute la hiérarchie s'est servie et se sert (la petite, celle juste au-dessus de notre tête, a été revalorisée aussi me semble-t-il) et nous, on paie notre matos sans contrepartie, avec un traitement qui baisse.
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La "petite hierarchie" n'a pas été augmentée pour l'instant : aucun arrêté n'a été publié, donc uniquement des rumeurs. Si c'est le cas (et ce n'est pas sûr), les sommes évoquées par les syndicats, 23 millions sur 2 ans, donnent : 1500 euros brut en moyenne après deux ans = 120/mois = 100 net par mois.
C'est mieux que le coup de l'augmentation de 300 euros pour les enseignants en janvier mais ce n'est pas Byzance ...

Bonjour,
100€ par mois, c'est pas Byzance mais je crois que pas mal de collègues aimeraient les avoir sans que cela ne soit conditionné à l'exercice en REP ou la fonction de PP (à la louche, c'est ça).
Toujours pas compris (enfin si...) pourquoi nous étions quasi les seuls à ne strictement rien toucher (y compris les collègues qui ont gardé moins de 3,5 jours les enfants de soignants).
TrucOuBidule, enfin rattrapée en juin, de son passage d'échelon à l'ancienneté  d'août 2019 (parce qu'en plus, on sert souvent de banque à cet employeur).

Oui mais ce que je voulais dire, c'est que concrètement, actuellement pour les perdir, c'est 0.
La revalorisation discutée depuis des mois, si elle a lieu, n'est absolument pas liée au coronavirus.
Il ne faut pas se laisser duper par le discours communicant du Ministre.
A la louche, le Rectorat me doit encore 900 euros pour des activités de formation.

Rho lala, je ne suis pas aussi exigeante, je veux juste qu'on me paie l'ancienneté (!).

Franchement, à un niveau perso, c'était il y a 15 ans que je n'aurais pas dû croire ce qui se racontait...et pas au sujet des traitements (parce que si le gel avait été annoncé en plus, évidemment que je n'y serais pas venue).
CAPET Techno externe qui n'a, dans les faits, pas donné les mêmes droits de mutation qu'aux autres CAPESiens/Tiens (du fait de la restructuration des STI en STI2D entre autres et des suppressions de postes ou des heures assurées par des contractuels). Aucune égalité entre fonctionnaires sur ce droit à mutation.
On avait dit à l'époque, si tu fais 5 ans en ZEP ou 8 ans en APV blabla, ou en ZUS/QP ou que sais-je, bonif pour muter.
Sauf que non. 15 ans de 93 et strictement aucune possibilité de sortir de cette académie du fait de ce système mafieux.
Normal dans le secondaire pour une discipline de collège ? Bref.
Mais je reste quasi-sûre que les perdirs ont été réévalués plus récemment que les enseignants (hors débutants).

TrucOuBidule a écrit:Mais je reste quasi-sûre que les perdirs ont été réévalués plus récemment que les enseignants (hors débutants).

Il y a déjà la fusion des deux premières classes.

ProvençalLeGaulois a écrit:

Cath a écrit:https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=31A6C4910E9EC72FF6099E0CBB3970FF.tplgfr27s_2?cidTexte=JORFTEXT000042211092&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000042210887

Cette fois, c'est bien une augmentation mensuelle ?

Pour connaître la réelle étendue de l'augmentation, il faudrait savoir à combien cela se montait avant, parce que les points de NBI pour certains postes, ça ne date pas de cet arrêté.

Oui. N'empêche que ça fait mal de ne rien recevoir une fois de plus. On voit bien qui capte les augmentations avec ce tableau: grosso modo, ceux qui sont aux commandes et ils sont très, très nombreux. C'est incroyable qu'il y ait autant de directeurs, de sous-directeurs et de responsables, avec parfois des postes au titre farfelu (directeur de l'immobilier ?). A quand celui de chef des produits ménagers ou de l'hygiène du personnel ?

C'est là que se trouve la graisse du mammouth
Mais je constate qu'on préfère augmenter massivement des gens qui brassent de l'air, font de la com' plutôt que ceux qui ont les mains dans le cambouis.

Olympias a écrit:C'est là que se trouve la graisse du mammouth
Mais je constate qu'on préfère augmenter massivement des gens qui brassent de l'air, font de la com' plutôt que ceux qui ont les mains dans le cambouis.

La raison est très simple : ils sont beaucoup moins nombreux que ceux qui sont dans le cambouis.

Daphné a écrit:

Olympias a écrit:C'est là que se trouve la graisse du mammouth
Mais je constate qu'on préfère augmenter massivement des gens qui brassent de l'air, font de la com' plutôt que ceux qui ont les mains dans le cambouis.

La raison est très simple : ils sont beaucoup moins nombreux que ceux qui sont dans le cambouis.

Toute comparaison avec l'hôpital...

Daphné a écrit:

Olympias a écrit:C'est là que se trouve la graisse du mammouth
Mais je constate qu'on préfère augmenter massivement des gens qui brassent de l'air, font de la com' plutôt que ceux qui ont les mains dans le cambouis.

La raison est très simple : ils sont beaucoup moins nombreux que ceux qui sont dans le cambouis.

Technocratiquement, c'est une raison suffisante. Mais de façon plus large, il y a comme un phénomène de sécession mentale. Rien de ce que vivent ces cadres n'approche l'expérience réelle du terrain. Et cela va au-delà du désir de se distinguer de la piétaille sur le plan symbolique (titres ronflants, primes diverses). Ca se joue maintenant dans la différence foncière des réalités vécues. Pour prendre un exemple récent, savent-ils vraiment que nous devons payer notre matos numérique ? Ils glapiraient de stupéfaction indignée s'ils devaient en faire de même. J'imagine qu'à l'hôpital, la prise de pouvoir par les administratifs est du même ordre. Une hiérarchie de plus en plus lointaine, animée par des questions hors sujet, donc dans le meileur des cas parfaitement inutile. Et goulue avec ça.

Leclochard a écrit:

ProvençalLeGaulois a écrit:

Cath a écrit:https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=31A6C4910E9EC72FF6099E0CBB3970FF.tplgfr27s_2?cidTexte=JORFTEXT000042211092&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000042210887

Cette fois, c'est bien une augmentation mensuelle ?

Pour connaître la réelle étendue de l'augmentation, il faudrait savoir à combien cela se montait avant, parce que les points de NBI pour certains postes, ça ne date pas de cet arrêté.

Oui. N'empêche que ça fait mal de ne rien recevoir une fois de plus. On voit bien qui capte les augmentations avec ce tableau: grosso modo, ceux qui sont aux commandes et ils sont très, très nombreux. C'est incroyable qu'il y ait autant de directeurs, de sous-directeurs et de responsables, avec parfois des postes au titre farfelu (directeur de l'immobilier ?). A quand celui de chef des produits ménagers ou de l'hygiène du personnel ?  

Les profs sont les dindons de la farce, c'est sûr, mais les points de NBI, ce n'est pas que pour les postes des "grands pontes", là en tant qu'adjointe de l'agent comptable ("fondée de pouvoir"), je suis sur un poste sans NBI, mais des postes d'adjoints-gestionnaires ont une NBI par exemple pour ne citer que l'EN.

Olympias a écrit:C'est là que se trouve la graisse du mammouth
Mais je constate qu'on préfère augmenter massivement des gens qui brassent de l'air, font de la com' plutôt que ceux qui ont les mains dans le cambouis.

Rien ne dit que l'augmentation est massive ou réelle, en fait, on tombe un peu dans le même panneau que le péquin lambda qui pense que les profs ont été augmenté de 300€ par mois alors qu'il n'y a eu qu'une vague annonce de 300€ brut par an.
Sans comparaison avec les précédents points de NBI pour les postes concernés, on s'énerve sur du vent.

HORA a écrit:

Daphné a écrit:

Olympias a écrit:C'est là que se trouve la graisse du mammouth
Mais je constate qu'on préfère augmenter massivement des gens qui brassent de l'air, font de la com' plutôt que ceux qui ont les mains dans le cambouis.

La raison est très simple : ils sont beaucoup moins nombreux que ceux qui sont dans le cambouis.

Technocratiquement, c'est une raison suffisante. Mais de façon plus large, il y a comme un phénomène de sécession mentale. Rien de ce que vivent ces cadres n'approche l'expérience réelle du terrain. Et cela va au-delà du désir de se distinguer de la piétaille sur le plan symbolique (titres ronflants, primes diverses). Ca se joue maintenant dans la différence foncière des réalités vécues. Pour prendre un exemple récent, savent-ils vraiment que nous devons payer notre matos numérique ? Ils glapiraient de stupéfaction indignée s'ils devaient en faire de même. J'imagine qu'à l'hôpital, la prise de pouvoir par les administratifs est du même ordre. Une hiérarchie de plus en plus lointaine, animée par des questions hors sujet, donc dans le meilleur des cas parfaitement inutile. Et goulue avec ça.

Il suffit de regarder la gestion de la prime Covid par les ARS.
Les administratifs en télétravail 4 jours sur 5 : payés plein pot. (Même pour les services fermés.)
Les infirmières qui font du 12h avec tenues covid : au prorata du nombre de jours (et non pas des heures) donc pas plein pot.
Et ça, c'est dans le public. Dans les cliniques privées, on a fait mieux, on a filé de l'argent aux cliniques et à elles de la répartir. Je vous laisse enquêter dans votre coin, ça m'étonnerait qu'il n'y ait pas des aberrations voire injustices comme celles que j'ai rencontrées. On se plaint du manque de solidarité dans l'EdNat, ne vous inquiétez pas, c'est pareil à côté.
Localement, pour en revenir à notre terrain, mes chefs d'établissement ont à mon sens très bien géré la situation (plus facile qu'à Paris ou que dans le grand Est par exemple) malgré toute la difficulté de contenter la hiérarchie, par exemple le DASEN, complètement à l'ouest. Comment ont-ils fait : ils ont pris sur eux de faire comme ils le souhaitaient et de rester sourd aux reproches et pression du style "il faut reprendre plus de monde".
Il y a effectivement une différence entre être sur le terrain et cocher des cases dans son bureau loin des établissements de terrain justement.

HORA a écrit:

Daphné a écrit:

Olympias a écrit:C'est là que se trouve la graisse du mammouth
Mais je constate qu'on préfère augmenter massivement des gens qui brassent de l'air, font de la com' plutôt que ceux qui ont les mains dans le cambouis.

La raison est très simple : ils sont beaucoup moins nombreux que ceux qui sont dans le cambouis.

Technocratiquement, c'est une raison suffisante. Mais de façon plus large, il y a comme un phénomène de sécession mentale. Rien de ce que vivent ces cadres n'approche l'expérience réelle du terrain. Et cela va au-delà du désir de se distinguer de la piétaille sur le plan symbolique (titres ronflants, primes diverses). Ca se joue maintenant dans la différence foncière des réalités vécues. Pour prendre un exemple récent, savent-ils vraiment que nous devons payer notre matos numérique ? Ils glapiraient de stupéfaction indignée s'ils devaient en faire de même. J'imagine qu'à l'hôpital, la prise de pouvoir par les administratifs est du même ordre. Une hiérarchie de plus en plus lointaine, animée par des questions hors sujet, donc dans le meileur des cas parfaitement inutile. Et goulue avec ça.

Complètement d'accord - pour aller plus loin: La sécession doit exister dans toutes les hiérarchies où les supérieurs ne côtoient pas les subalternes qui appliquent les règles. Le pire, c'est que les décisions empêchent les seconds d'accomplir leur mission convenablement. Cerise sur le gâteau: ils n'ont non seulement pas à souffrir les défaillances et les contradictions mais en plus ils touchent les meilleurs revenus. Chez nous, un chef d'établissement est très proche d'un enseignant; un IPR est déjà beaucoup plus "hors-sol" (inspection de séances Potemkine, contact distancié avec les élèves...).
"La division du travail sépare-t-elle les hommes ?" demandait le sujet de philo quand j'ai passé le bac.